[E4] Bas les masques ! [Sapiens] (Terminé)

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[E4] Bas les masques ! [Sapiens] (Terminé)

Messagepar Aurora Veturius le 02 Janvier 2013, 17:29

Les choses changeaient à Rome. Les dieux se faisaient de plus en plus présents au sein de la cité depuis quelques temps. L'oracle de Cérès sentait qu'elle devrait bientôt se dévoiler et prendre parti au sein de la cité. La période d'observation était terminée. Une nouvelle ère allait débuter et sans nul doute les androïdes auraient un rôle significatif à jouer.

Le jour n'était pas encore achevé qu'Aurora savait que quelque chose avait eu lieu dans le lointain désert. De nouveaux dieux étaient parmi eux. Lesquels ? Elle l'ignorait encore mais savait que sa déesse n'était pas encore là. Pas encore. Elle viendrait aussi, dans quelques temps, quand elle estimerait les hommes dignes de sa présence. Mais le fait que des dieux avaient choisis de se montrer changeait beaucoup de choses. Elle devait en parler à quelqu'un. Personne ne savait qui elle était exactement. Il était encore un peu trop tôt pour se dévoiler à la face du peuple romain. Elle devait attendre le retour de l'expédition dans un premier temps et voir ce qui allait se passer à ce moment-là car nul doute que les complots qui se sont déroulés durant l'absence des militaires allaient devoir trouver une explication sous peu.

Une seule personne pouvait savoir aussi ce qui se passait. Un homme qui était plus âgé qu'elle et ce n'était pas simple. Un homme qui l'avait même vu naître. Depuis plus de quatre cents ans, elle n'avait eu aucun contact avec lui mais il était temps, à présent, de provoquer cette rencontre. Un homme se présenta bientôt devant la grande prêtresse de Cérès.


"Portes ceci à Atris Speculum. Fais vite."

L'homme s'inclina avant de quitter la salle principale du temple. Dans le billet qu'il portait au scribe, Aurora demandait audience auprès de lui. Elle lui donnait rendez-vous à la nuit tombée sur le pont de Vénus, endroit symbolique qui permettait une vue imprenable sur la cité. La jeune femme espérait bien que l'homme se présenterait à sa demande. Elle se doutait qu'il ne devait pas être totalement dupe de la supercherie et qu'il devait se douter de quelque chose la concernant.

A l'heure dite, la tête recouverte de sa palla, elle se rendit seule, sur le pont. La cité se dessinait sous le soleil couchant. Ceux qui se trouvaient sur le pont durant la journée, pliaient bagages et rentraient en leurs pénates. Bientôt, Aurora demeura seule sur le pont, attendant la venue d'Atris ou plutôt de Sapiens.
Dernière édition par Aurora Veturius le 19 Février 2013, 18:52, édité 1 fois.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 04 Janvier 2013, 01:51

Tout allait vite, beaucoup trop vite et cela en si peu de temps. D'abord cette étrange secousse qui avait ébranlé toute la cité de Rome et maintenant la renaissance de deux nouvelles divinités dans le désert. Cela ne saurait rien présager de bon pour l'avenir de la cité et cela Sapiens le savait parfaitement. En pleine bataille, la déesse du foyer Vesta étaient revenue à la vie suivi de très près par Neptune dieu des océans et des chevaux,monté sur un destrier aqueux. Tout deux ne tarderaient pas à remonter sur l'Olympe et trôner parmi les autres divinité. Les adorateurs de leur culte donneraient assurément d'incroyable festivité pour saluer leur retour. Mais combien d'entre eux se poserait, comme Sapiens, la question de savoir: Pourquoi être revenu maintenant ?

Cela n'avait pas de sens, depuis des siècles d'existence jamais Sapiens n'avait été témoin d'un pareil tournant dans l'histoire de ce monde. Aussi était il le premier surpris. Non pas que de voir de nouveaux dieux renaître le dérangeais. Mais plutôt de savoir ce que cela pouvait signifier pour l'avenir de Rome. Un tournant de l'histoire était il en train de se dérouler devant ses yeux ? Il ne tarderait pas à le savoir.

Néanmoins un autre point attirait d'avantage l'attention de l'ancien. Cette secousse qui s'était propagé dans la cité. Beaucoup parlant de la colère du grand Jupiter. Mais à l'écoute de pareil divagation de la part des citoyens, Sapiens, sous les traits d'Atris, ne pouvait s'empêcher de rouler des yeux face à temps de bêtises. Il fallait pourtant qu'il leur pardonne leur ignorance puisqu'il n'avait pas encore vécu aussi longtemps que lui. Cependant il est des choses à savoir un minimum. Comme par exemple que Jupiter exprime habituellement son mécontentement par l'emplois de la foudre. Le tonnerre et les éclairs sont ses instruments de prédilection alors pourquoi user d'un tel procédé. En plus, en plus de 400 ans de vie sur cette terre, jamais Sapiens n'avait été confronté à un tel phénomène, même pas de la part du dieu des dieux. Alors cela ne collait pas. Il y avait autre chose.

Et cet autre chose devait probablement de trouver en la personne de cette créature trouvée dans le désert par le groupe expéditionnaire. Ou plutôt en son moyen de transport qui s'était écrasé dans le sable. Se pourrait il qu'il soit responsable de cette secousse "sismique"? L'impact aurait il pu être aussi violent? Le hasard n'existant pas dans la façon de penser de Sapiens il se devait de tirer cela au clair.

Aussi avait il décidé de demander une audience auprès de la prêtresse de Jupiter, Melusine. Peut être serait elle en mesure de lui apporter des réponses sur les raisons de cette secousse et si d'aventure Jupiter aurait pu en être la cause.

Pourtant cette rencontre allait devoir attendre quelques heures supplémentaire...


***

Sur le pont de Vénus, les promeneurs se faisaient de moins en moins nombreux au fur et à mesure que la fraîcheur de la nuit commençaient à descendre sur la ville. Les un après les autres ils pliaient bagages, s'en retournant chez eux. Dans le ciel, Phoebus, monté sur son char doré s'enfonçait dans la ligne d'horizon tandis qu'à l'opposé, Séléné, s'élevait dans le ciel avec grâce, les épaules couvertes par son immense robe de nuit. Les premières étoiles décoraient de leurs lumière sa tenue lorsqu'enfin les dernier promeneurs eut quitté les lieux.

Le dernier ? Pas exactement. Car dans les éclairages artificiels se dessinait les lignes rondes d'une silhouette féminine qui n'avait pas bougé. Comme observant en silence le spectacle que lui offrait la vue sur le pont de la déesse de l'amour. Attendait elle justement quelqu'un? Un ami? Un mari? Un amant? Arrêtez de faire travailler votre imagination vous risquez de vous grillez le cerveau. En plus, si vous saviez qui cette jeune personne était réellement il faudrait alors vous complaire en excuse pour avoir osez penser ce genre de choses à son sujet.

Car cette jeune créature n'était autre que l'oracle de Cérès, Aurora la troisième. La déesse avait un petit groupe d'adorateur est Aurora était la représentante terrestre de la déesse de la fertilité. Mais pourquoi la troisième? Tout simplement car depuis la reconstruction et l'arrivée des temples dans la cité, Aurora était la troisième oracle. La particularité de ces prêtresses étant d'être baptisé Aurora. Une espèce de tradition pour certain et pourtant qui dissimulait un incroyable subterfuge connu seulement des dieux... mais aussi de Sapiens. Pourtant ce dernier n'en avait jamais rien dit...


- Bonsoir Aurora, oracle de la déesse Cérès. Une très belle nuit n'est ce pas ?

Sa voit était sortie de nulle part, telle une ombre il se dressait derrière la jeune femme en souriant. Nul pas n'avait été audible, annonçant son arrivée et paradoxalement encore moins la canne qu'il tenait dans sa main droite. Si l'on avait pu ne pas entendre ses pas le bruit de la canne martelant le sol aurait dû annoncer sa présence et pourtant il n'en était rien.

Atris se dressait désormais derrière Aurora. Un sourire cabotin avec un rien d'insolence dans le regard. C'était un esprit libre, farceur qui aimait s'amuser. Pourtant malgré son audace il savait qu'il était en face d'une personne de marque aussi s'inclina t il respectueusement enfin de marquer son respect envers sa future interlocutrice.


- Mon maître vous envois ses salutations les plus respectueuses.

A cette époque, Sapiens était devenu une espèce de légende. Un fantôme du temps jadis que tout le monde connaissait mais que personnes n'avaient vu depuis des siècles. On le crois mort surtout depuis qu'Atris est apparu en ville. Connu pour être son élève le doute plane désormais sur le décès de "l'enfant du peuple" et avec lui celui de son apparence actuelle. Jamais personne n'avait vu son visage, ce dernier constamment dissimulé derrière un masque.

- Mais il vous m'est quand même en garde. La prochaine fois dite à votre coursier d'être prudent lorsqu'il rentre dans le domaine de mon maître. Le pauvre homme a faillit perdre la vie.

***

Un peu plus tôt dans la journée. Alors que Sapiens avait prévu de se rendre au temple de Jupiter, ce dernier dû remettre à plus tard son projet. Un homme muni d' un message portant la signature de l'oracle de Cérès l'invitait à le rejoindre au pont de Vénus.
Enfin avant de pouvoir lire le parchemin, Sapiens dû libérer le coursier du piège dans lequel il était tombé. Car nul ne pouvait traverser l'allée menant chez lui sans déclencher un talisman invisible. Ecrit à même la sol ces derniers se déclenchent au moindre contact. La seule possibilité pour les éviter, avoir avec soit un talisman protecteur que Sapiens envois comme passe droit protégeant son porteur contre les intrusions et les nuisibles.
A la vue de la signature, Sapiens fût intrigué. Aurore et lui n'avait jamais eu de véritable contact. Mis à part peut être lors de cérémonies. Enfin jusqu'à ce que ce dernier de déserte la société. Ils étaient tout deux dans les plus vieux représentants de la race humaine des époques de jadis. Nulle doute que l'oracle devait elle aussi se poser certaines questions vis à vis des changements qui étaient en train d'arriver à la cité de Rome.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 08 Janvier 2013, 12:18

La voix derrière elle ne la surprit pas. Elle n'avait pas entendu Sapiens arriver mais savait justement qu'il arriverait plus silencieux qu'un chat. A savoir qu'un évènement va se produire, on finit par ne pas s'en étonner quand cela se produit. Aurora était bien difficile à surprendre et à tous les niveaux. Elle se retourna un sourire amusé aux lèvres.

"Oui une bien belle nuit. Séléné semble vouloir nous éclairer et nimber la cité de sa douce lueur."

A son salut, elle inclina la tête en retour. Même s'il flouait tout le monde, Aurora savait exactement à qui elle avait à faire et elle lui devait autant le respect que lui envers elle. Règle de réciprocité et de bien séance.

"Votre maître ? Oui, bien sûr. La prochaine fois, je mettrais en garde mon messager. J'avais oublié que votre maître protégeait de manière drastique sa demeure. On pourrait se demander dans quel but. aurait-il quelque chose à cacher ?"

Elle aussi avait un sourire amusé et joueur. Elle revint s'appuyer contre la rambarde du pont, observant derechef la cité qui était la sienne depuis plus de 400 ans et qui allait connaître des changements majeurs.

"Notre cité a beaucoup grandit au cours des derniers siècles. Si elle a peu évolué, la population qui y vit à, elle, beaucoup changé. Pas forcément dans le bon sens pour beaucoup d'entre eux. Qu'en pense donc votre maître lui qui observe le monde depuis si longtemps ? L'Histoire est désormais en marche. Des changements vont avoir lieu. Quel est son avis ?

Elle tourna son visage, un brin mutin, vers le dénommé Atris, qu'elle savait parfaitement être Sapiens. Tout comme lui savait que la prêtresse n'avait pas changé depuis qu'elle était revenue de l'Olympe à ses vingt ans.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 11 Janvier 2013, 01:49

Pas de tressaillement, pas de surprise ni de petit cris qui se serait échappé entre les lèvres rosées de l'oracle de Cérès. Il n'y avait pas à dire, cette femme savait garder son self-control mais dans son fort intérieur Atris aurait quand même espéré une petite réaction. Même infime il s'en serait contenté. Cependant si cette entrée aurait surpris bon nombres de simples romains, il ne devait certainement pas oublié qui se dressait devant lui. Une femme capable de tromper la mort, maîtrisant les réincarnations et possédant plusieurs vies intérieures. Alors pour arriver à lui faire peur ou autres choses, il fallait s'y prendre avec énormément d'avance. Et encore.

Enfin, toujours est il qu'Aurora parlait avec douceur. On pouvait sentir la nostalgie et la sérénité dans les propos qu'elle tenait. A n'en pas douter, elle devait aimer ce lieu surplombant la ville. Offrant un panorama de toute beauté pour celui capable d'en apprécier la simplicité. N'y avait il donc que les anciens qui soient en mesure de se rendre compte de cela? Peut être.... Les mots furent comme une invitation à venir à son côté ce qu'Atris fît. Là, debout devant la cité, les lueurs dans les maisons prouvaient la vie qui vibrait dans la cité. Certaines s'éteignaient, d'autres s'allumaient. Devant ce fourmillement le jeune homme ne pu réfréner un sourire plein de tendresse envers cette Rome qui malgré sa rancune envers ses citoyens portait dans son coeur.

La remarque sur les protections protégeant le domaine dans lequel il vivait fît tourner le visage du scribe dans la direction de son interlocutrice. Le sourire qu'elle lui présenta était aussi joueur que lui. Chacun connaissant le secret de l'autre, mais chacun respectant cette décision de ne pas de dévoiler tout de suite. La nuit commençait à peine alors pourquoi jouer carte sur table si rapidement.


- Ce n'est pas temps qu'il ait quelque chose à cacher , mais plutôt qu'il n'aime pas les curieux. D'ailleurs un vieil adage ne dit il pas que la curiosité est un vilain défaut? Nous avons tous un jardin secret. Un petit coin personnel que l'on aime à garder pour soit. Je ne doute pas que vous aussi vous devez en avoir un, n'est ce pas?

Sa dernière question avait une connotation pleine de malice. Bien sur que l'oracle avait son propre jardin secret. Et cette dernière n'avait pas tords, même si à la base ces protections avaient mises en place pour éloigner les curieux et autres trouble-fêtes, elles avaient également un rôle de gardiennes. Mais je suis désolé, je ne peux en dire plus.

- Enfin, il y aura toujours des gens pour se poser des questions, lancer des rumeurs et n'importe quelles autres calomnies. Mon maître n'en a cure...

Le froid de la nuit commençait à mordre la surface de la peau d'Atris. Mais cela ne le dérangeait pas. Au contraire il trouvait ça plaisant et agréable. C'était revigorant. La jeune femme s'était appuyée sur la rambarde et suivant son exemple Atris en fît de même. Elle lui parla alors de Rome, ce qu'elle était. De ses habitants qui avaient perdu de leur grandeur d'un passé bien révolu à présent. Les romains à la tête de ce monde étaient pour la plupart corrompu, égoïste et avare.

- Mon maître est préoccupé par tout ce qui se trame dans Rome. Des choses que l'on peut voir mais également celles qui se passent sous nos pieds. L'avenir de ce monde est incertain. Maintenant plus que jamais. L'expédition reviendra de son enfer. Les pertes seront certaines. Il faudra enterrer les morts, célébrer les deuils. Mais derrière tout ça, Rome va connaître un changement considérable dans ses remparts. A commencer par les évènements qui sont apparus dans le désert.

C'est d'un ton calme qu'Atris lui avait parlé. Son regard perdu sur la ligne d'horizon, il venait de lâcher cette fatalité que nul ne pouvait empêcher. Deux nouvelles divinités allaient reprendre leur place sur l'Olympe. Deux nouveaux temples seraient mis à l'honneur dans peu de temps et les adorateurs se bousculeront pour faire entendre leur voix. Il y avait a craindre des révoltes dans toute la ville. Voir pire... Mais le rôle de Sapiens n'était pas de participer, mais d'observer, de voir et d'écrire. Encore et toujours écrire les évènements de ce monde. Les relater sur des parchemins noirci par son encre, sa plume.

- Vous avez raison oracle de Cérès. L'Histoire est en marche. Et ma plume est prête à graver sur le papier comme jamais auparavant les déboires, les changements et les tournants que vont prendre la cité de Rome. J'ai déjà commencer a écrire depuis cette secousse qui a ébranlée Rome il y a quelques lune de cela. Mon maître m'a ordonné de me rendre au temple de Jupiter le plus tôt possible pour que je m'entretienne avec la prêtresse Mélusine. Son aide nous sera précieuse pour savoir si cet évènement était d'essence divine.

Le "rendez-vous" avait été prit pour demain et une chose était sure, Atris obtiendrait des réponses de la part de la prêtresse de Jupiter, que celui lui plaise ou non. La tâche ne serait pas forcément aisée. Qu'à cela ne tienne, il saurait se faire entendre et forcer un peu la main à celle qui priait avec une ferveur rare le roi de dieux. Doucement, le jeune homme ferma les yeux et inspira profondément. Il voulait profiter du moment présent, en apprécier la subtilité. Il faisait de plus en plus froid mais cela ne le dérangeais toujours pas. Ce moment se silence était tout particulièrement divin, si vous me passez le choix de ce mot. Mais comment pourrait on qualifier un pareil moment de béatitude. Mais comme toute chose cela devait prendre fin. Et rapidement l'obscurité de ses paupières firent place aux lumières de Rome. Son regard se porta alors sur l'oracle de Cérès. Le sourie de son visage c'était éteint, mais l'espièglerie se laissait encore dans ses yeux.

-Mais vous Aurora, quel est votre avis? En tant qu'oracle, l'avenir de ce monde, de Rome ne vous a t il donc pas été révélé ?

En tant qu'oracle, Aurora devait en théorie avoir des prédispositions à rentrer en contact avec les dieux, voir des évènements en venir ou des évènements passés. Son don lui même maîtriser d'une certaine façon devait lui offrir la possibilité de voir l'avenir. Peut être alors que la jeune femme serait en mesure de voir au delà du temps...
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 12 Janvier 2013, 18:24

La réponse d'Atris alias Sapiens amusa la demoiselle. Le jeu se poursuivait. Les deux multi centenaires ne souhaitaient pas encore se dévoiler aux yeux de l'autre alors qu'aucun de deux n'étaient dupes de la réalité des faits. Mais l'oracle allait continuer leur jeu tacite. Pourquoi se priver d'un tel petit plaisir ? Au cours de la soirée, ils auraient bien l'occasion de briser le charme.

Accoudée à la rambarde, la ville s'offrait à son regard. Elle pesait les mots de l'historien et scribe de la cité. Lui aussi cultivait la neutralité depuis le début de son existence. Visiblement, il comptait la conserver. Une chose dont l'oracle n'était pas certaine pour elle-même.


"Oui le corps expéditionnaire sera bientôt de retour au sein des remparts. Les morts seront vus comme des héros qui auront sacrifiés leurs vies pour le bien de Rome. Ils seront dignement honorés mais cela ne calmera pas la douleur des familles qui auront perdu un mari, un frère, une femme, une sœur, un enfant, un parent. Leur peine sera sacrifié sur l'autel de la grandeur de Rome. Les citoyens ont oubliés ce qu'était le prix d'une vie humaine. Si ils le savaient, ils ne sacrifieraient pas leurs semblables au sein de jeux de mort dans les arènes du Colisée au titre d'une distraction éphémère.

L'oracle n'avait jamais apprécié ses pseudo-distractions. Elle ne comprenait pas comment ses semblables pouvaient aimer de tels spectacles de mort et de sang. Cela leur donnait-il l'impression d'être deux fois plus vivant ou était-ce une simple distraction pour tromper leur ennui ? Aucune des deux raisons n'étaient satisfaisantes et acceptables pour la prêtresse. Les Romains étaient devenus trop paresseux, copiant l'attitude de ceux qui les dirigeaient. Peut-être que cela allait bientôt changer au retour de l'expédition partie dans le désert.

"Écrire l'Histoire est une chose. Une chose importante pour les générations futures mais ne croyez-vous pas que vous devrez participer à cette nouvelle page qui va s'écrire ? Ne le faites-vous pas en allant chercher conseille auprès de la prêtresse Mélusine ? - Aurora se tut quelques secondes - Méfiez-vous d'elle. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une impression négative d'elle. Ce n'est qu'un impression bien sûr mais prenez ces propos avec réserve. Elle peut certainement vous fournir une bonne explication sur ce qui a secoué la terre il y a peu. Pour ma part, je n'y vois pas une manifestation divine. Je ne pense pas Jupiter en soit responsable comme beaucoup le dise. Le seul qui ébranlerait les sols serait Neptune mais il n'est apparu qu'après le tremblement de terre. Donc il ne peut en être responsable. - Elle tourna son visage vers l'homme - Vous savez sans doute que de nouveaux dieux sont venus gonfler leur rang. Neptune le dieu des océans, maître des cheveux et ébranleur de la terre et Vesta, déesse du foyer. D'autres suivront."

Au départ, Aurora ne savait pas quels étaient les dieux revenus à la vie mais désormais cela lui paraissait une évidence. Un cadeau de sa déesse sans nul doute possible. Les noms lui étaient apparus clairement dans son esprit. Le préfet de la cité serait mis alors à l'honneur et serait parmi les survivants de l'expédition. Neptune ne laisserait pas son adepte périr dans les sables. Ils n'en possédaient pas assez pour se priver d'un atout tel que celui qu'était Caïus.

"Non je n'ai pas la capacité de voir l'avenir. C'est un pouvoir bien trop dangereux pour être détenu par un humain. Je peux juste faire quelques hypothèses."

Elle possédait une certaine modestie. Ce n'était pas tout à fait exact. Elle ne pouvait voir clairement l'avenir mais pouvait ressentir des choses qui lui dictaient des faits qui risquaient de se produire. L'avenir était toujours en mouvement. Le simple battement d'une aile de papillon pouvait tout changer.

"L'expédition va revenir. Le prélat risque de tomber mais il ne sera pas détruit pas ses ennemis. Il tombera sous les coups des siens. Chaque tyran sème les graines de sa propre destruction. Même si le coup viendra d'ailleurs, c'est sous l'impulsion de ceux qu'il a formé qu'il perdra son pouvoir. Peut-être même la vie. Mais qui prendra sa suite, je ne saurais le dire. On sait toujours ce que l'on perd, pas ce que l'on gagne.

Le visage de l'oracle était devenu grave tout comme sa voix. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Sapiens. Il ne dévoilerait pas ce que l'oracle avait pu prédire. D'ailleurs ce n'était que cela des prédictions. Il n'y avait nul certitudes. Tout pouvait encore basculer en bien ou en mal. Dans une Histoire en mouvement depuis peu, plus rien n'était certain.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 16 Janvier 2013, 00:24

Tranquillement, Atris observait la jeune femme à ses côtés. Ecoutant les paroles qu'elle lui adressait. Partageant avec lui ses inquiétudes et ses impressions sur tout ce qui allait se passer pour Rome. Le retour de l'expédition, les morts à enterré, les changements que le retour de Neptune et Vesta allait créer au sein de la cité. Beaucoup d'informations capitales qu'ils échangeaient comme s'il ne s'agissait que d'une vulgaire discussion de comptoir.
Etait ce leur grand âge respectif et les expériences qu'ils avaient vécu de leur côté qui leur avaient appris à se détaché aussi facilement d'un sujet qui en aurait terrorisé plus qu'un Romain? Probablement, allez savoir. Atris savait qu'Aurora connaissait son secret tout comme lui connaissait le sien. Cependant l'oracle de Cérès avait un avantage quant à l'interprétation de son rôle. Elle se faisait toujours passer pour une nouvelle prêtresse. Sapiens s'était créé un alter ego de toute pièce avec s'être reclu volontairement de Rome. Jongler avec deux personnalités distincts n'était pas toujours de tout repos. Cependant il l'avait décidé et il devait s'y tenir. Sortir avec son masque comme à l'époque était trop voyant et les gens auraient pris peur. Alors que sous les traits enjoué et cabotin d'Atris, ils baissaient leurs gardes et se dévoilaient plus facilement. Les pauvres, s'ils savaient.


Mais une partie des propos tenus par la jeune femme avait principalement marqué le scribe. Participer à l'Histoire... C'était en somme plus facile à dire qu'à faire et Atris ne pu contenir un soupir, serrant un peu plus fort la rambarde sous ses doigts.

- Vous savez oracle de Cérès. Ecrire l'Histoire au nom des dieux est un véritable honneur. Cependant il faut être capable d'offrir quelque chose en compensation. Tout est une question d'équilibre. Lorsque je suis rentré au service de maître Sapiens,j'ai fais le serment en jurant sur le Styx de ne pas y participer. Car se serait rentrer en contradiction avec ma fonction. Participer à l'histoire serait également m'offrir la possibilité de la tourner à mon avantage. Faire en sorte que les évènements me soient profitables. En décidant d'être le scribe des dieux, je me suis "condamné" si l'on puis dire à une neutralité éternelle. Neutralité que j'ai accepté avec joie et en connaissance de cause

Mais elle n'avait pas tord, avec les évènements qui se préparait, Sapiens serait peut être forcé de briser son serment d'observateur afin d'agir pour Rome. Ne l'avait il pas déjà fait lorsqu'il s'était rendu chez Camilla avant son départ pour lui offrir son talisman protecteur? Et sans lui l'issu de l'expédition aurait elle été différente? Il ne pourrait le savoir car de par son geste Sapiens avait emmener les membres de l'expédition vers un autre destin. Au certes, il n'était pas responsable de la renaissance de Neptune et Vesta, se serait lui donner trop d'importance. Mais qu'allait il se passé pour les soldats qui auraient du mourir au combat mais qui auraient survécu grâce au talisman ? Les Parque ne seraient pas contentent et il le savait.

En outre, comme il venait de lui expliquer. La tentation d'orienter l'Histoire et ses évènements pour son profits personnels pourraient être tentant auprès d'une personne à l'esprit faible et cupide. Sapiens n'était pas comme ça, bien que Rome se soit montrée ingrate à plusieurs reprise envers lui. Il s'était alors contenté de lui tourner le dos. Encore maintenant il ne s'y intéressait par partiellement. Et maintenant c'est plus pour voir la tournure des évènements qui vont se produire dans la cité que pour Rome elle même que Sapiens était sortie de sa solitude. Ca et pour quelques affaires à régler...

- Cependant, sans vouloir être impertinent envers vous oracle, la raison pour laquelle mon maître m'envois chez la prêtresse Mélusine ne concerne en rien l'Histoire, mais plutôt sa réflexion quant à l'origine de cette secousse. Vous mieux que quiconque dans cette cité devait savoir que dans le coeur du seigneur Sapiens, Rome a perdu toute son affection et son respect, qu'il s'est détourné d'elle et que désormais il ne vit que pour les dieux. Il ne sert plus Rome mais uniquement les dieux.

Oui Sapiens écrivait pour les futures générations, mais pour celle de maintenant il n'avait que peu d'intérêt. Trop décevante, trop décadente. La mise en garde qu'Aurora lui adressa en l'encontre de Melusine surpris quelque peu le scribe, qui pourtant ne laissa rien transparaître. La prêtresse de Jupiter était donc quelque dont il fallait se méfier ? Intéressant... La rencontre de demain n'en serait que plus passionnante.

Et enfin le sujet de leur rencontre fût mis sur le tapis. Le retour des divinités. Elle aussi était donc au courant et à l'écoute de ses paroles, Sapiens se mit à sourire. Un sourire tranquille sans la moindre malice. Pour confirmer les dire de l'oracle, il se contenta de hocher la tête. Il l'avait vu cette renaissance comme si il y était en personne. Mais son sourire s'effaça lorsque la jeune femme lui exprima le future qui pourrait arriver au prélat. Il tomberait, très bien. Cependant pas de la main de ses ennemis. Cette nouvelle ne plaisait pas à celui qui pensait dans sa tête qu'une fois de plus il se pourrait intervenir dans l'histoire de Rome pour corriger cette petite erreur. N'oubliez pas, j'ai dit plus haut que Sapiens était sorti de son isolement pour d'autres raisons...


- Voilà un avenir que semble fort intéressant. Certes chaotique mais qui pourrait promettre bon nombre de surprise. D'ailleurs en parlant de surprise j'aimerais vous exposer un avis que mon maître et moi nous partagions. Tout comme vous nous pensons que la secousse n'a rien de divin, en plus de 400 ans d'existence maître Sapiens n'avait jamais vu Jupiter ébranler le sol à la place du dieux des océans. Et ce dernier venant à peine de renaître ne peut être responsable de ce phénomène. Or, dans le désert, au moment ou cette vague s'est répandue dans Rome, un objet étrange s'est écrasé dans le désert. Un objet volant conduit par une créature ressemblant à une femme. Le hasard n'existe pas. Etant un être imparfait je ne peux mettre de côté la possibilité qu'un dieu mécontent ai pu s'exprimer car il serait prétentieux de ma part d'être catégorique. Voilà pourquoi je me rend chez Melusine dès demain. Car si comme vous et moi le pensons, Jupiter n'est pas la cause de cet évènement, alors il est fort à parier que cette femme étrange puisse en être la cause.

Une nouvelle page de la cité allait commencer. Atris, plume en main et le regard penché sur elle était prêt à en écrire chaque moments. Mais pour pouvoir écrire il fallait écarter les sources inutiles. La spéculation n'ayant pas sa place dans l'histoire.

- Mais est vous, oracle de Cérès? Prendrez vous part à cette Histoire qui se prépare?

Cette fois ci, le sourire qu'il lui adressa avait quelque chose d'espiègle comme si, l'homme désirait adoucir les propos qu'il avait précédemment tenu devant Aurora. Un moyen d'alléger la situation dont il avait le secret.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 24 Janvier 2013, 12:42

La fonction de Sapiens et celle d'Aurora différait. Là où la jeune femme servait une déesse, Sapiens devait se plier à tous les dieux. Hors ces derniers étaient parfois difficiles à satisfaire et à comprendre. D'ailleurs qui pouvait se prévaloir de connaître les dieux ? Même elle qui était une oracle, bien plus qu'une simple prêtresse, elle ne connaissait pas les désirs et desseins profonds de sa déesse à laquelle pourtant, elle était totalement dévouée et qu'elle servait depuis plus de quatre cents ans.

D'ailleurs, Sapiens, ou Atris, connaissait des éléments dont l'oracle n'avait pas eu de visions. Si elle avait bien ressenti le choc, le tremblement de terre, elle ne connaissait pas la chute de l'objet même si elle avait bien noter qu'un objet avait traversé les cieux. Elle ne savait pas non plus qu'une femme, ou ce qui pouvait y être assimilé, en était sorti. Cette rencontre allait au-delà de ses espérances.


"Oui les dieux sont vraiment imprévisibles. Même si rien n'empêche qu'un dieu soit responsable du choc qui a ébranlé nos terres, j'ai tendance à considérer que l'explication la plus simple est souvent la meilleur."

Bien que grande prêtresse, Aurora était du genre pragmatique. La théorie du rasoir d’Ockham s'appliquait pleinement dans ce contexte.

"Ainsi donc un appareil est tombée sur terre avec un passager, ou une passagère visiblement. Il est fort probable que ce soit cela qui est provoqué le choc. Maintenant c'est peut-être une volonté des dieux que cet objet tombe des cieux alors que les troupes passaient par là. Les dieux sont si... imprévisibles et les coïncidences sont trop nombreuses pour n'être que cela, des coïncidences. De manière indirecte, les dieux sont là-dessous. Je me demande quelle est cette personne ? J'avoue être curieuse de la voir dans notre cité."

La jeune femme se réjouissait de ce nouveau fait qui relançait les dés de l'avenir de Rome. Son grand âge lui donnait un certain recul sur toute chose. Elle observait les faits depuis si longtemps que ce qui pouvait apparaître comme grave aux yeux des autres, lui paraissait simplement intéressant. Le futur promettait d'être passionnant. La question de la neutralité, la sienne comme celle de son homologue, serait mise à mal. Elle savait déjà dans quel combat elle s'engagerait si le choix lui était offert mais pour le moment, elle restait l'observatrice qu'elle avait toujours été.

"Sauriez-vous d'autres choses aussi intéressantes et énigmatiques Atris, disciple de Sapiens ?"

Un sourire mutin se dessinait sur son visage. La soirée était on ne peut plus intéressante.
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 06 Février 2013, 00:45

Les étoiles brillaient d'un éclats plus fort en cette nuit. Leurs scintillement rivalisant avec les plus beaux joyaux du monde. Mais la plus belle des pierre ornant la voie lactée était la paisible lune. Là, accrochée sur la robe du firmament elle apportait le repos du guerrier, du citoyen ayant durement travaillé pendant la journée auquel on offrait un sommeil réparateur. Mais autre cet aspect protecteur, l'astre lunaire était aussi la gardienne des secrets, comme celui de cette nuit, sur le pont de Vénus. Deux personnes discutaient de l'avenir de la cité. Par quatre fois déjà ils avaient été centenaires et avaient pu observer les tournants de Rome. Ses réussites comme ses échecs, ces derniers bien trop nombreux depuis plusieurs siècles déjà. Mais tout deux n'avaient rien fait, chacun ayant ses raisons pour avoir agit ainsi. Mais désormais le temps de la neutralité n'était plus de mise, il fallait choisir un camp. Rome prenait un tournant plus décisif que tous les autres, un évènement que l'on avait pas vu depuis le retour de la fertilité chez les femmes de la cité.

Tous deux se connaissaient, tous deux connaissaient le secret de l'autre pourtant précieusement caché à la face de Rome et depuis le début de cette conversation, ils n'avaient cessé de ce lancer des piques sur le sujets. Ponctuant l'un après l'autre leurs phrases révélatrices par un sourire espiègle. Et oui, même passé des siècles on pouvait toujours être un peu jeune dans sa tête. Ca vous en bouche un coin !


Dans un silence religieux, Atris écoutait les propos tenus par son interlocutrice. Ses phrases étaient correctes et pleines de bon sens. La logique guidait ses mots qui flottait avec légèreté autour du jeune homme. Il aurait pu en saisir quelques un du bout des doigts s'il l'avait voulu mais s'en abstenu.

- Vous savez, les coïncidences sont comme les hasards, ils n'existent pas. Tout c'est qu'une question de timing. Un enchevêtrement de situations, d'actions menant aux évènements qui ont lieu en ce moment même. Mon maître pense que tout n'est que fatalité dans ce monde, que ce qui doit arrivé ne peut être changé car c'est de l'ordre du destin. On peut essayer de le changer, mais au final il finit par nous rattraper. Et je dois dire que je partage ce point de vue.

Souriant, toujours autant amusé par cet échange verbal avec l'oracle de Cérès, aucun des deux ne voulaient briser cet anonymat qui les liait, du moins pas tout de suite. C'était trop encore trop tôt.

- Son arrivée est pour bientôt oracle de Cérès, vous aurez alors tout loisir de la voir. Car je ne doute pas qu'en 400 ans d'existence vous connaissiez les têtes des membres de l'expédition. Et mis à part la sénatrice Camila et sa soeur, aucune autres femmes n'a participé à cette expédition.

Oui, de façon indirecte, Atris avait brisé leur petit jeu, un petit détail qui n'échapperait en aucune façon à Aurora. Mais désormais il était temps pour lui de lever le voile. Avec l'oracle il ne serait plus Atris pour le reste de cette nuit, mais bien le patriarche de Rome, le scribe des dieux, Sapiens. Son sourire en départ espiègle et juvénile avait pris une forme plus tendre et protectrice. Son regard vif et pétillant laissa passer le flot du temps et la sagesse qui en découlait. Serrant un peu plus fermement sa canne sous ses mains il prit une profonde respiration. Non pas que la vieillesse était un fardeau ou qu'il eut besoin de sa canne pour alléger son poids, mais cet objet possédait une valeur sentimentale pour ce dernier.

Là, entre les lumières artificiels, Sapiens était sorti de l'ombre. Il émanait de lui un magnétisme et un charisme tout particulier. Il imposait le respect, l'admiration mais également la crainte. Tel était le véritable visage de cet homme centenaire.
Ses yeux perdu dans la ligne d'horizon, il prit son temps avant de répondre à son interlocutrice.


- Aurora! Toi et moi allons participer à un tournant de la vie de Rome. Tu connais mon détachement pour cette cité, elle ne représente plus rien pour moi et a perdu toute sa valeur. Sur ce point je n'ai pas joué la comédie et je suis désormais dévoué corps et âmes aux dieux. Cependant ma neutralité a été ébranlé. Il existe dans Rome des jeunes gens auxquels je me suis attaché, que j'ai quasiment élevé pour mes propres enfants et je sais que bientôt, ils donneront un nouveau souffle à cette cité mourante. Je ne ferais rien pour remettre Rome sur pied, ce n'est pas mon rôle. Il s'agit d'une épreuve que la nouvelle génération devra accomplir par elle même. Pourtant, afin qu'ils puissent mener à bien cette mission, je mettrais tout en oeuvre pour leur venir en aide. Je jouerais un rôle de soutient pour ainsi garder mon détachement et ne pas chercher à tourner l'histoire de Rome à mon avantage.

Sa rancoeur envers la cité ne c'était jamais apaisée et après tout ce temps. Aussi pour un coeur blessé, vouloir se venger en tournant les évènements pour son propre profit personnel et la solution à laquelle on pense en premier. La vie n'a pas été juste avec moi, alors pourquoi le serais je avec elle? Je ne fais que récupérer ce qu'elle m'a pris.
J'avoue s'en honte que Sapiens dans ses jeunes années, après avoir été accusé du kidnapping des futurs grands prêtres de la cité, avait eu cette terrible pensée. Son histoire avait été chargée d'injustices alors pourquoi ne pas réclamer réparation. Cependant son rôle de scribe divin lui avait permis de gagner en sagesse, de se détacher du monde matériel et de comprendre la complexité de la conscience humaine. Il était devenu plus serein et posé face aux évènements tragiques qui avaient jalonné sa vie. Toutefois une part de Sapiens continuait d'éprouver du dégoût pour Rome. Pas la ville en elle même, puisqu'elle était le berceau des dieux que l'ancien servait, mais ce qu'elle représentait. Cette mentalité pourrissante, d'individus corrompus, d'égoïsme et autres vices qui gangrènaient l'esprit et le coeur de la ville. Il fallait la purifier, la purger de toute cette noirceur. Et le vieillard savait que cette évènement viendrait très bientôt. Tout était en place pour cela. Oui, Sapiens croyait à un avenir meilleur pour cette nouvelle génération. Un avenir immaculé pour lequel il prendrait plaisir à écrire son histoire. Souriant avec bienveillance, il tourna son regard emplie de sérénité sur son interlocutrice. Les mots étaient inutiles pour exprimer l'espoir et la confiance que Sapiens avait en eux.


- Je n'ignore pas que ma décision de mettre pour un temps ma neutralité de côté en mécontenteront certains. Pourtant il faut savoir faire un pas en arrière pour mieux faire deux pas en avant. J'assumerais ma décision et suis prêt à en subir les conséquences.

Chaque actes doit se faire avec équilibre. Le principe de l'échange équivalent. Ainsi Sapiens mettant pour un temps sa neutralité de côté devait en accepter les conséquences. Mais ce n'était qu'un faible prix à payer si cela permettait à la ville et aux dieux de retrouver leurs superbes d'entant auprès des romains. Le sacrifice en serait fait avec d'autant plus de joie.

- Mais et toi oracle de Cérès? Que vas tu faire maintenant? Dans quel camp exactement vas tu de placer face aux évènements qui vont arriver? Que penses tu de cette cité qui se dresse devant nous ?

Tout en disant cela, Sapiens réalisa un mouvement de la main en direction de la vue panoramique de Rome. A cette heure ci elle paraissait tranquille et inoffensive. Mais cette tranquillité illusoire dissimulait un véritable nid de vipère. Car après tout ne dit on pas qu'il ne faut pas se fier aux apparences ?
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 11 Février 2013, 16:29

Le fond de la conversation était on ne peut plus sérieux mais la forme prenait des allures de jeu et d'amusement. Les deux anciens discutaient de l'avenir future de la cité tout en jouant à cache-cache avec les mots. L'oracle appréciait la compagnie du jeune homme qui n'en était plus vraiment un mais son apparence avait peu évolué au fil du temps du moins à ses yeux. Celle d'Aurora subissait les affres du temps mais pour la bonne cause. Le temps était une notion très relative chez elle et elle savait fort bien le manipuler. Néanmoins, elle savait aussi que c'était extrêmement dangereux et qu'elle ne devait pas agir à la légère. Toute intervention sur le temps pouvait engendrer des conséquences catastrophiques. Les paroles de Sapiens étaient aussi pleines de sagesse.

"Je suis d'accord, le hasard n'existe pas. Cela soulage simplement le quidam de croire en cette notion d'incertitude. L'idée que tout soit déjà programmé est quelque chose qui ne peut qu'effrayer. Néanmoins, même si les Parques tissent les fils du destin, je crois également que chaque être est choisis pour tel ou destin car les dieux le jugent apte à le supporter. On ne choisit pas son destin mais c'est le Destin, et donc les dieux, qui nous choisit - elle porta son regard sur Sapiens - Oui, je saurais sans nulle doute possible la reconnaître. J'imagine d'ailleurs qu'elle ne ressemblera pas forcément à une Romaine."

La phrase n'échappa pas à l'élue de Cérès. Ainsi, le jeux était terminé. Aurora le regretta un bref instant mais cela ne signifiait pas pour autant que le ton allait s'alourdir. Libéré du jeux, chacun reprenait ses marques. Comme deux parents, ils contemplaient leur enfant qu'était cette cité à laquelle ils avaient voué leur vie. Une enfant capricieuse et rebelle, une enfant qui était en pleine crise d'adolescence et qui avait besoin d'être remise en main afin de devenir la femme accomplie dont elle avait le potentiel.

Elle contempla derechef son compagnon qui avait quitté le costume d'Atris pour reprendre sa véritable identité et le poids des années et de son savoir. Elle lui trouvait un charme certain ainsi. Elle prenait acte du choix de son compagnon de sortir de sa neutralité. Elle savait combien il en voulait à la cité mais son attachement aux jumeaux Aquilius le ferait aller de l'avant.


"Pour ma part, je prendrais le parti de certains êtres trop exploités depuis longtemps, les androïdes. Pour beaucoup de Romains, il ne s'agit que de simples machines dont ils usent et abusent à loisirs. C'est en parti le cas quand les androïdes ont leur plot actif. Cela change quand ils parviennent à s'en défaire. Ils deviennent alors des êtres à part entière dotés d'une âme. Il est tant qu'ils se libèrent du joug sous lequel ils plient depuis des siècles. Il est temps que les Romains apprennent à agir par eux-mêmes et prennent la mesure de leur égoïsme. La nouvelle génération dont vous parlez est capable de changer les choses. Les moeurs changeront mais il faudra du temps pour ça. C'est là le dur combat auquel je compte participer, Sapiens. Tout comme vous, j'en assumerais les conséquences et je sais que ma vie pourra être mise en jeu. Néanmoins, c'est une chose qui me tient à coeur et je n'hésiterais à perdre ma vie si besoin - elle émit un léger rire - Mais n'ayez crainte, je ne suis nullement suicidaire et malgré mon âge, j'apprécie encore la vie. Je sais apprécier les jours qui passent comme vous j'imagine en bon gardiens que nous sommes."

La cité paraissait si calme. Elle était comme la mer, calme en surface mais grouillante de vie et de dangers sous les flots. Un coup de vent frais frappa les deux anciens sur le pont. La nuit tombait et le noir commençait à les entourer. Seuls témoins de leur rencontre, les étoiles qui illuminaient le ciel.

"Nous devrions peut-être poursuivre notre conversation en un autre lieu. La nuit se fait fraîche."
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Re: [E4] Bas les masques ! [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 18 Février 2013, 23:15

Les masques étaient désormais tombé. Chacun d'eux dévoilant sa véritable personnalité, son vrai soit. Toute les meilleures choses devaient avoir une fin et leur petit jeu n'échappait pas à cette règle immuable. Ainsi les voilà redevenu les patriarches de la cité, Aurora, la seule et l'unique oracle de Cérès et Sapiens, le scribe divin. Des rôles à la fois proches et si éloigné. Mais en cet instant, tel des parents attentionnés, ils se cessaient d'observer la cité de leur perchoir. Pardon, je voulais dire depuis le pont de Vénus.

Silencieux, attentif, Sapiens ne perdait pas un mot des propos tenus par son interlocutrice. Ils se retrouvaient sur des points, des façons de pensées. Puis l'oracle lui exposa son position dans l'avenir de Rome. Elle désirait s'occuper des androïdes, c'est êtres d'acier créés par la main imparfaite de l'homme. Rapidement il s'était reposé sur ses créations, cultivant la fainéantise et l'égoïsme. Aurora avait raison, et Sapiens hocha la tête en signe de partage. Il approuvait cette vision, ce tableau dépeint par la jeune femme et tout en l'écoutant l'exemple qui lui avait sauté au visage n'était autre que celui d'Améthyste.

Cette petite androïde était l'incarnation parfaite de l'objet que l'on balotait dans toute la cité sans y attacher la moindre importance. Parce qu'elle était artificielle, elle n'avait droit à rien, juste obéir aux ordres puissent ils être sanglant. Mais qu'importe qu'un androïde est du sang sur la "conscience" puisqu'il ne ressent rien, n'éprouve rien. Mais si c'était le cas, alors pourquoi Améthyste se réveillait elle la nuit en hurlant, le corps ruisselant de sueur et cette incroyable terreur dans le regard. Les victimes de ses actes passés la hantaient avec acharnement, elle le simple instrument d'une main trop lâche pour avoir agit par elle même.


- Je suis tout à fait d'accord avec toi Aurora. Ta voie est noble. Mais le chemin sera tellement long avant que le romain n'apprenne par lui même. Nous n'aimons pas que l'on nous montre nos défauts, car cela nous rappel que nous sommes imparfait. L'être humain n'aime pas être rappelé à sa véritable nature. Il préfère vivre dans son monde d'illusion, on un simple claquement de doigt suffit pour se voir présenter, nourriture, breuvage, et toutes autres choses. Il a perdu le goût du travail et la satisfaction de l'avoir accompli. Dans un sens, la création des androïdes est la plus belle marque d'orgueil qu'il a matérialisé jusqu'à présent. Attention, je ne dis pas que les androïdes sont des erreurs, bien au contraire il montre également toute la ressource dont possède l'Homme, mais à quel prix. Un esclave éternel, une liberté bridé voir inexistante. Ce n'est pas une vie, même pour une intelligence artificielle. Aussi, je te souhaite bon courage dans la voie que tu as choisi.

Sapiens était sincère. Le chemin serait chargé d'embûche, Aurora par cette prise de position verrait probablement de potentiel adorateur tourner le dos à Cérès. La fierté et l'amour propre sont parfois de véritable poison obscurcissant l'esprit et surtout le jugement. Par la suite, elle lui exposa son point de vue sur l'avenir de Rome et sa jeune génération. Cette même génération dans laquelle Sapiens mettait tout ses espoirs et ferait en sorte qu'elle puisse relever la cité si malmenée depuis des siècles.

Le rire qu'elle offrit au scribe avait quelque chose de rafraîchissant et de plaisant, car on ne pouvait le nier, Aurora possédait une beauté toute particulière. Douce, simple et en même temps captivante. Son sourire et ses dires firent à son tour sourire Sapiens. Ils avaient tout deux bien vécu, mais ne comptaient pas s'arrêter là. Il manquerait plus que ça tient ! C'est alors qu'un frisson sembla parcourir la nuque de l'oracle de Cérès. A peine perceptible mais qui n'échappa pas au l'observateur de la cité. Aussi sans rien dire, il retira sa cape et la posa sur les épaules d'Aurora.


- Tu as raison ! Allons discuter dans un endroit couvert et plus chaud.

Il est vrai qu'autour d'eux la nuit était déjà bien en placé. En tendant l'oreille on aurait pu entendre une chouette hululer dans les ténèbres. Sa mains gauche toujours refermée sur la paume de sa canne, il présenta son bras droit à l'oracle avant que tout deux ne s'enfoncent dans l'obscurité, laissant le pont de Vénus, désormais vide, en proie au bruit de la nature.
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