Atris aurait voulu lui répondre. Silencieux et à l'écoute de son interlocutrice, il imprimait dans sa mémoire le bombardement de questions qu'elle lui administrait sans sourciller. Il y avait tellement de fougue et d'incompréhension dans l'esprit de la jeune femme quant à la position du scribe dans Rome que ce dernier ce demandait commet Melusine faisait pour lui poser toutes ces questions sans prendre la peine de respirer entre deux. Il est vrai que vivre avec la charge de scribe divin pouvait surprendre. Comment pouvait on obéir à toute les divinités et à côté n'en prier qu'une seule? Cela revenait d'une certaine façon à se moquer des dieux non? Car cela entraînerait forcément un déséquilibre dans la neutralité de la fonction d'Atris. Oui c'est vrai, elle avait raison sur ce point. On pouvait parler de tromperie divine.
Non, Sapiens n'avait pas abandonné Jupiter. Depuis toujours son coeur ne battait que pour le servir. Mais n'était ce pas lui qui lui avait justement confier la tâche d'écrire l'histoire de Rome pour les générations à venir? Ce n'était pas Pluton, ni Vénus ou Minerve qui lui avait donné ce destin, mais le dieu des dieux en personne. Cependant répondre à cette question avec trop de franchise serait prendre le risque de devoir dévoiler à la jeune femme sa réelle identité. Certes se serait plus facile pour la compréhension de la prêtresse de Jupiter, mais cela serait encourir un trop grand risque et dans la tête du jeune homme, la mise en garde d'Aurora vis à vis de Melusine était toujours présente. Tout comme sa conversation qu'elle avait eut avec Decima. Atris savait que la prêtresse de son dieu n'avait des contacts que part intérêt, ou du moins c'est ce qu'elle laissait apparaître. Aussi ne pouvait il se résigne à détruire cette couverture qu'il avait mis temps de temps à préparer. Tout ne pouvait pas voler en éclat en si peu de temps. Mais en dissimulant sa vraie vie à la représentante de Jupiter, en lui mettant. Cela ne reviendrait il pas à mentir au dieu lui même? La divinité de la foudre comprendrait elle ce choix et lui pardonnerait il ce mensonge?
Atris avait définitivement la tête entre le marteau et l'enclume. Trop parler serait se mettre en danger, mais garder le silence ne ferait qu'accroître les doutes et la méfiance que Melusine semblait déjà nourrir à son égard. Ce silence qui s'était installé entre eux devenait de plus en plus oppressant. Il fallait y mettre un terme. Il fallait lui dire la vérité, il n'y avait pas d'autre choix. Soupirant, les mains sur sa canne, l'homme se redressa lorsque soudain un coup de vent s'engouffra dans la pièce. Le scribe eut juste le temps se faire volte-face devant ce phénomène avant de se sentir happé dans les ténèbres de l'inconscience.
***
Perdu dans l'obscurité comme un aveugle. Les yeux cherchant la moindre étincelle de lumière, Sapiens ne savait pas ou il se trouvait. Les pas qu'il effectuait à taton résonnaient dans ce lieu. Comment se diriger lorsque l'on ne sait pas à la base ou nous nous trouvons? Il était inutile de continuer d'avance dans de telle condition. Aussi s'arrêta t il d'un seul coup. Laissant de nouveau un silence morbide s'enrouler autour de lui. Sapiens aurait pu hurler, appeler quelqu'un que la noirceur dans laquelle il baignait aurait étouffé ses appels. Une pensée fût alors pour Jupiter. Le dieu des dieux. Fermant les yeux, il adressa une prière pour celui qui offrit à sa mère la chance d'avoir un enfant.
Quand soudain, une voix puissante raisonna. Un mot, un seul mot qui sembla déchirer le ciel d'ébène.
Oublie !
Redressant la tête vers cette lumière naissante, Sapiens eut juste le temps de le protéger les yeux avant d'être englouti par la lumière.
***
C'est dans un sursaut que l'homme ouvrit les yeux. Pendant quelques secondes il avait eut froid dans tout son corps. Mais cela était dû au sol sur lequel il était allongé. Près de lui, une jeune femme qui l'observait. L'incompréhension sur lisait dans son regard. Voulant se relever, ce dernier sentit la pièce tourner autour de lui. Fermant la yeux dans un premier temps n'eut pu l'effet qu'il avait espérer. Au contraire cela n'avait fais qu'empirer cette sensation de vertige. Aussi s'était il plaqué la main droite contre la tête. L'autre appuyer sur le sol. Il était donc là, assit sur le marbre froid, les jambes tendu. Une main soutenant son poids tandis que l'autre lui massait le front...
- Où... Où suis je ?
Cette sensation était pire que la plus incroyable des gueules de bois. Sa bouche était pâteuse. Atris était tout bonnement désorienté. Mais cette jeune femme agenouillée à ses côtés ne lui rappelait rien. Aussi eut il comme un mouvement léger de recul, mais qu'il arrêta net tant la migraine lui martelait généreusement le crâne...
- Et si ce n'est pas déplacé, qui êtes vous ?