[E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Tiberius le 10 Mai 2013, 23:05

Mais qu’elle idée j’avais eu de proposer de faire le dîner. Si le désert ne l’avait pas tué, je risquais de le faire en voulant la nourrir. Heureusement, mon sens de l’improvisation allait venir au secours de mon empressement. Je sortis dans la rue pour découvrir combien les festivités avaient commencé. Voilà qui me sauvait. J’arrivais devant un commerçant qui fermait sa boutique. Inutile de marchander, il ne restait pas ouvert. Je me souvenais qu’il était venu pleurer le départ de son fils. Soit il allait l’enterrer, soit il fêterait cela. Je ne serais jamais sur la liste des priorités. Je sentais une odeur de viande et de pain cuits. J’approchais et trouvais enfin l’origine de ce que je cherchais. Un barbecue géant... Je m’avançais, et découvrit Sylvio, un homme qui m’appréciait guère.

-- Tiberius, comment vas-tu ?
-- Bien bien merci !
-- Tient sert-toi !


Sa générosité me surprit mais sa fille était rentrée saine et sauve. Elle aurait vu Venus et était convaincue d’avoir survécu grâce à elle. Je souris bêtement et il m’offrit deux pièces de viande et du pain ! Parfait, des fruits auraient pu être sympa, mais j’imaginais que Camila avait faim, vraiment faim. Je rentrais quand Venus me sourit. Une femme me tendit une grappe de raisins et une autre des agrumes. Je savais les romains généreux pendant les fêtes, mais mon regard se dirigea vers le Temple de Venus. Je rentrais cinq minutes plus tard en espérant que Camila ne me cherchait pas.

Non, aucun signe d'elle dans la cuisine. Je trouvais un couteau, découpai la viande en tranches en tentant de ne pas m’amputer la main et les disposai sur des tranches de pain. Bon... Voilà, ça semblait pas si chaotique. J’observais l’entrée et revoyais les bottes, la cape et le sac plein de terre et de sable. Cette crasse, l’usure des vêtements contrastaient tellement avec le reste de la maison. Quel enfer avait-elle vécu ? J’aurais aimé avoir un de ces vieux appareils photos pour immortaliser cette scène. Une maison immaculée, des affaires usées et deux testaments pour le destin d'une androïde...

Je réfléchissais à la disparition du Consul. On pensait retrouver son corps quelque part. Un androïde avait même été arrêté pour son meurtre. Et pendant tout ce temps, il était partit rejoindre le corps expéditionnaire. Je ne comprenais pas tout mais les dates correspondaient. Il avait disparu avant la fête de Sylvia et ma réapparition. Elle revint comme je ne l’avais jamais vue. Elle portait un simple peignoir, ni la tenue sénatoriale, ni son armure. Je n’avais jamais vu ses cheveux humides non plus. Et elle sut me rappeler pourquoi je l’aimais. Plutôt que de penser à elle, elle me parla des dieux. J’étais abasourdi par les révélations, mais la nuit allait être longue. Pourquoi se pressait-elle ? Je repris un autre raisin et lui mis dans la bouche. Elle voulait parler encore, je lui en redonnais un jusqu’à ce que je ris et qu’elle comprenne où je voulais en venir.

-- Je n’ai pas l’intention de m’en aller. Je vais passer la nuit ici. On a tout le temps de parler de tout cela. Ca semble passionnant et sidérant. Mais on a tout notre temps. Alors, chut !

Je tirais une chaise et la fit s’asseoir devant le repas. C’était du boeuf, j’avais goûter la viande et m’était assuré que ce n’était pas une saloperie du désert.

-- Tu vas manger en silence pour profiter du repas et te poser un peu. Tu ne parles pas et tu profites des saveurs. Je te rassure, je n’ai rien cuisiné, c'est comestible. On ira ensuite s’allonger.

Dans le double sens, je n’étais pas mauvais également. Je pensais à aller nous installer dans le viridarium et passer la nuit à la belle étoile. Non en fait, c’était idiot. Imbécile ! Tibérius ! Elle venait de passer plusieurs mois à la belle étoile et toi tu penses dormir dehors ! Restait son lit...

Elle prit le temps de manger, de toute façon elle n’avait pas le choix. Je mangeais avec elle. Le repas était bon, très bon même et dans ce silence je pus en profiter comme elle. Je me surprenais en prenant soin d’elle ainsi. Visiblement, elle était épuisée. Je regardais ses mains. Elles étaient propres, mais elles étaient griffées. Je n’avais pas à m’en vouloir, mais je m’en voulais.

On finit de manger et je l’emmenais vers la chambre pour qu’elle s’allonge. C’était étrange. On entendait la foule festoyer dehors et nous étions tranquillement allongés calmes. Je l’avais laissée se glisser sous les draps soyeux et les épaisses couvertures. Elle n’avait pas besoin de leur chaleur mais surtout de leur poids, de se sentir en sécurité. J’avais fait le tour du lit et je m’étais allongé sur le lit, pas dans les draps. Je ne voulais pas lui imposer ma présence malgré son baiser passionné.

-- Maintenant tu as le droit de parler...

Je ris, m’attendant à bouffer l’oreiller en guise de dessert.

-- Comment vas-tu ?

En posant cette question, je voulais lui témoigner que je tenais plus à elle qu’aux informations sur les dieux.
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Camila le 11 Mai 2013, 03:33

La bonne odeur des mets ne m’avait pas mentie sur le plat que je voyais dresser sur la table. Tibérius aurait-il un don pour soudainement et en un peu moins de 15 minutes faire cuire une viande de cette façon là ? Peut-être n’était-ce que le repas que Caeso avait cuisiné… pour qui d’ailleurs ? … sachant qu’ils ne s’appréciaient pas tellement. Bref, ce n’était pas là ma priorité. J’arrivais pieds nus, enveloppée simplement d’un peignoir avec cette impression d’être légère mais à la fois étrange car il me manquait le poids d’une armure que j’avais portée durant des mois. Sans faire de bruit, je m’avançais, le regardant s’afférer à sa tache, très concentré à couper de belles tranches de cette viande qui sentait divinement bon. Je pris un grain de raisin avant de me positionner de l’autre côté de la table et de l’observer s’appliquer avec quelques difficultés.

Le destin bouleverse tant de choses. Tibérius n’aurait pas dû se trouver chez moi. Je le pensais mort. J’aurai dû aller directement au temple de Vénus pour le voir une dernière fois mais toutes les festivités à l’extérieur m’avaient empêchée d’avancer correctement vers mon objectif premier. J’avais dû rebrousser chemin pour parvenir jusqu’à ma demeure…et le trouver Lui. Je pourrai inventer des dizaines d’arguments sur nos retrouvailles, je ne trouverai certainement pas le bon qui a guidé mes pas jusqu’à lui, comme s’il était devenu mon unique et seul repère… Ce qui était vrai. J’étais partie en emportant avec moi son petit mot et notre dernière conversation au Sénat. Il avait été ma force durant toute cette longue épreuve et même lorsque le consul Maximus nous avait conté l’attentat du grand prêtre de Vénus, il était devenu mon espoir, le but auquel me raccrocher pour me sortir vivante de cet enfer et d’aller déposer du jasmin sur sa tombe, ultime aveu que je lui aurai fait. Tout ceci n’avait plus lieu, il était bien vivant. Je souriais à le voir si attentionné avec moi au point de me demander qu’est ce qui avait pu bien le faire changer de cette façon. Peut-être tout simplement que nous n’avions jamais vraiment étaient seuls, en tête à tête, dans un lieu calme et tranquille comme chez moi. Plus besoin de titre, de statut. Nous étions juste Nous.

Je commençais à avoir terriblement faim et d’un autre côté, j’avais tant à lui raconter que j’étais incapable d’ordonner mes idées et d’en faire le tri. Je devais le mettre au courant même si je me doutais que dans les prochains jours, il aurait déjà les commentaires des uns et des autres. C’était assez complexe de lui parler de ces nouveaux Dieux et encore plus quand il s’amusa à me donner un autre raisin, puis un autre, me coupant toute volonté d’expliquer ce qui s’était passé dans le désert. Je lui donnais une tape à l’épaule alors qu’il riait devant ma réaction.


- Avoue que tu veux m’étouffer avec ces grains de raisins. Tu n’avais pas pu le faire le jour des dernières élections.

Je levais mes mains face à lui, m’avouant vaincue sur ce coup là. Remarquez, je n’étais pas en état de lui tenir tête cette nuit. C’était plus un jeu entre nous et il avait raison. Nous avions le temps. Les bras croisées, la moue mutine, mes prunelles le dévisagèrent avec amusement.

- Avoue aussi que de me donner des ordres pour me faire taire te manquer terriblement.

Je me laissais guider à la table, m’installant sur la chaise qu’il avait avancée pour moi. Le repas fut dès plus silencieux. Non pas que nous étions gênés, l’un ou l’autre, mais j’appréciais cet instant de tranquillité qu’il m’offrait et ce bon diner. J’en avais besoin. Ses remarques me firent sourire de nouveau.

- Quelle délicatesse et quelle prévoyance de m’éviter de gouter à ta cuisine.

La viande était excellente comme je m’en doutais, tout comme le vin et le pain. Enfin de la bonne nourriture et non pas ces repas des soldats qu’ils faisaient avec ce qu’ils avaient et ce qu’ils trouvaient. Je n’avais pas relevé ces derniers mots sur le fait de nous allonger après tout ça. Je lui avais fait comprendre mon désir de ne pas le voir partir d’aussitôt, et Tibérius avait saisi toute la portée de mes paroles.

Une fois terminé, je trouvais un repos bien mérité dans mon lit, sous le drap et les couvertures. Par bienveillance et par respect, Tibérius s’était allongé par-dessus. Mais s’il pensait que j’allais laisser quelques couches de tissus nous séparer, ce ne fut pas le cas. Alors comme ça, j’avais maintenant le droit de parler ! Je le pinçais au niveau de sa hanche avant de venir me blottir dans le creux de son bras, ma joue posée contre son torse, fermant mes yeux. J’aurai pu rester là, silencieuse, appréciant et goutant sa présence et son contact. J’inspirai lentement, cherchant par quoi commencer.


- Je vais bien. Epuisée mais ça pas besoin de le souligner, tu l’as déjà remarquée Mais vois-tu, je suis heureuse. Très heureuse parce que tu es là, avec moi. Je n’aurai pu recevoir de cadeau plus merveilleux que de te revoir ce soir.

Je me serrai contre lui, plus fort, mon bras encerclant son corps, ouvrant finalement mes paupières et me redressant légèrement pour admirer son visage. Mes doigts caressèrent doucement sa joue, dessinant le contour de sa mâchoire jusqu’à ses lèvres.

- Et toi…Comment vas-tu ? Ce que tu m’as racontée avant le diner… c’est… effrayant. Mais comment t’étais-tu rendu-compte qu’on en voulait à ta vie, que tu étais visé par un attentat ? il y a bien quelque chose qui t’as mis la puce à l’oreille, tu n’auras pas mis un mille visages à ta place comme cela, du jour au lendemain …

Sapiens… ainsi Tibérius le connaissait au point d’avoir confiance en cet homme.

- Sapiens a été mon mentor durant très longtemps. C’est un peu comme un second père pour moi. Je ne savais pas que vous étiez proches tous les deux. Avant de partir, il m’a donnée ceci.

Je levais ma main lui faisant découvrir un tatouage étrange qui encerclait mon poignet et remonter délicatement sur le haut de ma main.

- C’est un talisman. Il m’a aidée à protéger les soldats… surtout lors de la dernière attaque.

J’attendrai ses explications et j’étais toute ouïe avant de lui parler de ce mal être qui ne m’avait pas quittée durant tout le voyage du retour. Et seul Tibérius pourrait à la fois m’écouter et me conseiller sur ce que j’avais vécu lors de l’apparition de Minerve et de Pluton dans le désert.

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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Tiberius le 28 Mai 2013, 22:27

-- Comment j’ai su qu’on voulait me tuer ?

Je ris en faisant un clin d’oeil à Camila.

-- Combien de fois as-tu voulu me tuer Camila ? Tu es très bien placée pour savoir que toutes les vérités ne font pas plaisir à attendre. Combien d’ennemis as-tu ? Il y aura toujours quelqu’un pour espérer notre mort. Face aux soldats de Minerve, nos détracteurs se taisent. Le corps expéditionnaire parti, la surveillance de Minerve se relâchait. C’est aussi pour cela que j’ai demandé à Sapiens cet androïde.

Je ne révélais qu’une partie de la vérité. J’avais bien moins envie de partager ma couche ou de participer aux orgies depuis le départ de Camila. Son absence m’avait prouvé combien j’aimais nos engueulades.

Je regardais le talisman, mais ne fis pas de remarques. Les grands pouvoirs imposent de grandes responsabilités. Je n’appréciais pas que leur poids pèse sur ses épaules. Elle me décrit ensuite l’étrange apparition des dieux. J’ignorais tout de cela. J’en restais sidéré. J’écoutais avec intérêt et faisait le lien avec tout ce que j’avais découvert dans le musée de Sertorius mais aussi en découvrant les autres cultes.

-- Je me demande si nos dieux sont ce qu’ils disent. Je ne remets pas en cause ce qu’ils nous offre. Je crois en eux, en tous les dieux, mais j’ai le sentiment qu’entre eux, ils ne sont pas si solidaires que cela. Ce que tu as vécu confirme ce que j’ai lu.

J’observais ses yeux si clairs

-- Ne me regarde pas comme cela ! Je lis beaucoup. Venus ne fait pas que des orgies. J’ai utilisé le droit de préemption du temple pour récupérer le musée de Sertorius à sa mort. Et j’ai découvert une quantité phénoménale de manuscrits. J’ai l’impression que nous avons deux espèces de dieux. Les Nephilim et les Elohim. Ils s’opposent depuis la naissance de l’humanité. Les Elohim se nourrissent de prières et offriraient la vie. Tout tient debout. Les romains étaient athés, les Elohim perdent leurs dons, s’endorment et les romains ne pouvaient plus enfanter. Nous les prions en ultime recours, ils renaissent et offrent la vie à la descendance humaine. Par contre, j’ai décourvert que les Nephilim se nourriraient d’Orgone. Je vois l’Orgone, Venus m’a offert ce don. L’orgone est une énergie sexuelle. Et le discours entre Pluton et Minerve confirme toute ma théorie... Enfin ma théorie... Je me base quand sur des écrits... Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi Pluton, Vesta et Venus demandent à ce qu’on le prie s’ils tirent leur énergie de nos sentiments et de nos relations..

La situation était étrange. Nous nous détestions Camila et moi, nous nous engueulions toujours et nous nous aimions. Et là ce soir, nous parlions de tout ce qui c’était passé, alors que d’autres romains se jetaient dans les bras l’un de l’autre. La culture romaine avait des moeurs assez légères et je ne doutais pas que certains soldats étreignent leur conjoint avant même de gagner leur domus. Pourtant, Camila et moi parlions. Je crois que ce que j’aimais aussi chez elle, c’était son discernement. D’ailleurs quand elle s’opposait à moi, ce même discernement m’avait agacé plus d’une fois.

-- Pourquoi pries-tu Minerve ?

Cette question n’avait rien d’inquisitoire. La curiosité nourrissait cette demande. Je ne lui demandais certainement pas de se justifier. J’envie envie de connaître ce qu’elle aimait dans ce culte que je n’appréciais pas beaucoup L’ordre et la discipline n’était pas mon saccerdoce !
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Camila le 03 Juin 2013, 11:18

- Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai voulu te tuer … Mais tu remarqueras que c’était à chaque fois pour une excellente raison !

Une petite touche de plaisanterie avant de redevenir, tous les deux, très sérieux. Je l’écoutais très attentivement. Il avait raison sur tout. Les vérités n’étaient pas toujours très bonnes à dire mais ni lui ni moi n’étions faits pour nous taire, et nous ne pratiquions pas les magouilles et les mensonges. Au fil des années, nous avions vu une liste d’ennemis et d’adversaires qui grandissait de jour en jour. Peut-être même des ennemis communs et c’était bien pour cela que notre rapprochement ne ferait que rajouter une faiblesse de plus pour nos opposants qui ne s’empêcheraient pas de s’en servir contre nous deux.

Je racontais alors, assez brièvement l’apparition des Dieux dans le désert. Pour le moment, j’avais omis délibérément ce qui me rongeait depuis tout ce temps. Je ne savais pas comment aborder cette discussion, et la voix de Tibérius me fit sortir de mes réflexions au sujet de ces divinités, redressant mon visage pour l’observer.


- Il n’y a pas que ça …

Je ne pus m’empêcher de sourire, levant ma main pour m’excuser des pensées qui me venaient subitement quand on parlait du cule de Vénus associé aux orgies. Mais là, c’était plus pour le taquiner. Mon coude posé contre le coussin, ma joue en appui contre ma paume, je réfléchissais à tout ce qu’il me racontait sur ses découvertes dans les livres à propos des Dieux. J’écarquillais grand les yeux, répétant certains mots dont je ne comprenais pas vraiment la signification.


- Les Nephilim et les Elohim… Rien que ça !

Son explication à propos des prières aux Elohim pouvait effectivement concorder avec le problème d’enfanter qu’avait connu notre peuple il y a des années… Mais les Nephilim et l’orgone…, c’était assez complexe soudainement. Un grand sourire se dessina sur mes lèvres, malicieuse et amusée, provoqué par les idées que j’avais en tête.

- L’orgone ? Tu vois l’orgone … une énergie sexuelle …
Ça fait un peu voyeur ça... dis-moi !
Donc, si je comprends bien, tu arrives à comprendre et à ressentir ce qui peut lier une personne à une autre, d’un point de vue sentiment, attraction charnelle, l’intensité des émotions.
O grand devin de l’énergie sexuelle… que lis-tu en moi… ?
tout en tapotant de mon index son torse D’après ce que tu m’as dit dans l’étable, tu es allé rendre visite à Caecilius et te connaissant, cela n’était pas seulement pour Caeso. Non, je n’ai aucun autre pouvoir. Je commence à bien te connaitre depuis !

J’aimais l’agacer, le titiller. Ces situations entre nous m’avaient manquée. Mes yeux pétillaient d’espièglerie, et j’attendais avec impatience ses réponses ou plutôt savoir comment il allait se dépatouiller de mes interrogations. Quoi que ce fut moi d’être sonnée par sa question sur Minerve. Je ne savais plus quoi lui répondre, retombant à plat sur le dos, fixant le plafond avant de basculer mes jambes hors du lit et de me lever. Silencieuse, je me déplaçais dans la chambre, ouvrant le tiroir d’un petit meuble dans lequel je sortis un médaillon placé au cœur d’une jolie étoffe. Je revenais vers le lit, m’asseyant près de Tibérius.

- Ce médaillon représente d’Egide. La lance merveilleuse que possède Minerve, cadeau de son père, le père des Dieux. Cadeau du mien aussi. Le culte de Minerve est une tradition dans ma famille et j’y ai toujours trouvé ma place. J’ai toujours eu une âme de guerrière, et c’est cette forme de discipline autant physique que morale qui m’a toujours attirée. Voir une femme porter les armes est rare, et j’étais décidée à être autant une femme qu’une guerrière.

Je posais le médaillon sur la table de nuit, le regard perdu par-delà la fenêtre de la chambre.


- Tibérius …il y a autre chose. Tu es le seul à qui je peux me confier et le seul qui aura assez de recul pour m’écouter.
Là-bas, dans le désert quand tous les Dieux sont apparus, quand toutes ces créatures étaient sur le point de tous nous tuer. J’ai utilisé le talisman pour protéger le campement. Mais ce n’est pas ça …
Il s’est passé quelque chose de plus important. L’énergie du talisman m’affaiblissait. Ma sœur est venue m’aider mais il y avait une autre personne sous cette tente … Il y avait Pluton …


Mes doigts s’entremêlèrent doucement aux siens. J’avais besoin de ce contact, de ce lien avec lui.


- Il m’a aidée. J’aurai dû mourir ce jour-là. La puissance du Talisman que Sapiens m’a confiée était beaucoup trop puissante. Mais il a fait en sorte que je puisse récupérer mon énergie. Bien plus que cela, il m’a cachée sous sa cape… Il m’a cachée aux yeux de Minerve… Ma déesse voulait ma mort …

Et ce fut trop… Trop d’émotions. Je me levais vivement, m’approchant de la fenêtre qui donnait sur mon jardin privé, plus calme que les ruelles de la cité. J’appuyais mon épaule contre le mur, admirant la lune qui s’esquissait dans le ciel sombre.

- Je suis perdue …

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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Tiberius le 27 Juin 2013, 20:50

-- Le crime passionnel...

Une dernière plaisanterie avant de redevenir sérieux. Probablement … ou pas. J’énervais beaucoup Camila quand je passais de la sériosité à la fanfaronnade. Elle comprit la nature de mon don, mais une subtilité lui échappait. Je ne percevais pas les sentiments des romains à mon encontre. Je ne savais jamais ce qu’ils éprouvaient pour moi. Je souris à sa question sur ce que je lisais en elle, mais je déchantai vite quand elle prononça le prénom du botaniste de Rome. Finalement, elle savait très bien s’y prendre également pour m’agacer.

Je me tournai légèrement et regardai le plafond. Mes yeux changèrent de couleurs et devinrent légèrement plus sombres. Les couleurs dansaient autour de moi. Je pris sa main et les couleurs chatoyantes de l’Orgone lui furent visibles à elle également.

-- Caecilius... Tes sentiments... Ils sont trop forts à mon goût... J’étais sérieux... Je ne peux pas lire les sentiments que l’on ressent pour moi. Colère, amour, je peux provoquer les gens autant que je le souhaite, je ne vois pas l’Orgone qui me concerne. Tes sentiments pour moi se traduisent donc par le néant. Par contre, je vois les sentiments que tu éprouves pour Caecilius.

En prononçant son mot, j’avais porté l’attention de Caecilius et les couleurs de l’Orgone dégagé par Camila changea. Malheureusement, elle ne voyait pas sa propre Orgone, comme je ne voyais pas la mienne.

-- Tu as raison. Je n’y suis pas allé uniquement pour Caeso.

Je ne veux pas mentir à Camila, elle a raison. Tout simplement.

-- Je n’ai pas aimé ce qu’il m’a dit. Je n’ai pas aimé voir ce qu’il ressentait pour toi. Je n’aime pas non plus ce que tu ressens pour lui. C’est compliqué.

Je savais qu’elle me comprendrait. Par contre, la suite m’étonna. Quand elle me parlait de Pluton et de Minerve. Je me rassis sur le lit et l’observais. Elle s’était levée vers la fenêtre et le soleil couchant dessinait sa sublime silhouette. Quelle était belle !

-- Tu es trop présomptueuse, Camila. Je n’ai vu aucun dieu vouloir tuer un romain. Et puis pourquoi te tuerait-elle ? Si elle voulait ta mort, tu serais morte. Comment l’en empêcher ? Et puis tu remarqueras que nul Dieu n’a tué nul humain. Par contre, je pense qu’elle n’aurait pas eu le même discours en ta présence qu’en se croyant seul avec Pluton. Je ne pense pas qu’elle ait voulu ta mort. Pluton est réputée pour être un roublard. Je pense qu’il a voulu te montrer un autre visage de ta déesse. Cela confirme ce que je te disais. Les dieux ne sont pas si solidaires entre eux.

Je l’observais dans la chaude lumière du soleil et me levais pour la rejoindre. Je la pris dans mes bras. Mais j’éprouvais également de la colère.

-- Tu m’expliques maintenant pourquoi tu t’es volontairement sacrifiée pour les romains ?

Je n’attendais pas d’explications en réalité. Je voulais lui faire remarquer son altruisme envers Rome et son égoïsme envers moi. C’est pour cela que je reposais aussitôt une autre question.

-- Qu’as tu découvert sur ta déesse, du coup ?
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Camila le 23 Juillet 2013, 18:22

Je levais les yeux au ciel. Il était buté, têtu, et …Jaloux ! D’un autre côté, je ne pouvais m’empêcher de sourire à le voir réagir comme ça. Lui, le Lion si solitaire, l’homme le plus obstiné que je connaisse m’avouait à demi-mot que ma relation avec un autre homme le dérangeait. J’avais envie de l’arrêter dans son petit laïus mais je pris sur moi de le laisser terminer et de savoir à quoi il pensait très exactement. Je pouvais concevoir parfaitement que son don avait une faille énorme le concernant : qu’il était impuissant face à mes sentiments car il ne pouvait les voir comme ceux qu’il pouvait observer chez les autres. Le revers de la médaille pour un si grand pouvoir ? Ou alors tout simplement une morale : qu’on ne peut pas tout maitriser et encore moins les sentiments et l’amour. Mon index se posa sur ses lèvres tout doucement. Je voulais qu’il m’écoute et surtout qu’il se rende compte de sa bêtise.

- Oui, j’ai des sentiments pour Caecilius. C’est ce que l’on nomme amitié. Je gardais mon index sur sa bouche pour le faire taire au cas où il lui prendrait l’envie de me répondre tout de suite. Ce que tu as vu chez lui, ce sont effectivement des sentiments plus prononcés à mon égard. Je suis au courant depuis longtemps mais je ne ressens pas la même chose. Il n’y a rien de compliqué. Tu es juste impuissant parce que tu n’arrives pas à lire ce que je ressens exactement pour toi. Alors, tu penses que les hommes qui sont proches de moi, inévitablement, j’en suis éperdument amoureuse. Tu devrais y ajouter Sapiens, Caius et beaucoup d’autres alors …

Je tentais désespérément de rendre un peu plus légère l’ambiance bien que le sujet était très sérieux entre nous deux et qu’il m’ouvrait son cœur. Je pris son visage entre mes mains, plongeant mes yeux dans les siens.

- On se ressemble tellement quand il s’agit d’ouvrir son cœur, de se confier. On est à l’aise face à des situations extrêmes, voir même dangereuses et nous sommes incapables de trouver les bons mots lorsque à ça nous touche plus personnellement. L’annonce de ta mort, durant l’expédition, m’a fait comprendre qu’on avait attendu trop longtemps pour se rapprocher. On s’est toujours chamaillé, on s’est même opposé sur beaucoup de projets mais on a toujours était franc l’un envers l’autre sans langue de bois. Alors crois-moi quand je te dis que je n’aime pas Caecilius, que ce n’est pas l’homme qui hantait mes nuits quand j’étais loin de Rome, que ce n’est pas pour cet homme que j’ai pleuré quand on m’a annoncée sa mort … Crois-moi … Je ne t’ai jamais menti d’aussi loin qu’on se connaisse…C’est toi que j’aime.

J’avais un trop plein d’émotions en moi, une envie subite d’ouvrir les vannes et de me libérer de tout ce que je portais en moi depuis tous ces longs mois. Je me levais de mon lit, m’approchant de la fenêtre. A l’extérieur, la nuit était définitivement tombée. On entendait au loin la musique et les chants du peuple venu fêter le retour des héros. Puisque l’heure des confidences avait sonnée, j’avais besoin de me livrer entièrement à lui sur ce que j’avais vu et vécu là-bas. Le regard fixé vers l’horizon, je l’écoutais attentivement.

- Tu n’es pas assez vieux pour le savoir, ni encore moins moi. Et je ne sais pas pourquoi elle voudrait me tuer. Je me livre à toi, Tibérius, en laissant toutes mes pensées se libérer sans vraiment réfléchir ni les mettre en ordre. Mais j’ai besoin d’en parler pour y voir plus clair. Tu es le seul qui me donnera ton opinion avec honnêteté comme tu l’as toujours fait …

Il avait certainement raison. Pluton ne faisait que cela en sa faveur pour me montrer une facette inconnue de Minerve.

- Ton raisonnement se tient mais que dois-je faire avec tout ça alors ? Qu’ils font leurs petites guerres entre eux et nous, pauvres humains, nous sommes au milieu de tout cela ? Et que faisons-nous de la foi que nous portons en eux, alors ?

J’inspirai nerveusement. La fatigue n’était pas une bonne alliée quand il s’agissait de réfléchir aux Dieux et à leurs réactions. L’étreinte de ses bras me surprit avant que je ne pose mes mains sur les siennes, me blottissant contre lui. Voilà une autre question qui était dès plus pertinente, vite dissimulée par la seconde.

- Parce que je savais que je pourrai sauver de nombreuses vies grace au talisman de Sapiens. Il m’a donnée ceci pour aider pas pour faire joli … Et j’ai sauvé des vies. Ecoute les chants du peuple. Ecoute le bonheur de ces familles qui ont retrouvé les leurs. Tu étais mort Tibérius … J’ai fait un choix…Et quand bien même si j’avais su que tu étais encore vivant, je l’aurai fait car j’ai foi en mes idéaux.

Je me retournais pour lui faire face.

- Je sais que tu as horreur de tout ce qui est honneur du soldat …Mais tu sais que je suis une femme de paroles qui ne recule pas devant le danger. Et puis c’est ainsi que tu m’aimes, non ? Une femme trop soumise, trop lisse de caractère, qui te donnerait toujours raison… Tu t’ennuierais …

Taquine, je déposais un baiser sur ses lèvres avant de reprendre …

- Je n’ai pas cherché à en savoir davantage sur ma déesse. Comme je te le disais toute cette histoire m’a assez bouleversée et tu es le seul à qui j’en ai parlé.

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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Tiberius le 04 Août 2013, 11:52

Camilla était insupportable parce qu’elle avait raison. Je ne parvenais pas à débattre calmement avec elle, parce que je partageais ses convictions, je partageais ses arguments. Mais quand il me servait moins, j’aimais parfois les oublier.

-- Tu parles d’un cadeau empoisonné...

Je détestais Sapiens pour ce qu’il avait offert à Camila. Un talisman qui soigne les autres au péril de sa propre vie ! Oh j’avais bien entendu ses mots, j’avais bien entendu qu’elle m’aimait. Pour moi, ce n’était plus vraiment une découverte. Et égoïstement, je souffrais trop de savoir qu’on lui avait donné l’opportunité de soigner le peuple romain au prix de sa propre vie. Moi-même, j’aurais peut-être agi comme elle. J’aurais hésité plus longtemps. Contrairement à elle, je n’aurais pas sauver les autres par altruisme. Je les aurai sauvés parce que je n’aurai pas pu vivre avec ce poids sur la conscience.

-- Je déteste votre sens de l'honneur, tu as raison. Je déteste surtout votre obéissance stupide aux ordres stupides. Et parfois je me demande qui est le plus stupide des deux. Celui qui donne un ordre débile, ou celui qui l'exécute en le sachant débile. Je ne parle pas forcément pour toi. Je sais que tu ne suis pas le troupeau comme un mouton bêlant. D'ailleurs, je me serais sacrifié également. Pas pour les mêmes raisons par contre. Je me serais sacrifié parce que je n'aurais pas pu vivre avec la mort de soldats sur la conscience. Mais je ne l'aurais pas fait pour les sauver en tant que telle. Mais tu as raison sur un autre point : Oui, je m’ennuierai avec une femme lisse et terne, tu as raison.

S’il y avait bien quelque chose qui caractérisait nos engueulades précédentes, c’était notre bonne foi pour reconnaître les arguments de l’autre. Mais rapidement la mauvaise foi reprenait le dessus. Surtout chez moi !

-- Mais bon... Je ne suis pas du culte de Pluton, les cadavres ne sont pas ma tasse de thé.

C’était une façon maladroite de lui rappeler que j’aimais les caractères affirmés, mais que morte, elle ne risquait pas de me divertir. Je prie sa main et observai le talisman. Oui, je le classais clairement dans la case des cadeaux empoisonnés et je me demandais quel ami pouvait offrir ce genre de choses.

-- Mon opinion sur Sapiens change beaucoup.

J’éprouvais une colère croissante envers cet homme. De quel droit pouvait-il jeter le destin de Camila aux oubliettes. Si les dieux n’avaient été présents, elle serait morte. La consolation de savoir qu’elle avait sauvé quelques vies ne seraient pas d’un grand secours dans la solitude. J’écoutais la foule. Certains étaient heureux. Je voyais également parmi les eflluves d’Orgone la tristesse de certaines familles qui avaient perdu les leurs.

Le grand vainqueur de ce conflit était Mettius finalement. Il ferait ériger des stèles et des monuments en l’honneur des morts et récupérerait facilement sa notoriété perdue auprès des endeuillés. Je marchais vers l’une des terrasses qui donnaient sur la ville et le bruit de la foule. Involontairement, j’imprimais une forme de distance entre Camila et moi, mais je ne recherchais pas cela. Je sautais sur l’épaisse rambarde en pierre avant de m’asseoir dessus, les jambes dans le vide. Je l'invitai à me rejoindre à mes côtés et lui pris sa main. Cette fois-ci je ne voulais pas observer le talisman mais la serrer fort.

-- Que tu te sacrifies malgré moi, je peux le concevoir, même si l’idée ne m’amuse guère. Mais comment feras-tu quand tu auras des enfants ? J’aurai besoin de cette réponse Camila. Je suis orphelin, j’aurai besoin de savoir.

La réponse ne changerait rien sur mes sentiments, ni sur notre relation, mais elle changerait mon propre comportement et certains de mes actes au sein du temple de Venus. J'avais employé le futur parce que je ne voulais pas une réponse immédiatement. Je tenais à ce qu'elle prenne le temps de la réflexion avant de me répondre.
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Camila le 04 Août 2013, 18:36

J’aperçus le ton amer de Tibérius à l’évocation du Talisman, de ce cadeau « empoissonné » comme il le soulignait que mon mentor, notre mentor, m’avait donnée avant mon départ avec le Corps expéditionnaire. J’avais mes propres combats comme il avait les siens. Nous avions tous les deux des idéaux et surtout le fait d’être en parfait accord avec nos envies, nos décisions sans être le petit bétail qui suit sans comprendre, sans poser des questions tout le reste du troupeau. Nous étions les mêmes. Et malgré nos oppositions sur certains points, chacun savait pertinemment qu’il n’y aurait jamais de mensonges entre nous. Que pouvais-je lui dire de plus ? Je sentais, je percevais cette envie d’enfin me dire tout ce qu’il avait sur le cœur. Finalement, nous ne nous étions jamais ainsi confiés l’un à l’autre, sur ce qui nous liait, sur ce qui nous rapprochait.

Il ne supportait pas le sens de l’honneur. Tout ce qui fait la vie d’un soldat ou d’un guerrier. Mais il avait raison : je ne suivais pas aveuglement tout ce que l’on me disait. Sa mauvaise foi reprit le dessus : Ok j’avais bien reçu le message. Une femme morte ne lui serait d’aucune utilité. Et une idée, une scène m’apparut soudainement devant moi, allégeant ainsi un peu l’ambiance sérieuse qu’avaient pris nos retrouvailles et cette discussion.

- Tu as échappé à la mort. J’ai survécu à celle-ci. Pluton ne doit pas vraiment avoir le désir de nous voir réunis dans son Enfers. Nous serions capables à nous deux de faire remonter les âmes des défunts à la surface et de faire perdre patience au Dieu.

Avec nos deux personnalités bornées et grandes gueules, on était capable de rendre fou un Dieu et de provoquer une Rébellion six pieds sous terre. Insoumis ? J’en étais certaine. On ne courbait jamais l’échine. Mon regard passa de son visage crispé au talisman tatoué sur ma peau qu’il détaillait. Je savais ce qu’il pensait même si je n’étais pas dotée du pouvoir de la télépathie. Tout le comportement et les pensées de Tibérius résonnaient en moi.

- J’ai accepté ce talisman en sachant ce qu’il impliquerait. J’aurai pu le refuser. Ne juge pas Sapiens ainsi. Tu n’es pas objectif. Ton jugement se calque sur tes sentiments. Que tu sois en colère contre lui, contre moi, je le comprends mais ma décision a été uniquement la mienne sans aucune pression.

Il s’éloigna de moi, prenant place sur l’épaisse rambarde de ma terrasse, les jambes dans le vide. Cette façon de faire me rappela deux instants de ma vie avec lui. Le premier, c’était bien avant les anciennes élections. Une fin de séance au sénat, J’avais remarqué le comportement du Grand prêtre, à cette époque, et je l’avais suivi sur l’une des terrasses privées. C’est là qu’il m’avait montrée que Rome courait à sa perte, que les réserves de nourriture diminuaient… Et puis le second…lorsqu’il avait grimpé sur les remparts du temple de Pluton pour me voir partir. Je secouais la tête pour revenir à l’instant présent, m’avançant à son invitation. Sa main serra la mienne et je me plaquais dans son dos, mon menton reposant sur son épaule. Sa question me surprit. J’avais arrêté d’envisager mon futur lorsque j’avais accepté de partir dans le désert pour cette mission suicide. A quoi faire des plans sur la comète, si je n’étais pas revenue vivante ?

Un silence s’installa entre nous. Je ne voulais pas me précipiter dans ma réponse. Je voulais trouver les bons mots et lui faire comprendre exactement ce que je désirai.

- Quand j’aurai des enfants, mes priorités ne seront plus les mêmes. Ils passeront avant tout. Je les protégerai et je leur inculquerai qu’il faut aussi se battre pour les idéaux que l’on défend et que l’on croit juste. Jamais personne ne touchera à l’un de leurs cheveux sans provoquer ma colère… Et je ne suis pas une guerrière pour rien. Ils seront ma vie, mes joyaux. Tout comme, je serai toujours auprès de toi.

Aimer, protéger et se battre. Je ne resterai pas passive dans mon coin mais mon comportement changerait car je ne serai plus seule. Rester fidèle à ses principes tout en défendant et préservant sa famille. Toujours calée dans son dos, j’écoutais les chants de cette fête.

- Et toi …Si tu avais des enfants …Une famille, que ferais-tu ? Comment te comporterais-tu ?

Merci à Lia pour le Kit ♥
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Tiberius le 17 Août 2013, 18:24

-- Ce n’est pas faute de l’avoir tentée pourtant...

Je parlais bien évidemment de la mort. Même si elle était rentrée, je n’appréciais guère qu’elle mette sa vie en danger pour des résultats improbables. Nous avions quelque peu discuter de cette randonnée sauvage. Ok, elle avait assuré et le corps revenait plus victorieux que jamais, les bras chargés de promesses et d’espoir. Pour autant, de mauvaise foi, je ne pouvais pas accepter ce danger.

-- Tu ne devrais pas blasphémer sur Pluton. On raconte que sa patience est infinie justement.

Cette discussion était une solution pour éviter de parler de Sapiens. Je n’appréciais vraiment pas ce cadeau. Il savait en lui proposant qu’elle ne pourrait pas refuser. Mais je n’y parvenais pas. Je devais tout lui dire, sinon je n’en dormirai pas. Et pas sûr que ce sujet lui plaise alors qu’on serait au lit tous les deux.

-- Sans aucune pression... Il aurait donné des allumettes à un pyromane au milieu d’un entrepôt de poudre à canons que le résultat aurait été le même. Je prie une voix enfantine et porusuivi Oh mince, alors ! Je ne pensais pas qu’en donnant des allumettes le pyromane les aurait grattés dans la poudrière. Je ne m’y attendais pas. Je repris ma voix habituelle. Franchement Camilla... Sapiens savait très bien qu’en te proposant ce talisman, tu n’aurais jamais refusé. Il aurait pu faire ce don à d’autres. Julius, le chef de la caserne. C’est à lui que revenait de protéger ces troupes, voici un exemple parmi tant d’autres. Je ne te reproche pas tes choix. Je connais tes valeurs et tes défauts. Mais Sapiens aussi les connait. Je lui en veux de te l’avoir proposer à toi ! J’irais au temple de Pluton pour le remercier de t’avoir sauver la vie...

Sa réponse sur les enfants ne m’apprit rien. Je l’imaginais ainsi en tant que mère. Pour moi, elle risquait d’être surprise.

-- Moi ? Je ferais comme aujourd’hui, Camilla. Je les protégerai, en étant plus ou moins proche selon le danger que je peux représenter pour eux. Je les laisserai libre de choisir leur culte, je leur ferai découvrir les cultes qu’ils désirent. Bref, je ne changerais pas. Je suis déjà père et bientôt grand-père même...

Je savais qu’elle l’ignorait. Seuls ceux qui pouvaient sonder mon esprit pouvaient le découvrir. Et je n’était pas certain qu’on laisse vivre longtemps un romain avec un tel don. Je pris ses bras qui m’enlaçaient et les serrait.

-- Elle se nomme Sylvana, elle suit un culte tourné vers la nature, vers Gaïa. Il n’y a que des femmes dans leur culte et c’est l’une de leurs dernières représentantes. L’homme n’a que peu de place dans leur croyance. Malheureusement, elle vit à l’ombre des remparts, à l’ombre extérieure. Elle ne me demande pas plus d’aide, alors je ne lui en apporte guère plus. Notre relation est complexe. Sa mère m’avait fait promettre de ne jamais l’approcher. J’avais refusé et finalement, sa mère m’a tout de même choisi pour être le père.

J’ignorais comment elle prendrait cette révélation. Je devrais peut-être me méfier de ne pas finir cinq mètres plus bas.
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Re: [E5] Que ressent-on quand on revient pour un mort ?

Messagepar Camila le 22 Août 2013, 17:01

Blasphémer ? Mais en quoi le faisais-je ? Je ne manquais pas de respect pour Pluton. Au contraire, je lui en serai toujours reconnaissante de m’avoir aidée même si ce geste était peut-être, à la base, pour irriter Minerve. Je ne désirai pas savoir le pourquoi du comment, juste que grâce à lui, j’étais bien vivante et de retour à Rome. Je me tus, ne voulant pas ajouter d’avantage sur ma propre opinion. Tibérius semblait être nerveux, voir même en colère, et tout cela était dirigé vers le talisman que je portais à même la peau, offert par mon mentor, Sapiens. J’avais beau lui avoir donné ma version mais il restait ferme sur son jugement envers l’Ancien.

La suite de son explication me lassa sans voix. Il était de mauvaise foi. Et son caractère brut ressortait dans ses paroles. Je fronçais les sourcils, je ne pouvais nier qu’une colère grandissait en moi. L’exemple du pyromane me fit froid dans le dos tout comme cela me donna la nausée de l’écouter encore et encore. Tibérius n’avait pas tort devant le geste de Sapiens. Il savait que je n’aurai pas refusé un tel présent mais j’avais surtout l’impression qu’en acceptant, j’étais tombée dans le piège de ce dernier. J’aurai pu refuser. C’était ça qu’il ne comprenait pas. J’aurai pu ne pas accepter le talisman mais c’était tellement important, une magie qui pourrait tous nous protéger. Je me raidis, me mordant la lèvre inférieure pour éviter que ma paume ne vienne, une nouvelle fois, rencontrée sa joue en quelques heures de retrouvailles. Tibérius avait toujours eu le don de m’exaspérer mais là avec ma fatigue j’avais énormément de mal à contenir tout ce flot d’émotions assez contradictoire. Je ne comptais pas rester passive devant tout cela, ouvrant grand mes yeux.

- Tu n’iras pas seul au temple de Pluton. J’irai avec toi. Dès demain, je me présenterai au Temple.

Il changea radicalement de conversation. Il jouait au yoyo, et là, honnêtement, j’avais dû mal à le suivre. Lorsqu’il s’installa sur le rebord de la rambarde du balcon de ma chambre, je compris qu’il n’était plus question de l’expédition et de mes choix mais bien d’un sujet plus privé le concernant. Dans son dos, mes bras autour de sa taille, j’admirai au loin le peuple chantant et fêtant le retour de leurs proches. En écoutant tout cela, je ne pouvais qu’être fière et me féliciter d’avoir accepté de porter ce Talisman : pour sauver des vies, rendre heureuses toutes ces familles qui n’avaient cessé de prier pour la survie et la protection de toutes ces personnes parties vers des contrées dangereuses. Sa question sur les enfants me déstabilisa un peu. Je ne m’attendais pas à cela venant de lui. Mais la suite, me bouscula complètement. Lui ? Père et bientôt grand-père ?...

Je devais me l’avouer : une part de moi s’était toujours doutée qu’un homme comme Tibérius Festus devait avoir des enfants et qu’un jour, il me dévoilerait tout cela. Mais là, me confesser cette histoire cette nuit, choisir juste ce moment … C’était déconcertant. Je sentis la pression de ses mains sur mes bras mais je ne pus tenir cette étreinte me libérant de lui. Je n’avais rien contre sa fille ou ce bébé qui allait naitre. Pourtant, j’étais incapable de réfléchir et de rester objective. Il venait d’être honnête alors pourquoi je ressentais quelque chose de plus désagréable au fond de moi ? Je m’accoudai à la rambarde non loin de lui. Une légère brise fraiche s’éleva soudainement, faisant virevolter lentement mes longues mèches brunes. Un petit silence régna avant de retrouver la parole.

- Si c’est l’une de leurs dernières représentantes de ce culte, tu ne peux pas la laisser toute seule avec son enfant qui va naitre. Je conçois parfaitement que tu respectes ses croyances mais là, il ne s’agit plus de cultes, de divinités mais bien de liens et de famille.

Je n’avais pas d’enfants mais combien d’amies de mon entourage étaient devenues épouses et mères pour savoir tout de même tout ce qu’apportait l’apparition d’un enfant.

- Au moins pour les premiers mois, un bébé demande beaucoup d’attention. La fatigue va aussi s’installer. Peut-être pourrais-tu l’aider durant cette période comme lui apporter de la nourriture ou bien tout ce qu’elle aura besoin pour son bébé. Même si elle ne te demande pas plus d’aide, tu es son père et le grand-père. Il n’y a pas besoin de mots et d’autorisation pour cela… Tu ne crois pas ?

C’était mon avis. C’était la façon dont je me serai comportée si j’avais été dans la même situation que lui. Je tournais mon visage vers lui

- Est -ce que cela change quelque chose entre nous deux ?

Autant que je le sache immédiatement …

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