Comme tu es belle Gaïa... Si ma soeur se nourrit de prières, si je me nourris d’Orgone, sache que j’entendais tes prières par delà ma prison. Minerve, Sainte Lame, m’avait arraché la vie. Mon âme avait été happée par sa Voleuse d’âme. Au début j’ai cru mourir. Et puis j’ai cru être chanceuse, je ne pouvais pas sentir le monde autour de moi, je ne voyais rien, n’entendais rien, je ne pouvais pas bouger. Mais j’étais en vie. Le temps défilait, mes pensées étaient ma seule compagnie. Bon sang, après une semaine j’aurais aimé mourir. Et j’ai été enfermée une éternité.
Et dans cette éternité, un jour, j’ai entendu une voix. Sa douceur m’a envahi, m’a réchauffé. Ses paroles furent ma seule compagnie pendant des années. Je t’entendais me prier. Je t’ai aimé, toi ma seule lueur dans ma prison de néant. Je t’aurai tout donné. J’aurais égoïstement commencer par t’offrir ma vie pour qu’elle me quitte et que je repose en paix. J’attendais chacune de tes prières avec impatience, je t’ai écouté, je t’ai apprécié et puis, non contente de me parler, tu m’as offert les prières de tes disciples Gaïa. Vous furent de plus en plus nombreux. Je n’en tirais malheureusement aucun pouvoir, je ne pouvais pas te répondre. Si tu savais combien j’ai eu peur que tu ne perdes la foi. J’avais tellement peur de me retrouver seule, Gaïa.
Mais tu n’as jamais failli. Tu n’as jamais douté. Tes prières m’ont accompagné jusqu’à ce jour béni où Pluton m’a sauvé des griffes de Minerve. Je ne sais pas ce que ce saligaud complote. Mais il m’a libéré. Aujourd’hui, je peux donc me tenir à côté de toi. Chut... Chut... Ne te réveille pas, tu as tout le temps de dormir mon enfant. Jamais un homme, jamais une femme ne portera la main sur toi. Je te protégerai, ma Gaïa. Que c’est bon de pouvoir te parler, te répondre. Je me réveille et je découvre ce sanctuaire que vous me dédiez. Il est humble et beau. Je sais que tu as de l’ambition, je sais que tu aimes les complots et la compétition. D’ailleurs, tu n’aimes pas Calypso, tu souhaites l’éjecter. Ne t’inquiète pas ! Je ne t’en veux pas. Je te prends telle que tu es. Et puis à vrai dire … j’apprécie ta nature profonde.
Il faut que tu comprennes ce qui me nourrit. Ce qui me nourrit, ce ne sont pas les prières. Les prières apportent du pouvoir à Neptune, à Minerve et à Jupiter. Ces trois dieux offrent en retour des âmes. Sans eux, les humains sont stériles. Pluton, Venus et moi tiront notre force de l’Orgone, cette énergie sexuelle que libèrent les humains. Mais je vais te confier un secret. Les androïdes aussi libèrent cette énergie. Pluton préfère l’Orgone de couples amoureux. Venus préfère l’Orgone de partenaires qui veulent offrir du plaisir à l’autre. Pour ma part, je préfère l’Orgone des androïdes. Je reviendrais te reparler dans quelques nuits. Ne t’inquiète pas, je ne serais jamais loin de toi, ma protégée.
Tu sens cette chaleur sur ta peau ? Ce n’est pas ma main, c’est le soleil. Il traverse les jardins de ton temple, il passe par le balcon, entre par la fenêtre et vient caresser ta peau pour te réchauffer. Tu peux ouvrir les yeux dans ton temple à toi, ma Gaïa. Je viens de finir de l’ériger sur les collines de Rome, à côté de celui de Venus, face à celui que Neptune vient de construire. Notre temple est ta demeure, tu es ma grande-prêtresse et je te donne droit de vie et de mort sur tous nos adeptes, Gaïa. Ouvre les yeux sur ton temple, ma Voix.