[E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

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[E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Decima le 01 Novembre 2012, 19:35

Le soleil avait plombé la journée de ses lourds rayons. La sèche chaleur avait eu raison de bons nombres de romains. Ils avaient préféré retarder leur labeur et somnoler dans l'après-midi. De mon côté, mon androïde brandissait une feuille de palmier. Il l'agitait avec un calme olympien et me rafraîchissait. Tenu au silence par mes ordres, il n'avait que le loisir de m'observer vérifier en long, en large et en travers les plans pour la réfection des fortifications autour des gorges du Tibre.

Une créature marine avait attaqué il y a de cela un bon mois. Sa férocité ne surpassait pas les précédentes. Les gardes avait eu tôt fait de la réduire à néant. Mais à force d'endurer des assauts et d'être mal entretenu, les pierres autour de la voûte s'était fendue lorsque la créature avait bondit pour frapper un garde. Ma mission de maître d'ouvrage consistait à diriger la maîtrise d'oeuvre des tailleurs de pierre. Mais je devais vérifier certaines mesures, je n'avais pas confiance dans le décurion en charge des premiers relevés. Supportant la lourde chaleur, j'avais attendu la soirée qui s'annonçait moins insupportable. Avec un peu de chance, un orage frapperait et nous rafraîchirait tous. À cette idée je gagnai la salle de bain et me changeais. J'enfilais une robe de soie noire. Le noir attirerait la chaleur, mais sous l'orage, la soie humide ne révélerait pas mes charmes aux gueux.

Quelques temps plus tard, je donnais mes ordres sur le sable extérieur au rempart. Deux géomètres se plaçaient selon mes commandements et prenaient les mesures que je leur ordonnais. J'avais eu raison de venir vérifier. Le précédent travail avait été bâclé et les mesures se voulaient erronées. Enquise à sermonner le chef de chantier, je ne prêtais pas attention à ce qui se passait sur le rempart. Les deux gardes de la vigie venait de se faire accostée par une adepte de Venus. Cette catin voulait les attirer ce soir dans une taverne où elle les soutirerait de toutes leurs primes. Le décolleté pigeonnant de la jeune femme capta toute leur attention. Ils désiraient en voir un peu plus avant d'accepter leur invitation. Alors, malgré la peur de se faire prendre à déserter leur poste, il la suivirent dans une des tours où elle leur révéla un tout autre tour, celui de sa poitrine.

Inconsciente de ce qui se tramait là-haut, je levai les yeux au ciel, les nuages commençaient à s’amonceler. Un vent de plus en plus fort se levait et le sable commençait légèrement à se soulever. Ravie de ne pas m'être trompée, je me réjouissais d'avoir choisi cette robe de soie opaque sous la pluie. Un décurion s'approcha de moi.

-- Sénatrice Fanius, je suis ravi de votre venue.

Ses mots commençaient déjà par un mensonge. Mon arrivée ne lui plaisait pas du tout. Je venais corriger les erreurs de ses hommes et il allait entendre parler du pays. Il s'en doutait. Je me déplaçai rarement pour rien. La discussion se fit d'abord calme. J'exposais les faits, les erreurs de mesure. Mais cet homme n'avait jamais tort. Il bomba le torse, se vexa et prit de mes mains les mesures. Je ne tolérais pas une seule seconde ce comportement. J'allais le rappeler à ses obligations quand je remarquai Umbra. Je fus surprise de la voir ici.

Seulement ce qui aurait dû attirer mon attention se trouvait derrière moi. Nulle créature, non ! Mais l'orage allait frapper plus tard que prévu. Et quand le vent se lève, que la pluie ne tombe pas assez vite, c'est le sable qui se soulève en tempête rousse. Et les imbéciles qui s'envoyaient l'adepte de Venus étaient bien trop occupé pour surveiller l'horizon. Umbra avançait vers nous et je refusai catégoriquement qu'on me prenne de haut, encore plus devant un sénatrice comme elle.

J'avançai d'un pas vers le décurion et tendis la main ouverte.

-- Remettez-moi vos galons ! Votre incompétence les insulte.

Le désormais soldat blanchit au son de mon ordre. Il ne savait que faire. Sa main gauche tenait les nouvelles mesures. Elles crachaient à son visage ses erreurs. Sa main droite hésitait entre me foutre une baffe et prendre les galons pour me les remettre. Seulement, il savait qu'en levant la main sur moi, je la lui ferai trancher.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Umbra Atius le 02 Novembre 2012, 17:08

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## Interventions de la Déesse Kerta
** Pensées d'Umbra


Le Tibre... Nouvelle épreuve.
Ainsi en a décidé Kerta, sa Déesse.

##Montre-leur ma puissance ! Fais-les tous fuir!##

Le sable, son allié. Sans but, Umbra longe le fleuve en psalmodiant une ancienne litanie. Les gardes de Pluton, elle s'en moque. Les créatures, pareil ! Quiconque s’opposera à son projet mourra. Ici, ce sera parfait. Face au fleuve, l'étrange demoiselle ouvre ses bras d'un geste lent, sa voix s'élevant dans les airs.

Au nom de Kerta, que s'élève le Chaos.

À ses pieds, le sable commençait à virevolter lentement. Umbra fixe le ciel. L'orage gronde, approche, mais ne pourra pas l'arrêter. Non, elle seule pourra faire cesser l'enfer qui naît du Chaos, de son âme dérangée. Partir et observer maintenant. Se réjouir du néant à venir. Des cris et de la terreur. Abandonnant le léger tourbillon, la sénatrice poursuit sa promenade. Perdue dans le néant, elle avance sans but réel, surveillant l'orage pour qu'il ne gâche pas son « jouet ».

**Je la sens, elle va être toute jolie**

##Prudence, tu ne dois pas la perdre##

Il faut y retourner pour la suite. Un sourire enfantin sur le visage, Umbra retourne vers sa création, longeant les fortifications qui habillent les rives du Tibre. Les gens. Elle ne les aime pas. Ils ne comprennent rien. De ses lèvres s'échappent une comptine enfantine terrifiante.

Hurlements, rage et fureur,
Que tournoient les cristaux
En lames acérées, rougies
Du sang des condamnés.


Decima Fanius. Umbra connaît cette femme. L'homme est furieux. Pourquoi. Le sable, Umbra le voit maintenant. Il danse au-dessus du sol en milliers de grains redoutables. Sourire. La demoiselle chaotique semble fixer le vide mais non, elle est elle, la tempête, sa tempête. Celle qu'elle fait naître et qu'elle élève comme une enfant, la chérissant.

Son regard se pose sur la femme, Decima. Tête penchée, Umbra observe. Elle sera jolie entourée de sable. Un air malicieux, amusé, elle sourit à la femme.

Bonjour Decima Fanius. Tu aimes le sable ?

Question insolite venant d'une sénatrice que tout le monde sait étrange. Pourtant, question tout de même et son bébé qui grandit toujours. Ses cheveux roux se soulèvent. De nouveau ailleurs, perdue dans un monde qui est sien.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Decima le 17 Novembre 2012, 12:46

Le vent fit passer mes cheveux devant mon visage. Je les balayai doucement, les coinçant derrière une oreille. Ma main, paume ouverte, revint sur le soldat. Empourpré par la colère, il fit un choix sage et me remit ses galons. Mais la désertion des gardes des remparts me créeraient rapidement plus de soucis que l’incompétence de cet homme. Les déserteurs nous jetaient en pâture au désert, comme les gladiateurs jetaient les esclaves aux tigres dans le colisée. Nue de toute surveillance, j’étais la proie aux premières créatures venues.

Inconsciente de ce danger, j’observai calmement ces galons au creux de ma main. Je voyais en eux le symbôle de mon pouvoir sur cet homme. J’aurai bien jeté les galons au loin, mais je respectai l’ordre militaire. Je demanderai à un centurion d’offrir ces feuilles de vigne dorées à un soldat plus méritant. Je les rangeai dans un petit sac quand j’entendis une voix familière portée par le vent. Umbra s’avançait vers nous. Que faisait-elle hors des enceintes romaines ? Je l’ignorais mais je n’étais pas étonnée de la trouver là. S’il était une sénatrice que je m’attends à voir n’importe où, c’était bien Umbra ! Je n’ai jamais compris sa façon de raisonner, ni-même ses motivations. Sans raison encore une fois, j’ai toujours, semble-t-il, suscité son intérêt.

Je lui souris et attendis qu’elle nous rejoigne pour répondre. Le vent étouffait désormais mes mots.

-- Oui beaucoup Umbra. répondis-je avec sincérité

Je reportai mon attention envers le soldat.

-- Donnez ces plans au contre-maître et apportez les corrections au plus vite. Ensuite, retournez à la caserne ! J’y rejoindrez votre Centurion.

J’expédiai cet outrecuidant responsable d’un retard de trois quatre jours au minimum. Je fulminai intérieurement, je détestai être mise en défaut. J’aimais réaliser mes tâches avec brio, sans contre-temps aucun.

Un improbable rayon de soleil éclaira la chevelure d’Umbra. Je levai les yeux au ciel et fus surprise de découvrir un ciel s’éclaircissant. La violence du vent chassait les nuages. Regardant l’horizon, je découvris une masse ocre se lever du désert.

Par tous les dieux ! Nous ferions bien de rentrer Umbra ! Cette tempête de sable semble fondre sur nous.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Umbra Atius le 02 Décembre 2012, 19:34

Tourne douce farandole,
Recouvre le monde de ton or.

Face à Decima, Umbra ne voit pas le soleil. Non, son jouet grandit, arrive. Elle frémit d'impatience. Kerta est contente et comble l'étrange demoiselle de bonheur. De nouveau la comptine qui s'échappent des lèvres de la femme-enfant. Seule au monde, isolée dans une bulle qu'elle seule perçoit. Les mots la rattrapent. Elle sourit. Bien sur que le sable va venir, Umbra le lui a demandé.

Elle est jolie, pas vrai ?

Inconsciente du danger pour autrui, l'étrange demoiselle prend la main de la sénatrice en riant. Elle veut lui montrer, elle le doit. Le regard sur l'horreur qui se prépare. Celui d'une enfant face à un cadeau. Sa mains droite s'élève dans l'air. Gauche, droite, le sable suit le mouvement des doigts.

##Continue ainsi, fais-la danser oui.##

La tempête approche, le sable tournoie lentement, trop lentement même. La chevelure d'Umbra vole au vent. Étrangement, les premiers grains la frôlent, loin, trop loin de la tempête, s'enroulant autour des deux femmes. La demoiselle rousse sourit, heureuse de la sentir enfin contre elle.

Tu aimes Decima ? Ils vont te caresser, c'est tout.

De nouveau les mots et une litanie.

Douceur éphémère,
Sensualité envoûtante,
Que la femme succombe
Et devienne tienne.


Les bras ouverts, Umbra exulte comme une enfant. Le sable s'enroule et joue avec elle. Animal de compagnie particulier. Regard vers l'autre femme qui ne comprend pas, ne peut comprendre. Minuscules particules qui glissent sur la peau inconnue.

**Je peux lui dire maintenant Kerta...**

##Patience, attend encore.##

Les bras se referment, le sable se tait, restant à distance. La tempête obéit, tournant sur elle-même. Tout comme Umbra qui se tourne vers Decima, tout sourire, riant aux éclats. Avant de s'asseoir sur le sol, le regard dans le vide, comme absente de son propre corps.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Decima le 14 Décembre 2012, 10:53

Les premiers grains carressèrent ma peau, mais je ne parvenais pas à rester aussi stoïque qu’Umbra. L’observant, la réalité me stupéfia. La tempête captivait totalement Umbra. J’avais envie de fuir. La tempête approchait à grand part. Je tournai le regard vers les remparts. En courrant comme une dératée, je ne parviendrais jamais à atteindre le havre de paix romain.

-- J’ai peur... balbutiai-je malgré les propos rassurants d’Umbra.

J’étais terrifiée en réalité. Je prenais de nombreux risques dans ma vie politique, mais jamais j’exposai ainsi mon corps aux dangers du désert ou d’une ruelle sombre. On me rétorquerait sans doute que j’aurai dû sortir avec un androïde comme garde du corps. Mais à quoi m’aurait-il servi. Je me sentais telle une proie prise au piège de son prédateur. Je détestai ce sentiment d’impuissance. La colère me gagnait.

J’inspirai profondément pour ne pas céder à la panique. Umbra semblait absente, elle entonna sa litanie. Où fuir ? Nul part ! En réalité, dans un sursaut de réflexion, je réalisai que le lieu le plus sûr restait au côté d’Umbra. Je n’avais pas vraiment confiance en elle. Je ne lui avais pas menti en témoignant ma peur. Et mon don m’indiquait qu’elle ne me mentait pas non plus quand elle me confortait dans l’idée que la tempête ne nous ferait pas de mal.

Seulement, un romain convaincu de dire la vérité et se trompant en toute bonne foi dupait mes facultés. Après tout, il disait la vérité. Je pris la main d’Umbra avec délicatesse. Et imperceptiblement, je me mis à la serrer de plus en plus fort à mesure que la peur me gagnait. Je luttai pour ne pas céder à la panique.

La litanie d’Umba me calma légèrement. Prenant mon courage à deux, je décidai d’affronter mon destin. Je me refusai de prier Pluton pour lui demander son aide. Je ne mendiai pas. Je le remerciai chaque soir de sa protection, mais je ne mendierai jamais l’attention des dieux. Inspirant à nouveau, j’ouvris légèrement les yeux sur la tempête et je réalisai que la tempête demeurait à distance respectable de nous. Ma bouche forma un “Oh” muet de stupéfaction. Et si Umbra possédait l’extraordinaire pouvoir de contrôler cette tempête ? Elle s’assit et j’en fis de même sans lâcher sa main. Umbra semblait absente. Je n’osai émettre le moindre mot, je n’osai bouger.

J’attendis sans calme, sans frayeur, mais la peur au ventre...
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Umbra Atius le 26 Décembre 2012, 18:19

Enlace et embrasse,
L'enfant bénie des dieux.

Inconsciente de la peur de Decima, Umbra joue et s'amuse. Le sable tournoie, enrage de n'avoir sa proie. Contre l'autre femme, l'étrange demoiselle sourit.

##Montre-lui encore, apprends-lui ta destinée##

Un cri de joie et la silhouette bondit sur ses pieds. La tempête s'agite, se tord dans tous les sens. S'approche dangereusement. Umbra rit, exulte de joie, l'appelle. Isolées, les femmes le sont maintenant. Mais le sable ne les touche pas. Enveloppées comme dans une chrysalide protectrice.

Viens !

Impatience de la folie, Umbra relève Décima. Ses doigts effleurent le sable autour d'elles. Quelques grains se posent dans sa main, elle les montre à Decima. La tempête grossit. Decima ne doit pas la craindre. Son « animal de compagnie » crie famine, réclame de l'attention. Un geste et le sable fond sur les deux femmes. L’étrange demoiselle se colle à sa compagne du moment.

## Maintenant !##

**Oui ma Déesse, je vais lui dire**

L’esprit perturbé se perd dans la folie. Umbra attire le sable, le guide sur sa peau. Elle montre ce que Kerta lui a enseigné. Son regard, halluciné, plonge dans celui de Decima. Une enfant, voilà ce qu’est la sénatrice Afer. Une enfant qui joue, rien de plus. Inconsciente de sa puissance, de l’image qu’elle renvoie.

Les monstres ont peur du sable. Ils ne peuvent plus se cacher quand je joue. Tu l’aimes ma tempête ? Des fois, elle vient me bercer pour que je m’endorme.

Et oui, le sable vient à Umbra même hors du désert. Révélation importante affichant la dangerosité de la demoiselle qui n’en a pas conscience.

Tu veux danser avec elle ?

Umbra s’écarte, le sable aussi. Bulle protectrice avant une farandole. Fluides, les mouvements le sont. Ceux du sable, ceux de la jeune femme. Un ballet inédit aux pieds de la Cité. Une ode à Kerta, à celle qui lui a appris. Le temps semble suspendu, immobile. Les doigts dessinent les pas, la tempête reproduit. Jusqu’à s’assoupir, simple tourbillon inoffensif, sagement couché contre le sol.

##Prudence, ne la laisse pas partir##

**Oui Kerta**

Accroupie, Umbra effleure le sable. Comme un chien que l’on caresse. Tendrement, l’esprit ailleurs.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Umbra Atius le 26 Décembre 2012, 18:19

Enlace et embrasse,
L'enfant bénie des dieux.

Inconsciente de la peur de Decima, Umbra joue et s'amuse. Le sable tournoie, enrage de n'avoir sa proie. Contre l'autre femme, l'étrange demoiselle sourit.

##Montre-lui encore, apprends-lui ta destinée##

Un cri de joie et la silhouette bondit sur ses pieds. La tempête s'agite, se tord dans tous les sens. S'approche dangereusement. Umbra rit, exulte de joie, l'appelle. Isolées, les femmes le sont maintenant. Mais le sable ne les touche pas. Enveloppées comme dans une chrysalide protectrice.

Viens !

Impatience de la folie, Umbra relève Décima. Ses doigts effleurent le sable autour d'elles. Quelques grains se posent dans sa main, elle les montre à Decima. La tempête grossit. Decima ne doit pas la craindre. Son « animal de compagnie » crie famine, réclame de l'attention. Un geste et le sable fond sur les deux femmes. L’étrange demoiselle se colle à sa compagne du moment.

## Maintenant !##

**Oui ma Déesse, je vais lui dire**

L’esprit perturbé se perd dans la folie. Umbra attire le sable, le guide sur sa peau. Elle montre ce que Kerta lui a enseigné. Son regard, halluciné, plonge dans celui de Decima. Une enfant, voilà ce qu’est la sénatrice Afer. Une enfant qui joue, rien de plus. Inconsciente de sa puissance, de l’image qu’elle renvoie.

Les monstres ont peur du sable. Ils ne peuvent plus se cacher quand je joue. Tu l’aimes ma tempête ? Des fois, elle vient me bercer pour que je m’endorme.

Et oui, le sable vient à Umbra même hors du désert. Révélation importante affichant la dangerosité de la demoiselle qui n’en a pas conscience.

Tu veux danser avec elle ?

Umbra s’écarte, le sable aussi. Bulle protectrice avant une farandole. Fluides, les mouvements le sont. Ceux du sable, ceux de la jeune femme. Un ballet inédit aux pieds de la Cité. Une ode à Kerta, à celle qui lui a appris. Le temps semble suspendu, immobile. Les doigts dessinent les pas, la tempête reproduit. Jusqu’à s’assoupir, simple tourbillon inoffensif, sagement couché contre le sol.

##Prudence, ne la laisse pas partir##

**Oui Kerta**

Accroupie, Umbra effleure le sable. Comme un chien que l’on caresse. Tendrement, l’esprit ailleurs.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Decima le 06 Janvier 2013, 11:36

Le sable se referma sur nous. Les sensations procurées me bouleversaient. Désormais, j’évoluais dans une gangue de sable. Les remparts de Rome avaient disparu. Mon univers tenait dans un mètre-carré et cette jeune femme restait la seule âme de mon petit monde. Je l’observai. Ma peur ne semblait pas l’affecter. Avait-elle perçu mes craintes au moins ? Avait-elle entendu mes propos ? Les avais-je prononcés ces mots ? Avaient-ils été étouffés par le bruit des grains de sable tournoyant autour de nous.

Umbra recula d’un pas et je fus tétanisée à l’idée qu’elle disparaisse de mon mètre-carré. J’étais à deux doigts de la supplier de tout arrêter. Mais une voix au fond de moi se voulait rassurante. Je l’écoutai comme j’écoutai Umbra me parler de la crainte des créatures du désert. Pour la première fois, en dehors des enceintes de Rome, je ne les craignais plus vraiment. Jamais ils ne viendraient me tuer. Si je devais mourir aujourd’hui, ce serait étouffée par le sable. Je me tus et prêtais attention aux expressions d’Umbra. Aimer sa tempête ? Oui et non ! Non, car je la craignais. Oui, car elle apportait un pouvoir démesuré aux romains. Si cette femme rejoignait les adeptes de Jupiter, nous pourrions seconder les gardes de Pluton, voire les remplacer dans la protection de la cité des démons extérieurs.

Umbra me fit penser à une enfant, une enfant qui jouait avec une mortelle, mais une enfant tout de même. Son esprit était ailleurs, dans le monde imaginaire que les enfants se créent pour parler avec leurs poupées et leurs jouets. Elle caressait le sol comme ma mère caressait notre chien.

Que pouvais-je faire ? Je me retrouvai enfermée. Un pas et je m’enfonçais dans la tempête. Je ne savais même plus si la cité se trouvait à ma gauche ou à ma droite. De toute façon, j’étais convaincue que le sable m’étoufferait bien avant d’avoir parcouru une dizaine de mètres. Je restai donc dans ma nouvelle prison. Les remparts étaient plus étroits que la cité romaine. Mon monde se composait d’une seule âme : Umbra. Alors, je m’agenouillais à mon tour et je posai ma main sur le sable et mimais ses gestes. Je caressais donc le sable, comme s’il s’agissait d’un animal. Et quelque part, je ressentis comme une forme de vie dans cette tempête.

Croyante, je me demandai quel dieu pouvait apporter une telle puissance à cette jeune enfant. Habituellement, quand on faisait appel à ses dons, on s’effondrait rapidement de fatigue. Mais Umbra ne semblait pas affectée malgré la démesure de la tempête. Prenant soin de ne jamais perdre de vue, la seule âme de mon univers, je continuai de caresser le sable.

-- Que ressens-tu ? osai-je finalement demander...

Je n’étais pas rassurée, mais je ne posai pas la question pour faire la conversation. J’avais l’impression qu’elle était en transe et qu’elle ressentait en elle une forme d’énergie et de plénitude. Je devais comprendre comment elle faisait. Et de toute façon, j'étais prise au piège de son jeu.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Umbra Atius le 22 Janvier 2013, 20:43

Tourne et virevolte,
L'enfant exulte...

Au centre du tourbillon, le temps est suspendu. Suspendu au bout des doigts d'Umbra. Sa déesse l'honore avec une aussi belle tempête. Le danger grandit, invisible. Le sable ondule, s'échappe, change de direction. Umbra se redresse. Cela ne devrait pas être. Cela ne doit pas être. La jeune femme chantonne. Calmer son jouet, reprendre le contrôle.

Non !

Un cri, un seul. Ils sont venus. Comment ? Pourquoi ? Le sable s’affole, grossit. Deux, Umbra les voit. Créatures qui ont osées venir ! Fureur et folie se mêlent dans cet esprit dérangé.

**Kerta !**

L'autre femme. Les remparts. Se déplacer avec elle, sa tempête. Umbra psalmodie, pousse l'autre femme vers un refuge. Vers la vie. Sa déesse reste muette. Incompréhension de l'étrange demoiselle. La créature progresse, attaque. Le sable la dissimule. Les soldats ne peuvent rien voir. L'ouverture est créée. Un renfoncement dans les remparts, abri dérisoire.

Pars, dans le trou !

Un couloir de sable, ondulant, étouffant. Umbra suffoque. Combattre la créature. Elle ne devrait pas être là. Incompréhension. La déesse se tait toujours.

**Kerta... Aide-moi !**

L'autre femme recule. La peur se dévoile. Les bras s'ouvrent. Faire grandir la tempête pour anéantir la créature. Seule solution. Solution dangereuse même pour la maîtresse du sable.

Hurlements, rage et fureur,
Que tournoient les cristaux
En lames acérées, rougies
Du sang des condamnés.

J'en appelle à Kerta,
Que le chaos déferle
Et porte la destruction.


La litanie s'élève, incontournable. Répéter à l'infini pour vaincre. La demoiselle s'épuise. La déesse exulte. La tempête, SA tempête, va détruire et anéantir. La servante n'a plus d'utilité. Au sol, Umbra se meurt de la duplicité de sa déesse. Mais chaque chose créée est liée à l'inventeur. Kerta enrage. La créature a fui. Le sable recule, se replie, disparaît. La mort a frappé. Un corps sans vie au sol, celui de l'enfant du désert.

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Fin de mon intervention dans le RP... Umbra n'est plus, tuée par sa déesse.
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Re: [E4] Quand les gardes de Pluton ferment les yeux...

Messagepar Decima le 03 Février 2013, 13:31

Le sable se fit plus menaçant. Je fermai les yeux et me sentis pousser. Je me cognai contre un mur de pierre. J’espérai qu’il s’agisse des remparts de Rome. Cherchant du bout des doigts une issue, je réalisai avec effroi que j’étais dans une alcôve. J’étais prise au piège. Je ne contrôlai rien et détestais cette sensation. Je ne priai pourtant pas les dieux. Je n’ai jamais souhaité leur demandé d’aide. Je les priai pour les remercier, jamais pour quémander un service. Alors, je pris mon mal en patience, tétanisée par la peur. Je n’osai plus bouger, j’avais vu la créature. J’ignorai son nom, je ne l’avais jamais vu auparavant. Je crus voir Umbra. Je tendis la main, mais des cristaux m’entaillèrent profondément la main en plusieurs endroits. Umbra était perdue. Je ne la connaissais pas beaucoup, femme mystérieuse, la folie l’animait et la rendait divertissante.

Quand le vent tomba, le sable recouvra son calme. Je vérifiai l’absence de la bête. Rassurée, je sortis de mon trou et me précipita sur Umbra. Son cadavre était méconnaissable. La pauvre avait été déchiquetée par le sable. Je contenais un haut le corps et m’éloignai de quelques pas quand je vis des soldats approcher. Quand je tiendrais le responsable de la garde, je le ferais jeter en pâture aux tigres.

La rage au ventre j’approchai d’eux :

« Qui avait en charge la garde ? Qui ? »

Ma voix stoppa net les soldats. L’un d’entre eux, recula d’un pas et il baissa la tête.

« Pourquoi n’a-t-on pas été prévenus de l’arrivée de la tempête ? Pourquoi ? »

Je ne parlai plus, je hurlai littéralement à l’encontre de cet homme. Je lui rejetai la mort de Katla. Je l’attrapai par la tignasse et lui colla la gueule sur le cadavre de Katla. Il avait vingt fois la force de me renverser. Mais mon rang et sa faute le calmèrent.

« Que des gardes couvrent son corps et qu’on le rapporte à sa famille. Quant à vous, Soldat, votre cas sera discuté devant les plus hautes instances de la justice. »

Je ne savais pas pourquoi cet homme n’avait pas sonné l’alerte, mais au visage de son supérieur, je compris qu’il n’était pas à son poste. J’allais levé la lumière sur cela bien rapidement. Et toute la lumière sera faite avant qu’Umbra ne soit enterrée. Je ne pouvais laisser passer un tel affront envers une sénatrice. Et je pèserai de tout mon poids pour que ce soldat soit condamné à la mort pour son incompétence et son irresponsabilité.

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Fin du RP
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