[E4]Pour te remercier... [Caecilius] => Terminé

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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Clio Manilius le 24 Février 2013, 12:48

J'avais l'impression que le temps c'était arrêté pour nous pourtant les minutes continuaient de s’égrener. Chacune me semblant plus merveilleuse encore que la précédente. J'étais touché par le fait qu'il aurait voulu être près de moi pour mon dernier au revoir à mon père bien-aimé. Cela me faisait du bien de le savoir. J'y avais songé en plus mais je n'avais pas osé le déranger. J'avais été seule ce jour-là ou plutôt ce soir-là.

"Mon père n'a pas été enterré. J'ai préféré le bûcher funéraire et j'ai répandu ses cendres sur les champs aux alentours de la cité. Mais tu sais, tu étais avec moi. J'ai pensé à toi cette nuit-là. Je t'imaginais près de moi, me tenant la main et ma peine semblait alors moins lourde à porter."

C'était vrai. J'avais pensé à lui tout le temps que le bûcher avait brûler. Quand les premières lueurs du matin avait touché la cité, les prêtres avaient réunis les cendres pour me les remettre dans une petite boite de bois. J'aurai pu la garder mais je ne voulais pas. Je préférais répandre ses cendres sur la terre que je chérissais tant. A chaque fois que je regardais les champs, je revoyais mon père, sa droiture, son honneur, sa générosité, sa tendresse. Et ce matin-là, Caecilius avait été avec moi. Bien présent dans mon esprit, presque tangible à mes côtés. J'aurais presque pu sentir sa présence près de moi. J'aurai aimé être dans ses bras. Je me le suis imaginée et ma peine m'avait semblé un peu moins lourde à porter. Si, il avait été là même sans le savoir et il m'avait aidé.

Je souriais et me sentais soulagée quand je l'entendais prononcer les mêmes mots que moi. Lui aussi m'aimait et me le disait. Cela faisait tant de bien à entendre. C'était si surprenant que trois mots, trois mots tout simple, puissent rendre les gens aussi heureux. Pourtant c'était bien le cas. J'étais heureuse de lui avoir dit et encore plus heureuse qu'il me les dise. Je serrais un peu plus fort sa main et nos doigts s'entremêlaient avec tendresse. Il vint alors me gratifier d'un baiser délicat. Il avait raison, cela devenait de plus en plus agréable et j'étais heureuse qu'il le fasse. Notre repas s'acheva dans le silence mais nous n'avions pas besoin de parler. Nos deux mains liées exprimaient tout notre amour. Il me proposa alors de lire pour lui.


"Oui, j'aime lire même si j'avoue en avoir peu l'occasion. Mon travail me prend beaucoup de temps."

Je me doutais qu'il avait une culture bien plus étendue que la mienne. Je passais tellement de temps avec mes plantes. Senecca m'avait fait beaucoup lire par le passé mais j'avais presque cessé de lire depuis deux ou trois ans. Non pas que je n'aimais pas ça. Loin de là. C'est juste que je travaillais tellement que j'étais trop fatiguée pour lire le soir. Quand je prenais un livre, neuf fois sur dix, je finissais par m'endormir avec lui. Mais je serais ravie de lire pour mon compagnon. Je me levais, abandonnant temporairement sa main, le temps de débarrasser notre table. Je déposais nos assiettes et couverts dans le bac pour la vaisselle. Je commençais presque par habitude à laver les assiettes.

"Je serais ravie de lire pour toi. Qu'est-ce tu as envie que je te lises ? Tu as des préférences ?"

Tout me convenait. Peu m'importait le livre tant que j'étais avec Caecilius et que je lisais pour lui.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 24 Février 2013, 15:36

Pendant quelques jours j’avais même pensé à le lui proposer, lui envoyer un petit message pour lui dire que si elle voulait que je sois là pour l’enterrement de son père, elle n’avait jamais qu’à demander. Seulement voilà je ne l’avais pas fais parce que ça semblait tellement hors de propos. On ne propose pas ce genre de choses, on se le laisse proposer parce que la personne a assez confiance en nous mais définitivement on ne se propose pas. Cela fait un peu curiosité morbide, pas le genre de choses que j’avais envie de lui faire croire que je pouvais avoir. J’étais quand même un peu surpris quand elle m’expliqua qu’elle avait manqué de me le demander, cela me faisait plaisir en un sens pas forcément heureux du terme, une rencontre alors qu’elle est en larme et un premier « rendez-vous » pour les funérailles de son père, bonjour le début de relation. Ses mots me touchent, je ne sais pas trop quoi répondre, qu’y a-t-il à répondre à ça ? « Merci » ? Ca semble faire un peu … euh hors de propos ? Oui quelque chose dans le genre.

- Tu aurais dû me demander, j’aurais été là. Tu peux tout me demander, tu ne dois pas hésiter à le faire, même si ça te paraît farfelu, fou ou que tu crois que je vais dire « non » de toute façon. Je suis quelqu’un de très surprenant.

Et visiblement terriblement modeste également, m’enfin elle ne m’en voudra surement pas pour ça, j’étais plutôt surprenant pour un aveugle parce que je faisais beaucoup de choses qu’on ne s’attendait pas à me voir faire. Après tout on imagine toujours aisément que les aveugles restent dans leur coin, sans s’activer, en faisant attention de ne pas gêner par leur cécité. Je vivais bien ma cécité, mieux sans doute que beaucoup d’aveugle, j’en faisais une force et je faisais énormément de choses malgré elle, sans m’en servir comme un passe-droit ou une excuse. Plus que tout je détestais entendre quelqu’un me donner un avantage en raison de ma cécité, ça avait le don de me mettre complètement hors de moi. En tous les cas ce soir cécité ou pas cécité, je trouvais les lèvres de la douce jeune femme avec la précision d’un voyant et j’adorais chaque baiser un peu plus que le précédent. Il finit même par avoir une déclaration, le genre qui pourrait sembler ne pas avoir sa place entre elle et moi, après tout soyons réaliste, nous venions de nous rencontrer et pourtant c’était un coup de foudre, le genre qui n’existe que dans les livres. Venus s’en était-elle mêlée ? J’y croyais au moins un peu plus que quand j’entendais des gens me dire que Venus les avait fait succomber au premier regard sur une personne. Je n’ai pas succombé au premier regard sur Clio moi ! J’aurais bien eu du mal tiens ! Pourtant j’étais assez sûr de ce que je ressentais pour en faire part à la jeune femme, pour répondre à sa déclaration sans avoir le sentiment de lui mentir.

Je lui proposais alors de lire pour moi, enfin pour nous, ensemble l’un avec l’autre en somme. J’ignorais si elle aimait lire, en fait son amour pour les fleurs mis à part, j’ignorais vraiment beaucoup, beaucoup de choses pour elle, j’espérais toujours ne pas gaffer quand je proposais quelque chose mais il était certain que nous aurions tous deux besoin de temps pour nous découvrir l’un et l’autre, cela allait sans doute être vraiment passionnant.


- Je sais ce que c’est, les fleurs demandent beaucoup de temps, mais il paraît qu’elles aiment qu’on leurs raconte des histoires. Cela dit si tu parles avec elles autant que je parle avec mes plantes, leurs lire un livre est bien inutile.

Je pouvais avoir des conversations entières avec mes fleurs et ces dernières semaines, elles avaient sans doute fais une indigestion de Clio tant j’en avais parlé. Quatre, cinq, six heures d’affilée au près de mes plantes et autant de temps à parler de Clio, je crois que si elles avaient eu moyen de répondre elles m’auraient supplié de me taire, je croire que si elles avaient pu se défendre, elles m’auraient assommé pour que je me taise enfin. Clio s’attaque à la vaisselle tandis que je l’essuie et la range au fur et à mesure.

- Non je n’ai pas vraiment de préférence, tu n’auras qu’à choisir quelque chose que tu n’as pas encore lu dans ma bibliothèque.

Comme pour elle, je me fichais du livre pourvu que je sois avec elle et que ça soit sa voix qui me le lise. Alors que nous en avions finalement terminé avec la vaisselle, je pris sa main avec douceur, la guidant avec moi jusque dans le salon où nous étions le premier soir. Indiquant le meuble bibliothèque qui contenait un bon nombre d’ouvrages je lui laissais le choix :

- Il y a un peu de tout. Des livres sérieux mais on va peut-être évité, des contes, des romans, des essais, des nouvelles, je te laisse choisir ce que tu préfères.

De « Alice au pays des merveilles » jusqu’à « Zatoichi » en passant par des ouvrages plus ou moins sérieux il y en avait pour tous les goûts.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Clio Manilius le 24 Février 2013, 17:05

Nous nous occupions de la vaisselle comme si nous avions fait ça toute notre vie. Comme si nous faisions cela tous les jours dans un accord parfait. Je lavais, il essuyait comme un couple. Enfin, pas tout à fait, vu que théoriquement c'était plutôt les androïdes qui s'en chargeaient dans les familles romaines. Du moins, ceux qui avaient les moyens de s'en payer un. Moi j'avais la chance d'en avoir une mais il fallait avouer que je ne l'avais pas payer, je l'avais simplement trouver dans les poubelles la pauvre. Mais même si elle s'occupait des tâches ménagères, j'essayais de l'aider. Je savais qu'elle ne comprenait pas tout mais je ne la considérais vraiment pas comme une machine. Surement parce que c'était Senecca qui m'avait élevé et donné certaines valeurs. D'ailleurs, je ne savais pas si Caecilius avait un androïde. Je n'en avais pas vu jusqu'alors mais cela ne voulait pas dire qu'il n'en avait pas.

Comme à chaque fois j'étais touché qu'il ait voulu être prés de moi dans ce moment si dur qu'était la mort des miens. Mais ce qui était fait, était fait. L'essentiel était qu'il soit là maintenant. Et puis, il avait été là quand même, en pensée, dans mon esprit. Et, mine de rien, cela m'avait beaucoup aider. Je n'avais pas été toute seule.


"Tu sais, tu m'as beaucoup aidé. Même si tu n'étais pas là, en chair et en os, tu étais là dans mon coeur et dans mon esprit. Je ne me suis pas sentie toute seule. Et puis, maintenant je sais que tu sera toujours là pour moi et moi pour toi. J'aurai encore des moments difficiles, des moments où je serais triste, malheureuse de la mort des miens mais je saurais que je peux venir te voir et que tu me prendras dans tes bras pour me consoler."

Oui, il était vrai que les fleurs aimaient qu'on leur parle. Du moins, j'en étais persuadée et Caecilius aussi. Je ne lisais peut-être pas mais je racontais beaucoup d'histoire à mes plantes. Des histoires que j'inventais parfois, des histoires que me contait mon mentor quand j'étais enfant. Je le leur racontais comme je l'aurais fait avec des enfants.

"Oui, les fleurs aiment qu'on leur parle et j'adore leur raconter des histoires même des histoires que j'invente parfois. Je leur ai souvent parler de toi. Elles te connaissent toutes."

Je souriais, amusée, de ma remarque. C'est vrai que toutes les fleurs de ma petite boutique le connaissait. Je le leur avais décrit jusque dans les moindre détail, son physique mais aussi sa gentillesse, sa douceur, sa tendresse vis-à-vis du malheur qui m'avait frappé.

Nous achevions notre vaisselle et il me reconduisit dans le salon, m'indiquant la bibliothèque. Il me laissait le choix du livre. Il était clair qu'un traité de philosophie n'était pas forcément indiqué, ni un livre triste. Avant d'aller chercher un ouvrage, je m'amusais à déposer un baiser fugace sur ses lèvres. Après tout, chacun son tour. Simplement heureuse, je me postais devant la bibliothèque me demandant quoi prendre. Beaucoup de ces livres m'étaient inconnus. J'hésitais un moment avant d'en choisir un. Il s'agissait d'un livre que j'avais déjà lu, ce qui éviterait les mauvaises surprises. Livre en main, je regagnais le sofa et m'asseyait au côté de l'homme que j'aimais. J'ouvrais l'ouvrage et commençais à lire.


"Jane Eyre de Charlotte Brontë..."
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 24 Février 2013, 18:33

C’était d’une facilité incroyable, je n’avais jamais pensé qu’une relation avec quelqu’un pouvait être aussi simple. J’avais entendu mon frère me dire « tu trouveras la fille parfaite pour toi », et moi je répliquais toujours « Ouais et comment je le saurai ? Tu sais, je ne vois pas trop quand les gens me portent de l’intérêt. » Il éclatait alors de rire pour mieux me répondre « Quand tu seras avec elle, tu le sauras. Tout sera si simple que tu auras l’impression de pouvoir tout faire, sans un mot tu auras une discussion entière avec elle, tu sauras ce qu’elle pense sans qu’elle ait à le dire, tu proposeras des choses que tu sais qu’elle ne refuserait jamais. Quand tu seras avec cette personne, tu ne pourras pas le manquer, crois-moi je sais ce que je dis. » Non je ne l’avais jamais cru, sa façon de parler ça, ça semblait irréaliste, des discussions entières en silence, simplement le savoir, ça semble si stupide et pourtant maintenant que je passe cette soirée avec Clio, tout est là. J’ai l’impression de pouvoir tout faire et que même le plus insurmontable des obstacles sera simple à surmonter. Sans avoir à discuter à table, main dans la main j’avais eu l’impression d’avoir discuté des heures. J’ai l’impression de savoir ce qu’elle peut vouloir ou attendre de moi sans qu’elle ne le dise. J’ai demandé si elle acceptait de passer un moment à lire un livre en sachant qu’elle ne refuserait pas. C’était comme si les mots de mon frère devenaient une réalité, et dire que j’avais toujours cru qu’il se moquait de moi parce que j’étais célibataire et que lui avait une telle osmose avec sa femme.

Ses mots me touchent, je ne pensais pas avoir été aussi important pour elle en aussi peu de temps, il y a encore trois semaines nous étions de parfaits inconnus et en fait nous l’étions toujours sauf que maintenant nous étions des inconnus qui s’embrassaient et se tenaient la main (boy, that escalated quickly). Je lui souris, me sentant un peu rougir face à tous ces compliments qu’elle me faisait :


- Merci … Essaye quand même de ne pas me croire trop parfait hein parce que je n’ai pas envie que tu sois déçue.

C’est vrai que tous ces compliments me faisaient un peu peur, je ne voulais pas qu’elle voit en moi quelqu’un de parfait, j’avais mes défauts comme tout le monde et je ne voulais pas la décevoir. Je crois que ma peur de décevoir faisait parti de mes plus gros défauts, ça sans doute avec la maladresse que peut susciter ma cécité dans un nouvel endroit. Visiblement ses fleurs en savaient aussi long sur moi que les miennes en savaient long sur elle, nous ne partagions pas un amour des fleurs simplement par hasard visiblement mais bel et bien d’une même façon. Un point commun important car les fleurs semblaient être notre vie à tous les deux. Enfin jusqu’à ce jour.

- Rassure-toi, mes fleurs en savent sans doute autant sur toi que les tiennes sur moi. Je crois qu’elles ont dû savoir ce que je ressentais pour toi avant même que je ne le comprenne moi-même.

Un sourire et finalement nous nous retrouvions devant la bibliothèque une fois la vaisselle terminée. Un vrai petit couple marié avec ses habitudes ! Pour un peu ça ferait même peur ! Quoiqu’il en soit, je lui laisse le choix du livre, me laissant surprendre par un petit baiser qu’elle m’offre avant de choisir ce qu’elle voulait lire. Direction le canapé dans lequel nous nous asseyons l’un à côté de l’autre. M’installant confortablement au fond du canapé, je l’invite à s’allonger contre moi. Une main passant doucement, timidement sur sa hanche pour se poser sur son ventre et la garder contre moi. Un baiser dans ses cheveux alors que j’écoutais le titre du livre avec un sourire et un petit rire amusé :

- Tu es très, très forte. De tous les livres que j’ai déjà « lu », tu choisis un ouvrage que je n’ai pas encore lu.

Nouveau petit baiser dans ses cheveux alors que je la serre contre moi, l’écoutant entamer sa lecture.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Clio Manilius le 28 Février 2013, 17:38

Je souriais. Non, je ne le croyais pas parfait. La perfection n'était pas de ce monde. Mais c'était ce qui faisait le charme des gens. Les défauts étaient aussi importants voir plus que les qualités. Saurait-on apprécier les qualités d'une personne si elle n'avait pas de défauts ? Si quelqu'un était parfait, je n'étais pas certaine qu'il puisse un jour trouver son bonheur. Qui pourrait être heureux auprès d'une personne qui, à chaque instant, vous rappelait à quel point vous êtes imparfait. Caecilius n'était pas parfait mais j'étais bien loin de l'être moi-même. J'avais des tas de défauts. Le premier et certainement le plus handicapant était mon amour immodéré pour les fleurs. C'était celui qui m'éloignait le plus de mes congénères. Mais c'était aussi ce qui m'avait rapproché de Caecilius. Cela démontrait que tout défaut pouvait devenir une qualité. Tout dépendait du contexte et des personnes.

Je rougissais quand il m'avoua que ses fleurs devaient me connaître aussi bien que les miennes le connaissaient, lui. C'était amusant de penser qu'on avait agis de concert sans même se concerter. J'avais l'impression qu'on évoluait comme des miroirs, chacun de nous répondant à la perfection à l'autre, comme si on s'était toujours connu. C'était un sentiment étrange de songer que l'autre pouvait agir de la même manière que soit, qu'on pouvait débuter une phrase et l'autre l'achever. C'était vraiment étonnant. Si cela pouvait faire peur, moi je m'en réjouissais. En tout cas, cette soirée était merveilleuse et mon bonheur semblait sans fin.

Assise auprès de mon compagnon, je lisais pour lui, pour nous. Ainsi, j'avais choisit un ouvrage dont il n'avait pas connaissance ? Voilà qui était amusant. Je ne dis rien, me contentant de sourire et j'entamais la lecture. Je n'avais jamais lu pour quelqu'un et j'espérais bien m'en sortir. Je ne doutais pas que Caecilius saurait me dire si quelque chose lui posait soucis. Les minutes s’égrenèrent puis une heure, puis deux alors que je poursuivais ma lecture. Après trois bonnes heures, mes yeux commençaient à se fatiguer sans compter l'heure plus que tardive. Je commençais à avoir les paupières lourdes. Après avoir repris trois fois la même phrase, je finis par rendre les armes.


"Je suis désolée Caecilius mais je crois que la fatigue a raison de moi. Je commence à être trop fatiguée pour lire."

Je ne disais rien de plus. Je me doutais qu'il allait me falloir rentrer pourtant je n'avais pas envie que cette soirée, devenue la nuit à présent, se termine. Je savais qu'il y en aurait d'autres mais je n'avais pas envie de quitter celui dont j'étais tombée amoureuse.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 03 Mars 2013, 17:52

J’étais aux anges. Peut-être bien que c’était là ce qu’était Clio finalement, un petit ange. Oh oui je l’imaginais bien sa petite auréole au-dessus de sa tête, après tout elle avait finis dans ma vie en tombant de nul part, enfin façon de parler. Elle collectionnait les qualités, elle me ressemblait énormément, elle avait un amour fou des fleurs, oui sans nul doute possible, Clio était un ange. Notez bien qu’il n’y a strictement aucun rapport entre le fait qu’elle me ressemble sur beaucoup de choses et qu’elle soit un ange parce que je ne suis certainement pas un ange moi ! Pourtant j’ai la chance d’avoir dans ma vie un vrai petit ange, une magnifique jeune femme timide et douce que je me plais à embrasser et à deviner que chaque fois elle rougit un peu. Chaque fois un peu moins parce que j’ai comme la vague impression que de plus en plus, Clio appréciait ces baisers et que de plus en plus, elle en redemandait. Ca me plaisait beaucoup, je m’imaginais mal être le seul à oser l’embrasser, au bout d’un moment j’aurais finis par croire qu’elle ne m’aimait pas tant que ça, par chance elle répondait à mes baisers et commençait même à venir librement en quêter sur mes lèvres. Pour mon plus grand bonheur ! Comment tout cela allait évoluer ? Devais-je suivre le code familial alors que j’avais complètement tourné le dos à ma famille pour soutenir mon frère ? Je l’ignorais, une partie de moi en avait envie, même s’il avait quitté la famille en décidant de prier Pluton et non Jupiter, mon frère avait toujours respecté règles et traditions de la famille, devais-je alors faire pareil ? Par tous les Dieux, mais comment une situation si simple pouvait entrainer autant de questions ? C’était à devenir fou !

Par chance tout cela fut vite chassé de mon esprit quand la jeune femme entreprit sa lecture et quelle surprise pour moi de me rendre compte que parmi tous ces livres que j’avais déjà entendu, elle en choisissait un qu’elle allait me faire découvrir ! Je trouve qu’elle est bien, allongée tout contre moi, une de mes mains se posant doucement sur son ventre pour la tenir contre mon corps. Elle est même très bien là et ça ne pourrait pas être mieux si c’était un autre homme qui la tenait contre lui ou si je tenais une autre jeune femme contre moi ! Jaloux moi ? Non pas beaucoup mais Clio, je la défendrai et je ferai en sorte de préserver ce qu’il y a entre nous, cet amour débutant et déjà si fort pourtant. Je l’écoute lire, bien sagement, elle lit bien, c’est agréable, sa voix est douce, c’est un vrai plaisir. Et puis le temps passe, beaucoup trop vite à mon goût d’ailleurs, j’entends dans sa voix la fatigue qui s’installe, moi-même je commence à en ressentir les effets et puis elle butte sur une phrase et décide qu’il est bien trop tard pour continuer :


- Non tu as raison, il est déjà bien trop tard pour continuer de lire. Je crois aussi qu’il est bien trop tard pour que tu rentres. Il y a une chambre libre, je … je préfèrerai que tu restes ici, il est tard, je n’aimerai pas qu’il t’arrive quelque chose en rentrant chez toi. Ou alors je te raccompagne. C’est comme tu préfères.

Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose et tard le soir … vous savez ce qu’on dit sur le danger qui rode pas vrai ? Avec douceur je prends sa main, ma main remonte doucement le long de son bras pour trouver sa joue et ainsi me laisser savoir où sont ses lèvres. Je les effleure des miennes puis un petit baiser et un sourire de bonheur :

- Je suis très content que tu sois venu ce soir, je ne pourrai pas être plus heureux. Tu es vraiment quelqu’un de … extraordinaire mon petit ange.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Clio Manilius le 04 Mars 2013, 15:33

Je n'aurais jamais imaginé que lire puisse apporter autant de plaisir. Ce n'était pas juste un plaisir de l'esprit comme quand on lit un livre pour soit, pour enrichir nos connaissance, notre savoir. Là, je lisais pour celui que mon coeur avait choisit et j'en étais pleinement heureuse. Je sentais sa main sur mon ventre qui se soulevait à chacune de mes respirations. Je sentais l'odeur de sa peau alors qu'il était tout contre moi. Une odeur masculine mêlée à celle des fleurs et des herbes qui faisaient sa vie comme la mienne. Je pensais que je ne pouvais pas être aussi bien que je l'étais en cet instant. La nuit s'avançait et ma lecture se poursuivait jusqu'à ce que le fatigue ait raison de moi. Je m'en ouvrais à mon compagnon qui coopta mon état. Visiblement, lui-même semblait aussi fatiguer. Caecilius me proposa alors de rester dormir chez la nuit. Il fallait dire qu'il était vraiment très tard. J'hésitais un instant. Je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Le courage n'était pas la plus grande de mes vertus et je ne voulais pas que mon compagnon prenne le risque de me raccompagner. Maintenant, j'étais embêtée pour Tetris. Certes, je lui avais dit de ne pas m'attendre mais elle risquait de s'inquiéter si je ne rentrais pas.

"Je préférerais rester ici. J'avoue que je ne suis pas très rassurée de rentrer seule et je ne veux pas que tu t'embêtes à me ramener et à rentrer chez toi ensuite. Maintenant, je crains que Tétris s'inquiète pour moi. Tétris c'est mon androïde. Elle est gentille et je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi. Maintenant, je lui ai dit où j'allais donc j'imagine que si elle se pose des questions, elle viendra ici. Très bien, j'accepte de rester."

Je souriais, toute heureuse de ma décision, qui me faisait profiter un peu encore de la présence de mon aimé. Je refermais le livre pour le replacer au sein de la bibliothèque à la même place où je l'avais trouvé.

"On pourra continuer demain soir si tu veux."

J'évoquais ça en prenant pour acquis que nous allions passer toutes nos soirées ensemble, comme si c'était la chose la plus évidente du monde. Je revins prendre place auprès de Caecilius.

"Mais tu as peut-être autre chose de prévu. D'ailleurs quand est-ce que tu veux que je vienne t'aider pour les jardins ?"

Je lui prenais la main et la serrait fort avant de l’amener à mes lèvres pour y déposer un baiser délicat. J'étais touchée, comme à chaque fois, par ses paroles. Je n'avais jamais songé qu'on puisse me qualifier d'ange. Mes joues rosirent sans pour autant virer au carmin, preuve que je m'habituais tout doucement à ses paroles amoureuses et charmantes.

"Moi aussi je suis heureuse d'être venue. Et je suis encore plus heureuse de savoir maintenant que tu éprouves les mêmes sentiments que moi, mon amour."

Cette fois-ci je n'hésitais pas sur le mot. Je le prononçais aussi simplement que si je l'avais toujours dit à ce jeune homme qui faisait battre mon coeur.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 04 Mars 2013, 21:38

Je n'avais aucunement envie de la voir rentrer. Je sais ce n'est pas bien et puis on pourrait croire des choses à savoir qu'une jeune femme passe la nuit chez moi, mais c'était pourtant ce qui allait arriver, elle allait passer la nuit chez moi. Pas avec moi. J'étais sans doute aucun amoureux de ce petit brin de femme si souriant et attachant mais je n'avais pour cela aucun besoin que les choses aillent trop vite, au contraire, plus nous prendrions notre temps et plus heureux je serai. Clio était nouvelle dans tout ça, "être en couple", alors je voulais qu'elle puisse prendre le temps de profiter de tout, d'expérimenter un peu tout, d'essayer tout en ayant tout loisir de me dire ce qu'elle veut et ne veut pas. Je n'avais pas envie de sembler la presser, nous irions à son rythme, à notre rythme, je savais que nous nous accorderions, j'avais confiance en nous pour réussir cela d'une façon ou d'une autre, après tout, nous étions tellement sur la même longueur d'onde. Pour ce soir, j'aurais eu une très belle voix pour pratiquer une de mes activités favorites, la lecture. Pour un aveugle, j'aimais vraiment beaucoup lire, j'adorais ça, quand les autres lisaient, que j'écoutais, ça me permettait un accès à la culture, peu de livres se laissaient toucher par les aveugles, ce monde n'est pas vraiment fait pour les non-voyants. La vue est le sens principal chez les voyants, ne pas l'avoir est handicapant mais j'imagine que la perdre doit être pire encore. Je ne l'avais jamais eu, alors je savais vivre sans, j'avais plein de petites astuces mais quelqu'un qui perdait la vue, ça devait être vraiment beaucoup plus compliqué encore pour lui de parvenir à s'en sortir. J'avais aujourd'hui la chance d'avoir une magnifique lectrice et j'en étais heureux.

- Ne t'en fais pas, je suis sûr que ton androïde s'en sortira très bien sans toi, ils sont plein de ressources tu sais, il ne faut surtout pas les sous-estimer.

Tetris, quel nom étrange, ça suscitait plus chez moi l'idée d'un jeu où il faudrait ranger des formes géométriques afin de faire des lignes pleines, enfin ce n'était sans doute pas à moi de parler de ce genre de choses, après tout j'avais été tellement inspiré pour nommer mon androïde. Je comprenais en tout cas l'inquiétude de Clio, sans doute n'était-elle pas habituée à ne pas rentrer chez elle, alors je pouvais imaginer en quoi ça pouvait inquiéter son androïde si elle était aussi attachée à sa maîtresse que Flora était attachée à moi. Quoi qu'il en soit, j'étais rassuré de savoir qu'elle restait :

- Je préfère que tu restes, ça me rassure.

Nous étions au milieu de la nuit, on ne pouvait pas savoir ce qui rodait dehors dans le noir et si personnellement pour moi jour et nuit ne faisait aucune différence sinon la chaleur des rayons du soleil, je savais que le noir faisait souvent peur aux voyants. Peut-être parce qu'ils n'y sont pas habitués comme je le suis. Sa remarque me fait sourire et c'est sans doute d'une façon un peu téméraire et timide que je me risque à dire :

- Demain et tous les autres soirs ensuite ?

Ca semblait si simple, si naturel que ça me venait tout seul et je m'imaginais vraiment bien vivre avec elle au quotidien, c'était la première fois que je parvenais d'ailleurs à m'imaginer pareille scène et c'était enchanteur.

- Quand tu auras du temps, je prévois de m'y rendre deux heures tous les après-midi, sauf les week-end. Les week-end ça sera avec toi. Si tu penses pouvoir me supporter tout ce temps.

Je lui souris, amusé, joueur, taquin. Ce mot qu'elle emploie, tout petit mot de rien du tout me réchauffe si étrangement le coeur, doucement je serre sa main et la guide vers une des chambres de la demeure. Ce n'est pas la plus grande demeure de Rome mais elle dispose de trois chambres en plus de la mienne et celle de Flora. Pourtant si ce n'est celle de Flora qui peut la décorer comme elle veut, ma chambre ne se distingue pas des autres, les décorations et ornements n'ont pas beaucoup de sens pour moi, bien malin qui saurait faire la différence entre ma chambre et les autres. C'est donc à ma propre chambre que je mène Clio, sans le lui dire, non que je compte y rester avec elle, pas le moins du monde je ne voudrai la mettre mal à l'aise mais simplement que si elle y dort, son parfum y restera, sur les oreillers et les draps. C'était puéril et gamin je le sais bien, plus fort que moi.

- Tu devrais être à l'aise ici. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai dans la chambre juste à droite en sortant de celle-ci. N'hésite pas à venir me déranger.

Je lui souris et viens l'embrasser avec tendresse, nous avions déjà dormis ensemble mais les conditions étaient différentes et là ce soir ... je ne voulais sembler vouloir quelque chose que je ne voulais pas. Je souhaitais simplement mettre Clio à l'aise, lui laisser toute l'intimité d'une nuit. Encore un petit baiser et je lâche sa main, un clin d'oeil et un sourire :

- Bonne nuit cara mia.
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Re: [E4]Pour te remercier... [Caecilius]

Messagepar Clio Manilius le 04 Mars 2013, 22:28

Je n'étais du genre à sous-estimer les androïdes. Après tout c'était l'un d'entre eux qui m'avait à trois quart élevé. Je 'inquiétais pour Tétris parce que je la voyais comme un être humain et qu'à sa place, je serais inquiète. Je n'avais jamais passé de nuit dehors alors cela risquait de la perturber. Ou pas du tout. Tétris avait des réactions inattendues parfois en tout cas pour moi. Mais je pense que cela venait de ma façon de la percevoir , une façon qu'elle ne semblait pas toujours comprendre ce qui nous avait valu des ennuis lors de notre première rencontre. JE me rappelle du moment où elle s'était mise en veille et que j'avais craint pour sa vie. Beaucoup me qualifierait de stupide de craindre pour la vie d'un androïde vu qu'ils n'ont théoriquement pas de "vie" au sens humain du terme. Mais j'étais ainsi. J'avais une vision bien à moi des androïdes. Une vision qui était aussi atypique que celle que j'avais pour les fleurs.

J'étais ravie de l'entendre me demander si je voulais être là tous les autres soirs. La réponse me semblait si évidente. Bien sûr que je voulais être avec lui tous les soirs et même tous les jours. Certains couples trouvent ça dure de toujours être ensemble mais bizarrement je sentais que ce ne serait jamais le cas avec Caecilius et que jamais je ne me lasserais de lui. C'était une impression étrange, que je ne saurais expliquer ou définir, mais qui me tenaillait l'estomac. Une certitude. Une évidence.


"Je pourrais très bien me libérer deux heures dans l'après-midi. Tétris s'occupera de la boutique ou alors je fermerais pour deux petites heures. Et oui, j'ai envie de revenir tous les soirs pour être avec toi. Te supporter ? Tu es dur avec toi. Pour moi, c'est juste du bonheur d'être auprès de toi."

Je le laissais me guider au travers de la maison. A aucun moment, je ne pensais à quelque chose de déplacé. Je savais qu'il n'était pas comme ça. J'arrivais dans la chambre qu'il me prêtait pour la nuit, m'indiquant qu'il serait juste à côté en cas de besoin.

"Je ne manquerais pas de venir te trouver si j'ai un problème."

Bien que je ne comptais pas le déranger sauf en cas de problème majeur mais je ne pensais pas que ce serait le cas. Je ne craignais pas grand chose ici. Je répondais tendrement à son baiser avant que nos mains ne se séparent pour quelques heures.

"Bonne nuit mon coeur."

Décidément ces petits mots affectueux me venaient de plus en plus facilement et sans que je ne rougisse de trop en plus. J'en étais très fière même si c'était un peu bête. Je le regardais entrer dans sa chambre avant de refermer ma porte. J'allais m'asseoir sur le lit. Je sentis soudain combien j'étais fatiguée. Je me déchaussais et ôtait juste les élastiques de mes cheveux. Je comptais garder mes vêtements. Je n'étais pas trop le genre à dormir nue. Mon regard se porta alors sur ma tenue sombre. Je portais le deuil depuis plusieurs semaines maintenant. Peut-être serait-il temps que je change de tenues ? La vie devait continuer. Après tout, ni mon père, ni Senecca n'auraient souhaité me voir triste. Il était tant que j'aille de l'avant. Je m'allongeais entre les draps et me rendit alors compte que Caecilius m'avait prêté sa chambre. Je sentais son odeur sur l'oreiller. Je fermais les yeux et respirais à plein poumons. C'était un peu comme si il était prêt de moi. Mes yeux se fermèrent et le sommeil m'emporta vers de doux rêves avec celui que j'aimais.
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