[E4] Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

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Messagepar Sibylla Atilius le 29 Décembre 2012, 20:14

Couchée dans le triclinium sur une banquette, en équilibre sur son bras gauche, je me demandais bien comment annoncer la nouvelle au Sénat. La veille j'avais rencontré cet étrange homme aveugle, dans les Jardins. Et je me demandais donc comment allais-je me dépatouiller de cette épine dans le pied. L'annoncer à Gracchus ne m'apporterait aucune renommée, il prendrait les lauriers de la victoire pour lui seul, je n'étais pas une figure emblématique du Sénat, restant encore de retrait, même si cette année je me rapprochais de plus en plus du centre de l'hémicycle. Je ne pouvais non plus ouvrir un débat bêtement, car le choix avait été accepté par l'homme en question et donc de débat, il ne pouvait y en avoir. Et si je passais par une personne tierce? Mais au dessus du Sénat, il n'y avait personne d'autre que le Prélat. Et pour parler au Prélat, il fallait être de son entourage. Un sourire passa sur mes lèvres, oui, mais ce n'était qu'en discutant avec lui qu'on approchait l'Elysée. Si jamais la nouvelle parvenait du Prélat, Gracchus comprendrait que j'avais entrevu le Prélat et donc, il me tiendrait surement en plus haute estime. Sans parler qu'une nouvelle officielle, ayant remonté jusqu'à l’Élite même de Rome, flatterait mon propre égo.

- Servius?

Je me relevais, finissant de m'asseoir alors que l'androïde s'approchait. Je lui demandais alors de se vêtir un peu mieux que cela et de se préparer, que nous sortions. Puis je me dirigeais vers ma chambre où je quittais mes vêtements du jour pour passer une toge d'un blanc parfait, ceint d'un liserer de fils rouges, symbole du Sénat. Ma chevelure finit attachée, seules quelques boucles tombaient dans mon dos. Comme à l'accoutumée, les bracelets d'or tintèrent à mes poignet, remontant presque jusqu'au coude. Je m'assurais que le tatouage était parfaitement invisible sous une couche de poudre à la couleur de ma peau. Avant de partir, je lançais un regard dans l'immense miroir. Oui, j'étais prête, un sourire éclaircit quelque peu mon visage, même s'il était partiellement narquois. Je me rendais là où l'autorité suprême régnait et pourtant, je n'étais qu'une androïde comme il y en avait des milliers asservis... Mais, moi, j'étais libre...

Je quittais ma chambre et me rendis dans l'atrium. Servius m'attendait déjà. Je lui jetais un rapide coup d'oeil, époussetais un peu son épaule et lissais le tissu. C'était mieux. Sans un mot de plus je sortis et pris la direction du Palais du Prélat. Sur Isola Sacra, il n'y avait pas loin à aller, mais j'aimais marcher, cela me permettait de me sentir encore plus libre. Plus je marchais, plus j'allais loin. Cela était comme une victoire sur les esclavagistes. En quelques minutes près de la voie centrale, se trouvait le Palais Aurelius. Absolument magnifique, je devais le reconnaître, les hauts cyprès berçaient le vent, les vignes embaumaient les sens et les murs rayonnaient sous le soleil. Oui, la Villa était comme ses propriétaires, auréolés d'une lumière qui semblait divine. Les gardes prétoriens, à la porte reconnurent la toge des Sénateurs, ainsi que l'anneau officiel du Sénat, et demandèrent simplement mon nom que je donnais, en la qualité de Sénatrice de Minerve. Un esclave nous escorta jusqu'à la porte principale, nous assurant que quelqu'un d'autre viendrait pour nous accueillirent. Il disparut bien vite et nous passâmes dans le vestibule. Un atrium gigantesque nous ouvrit les bras et au centre, une fontaine superbe chantait. En comparaison, mon domus paraissait bien petit, néanmoins, je le préférais largement à cette bâtisse sans âme. Une jeune femme s'approcha, esclave à sa tenue. Il me semblait l'avoir déjà vu. Je ne mis pas longtemps à m'en rappeler. Elle était la fille qui m'avait servi un verre d'eau, lors des résultats annuels, les festivités pour les Dieux. Je n'oubliais que rarement un visage, tous, étaient catalogués dans ma mémoire, afin que je ne me trompe jamais sur ma réelle nature. Peut-être n'était-elle pas bien haute dans la hiérarchie des esclaves, pour servir aux jeux, mais le dominus de la maison était réputé pour préférer les plus belles androïdes jusqu'à dans son lit. Alors, il se pouvait que cette esclave soit plus proche de lui. Peut-être pourrait-elle m'éviter d'attendre indéfiniment.

- Est-ce que ton maître peut me recevoir?
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Re: Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Servius le 15 Janvier 2013, 15:05

Calme et silence régnaient en maître dans la villa. Domina se reposait sur une méridienne. Pensive et préoccupée, elle réfléchissait à des problèmes dont j’ignorai jusqu’à l’existence. Attentif au moindre appel, je restai proche d’elle et vaquait à mes tâches quotidiennes. J’avançai plus lentement qu’à l’accoutumé pour préserver le silence et ne pas troubler sa concentration.

Après quelques temps, je la vis se redresser légèrement. Visiblement, sa réflexion se terminait, elle venait de prendre sa décision. Elle m’appela de sa voix douce. C’était inutile et elle le savait d’ailleurs. J’avais déjà commencé à m’approcher d’elle. Mais il s’agissait de l’ordre naturel des choses dans la villa.

Sans mot dire, je fis quelques pas vers elle. J’avais appris à la servir au mieux, avec discrétion et efficacité. Elle me demandai de choisir une plus belle tenue. Je choisis un des deux hauts blancs, celui qui descendait jusque mi-cuisse. Peu d’esclaves portaient cette couleur, car seules les plus riches familles pouvaient offrir des vêtements de cette pureté à leurs esclaves. Une ceinture de cuir marron ceignait ma taille et cintrait ma tenue. Cette tenue sans manche offrait la musculature de mes bras et un artistique tatouage à la vue de tous.

Sibylla se distinguait des sénateurs par des détails comme les nombreux bracelets à ses poignets, assemblages complexes de bijoux. Alors au travers des détails, je m’adaptai à son monde en mimant ses petites particularités. Ma coupe de cheveux était impeccable, mon rasage parfait. Aucune huile ne couvrait ma peau. Domina n’appréciait pas cela. Je me nettoyai tous les jours et utilisai quelques produits non gras pour conserver une douceur que ses caresses semblaient apprécier.

Je faisais souvent preuve d’initiative, car j’étais convaincue que c’était ce qu’elle recherchait chez moi. J’avais entrepris de réorganiser le planning de son autre esclave, sa cuisinière, et lui avait appris de nouvelles recettes. J’ignorai que Domina ne déjeunait quasiment jamais. Mais au moins, les parfums et senteurs dans la maison changeaient à l’heure des repas.

Après s’être changée, elle inspecta ma tenue brièvement et ne fit aucune remarque. Je notai les ajustements mais n’accordait guère d’importance à ceux-ci. Elle semblait rêveuse et préoccupée. Quand nous sortîmes, j’ignorais encore où nous nous rendions et cela ne m’importait guère. J’aurai la réponse à ma question sous peu. Particulièrement patient, je ne voyais aucun intérêt à troubler ma maîtresse avec d’inutiles questions. Nous partîmes à pied et je notai dans un coin de ma mémoire que je devrais prendre l’initiative du cheval pour certains déplacements. Je lui en parlerai en temps voulus.

Les contours du palais Aurelius apparurent. Je comprenais donc son attention quant à ma tenue. Passant près d’une fontaine, j’inspectai méticuleusement ma tenue et vérifiait qu’aucun pli, aucune poussière n’avait souillé ce blanc immaculé. Je détaillai également Sibylla. Elle était parfaite.

À l’intérieur ce fut Lia Aurelius qui nous accueillit. Je me doutai que je la croiserai dans cette demeure. Je l’avais vu une première fois au Colisée, à côté du prélat. Je l’avais croisée une seconde fois au marché. Je savais que je l’avais déjà rencontrée. Mais l’anneau des esclaves lui saillait mal. Cicero m’avait rassuré en m’informant que ses flashs étaient bels et bien mes propres souvenirs. J’avais déjà vu cette femme, j’en avais désormais la conviction. Lors de notre rencontre au marché, j’avais au cours d’un très bref contact, revu un souvenir. Par le passé, il m’était arrivé de toucher un ruban dans les cheveux de Lia. J’avais tiré délicatement dessus et ses cheveux avait alors chu sur ses épaules.

Malgré la fugacité de ce souvenir, sa précision m’avait marqué. Néanmoins, Lia était formelle. Elle ne me connaissait pas, déclarait se souvenir parfaitement des visages et proclamait fermement qu’elle ne se souvenait pas du mien. Ayant de façon incompréhensible confiance en elle, j’en déduis qu’elle ne me mentait pas. L’hypothèse la plus probable m’amenait donc à penser qu’elle venait de subir une réinitialisation. Je souhaitais en avoir le coeur net. Mais pour le moment, je restai bien évidemment silencieux, légèrement en retrait. Je demeurai présent pour Sibylla et en retrait pour ne pas lui faire ombrage.
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Re: Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Lia le 30 Janvier 2013, 16:05

Mes seuls moments de répits, sont certainement ceux où je n'ai pas Mettius sur le dos. Par chance, cela n'est pas aussi rare qu'il pourrait paraître. Si j'ai accès à toutes les pièces de la maison - contrairement à d'autres - et si j'ai la "chance" d'être une des esclaves préférées du prélat, il ne va pas jusqu'à me traîner au sénat. Les esclaves n'y ont pas leur place... pour l'instant. Je profite donc de ces moments de semi-liberté pour mettre en place ma vengeance. Il est quand même ironique de savoir que l'homme le plus puissant de Rome, héberge et protège l'investigatrice de la rébellion. Cette petite épine si insignifiante hier, qui peu à peu, se transforme en glaive au fil du temps.

Je suis en train de fouiller ranger les parchemins de Mettius, quand on vient m'indiquer un visiteur. La sénatrice Atilus est dans le grand hall. Sans perdre de temps, je quitte le bureau de mon maître en prenant bien la précaution de verrouiller chaque serrures qui orne la grande porte de chêne. Celle-ci en contient six et en des moments comme celui-ci, où la rapidité est de mise, je peste de cette idée saugrenue. Il y a bien longtemps qu'une porte verrouillé ne retient plus les cambrioleurs, cela ne sert qu'à me faire perdre mon temps.

C'est d'un pas rapide que je fais mon entrée avant de stopper presque immédiatement ma course quand je remarque qu'elle est accompagnée et pas par n'importe qui. Servius est à ses côtés. Depuis notre rencontre au marché, j'avais cherché à savoir qui l'avait acquis, mais sans succès. Je comprends mieux pourquoi. La sénatrice n'est pas connue pour ses extravagances, bien au contraire. J'ai pu l'observer un court instant lors des élections au Colisée. La jeune femme est aussi discrète qu'un papillon fouettant l'air. Elle n'exhibe pas Servius comme peut le faire Mettius avec moi. Je ne sais si c'est du respect, de la pudeur ou simplement le fait qu'elle ne porte pas un grand intérêt à son androïde. Cependant, j'espère qu'elle le traite bien. Mieux en tout cas, que certains maîtres qui ont pu le posséder.

Sénatrice Atilus.

Après les courbettes d'usages, je me renseigne sur sa venue dans le domus en essayant d'ignorer celui qui se trouve à ses côtés. Pour moi, il est évident qu'elle est ici pour s'entretenir avec mon dominus, mais je pourrais très bien me tromper. La sénatrice est une femme et elle pourrait très bien être amie avec Cordelia. Je n'ai pas le temps de lui poser la question qu'elle me demande s'il est possible que Mettius la reçoive.

Je suis navrée Sénatrice, mon maître s'est absenté.

La vérité est que je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle il a l'intention de rentrer. Il lui arrive de s'arrêter quelques heures auprès de femmes de peu de vertus. Quand c'est comme cela, personne ne peut connaître le moment de retour, ni même dans quel état il rentrera. Cependant, la politesse m'oblige à proposer à notre invité de rester.

Désirez-vous l'attendre dans un de nos salons privés ?

Peut-être qu'il est sur le chemin de retour après tout.

Toute souriante, je ne peux m'empêcher de détourner les yeux, dans le dos de Sibylla à la recherche du regard de cet ami du passé.

Désirez-vous des rafraîchissements ou bien puis-je vous aider d'une autre manière ?

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Re: Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 08 Février 2013, 11:01

Je suis navrée Sénatrice, mon maître s'est absenté.

C'était bien là ma chance. Devoir attendre sur une heure imprévue, le retour du potentat. J'allais devoir user de toute la patience qui m'était permise. Mais d'un autre côté, je n'en avais guère le choix. Avant d'annoncer quoi que ce soit au Sénat, je préférais passer par le Prélat. Certes, cela était presque inutile, le Sénat ayant presque tout pouvoir comparé à Mettius, mais Mettius était un seul et unique homme, alors que le Sénat nécessitait tout un panel de votes, plus longs et ennuyeux que tout autre chose sur Terre. Alors soit, j'attendrais.

Désirez-vous l'attendre dans un de nos salons privés ?

Croyait-elle vraiment que j'allais attendre dans cette... entrée? Non, la formule était d'usage. J'acquiesçais du chef, m'apprêtant à la suivre. Je n'allais pas rester ici, à patienter dans le vent de portes qui claquaient. Elle proposa également des raffraichissements. J'hésitais encore quelques secondes. Si je pouvais éviter tout autre liquide dans mon corps, je ne m'en porterais que mieux, mais d'un autre côté, accepter et on asseyait son autorité. J'acquiesçais alors lentement, dans un geste respectueux de la proposition. Et avant qu'elle ne demande ou qu'elle ne parte, je me demandais déjà ce qu'elle allait apporter. De l'eau? Du vin? Peut-être les deux? Il était tout à fait normal qu'elle apporte du vin, c'est ce que j'aurais fait, prouvant ainsi la capacité qu'avait mon maître à offrir ce qu'il y avait de mieux. Rien de tel qu'étaler la popularité et le pouvoir d'un humain. Mais offrir un choix était encore mieux. Peut-être serait-ce alors un autre alcool fortement désagréable pour mes rouages. Je ne supportais pas les corps étrangers dans ma trachée, seule l'eau me permettait d'éliminer ces cochonneries. Mais si j'avais préciser que je ne désirais que de l'eau, peut-être que son maître l'aurait mal pris... A condition qu'il ne revienne, bien entendu. Un geste de la main avait accompagné mon affirmation silencieuse, qu'elle aille chercher ces fichus rafraichissements, j'avais l'habitude, après quatre cent ans de boire les immondes breuvages alcoolisés. Ce ne fut que lorsqu'elle sortit de la pièce, que je me tournais vers Servius.

- Tu la connais?

Mon regard était sérieux, mais il n'y avait aucun reproche dans ma voix. Mon sens de l'observation, ma qualité de femme et de sénatrice me suffisait à décrypter l'attitude d'un homme et même si cet homme était un androïde. Servius avait eu du mal à lacher cette esclave des yeux et l'esclave en question n'avait pas hésité à le regarder également. Connaître était peut-être un bien grand mot... Servius avait été réinitialisé il y avait peu de temps. Et je ne doutais pas le moins du monde que le Prélat en fasse de même avec ses androïdes, vu le nombre de lois s'appliquant sur les esclaves mécaniques que les Consuls devaient passer pour la soumission des êtres artificiels. Mais cela était possible après tout, nous n'habitions pas si loin que cela et je l'envoyais souvent porter des missives et faire quelques courses. Ah, qu'importe, cela ne m'intéressait pas, à moins que si l'androïde femelle était proche du Prélat, cela me rapprochait encore plus de lui. Je délirais, sincèrement, je devenais presque paranoïaque, il fallait que j'arrive à me détacher de tout ceci. Sous les anneaux à mon bras et sous la couche de maquillage, j'eus l'impression que mon tatouage me brulait affreusement, tant je craignais qu'on ne le découvre. Aussi bougeais-je jusqu'à une fenêtre s'ouvrant sur le jardin. Je préférais largement mon viridarium, celui-là était trop grand, pas assez intime. L'androïde revenait et je me tournais vers elle.

- Sais-tu quand ton maître rentrera?
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Re: [E4] Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Servius le 11 Février 2013, 23:17

Toujours en retrait, j’écoutais la discussion. Sibylla préférait attendre, j’en déduis l’importance de cet échange avec le prélat et me concentrait donc sur les moindres détails. Lia nous conduit vers des salons réservé aux hôtes en attente d’audience. Toujours aussi discrètement, je les suivais. En parfaite hôtesse, Lia proposa quelques rafraîchissements à Domina. À l’instar de Sibylla, je ne dis rien jusqu’à ce que Lia repasse à ma hauteur. Ma main s’écarta de quelques centimètres de mon corps pour attirer l’attention.

-- De l’eau, uniquement !

Ces mots avaient été prononcé sur le timbre de voix des esclaves. Quatre mots murmurés, surtout pas prononcés. Les esclaves ne devaient pas déranger leurs maîtres de quelques façons que ce soit. Sibylla n’avait pas détaillé son choix, attitude fort judicieuse. Avec de l’eau, Sibylla se sentirait mieux. Si Mettius trouvait à redire quant à ce choix, je pourrais être incriminé et préserver l’honneur de ma maîtresse. Lia nous abandonna et Sibylla m’interrogea. Je m’approchai de quelques pas, en prenant soin de ne jamais être trop proche d’elle. Esclave sexuel, en public, je devais néanmoins conserver une place lointaine d’elle. Je m’étais rapproché pour ne pas parler trop fort.

-- Oui, Lia Aurelius, favorie parmi les esclaves de votre hôte. Je l’ai rencontrée au marché. Au contenu de son panier, elle achetait la nourriture pour le prélat et sa famille. En m’interrogeant, elle m’a laissé découvrir que cette tâche lui était dévolue quotidiennement. Elle possède des facultés cognitives élevées et m’a avoué ne jamais oublier les visages. Notre échange a été bref.

Je gardais pour moi le fait qu’elle était capable de prendre des initiatives, de suggérer des propositions. Les termes choisis «Facultés cognitives élevées» suffisaient amplement à Sibylla pour comprendre cela. J4avais découvert cela quand Lia déclara que mes flashs me permetaient par exemple de travailler chez un antiquaire. Je ne souhaitais absolument dévoiler à Sibylla mes flashs, cette «anomalie». Anomalie serait sans doute le terme choisie par le Tribunal avant d’ordonner ma réinitialisation. Pour ma part, je considérais cela comme un don offert par mon concepteur.

Je n’ajoutais rien de plus en ces lieux. Le prélat lui-même pouvait nous espionner. Je changerai d’attitude dès notre retour au domus. Là, j’aborderais de nouveau le sujet et proposerait mon aide à Domina. Je pouvais en effet provoquer des rencontres entre Lia et moi au marché et profiter de ces rencontres. Car même sans poser la moindre question, ces discussions pourraient peut-être servir Domina. Je fis quelques pas en retrait.

Lia revint avec un verre d’eau. Comble du luxe, cette eau était fraîche. Je pris le plateau des mains de Lia et servit ma maîtresse pour laisser Lia répondre à la question posée. Après avoir servi Domina, de nouveau je me reculais. Dans mon champ de vision se trouvait Lia, Sibylla et le jardin qu’elle observait. La garde réduite m’indiquait clairement l’absence du prélat. Lia ne mentait pas.
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Re: [E4] Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Lia le 26 Février 2013, 17:01

Je ne connais pas la raison de la présence de la sénatrice au domus du Prélat, mais cela devoit concerner la politique. Enfin, en toute logique, c'est la première raison qui me vient à l'esprit. Comme le fait que cela doit être important où du moins, préférer la discrétion au tumulte du sénat. Sinon, dame Atilius n'aurait pas pris la peine de se déplacer jusque ici. Je ne crois pas l'avoir déjà vue en ces lieux. Maintenant, cela ne fait qu'une année que je sers les Aurelius. Je pourrais me tromper.

Pensant, que si elle a pris la peine de se déplacer, ce n'est pas pour rien, je lui propose d'attendre mon dominus dans l'un des nombreux salons privés qui compose le domus. Elle accepte et je l'entraine avec Servius, dans l'une de nos plus belles pièces. Si c'est sa première fois chez les Aurèlius, elle doit repartir avec une bonne impression. Je sais que Mettius aime en mettre plein les yeux et qu'il jugera certainement mon choix judicieux.

Je lui propose de quoi la rafraîchir et elle accepte. J'essaye le plus possible, de faire abstraction de Servius, mais sa présence me trouble plus que je ne l'aurais pensé et voulu. Je croise les doigts pour que mon comportement ne vienne pas trahir mes pensées, c'est pourquoi, je n'ai jamais été aussi robotisée qu'à cet instant. Je sais que je dois me concentrer sur le confort de la sénatrice et ne surtout pas penser. Quand je passe aux côtés de Servius, je baisse les yeux et c'est comme cela que je vois qu'il me fait signe de la main. Je m'arrête le plus discrètement possible pour tendre l'oreille. J'ai peur qu'il ne tente de dire quelque chose qui n'a rien à faire dans cette pièce et qui pourrait nous porter préjudice à tous les deux. J'aurai un coeur, il battrait la chamade. La réalité est qu'il ne fait que ce pourquoi il a été créé et me précise les goûts et envies de sa domina. J'en suis presque déçue même si mes envies sont folles. J'aurai aimé qu'il me dise qu'il se souvient de moi, de nous.

Je le sais. Merci !

Je me souviens très bien de la sénatrice pour l'avoir servie lors des jeux. Quand je m'adresse à lui, je ne suis pas froide, mais pas aimable non plus. Le visage impassible, je reprends la direction des cuisines. Je tente d'utiliser ce moment pour me reprendre, mais je ne sais si cela sera suffisant. Quand je remonte, je porte un plateau avec des fruits et une carafe d'eau dans une vaisselle argent. Je n'ai pas le temps de servir la sénatrice que Servius me prend le plateau des mains et sert sa domina à ma place. Je n'aime pas vraiment ce qu'il vient de faire. Mettius est susceptible. S'il venait à rentrer et que ce ne soit pas moi qui m'occupe de son hôte, je pourrais le payer cher.

Dame Atilius me demande si je sais quand mon dominus rentrera. La vérité est que pour moi, plus c'est tard et mieux c'est.

Maitre Aurelius ne devrait plus tarder si les affaires ne l'ont pas retenue au sénat ou à la ville.

Entendez affaires par, complots politiques, assassinats, putains, j'en passe et des meilleures.

J'ouvre les voiles légèrement, ce qui permet à la dame d'avoir une des plus belles vues de Rome. Le domus surplombe tous les autres... position stratégique certainement. Je sais que Mettius ne fait jamais rien par hasard. C'est d'ailleurs à ce moment que des pas se font entendre. Mettius est là. Toujours aussi majestueux et puissant dans son apparence. Je m'approche de lui pour lui annoncer la visite de la sénatrice. Je m'évertue à le débarasser et le mettre à l'aise, m'affairant à le satisfaire et à le mettre à l'aise. Quand ce travail est fait, je tente de faire oublier ma présence et je vais rejoindre Servius. Droite comme un piquet, l'intention portée sur mon maître, je tente de ne pas tourner mon regard vers Servius. Nous sommes si près l'un de l'autre qu'il serait facile de nous toucher sans que personne ne le remarque. J'ai pourtant trop peur de faire ce geste qui me démange les circuits.

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Re: [E4] Un anneau pour les gouverner tous [Lia/Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 27 Mars 2013, 23:27

Mon ouïe artificielle me permit d'entendre ce que Servius dit à Lia. De l'eau. Je pouvais être choquée et outrée, car si elle ne se ramenait qu'avec un pichet d'eau, je pouvais le prendre très mal, cela ferait passer pour le maître de maison comme un pingre et un avare. D'un autre côté, Servius était une perle et je cachais avec un peu de mal un minuscule sourire d'amusement. Il était serviable, il n'y avait pas à dire, il était prévoyant, cela évitait à sa maitresse de se forcer sur une boisson qu'elle ne voulait pas. Oui, Servius était un excellent choix. Voilà pourquoi je me tournais vers lui afin de l'interroger. L'attitude de l'androïde du Prélat, l'attitude de MON androïde, tout laissait à croire qu'ils se connaissaient, il ne fallait pas être un androïde pour le deviner, être bon observateur était totalement suffisant.

Il précisa ainsi le nom de la femme artificielle, comment ils s'étaient rencontré. Au marché? Le lot quotidien des androïdes dont les maîtres préféraient se prélasser dans leur ludus ou leur villa. Je devais avouer que le marché m'attirait autant qu'il me rebuttait. D'un côté, toutes ces formes, toutes ces couleurs, toutes ces odeurs, toute cette agitation pouvait m'entrainer dans un pays où je pouvais me croire libre, où je trouvais une paix tant espérée. D'un autre côté, il fallait se mélanger au bas-peuple, aux esclaves, aux petits marchands et ce n'était pas pour moi. J'avais trouvé le compromis en me déplaçant à pied dans tout Rome. Je croisais beaucoup de gens, pouvais voir beaucoup de choses et en même temps, je restais détachée de tout cela. Servius continua. Des facultés cognitives élevées? Pas étonnant que cette androïde soit au service du Prélat, j'en aurai fait autant si elle avait été à vendre. Ne jamais oublier les visages? Cela était intéressant. Elle avait donc un programme de reconnaissance faciale, cela permettait au Prélat de retrouver un marraud dans une foule, un traitre déguisé peut-être. Le Prélat savait s'entourer, il n'y avait pas de doute. Je devais donc me méfier de Lia.

Quand cette dernière revint, je gardais mon regard sur elle. Ce fut Servius qui me servit. Je n'étais pas méfiante au point de craindre un poison ou d'interdir tout contact physique, mais j'appréciais que Servius prenne autant d'initiative, pour le moment, il ne m'avait jamais déçu et j'espérais bien que cela continue ainsi. J'interrogeais donc l'androïde sur le retour de son maître. J'étais patiente, mais il y avait des limites à faire patienter un membre du Sénat. Elle n'en savait rien. Je ne pouvais lui en vouloir, les humains faisaient absolument tout ce qu'ils voulaient et considéraient les androïdes comme des objets, alors de là à les prévenir de leur retour, bien peu le faisait. Même moi, je ne le faisais pas avec Servius. J'étais libre de rentrer à l'heure que je voulais, il devait être prêt à mon retour, c'était tout ce que je demandais. Enfin, qu'importe. Je tournais de nouveau le regard vers le magnifique jardin, avalant quelques gorgées d'eau. Cela me permettrait de réhydrater les cellules de ma peau artificielle.

Je me demandais si je devais laisser tomber l'idée d'une entrevue officielle avec le Prélat et donc m'entretenir avec le reste du Sénat en tout premier lieu ou bien attendre encore et encore le retour de son éminence au piédestal. Je devais bien avouer que je n'avais rien à faire pour le reste de la journée. Je pouvais attendre encore un peu. Un homme tel que le Prélat rentrerait bien à un moment donné. Il ne découcherait pas, si? Après tout, il était l'homme au pouvoir absolu en cette cité, mais les bruits courraient que son épouse n'était pas une femme facile. En tant que femme et malgré mon origine artificielle, j'étais persuadée qu'il rentrerait. Je devais patienter.

- Servius. Il y aura des invités le Jour de Vénus prochain.

Je pouvais bien penser à autre chose, mes programmes tournaient d'eux-même et mon agenda avait surgit en brillant devant mon regard. Je laissais Servius arranger les commissions. Je ne me préoccupais pas de mon ancienne femme de chambre artificielle qui s'occupait dorénavant de la cuisine sous l'égide de Servius. Je le savais suffisamment capable pour concocter un repas digne de ce nom. Quelques diners mondains ne tuaient personne et cela me permettait de rester un tant soit peu aux pages de l'actualité. Encore une gorgée de cette eau fraiche et je me tournais vers Lia.

- Je suis agréablement surprise par la magnifiscence du Jardin de ton maître. Les jardiniers sont-ils humains ou bien androïdes?

J'adorais les jardins, j'avais toujours apprécié les jardins et j'étais honteusement fière du viridarium que je possédais. L'androïde jardinier avait été acheté par feu mon époux et je le gardais jalousement, mais je m'intéressais aussi aux autres jardiniers, je voulais mieux comprendre comment le mien fonctionnait.
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Messagepar Mettius le 22 Avril 2013, 21:53

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