C'est par une succession d'acrobatie impressionnante que je fis mon entrée dans le marché. Mes cheveux de feu volant aux quatre vents saluant telle une enfant les gens qui passaient devant moi. Certains continuant leurs routes tandis que d'autre plus amusé s'arrêtèrent. Les enfants tiraient leurs parents ou leurs androïdes pour voir ce qui se passait au centre de cet immense marché réunissant non seulement des étales d'étoffes, de nourritures, d'accessoires en tout genre, mais aussi des artistes qui venaient faire connaître leur talent ou bien qui comme cherche juste à se faire un peu d'argent pour pouvoir acheter de quoi manger pour la journée. Les saltimbanques vivent au jour le jour prenant ce qu'on leur offre et donnant aux centuples. C'est pour ça que cette vie m'a attiré plus que les autres. Maintenant que j'ai définitivement posé les armes, je peux vivre ma vie comme je l'entends sans être tétanisé en sachant que ce soir le sang coulera. Je n'ai vécu que de ça et aujourd'hui la vitae humaine m'est insupportable à la vue et à l'odeur. Odeur que je ne connais que trop bien d'ailleurs. Aujourd'hui, je peux parfaitement différencier du sang animal de celui de l'humain.
Alors, je commençais un jeu que j'aime beaucoup pratiquer depuis très longtemps maintenant. Un jeu consistant à utiliser son environnement pour faire toutes sortes d'acrobaties des plus impressionnantes au plus simple. Enfin pour moi. La simplicité que j'ai, ne concerne pas les autres. Je suis habituée à faire de telles choses ayant été entraîné dans ce but tout en utilisant le pouvoir que j'ai acquis à ma naissance comme tous les humains.
Je prenais vraiment beaucoup de plaisir riant comme à mon habitude appuyant si bien sûr le côté excentrique et innocent de cette personnalité qui me scie mieux que la précédente qui elle, se trouve être sombre, froide et sans véritable plaisir à vivre dans ce monde qui autrefois n'était qu'une farce.
Grimpant sur les hauts édifices du marché, je me retrouvais à présent sur le toit regardant en contrebas alors, que les gens ne me quittaient pas du regard impatient de voir ce que je m'apprêtais à faire avec une boule dans le ventre que j'avais fait naître en eux à cause de mes folles acrobaties. La musique qui s'élevait en arrière plan donnait à mon petit spectacle un petit plus. N'ayant pas peur du vide et encore moins des distances, je fis saut de l'ange pour me rattraper sur une plate forme plus loin où je tournoyais autour d'elle pour ensuite me lâcher et atterrir au sol levant les bras vers le ciel, sourire aux lèvres.
A mesure que j'avais avancé dans mon acrobatie dangereuse même mortelle, les spectateurs avaient retenu leur souffle puis lorsque mes pieds touchèrent le sol, ils s'étaient remis à respirer applaudissant si fort dans leurs mains que cela me fit rougir sautillante ensuite de joie comme une enfant heureuse. Ce que je suis de toute évidence.
- Merci hihihi ! Merci beaucoup !
Retirant ma casquette de ma tête, je passais parmi les gens afin de recevoir quelque pièce. Doucement, mon couvre-chef se remplissait de jolies pièces brillantes et sublimes qui pourront me permettre de payer une chambre à l'auberge et espérer un bon repas chaud. Mon excentricité vestimentaire était folle voir très, il faut l'avouer, mais c'est moi ! C'est ce que je suis, ce que j'ai toujours été qui aujourd'hui sortait et se montrait sans honte. Ce que je n'ai pu faire à l'époque. Une époque proche et pas si lointaine que cela.
- A votre bon coeur mesdames, messieurs !
Une femme très riche, mais portant un parfum un peu trop fort pour moi m'offrit non pas une ou deux pièces, mais carrément cinq. Avec ça, je pouvais largement espérer passer deux jours à l'auberge et à dormir dans un bon lit, bien chaud et moelleux. Je pourrais demander à maman Calypso ou bien tonton Octavius de m'héberger, mais j'aime trop mon indépendance et ma vie à la belle étoile pour le leur demander.
Debout, je comptais ma recette du jour avec un grand sourire, je pourrais même me permettre une petite gourmandise. Oui, mais quoi... Avec une moue sur le visage, je regardais l'étalagé du pâtissier qui exposait des merveilles qui me feraient presque baver. Chou à la crème, éclair, tarte au fromage, tarte au citron... Je craque ! Si je m'écoutais, je prendrais tout et le mangerais tout de suite.
Je m'approche et regardait toutes ces merveilles sous l'oeil attentif du pâtissier qui connaissait que trop bien mon penchant pour les sucreries.
- Je t'ai à l'oeil Sugar !
- Mais je n'ai rien fait encore....
- Je sais, mais je t'avertie ! dit-il en secouant son fouet à pâtisserie sous mes yeux.
Je fis une moue boudeuse et resta devant le stand à réfléchir à ce que j'allais choisir.