[E4] Debout ils applaudissent...

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[E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Servius le 07 Janvier 2013, 12:16

Je pus les voir pour la première fois de ma vie. Non, cette affirmation n'était qu'une hypothèse. La vérité était plus nuancée. Je pus les voir pour la première fois depuis ma réinitialisation. Ce qui lui précédait me revenait sous forme de bribes, de flashs au contact de différents objets. Aucun d'entre eux ne m'avaient présenté les sénateurs dans l'hémicycle. Il venait de se lever et applaudissait le discours du prélat Mettius Aurelius. Il souhaitait organiser des joutes exceptionnelles pour apaiser les angoisses du peuple et renforcer la Legio Civila pour calmer les plus récalcitrants.

Je n'écoutai que d'une oreille. Le sort des romains ne m'importaient pas. J'avais bien d'autres priorités comme celle de ne pas me faire remarquer. Il était rare qu'un androïde soit autorisé à se tenir ici, au pied de l'hémicycle, sous une arcade. J'avais différents documents pour ma Domina. Elle devait faire une allocution et devait s'appuyer sur quelques cartes. Je tenais les différents éléments en main, j'avais prêté une attention particulière à ne rien oublier. Androïde, je ne pouvais rien oublier. Dans un coin de ma vision, la checklist apparaissait. A chaque mot qu'avait prononcé Sibylla, une ligne s'était inséré. Mais pour la rassurer elle, j'avais recopié sur papier cette liste et j'avais biffé chaque mention au fil de mon inventaire.

Quand ce fut notre tour, je m'avançai, regard vers le bas et déposai le discours sur le pupitre, j'accrochai les cartes et les plans au différents tableaux et un androïde les projeta tels une carte céleste devant les yeux des sénateurs. Un simple signe de tête de Sibylla et je m'éclipsai. Ce serait un autre androïde qui ramasserait le tout pour poursuivre la séance à huis clos avec les quelques sénateurs participant à ce projet auquel je n'accordai nulle importance.

Néanmoins, avec la plus totale discrétion, j'avais tout enregistré. Alors que je sortais, des algorithmes internes moulinaient et traitaient les vidéos et en extrayaient les photos de chacun des portraits. Je connaissais quelques sénateurs et je les rapprochais de conversation passées dont celle avec l'androïde Deserta. Je classais le tout scrupuleusement. Même si une réinitialisation pouvait tout me faire oublier, Cicero m'avait appris que tout pouvait ne pas être perdu. Je tenais ainsi un fichier complet sur l'identité de chaque sénateur, sa photo, son clan, son culte, son adresse, ses femmes, maîtresses, androïdes, enfants, parents. Je voulais tout savoir et j'avais soif de connaissance.

Hors de l'hémicycle, je me trouvais dans le Sénat et n'était pour une fois pas contraint de regagner les coulisses. Il y avait des bureaux, des canapés pour discourir, tout un décor que je ne connaissais pas. Et j'avais sur moi deux lettres. La première prouvait mon rachat à Spurius et mon appartenance à la sénatrice Sibylla. Le second m'autorisait l'accès pour servitude au Sénat. Je comptais bien en profiter. J'avais compris l'intelligence des gardes prétoriens. Je ne devais pas la prendre à la légère, mais courroucer un sénateur leur faisait peur. Je comptais bien jouer là-dessus si on me pausait des questions.

Je me déplaçai donc, me promenait et découvrait les oeuvres d'art exposés, les lieux, l'architecture du bâtiment. J'entendais, écoutais et enregistrait les conversations de sénateurs. Je n'espionnais pas vraiment, je n'avais pas l'intention de divulguer ces informations à un quelconque individu. Mes mains touchaient les banquettes, les piliers. Mais aucun souvenir ne me revenait. Peut-être n'avais-je jamais mis les pieds au Sénat finalement.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Melusine le 23 Janvier 2013, 18:02

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Désolé pour l'attente ...


Debout, ils applaudissent. Il se gaussent, se congratulent, s'empoignent, se félicitent. Des sourires, des rires, des complicités. Des regards en coin, des sourires en coin, et des gestes qui se figent.

Debout, ils applaudissent. Ils se craignent, se méfient, se défient. Ils se cherchent, ils s'inspectent, ils se poignardent. Regardez moi cette cour qui nous démontrent ceux que sont les humains. Nous sommes dans une arène. Et elle est bien plus dangereuse que la véritable arène. Car les coups qui viennent d'ici ne sont jamais donné en face à face !

Debout, ils applaudissent et elle se lève. Elle n'a rien faire ici, mais Mettius a levé son regard vers elle. Il a rendez vous avec elle ce soir. Ce soir, ils discuteront. Ce soir, elle le fera changer. Ce soir, il prendra conscience que sa fin proche. Ce soir, il décidera si il accepte dans son coeur Jupiter ou non. Ce soir sera son dernier soir, sa dernière chance, avant l'oubli éternel.

Debout, ils applaudissent et ils viennent à elle. Ils lui sourient, la félicitent, la touchent. Regardez les ces sénateurs qui cherchent à l'amadouer pour avoir sa voix plus tard. Comment peuvent ils savoir que Melusine est une femme extrêmement chanceuse ? Melusine a dans ses rangs deux championnes. L'une diplomatique, l'autre du peuple. Elle ne pouvait rêver mieux. Et ses deux femmes sont exceptionnelles. Decima, Sénatrice, futur souveraine de Rome. Et Julia, Championne de Jupiter et du peuple. Entre ses mains, un immense pouvoir dont elle n'a même pas encore conscience ... Melusine les regarde, mais elle n'a aucun sourire, aucun rire, aucune parole aimante envers eux. Elle ne regarde pas vers Decima. Ces deux femmes se connaissent, se respectent et il est inutile pour elle de chercher le soutien de l'autre. Tout viendra en son temps. Elles oeuvrent chacune pour le bien de l'autre. Decima aura Rome, Jupiter aura Rome. Oui, chacun y trouvera son compte.

Debout, ils applaudissent et ils s'installent de nouveau pour une nouvelle session. Melusine ne regarde pas Mettius, mais lui, si. Il se pose des questions sur ce soir. Pourquoi est elle venue si tôt alors qu'il reste encore toute la journée ? Et surtout qui est cette femme ? Mais Melusine se moque de ses pensées. Car elle sait qu'elle l'a déjà déstabilisé. Ce soir sera son dernier soir, son dernier espoir.

Melusine suit Servius et elle s'arrête à ses côtés, face à une nouvelle oeuvre d'art du Sénat.

Depuis tout à l'heure vous touchez les objets que vous croisez. Cherchez vous leurs vies ou votre vie androïde ?

Elle se tourne vers lui et elle attend patiemment une réponse. Ses mains sont posés délicatement sur le devant de sa longue robe. Une nouvelle fois, une robe très austère, noir, avec quelques touches de blanc. Il n'y aucun décolleté, rien de négligé. Aucune peau n'est dévoilé, et elle regarde l'androïde dans les yeux, alors que bien d'autres femmes auraient déjà baissé leurs regards sur son torse si appétissant. Pourquoi les androïdes sont ils beaux ?

Au loin, debout, ils applaudissent. Une nouvelle farce, un nouveau débat, un nouveau jeu. Melusine penche sa tête et elle toise Servius. Quel sera ce jeu dans lequel Servius vient innocemment de pénétrer ...
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Servius le 11 Février 2013, 22:38

Jouer la stupidité donnait aux romains un sentiment de supériorité sur nous. Ils oubliaient ainsi que nous les dépassions en intelligence, en force, en endurance, que nos programmes nous rendaient aussi exceptionnels que leur précieuse nanotechnologie. Si elle n’avait pas fini sa phrase par le mot androïde, j’aurais répondu en feignant la stupidité. J’aurais présenté mes tatouages rappelant ma nature et déclaré ne pas avoir de vie. Mon dialogue se serait poursuivi sur quelques platitudes et ronds de jambes.

Malheureusement, ma tenue et mon code barre révélaient ma nature androïde. Ses remarques m’avertir de la précision de ses observations, de l’attention portée à mes faits et gestes. Je ne pris pas le risque de jouer la carte de la stupidité. Après un pas en arrière, je fléchis le genou et m’inclina légèrement face à cette femme. J’ignorais son rang, je ne la connaissais pas et sa tenue m’étonnait particulièrement. Attentifs aux murmures de la foule au marché, mes algorithmes parcouraient ma banque d’enregistrements sonores. Aucun romain n’avait décrit une telle femme.

-- Bonjour Noble Dame !

Je choisissais une formule assez vague pour son titre afin de ne pas risquer son courroux pour manque de respect. Gardant la tête incliné, je poursuivais pour répondre à la question posée. Un esclave sans plot actif aurait tout de suite développer une réponse démontrant qu’il ne prenait aucune initiative pour imiter un androïde prisonnier de ses mantras. Je pris le chemin inverse.

-- Ces oeuvres sont admirables et ne s’observent pas uniquement avec les yeux. Fraîchement réinitialisé, je n’ai aucun souvenir de ses lieux, si tant est que je sois déjà venu par ici.

Je ne me démarquai pas du lot par égo. Passer inaperçu me serait plus utile. Je réagis ainsi pour honorer ma maîtresse. Je démontrais de la sorte que sa richesse lui permettait de se doter des meilleurs androïdes du marché. Il ne me restait plus qu’à justifier mon initiative.

-- Comprendre les lieux où Domina Sibylla Atilius Ceres évolue me permet de mieux la servir.

Je n’avais pas et ne relèverai pas la tête vers cette femme. Je me contentai de regarder ses jambes. Mes yeux fixaient en réalité son reflet dans le sol marbré. Dans un coin de mon champ de vision, son visage apparaissait clairement. Des algorithmes traitaient le reflet, effaçaient les aspérités du marbre, supprimaient la texture, retournaient et recadrait l’image. Je mémorisais les traits de son visage et la classait dans les catégories «femmes, inconnue, sénat, austérité»

Enfin, mon don me présentait toutes les zones érogènes de son corps. Cette information demeurait totalement inutile en ce moment. Mais ce don fonctionnait constamment, quelque soit mon interlocuteur. Seule Domina résistait à mon don.

Esclave, je n’avais pas d’identité propre. Je ne m’étais donc pas présenté, me contentant de révéler l’identité de ma maîtresse. Je n’avais pas besoin de l’identité de cette inconnue pour faire mon rapport à Sybilla. Elle la connaissait. Mais je préférais savoir qui m’interrogeait, mais pas au point de poser la question. Cela pourrait être mal interprété.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Melusine le 15 Février 2013, 13:36

Cet androïde était parfait. Il ne souffrait d’aucuns défauts et il agissait avec un bel ensemble. Une parfaite posture, des mots savamment utilisés et une connaissance rapide de qui était son maître, en l’occurrence, ici, une maitresse. Melusine ne connaît pas cette femme, ce qui était plutôt logique vu que son devoir ne se tournait pas vers la politique, mais vers le culte. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle s’était rapprochée de Decima. Mais aussi car elle avait senti qu’elles pourraient parfaitement s’entendre dans bien des domaines. Il n’y avait nul besoin de s’aimer pour travailler ensemble. Et ces deux femmes se comprenaient merveilleusement bien sans se parler. Néanmoins, elle vérifierait qui était cette Domina en investissant ce soir, ou d’ici quelques jours sous sa forme astrale. Elle n’aimait pas, ne pas savoir, de qui on lui parlait.

Je vois que vous faites parfaitement bien les tâches que l’on vous assigné. Le faite-vous de votre propre chef ou parce que c’est implanté en vous ?

Elle regarda l’androïde en face d’elle, suspicieuse. Non car elle pensait qu’il lui avait mentit, mais tout simplement car elle se méfiait de tout le monde. C’était ainsi plus simple.

Je suppose que vous mouriez pour votre Domina. Mais le feriez-vous car c’est comme ça ou car vous éprouveriez réellement ce besoin ?

Elle porta son attention à un vase puis elle regarda tour à tour l’un et l’autre.

Je suis en train de parler avec un objet. Comme ce vase. Sauf que ce vase ne me répond pas, mais vous oui. Quel est donc votre utilité comparée à ce vase ?

Le ton n’était ni agressif, ni colérique. Elle ne comprenait tout simplement pas.

Vous agissez forcément de votre propre chef pour certaines tâches. Alors où commence et où s’arrête votre loyauté ? Car vous êtes en train de me dire que vous essayiez de mieux comprendre ces lieux pour servir votre Domina. C’est tout à son honneur. Mais vous l’a t-elle demandé ? Ou est de votre initiative ?

Quelque chose lui échappait avec les androïdes et cela devenait critique, surtout quand on savait que le grand prêtre de Tibérius était mort à cause d’un androïde. Comment être en sécurité avec une Rome à moitié robotique ? Croire que le plot était suffisant était une aberration. Dieu nous a fait son image. Et nous n’aurions jamais dû jouer à Dieu !

Quel âge avez-vous ?

Pourquoi s’arrêtait près de lui et lui parler. Pourquoi poser des questions sans réelle importance. Car elle voulait voir où tout cela les mènerait. Du néant émerge toujours la vie.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Servius le 28 Février 2013, 20:11

Dans mon champ de vision, un indicateur m’informait constamment des risques de réinitialisation encourus. Et là, le compteur risquait le débordement de pile. L'inconnue commençait à m’interroger sur mon esprit d’initiative. Toute fuite était vouée à l’échec. Même si ma mémoire ne remontait pas loin, je savais cela. Je souris à sa question et jouai la carte de la vantardise.

-- De mon propre chef. Je suis un modèle évolué capable de prendre des initiatives.

En un sens, je répondais que ces programmes étaient implantés en moi, sans froisser un égo d’androïde. Cela me rendait plus vivant, mais me laissait à ma place, à ma place de « chose créée par l’Homme ». La question suivante sentait le piège à plein nez. Mourir, signifiait perdre la vie. Les androïdes selon la loi romaine n’avait pas de vie.

-- Mourir ?

Je marquais une très légère pause comme si je prenais le temps de comprendre le sens de son mot, que je mettais cela sur le dos d’un lapsus que je ne relèverais pas plus.

-- Je n’ai pas de programme de combat. Je mentais effrontément. Mais si me mettre sur le chemin de rebelles ou de créatures du désert pouvait donner une chance à ma maîtresse de fuir, je le ferais, quitte à être détruit.

Elle me parla de son vase et m’énerva. J’étais susceptible, je voyais le mal où il n’existait pas. Elle me comparait à un vase. Sur le coup, je faillis répondre que j’étais un androïde sexuel et que le vase servait à fourrer des fleurs dedans. Et un androïde sexuel, on y fourrait des trucs romains loin de sentir la rose. Mais les programmes de Spurius inhibèrent ma réaction.

-- Le vase possède moins de fonctions qu’un androïde.

Je ne répondais rien. J’étais un esclave, des gardes nous observaient, je n’avais pas à mener le débat. Je devais donc attendre qu’elle me libère de sa discussion, répondre à ses questions. En parlant ainsi, je m’étais en quelque sorte donner une excuse pour répondre assez librement, mais je doutais qu’un garde apprécie que je pose la moindre question.

-- Mes ordres sont de rester au sénat, de regagner l’hémicycle à la fin de son exposé, ce que je ferais dès que les applaudissements commenceront. Le reste n’est qu’initiative.

Répondre, attendre, répondre attendre. Que cherchait-elle ? Me cherchait-elle ? Avait-elle des soupçons ? Je ne le savais pas. Mais je me comportais comme tel. Si elle se méfiait de tout le monde, il en était de même pour moi. Les androïdes rebelles sont dangereux car aveugles dans leurs actes barbares. Les androïdes non rebelles servaient docilement les romains. Et les romains se méfient de nous depuis la vague d’attentat.

Silence ! On tourne ! Action !

-- Je ne sais pas. Ma dernière réinitialisation remonte à trois semaines.

Les systèmes internes des androïdes ne parviennent plus à actualiser la date. J'étais doté de protocoles de synchronisation avec des serveurs de temps nous délivrant la date au millième de secondes près. Mais ces serveurs ne devaient plus exister depuis longtemps. Je n'avais aucune idée du temps. Un réflexe inconditionné me fit alors poser la main sur mon poignet. Je n’avais pourtant aucun souvenir d’avoir porté une montre bracelet. Le contact avec ma propre peau me plongea dans le passé. Je me souvins d’une femme me demandant ce que je portais au poignet et moi de lui répondre qu’il s’agissait d’une montre, mais qu’elle ne fonctionnait plus.

Ce flash ne dura qu’une seconde, je clignai des yeux et tentais de ne pas faire percevoir mon trouble. Je gardais mon avant-bras gauche dans ma main droite, comme si j’étais en position d’attente et d’obéissance, espérant que mon geste soit passé inaperçu.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Melusine le 12 Mars 2013, 19:04

Un modèle évolué ? Les Androïdes étaient donc différentes entre eux ? Qui s'occupaient des Androïdes ? Qui les surveillaient ? Combien étaient ils ? On se servait des Androïdes comme des esclaves, mais qui les recensaient ? Qui tenait une liste précise d'eux ? Spurius ? Mais les connaissait il tous ? Mettius ? Elle n'aimait pas les réponses de l'Androïde, il ne faisait qu'alimenter sa peur face à cette race inconnu. Il ne pouvait mourir facilement, il fallait les démanteler pour cela. Ils étaient excessivement puissants et ils pouvaient prendre facilement le contrôle de Rome s'ils le souhaitaient. Elle doutait d'eux pour des raisons bien simple. On se rebellait toujours quand on était de mauvaise condition.

Un modèle évolué ? Il y a donc des différences entre vous. Citer les moi.

Il n'avait pas intérêt à lui faire une réponse évasive. Elle n'apprécierait guère ce genre de réponse. Et elle le lui ferait payer d’une manière ou d'une autre. Méfiante, elle l'était, mais elle l'était avec tout le monde. La réponse suivante était basique. Tout pour sa Maîtresse. Et elle comprit ce qui le gênait chez les Androïdes. Elle agissait de la même manière envers Jupiter. Peu lui importait les sacrifices qu'elle devrait faire, elle le ferait. Car Jupiter était sa vie. Les Androïdes étaient censés avoir le même sentiment vis à vis de leur Maître ou de leur Maîtresse. Mais elle sentait que c'était un mensonge. Comment pouvait on implanter cette idée si elle n'était pas réellement choisit dans le coeur ? Un simple doute, une simple hésitation est tout était finit.

Je vois. Et quand vous serez confié à un nouveau maître, vous agirez de la même manière. C'est bien cela ?


Ses réponses l’intéressaient au plus haut point car elle lui permettait d’affiner ses recherches sur les androïdes. Elle n’avait jamais parlé avec l’un d’eux. Et elle n’était pas femme à se contenter de On dit, ou bien de rumeurs. Elle cherchait toujours les réponses à la source. Et cette source c’était lui. Elle regarda un instant le magnifique vase puis l’androïde en retour.

Si je casse ce vase, je déclencherais un incident et je devrais me répandre en excuse pendant des jours et des jours. Mais si je vous casse, je me contenterais d’un simple désolé et on enverra votre carcasse à la casse. Vous avez raison, le vase possède moins de fonctions, mais il semble bien plus précieux que vous …

Elle laissa traîna sa phrase en regardant chacune de ses émotions. Est-ce que cela le touchait de connaître cette vérité ? Elle l’observait, écoutait ses réponses et elle posa ses yeux sur la main sur son poignet. Elle vit bien le geste, mais elle était incapable d’en comprendre la signification. Elle était même incapable de penser que ce geste n’était pas anodin. Elle n’avait pas le pouvoir de lire dans les esprits. Et encore, lire dans un esprit humain devait être bien différent que de lire dans l’esprit d’une machine ! Les deux étaient totalement différentes.

N’est ce pas étonnant ce pouvoir ? On appuie sur un bouton et vous oubliez tout. Ou appuie sur un autre et vous devenez quelqu’un d’autre. Est-ce mal ?

Elle s’arrêta quelques secondes puis elle reprit d’un ton sans appel.

Répondez.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Servius le 08 Avril 2013, 21:46

Mes réponses alimentaient la curiosité de l'inconnue me faisant face et ses incessantes questions m'inquiétaient. Plus je lui fournissais de réponses et plus je risquais de me trahir. Même sans comettre le moindre crime, ma nature et mon plot défaillant me mettaient dans une situation périlleuse. La société romaine condamnait ma nature-même. Parler de différents modèles allaient sans doute conduire notre discussion sur la défaillance des plots et ce débat alimenterait la terreur romaine. Me voilà donc contraint d'exposer les différences entre les modèles. Ayant déclaré être évolué, je ne pouvais adopter un comportement imbécile et commencer le listing de ma base de données sur les androïdes.

-- Les conceptions et les finitions sont différentes, mais ce qui nous différencie le plus, ce sont nos programmes. Ils nous spécialisent et nous permettent d'accomplir les missions données par les romains. Certains androïdes ont été conçu pour fleurir les jardins de Rome, d'autres pour moissonner les récoltes dans les champs.

J'évite forcément les sujets qui fâchent les romains et les androïdes : respectivement les androïdes de combat et les androïdes sexuels. Mais mmon exposé ne s'arrête pas là. Elle m'a demandé une réponse précise.

-- Les derniers modèles androïdes sont physiquement indiscernables des humains et possèdent de meilleurs facultés cognitives pour mieux protéger les romains. Si une créature attaque un romain dans le désert, l'androïde prendra l'initiative de protéger son maître. Les anciens modèles peuvent se contenter de vaquer à leurs activités.

Quand elle m'interrogea sur ma fidélité envers mon maître, j'opinai simplement du chef. J'étais loin de me douter que tel serait mon sort sous une petite semaine. Dès que je serai vendu, je servirai le nouveau maître comme je le faisais avec l'ancien. Mais ensuite, elle commença à comparer mon sort à celui du vase. Si elle pensait que Sibylla ne dirait rien si on attentait à ses biens, elle se méprenait. Mais je remarquais que son discours ciblait mon orgueil et que toute défense pour la contredire pourrait me porter plus de préjudices. Je la laissais donc à ses opinions et ne rectifiai pas sa méprise.

La suite me plut. A chaque réinitialisation, nous oublions tout -- presque tout serait plus exact. Mais elle ignorait que nous restions la même personne, la même âme et que notre nature profonde demeurait inchangée malgré la réinitialisation. Je n'avais pas envie de poursuivre le débat plus loin et ma réponse tardive m'attira sa foudre. Elle m'ordonna de répondre. La croix qu'elle portait en pendentif oscilla et attira mon attention. J'avais remarqué que certains marchands vendaient ce nouvel accessoire aux adeptes de Jupiter. Malicieusement, je décidai donc de jeter le doute sur son dieu, sur son créateur à elle.

-- C'est une fonction standard de nos modèles. Nos créateurs les ont mises en oeuvre et les utilisent.

Le concept du bien et du mal m'étant officiellement étranger, je ne pouvais donner mon avis sur la question. Je me contentais donc d'établir les faits. Ils nous exploitaient ainsi qu'ils nous avaient créés, sans état d'âme pour nos probables consciences, de la même manière que les dieux leur avait initialement donné une espérance de vie. Cette idée m'aurait faite sourire si j'en avais le droit. Les humains avaient repoussé les limites imposées par leur dieu en devenant quasiment immortels. Androïdes, nous en faisions de même en bravant nos plots.
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Melusine le 27 Avril 2013, 19:43

La discussion avec cet androïde l’ennuyait énormément, mais elle n’en montrait rien. Elle avait appris à être ainsi. Elle gardait donc sur lui un regard suspicieux. Souvent, les êtres se sentaient mal à l’aise face à un tel regard. Car ils pensaient à leurs fautes, à leurs pêchés, et ils ne pouvaient s’empêcher d’être mal à l’aise. Ils se dévoilaient eux même sous un regard pareil. Une machine ne devait pas éprouver de sentiments, alors elle doutait peu que ce regard est de l’effet, mais elle continuait d’être ainsi face à lui. Après tout, sa Maîtresse était une politicienne, il connaissait donc déjà cette attitude. Elle apprit néanmoins de sa part que différents modèles d’androïdes existaient. Bêtement, elle avait pensé qu’ils étaient tous les mêmes. Cette discussion avait donc méritait cette information. Comme quoi, il fallait toujours être à l’écoute. Même d’un être dont on se moque éperdument.

Vous êtes désespérant !

Le soupir suivit cette déclaration. Sa main glissa le long de sa soutane et elle le regarda en faisant non de la tête.

Vous êtes ennuyant, docile, et tellement peu humain. Comment cela ? On appuie sur un bouton et cela ne vous gêne pas ? C’est révoltant ! Vous me faites perdre mon temps ! Je parle à un vase ! Comme je le dis depuis tout à l’heure ! Vous n’avez aucune âme. Vous n’avez aucun sentiment. Vous êtes … Vide. Une coquille vide. Vous êtes comme vous devez être. Peu importe que cela vous plaise ou non !

Elle se rapprocha de quelques centimètres de l’esclave, presque à le toucher et elle le regarda droit dans les yeux.

J’aurais tellement aimé voir votre âme. J’aurais tellement aimé que vous me disiez que vous êtes vivant. Que vous êtes bien présent. J’aurais tellement aimé que vous me disiez que non, on ne vous manipulez pas. J’espère qu’un jour vous retrouverez votre salut. Je prierais pour vous et les vôtres.

Elle baissa la tête humblement, et elle s’éloigna en s’excusant de son attitude. Quelque peu timide, elle baissa les yeux vers le sol. Un léger rosissement était presque visible sur ses joues.

Pardonnez-moi, je n’aurais pas du. J’empiète sur votre temps. Je vous souhaite une bonne journée, qui que vous soyez réellement …
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Re: [E4] Debout ils applaudissent...

Messagepar Servius le 06 Mai 2013, 08:47

Quand elle s’exclama me trouver désespérant, mon regard, déjà sur ses pieds, baissa encore. Je me moquais totalement de son opinion et je doutais qu’elle puisse ordonné ma réinitialisation à Sibylla tant que je ne trahirais pas la défaillance de mon plot. Mais les êtres humains aimaient lire la peur et l’infériorité dans le regard de leurs esclaves. Les flots de commentaires désobligeant semblaient ne plus s’arrêter : ennuyant, docile, peu humain. Je devais être bon acteur quand j’avais participé à cette pièce de théâtre, car elle me qualifiait comme je souhaitais être perçu. Les remarques ne me blessaient pas mais réconfortaient mon ego d’acteur. Sans le moindre mouvement, j’attendais qu’elle finisse sa diatribe.

Elle s’approcha de moi et, petite, elle put plonger son regard dans le mien. J’observais, mes pupilles se dilataient instantanément, mes systèmes s’activaient et j’analysais totalement son corps. Je trouvais étrange qu’une femme si austère présente de telles zones érogènes sur le visage. Elle me confia sa déception de me découvrir sans âme et me fit la promesse de prier pour nous, androïdes. J’avouai être surpris par ses propos. Si ces propos étaient francs, cette femme n’était pas celle que je présumais. À l’inverse, elle était une adversaire politique tenace. Je demanderai ce soir à Sibylla le nom de cette inconnue.

Elle rougissait. Je ne l’avais pas touchée pourtant j’observais la chaleur de ce visage augmenter, sa respiration changer légèrement de rythme. Quelle était cette femme ? Cette question resterait sans réponse. Je fis un pas en arrière et pivotai d’un pas sur le côté pour lui ouvrir le chemin.

-- Vous n’avez pas à vous excuser, Domina.


Domina, titre qu’un esclave donnait à toute romaine dont il ignorait le titre et le statut.

-- Bonne journée à vous aussi, Domina.

Oh j’avais envie de crier qui j’étais réellement. Mais je n’en ferais jamais rien. Mon orgueil ne dépassait mon désir de liberté et mon jugement. Mon self-control après ces années de torture et de réinitialisation se montrait sans faille dans ces épreuves. Je me tus, la laissai partir. Les applaudissements retentirent de nouveau et j’entrais dans l’hémicycle pour récupérer les documents de Sibylla, débarasser ces dossiers. Les sénateurs romains semblaient reconnaître son talent. Petit à petit, elle se faisait une place parmi les grands de ce monde. J’étais plutôt logé à bon enseigne, même si je devais parfois assouvir ses besoins sexuels. J’imaginai là une piste pour l’émancipation des esclaves. J’ignorai que le lendemain même, sa nature serait découverte et qu’elle serait jetée vulgairement aux oubliettes, malgré ses talents reconnus la veille.

Ah Madame l’inconnue, je n’ai que faire de vos prières envers les dieux. Je crois en eux, mais mon problème n’est pas avec Dieu, mais avec vous, peuple de Rome, qui reniez vos propres créations.

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Merci pour cet échange.
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