[E7] De retour parmi vous

Si les quatre temples ont été créés par chacun des dieux, les sanctuaires sont des édifices religieux construits par les romains en hommage aux différentes divinités mineures.

[E7] De retour parmi vous

Messagepar Nelayandra le 22 Février 2014, 14:01

Quand le passé devient trop lourd, on le fuit et on se cache. Nero s'est montré beaucoup trop empressant et j'ai dû me cacher, faire le point. Oublier ce visage d'enfant joyeux que je montre aux autres, un visage naïf qui ne capte rien et qui pourtant, voit pas mal de chose autour de soi. Je suis parfois lasse de me battre, lasse de dire non et de continuer à vivre avec les visages de ceux que j'ai dû tuer au nom de la rébellion. Au début, on ne se pose pas de question, on fait c'est tout. On croit que la cause est juste parce que nous défendons les oppressés. Mais ensuite, quand vous prenez peu à peu conscience de vos actes, de qui vous tuez, vous ne le supportez plus. Je me suis battue pour ma liberté et le sanctuaire de Neptune m'a accueilli sans que les prêtresses me posent des questions indiscrètes. Calypso en particulier, qui peu à peu a montré le visage d'une mère et qui pour moi en a pris l'apparence. Il s'est passé tellement de chose depuis et je suis certaine que pour Octavius cela doit être dur de perdre son frère. Je m'en veux de ne pas avoir été là pour l'épauler durant ce temps. J'ai eu un profond manque de respect et j'ai peur qu'il ne me le pardonne pas. Mais cela reste à voir. Car aujourd'hui, je fais mon retour, je sors de mon petit trou de souris et je reprends contact avec la réalité et je suis prête à faire face à Nero si nécessaire. Mon ancien maître ne viendra plus me faire sentir coupable avec l'un de ces regards.

Recouverte d'une longue cape, je marche dans les rues de Rome. Je parais si minable que l'on a la décence de ne me regarder que du coin de l'oeil. On ne fait pas vraiment attention à ceux qui ressemble à des mendiants et c'est tant mieux, je dois dire. Oui, c'est mieux d'être comme un caméléon qui se fond dans son environnement sans attiser la curiosité. Curiosité qui en ce monde est plutôt mal placée. Je marche tranquillement pour ne pas attirer l'attention, avoir un pas rapide dans cet accoutrement n'est pas une bonne chose. Je reste tranquille, mon pas sont posé, je n'ai pas être nerveuse, je n'ai rien fait de répréhensible tout du moins depuis que j'ai quitté la rébellion et attisé par la même occasion la colère de mon ancien maître et peut-être de Quintus également.

Je vois enfin l'endroit que je cherche depuis un moment et auquel j'hésite de me présenter parce que je craignais les mettre en danger à cause de ce passé que tous ignorent, mais qui n'a jamais échappé au regard avisé de Calypso. Elle est gentille, elle ne m'a rien demandé et m'a offert beaucoup. Parfois, mon instinct, je parle de mon ancien instinct, celui trop méfiant, me pousse à croire que nulle gentillesse existe, mais le nouveau me dit qu'au contraire si et que tous ces gens qu'on me disait mauvais, sont bien loin de l'image que l'on m'a imposée.

J'entre et vais prier mon Dieu. Je me voue à lui depuis que j'ai quitté la rébellion, bien que je n'ai pas prié dans ce lieu saint, je n'ai pas cessé de lui parler depuis ma planque. M'entendait-il ? Je l'ignore. J'ose le croire par moment qu'il m'entend parler, mais après je me dis que je suis loin d'être aussi importante que ne l'est Calypso.

Après ma prière, je retire ma capuche et je vois l'une des prêtresses faire tomber son panier. Ma venue l'a sans doute surprise. D'un côté, je me dis que pas mal de rumeur a dû voir le jour en mon absence. Ridicule pour certain, j'en suis convaincu. Elle court. Sans doute va-t-elle prévenir Calypso. Doute ? Non, je n'en ai pas, j'en suis même convaincu.
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Re: [E7] De retour parmi vous

Messagepar Calypso le 08 Mars 2014, 15:15

La nuit touche à sa fin. Je n'ai pas réussi à dormir cette nuit. Cela devient de plus en plus fréquent ces derniers temps. Il fallait dire que les sujets de préoccupation ne manquent pas. La disparition de Caïus, la mort de son épouse et de leurs enfants, la disparition du temple de mon dieu, son silence et la disparition de ma fille. Fille adoptive... Enfin, non, même pas. Je ne l'avais pas adoptée mais je la considérais bel et bien comme ma fille. Nelayandra. Elle me manquait et je m'inquiétais pour elle. Elle avait quitté le domaine de Caïus et faisait sa vie. Mais, habituellement, elle me rendait des visites régulières comme à notre dieu mais depuis plusieurs semaines, plus rien.

Voyant que le sommeil me fuyait, je me levais et prenais le temps de lire plusieurs parchemins importants. Pourtant, je n'arrivais pas à me sortir toutes mes questions de mon esprit. La jeune fille était venue trouver refuge dans le temple, me rappelant celle que j'avais été des dizaines d'années plus tôt. Malgré les siècles passés, je n'avais pas oublié l'orpheline que j'avais été. Gamine livrée à elle-même, va-nu-pied et crève-la-faim, qui avait fini par voler pour finir par demander pardon. On m'avait accueilli à bras ouverts dans ce même sanctuaire où je suis désormais grande prêtresse. J'ai toujours eu à cœur de rendre ce que l'on m'avait donné à tous ceux qui passaient les portiques du sanctuaire de Neptune. Nelayandra me rappelait tellement celle que je fus que je m'attachais plus à elle qu'à d'autres. Bien que ma vie soit particulièrement bien remplie, je n'avais pas eu le bonheur de porter la vie. Je n'avais pas non plus trouver d'homme qui puisse être un bon compagnon pour moi. Cela n'aidait pas pour faire un bébé. Mon désir de maternité, je l'ai étouffée par mon travail et le service à mon dieu et aux romains. Cette jeune fille perdue, venue quémander un abri, avait comblé ce manque.

Je ne lui avais jamais rien demandé sur son passé bien que j'ai toujours su qu'il était mouvementé. Mais cela n'était pas important. Les eaux du puissant Neptune avaient comme pouvoir de laver les corps et les âmes. Le passé était ce qu'il était, il fallait vivre avec mais, dans ce sanctuaire, les fautes commises étaient effacées pour aller de l'avant. Bien sûr, cela avait une contre partie, celle de prier le dieu mais quoi de plus normal quelque part. Nelayandra avait naturellement rejoint les rangs des fidèles de mon dieu et je m'en étais réjouie. Au fil du temps, je développais une profonde affection pour cette jeune fille qui avait décidé de tourner la page de son passé. Je ne l'avais pas questionnée. Si elle voulait me parler, elle le ferait d'elle-même. Chacun avait bien le droit à son jardin secret, elle comme moi comme n'importe qui.

Dès que l'aube fut avancée, je me rendais auprès de mon dieu, accompagnée des prêtres et prêtresses du sanctuaire. La prière commune du matin était un moment important à mes yeux. Nous pouvions communier tous ensembles. Comme chaque jour, je lançais ma prière au dieu.

- Grand Neptune reçois ce matin nos hommages et nos remerciements pour les bienfaits dont tu abreuves notre cité et ces habitants. Puisses-tu continuer à nous honorer de ta bienveillance. Puisses-tu apporter paix et fortune à tous ceux qui croient en toi. Gloire te soit faites pour l'eau bienfaitrice et source de vie que tu nous accordes. Reçois nos louanges en ce matin.

S'en suivit un moment de silence profond durant lequel chacun était libre de prier comme il le souhaitait. Les prêtres et prêtresses pouvaient remercier le dieu, lui faire leur demande, lui évoquer ses souhaits. La communion était présente et le silence emplit de respect et de ferveur profonde. Chacun romain présent, qui avait dédié sa vie au dieu, avait sa foi profondément ancrée dans son cœur et cela ne pouvait que me réjouir. Moi-même je n'échappais pas à cette règle.

**Neptune, dieu parmi les dieux, je te serre depuis mon enfance et je ne l'ai jamais regretté. Je te sers avec joie et bonheur dans l'adversité comme dans la paix. Je souhaite t'adresser mes prières en ce nouveau jour que Rome voit se lever. Je m'inquiète pour l'avenir de la cité et de la colonie. Des ombres inquiétantes se profilent dans le désert mais celles qui résident dans la cité me font craindre le pire. Caïus a disparu et Octavius n'est pas taillé pour prendre sa suite. Nero, qui a repris les fonctions de ton fils, semble vouloir te rejoindre. Dois-je croire en lui ? Nelayandra n'est pas venu depuis longtemps et je m'inquiète pour elle. Protège-là, je t'en pris ! Elle me manque tant. Je ne peux qu'espérer un prochain signe de vous, mon dieu. J'espère que vous pourrez m'indiquer la voie que vous souhaitez me voir suivre, ainsi que celle que doivent emprunter les romains. Soit loué au grand dieu pour tout ce que tu m'as apporté. Te servir est mon plus grand bonheur, ma plus grande fierté et j'espère être digne de la tâche que tu m'as confié.**

Un moment passa encore avant que je ne mette fin à la prière. Des offrandes furent déposées sur l'autel et des chants suivirent avant que chacun ne salue le dieu avant de repartir vaquer à ses tâches. Je faisais de même et rejoignais mes quartiers. Le temps fila de nouveau avant qu'une prêtresse ne fasse irruption, provoquant ma surprise. La prêtresse était plus sérieuse et polie habituellement.

- Eh bien Cassiopée ? Que t'arrive-t-il ?

- Navrée de cette irruption mais Nelayandra... Elle est revenue !

Neptune m'avait donc entendu. A mon tour, je me levais d'un bond pour rejoindre la salle principale. Mon sourire s'afficha alors franchement sur mon visage quand je compris que la prêtresse avait dit vrai. Elle était là. Enfin de retour en sa demeure.

- Nelayandra... Ma fille !

Sans attendre, je m'élançais vers elle, la serrant dans mes bras. J'étais si heureuse de la voir après tout ce temps. Je sentais les larmes monter à mes yeux.

- Tu m'as tellement manquée. J'ai eu si peur pour toi. Pourquoi donc avais-tu disparu ?

Je ne pouvais m'empêcher de le lui demander pourtant je n'exigeais pas de réponses. Elle me dirait ce qu'elle voudrait. L'essentiel c'est qu'elle soit là et qu'elle aille bien.
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Re: [E7] De retour parmi vous

Messagepar Nelayandra le 10 Mars 2014, 22:53

La prêtresse s'en est allée pour prévenir qui de droit avec la précipitation qui s'est emparé de son corps. L'atmosphère du sanctuaire de mon dieu m'offre indéniablement la plénitude que j'ai perdu depuis que j'ai fui la lumière pour me dissimuler dans les ombres des bas-fonds et où je me trouve toujours d'ailleurs. Ainsi, je provoque Nero en allant l'encontre de l'ordre donné lorsque je me suis battue pour ma libération. Une mélodie vient caresser mon oreille et je perçois au loin la silhouette d'un artiste perdu là qui joue en l'honneur du dieu. Cela me fait sourire et j'écoute, toute mon intention lui est offerte écoutant chacune des notes aquatiques qui semblent ressortir de l'instrument. Derrière moi, des mouvements se font. Des prêtresses vont et viennent, des prêtres sont pris par leur conversation dont je ne discerne que quelques mots qui s'envolent au loin s'alliant à la brise qui vient soulever ma chevelure de feu.

Un soupire se fait entendre, discrètement. Je suis nerveuse à l'idée de faire face à la grande prêtresse, ma mère d'adoption. J'ai décidé de lui avouer les ombres de mon passé, les erreurs commises, mes obligations, mon combat pour la rébellion qui selon moi est bien trop radical sous le coude de Quintus. Je vais devoir révéler bien des choses à ma mère d'adoption, la mettre dans la confidence. Je sais qu'elle ne me trahira pas. Les blessures dont mon corps fut décoré à mon arrivée ne pouvait qu'amener qu'à une seule et unique réponse et pas des meilleures. C'est là que le sang a commencé à me faire peur, il me dégoûtait déjà avant, mais aujourd'hui c'est encore plus dure de le voir même si ce n'est qu'une simple goutte.

Un nouveau se fait derrière moi. Mon instinct m'appelle et me dit qu'enfin la voilà. Lentement, je me retourne presque avec crainte dans mon mouvement et mon regard.

- Nelayandra... Ma fille !

Le soulagement se lit dans ces mots. Aurait-elle été réellement inquiète ? Je suis stupide, ce n'est pas le genre de question que je dois me poser. Bien sûr qu'elle a dû s'inquiéter pour moi. Nous avons pu apprendre à nous connaître d'une certaine manière même si j'ai fait, jusqu'à maintenant, préserver le secret de min autre vie. Peu glorieuse, peu honorable, un véritable désastre en soi.

Quand elle me prit dans ces bras, les larmes commençait à s'emparer de mon regard. C'est fou comme j'ai pu devenir sensible ces derniers temps. Je garde néanmoins une personnalité plus sombre, mais que je tente avec ardeur et violence de cacher aux regards des êtres pour que l'on croit faire face à une gamine naïve qui ne pense qu'à s'amuser.

- Tu m'as tellement manquée. J'ai eu si peur pour toi. Pourquoi donc avais-tu disparu ?

Instinctivement, je resserre mon étreinte pour lui montrer que moi aussi, je suis heureuse de la revoir. Les larmes disparaisse pour laisser à un sourire, mais mon regard plonge dans les craintes de la future révélation.

- J'ai dû faire face à quelque soucis. Je suis désolée de vous avoir inquiété mère.

Je m'écarte d'elle et lui sourit légèrement. Pendant, un instant mon regard se baisse, la réflexion me prend, furtive, mais présente. Une profonde inspiration puis je la regarde avec un sérieux que j'ai eu rarement à son égard voir jamais.

- Mère, j'aimerai vous parler. Puis-je prendre un peu de votre temps ? Il est temps je crois...

J'observe autour de nous puis je repose mon regard sur elle.

- Seule à seule de préférence.
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Re: [E7] De retour parmi vous

Messagepar Calypso le 17 Mars 2014, 21:57

Je serre ma fille dans mes bras, heureuse de la retrouver. Je ne me comporte peut-être pas comme devrait le faire une grande prêtresse mais mon inquiétude et ma joie de la retrouver ont pris le pas sur mes fonctions. Je ne pense pas que mon dieu m'en tienne rigueur. Lui aussi doit être heureux de la retrouver. Nelayandra a toujours été fidèle à Neptune depuis qu'elle a trouvé refuge dans son sanctuaire. Et puis c'est aussi une facette de moi qui me rend humaine et à la portée de tous, pauvres ou riches, humains ou androïdes perdus même si pour ses derniers je n'agissais qu'avec parcimonie. Je ne pouvais prendre le risque de plonger mon dieu dans la tourmente des débats concernant les androïdes bien que ceux-ci soient un débat majeur à mon sens. Mais l'heure n'était pas à ce genre de réflexions mais bien aux retrouvailles. Je me doute que c'est son passé qui l'a tenu loin du sanctuaire et loin de moi aussi longtemps. Ces vêtements aussi me montraient qu'elle avait dû chercher à se cacher dans les bas-fonds de la ville. Elle s'était probablement cachée parmi les miséreux et même si les pourquoi me taraudaient l'esprit, je ne devais pas les laisser franchir mes lèvres. Je l'avais accepté sans arrière-pensée et je ne lui avais jamais rien demandé. Je ne comptais pas commencer.

Je me reculais en lui souriant et en ravalant mes larmes. Même si c'était des larmes de joie, je ne voulais pas qu'elle me voit pleurer. Elle aussi semble ravaler ses larmes et son sourire réchauffe mon cœur et mon âme. Mais son regard se fait soudain plus grave ce qui me surprit un bref instant. Portant, je ne dis rien. Je l'écoutais sans la juger, en mère bienveillante. Je lui faisais un signe de tête en signe d'accord.

- J'aurai toujours du temps pour toi mon enfant.

Elle avait donc décidé de me parler après tout ce temps. Si c'était là son choix, je ne voyais nulle raison de l'en empêcher. Au contraire, je pense qu'elle avait enfin suffisamment confiance en moi pour accepter ainsi de me parler. J'espérai juste qu'il n'y avait rien de grave qui la poussait à me parler.

- Viens. Allons à mes appartements. Nous y serons tranquilles.

Je la conviais à me suivre et je faisais signe à une prêtresse que je ne sois pas dérangée. Tous savaient l'affection sincère que j'avais pour ma fille adoptive et l'inquiétude que son absence avait provoqué même si j'avais fait mon possible pour ne pas trop le montrer. Silencieuses, nous arrivâmes à mes appartements. Dans le salon, je lui proposais un siège avant de poser une coupe et de la servir en vin avant de faire de même pour moi. Je prenais place en face d'elle et conservais mon visage bienveillant.

- Tu sais, tu n'es pas obligée de me parler. Je ne t'ai jamais rien demandé sur ton passé. Je ne commencerai pas aujourd'hui. Mais si tu souhaites me parler, saches une chose. Tu seras toujours ma fille quel que soit ton passé.

Je voulais la rassurer. A moins d'une offense directe faite à Neptune, je ne voyais nulle raison qui pourrait me la faire condamner pour son passé. Je me doute que celui-ci doit être loin d'avoir été calme. Je sais sa répulsion pour le sang. Ce genre de phobie ne se développe que si l'individu atteint avait baigné à outrance dedans. Je posais ma main sur la sienne.

- Je serais toujours là pour toi Nelayandra. N'en doutes pas.
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Re: [E7] De retour parmi vous

Messagepar Nelayandra le 18 Mars 2014, 11:47

Je suis consciente que la grande prêtresse de Neptune se doute quelque peu de mon passé. Depuis mes 19 ans, je suis ici et j'ai eu mes périodes sombres lorsque la nuit venait à apparaître pour que je sois face à ce passé et au silence d'où pouvait retentir les cris de mes nombreuses victimes. Par moment, je rebute ces flashs qui me possèdent sans que je ne le souhaite. Il m'est arrivé de passer des nuits entières en salle de prière pour prier Neptune et lui demander la force de combattre mes regrets, qu'il m'aide à ce que j'accepte mon passé. Toujours, cette prière est de mise et je crains toujours le jour où je vais demander à Neptune de me permettre de rompre la promesse faite pour reprendre les armes, mais je ne le ferais pas sans raison. Cette fois, nul innocent viendront à mourir ! Non, je tuerais ces créatures qui sont là, tapis dans les ombres ou encore ces khoriens qui souhaitent envahir Rome. Je me suis tenue loin de la lumière, mais pas ce qui s'y passe. J'apprends doucement, les choses arrivent facilement dans les bas. Les pires crapules se tiennent au courant de ce qui se trame et c'est encore mieux quand il y a une bande de soldat habitant dans un ludus peu renommé et qui aime parler en buvant tout autant que toucher le postérieur des serveuses.

Le chemin jusqu'au appartement de ma mère d'adoption me parut trop court pour réfléchir au mieux des paroles que je vais lui dire sou peu. C'est un passé que je n'ai jamais partagé avec qui que ce soit. De un, parce qu'il peut me porter préjudice, de deux parce que je peux risque de finir condamnée à mort et de trois parce que j'ai peur que l'on me rejette comme l'on rejette un pestiféré.

Je m'installe sur le siège tandis que Calypso remplit mon verre d'un vin fort fruité de ce que je peux en sentir. Ces mots adoucir mes craintes, mais ne les fait pas pour autant disparaître. Je vais devoir tout de même refaire face aux visions d'horreurs que j'ai perpétré contre mon gré. Elevé comme un androïde pour qu'il obéisse aux doigts et à l'oeil. Se sentir prisonnière, je sais ce que c'est, donc ne me dite pas que je ne peux pas comprendre un androïde dont le plot est inactif et qui se voit obligé de se cacher continuant à obéir malgré lui.

- Oh, je n'en doute pas mère. Mais, mon histoire risque de vous faire réfléchir sur la demoiselle que vous connaissez depuis ces 19 ans. Le temps passe tellement vite cela fait maintenant 11 ans que vous me connaissez. Malgré mes 30 ans, je suis une véritable gamine... Enfin, pas aujourd'hui.

Les heures de révélations sont toujours plus grave, on ne peut pas parler avec une attitude comique à faire des blagues comme je le fais en d'autre circonstance.

- Quand, je n'avais que 1 an, on m'a trouvé un soir d'automne, la pluie tombait à torrent. Je n'ai qu'un bébé pleurant sous le corps de ma mère. On m'a dit très tôt qu'elle a été violé et assassiné sous mes yeux. J'ai baigné très tôt dans le sang comme tu vois. Par la suite, j'ai... j'ai grandi dans la rébellion, la cause androïde doit être fait pour certain de manière plus radicale et violente. Je ne vais pas prononcer de nom pour ta sécurité mère.

J'espère qu'elle comprendra mes raisons sur ce point.

- J'ai été rapidement mise sous la protection d'un androïde dont le plot est inactif. Il m'a élevé et éduqué comme on le fait pour une machine. Je n'avais pas besoin de penser, ni de réfléchir, rien. Hormis exécuter les ordres, m'entraîner et apprendre. J'ai commencé tôt à plongé dans le combat, les missions, les meurtres, le sang. J'ai tué des gens que l'on qualifiait dangereux pour les androïdes, mais pire que tout, je devais parfois tuer femmes et enfants. Quand j'ai tué un petit garçon d'une dizaine d'année, je n'avais que 16 ans et c'est là que j'ai commencé à me réveiller, à me poser des tas de questions. Mais...je n'ai jamais pu partager mes doutes tellement j'avais peur de me retrouver seule et loin de celui qui m'a élevé et qu'aujourd'hui j'aime et je hais à la fois.

J'impose le silence pour laisser ma mère assimiler ces mots ô combien dur et je me permets de boire quelque gorgée de ce vin.

- Je me suis tu durant 4 ans. 4 années d'enfer à me rabaisser aux meurtres et au sang alors que j'avais pris conscience de l'impact qu'on les actes sur mon mentale. Souvent, j'ai pensé à me laisser tomber du haut d'un toit, mais souvent la pluie tombait à ce moment comme pour m'en empêcher et me soulager de ma peur et de ma peine. Puis un soir, j'ai dit stop, je ne voulais plus de cela. J'ai fait face à mon maître et je lui ai parlé. Il s'est montré froid et violent et j'ai dû me battre, j'ai déployé toute ma hargne, ma rage et mon envie d'être libre dans ce combat. Je l'ai perdu, mais il m'a laissé partir considérant que j'avais gagné. L'orage grondait et la pluie tombait à tout rompre me guidant pas à pas jusqu'au sanctuaire, jusqu'à toi.

Les larmes commencent à tomber, je ne peux plus les retenir.

- J'étais, comme tu le sais, épuisée, blessée et je tenais à peine sur mes jambes. Mais, chaque goutte de pluie m'ont donné la force et m'ont apaisé la douleur qui pourtant me faisait souffrir le martyre. Puis je suis arrivée et tu connais la suite.

Une nouvelle fois, je porte le verre à mes lèvres pour boire quelque gorgée.

- C'est sous ton regard que je suis née grâce à la bénédiction de Neptune que je n'oublie pas de servir chaque jour. Je lui ai fait une promesse et ce katana que je t'ai donné et que tu gardes, est une preuve de mon envie de vivre pacifiquement mère.

Maintenant, je me devais de dire les raisons de ma disparition.

- Bien que mon maître m'a laissé libre, il ne cesse de me suivre ou de me faire suivre pour savoir ce que je fais à chaque moment de la journée. Ces temps-ci, il s'est montré si insistant et étouffant que je suis devenue comme un animal pris au piège et j'ai fui, je craignais pour ta sécurité et celle d'Octavius. Je me suis donc retirée quelque temps. Chaque jour, j'ai prié Neptune pour qu'il me montre ce que je dois faire et la solution était de te parler, de te dire qui est vraiment cette personne que tu considères comme ta fille et que tu aimes.

Je repose le verre pour ensuite aille m'agenouiller face à la grande prêtresse que je redoute de regarder dans les yeux.

- Je ne suis pas une personne parfaite, j'ai commis d'horribles méfaits qui peuvent me conduire à la mort si on vient à les savoir. Je tente d'accepter mon passé même si c'est dur....

Je serre les poings.

- Maintenant tu comprends mon attitude, maintenant tu comprends pourquoi je me conduis comme une enfant malgré mes 30 ans. J'agi ainsi parce que l'on ne me l'a jamais permis. Je fais semblant de rien, mais j'observe tout ce qui se passe, je tente de prendre les choses à la rigolade, car j'estime que je connais la grâce qui m'a été offerte pour reprendre vie dans ce monde, dans ce Sanctuaire, grâce à toi et notre bien aimé Neptune. Il n'y a pas un jour où je le remercie de m'avoir offert cette vie...

Je finis par lever la tête, les larmes coulant le long de mes joues.

- Mais, je n'oublie pas mère, qu'un jour je devrais reprendre les armes pour protéger ceux que j'aime et pour Neptune. Rome est en danger, elle est prise entre deux feux. Celui de la cause androïdes et celui des khoriens, le premier semble avoir moins d'importance que pour le second. Un jour, je sais que je devrais revenir pour reprendre cette arme... Je le sais au plus profond de mes entrailles, mais j'ai peur de redevenir celle que j'étais avant... Oui, je suis effrayée à l'idée de redevenir cette femme sans foi ni loi qui tue sans réfléchir. J'ai peur du sang parce que non seulement il me répugne, mais il est la clé noire pour me faire sombrer à nouveau.

La vérité est dite. Par la grâce de Neptune faite qu'elle ne me haïsse pas.
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