[E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

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[E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Lucretia Albinus le 07 Décembre 2012, 18:15

Tiberius ! Non seulement la fête organisée par Sylvia s’est révélée être une vraie catastrophe, à cause de ses jumelles de malheur, mais en plus, Tiberius a fait son grand retour ! J’ai quitté la réception sans me préoccuper de quoi que ce soit, regagnant mes nouveaux appartements. J’enrage. Comment se fait-il que le Grand prêtre soit toujours en vie et est-ce réellement un humain ? J’ai surtout noté que Thalie ne semblait pas surprise le moins du monde. Elle savait. Je ne vois pas autre chose. Sur le chemin, je croise une novice encore toute retournée par les deniers événements.

Va me chercher Tiberius ! Qu’il vienne dans mon bureau !

La demoiselle me fixe avec un air effaré. Mais elle ne bouge pas pour autant.

Tu attends quoi ?

Dire que je suis énervée est un euphémisme et cela ne va pas s’arranger.

Où se trouve votre bureau maintenant ?

J’en reste sans voix, sans comprendre surtout avant de réaliser. Cette idiote pense qu’il suffit que Tiberius revienne pour me remplacer.

Tiberius ! Dans le bureau de la Grande Prêtresse ! Maintenant !

Mon don vient de claquer et je vois la novice partir en courant. Non mais des fois ! Une fois arrivée dans mes appartements, ma tenue vole à travers la pièce. Je la remplace par celle que je porte depuis cette fameuse nuit, ma tenue de guerrière. Mon épée trouve sa place sur ma hanche et je vais me positionner devant la fenêtre, observant le désastre sous mes pieds. Ce cher ressuscité met tout le monde dehors, il était temps.

Je me repasse les dernières semaines qui viennent de s’écouler dans ma tête. Quel foutoir ! Entre le plot inactif de Cassia, le retour de Tiberius, les tensions entre Thalie et moi, la découverte d’une drôle d’esclave aux côtés de Spurius et les informations concernant mon passé et mon enlèvement, je dois avouer que je n’ai pas perdu mon temps. Il va me falloir organiser un tête à tête avec la Déesse d’ailleurs pour obtenir les raisons de ma présence en ces lieux. Je compte bien que Tiberius m’affranchisse quant à mon statut actuel par contre. Il en est le responsable, j’en suis certaine.

Il faut que je retrouve mon calme avant l’entrevue. Mon don m’a échappé et c’est bien la première fois que cela m’arrive. J’inspire profondément, la novice apparaissant sur la grande place. Je la vois s’adresser à Tiberius. Il est clair qu’il va se rendre compte qu’elle n’est pas elle-même mais qu’importe, il n’avait qu’à pas se moquer ainsi de nous. Mes doigts effleurent la garde de mon épée, comme pour se rassurer. Je ne compte pas le tuer. Surtout que j’ignore encore s’il est homme ou machine. Par contre, Mettius n’est pas derrière son « assassinat ». j’en connais le responsable mais je ne compte pas le faire savoir.

Mon regard se pose sur la place. Mon « invité » ne s’y trouve plus. Ce qui ne signifie pas qu’il va me rejoindre. Je connais bien l’homme et ses habitudes même si nous n’avions pas l’habitude de nous fréquenter avant. C’est bien la première fois que nous allons nous dire autre chose que les salutations habituelles. Et s’il me croit facilement manipulable, il va tomber de haut le bonhomme. Je reste face à la fenêtre, tournant volontairement le dos à la porte d’entrée. Pas forcément prudent mais je m’en moque.

Plus bas, les fourmis s’affairent à tout nettoyer sous le regard déçu de Sylvia. Il faudra que je lui explique ma façon de pensée à cette prêtresse au passage. Quelle sottise que d’ouvrir ainsi les portes du Temple en une période aussi troublée. Sans compter la venue de Melusine, l’arrogante prêtresse de Jupiter. La prochaine fois, si elle tient à se faire respecter, qu’elle commence par le faire et ne pas tenter d’offenser le Temple dans lequel elle se trouve. Du bruit attire mon attention. Je vais avoir de la visite. La porte s’ouvre, je ne me retourne toujours pas.

Entre et referme derrière toi afin que nul ne vienne nous déranger.

Le reflet dans la vitre m’informe que Tiberius vient de me rejoindre. Voyons un peu ce que va donner cette entrevue.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Tiberius le 31 Décembre 2012, 16:40

Je tentais de faire recouvrer le calme à tout un chacun et ce n’était guère chose aisée. Mes les invités commençaient à s’éclipser plus ou moins rapidement. Je devrais dès demain me rendre au temple de Jupiter pour présenter mes plus plates excuses à Melusine. Je n’aimais guère cela, mais j’ai toujours respecté les cultes d’autrui. Fanfaron, je l’étais avec les politiciens, j’aimais mettre mon grain de sel dans les rouages du Sénat. Mais mon comportement différait avec les cultes. Je savais mieux que quiconque combien les adeptes pouvaient être différents. Certains priaient les dieux pour obtenir du pouvoir ou leur bonne fortune. Mais je ne souhaitais pas pour autant oublier ceux qui les prient avec ferveur, dévotion et pure bonté d’âme.

Je réparai les dégats, ramassai des statuettes à l’effigie de Venus quand une jeune prêtresse vint m’interrompre. Elle m’informa que la grande prêtresse tenait à me parler séance tenante. Je souris et poursuivis sans lui répondre. Alors, elle se mit en travers de mon chemin.

-- La grande prêtresse insiste lourdement !
-- La grande prêtresse ? Lucrétia a épousé mon cadavre durant mon absence ?

Je venais de la désarçonner encore plus. J’avais bien conscience qu’elle n’était pas dans son état normal. Je soupçonnais un pouvoir de la contraindre à agir ainsi. Je n’en fis pas part et l’écoutai balbutier, perdue par ma répartie. Je reprenais le petit ménage du temple, tranquillement et remarquai combien elle semblait embêtée entre sa loyauté envers moi, celle envers Lucrétia et surtout ses craintes.

Ses doigts se mêlaient et s’entremêlaient. Ses yeux fixaient ses pieds dans un état de soumission des plus total. Je n’avais pas envie de répondre à l’emportement de Lucretia. Alors je poursuivais ma tâche. Mais la prêtresse me fit de la peine. Elle était particulièrement ennuyée. Elle se décomposait littéralement sous mes yeux.

-- Que se passe-t-il, Cynthia ?
-- Je... Je ne sais pas, c’est un test ? Vous me testez c’est ça ?
-- Pourquoi te testerai-je ? Tu es nouvelle, tu as choisie de rejoindre le temple de ton propre chef, je n’ai pas à te faire passer d’épreuves. Tu apportes ta ferveur et ton labeur au temple.
-- Mais vous voulez tester ma fidélité ?
-- Ta fidélité ? Envers Venus ? Je n’en doute pas une seconde. Tient !

Je lui tendis un grand bas en osier qui se fermait par un couvercle et l’invitai à me suivre pendant que je ramassais tous les détritus que je jetais dans le panier.

-- Envers le grand prêtre... Qui dois-je écouter ? Vous ou Lucrétia ?
-- Les deux ! Je suis ton grand-prêtre et Lucretia est une prêtresse envers laquelle tu dois le respect. Elle m’a remplacé durant mon absence.
-- Mais nous vous croyions morts !
-- C’était le but, je souhaitais enquêter sur celui qui a commandité ce meurtre.
-- Et vous avez trouvé, Tiberius ?
-- Je ne sais pas qui a tenté de commanditer le meurtre, mais je connais le mobile. Celui qui a fait cela voulait qu’on accuse Mettius. Ça m’ennuie de le dire, mais il n’est pour rien dans tout cela.

Elle acquiésça et me regarda chasser gentiment quelques adeptes qui voulaient m’aider. Je refusai leur aide pour qu’ils culpabilisent et réfléchissent aux affronts qu’ils avaient faits envers Venus. Les romains craignaient la colère des dieux et je ne souhaitais pas leur pardonner en acceptant leur aide. Je voulais marquer le coup. Une nuit d’insomnie ne leur ferait pas de mal et leur permettrait de réfléchir. Je les chassais donc. En agitant mes bras, je vis du coin de l’oeil Lucretia m’observer depuis son mon bureau.

-- Que t’a-t-elle dit exactement ?

Un silence fut sa seule réponse. Ses craintes prêtaient à sourire. J’attendais sa réponse qui ne viendrait sans doute pas. Une bonne demie-heure s’écoula ainsi à ranger avec d’autres prêtres et prêtresses. Lucrétia devait fustiger, mais j’aimais mettre les gens en colère. Mais ce n’était pas le mien en tous les cas.

Cynthia venait de prendre son courage à deux mains car elle me répéta, mot pour mot l’ordre prononcé par Lucrétia. Je me redressais, tournais la tête vers les hauteurs du Temple et orbservais les lueurs des sentiments. De la colère venait de mon bureau. Parfait. Elle s’apaisait. Moins drôle ! Pour ne pas céder devant Cynthia, je poursuivis le rangement de la pièce. Deux prêtres vinrent et commencèrent à balayer. Derrière eux, deux autres prêtres venait avec des balais et des serpières pour laver le sol de tous les détritus derrière les balayeurs.

-- Bien. Allons-y !

Cynthia changea de couleur à ses mots. C’est donc deux bonnes heures plus tard que je débarquais enfin dans mon bureau, Cynthia à mes côtés. Et je mangeais une pomme, mastiquant bruyamment pour faire revenir la colère de Lucrétia. Cynthia allait fermer les portes mais de l’index levé, je l’arrêtais. Je n’avais pas dit un mot. Je repérais tous les reflets comme Roenna me l’apprit et vint m’asseoir à mon bureau. Lucrétia portait une tenue de guerrière et avait abandonnée la robe traditionnelle de la grande-prêtresse.

Je ne fis nulle mention de l’ordre qu’elle avait donné à Cynthia. Je commençai à feuilleter quelques documents sur la régence financière du Temple, les dernières dépenses. Un imbroglio administrif banal.

-- Tu as besoin de quelque chose Lucrétia ? Une envie de meurtre peut-etre ? fis-je en désignant sa tenue de guerrière.

Je n’avais pas peur que Lucrétia se jette sur moi. Mais je venais de voir un reflet de son pouvoir sur Cynthia et je n’avais pas envie d’y gouter spécialement. C’est pour cela que mes yeux étaient noirs de jais. Je désapprouvais totalement l’usage de la domination mentale sur un romain, encore plus sur une romaine et infiniment plus sur une prêtresse. Venus était encore plus vindicative que moi à ce sujet.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Lucretia Albinus le 07 Janvier 2013, 09:18

Deux heures d'attente. Si Tiberius pense de me mettre en rogne, il va en être pour ses frais. Je distingue rapidement une seconde silhouette. Cette petite idiote est donc revenue avec l'homme. Et voilà qu'elle compte s'incruster. Rêve ma jolie, tu vas bientôt comprendre ta douleur... Je n'affiche aucune réaction au comportement de mon invité, ne relevant même pas ses paroles. Du moins, pas tant qu'il y a un témoin. Je quitte la fenêtre, me dirigeant vers Cynthia qui semble se recroqueviller sur place. Sans avoir le temps de comprendre, elle se retrouve les fesses sur le sol, dans le couloir. Mon regard la terrifie alors que je ferme la porte, m'isolant avec ce prétentieux.

Je finis par fixer le revenant. Aucune expression dans mes yeux, mon calme habituel m'habite et il sera difficile de me le faire perdre. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de l'observer avec minutie. Car, si les écervelées du Temple sont ravies de son retour, je n'en oublie pas la nuit de sa « mort » et la découverte d'un androïde à sa place. D'une façon ou d'une autre, je dois m'assurer qu'il s'agit bien de l'homme et non d'un nouveau simulacre. Mes capacités me le permettent mais je ne peux me mettre en état de faiblesse en cas de danger immédiat.

Je porte la tenue qui aurait du être mienne si je n'avais pas été enlevée à ma mère... Mais je ne t'apprends rien mon cher, tu es mieux placé que quiconque pour le savoir.

Au moins, le voilà avertit que je n'ai pas perdu mon temps pour aller fouiner dans les archives du Culte à la recherche d'informations. J'y ai d'ailleurs fait bien des découvertes que je compte exploiter dans l'avenir pour assurer mes arrières.

Le Temple doit être interdit à ces maudites jumelles de la famille Lullus. Ce sont elles les responsables du désastre de la fête organisée par Sylvia. Au passage, mettre ainsi le Temple en danger est irresponsable de la part d'une prêtresse. Ta « mort » a attiré bien des convoitises qu'il m'a fallu gérer.

Je condamne l'idée de Sylvia sans le moindre problème. Mais quelque chose me dit que Tiberius est derrière tout cela. Et derrière beaucoup de choses d'ailleurs. Ce qui m'amène à me demander pourquoi il a choisi de réapparaître maintenant. Qu'importe, je finirai bien par le savoir, d'une façon ou d'une autre. Un sourire s'affiche sur mon visage mais il est tout sauf engageant.

Alors dis-moi, hormis cette mascarade qui m'a valu de me trouver nommer Grande-Prêtresse, depuis quand Thalie est-elle au courant de ta résurrection ? Et ne me dis pas qu'elle l'ignorait, son regard a parlé pour elle. Je vais d'ailleurs devoir revoir ma relation avec cette prêtresse... Surtout que la logique aurait voulu qu'elle te remplace. À moins que tu savais qu'elle serait la cible d'attaques en tout genre et que tu aies préféré me sacrifier moi à sa place... Attaques qui ont échoué au passage, même Mettius est retourné chez lui la queue entre les jambes.

De nouveau près de la fenêtre, j'observe les derniers adeptes achever de nettoyer la place en silence.

Je suppose que tu te précipiteras voir cette arrogante de Melusine dès demain... La prochaine fois, si elle veut qu'on la respecte, qu'elle commence par se comporter comme il se doit.

Comment ça je déteste la Grande-Prêtresse de Jupiter ? Mais non, j'ai juste envie de lui faire perdre son air hautain, rien de plus.

Pour ce qui est de la vague d'assassinats, j'ai fait vérifié tous les androïdes liés au Temple, trois ont été réinitialisés par précaution. Je sais que les machines ont agi sans s'en rendre compte, dirigées par un programme implanté en elles, mais je me devais de protéger les adeptes de notre culte. J'ai même voulu en vérifier une, hors de nos murs, mais cela n'a pas été utile... Je me suis assurée de son silence.

Lucia. Que Tiberius comprenne que je parle d'elle ou pas m'indiffère. Et je ne compte pas le remercier pour avoir mis, involontairement certes, cette demoiselle sur mon chemin. L'homme ne me fait pas peur même si j'ai parfaitement perçu qu'il réprouve le fait que j'utilise mon don au sein même de la demeure de Venus. Qu'il me fasse la morale tient et il risque de sauter par la fenêtre rapidement ! Il pensait sans doute que je m'inclinerai devant lui à son retour. J'ai bien envie de l'envoyer au diable mais c'est une chose que je ne peux me permettre. J'ai à faire, des choses bien plus importantes que mes fonctions ici. Une jeune femme à prendre sous mon aile pour en révéler toute la puissance. Je me moque du reste, du Corps Expéditionnaire et du reste. Malgré tout, la disparition de Maximus et de son androïde m'inquiète. La forge est à l'abri, je m'en suis chargée mais impossible de les localiser. Tout comme Valentina d'ailleurs mais elle, je ne m'en soucie guère.

Pourquoi m'avoir caché que tu étais encore en vie ? Je sais pertinemment que tu es responsable de ma nomination en tant que Grande Prêtresse mais visiblement, tu te défiais malgré tout de ma personne pour ne pas me mettre dans la confidence...

Voilà qui est dit. Et je compte bien obtenir des réponses à cela.

À moins que tu n'aies voulu ma mort...

Ma voix reste neutre, sans varier le moins du monde. Je peux paraître froide, détachée, mais je dois dire que cette dernière option ne me semble pas impossible. Loin de là même.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Tiberius le 28 Janvier 2013, 14:00

Enervé mon prochain lui délie la langue. L’expression de sa colère se manifesta sur la pauvre Cynthia qui se retrouva les quatre fers en l’air dans le couloir. Je l’observai et croquai à nouveau dans le fruit pour garantir que les tensions ne s’estompent point. La suite me perturbait un peu plus. Elle me parlait d’un enlèvement auprès de sa mère. Je ne connaissais pas l’histoire secrète de Lucretia. Je ne fouillais pas le passé des prêtresses, mais j’allais me renseigner.

Je reposai mes jambes au sol et me tournait vers elle. J’avais à peine commencé mon enquête qu’elle semblait convaincue de l’identité des coupables. Je comptai les jumelles parmi mes suspects et je n’étais visiblement pas le seul. La colère ou la frustration ou l’agacement que provoquait mon comportement agissait sans doute. En tout cas, si tels n’étaient pas ses sentiments, je remarquai combien elle parlait, me livrant argument sur argument.

Seulement quand son sac fut vidé, je me levai. Je remarquai inconsciemment tous les points qui offraient des reflets dans la pièce. Je souris à la pensée de Roenna qui m’avait inculqué ses quelques astuces. Je contournai mon bureau et m’appuyai sur sa tranche, bras décroisés.

-- Dans l’ordre ou dans le désordre ? demandai-je avec ironie pour qu’elle remarque l’étendue de son discours.

Mais trèves de remarques ! Elle attendait des réponses et je n’avais pas que cela à faire. L’annonce de ma résurrection allait entraîner de nombreux entretiens. Celui-ci n’était que le premier d’une longue liste

-- Thalie est au courant depuis le lendemain soir de la tentative. Je suis venu au temple, en toute discrétion. Et tu as raison, je suis bien à l’origine de ta nomination au rang de Grande-Prêtresse. J’ai demandé à Thalie de te faire savoir cela, mais également de t’informer que je n’étais pas mort. Si elle n’a pas jugé bon de te prévenir, sans doute a-t-elle ses raisons. Elle savait sûrement que Mettius ou d’autres sénateurs susceptibles de te rencontrer savaient lire les mensonges dans tes yeux.

Je poursuivais sans attendre sa réaction

-- Quant à Melusine, oui j’irais la voir demain. La confusion ambiante ne m’a guère rendu plus observateur, mais j’aimerais bien comprendre où elle nous a manqué de respect. Je te fais remarquer qu’elle est venue suite à une invitation générale, qu’elle a demandé à entrer et que personne ne lui a répondu. Si tu trouves là un manque de respect, je n’en trouve pas. Le respect en temps que Grand Prêtre est même de la rencontrer depuis sa «nomination».

Les remarques sur la réinitialisation des androïdes ne m’avaient pas plu. Mais je ne voulais pas entrer dans ce débat. Je n’avais pas compris qu’elle me parlait de Lucia.

J’avais bien noté ses remarques sur cette vague d’assassinat, mais je gardais mes premières conclusions pour moi-même. Donner mes doutes ne feraient que donner corps à une rumeur. Et je n’avais pas envie que mes doutes remontent aux oreilles des coupables et des innocents surtout.

-- Quant à ta mort, je ne la souhaite pas et tu le sais pertinemment. As-tu d’autres griefs ou d’autres informations qui aurait pu m’échapper ?

Par contre, si mon enquête sur les assassinats avait été rapide et enrichissante, je restais surpris de la rapidité avec laquelle, elle en était arrivée aux conclusions sur les agissements des jumelles. J’avais remarqué l’absence de symptômes chez elle, comme chez Julia, Melusine et dans une moindre mesure chez l’esclave de Mettius. Mais de là à les accuser elles et innocenter les autres, il me manquait des éléments que je m’empressai de demander.

-- Des informations comme celles concernant les jumelles par exemple. Elles font également parties de ma liste de suspect. Mais avant de prendre d’autres mesures, puis-je savoir sur quelles autres preuves que mes doutes tu les accuses ?
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Lucretia Albinus le 04 Février 2013, 21:29

Ainsi donc Thalie était bel et bien au courant. Je ne relève pas mais je doute que Tiberius lui ait réellement demandé de m’informer de sa «résurrection». Qu’importe, je verrai cela en temps voulu. Je me concentre sur les réponses qui me sont faites, notant le moindre mot et analysant la moindre parole prononcée. Je ne compte pas me laisser abuser par l’homme qui me fait face. Je me défie de lui et de son retour. D’ailleurs, j’ignore toujours s’il est humain ou androïde au passage. Il va me falloir m’en assurer. Mais l’usage de mon don envers Tiberius risque de me mettre dans une situation délicate. Mais bon, je doute que la déesse m’en tienne vraiment rigueur. Après tout, cette vérification s’impose pour assurer la protection du Temple. Tiberius finit par se taire. Il était temps.

Alors... Reprenons dans l’ordre... Nul ne peut lire en moi sauf si je le permets. Il n’y avait donc aucune raison de me tenir à l’écart et, au passage, cela aurait plutôt été à toi de venir m’informer de la chose. Passons.

Je réalise que c’est la première fois que je discute avec l’homme. J’ignore ce que je dois en penser. Il m’a nommée comme sa remplaçante alors qu’il est connu de tous que nous ne nous connaissions pas plus que cela. Sauf si certains ont cru que ma demeure nous servait de lieu de rencontre évidemment.

Mettius a vu ton cadavre, a présenté ses condoléances avant de vociférer et de me menacer. Résultat, il est retourné chez lui comme un gosse qui a fait une bêtise. Depuis, il m’évite et il a bien raison. Nul autre que lui n’a eu la stupidité de venir me provoquer. Je dois dire que j’ai tout de même trouvé malsain qu’il examine ton corps avec autant de minutie. Ce qui ne lui a servi à rien vu qu’il n’a rien remarqué.

Façon indirecte d’informer Tiberius sur l’étendue de mes capacités et sur le fait que m’en servir au sein même de la maison de Venus ne me pose pas le moindre souci.

Quant à Melusine, elle a choisi de ne recevoir personne après sa nomination. Et se présenter ici pour détourner les invités de notre déesse est un affront que je ne pouvais laisser passer. Sache qu’elle n’est venue que par contrariété, ne supportant tout simplement pas l’idée que Venus soit le centre d’intérêt du peuple l’espace d’une fête. Voilà la raison de mon comportement et au besoin, je suis prête à agir de même à l’avenir si elle ne sait pas rester à sa place dans un temple qui n’est pas le sien. Et bien que la démonstration de Prometheus m’a semblé excessive, il était normal que je m’adresse d’abord à lui vu l’offrande qu’il venait de faire.

Et non, essayer de m’apprendre les règles de la diplomatie ne sert à rien. Je n’en ai cure de toute façon et je compte bien agir comme je l’ai toujours fait. Je sais que mes paroles révèlent aussi à Tiberius que je suis loin d’être une oie blanche et que je dispose d’un réseau d’informateurs structuré.

Me concernant, j’ignore toujours pourquoi tu m’as choisie. Tu ne peux nier que cela n’avait jamais été abordé entre nous et que logiquement, ce choix n’aurait jamais du être. Alors, que tu ne souhaites pas ma mort soit mais tu me dois une explication tout de même. Je suis certainement la prêtresse qui était le moins préparée à ce poste. Et je te vois mal prendre une telle décision à la légère et sans y avoir réfléchi par avance.

Je me décide à quitter ma place, approchant de l’homme tranquillement. Aucune agressivité dans mes gestes même si je porte encore ma lame. Je finis par la détacher, la posant sur un siège hors de portée de Tiberius tout de même. Ne pas oublier que je peux avoir affaire à une machine et non un humain.

Sache que je n’accuse jamais sans preuve... L’une de ces demoiselles n’a rien trouvé de plus intelligent que de venir murmurer à mon oreille pour m’envoûter. Sans savoir que c’est chose impossible me concernant. Mais les mots étaient particulièrement explicites et si elle avait réussi, c’est Thalie qui en aurait fait les frais. Voilà comment je le sais. Et Sylvia aussi sans le moindre doute possible. Il va lui falloir prendre des mesures concernant ces maudites jumelles et vite. De toute façon, je vais faire un rapport au Tribunal demandant la réinitialisation de ces deux machines au plus vite. Et je serai présente pour m’assurer qu’elles ne puissent nuire à quiconque. J’en ai le pouvoir et je le ferai sans la moindre hésitation. Même si cela implique que je doive me mettre en danger pour le faire. Je ne tolérerai aucune attaque contre la déesse que j’honore.

Comment ça il ne me revient plus de le faire ? Le retour de Tiberius ne change rien et je doute qu’il ait vraiment songé aux conséquences de sa décision. Car le temple de Venus n’est plus sous la direction unique du Grand Prêtre. J’ai été nommée officiellement et seule ma mort peut dorénavant changer cela. Sauf si je quitte mon poste de mon plein gré. Ce qui n’est pas encore décidé pour l’heure. Et bien que me mêler de politique ne me plaît guère, j’ai un autre projet en tête que je compte bien mener à son terme. D’autres entrevues sont prévues dans les jours qui viennent.

Dois-je te rappeler que tu n’es plus le seul à pouvoir prendre des décisions concernant la sécurité, ainsi que la sérénité, du Temple et de ses adeptes ?

Je ne jubile pas, bien au contraire même. Mais je me tiens surtout prête à parer la moindre attaque venant de l’homme. Car je me doute bien que mes paroles ne lui ont pas forcément plu.

Il demeure un point qui reste en suspens malgré tout... Toi ainsi que ta nature réelle... Non que je me défie de toi mais dans l’ignorance des explications fournies à Thalie, tu dois bien comprendre que je doive me méfier de ce que me montrent mes yeux. Je n’ai pas oublié la vision de ton cadavre, de cet androïde... Et pour l’heure, rien ne me permet de savoir si tu es humain ou non... Bien qu’il me soit aisé de le faire mais cela, tu t’en doutes déjà.

Mon don oscille en moi, prêt à servir mais je me refuse encore d’agir. Il existe d’autres méthodes pour m’assurer d’avoir affaire à un humain. Je préfère laisser le choix à Tiberius pour le moment. À lui de me prouver qu’il est réellement fait de chair et de sang après tout. Un refus de sa part entraînera l’activation de mon don dans l’instant par contre. Je ne suis pas idiote au point de ne pas m’être rendue compte que l’atmosphère de la pièce n’est pas naturelle. Et cela me déplaît fortement. Quel intérêt pour lui d’agir de la sorte si ce n’est pour dissimuler quelque chose d’important et tenter de se jouer de moi... Mon regard s’est assombri, donnant du poids à mes paroles et au fait que je suis prête à m’assurer de la vérité pour le bien de Venus.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Tiberius le 10 Février 2013, 18:50

Apparemment, j’avais touché un point sensible en parlant de manipulation. Je l’écoutais se défendre et m’annoncer qu’on ne pouvait lire en elle. Pourtant, sans pouvoir aucun, son visage exprimait tellement ses sentiments que ses propos m’étonnaient. Je ne contestai pas, cela n’avait aucune importance à mes yeux. Je ne manipulais pas mon prochain et ne tenais pas à le faire. Et j’avais finis de jouer au jeu du “C’est moi le plus fort, non c’est moi.” Elle me reprochait de ne pas l’avoir informé en personne. Surpris, j’arquais un sourcil. J’étais censé être mort, venir parler à Thalie m’avait demandé des trésors d’ingéniosité, ce n’était pas pour me balader dans le temple à la rencontre de tous ceux à qui je voulais parler. Las, je ne répliquai rien.

Elle me confirmait la puissance de sa force de persuasion en m’expliquant combien Mettius avait cru en ma mort. Mais elle insistait drôlement sur ses capacités, ses facilités même à manipuler le prélat. Je pris cet avertissement avec sérieux et mon visage change d’expression. Reposant ce fruit et mes pieds sur le sol, je l’écoutai avec attention me parler de Melusine. Cette fois, je commençai à me demander si Lucretia avait un pet au casque. Je ne partageais pas un seul des propos tenus, mais je remarquai que Lucretia se justifiait. Si elle souhaitait perdurer au poste de Grande Prêtresse, elle avait intérêt à cesser cela rapidement. Et à son tour, elle me demandait les raisons de mon choix, les justifications de ma nomination.

Elle changeait de place, écartait sa lame d’elle et moi. Je ne comprenais rien à son jeu. Voulait-elle me faire peur, avait-elle peur de moi ? J’écoutai toujours sans prononcer la moindre parole. On aurait dit un échange par lettres secrètes. Et dans ce nouveau paragraphe, elle m’expliquait avoir entendu la littanie des soeurs jumelles. Elle m’expliquait le sort qu’elle leur réservait. En toute franchise, je n’aimais pas qu’on s’en prenne à d’innocents androïdes. Mais comme les rebelles meurtriers, ces demoiselles avaient commis un crime à mes yeux. Je n’avais pas envie d’être tolérant à leur encontre d’autant que je ne comprenais guère le but de ces androïdes. Mais pour ma part, je comptais demander compte à leur propriétaire.

Et comme je m’y attendais, elle commençait à laisser entendre qu’elle souhaitait rester calife à la place du calife. Parfait ! Voilà qui m’arrangeait ! Le sourire affiché ne manquerait pas de lui témoigner le plaisir ressenti. J’allais prendre la parole sur cet important sujet, mais elle préférait m’interroger sur ma nature réelle.

-- Ce qui est marrant avec les femmes comme toi, c’est qu’elles ne sont jamais contentes. Avoir été choisie pour servir le temple te déplaisait, ta nomination ne t’a pas enchanté, mais maintenant, tu ne souhaites plus reprendre ta place. En fait, je suis désormais convaincue que tu fais partie des éternelles insatisfaites. Quoi que je fasse, tu râleras. Soit ! Voyons le bon côté des choses, il me reste le privilège de choisir pour quel motif tu vas râler.

À ma façon je lui démontrais combien elle était manipulable. Je ne connaissais personne qui ne le soit pas, en dehors d’un androïde écervelé et au plot particulièrement actif. Je regardais son couteau. Trop loin de moi ! Dommage ! Je m’en serai bien emparé pour ouvrir mon biceps et lui montrer ma chaire humaine.

-- Comment souhaiterais-tu que je te prouve mon identité et ma nature Lucretia ?

Je lui posai une question et volontairement, je ne donnais aucune suite quant à son statut.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Lucretia Albinus le 17 Février 2013, 20:46

J'ai pleinement conscience que mon comportement peut amener à se poser plus de questions qu'il ne donne de réelles réponses sur ce que je suis réellement. C'est voulu. N'en déplaise à Tiberius, nul ne peut se vanter de m'avoir vue telle que je suis, sans fard. Pas même Cassia qui vit pourtant avec moi en temps ordinaire. Sauf au temple. Je n'ai pas voulu qu'elle m'y suive. Elle est plus utile à l'extérieur. Mais revenons un peu à l'homme qui me fait face. Il me faut toute ma capacité à semer le doute pour offrir une attitude en totale contradiction avec ce que je peux bien ressentir. Le sentiments humains sont une faiblesse dont je me passe très bien de toute façon.

Je ne vois pas comment tu pourrais savoir ce qui me convient ou non mais passons, il y a plus urgent à régler pour le moment. Ton silence m'informe que tu ne t'opposeras visiblement pas à ma demande concernant ces maudites jumelles. Je te laisse t'occuper de Sylvia. Inutile de te préciser que nous n'entretenons pas de relations cordiales. Je ne veux pas envenimer la situation plus qu'elle ne l'est déjà.

Le regard de l'homme ne m'échappe pas. Qu'il regarde mon arme, il n'aura pas le temps d'y parvenir. Tout comme je ne compte pas m'en servir dans l'immédiat même si la question de la nature de Tiberius demeure en suspens et que ce fait me déplaît particulièrement. Sans cette donne, je ne peux décider de la suite à donner à cet entretien. Je jette un rapide coup d’œil à ce qui m'entoure. Je ne dormirai pas ici ce soir. Je ne m'y suis jamais sentie vraiment chez moi de toute façon. Il me faut rentrer chez moi et m'adresser à ma déesse. Non de l'intérieur du temple mais de celui dont je dispose en ma demeure. Là où je suis moi, sans avoir besoin de me cacher.

Mon esprit s'égare. Je ne peux m'empêcher de repenser à ces dernières semaines. Les temps ont changé, je peux le percevoir. Mais à quel point, voilà ce que j'ignore. J'ai du me mettre à découvert pour protéger ma déesse et j'ai peu apprécié devoir le faire. Il était trop tôt pour que je me dévoile. Et si c'est cela qu'avait voulu Tiberius ? Lui ou un autre d'ailleurs. Mon apparence neutre dissimule à la perfection le trouvle qui m'envahit. Je ne réponds pas à l'homme. J'ai exposé le fait que sa nature importait. Il lui revient de prouver qu'il est humain. J'esquisse un sourire à l'idée de comment Thalie ferait pour vérifier cela. Je me demande bien qui n'a pas encore partagé la couche de mon amante d'ailleurs. Une lueur malicieuse se glisse au fond de mes prunelles sombres.

Il existe bien des méthodes pour me démontrer ta nature Tiberius. Tu as l'embarras du choix il me semble. Y compris te soumettre à mon don. Cette décision ne m'appartient pas.

Je ne relève pas son absence de réponse quant à mon statut actuel. Je ne m'attendais pas vraiment à une réponse de sa part de toute façon. Il y a bien longtemps que je sais comment pratique le Grand Prêtre de Venus avec ses interlocuteurs. Sans compter sa petite démonstration lors de la fête qui m'a fourni une assez bonne indication de ses capacités. Je ne le crains pas. Tiberius semble ignorer que je suis une enchanteresse. Ce qui me donne encore quelques longueurs d'avance. Mais j'ai une autre raison pour ne pas répondre à sa question. Je ne sais pas quoi répondre en fait. Qu'est-ce qui me prouverait que j'ai bien un homme et non une machine face à moi ? Hormis le mutiler bien entendu.

Je change de nouveau de place, me rapprochant de l'homme tout en restant entre lui et ma lame. Me voilà à moins de deux mètres d'un individu que j'ai vu mort et sous une autre nature que celle qu'il affiche en ce moment. Encore une chance que je n'ai pas perdu de temps avec son enterrement car, pour le coup, j'aurais vraiment été fâchée et contrariée. Ce qui n'est pas encore le cas. La suite me dira bien si je me conduis de façon imprudente ou non. Ce dont je doute dans l'immédiat. Je ne dois cependant pas sous-estimer mon adversaire. Je n'ai jamais commis une telle erreur et je ne compte pas commencer aujourd'hui.

Alors... Quel est ton choix ?

Mes yeux plongent dans ceux de Tiberius au moment même où je pose ma question. Que va-t'il faire maintenant... Tout est possible et quelque part, la situation m'amuse.
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Re: [E4]Mise au point et découverte mutuelle [Tiberius]

Messagepar Tiberius le 04 Mars 2013, 12:19

-- Envenimer la situation ? Mais la situation n’est pas du tout envenimer. Je te rappelle qu’à la mort d’un grand prêtre, un régent est nommé par testament. Les prêtres se réunissent le mois suivant pour élire le successeur. Reste régente jusqu’à ces élections. Les prêtres éliront qui ils voudront. Toi, moi, Thalie, Sylvia... Qui sais-je ?

En prononçant le prénom de Sylvia, je sentis la colère naître au sein de Lucretia. Le don de Venus me montrait tous les sentiments qui animait la régente. Et j’étais particulièrement inquiet pour elle de cette amertume et de cette frustration en elle. Mais déjà elle revenait sur le sujet de ma nature. Que croyait-elle ? Que j’étais un androïde ? Quelle connerie !

-- Mon choix ?

Se moquait-elle de moi ? Je pris la lame du couteau qu’elle tenait à porter. Je vis son geste et elle s’inquiéta en reculant. J’étais pourtant convaincu qu’elle bloquerait mon bras. Guerrière, elle n’aurait pas de mal à me maîtriser. Inconscient d’être déjà sous l’emprise de son pouvoir, je plantai la lame dans mon avant bras pour lui prouver que j’étais humain. Seulement la lame frappa et s’enfonça à peine. Du sang coula bien sûr. Mais derrière, je ne voyais ni chair, ni os, mais une forme complexe d’enchevêtrements inhumain.

Surpris j’en lâchais la lame et tombait à la renverse. J’ignorai tout du pouvoir de Lucrétia et crut être un androïde. Je ne m’attendais pas à cette découverte. Je reculai et prit le temps de la réflexion. J’avais une fille. Je le savais. Comment pouvais-je avoir une fille, alors que j’étais un androïde. Je me souviens aussi de mon enfance, quand en chutant dans les escaliers, ma cheville avait pris un angle impossible. Les prêtres de Jupiter avait soigné ma fracture aisément. Ils auraient découvert ma nature et ne se serait jamais tu.

Lucrétia ne fut guère surprise. Cela éveilla mon attention. Un sentiment d’autosatisfaction l’envahissait et je commençais à comprendre. Je sentais en moi la foi en Venus et acceptai l’évidence sous mes yeux. J’étais humain, j’en avais la conviction. Mais peu importait dans le fond. Et pour le moment, les preuves étaient clairement contre moi. Jouons le jeu Lucretia.

-- Bien, le sujet est clos, quitte mon bureau, désormais.

Elle s’en alla après que j’ai pansé ma plaie. Elle cachait parfaitement ses sentiments. Son corps ne montrait rien de ce qu’elle ressentait. Mais elle avait oublié que je lisais les sentiments autrement que sur les mimiques du visage. L’Orgone nous envahit et ne se fausse pas. Elle referma la porte derrière elle et j’explosais un vase de colère. J’ouvris le pansement. L’intérieur de mon bras était toujours mécanique. Bon sang, je devais trouver une explication à cela. Un pouvoir, une greffe inconnue ? Je devais me reposer et réfléchir. Quoi qu’il en soit humain ou androïde, je n’oubliais pas le plus important. Venus m’avait choisi pour être son prêtre. Et j’avais bien l’intention d’accomplir mes missions.

Plan B

Je fis convoquer plusieurs prêtres et les informa de ma décision. Lucretia restait officiellement la régente du temple de Venus jusqu’au mois prochain. Je reprenais ma fonction initiale d’ambassadeur du temple de Venus. Le conseil se réunirait et les candidats pouvaient d’ores-et-déjà postuler. Leurs réactions divergèrent. Certains préféraient Lucretia, d’autres me préférait et enfin les derniers trouvaient mon attitude étonnante. Soit ils étaient agréablement surpris que je ne reprenne pas mon poste par la force. Soit ils étaient surpris que je le remette en jeu. Mais après tout, le culte appartenait à ses adeptes. Et la démocratie est selon moi la meilleure façon de gouverner.

Maintenant, une fois en comité restreint, je pris la pile de dossier qui incombait au grand prêtre. Je gardais un ou deux dossiers d’ambassadeur qui me plaisait. Et toute la paperasse, tous les dossiers encombrants, les plaintes et les audiences furent remis à Lucretia. Elle n’espérait quand même pas garder le poste sans se taper toutes les tâches indigestes qui lui incombe.
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