[E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Déesse du foyer, Vesta est une Nephilim libérée depuis peu par Pluton. Comme sa soeur Venus, elle tire son énergie de l'Orgone. Mais elle préfère l'Orgone des androïdes. Gaïa, grande-prêtresse du culte, se réveilla dans le temple érigée une nuit durant par sa déesse.

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Messagepar Prometheus le 12 Août 2013, 21:46

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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 15 Août 2013, 16:55

Il était en train de m'attirer vers lui. Pourquoi ? Me saisir à nouveau et se propulser sur un autre toit ? Quelque part, c'était une bonne idée : des soldats traînaient dans les environs et il valait mieux foutre le camp en vitesse... Mais je ne comprenais pas le rapport avec le fait de me faire sourire. Parvenir à m'échapper me plairait, effectivement, mais de là à être hilare ou heureuse, il y avait quand même un grand pas à faire. Il me signala alors que je n'étais pas épaisse, mais lourde quand même. Pas épaisse ? Bon, je n'avais pas l'air de peser 220 kilos, mais j'avais quand même presque une carrure de boxeuse. Le fait était qu'il avait raison : je pensais mon poids.

- Je sais... répondis-je d'une voix grave, lourde, presque écrasante.

Pourquoi mon ton était-il aussi déprimé ? Parce que voir les enfants morts de Valentina m'avait aussi ramenée à ce que j'avais perdu il y avait maintenant longtemps : la possibilité d'avoir un jour des enfants d'une manière ou d'une autre. Avait-on vraiment bien fait ? Non... Je devais accepter mes responsabilités. J'avais créé cette technologie. Avais-je vraiment bien fait ? De créer ces corps artificiels qui servaient de "capsule de survie" ? N'aurais-je pas dû laisser notre civilisation s'éteindre lentement mais calmement, au lieu de la faire survivre 500 ans de plus et finalement exploser dans un tourbillon de flammes, de plasma et de rage ?

Je n'eus pas vraiment le temps d'y réfléchir plus, car nous décollâmes d'un seul coup, dans un choc de flammes. Le fait que l'on aille aussi haut, aussi vite, et surtout que nous soyons aussi stable me surprit, me tirant une mine sidérée avec les yeux grand ouverts. On n'avait pour ainsi dire aucune portance, comment est-ce-qu'il faisait ça ? Je m'exécutai en tout cas quand il me demanda de m'accrocher (sans l'étouffer, précision importante), et je m'agrippai à lui avec force, suffisante pour être bien fixée mais insuffisante pour lui faire trop mal. Je sentais l'air résister, créant un vent puissant qui faisait s'envoler mes cheveux dans tous les sens et rafraîchissait un peu cette chaleur créée par les flammes... Même s'il ne me brûlait pas, je sentais clairement la température monter.

J'avais volé, littéralement, des dizaines de milliers de fois auparavant, mais jamais de cette manière. J'étais toujours protégée par un cockpit, assise dans un fauteuil, avec des commandes, des manettes de vitesse, et autres. Ici... Rien à voir. C'était une montée d'adrénaline assez agréable, en fait. Je savais, consciemment, que le moment était atroce, infernal, immoral, que quelque chose d'absolument affreux venait de se produire, mais je décidai de laisser ça de côté pour l'instant. Je veux dire, merde... Je volais, quoi. Et pas dans le sens "je volais avec un jetpack" ou "je volais dans un avion", non, je volais sans rien, parce que ce type enflammé pouvait voler sans aucune aide.

C'était une sensation de liberté rare, et je me laissai embarquer dans celle-ci l'espace d'un instant. En moins d'une minute, je passai du Tibre dans lequel je laissais ma main glisser, profitant de la fraîcheur agréable et de l'odeur si caractéristique du fleuve, au dessus des nuages, pouvant voir le ciel et rien d'autre.
J'avais vu des spectacles fabuleux, au long de ma vie, et j'avais toujours lutté pour qu'on parvienne à en voir d'autres plus grandioses encore. Des nébuleuses, des supernovas, des pulsars, des planètes nouvelles et inconnues... Mais malgré cela, j'étais émerveillée comme une gamine. Même après 526 ans, j'arrivais encore à être éblouie face des nouveautés... Une nouvelle preuve qu'aucun humain ne pourrait jamais tout voir et tout comprendre. C'était pour moi une pensée encourageante, cet cela voulait dire qu'on ne pourrait jamais s'ennuyer, qu'on aurait toujours quelque chose à faire.

Mais le tour de manège finit par prendre fin, Prometheus finissant par me ramener au sol, dans ce qui ressemblait au temple de Vesta, prenant même soin de me déposer debout. Je ne restai pourtant pas longtemps sur mes deux jambes, me laissant tomber au sol alors que je reprenais mon souffle avec une mine rêveuse au visage. Pour reprendre la métaphore que n'avaient pas vraiment compris Alpharius et Isaa, du cœur flétri qui disparaissait et était lentement déchiqueté par le vent et le soleil ardent... Cet étrange personnage venait de l'irriguer de nouveau. Pas non plus des masses, mais il avait réussi à le faire. Ce cadeau qu'il m'avait fait, de pouvoir vivre cette expérience tout à fait exceptionnelle... Je n'y étais pas restée insensible.

Lorsqu'il me demanda si j'étais calmée, je ne pus que répondre avec un sourire radieux :

- Oui !

Cela ne dura pas longtemps, néanmoins. Mon visage sembla s'affaisser un peu alors que je pris un coup de maillet dans le cœur. En fait, en observant ma respiration, il était très facile de remarquer que ce cœur avait raté un battement. Le monde réel me retombait dessus. La brutalité dont je venais d'être témoin qui me revenait en tête... Je hochai pourtant la tête après quelques secondes, avec un sourire plus triste.

- Oui... répétai-je avec un ton moins enjoué.

J'étais effectivement plus calme. Toujours perturbée, mais plus calme, assurément. Je finis par l'observer, fixant mon regard d'abord dans ses yeux, puis... plus bas, ensuite.

- Vous n'êtes pas très vêtu... fis-je alors remarquer avec un air plutôt amusé.
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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Prometheus le 24 Août 2013, 01:23

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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 28 Août 2013, 18:01

Je ne pus m'empêcher de pouffer bêtement de rire à la mention du "petit vent" qu'il évoquait. C'était un personnage... Bien étrange. Plus complexe que je ne l'aurais pensé au premier abord. J'avais pensé au départ qu'il s'agissait ennnnncore d'un quelconque zélote qui m'aurait cassé les pieds une heure concernant le fait que la technologie c'est "maaaal" et compagnie, mais... D'un coup il m'avait montré une empathie étonnante. Je ne savais pas trop comment le décrire, mais il avait l'air de comprendre quelque chose que personne n'avait pu saisir jusque là, alors que j'avais pourtant laissé de nombreux indices extrêmement évidents.

Et là, il se révélait être une sorte d'épicurien, qui parlait comme il le voulait sans se préoccuper des conventions, et qui me disait de profiter de la vie. Ah, ça, profiter de la vie... J'y pensais beaucoup mais pour diverses raisons je n'y arrivais pas. Ce n'était pas que les occasions manquaient, c'était juste que j'avais chaque fois autre chose de nettement plus urgent à faire. Quelque chose de soit plus grand, soit plus pressant, soit plus critique, peu importaient les raisons... J'avais toujours quelque chose en tête qui était plus important. Cela ne voulait pas dire que je ne profitais jamais évidemment, beaucoup de personnes de la Citadelle connaissaient ma tendance à profiter de plaisirs simples allant de la bouffe au sexe en passant par le jeu et le simple repos dans un endroit agréable. Mais je ne saisissais pas du tout toutes les occasions.

- Me prendre la tronche... marmonnai-je en me relevant. C'est ce qui m'a permis de faire beaucoup de grandes choses. Et qui m'a causé au moins autant de problèmes.

Je me rapprochai alors de lui, le suivant en continuant d'observer les environs avec curiosité.

- C'est parce que je me suis prise la tronche, que je suis là, au fond... Tous les romains me font des procès d'intention, en disant que je suis une techno-maniaque, qui a laissé tomber son corps humain pour avoir je ne sais quelle puissance, ou par hérésie, pour le plaisir de blasphémer, de défier les dieux, ou je ne sais quoi... La vérité est bien différente.

Je tendis le bras gauche, le métal liquide prenant cette apparence chromée et se retirant, laissant alors voir la carcasse métallique qui me constituait en grande partie.

- Il y a 500 ans, nous sommes tous devenus stériles, comme vous. Mais contrairement à vous, les dieux ne sont pas venus. Ils n'ont pas créé de temples, ne nous ont pas informés de leur existence, rien. Nos nombres se sont mis à se réduire petit à petit alors que de plus en plus de personnes devenaient infertiles. Nous étions pas loin de 420.000, au départ... A la fin nous étions 96.000. La raison pour laquelle j'ai conçu ces carapaces de métal, ce n'est pas pour une quelconque puissance... C'était pour survivre, le temps de comprendre d'où venait cette stérilité. A l'époque... Nous ignorions l'existence des dieux, comme je le disais. On ne pouvait pas savoir...

Je finis par soupirer, le bras reprenant une allure normale alors que je regardais Prometheus.

- Me prendre la tête, c'est ce qui m'a permis d'imaginer, de préparer, d'inventer, d'optimiser et de rendre viables ces corps de métal qui nous ont permis de survivre presque un demi-millénaire de plus. Je sais que je devrais me détendre plus, je sais que vous avez raison... Mais c'est comme ça que je suis faite. Je n'arrive pas à ne pas réfléchir. C'est pour ça que je suis restée, finalement, assez seule pendant autant de temps. 'fin, encore maintenant, mais c'est différent.

D'un coup, je baissai le nez et haussai un sourcil alors que j'avais le regard posé sur le fessier dénudé du consul.

- ... vous ne voulez vraiment pas passer quelque chose ?
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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Prometheus le 05 Septembre 2013, 14:40

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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 05 Septembre 2013, 21:05

Je l'écoutai, et affichai un air halluciné. En fait, le sourire qui apparut sur mon visage quand il mentionna le fait qu'il aimait avoir la fesse nue disparut aussitôt quand il se mit à parler d'"épurer" le monde, et du fait que la technologie a détruit le monde. Qu'elle pervertissait le coeur des hommes. Ce n'était pas le fait qu'il attaque la science qui m'énervait, mais le raisonnement qui le menait à le faire. J'étais bien plus ouverte que les romains ne l'imaginaient. Merde, je m'étais mise à plus ou moins prier les dieux, j'avais appris à faire profil bas autant que possible, ... Certes, je n'étais pas encore la petite romaine idéale, mais je m'adaptais comme je pouvais.

J'avais 526 ans, ils s'imaginaient quoi, que j'allais me transformer en une semaine ? Le fait était qu'en tout cas, si un point de vue m'étais présenté de manière claire et logique, j'étais tout à fait ouverte à celui-ci. Par contre, la majorité des romains qui pestaient contre le développement technique le faisaient par des raisonnements crétins qui n'avaient pas de vrai sens. Je respirai un grand coup, prenant un air assez excédé.

- J'en ai marre de vos conneries. Vous êtes quelqu'un de bien, mais vous et la majorité des romains que j'ai pu rencontrer... Vous m'irritez d'une manière pas possible. Dès qu'on parle de quelque chose, vous, en tant que peuple, utilisez ce qu'un très ancien auteur appelait des "moisissures argumentatives". Des raisonnements qui se veulent logiques, mais qui n'ont en fait aucun sens. Tenez, un bon exemple : Mettius mange. Les carpes mangent. Donc Mettius est une carpe. Ce raisonnement est débile au possible, et pourtant, on m'en sert à toutes les sauces depuis que je suis arrivée.

Je me redressai un peu et fixai Prometheus avec un regard sévère.

- "Ta cité utilisait de la technologie. Ta cité a été détruite. La technologie a donc détruit ta cité". Un des raisonnements les plus idiots de l'univers, appelé post hoc ergo propter hoc. Confondre causalité et postériorité. Si j'éternue et qu'il se met à pleuvoir, ça ne veut pas dire que mon éternuement a provoqué la pluie. Il en va de même avec la technologie et la chute de la Citadelle... La raison pour laquelle la Citadelle est tombée n'a strictement rien à voir.

Je perdais sûrement mon temps... J'allais encore tenter de parler de manière argumentée, logique, et comme d'habitude avec les romains, on allait me sortir une autre connerie sans aucun sens de type "oui mais dieu + dieu = chiatre"... Tant pis. Autant tenter...

- La technologie n'est qu'un outil. Vous croyez quoi, que vos bâtiments se sont construits tout seuls ? Que votre viande se coupe naturellement ? Non : vous utilisez des couteaux, du mortier, des pierres taillées. Vous utilisez de la technologie. Vous avez des marteaux, tiens. Si un homme prend un marteau et taille une statue, c'est un artiste. Et c'est parce que l'homme est un artiste. Le marteau n'y es pour rien, il n'es qu'un outil. Le marteau ne lui a pas donné d'inspiration, ou quoi que ce soit : c'est l'HOMME qui est responsable de cette belle création. De la même façon, si un homme prend un marteau pour éclater le crâne d'une personne innocente, c'est parce que c'est un meurtrier. Le marteau n'y es pour RIEN. Le marteau ne lui a pas "corrompu l'esprit", ou quoi que ce soit d'autre. C'est l'HOMME qui est responsable de son crime. Et c'est tout le problème, vous n'assumez jamais vos responsabilités, à Rome. C'est toujours la faute d'autre chose. "C'est la volonté des dieux", "C'est la technologie qui a corrompu", et je ne sais quelles autres conneries. ASSUMEZ VOS PUTAIN DE RESPONSABILITÉS ! criai-je d'un coup.

Me calmant un peu, je repris avec une voix grave.

- La Citadelle n'a pas chuté à cause de la technologie. Encore une fois... C'est le problème à Rome, vous n'allez jamais au fond des choses. Vous ne voulez pas en savoir plus. Vous tirez des conclusions stupides en vous basant sur des données incomplètes, inexistantes. Vous ne savez... RIEN de moi, RIEN de ma civilisation, RIEN du passé, et pourtant vous êtes là, à juger, et conclure que c'est "la technologie" qui a détruit la Citadelle. Alors que vous ne savez rien de rien. Je vous vois vous promenez à poil comme ça, que diriez-vous si je faisais la même chose ? Que je vous jugeais sans vous connaître, si je décidais que vous êtes un pédophile écœurant ou un violeur en série ?

Croisant les bras, je continuai d'une voix plus calme.

- Ce qui nous a fait chuter, c'est notre culture. Au départ, la Citadelle était un centre souterrain dédié à la recherche de sciences et technologies. Il n'y avait QUE des scientifiques, là-bas... Et quand le monde a été détruit, la Citadelle a survécu, sous terre, peuplée uniquement de scientifiques. Par conséquent, toute la culture de mon peuple était basée sur l'apprentissage des sciences et des arts. Nous n'avions pas de militaires, ni de tacticiens, ni de guerriers... Juste des chercheurs. C'était une civilisation de génies, et je dis ça sans aucune vanité car ça présente de gros défauts.

Soupirant de nouveau, je regardai la statue de Minerve en approfondissant mon explication.

- Quand on est intelligent, on peut trouver des solutions à tout très rapidement sans trop chercher. C'est comme ça que j'ai pu sauver tout mon peuple. J'étais maline, j'ai donc créé une technologie révolutionnaire qui nous a sauvés. Et il en allait de même pour tout mon peuple. Quand nous étions face à un problème, nous mettions nos intelligences en commun pour trouver une solution, et nous trouvions une solution. Le problème, c'est que dans la guerre, ça ne fonctionne pas comme ça. Quand Kohr a commencé à nous attaquer, nous avons... Improvisé, systématiquement.

Écartant les bras, je me rapprochai de Prometheus avec un air fataliste.

- Nous avions une technologie hyper avancée, cela nous a donné un avantage immense... Mais si nous ne l'avions pas eue, nous nous serions faits éradiquer. Le problème, c'est qu'aussi puissante soit la technologie, elle ne suffit pas à combler les défauts humains. Au lieu de créer des écoles militaires, au lieu d'étudier la tactique martiale, au lieu de créer une armée stricte, disciplinée, organisée, nous avons... improvisé, chaque fois, en utilisant notre intelligence. Sauf qu'un jour, ça n'a pas suffi. Nous avions des outils, qui n'ont pas été utilisés intelligemment. Si nous avions eu des généraux aussi talentueux que les vôtres, nous aurions LARGEMENT gagné, car nous aurions utilisé tous nos outils à bon escient... Mais ce ne fut pas le cas.

Croisant de nouveau les bras, j'ajoutai :

- Ce n'est pas la technologie qui nous a "vaincus". C'est un outil, rien de plus. Un outil que nous n'avons pas utilisé de la bonne manière. Ni plus, ni moins. Les responsables de cette défaite, c'est NOUS et nous seuls. Ce sont NOS erreurs qui ont provoqué notre propre chute. J'assume cette responsabilité au nom de tout mon peuple disparu, je ne mets pas le blâme sur les dieux, ou sur un outil, ou je ne sais quoi. Je sais quelle erreur nous avons faite, et j'essaierai de ne pas faire la même erreur une nouvelle fois. C'est ainsi qu'un peuple évolue et apprend. En connaissant l'histoire. Un autre ancien sage a dit : "Ceux qui ne connaissent pas l'histoire sont condamnés à la répéter"...

Je finis par m'asseoir au sol, le dos contre un mur, avec un air profondément déprimé.

- Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, ni de corrompu, et pourtant je suis lardée de technologie... Vous voulez rire, Prometheus ? Nous aurions pu gagner. Nous avions une arme, nommée le Thor. En moins d'une minute, elle pouvait tout transformer sur 160 kilomètres de rayon en un immense cratère ardent rempli de lave. L'extermination totale et quasi-instantanée de notre ennemi. Vous savez pourquoi on ne l'a pas utilisé ? Par éthique. Nous avions un grand pouvoir, et nous sentions investis d'une grande responsabilité. Par sens moral, nous avons décidé de ne pas utiliser cette arme monstrueuse. Pendant que vous, de votre côté, vous vous plaisez dans l'inceste, les manipulations politiques, vous laissez la moitié de la ville crever de faim dans un ghetto dégueulasse, vous réduisez en esclavage des androïdes qui ont une âme, et vous jetez des enfants aux tigres... Et c'est la technologie qui corrompt les gens ?

Je relevai le nez vers lui en soupirant, encore une fois.

- Entendons-nous bien... Je serais prête à mourir pour défendre Rome. Mais un romain qui donne des leçons sur la morale et la corruption, c'est assez comique. Nous n'étions pas parfaits. Nous avons fait beaucoup d'erreurs... Parfois par ignorance, à ne rien connaître des arts militaires, parfois par arrogance, à penser que notre génie pourrait nous sauver de tout. Mais je refuse de vous laisser dire que nous étions corrompus... Nous étions des humains avec des défauts, comme tous les humains, y compris les romains.
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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Prometheus le 11 Septembre 2013, 16:31

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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 11 Septembre 2013, 21:11

Alors que je venais de terminer, je réalisai subitement quelque chose... Il n'écoutait absolument pas et faisait mumuse avec des petites flammes. Depuis... Peut-être plusieurs minutes. En fait il n'en avait absolument rien à foutre. Je restai comme "bloquée" sur place avec la bouche ouverte comme si je m'interrompais alors que j'allais dire quelque chose, le regard... vide. Totalement vide. Je me passai les mains sur le visage, semblant vraiment déprimée, alors qu'il répondait... Que je n'avais pas donné mon nom. La force de l'habitude. Chez nous, il était transmis automatiquement par le réseau.

Quand il finit de parler et me demanda si je "bougeais", je restai sur place, la tête baissée et les cheveux dissimulant mon visage, répondant d'une voix faible et plutôt "meurtrière".

- ... si nous avions vécu dans des huttes en merde séchée nous serions tous morts il y a 500 ans... Personne n'aurait été là pour faire rempart et protéger Rome de l'invasion Kohrienne pendant deux siècles... Et votre ville aurait été rasée il y a longtemps... Vous proclamez des vérités alors que vous n'avez aucun élément. Encore une énième fois... Vous ne connaissez rien à rien et vous ouvrez votre gueule comme si vous étiez des experts... La spécialité de Rome... Incapables d'admettre que quelqu'un peut en savoir plus que vous...

J'en avais marre. Notre arrogance venait de nos connaissances, du fait qu'on se croyait suffisamment intelligent pour pouvoir tout improviser, une erreur fatale... que j'étais première à reconnaître. Mais depuis mon arrivée, la quasi-totalité des romains que j'avais croisés avaient fait preuve de la même arrogance. Ils n'avaient aucun élément, ignoraient tout de la situation, et émettaient des jugements totalement absurdes ne reposant sur absolument rien. Ils n'essayaient même pas une seconde d'avoir une vue plus globale que EUX, leur petite ville de connards, leurs petits temples, leur petit sénat et leur petit marché. Dès qu'il s'agissait de voir plus large, ils étaient aux fraises.

Et chaque fois que je tentais de leur expliquer que c'est souvent bien plus compliqué que ça en a l'air, ils se contentaient de répondre une connerie de type : "De toutes façons vous dites ça parce que vous êtes de couleur pleutre", ou "Rome vaincra car noblesse bien remisée ne trouve pas l'hiver à sa porte". Chaque fois des raisonnements faussés basés sur des données incomplètes. Et là encore une fois, il ne réfléchissait pas une seule seconde au fait que si nous avions eu des huttes, ou si nous avions eu des murs en pierre comme Rome... Rome aurait été rasée intégralement longtemps auparavant. Tant que Kohr se focalisait sur nous, il ne se focalisait pas sur eux.

Il avait l'air amusé, mais j'en avais marre. C'était vraiment la goutte d'eau. Je ne pouvais pas me suicider, mais je pouvais faire autre chose.

- Me bouger, oui... ça me semble être la meilleure option. Vous direz à vos généraux que s'ils veulent connaître les points faibles de l'armée Kohrienne, ils n'auront qu'à vous demander, puisque dans la GRANDE ROME, vous n'avez pas besoin de l'avis de ceux qui en savent plus. La GRANDE ROME qui n'a AUCUN besoin de l'expérience des autres. Non, ROME n'a pas besoin de connaître l'histoire pour éviter de faire les mêmes erreurs que par le passé. ROME n'a pas besoin de conseils militaires sur un nouvel ennemi inconnu. ROME est faite de parangons de moralité avec son système d'esclavage et ses massacres publics.

Je levai la main l'air de dire "m'en fous", avant de quitter le temple avec un air plutôt énervé.

- Moi, je rentre chez moi. Vous avez raison, les Kohriens sont là pour purifier la planète, et vous êtes les prochains à être nettoyés, bon débarras. Quand ils arriveront, vous leur direz bonjour de ma part.
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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Prometheus le 16 Septembre 2013, 17:48

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Re: [E6]Ardentes prolongations (suite)[Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 16 Septembre 2013, 23:10

Encore la même chose. Il me reprochait de ne pas être ouverte, de ne pas écouter, blablabla... Ironique venant de quelqu'un à qui j'ai tenté de parlé moins de cinq minutes avant et qui montrait explicitement qu'il n'en avait strictement rien de rien à faire. Au fur et à mesure qu'il parlait, je me sentais... de plus en plus seule. Totalement. Isolée. Personne ne m'écoutait, personne ne m'écouterait jamais... Et quoi que je dise ce serait toujours systématiquement déformé pour faire de moi une coupable de quelque chose. Même si je disais "J'apprécie les fruits au sirop" ils trouveraient un moyen de dire que j'étais arrogante ou autre chose de ce type...

Alors pourquoi perdais-je mon temps ici ? Toujours dos à Prometheus, je priai à voix basse alors qu'une larme coulait sur mon visage...

- Désolée, Pluton. J'ai essayé. J'ai vraiment essayé. J'ai parlé à des personnes. Je leur ai demandé de m'écouter. Je les ai suppliées. J'ai crié, j'ai pleuré, j'ai argumenté, mais rien à faire. Chaque fois, la même scène se reproduit, malgré mes tentatives différentes... Je change de méthode mais le résultat demeurait le même. Chaque fois. Quoi que je dise ils répondent la même chose, chaque fois, sans écouter un mot de ce que je dis... Je ne sais plus quoi faire. Je pense qu'il n'y a plus rien à faire. Je vais tenter quelque chose, une dernière fois... Et après cela, le destin des romains sera entre leurs propres mains.

Je me tournai finalement avec un air décomposé. J'avais peur de ce que je m'apprêtais à faire, mais je voulais mettre fin à ça. Je ne pouvais pas me tuer de manière directe... L'instruction principale de mon corps mécanique était "survivre à tout prix". Si je me pointais une arme dessus, mon corps refusait d'obéir quand je tentais de tirer. Si je tentais de me noyer, il prenait le contrôle et me sortait de l'eau. Mais il y avait une autre méthode à laquelle je n'avais pas pensé... A laquelle je venais de penser. Je pouvais procéder à des maintenances sur moi-même.

Mon ventre prit une teinte métallique et sembla devenir liquide, se retirant sur les côtés pour laisser voir des plaques de métal. Celles-ci s'écartèrent et finirent par révéler deux emplacements qui s'ouvrirent en même temps, laissant voir deux sortes de blocs lumineux et métalliques que je retirai. Les compartiments se refermèrent et mon ventre reprit une apparence normale. Pour ma part, j'observais les deux blocs alors que cette lumière chaude et rassurante, la même que celle du soleil, disparaissait. Petit à petit, ils s'éteignaient, cessant d'émettre de la lumière, pour se révéler finalement n'être qu'un mélange entre du métal et une sorte de verre contenant un liquide translucide.

Les deux batteries plasma qui alimentaient le système. Dedans, il y avait six mois de vie. Sans elles, il me restait à peu près une semaine de batterie de secours (que je ne pouvais pas retirer).

- Le cœur lumineux qui a fait vivre ma civilisation... murmurai-je.

Sans laisser le temps de répondre ou autres, je les projetai d'un coup, par dessus le balcon où nous avions atterri. Les deux blocs s'envolèrent vers la ville et retombèrent dieu sait où... Probablement brisés. Je n'en savais rien. Peut-être pas. De toutes façons je ne les retrouverais pas.

- J'ai maintenant 1 semaine avant de crever, donc j'ai mieux à faire que de discuter avec vous. Il me faut du papier. Beaucoup. J'y coucherai tout ce que je sais que les armées Kohriennes. Vous pourrez le donner à vos généraux. Si j'ai assez de temps, j'ajouterai ce que je sais que l'histoire et sur l'art. Rassurez-vous je ne mettrai rien sur la science et les technologies. Mais il me faut du papier. Beaucoup. Chaque seconde que vous perdrez à me traiter de blasphématrice, de prétentieuse, de saleté, de déchet ou autres comme vous aimez le faire sera une indication importante de perdue pour Rome. A vous de jouer. A vous de choisir si vous préférez avoir raison ou si vous préférez être efficace. Moi je n'en ai plus rien à faire. C'est à vous de choisir, maintenant. Plus à moi.

Je n'avais plus l'air passionnée, ni rien. Je parlais de manière mécanique et sans âme. J'avais l'air... Grise. Fade. Sans vie. Quelque part, j'étais déjà morte, au fond.
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