[E5]Ma peste des neiges [ARVENA]

Le Domaine des Lucius, baptisé Demeure Lucita, est une très ancienne villa dont les dispositions remontent à l'ancienne Rome. Vestige d'un passé révolu, cette immense bâtisse héberge toute la famille Lucius et est situé en plein centre de Rome.

[E5]Ma peste des neiges [ARVENA]

Messagepar Prometheus le 09 Avril 2013, 10:12

[center][titre]Ma peste des neiges….
Regardes ce que le feu a fait de moi.[/titre][/center]

[justify]=>[url=http://rome.jeuforum.fr/forum/viewtopic.php?f=59&t=539&p=24991#p24991]Avant[/url]

La nuit n’est pas plus apaisante que la précédente. Il n’y a rien de plus, rien de moib et je contemple la statuette d’Ambre de Vesta qui siège désormais sur le balcon de ma chambre, remplaçant le visage si puissant et terrible de Jupiter. Je la regarde, tendrement, créant autours de sa délicieuse personne des petites incarnations volubiles de flammes, qui dansent autours d’elles, en émettant des bruits rieurs de feu et de crépitement, des formes ondulantes et féminines, merveilleuses, mutines et je reste là, isolé, comme un gosse qui se rattache à un nouveau visage.
Les petites flammes aux formes féminines semblent voir si facilement le trouble qui règne en moi qu’elles dansent plus langoureuse, comme pour m’inviter à me faire sourire, à me laisser charmer par ces flammes qui sont mes meilleures maîtresses, mes fidèles amantes. Je soupire, frissonnant un instant en sentant l'une d’elle glisser le long de ma joue et disparaître dans mon cou, provoquant un terrible frisson qui me fait soupirer.
Je ferme un instant les yeux et lorsque je les ouvre, les flammes sont de ma hauteur, toutes rassemblées, elles ont pris la forme précise d’un corps féminin, sculpturales et voluptueux et je plonge mon nez tendrement dans ce cou enflammé, je respire l’odeur du feu, je m’en enivre, il semble que la flamme éternelle soit vivante par ma seule volonté et je tremble un instant, droguant mon corps brûlant à cette présence.

Ouvrant à nouveau mes pupilles, je deviens flamme, me lovant à ce corps, laissant mes mains rougeoyante caresser cet être qui n’est pas fait de chair, et je grogne à cette sensation possessive. J’ai l’impression de devenir fou, d’être devenu incapable de savoir si c’est le feu qui est fait pour moi ou les femmes et pourtant, en cet instant, c’est une flamme que je désire dans ma forme la plus terrible qui soit, je brûlerais volontiers mon corps pour cela, j’incendierais volontiers mon être, je soupire, encore, d’un souffle rauque et la flamme s’échappe alors, dans un rire de feu presque cristallin, j’ai du mal à reprendre mes esprits. Redevenant pourtant de chair, tombant le regard sur Vesta.

[b]-Comment puis-je vous être un bon serviteur, alors que je n’ai pas le sexe que vous appréciez ? [/b]

La question écorche ma gorge, sans que je veuille réellement la poser à Vesta. Je me sens presque incapable d’être un bon serviteur puisque je ne suis pas femme. Je déglutis avec grand mal, soupirant, nu devant la déesse, ainsi que les vêtements ont brûlé sous mon moment d’égarement, je pose une petite statuette d’argile. Celle de mon enfance, la même que j’ai montré à Jupiter en allant à l’encontre de Mélusine. Lutine…

[b]-Veille sur la demeure en mon absence Lutine, je dois voir quelqu’un. Et si Vesta vient, reçois là comme il se doit, ne la laisse pas à la porte. [/b]

La petite amie imaginaire, d’une enfance lointaine, retrouvée dans le feu éternel il y a quelques temps. L’être qui prenait vie quand j’étais enfant et que je me mettais à pleurer. Pourquoi me raccrocher à l’idée qu’elle est vivante ? Peut-être parce que cette chose est pour moi, un souvenir incertain, qu’enfant je me raccrochais à sa présence, comme si elle fut ma seule vérité.

Sans me rhabiller, d’un mouvement, je m’envole à travers le ciel, le feu gagnant tout mon corps, il ne faudra que quelques instant pour rejoindre cette demeure opposée, monde de glace et de froideur, terre terrible de désolation froide. Mais j’ai besoin d’aller la voir elle, ma douce et terrible obsession, compagne blessante et pourtant si délicieuse à mon esprit. J’ai besoin de retrouver Nix, telle que je sais la connaître, froide et combattant pourtant la chaleur que je lui apporte avec un désir empoignant ses entrailles. Ce danger incarné en mon opposé, qui pourtant m’attire comme je l’attire dans de frénétique désir de domination. Celle qui a déjà essayé de me tuer, qui le fera encore, ma terrible complice et furieuse adversaire, comme ma plus possessive amante et la plus éloignée.
L’aimer ? Voilà un grand mot. Belle, elle l’est, mais le terrible de son âme ne saurait réellement me charmer. Pourtant, il y a quelque chose en elle qui me fait chuter, en tout temps et tout heure, qui me fait sombrer, au-delà de toutes mes résolutions amères envers le genre humain, elle fait tomber des barrières. Oui…ELLE en fait tomber.

Et dans sa demeure je pénètre, évitant son foutu garde du corps, aussi agréable qu’un coup d’éclair lancé par Jupiter. La glace n’aime guère ma présence et pourtant, fantôme de feu volubile, je gagne la couche d’Arvena, le feu ne brûlant rien, me contentant de l’observer au dessus de sa couche, lévitant au dessus de son corps, je souris en la regardant endormie, que son visage est tendre et pourtant si terrible…..[/justify][/i]
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Re: [E5]Ma peste des neiges [ARVENA]

Messagepar Arvena le 19 Avril 2013, 10:54

Envolée onirique

Assise sur le sol rugueux, les bras noués autour de mes jambes, tête posée sur mes genoux, je regarde le lac cristallin qui s’étend devant moi. Esprit perdu à la rêverie, ma peau profitant de la brise légère qui la caresse, apportant les saveurs boisées de mon environnement, je laisse mon regard se perdre dans l’éclat étincelant qui danse sur le fil de l’eau.

Je me sais seule dans ce lieu perdu, ce lieu inconnu de tous. Je le connais, des années durant je suis venue m’y réfugier sans que nul ne puisse soupçonner son existence. Je reconnais chaque pigment qui compose le décorum, chaque abrasion qui en fissure ses roches, chaque senteur qui se balade au gré du vent. Plus que nul par au monde c’est chez moi…

Je me relève, balayant ma robe de gestes brusques pour en enlever la terre humide qui s’y est accrochée. Je sens mes doigts de pieds s’enfoncer doucement dans le sol, prendre racine avec cette dernière, sentir sa force qui en émane. Je joue avec ces derniers, malaxant le terreau un instant avant de finalement avancer vers le lac. J’y plonge doucement mes pieds, savoure la fraicheur de l’ondée et résiste à la tentation de me jeter dedans. Je les sais la bas, dans les profondeurs, à me regarder, à m’attendre… l’eau est si attirante, elle promet l’apaisement, l’oubli, l’éternité.

Je respire profondément, regarde l’horizon, retire mes pieds et les repose sur la glace qui se forme.
Avançant sur cette parcelle gelée qui se dessine à chacun de mes pas, je me dirige vers le centre du Lac, insensible à la douce mélopée qui s’éveille autour de moi et qui cherche à m’attirer dans ses profondeurs. Les voix se dessinent, des souvenirs perdus, oubliés. Je regarde la glace et vois leurs visages, sens leurs regard se poser sur moi. Rien n’a changé, ils sont tels que je les ai connu… vestiges d’un passé révolu. Certains semblent m’accuser, projettent leur colère, d’autres sont simplement tristes, déçus de m’avoir perdu.

Je les connais, je vous connais… vivants vous n’avez su qu’être l’éphémère de mon existence… mort vous n’êtes plus rien, une promesse qui me laisse de marbre. Restez la dessous, attendez le temps que vous voulez, vous en avez pour l’éternité !

J’arrive au centre du lac, l’éclat du soleil est devenu presque aveuglant, laissant les lueurs danser et gigoter sur la glace. Je souris, je ressens la beauté du moment, je ressens la passion qui émane de ce lieu. Le froid se propage et consume l’eau de son brûlant glacé. Je plonge le bout des doigts dans la dernière parcelle liquide et hisse des dizaines de blocs autour de moi. Chacun renferme une personne, un visage, une partie de ma vie. Amants et amis, morts et ennemis, ils flottent dans leurs cercueils et me regardent. Je laisse ma main caresser la surface des blocs, je leur murmure quelques mots, je leur dis qu’au fond je les aime…

Chacun me renvoie une image de moi-même, chacun essaie de me charmer pour que je les libère enfin… et chacun échoue. Je finis par tomber sur l’un des plus anciens, celui qui m’a longtemps haït avant de se résigner… je regarde Lucius, le père trahi. Longtemps il a abandonné, dépérissant dans l’immobilité. N’ayant pu le garder chez moi, je du le ramener ici… il m’est des plus précieux et me rappelle à chaque fois combien ma destinée est épique. J’embrasse son cercueil, je lui dis qu’il me manque et que je reviendrai le voir… il ne me répond pas.

Je recule et sens une légère différence. Une vibration étrange, familière et pourtant… extérieur. Regardant autour de moi je vois la glace fondre inéluctablement et les blocs suinter d’une eau bouillante. Le soleil grandi, les flammes se font plus pressantes et contrecarre ma volonté.

NON !

Je lutte, j’enrage, propulse chaque cercueil dans les eaux glacées et retourne sur le rivage d’un pas rapide et énervé. Je ne contrôle plus le temps, la glace se fissure sous mes pas et des morceaux se détachent avant de fondre plus loin. La clameur est plus forte, les voix s’agitent, me veulent, s’excitent.
Finalement le chemin se brise, me laissant seule au milieu de l’eau en ébullition, juste assez de force pour garder me bloc sur lequel je suis. Je regarde le ciel… ouvre les yeux…

… et vois Prometheus au dessus de mon visage.

Couchée dans mon lit, je plonge mon regard dans le sien, mon premier réflexe étant de vouloir le blesser pour le punir de son intrusion. Face à ma colère, son sourire s’élargit… l’insolent est pas facile à blesser, bien évidemment. Je finis donc par me relever, me dirige vers ma porte, sans mot dire, consciente des évènements qui vont se précipiter. Quelques secondes à peine suffisent avant que des gardes pénètrent mon antre, les armes à la main. Je les stoppe dans leur élan.

« Tout va bien je vous remercie. Je m’occupe de ça »

Ces derniers, ayant compris, se retirent non sans lancer un regard incendiaire à mon hôte. Je me retourne alors, me dirige vers une chaise longue, m’y installe et picorant quelques grains de raisin je finis par lui adresser la parole :

« Bonsoir Prometheus »

Rien de plus… pas besoin de chercher à comprendre la raison de sa présence ou de lui demander une certaine retenue dans ses visites, l’éternel enfant ne ferait que s’en moquer.
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Re: [E5]Ma peste des neiges [ARVENA]

Messagepar Prometheus le 20 Avril 2013, 09:33

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