par Sapiens Inspectoris le 06 Février 2013, 21:31
L'attente dans le temple fût de courte durée pour Atris car déjà au bout du couloir il pouvait apercevoir la silhouette du prêtre qu'il avait envoyé auprès de la prêtresse de Jupiter pour signaler sa présence. L'homme de foi lui demanda de la suivre ce que bien entendu le scribe s'exécuta de faire. Pour le bon déroulement des évènements, ce dernier devait jouer la comédie, faire comme si c'était la première fois qu'il arpentait les couloirs du temple et principalement celui menant au bureau de Melusine. Le spectacle de cette pièce peinturluré de sang n'était pas vraiment le résultat qu'il avait escompté par le passé, aussi fallait il jouer serrer cette fois ci. Il aurait pu trouver son chemin jusqu'au point de rendez-vous, cela n'aurait pas été un problème. Par le passé, avant de choisir l'exile, Sapiens avait plus d'une fois traverser les salles de l'édifice. Mais le bureau du grand prêtre ou de la grande prêtresse n'avait eu de cesse de déménager suivant leurs désirs. Alors c'était toujours une nouvelle découverte, un nouvel appartement.
Alors comme un novice, faignant l'ignorance, Atris avança en silence jusqu'au porte le séparant de la jeune femme.
- Voilà, c'est ici! Déclara timidement le prêtre.
Non c'est vrai? Heureusement qu'il lui avait dit car jamais Atris n'aurait pu le savoir! Ce n'est pas comme si il était déjà venu. Mais au lieu de faire la moindre remarque sur cette évidence, le jeune homme se contenta de lui sourire, le gratifiant d'un humble signe de la tête. Ceci étant fait, il pénétra dans la pièce.
Cette dernière était comme dans son souvenir, en moins ensanglantée bien évidement. Chaque choses avaient retrouver sa place d'origine. Mais le petit coffret dans lequel se trouvait les armes ayant manqué de faire passer Melusine de vie à trépas. En y repensant cela était quand même distrayant pour lui, bien que glauque. La jeune femme se dressait devant lui, avenante comme les grands prêtres et prêtresses devaient l'être vis à vis de leurs visiteurs. Comédie ou sincérité, après tout dépendait d'eux et après tout qui s'en soucis vraiment ?
Suivant l'invitation de cette dernière, le jeune homme pris place dans le fauteuil ayant servi de support de son précédent poignardement. Atris aurait pu en ressentir un frisson, mais au lieu de cela il s'enfonça un peu plus confortablement dans ce dernier. Il n'y avait pas à dire, Melusine savait choisir ses assises. Cette dernière enchaîna les propositions les unes après les autres. Tantôt offrant victuailles et breuvages, tantôt voulant connaître la raison de ce rendez-vous et pour finir lui offrant la possibilité de prier avec elle le dieu des dieux. Silencieux le scribe se dit qu'elle aurait peut être dû commencer par cette dernière proposition avant tout le reste.
Mais une autre chose le frappa. Malgré sa malédiction, Melusine n'avait pas cessé de prier Jupiter. Atris supposait que la honte ressentie par la jeune femme devait être immense mais que sa dévotion envers son dieu était impressionnante. Mais n'était ce pas ce que l'on demandait voir même exigeait de la part des grands prêtres et prêtresses? Le sens du sacrifice? Cependant bien que sa foi imposait le respect, cela ne changeait en rien vis à vis de la faute qu'elle avait commise envers Jupiter. Un jour peut être de déciderait il a rompre son sceau. Ou les dieux jugeant que cette décision était du propre du divin et non de l'humain l'annulerait tout simplement. Néanmoins pour l'heure il ne cessait de tirailler l'esprit de Melusine.
- Mais ce sera avec plaisir prêtresse de Jupiter!
Terminant sa phrase Atris baissa les yeux en témoignage de respect avant de les fermer. Priant silencieusement celui qui avait offert à sa défunte mère l'honneur de le mettre au monde pour ainsi vivre au nom du dieu des dieux. Son coeur appartenait aux dieux car tel était sa mission, mais son coeur, ses prières étaient tournés vers Jupiter.
La prière dura un certains temps. Puis, redressant la tête, son regard se posa sur son interlocutrice. Elle restait impassible comme à l'accoutume. Ne disant mot, n'exprimant aucune émotion, une véritable statue. Atris se remémora les propos que lui avait tenu Aurora lors de leur rencontre nocturne. Il devait de méfier de Melusine. Désormais il le savait. Il fallait jouer serrer et ne rien faire qui pourrait être en mesure de la contrarier. Elle aimait avoir le contrôle sur les évènements et lui n'avait rien à perdre à laisser la jeune femme prendre les rennes. Sorti de sa neutralité son rôle de soutient ne l'empêchait pas d'agir à certains moment, comme celui ci. Il s'était imposé des règles, il les respecterait.
Pour commencer il ne fallait pas offenser son hospitalité. Lorsqu'on vous offre quelque chose vous vous devez de l'accepter afin de ne pas vexer l'hôte des lieux. Aussi après mûre réflexion et un bref regard sur les mets et liquides proposés...
- J'accepterais volontiers un verre d'eau si possible.
Fallait il tout de suite répondre à sa seconde question ou attendre d'avoir récupéré le verre d'eau ? La question n'était pas un obstacle en soit mais les réactions de Melusine étant imprévisible il valait mieux éviter de la contrarier. Aussi Atris prit il le risque de prendre les devants. La suite nous disant si ce dernier avait fait le bon choix.
- Avant toute chose, je tiens à vous remercier une nouvelle fois d'avoir accepté de me recevoir. Et j'ai pris la liberté de demander une audience auprès de vous c'est avant tout pour parler de l'avenir de la cité de Rome. Cette dernière est prête à connaître un tournant dans son histoire. C'est pour cela que je viens demander conseil auprès de vous.
Non ce n'était de la mielleuse flatterie dont usait Atris pour mettre en confiance la jeune femme, mais une profonde sincérité. Lors de leur premier entretient il avait voulu connaître le point de vu de Melusine, mais il avait apprit à ses dépends que cette dernière n'aimait pas être bousculée. Aussi se montrait il plus diplomate avec elle que la première fois. Atris qui d'habitude était connu pour son espièglerie, sa malice et sa jovialité faisait preuve d'un grand respect et d'un sincère intérêt quant au propos que pourrait lui tenir son interlocutrice.