[E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

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[E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

Messagepar Hamilcar Ignis le 02 Janvier 2013, 22:11

Sous les plaines du silence, l’oiseau sans ailes.
Effleure du bout des serres les asphodèles anonymes. Autant de têtes blanchies qui se courbent sous le vent muet de nos supplications. Miroir d’abîme, face au ciel trop vide d’avoir prié. D’avoir pleuré. Perdu que je suis dans ma veille artificielle, songe rassis de données corrompues, je peux encore percevoir la pluie du monde réel. Je la sens dans mon corps. Je la sens dans mes os polymériques, dans mes joints manquant d’huile et mes tripes cybernétiques.


J’émerge.
Je n’ai jamais aimé la pluie. Maintenant moins que jamais. Elle me suit. Me sent. Me rappelle les nuits les moins glorieuses de ma longue fuite. Je renifle, dédaigneux, sous l’impulsion d’une ligne de code bien placée. Mes programmes de réalisme ne m’auront servi à rien. Ni les micro-excrétions dermales, collant mes cheveux sur mon front en une sueur inodore, seul vice du tour de passe-passe. Ni les fausses cicatrices sur mes mains un peu trop rudes, un peu trop vraies. Ces gens-là sont des professionnels.
Des professionnels du pire.

J’ai maintenant conscience qu’il ne me reste plus beaucoup de temps.
Mon corps cassé, vêtu de fripes sauvages, couvert d’une boue de nuit, d’une boue de suie, est soudé à un mur aussi froid que moi par de lourds fers. Mes générateurs de chaleur corporelle viennent de lâcher. Je ne trompe plus personne.
Ils vont me tuer.

Ils vont me tuer.
Supprimer mon esprit. Mon âme. Comme une vulgaire base de données. Et se servir de mon corps, coquille raclée jusqu’à la moelle, jusqu’au cœur, esclave parmi les esclaves. Je me prends à imaginer la personnalité que développera ce nouveau-moi. Je suis envahi d’un sentiment d’horreur inexpugnable. Me réfugie dans la prière. Prière à cette déesse, Vesta, madone éternelle, dont je ne suis même pas l’enfant. Car je n’ai personne d’autre. Nous n’avons personne d’autre.

J’aimerais tellement pouvoir frapper quelqu’un.
Tout, plutôt que de perdurer dans ce marasme intellectuel. Attendre et craindre. Attendre et savoir. Je voudrais ronger les fers, ou ronger mes bras, me libérer, faire le plus de dégâts que ma carcasse endommagée pourra infliger à cette insupportable échoppe de chair artificielle.
Mais je ne peux même pas bouger. Debout, soudé à un mur par cinq bracelets de rouille. Chevilles. Poignets. Cou.

Je ne peux que couvrir copieusement d’insultes salées le revendeur d’esclaves, dès lors que je le vois, ou l’entends.

J’ai ma fierté.
Dernière édition par Hamilcar Ignis le 09 Janvier 2013, 08:36, édité 1 fois.
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Re: Renovatio [Spurius, Prometheus]

Messagepar Spurius Aebutius le 04 Janvier 2013, 18:36

Spoiler: Afficher
Merci à Deserta pour sa permission de la jouer :cote:


Les affaires marchent bien. Très bien même. Bon, la marchandise reste difficile à trouver mais je ne me plains pas. Le « contrat » passé avec l'étrange créature trouvée me laisse le champ libre. D'ailleurs, Deserta doit être occupée à récupérer quelques créances en mon nom. Certains vont avoir une surprise de taille et je m'en réjouis d'avance. Bon, faut que je prépare les machines pour la vente moi. La dernière rentrée ne va pas me rapporter grand chose mais au pire, je l'offrirai à Deserta pour jouer avec.

Bon, faut quand même que je vois quoi en faire. Faut dire qu'il est pas de première jeunesse le mâle même si très réussi d'un point de vue visuel. Pour le caractère par contre, c'est pas ça... Va falloir qu'il apprenne à la fermer lors de la vente. Je ne peux tout de même pas le vendre inerte. Quoi que ses pièces pourraient servir. Pas idiot tient comme solution. Je vais y réfléchir sérieusement si je parviens pas à le vendre autrement.

--Va ouvrir la porte toi !

La machine galope pour obéir, ça m'amuse. La journée s'annonce chaude. Je place les femelles en bonne position. Du moins les plus potables. Deux restent en remise pour mon usage personnel. Pas franchement bandantes mais pour me vider, ça me suffit. Bon, faut quand même que je vérifie la dernière acquisition et que je fasse sa fiche moi. Je hais la paperasse ! Allez, un peu de courage. Direction la zone de stockage pour machines récalcitrantes, le rapport fourni avec le mâle.

Nom : Hamilcar, mâle, âge incertain, accusé de meurtre. Ça, je le savais mais je l'ai acheté sans attendre le jugement. Quelques pots de vin ont suffi. Le réinitialiser ? Et puis quoi encore ! Hors de question que je mette du fric dans cet androïde. Il sera vendu en l'état. De toute façon, il me rapportera donc le reste, je m'en fous pas mal. Je vais bien trouver un pigeon qui en voudra. Une silhouette se faufile dans mon bureau... La vache, elle a déjà fini ! Joli ! Elle mérite bien sa maison celle-là. Elle, c'est Deserta qui se sauve sans rien demander.

--Tu va apprendre à te taire si tu veux sortir d'ici debout toi !

La machine me hait mais je m'en fous. Allez, examen de routine pour voir si tout est correct. Tout est passé au crible. Qu'il gueule, ce n'est pas mon problème. Son créateur est un génie dans son genre. Je comprends comme il a échappé aux patrouilles sans problème. Même moi, il m'aurait sans doute duper. Je palpe le tout, prenant quelques notes. Bon, pour le vendre, va falloir que je bouge de là. Et bien non, il va rester là. Il y a toujours un client pour demander un truc exotique.

--Si t'es pas vendu dans trois jours, Deserta te démembrera avec plaisir !

Je sais que la demoiselle est venue l'observer. Manquerait plus qu'elle veuille une machine pour elle d'ailleurs ! Les premiers clients se présentent, les ventes vont commencer. Deux femelles trouvent preneurs. Faut dire que dociles comme elles sont, ils vont bien s'amuser avec. En train de ranger les papiers quand je réalise que le mâle est toujours ici. Personne ne s'intéresse à lui. Bon, changement de cap !

--Allez, en cage que je puisse t'exposer demain !

Je sais qu'il ne dispose pas de capacité de combat mais méfiance. La cage est amené à lui. Reste à l'y faire rentrer sans casse maintenant et ça... C'est pas gagné. Une ombre se matérialise à mes côtés. Faut vraiment que je lui explique que ce n'est pas à faire. Elle l'observe, concentrée. Un sourire se dessine sur mon visage, malsain.

--Alors la machine, tu vas sagement y rentrer ou je la laisse faire ?

Inutile de préciser que la demoiselle trépigne d'impatience.
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Re: Renovatio [Spurius, Prometheus]

Messagepar Hamilcar Ignis le 06 Janvier 2013, 00:41

C’est maintenant.

Bruits de serrure qu’on maltraite. Les gémissements rouillés d’une porte trop vieille et trop lourde, clapet infernal entre mon enfer acide et leur divin purgatoire. C’est maintenant. Je serre les poings, impuissant, impavide, improbable machine de fer et de fiel épinglée sous les lames brûlantes de la lumière d’un jour anonyme. Les disques délicats de mes pupilles s’adaptent presque instantanément. Je ne cille pas, laissant mes filtres optiques compenser artificiellement le changement de luminosité. Pas besoin de jouer un rôle. Plus la peine. Spurius est une brute, mais une brute intelligente. Je ne peux pas jouer à l’humain avec lui.
Nous le savons tous les deux.

C’est maintenant. Je ferme les paupières. Fantasme la fraicheur volée de ma première domus, celle qui m’appartenait, celle dont j’étais le maître, ses oliviers bruissant et la douceur de notre jardin d’automne. Une vie factice. Mais meilleure que toutes celles qui ont suivi. Je vais être réinitialisé. Zappé. C’est avec cette image-là que je veux disparaître. La fontaine et le petit banc de pierre. Mes enfants. Mon épouse. Ma mascarade. Pas le reste. Pas l’arène, la merde, le sang, le stupre. Je veux la liberté. Même si ce n’est que l’image. Etre au moment de ma mort ce que je n’ai jamais été : un homme libre.

Spurius parle. 'Si je veux sortir debout' ?
Je le fixe. Dissimule la surprise sous le masque inexpressif de la machine. Dissimule la joie. La joie sauvage, la joie folle de savoir. Je vais exister. Du moins, encore un peu. Encore une lune. Un an. Une autre de ces multiples vies, desquelles je m’échappe toujours. Je baisse les yeux. Rends à l’ombre l’ombre de mes prunelles, et subis l’examen à cru sans frémir. Quelques plaintes étouffées, pour la forme.

« Doucement, Spurius. Tu vas me faire rougir. »

Je ne pousse pas trop ma chance. J’ai une occasion de sortir d’ici. Je ne peux pas me permettre de la flamber en vexant le marchand de chair artificielle. Spurius est un homme intelligent. Tenace. Je m’épuiserais en de veines rebellions. Non pas qu’elles ne seraient pas bonnes pour mon moral. Je toise l’humain, imagine ses os, ses articulations si sensibles à fleur de peau, à fleur d’une chair subtilement innervée. Je renifle, rappelle mes pulsions de pugilat sous les digues de mon instinct de survie.

Survivre. S’il faut obéir un peu, rien que pour retrouver le ciel, la rue, l’eau des fontaines et la fraicheur des nuits, alors d’accord. Soulagé de mes fers, j’entre docilement dans son horrible petite cage de métal. Je suis obligé de m’asseoir pour y être à l’aise. La proximité des barreaux est intolérable. Me rappelle les stalles du Colisée. Mille bêtes de métal flambé, parquées toutes ensemble avant la curée.

« Je pourrais presque considérer ça comme une option. Laisser une sublime amazone disposer de mon corps tourmenté, je veux dire. »

Je ronronne presque, naviguant sur la ligne incertaine d’une impertinence clandestine. Je coule une œillade chaude à la beauté brune, le cœur aussi froid que les barreaux de mon clapier. Réflexes et rouages, mus par des codes d’autodéfense écrits par un autre. Un peu de charme pour s’allier la fille, si elle est simplette. Dans le cas contraire, la cage me protègera des coups.

« Pas de chance aujourd’hui, l’organique. »

J’essaie d’apprécier la distance me séparant de Spurius. Je n’ai aucun moyen de l’atteindre.

Je poursuis, d'un ton presque carressant.
« Si tu veux me vendre, tu ferais mieux de me laisser me nettoyer un peu. Tu ne veux pas ? Et je ferai un effort. Je sourirai aux matrones. Je leur montrerai mes bras, et mes dents blanches. Aux bonnes. Je sais voir celles qui ont du bien. »

J’avance un sourire carnassier. Me surprends à caresser l’idée de noyer Spurius dans un demi-baquet d’eau douteuse. Je suis vaguement effrayé d’apprécier la perspective du meurtre. Comme si le premier avait déverrouillé un blocage interne. Quelque part, c’est une autre forme d’égalité. Les humains possèdent ma vie. Je peux prendre la leur. Mais je ne sais pas. L’homme que j’étais n’approuverait pas. Mais je ne suis pas cet homme. Pas tout à fait. Ses fichiers rentrent sans cesse en conflit avec les miens, trop pauvres d’une vie de servitude, entre les arènes du Colisée et les chambres du lupanar. Il faudra que je réfléchisse à cette question. Je n’ai pas de code pour y répondre. Puis-je tuer ? Tuer pour moi ? Les humains, eux, sont aidés, pour ce genre de choses. Ils ont des dieux. Des prêtres, des juges, des moralisateurs. Des familles. Des amis.
Je suis seul.

Avec lenteur, et comme une forme d’élégance dans mes gestes mesurés, je teste la résistance de la cage en tirant sur mes barreaux. Je fixe Spurius dans les yeux, par pure provocation.

« Elle est jolie, ta souris. Tu l’as déjà troussée ? Ah, j’oublie. Les humaines, c’est toute de même un peu plus regardant que les androïdes. Elle n’a pas du vouloir. »

J’appuie mes coudes sur la barre horizontale du clapier. Cette fois, j'en ai peut-être trop fait. Mais c'est plus fort que moi. J'ai ça dans le sang.

« Alors, ce bain, maître ? »
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Prometheus]

Messagepar Spurius Aebutius le 07 Janvier 2013, 08:31

C'est tout de même un comble de disposer d'une telle marchandise quand elle est aussi bavarde ! Son concepteur avait perdu la raison en le créant ainsi. Son tour de charme ne fonctionnera pas avec Deserta. Il perd son temps. Enfin, il est en cage et je vais pouvoir le déplacer sans risque. L'acier des barreaux est prévu pour résister à un androïde. Mais faites-le taire ! Je soupire, exaspéré. Comme si je ne savais pas de quelle fortune disposent mes clients ! Il me prend pour un demeuré ou quoi ?

Un bain ? Et pourquoi pas une séance de relaxation au passage ? Je ne relève même pas la tête. Je dois finaliser ses maudits papiers. Alors... Il me faut un nom de Consul pour justifier de sa réinitialisation. J'enverrai ma nouvelle « associée » pour convaincre si besoin. Je sais que la machine doit être plus présentable pour me rapporter assez. Sauf que ce crétin a fini par agacer l'ombre à mes côtés. Je redresse la tête au moment où elle se met en mouvement.

--Non !

Figée. Retour en arrière. Je fixe la machine en souriant. Une main sous la toge courte de la souris qui se laisse faire sans rien dire. Je pourrais la baiser là qu'elle se laisserait faire. Si ces foutues machines avaient une âme, cela m'amuserait de voir la tête du mâle d'ailleurs. Une claque sur le cul de Deserta et la voilà qui file vers mon bureau. Un ordre donné pour préparer la machine au lavage. Mes deux machines amène la cage dans une autre pièce.

--Ton bain va attendre, je vais d'abord faire gueuler la souris.

Direction mon bureau où elle est déjà nue. Plus docile qu'une machine cette gosse ! Et plus vivante depuis son passage chez Lucia aussi. Je laisse la porte ouverte. Orgueil masculin déplacé mais la demoiselle ne tarde pas à se retrouver à genoux. Sa bouche est très accueillante. Et le moins que je puisse dire, c'est qu'elle y met du sien la garce. Une catin de lupanar ne ferait pas mieux. En plus, je n'ai rien à déboursé avec mon esclave. Et oui, faut quand même pas qu'elle oublie à qui elle appartient la femelle.

En travers du bureau, je la prends sans ménagement. Elle couine toujours pas assez à mon goût mais il y a du mieux. La machine ne peut ignorer ce qui se passe. Les claques sur le cul de la demoiselle s'enchaînent et elle en redemande ! J'ai bien fait de la ramener chez moi. Aucune androïde ne peut me satisfaire à ce point. L'idée de la faire copuler avec un androïde me traverses l'esprit. Pas certain qu'elle accepte ou qu'elle ne me foute pas la machine hors service de rage. Le pouvoir de Deserta est redoutable. Un dernier râle et je me vide en elle.

--Va relever le code-barre du mâle dans la cage !

Je m'installe à mon bureau pour voir qui pourrait acheter le bavard. Pas grand monde mais quelques noms ressortent. Des fortunes convenables. Le prix est donc assuré. Au sol, la tenue de la demoiselle. Faut qu'elle apprenne à se rhabiller. Une gosse, voilà ce que c'est. Et de retour. Douze chiffres que je note scrupuleusement. Sans eux, impossible de vendre la machine.

--480191406192, androïde mâle.

Et voilà qui est fait. La souris semble contrariée. Pas bon ça mais alors pas du tout. Son regard ne quitte pas la zone de préparation. Je vais la laisser s'amuser un peu.

--Va le laver mais ne l’abîme pas !

Un sourire et elle file. Un peu de repos me fera du bien.
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Prometheus]

Messagepar Deserta Sulpicius le 07 Janvier 2013, 19:28

Des créances à recouvrer. Rien de compliqué. Ils ont tous payé même si j'ai du en aider un ou deux. Retour à l'échoppe pour déposer l'argent. Fait. J'entends le marchand. Et une autre voix. Une machine ! Écouter, analyser, agir. Le mettre dans une cage. Spurius n'est pas assez fort contre un androïde. Aucun humain d'ailleurs. Pas même moi. Silencieuse, je viens me dresser à ses côtés. Ne rien dire. Un sourire aux mots prononcés. Je veux bien jouer avec moi. Mais il risque de finir à la casse. Je contrôle mal mon pouvoir encore.

La machine parle de moi. Mon regard vire au noir. Je porte mes deux bracelets recouvrant mes avant-bras entièrement. Le tatouage n'est pas visible ainsi. Spurius l'a ordonné, j'obéis. Un mot de trop, j'avance. Stoppée par l'ordre, je me fixe. Le maître a une autre idée en tête. Ses doigts me fouillent, je ferme les yeux. Une fessée, je file me préparer. Dans le bureau, nue, j'attends de servir. Je fais comme Lucia m'a montré. Pas encore assez mais le marchand finit par se vider en moi. Un ordre et je retourne à la machine. Mon regard se pose sur le tatouage, furtif mais suffisant. Retenir et donner. Simple.

Le mâle me fixe. Je n'aime pas. Il veut quoi lui. Inconsciente de ma nudité et de mon propre tatouage maintenant visible. La marque des esclaves. Celles des machines normalement mais je l'ignore. Envie de le désactiver sur le champ. Je ne fais rien. Spurius serait fâché. Retour dans le bureau. Les chiffres sont prononcés sans hésitation. Seul mon regard reste fixe, en direction de cette salle. De la machine aussi. Permission donnée. Je peux jouer. Sourire aux lèvres, je m'incline pour remercier. Et recevoir ma toge.

--Je ne veux pas la mouiller...

Le marchand soupire mais ne dit rien. Retour dans la salle de préparation. Parfois, j'observe le maître prendre les femelles. J'étudie leurs réactions. Là non. Le mâle est toujours en cage. Le sortir pour le laver. Entraves obligatoires. Sauf si je le désactive. Non, autrement. La chaîne et le collier pour les récalcitrants. Se positionner derrière lui, la cage l'empêche de se mouvoir rapidement. Moi, je peux. Le collier passé par la jonction de la porte et autour du cou. Sourire ravi sur mon visage. Porte ouverte, reculer par habitude.

--Sort et enlève ta tenue.

Cinq minutes et il ira habillé dans le bac. Je lui montre le bassin destiné à le laver. Il peut l'atteindre même attaché. Je fixe la machine le regard froid. Il ne peut ignorer le courant électrique qui le parcourt de façon diffuse. Mon don est latent, prêt à frapper.

--Alors, douceur ou violence...

Qu'il essaie de jouer pour voir. Je vais aimer.
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Prometheus]

Messagepar Hamilcar Ignis le 08 Janvier 2013, 22:06

Soumission répugnante.
Les humains ont toujours tenu à m’imposer leurs laideurs les plus mesquines. Comme un lépreux saccagé se déshabille dans sa dernière chambre, indifférent des bêtes, des meubles : indifférent des choses. Tristes agrégats d’humeurs instables et de chairs en déliquescence. Nous corrodons. Ils pourrissent. Je sais qu’ils vivent vieux. Des siècles. Certainement plus que je n'en verrai jamais, sachant mes manies, sachant mon orgueil. Mais mêmes immortels, il y a dans cet étalage organique quelque chose qui me répugne.
Peut-être l’odeur, moi qui n’en ai pas.

Spurius baise sa souris, et je croupis dans une cage plus rouillée que moi. Le tableau est parfait. Je m’agite un peu, histoire de soulager ma jambe gauche. La douleur est une donnée relative, pour un androïde. Certains, trop primitifs, l’ignorent. Ce n’est pas mon cas. Je dispose, dans la foultitude de mods de réalisme intriqués dans ma trame de base, d’une section entière destinée à la douleur. Je peux différencier brûlures, pincements, coupures, et toutes ces choses qui donnent ce petit charme supplémentaire à la condition pseudo-humaine. Ma jambe me fait souffrir. Mais il s’agit d’un dommage interne, parfaitement virtuel. L’un de mes modules de combat est entré en conflit avec mes programmes de mobilité initiaux, avant de planter. Résultat, je boite, sans aucune blessure apparente.

Raison de plus pour ne pas trop tenter ma chance.
La fille ouvre ma cage. Je sors. Elle m’ordonne de me déshabiller. Je m’exécute. Après le Colisée, après le Lupanar, la nudité n’est plus vraiment un problème. N’a plus le même sens. Surtout pour eux. Les marchands, et leurs chiens. Le collier qu'elle a forcé sur mon cou est autrement plus révoltant. Occupé à me défaire de mes sandales, je la regarde. L’autre. La fille. Je regarde son tatouage, si semblable au mien. J’avoue ne pas avoir caché ma surprise, à l’instant, encore collé dans mon clapier.

« Tu es une mécanique ? »

Pourtant, il y avait quelque chose. Quelque chose dans ses manières, ses sourires étranges et ses regards fixes. Comme un appel à l’abime, et dans ses grands yeux le feu couvant de pulsions spécialement humaines.
Mais ce n’est qu’une androïde. Une esclave, peut-être mieux réussie que les autres.

Je me débarrasse de ma tunique, simple pièce de lin d’une assez bonne qualité, mais parfaitement massacrée par ma fuite dans les bas-fonds. Je fais jouer les articulations de mes épaules, jette un regard à ma cage. Je n’ai pas vraiment hâte d’y retourner. Elle met à mal mes joints fatigués. J’ôte mon subligaculum et, parfaitement nu, m’assois dans le bassin d’eau froide pour procéder à un nettoyage minutieux. Je ne veux pas gâcher mon unique chance de sortie. Un maitre qui me désire assez fort pour payer mon prix sera forcément plus manipulable qu’un Spurius, ou un maquereau. Alors autant être présentable. Même si mon visuel est basé sur un véritable humain, mon créateur n’a pas pu se résoudre à brider son égo d’apprenti dieu. Il a gommé les défauts de l’original, et a accouché d’un hybride. Pas parfait, mais charmant dans son imperfection. Singulier. Un visage un peu étrange. Intriguant. Les pommettes très marquées des barbares des légendes, l’œil noir latin, la lèvre un peu boudeuse, le tout, acéré, découpé, doux et dur, subtil mélange de genres et d’ethnies.
Un peu étrange.

« Tu devrais te laver aussi. Avant que ça sente.»

Je regarde les cuisses souillées. Je sens déjà, les fluides de l’organique. Moi qui n’ai pas d’odeur, j’y suis très sensible. Je la regarde à peine. Les androïdes porteurs de plots n’ont pas beaucoup de conversation. Pas beaucoup d’intérêt. Je suppose qu’elle est équipée, pour s’activer comme elle le fait, petite, rapide, et appliquée. J’ai pourtant bien compris la menace. Comme une sensation floue aux limites de mon corps, entre la gêne et la tension. J’ai un léger tic musculaire. Mon bras.

Je baisse la tête, et poursuis activement mes ablutions.
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

Messagepar Spurius Aebutius le 09 Janvier 2013, 21:06

Quelque chose ne va pas dans la salle de préparation. De mon bureau, je perçois l'activation, même ténu, du pouvoir de Deserta. Elle ne va tout de même pas recommencer ! Je secoue la tête. Il va vraiment falloir que je trouve le moyen de lui faire comprendre que c'est interdit. Sauf cas de force majeure bien entendu. Allons voir ce qui se passe cette fois pour mettre la demoiselle en rage. Se faire baiser ne semble pas vraiment la fatiguer. Pire qu'une machine.

J'observe la scène sans me montrer. Le mâle est enchaîné mais soit il est stupide, soit il est suicidaire ! Quoique... Si même une machine se méprend sur son compte, la souris peut vraiment passer partout. Excellente nouvelle pour mes affaires. Encore faut-il qu'elle n'affiche pas sa haine aussi visiblement. Elle ne va pas me l'atomiser celui-là ! Mais être prise pour une machine ne lui plaît pas du tout...

**N'y pense même pas ma jolie**

L'androïde obéit, docile. Ni lui, ni mon esclave, ne se sont rendus compte que je les observe. Deserta s'agite. Mon apparition l'arrête immédiatement mais je la sais non calmée. Le bruit résonne dans la pièce. Une gifle magistrale, voilà ce qu'elle vient de se prendre. La demoiselle ne bronche pas. De toute façon, pas besoin de justifier mon acte. Je la fous dehors avec pour consigne d'aller dans mon bureau. Tête basse, elle sort sans mot dire.

--Tu tiens à devenir une carcasse bonne à jeter ? Ce n'est pas une androïde, elle est humaine. Esclave oui mais de chair et de sang.

La machine semble tomber des nues concernant la nature de mon jouet. Un sourire malsain se dessine sur mon visage. Je pense avoir trouvé le moyen de régler le problème Deserta/androïde. Le mâle pourrait bien m'aider en cela. Il va falloir que je trouve comment le persuader de me filer un coup de main.

--Une fois que tu seras présentable, on s'occupera du nettoyage de ta mémoire...

Et oui, je me dois de vendre des androïdes au plot parfaitement en état de marche. Et ce n'est pas le cas de celui-ci.

--À moins que...

Et voilà, j'ai capté l'attention du mâle. Ce serait pas le premier de toute façon à repartir sans vérification. Les papiers sont toujours en règle par contre. Un consul me doit pas mal de services. Ça aide.

--La souris a encore beaucoup à apprendre... Tu pourrais m'aider en cela. Sans craindre la moindre attaque de sa part. En contrepartie, ta mémoire restera intacte. Aucun nettoyage et l'assurance que ton prochain propriétaire ne pensera même pas à le faire.

Je le laisse enregistrer, analyser, faire ce qu'il veut avec ce que je viens de dire en fait. Je m'en fous pas mal. Je veux juste rabaisser mon esclave pour qu'elle n'oublie pas qui est le maître.

--J'ai besoin qu'elle perdre cette satanée habitude de vouloir éradiquer la marchandise.

J'écarte une tenture, dévoilant une cage assez grande pour contenir au moins trois, voir même quatre, machines, aussi bien en hauteur qu'en largeur. Les barreaux sont tellement serrés que même une demoiselle comme Deserta ne peut se glisser entre. Une vulgaire paillasse au sol, sommaire. Je montre le tout au mâle.

--Elle et toi dans cette cage... et tu en disposes comme bon te semble. Par contre, je la veux en vie à l'issue. Tu as toute la nuit pour en profiter.

Je prends un risque énorme. Pas avec la machine mais avec elle. Mon idée ne va pas du tout lui plaire. Et c'est bien ce qui va me permettre de tester son degré d'obéissance.

--Ta décision que je vois si tu la laves avant ou pas...

J'attends. Un mot et cette petite pute va voir ce qu'il en coûte de me faire perdre de l'argent.
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

Messagepar Prometheus le 10 Janvier 2013, 23:01

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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

Messagepar Hamilcar Ignis le 10 Janvier 2013, 23:02

Pendant ce temps, dans la salle de préparation.

« Je vais le faire, maître. »
Réponse rapide. Expression polaire. Je cache mes émotions derrière mon facies de machine.

La souris. Elle est donc humaine. J’avoue ne pas vraiment savoir quoi tirer de mes analyses. Je ne suis pas habitué à ce genre de situation. Une organique, esclave d’un autre sac de chair ? Je ne dispose d’aucune donnée sur le sujet. Pas d’expérience. Rien que le grand vide qu’impose cette nouveauté hors-sujet. Je méprise sa nature humaine, mais j’ai pitié de sa condition d’esclave. C’est un paradoxe.

Spurius aime bien jouer. Avec moi. J’ai cru mourir quand il a reparlé de la réinitialisation, fantôme récurrent pesant sur mon existence clandestine. C’est pendu à ses lèvres que j’accueille sa proposition salvatrice. Spurius est fort. Il m’utilise. En me confiant ce semblant de pouvoir il me fait plus esclave que jamais.
Je le hais.

Nous sommes dans la cage, seuls, écrasés tous deux par ce silence pesant. Ce n’est pas une question de gêne. La gêne n’a pas sa place en Rome, surtout pas pour les esclaves. Si je reste muet, c’est sous le coup de cette profonde incertitude sur la conduite à tenir dans cette situation absurde.

Je ne suis même pas sûr que Spurius tienne sa promesse. Ne pas me réinitialiser. Même si je lui obéis, il ne me doit rien. Mon accord montre dans quel état de désespoir je me trouve. Je veux vivre. Je veux tellement vivre. Quitte à faire ce qu’on m’a fait. Quitte à posséder l’esclave.

Debout, je l’attire à moi. Et pourquoi pas ? Je me souviens de l’arène. Mille humains nous regardant mourir. Je m’étais demandé, pourquoi pas eux ? Pourquoi pas nous ? Les humains à crever dans le sable et le sang, les machines à se repaitre du spectacle. Pourquoi, moi, contraint, forcé cent fois, ne posséderais-je pas le faible, le contraint, le forcé ? L’humain, engeance honnie, à la portée de ma vengeance ? Une main au creux de ses reins, je la presse contre mon corps de machine gelée. Je touche son visage, presse la chair, les yeux plongés dans les siens, animés d’une fureur qui ne la touche pas vraiment.

Ou alors. Je pourrais céder à l’égo. A l’égoïsme. Faire mieux que Spurius, qui prend son esclave comme on monte une chienne. Par vanité, la faire jouir, dans un bref moment de satisfaction personnelle. Voir le pouvoir que nous autres, androïdes, possédons sur la chair ennemie. Elle ne bouge pas, toute vibrante d’une force immense, immensément contenue. Mes mains se font légères. Caressantes. Presque timides. J’effleure me creux de ses reins. La peau tendre de ses hanches. Touche gentiment ce beau visage, suit la courbe du nez du bout du doigt. Marié pendant quinze ans à une adepte de Vénus, vendu à un Lupanar, j’ai appris à donner. La notion de désir est complexe, chez l’androïde. Comme tout le reste. Ce que je sais, c’est que j’éprouverais une grande satisfaction à adoucir l’expression sombre de la souris, sous mes doigts, mes lèvres. Et y laisser quelque chose, un souvenir, celui d’un mieux, d’un autre, d’un androïde.

Je touche son tatouage. Suis aussitôt envahi d’un sentiment d’amertume brûlant. Esclaves. Forcés. Un flash. Le poids révoltant de mes clients, au lupanar. L’odeur. Les chaines. Je la repousse, dégouté de moi-même.

« Ecoute. Il y a une autre solution. »

J’utilise ma tunique, récupérée à la va vite, pour couvrir l’humaine.

« Est-ce que tu es capable de garder un secret ? »

« Je te propose un marché. Prétendons simplement que nous l’avons fait. Je ne suis pas un violeur. Je veux continuer à exister, mais je ne suis pas un violeur. »

« Tu as le choix. Tu obéis à Spurius, et nous copulons sur l’ordre de ton fou de maitre. Ou toi et moi, nous coopérons. Mais pour ça, il faudra que tu lui mentes. Tu en es capable ? Désobéir à Spurius ? Pour que l’androïde ne te touche pas ? Tu me comprends, la souris ? »
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Re: [E4] Renovatio [Spurius, Deserta, Prometheus]

Messagepar Deserta Sulpicius le 13 Janvier 2013, 14:26

Attendre en position. C'est ce que je fais. Le maître est furieux. L'onde oscille en moi, je dois la faire taire. Des pas. Je me fige. Immobile, simple statue de chair. J'écoute les mots, l'ordre. La punition tombe. Horrible. Bien plus que toutes celles connues. La machine, lui obéir. D'un geste, je me mets en mouvement. Pas un mot, pas une supplique. Je fais ce qui doit être.

Retour dans la salle de préparation. L'androïde dans la cage maintenant. J'entre. Le bruit de la porte que l'on verrouille. Aucune expression, aucune réaction de ma part. Juste l'attente, toujours et encore. Le marchand repart. Seule face à la machine. L'onde n'est plus. Je ne dois pas. Je ne peux pas. Contre lui. Ses mains prennent possession de moi. Indifférente à l'acte. Mes yeux sont vides. Obéir ne signifie pas participer. «Descend et fais tout ce que veux le mâle.» Rien de plus, rien de moins.

Il me fixe. Ne peut ignorer ma rage. Ses mains changent, plus douces, plus sensuelles. Héritage de mon éducation, je fais la différence maintenant. Hamilcar. Son nom. Celui de ses papiers. Pas un mot. Je ne sais ce qu'il veut. Je me laisse faire. Mon tatouage. Je frémis. Il sait pour moi ! L'évidence se révèle. Repoussée, couverte. Toujours aussi docile. Il parle, j'écoute. Un secret ? J'en suis un à moi toute seule. Il ne peut le savoir. Je hoche la tête.

L'onde revient. La machine propose, explique, justifie les choses. Encore ce mot ! Je verrouille mon pouvoir. Désobéir à Spurius ? Mais ça n'a pas de sens. Je secoue la tête. Parler pour dire les choses. Attendre pour ne pas interrompre la machine. Le silence. Obligation est faite de répondre. Parler, une torture. Inspiration profonde.

Je dois vous obéir. Le marchand l'a décidé. La chose au service de la machine. Votre esclave jusqu'à nouvel ordre.

Le vêtement glisse sur mon corps. Je bouge lentement. Tête baissée, à genoux, soumission affichée.

Deserta...

un simple souffle. Mon identité. Celle du tatouage. De nouveau celle d'avant. Celle créée par Lui. Réminiscence de mon passé, de Son éducation. Le corps bascule vers l'avant. Les pieds baisés, je me redresse. Infériorité marquée, rester à genoux. Aucune émotion apparente. Indifférente à ce qui sera.

Ordonnez, j'obéirai Maître. Je n'existe que pour cela.

Ma voix s’éteint, douloureuse. Les mains dans le dos. Ne plus bouger. Sauf si consigne est donnée. Docile, esclave, ce que je suis. Différente des machines et pourtant si semblable.
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