[E4] Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

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Re: [E4] Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

Messagepar Sapiens Inspectoris le 06 Mars 2013, 01:28

Atris aurait voulu lui répondre. Silencieux et à l'écoute de son interlocutrice, il imprimait dans sa mémoire le bombardement de questions qu'elle lui administrait sans sourciller. Il y avait tellement de fougue et d'incompréhension dans l'esprit de la jeune femme quant à la position du scribe dans Rome que ce dernier ce demandait commet Melusine faisait pour lui poser toutes ces questions sans prendre la peine de respirer entre deux. Il est vrai que vivre avec la charge de scribe divin pouvait surprendre. Comment pouvait on obéir à toute les divinités et à côté n'en prier qu'une seule? Cela revenait d'une certaine façon à se moquer des dieux non? Car cela entraînerait forcément un déséquilibre dans la neutralité de la fonction d'Atris. Oui c'est vrai, elle avait raison sur ce point. On pouvait parler de tromperie divine.

Non, Sapiens n'avait pas abandonné Jupiter. Depuis toujours son coeur ne battait que pour le servir. Mais n'était ce pas lui qui lui avait justement confier la tâche d'écrire l'histoire de Rome pour les générations à venir? Ce n'était pas Pluton, ni Vénus ou Minerve qui lui avait donné ce destin, mais le dieu des dieux en personne. Cependant répondre à cette question avec trop de franchise serait prendre le risque de devoir dévoiler à la jeune femme sa réelle identité. Certes se serait plus facile pour la compréhension de la prêtresse de Jupiter, mais cela serait encourir un trop grand risque et dans la tête du jeune homme, la mise en garde d'Aurora vis à vis de Melusine était toujours présente. Tout comme sa conversation qu'elle avait eut avec Decima. Atris savait que la prêtresse de son dieu n'avait des contacts que part intérêt, ou du moins c'est ce qu'elle laissait apparaître. Aussi ne pouvait il se résigne à détruire cette couverture qu'il avait mis temps de temps à préparer. Tout ne pouvait pas voler en éclat en si peu de temps. Mais en dissimulant sa vraie vie à la représentante de Jupiter, en lui mettant. Cela ne reviendrait il pas à mentir au dieu lui même? La divinité de la foudre comprendrait elle ce choix et lui pardonnerait il ce mensonge?

Atris avait définitivement la tête entre le marteau et l'enclume. Trop parler serait se mettre en danger, mais garder le silence ne ferait qu'accroître les doutes et la méfiance que Melusine semblait déjà nourrir à son égard. Ce silence qui s'était installé entre eux devenait de plus en plus oppressant. Il fallait y mettre un terme. Il fallait lui dire la vérité, il n'y avait pas d'autre choix. Soupirant, les mains sur sa canne, l'homme se redressa lorsque soudain un coup de vent s'engouffra dans la pièce. Le scribe eut juste le temps se faire volte-face devant ce phénomène avant de se sentir happé dans les ténèbres de l'inconscience.


***

Perdu dans l'obscurité comme un aveugle. Les yeux cherchant la moindre étincelle de lumière, Sapiens ne savait pas ou il se trouvait. Les pas qu'il effectuait à taton résonnaient dans ce lieu. Comment se diriger lorsque l'on ne sait pas à la base ou nous nous trouvons? Il était inutile de continuer d'avance dans de telle condition. Aussi s'arrêta t il d'un seul coup. Laissant de nouveau un silence morbide s'enrouler autour de lui. Sapiens aurait pu hurler, appeler quelqu'un que la noirceur dans laquelle il baignait aurait étouffé ses appels. Une pensée fût alors pour Jupiter. Le dieu des dieux. Fermant les yeux, il adressa une prière pour celui qui offrit à sa mère la chance d'avoir un enfant.
Quand soudain, une voix puissante raisonna. Un mot, un seul mot qui sembla déchirer le ciel d'ébène.


Oublie !

Redressant la tête vers cette lumière naissante, Sapiens eut juste le temps de le protéger les yeux avant d'être englouti par la lumière.

***

C'est dans un sursaut que l'homme ouvrit les yeux. Pendant quelques secondes il avait eut froid dans tout son corps. Mais cela était dû au sol sur lequel il était allongé. Près de lui, une jeune femme qui l'observait. L'incompréhension sur lisait dans son regard. Voulant se relever, ce dernier sentit la pièce tourner autour de lui. Fermant la yeux dans un premier temps n'eut pu l'effet qu'il avait espérer. Au contraire cela n'avait fais qu'empirer cette sensation de vertige. Aussi s'était il plaqué la main droite contre la tête. L'autre appuyer sur le sol. Il était donc là, assit sur le marbre froid, les jambes tendu. Une main soutenant son poids tandis que l'autre lui massait le front...

- Où... Où suis je ?

Cette sensation était pire que la plus incroyable des gueules de bois. Sa bouche était pâteuse. Atris était tout bonnement désorienté. Mais cette jeune femme agenouillée à ses côtés ne lui rappelait rien. Aussi eut il comme un mouvement léger de recul, mais qu'il arrêta net tant la migraine lui martelait généreusement le crâne...

- Et si ce n'est pas déplacé, qui êtes vous ?
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Re: [E4] Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

Messagepar Melusine le 15 Mars 2013, 13:49

Elle était près de lui tendre le verre quand elle le regarda en fronçant les sourcils. Que se passait-il ? Que faisait-il ? Jouait-il une comédie ? Elle était en train de lui faire une confidence quand tout d'un coup, il s'était écroulé. Elle voyait qu'il avait du mal à reprendre ses esprits, voir même qu'il devait en souffrir. Mais qu'avait-il donc ?

Avez-vous mangé récemment ? Jeuner-vous ? Vous êtes extrêmement pâle ...

Sa voix ne portait inquiétude, ni son visage d'ailleurs. Mais ses mots semblaient l'exprimer eux. Elle resta à ses côtés, sans bouger. Elle ne voulait pas le toucher, mais il faisait misère à voir. Alors quand la dernière question tomba, elle ne sut quoi répondre sur le coup. Elle resta à le regarder, puis elle finit par lui tendre le verre d'un geste autoritaire.

Tenez. Buvez. C'est un ordre.

Elle se leva et elle se dirigea vers une table où il y avait les victuailles du début. Dans une écuelle, elle posa un morceau de pain, du fromage, un morceau de viande et quelques raisins.

Je suis Melusine, Grande Prêtresse de Jupiter.

Les mots ne résonnaient pas. Il n'y avait aucune intention forte, juste un énoncé de ce qu'elle était. Elle porta l'assiette sur la table.

Vous êtes venu il y a quelques jours me demander une audience. Et cette audience a eu lieu aujourd'hui. Nous étions en train de converser quand vous êtes tombé d'un coup, sur vous même. Et voilà que maintenant vous semblez avoir oublié notre entrevue. A quand remonte vos souvenirs Seigneur Atris ?

Elle repartit vers l'autre desserte et elle servit un grand verre de vin. Elle le posa à côté de l'assiette et se positionna en face du dénommé Atris pour lui tendre la main. Il ne devait sans doute pas se souvenir que Melusine n'aimait pas entrer en contact avec une autre personne. Mais cela lui reviendrait sans doute d'ici quelques jours.

Allez, donnez-moi votre main que je vous aide à vous relever. Vous allez vous restaurer, cela vous fera le plus grand bien. Vous reprendrez quelques couleurs, ce sera déjà un début. A défaut de vos souvenirs immédiat, on dirait ...

Elle était perplexe. Que s'était-il donc passé ? Elle n'était pas prête à dévoiler quoi que ce soit sur leur entrevue pour l'instant. Si il se jouait d'elle, elle n'apprécierait guère cette comédie.
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Re: [E4] Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

Messagepar Sapiens Inspectoris le 24 Mars 2013, 20:09

Atris avait l'impression que quelqu'un lui martelait l'intérieur du crâne. Son sang battant contre ses tempes avec une réelle violence et l'endroit semblait tourner tout autour de lui. Sur son front l'homme pouvait sentir des gouttes glacées de sueurs. La jeune femme gardait une sorte de distance entre eux. Pourtant les mots qu'elle lui adressa avaient une annotation d'inquiétude. Mais pourquoi était elle inquiète? Que s'était il donc passé pour que le jeune homme en soit arrivé là ? Tellement de question, mais surtout une véritable incompréhension dans son regard. Il était totalement perdu, son regard jetant des coups d'yeux un peu partout dans l'espoir de trouver réponse à ses interrogations.

Manger? Jeuner? Mais cela, il ne s'en rappelait plus. Pourquoi se serait il mis à jeuner? Ce n'est pas dans ses habitudes. Mais il est vrai que pris dans ses écrits, il lui arrivait souvent de se laisser mourir de faim au point que se soit son corps qui le rappel à l'ordre lorsque se dernier le laissait tomber. Mais cette fois là il n'avait pas oublié de manger? Enfin je crois. La dernière question qu'il lui posa jeta un silence pendant quelques secondes, un silence que la demoiselle brisa en lui tendant un verre d'eau. Le geste était précis et direct. Ce n'était pas une suggestion, mais réellement une obligation à laquelle Atris ne devait surement pas dire non. Son bras lui sembla être aussi lourd que du plomb lorsqu'il le leva en direction du récipient qu'il finit néanmoins par saisir d'une main incertaine. Puis dans un autre effort il porta le dit verre à ses lèvres. Cherchant à les humecter et surtout pour tenter de supprimer l'effet pâteux qu'il avait dans la bouche.

L'eau eut un effet immédiat sur son corps. Liquide de vie, il glissa dans sa gorge, répandant sa fraîcheur en lui. Peu à peu sa vision se fît plus stable, le décor ne tournait plus autour de lui. Et tout en terminant son verre, il tendait l'oreille aux propos que son interlocutrice lui adressait. Elle était donc la prêtresse de Jupiter et se nommait Mélusine. Comment avait il fait pour ne pas se rappeler d'une telle chose ? Il est vrai que son exclusion volontaire de la société l'avait tenu éloigné du monde politique et religieux, mais tout de même. Quoi que pour sa défense, depuis son retour à la civilisation romaine, Sapiens n'avait encore jamais vu à quoi pouvait ressembler le nouveau prêtre de Jupiter. A tel point qu'il ne se rappelait pas qu'il s'agissait en réalité d'une femme.

Plus étrange encore, elle poursuivit en lui disant qu'ils s'étaient déjà vu pour qu'il lui demande une audience. Mais pourquoi ? Pour qu'elle raison aurait il demander ce genre de chose? Les propos qu'elle lui tenait n'avait aucun sens dans on esprit encore embrouillé. Pourtant il continuait de tendre l'oreille aux dire de Melusine. Il s'était mis à se frotter les yeux tentant temps bien que mal de rassembler ses esprits. C'était comme si on lui avait retirer un morceau de sa mémoire, comme si un voile épais s'était déposé sur une partie de son esprit. Etait ce le résultat d'un don offert par les dieux? Quelqu'un avait il réussit à s'introduire dans son esprit pour effacer sa mémoire? Mais dans quel but ?


La jeune femme en face de lui s'afférait à préparer une assiette et semblait ne pas comprendre non plus la situation dans laquelle tous deux se trouvaient. Ce n'était donc pas elle qui était la responsable de tout cela. Mais alors qui d'autres? Personnes n'étaient dans la pièce et pour atteindre le psychisme de l'ancien il fallait avoir une puissance quand même considérable. Se pourrait il alors que ce soit la volonté divine? Pour quelle raison?

Tellement de questions se bousculaient dans sa tête et pour le moment personne pour lui répondre.La dernière chose dont il se souvenait ?...


- La dernière dont je me souvienne? Cela remonte à la veille de l'expédition dans le désert. Je m'étais rendu au domicile de la sénatrice Veturia. C'est le dernier souvenir que j'ai en mémoire avant de me retrouver ici. Toute le reste n'est qu'un épais brouillard, j'en suis désolé...

La réponse de Sapiens était des plus sincères fasse à la prêtresse de Jupiter. Le dernier souvenir qu'il avait en mémoire était sa visite chez Camila pour lui offrir le talisman protecteur. Etait ce pour cela qu'il avait été punis ? Une nouvelle question qui resterait en suspens pour le moment.

Mais vous, vous qui lisez mes lignes devez vous demander comment ne peut il se rappeler de quelque chose de plus récent. Vous n'imaginez pas à qu'elle point j'aimerais secouer Sapiens puis lui dire de se rappeler. Qu'il se souvienne de ce moment de sa vie. Cependant toute cette partie d'existence ne tourne qu'autour des révélations qu'il a pu voir dans le désert. Le retour des dieux, l'étrange véhicule qui s'est écrasé dans le désert. Son monde ne tournait plus qu'autour de cela. C'est cette découverte qui l'avait poussé à demander audience auprès de Mélusine. Toutefois le courroux divin en a voulu autrement. Aussi Jupiter a t il décidé d'effacer la mémoire de Sapiens et de me sceller les poignets pour m'empêcher de l'aider. Me condamnant à être le spectateur impuissant de la détresse de Sapiens.

Une main tendue répondit dans un premier temps à l'explication qu'il venait de fournir. Melusine lui tendait la main, l'invitant à s'en saisir. Pourtant le scribe hésita un instant. Une sensation dans tout son corps lui disait qu'il ne devait pas, que cela ne se faisait pas. Pourtant il finit par s'en saisir afin de se redresser. Ses jambes étaient molles et lui donnait l'impression de fondre sous son poid. L'équilibre n'était donc pas encore au rendez vous mais comme par respect pour celle qui venait de l'aider, il préféra lui lâcher la main afin que ne dure trop longtemps ce contact.


Tremblant légèrement, avançant à taton, Atris avait l'impression d'être un nouveau né apprenant à marcher tant l'équilibre lui manquait. Ses forces ne lui étaient pas encore revenues mais il finit nous sans difficultés à rejoindre le fauteuil devant laquelle l'attendait l'écuelle. L'odeur qui se dégageait de l'assiette souleva un moment le coeur de ce dernier. Non pas que les mets ne lui faisaient pas envie. Mais une nausée persistante lui retournait l'estomac pour le moment. Aussi pour lui laisser le temps de retrouver l'appétit tourna t il son visage en direction de la jeune femme.

- Je sais que cela peut vous paraître idiot et sans vouloir vous manquer de respect, depuis votre révélation je me demandais pourquoi vous ai je demander audiance ?

Oui c'est vrai qu'à première vue une question comme cela pouvait passer pour être d'une grande naïveté, mais à cet instant précis, qu'aurait il pu demander de plus? Qu'aurait il pu demander d'autre juste après avoir appris qu'il avait demandé audiance auprès de la prêtresse de Jupiter sans une bonne raison.
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Re: [E4] Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

Messagepar Melusine le 14 Avril 2013, 08:15

Melusine resta imperturbable, bien que inquiète, quand à l’état du dénommé Atris. Sa révélation lui fit l’effet d’une bombe. Il ne se souvenait de rien ? C’était impossible !
Soit il se jouait d’elle. Pour obtenir plus d’informations ?
Soit il avait volontairement oublié. Mais dans ce cas là pourquoi ?
Soit elle avait un pouvoir dont elle ignorait l’existence … Et elle savait que ce n’était pas le cas, elle n’était pas responsable de cette situation.
Soit il y avait une autre personne dans la pièce. Et là, c’était très problématique ! Cela voulait dire qu’il y avait une faille dans le Temple. Mais elle savait que le Temple avait de très nombreuses failles. Elle ne pouvait faire autrement. Mais elle savait une chose, elle était en adéquation avec chacun des choix qu’elle prenait. Si on venait à lui reprocher, elle, elle partirait sereine.
Soit … Elle ne voulait pas penser à cette solution. Car elle avait déjà eu l’occasion de voir Jupiter à l’œuvre et ce jour là, même si elle ne l’avait pas montré, le soir même, elle s’était réfugiée dans sa foi corps et âme. Différemment sentiment l’avait traversé, percuter, lors de cette révélation. Mais pourtant, maintenant, elle avait honte. Honte d’elle-même. Elle savait qu’elle avait fauté. Mais quand ? C’était ce qu’il y avait de plus terrible dans une foi. Savoir que son Dieu doutait d’elle !

Elle se rassit en face de lui et elle contempla. Il avait une triste mine. Il était perdu, affolé dans un certain sens et au bord du gouffre aussi. Elle avait fait en sorte d’être ailleurs quand il avait pris sa main. Elle la tendait rarement. Mais sa poigne avait été suffisante pour qu’il puisse se diriger ensuite vers le canapé.

Vous êtes venu me parler de l’avenir de Rome. Des bouleversements vont avoir lieu. Voici vos propos. Mais vous êtes une personne très cachotière. Vous avez gardé vos propres informations avant de perdre connaissance. Je suis donc navrée, mais je ne peux guère vous en dire plus sur votre venue en ce lieu et votre demande de rencontre avec moi. Peut être trouverez-vous dans vos derniers écrits, Seigneur Atris.

Elle se leva et elle se dirigea vers la porte de son bureau.

Excusez-moi un instant Seigneur Atris.

Elle sortit quelques minutes pour revenir rapidement.

Seigneur Atris, j’ai préparé une chambre pour vous. Vous resterez ici ce soir. Un prêtre vous reconduira demain en votre demeure. Mais ce soir, vous resterez ici. Si vous le souhaitez, un Soigneur pourra vous examinez. Et nous pourrons prier ensemble Jupiter pour qu’il vous aide dans … Votre malheur ? Je ne sais malheureusement pas quoi vous dire. Je ne comprends pas non plus ce qui vous est arrivé, Seigneur Atris. Mais je n’accepterais pas de refus de votre part. Vous n’allez pas bien et cela se voit clairement. Rester une journée en ce Temple. Et repartez demain à l’aurore si vous le souhaitez, accompagnez bien sûr.

Tout était dit. Et vu ce qu’elle disait, elle était très clair. Nul non n’était attendu.
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