[E4] Feriae Imperativae [OUVERT A TOUS]

[Sylvia Lullus]

Feriae Imperativae

Voici cinq jours que Sylvia agissait dans l’ombre. Elle s’était rendue sur les marchés. Elle avait été à la rencontre des poissonniers, des boulangers et des fleuristes. Convaincre, tous ces commerçants de garder le silence, n’avait pas été la chose la plus évidente. Le recours au charme et à la séduction avait cependant aidé à ce que la rumeur ne s’ébruite pas aussi vite que les autres. Ils avaient réussi de quoi alimenter tout Rome pendant deux jours.
En conciliabule avec le comptable du Temple, ainsi que quelques amis, la prêtresse avait également réussi à obtenir de quoi draper les murs et assez de lampions, pour éclairer toute une nuit sans Lune. Il fallait agir vite pour que les Romains n’aient pas le temps de comprendre que quelque chose était en préparation. C’était un petit défi qui n’était sans plaire à la centenaire.
Les servantes, qui travaillaient avec elle, étaient bien sûr de ses complices. Cependant, elles aussi ignoraient jusqu’au bout la véritable motivation de cette fête. Celle-ci était mise sous silence pour ménager un effet de surprise supplémentaire. Sylvia ne doutait pas que celui-ci réussisse !

À l’aube, à peine douze heures avant le début des festivités, une ribambelle d’enfants, se mettait à courir pour diffuser l’information. Ils prenaient leur mission à cœur et criaient dans chaque rue de Rome. « Cette nuit Vénus, ouvrait ses portes, pour une grande fête. » Tout Rome était appelé à venir. Du fonctionnaire, au consul, de la mère au vieillard. Point de discrimination, ni pécuniaire, ni sexuelle, ni sociale, encore moins religieuse, ne pouvait maintenir un citadin à l’écart. Pas même le fait d’être un androïde. Sur ce dernier point, Sylvia serait particulièrement attentive.
Ce n’était pas l’une de ses cérémonies inscrites dans le calendrier annuel. Encore moins, une orgie préméditée, comme en proposait le Lupanar. C’était une Feriae Imperativae dans tout ce qu’elle avait de généreux et d’imprévisible.
La première surprise était probablement d’apprendre que Sylvia Lullus était la commanditaire de cet événement. Cette prêtresse n’était pas un véritable personnage public. C’était une femme discrète. D’ailleurs, le nom de Lullus faisait échos au jeune frère Juluis, Centurion, de ceux partis à la conquête du globe. Seuls les intellectuels avaient pu entendre parler de l’aînée, lorsqu’étaient abordés des thèmes comme, l’égalité entre humain et humanoïde, la condition féminine, le respect des choses de l’amour.
Elle avait réussi à faire les choses correctement. Plusieurs humanoïdes, qu’elle avait eus un jour, sous sa protection avaient été appelés en renfort pour aider tout mettre en place pendant la fin de l’après-midi. Le Temple était propre, grand ouvert, les salles étaient éclairées de lanternes, les statues avaient été mise en valeur.

Il n’était pas question de remplir la panse des Romains, mais leur esprit et leur âme.

Chaque prêtresse avait donc été sollicitée, pour encadrer et guider les visiteurs, de cette longue nuit à venir. L’odeur du vin attirerait peut-être les adaptes des autres Dieu. Le regroupement et la synergie des croyants étaient essentiels, en cette période de bouleversement. Là, était la plus belle façon, de rendre hommage à celui qui les avait quittés.

Sylvia était profondément dévouée à Vénus. Elle sentait le poids du regard divin sur ses épaules à chaque instant. Elle avait conscience que chacun de ses actes devait avoir un but unique, celui de servir le Fils Amour.
Arpenter les salles une dernière fois, lui permettait de s’imprégner de la force du lieu. Tout était en place. Le soleil, achevait sa course, accompagné du bel Apollon. Après toute l’agitation, le Temple était plongé dans l’une de ces minutes de grâce, que personne ne pouvait prévoir.

- « Belle Vénus donne aux hommes le courage d’être pacifiques et aux femmes la force de les en convaincre. »

Le doux tintement des bracelets indiquait que la belle quittait la position de pénitente, pour aller accueillir Rome. Elle portait la robe des prêtresses, les cheveux relevés, et le visage ouvert. Les bras semblaient sur le point de s’ouvrir en grand pour pouvoir recevoir les enfants des Dieux.
S'ils ne croyaient pas encore aux Miracles, l'heure n'allait pas tardé, où cela allait changer.


Information hors rp:
Ce topic est ouvert à tout le monde. Les humanoïdes seront normalement traités sans distinction (Après aux prêtresses vénusiennes, de voir comment elles interprètent la demande de Sylvia, sur la question. ^^)
Vous pouvez poster à votre rythme et investir le temple.
Il n'y a pas de tour de jeu à proprement parlé ni de contrainte. Il s'agit d'un rassemblement religieux avec tout ce qu'il implique: chant, dévotions, etc.
Je me permettrais d'intervenir une fois pour introduire un dernier détail.
Voilà! Bonne fête !

[Melusine]

Le peuple allait faire la fête dans le Temple de Venus. Bon nombre d'hommes et de femmes se pressaient déjà pour avoir les meilleures places, les meilleurs plats, le meilleur vin et bien sûr le plus joli trophée à son bras le moment venu. La moitié ne serait là que pour l'Orgie. Et si elle n'avait pas lieu, nombreux seront ceux qui désavoueront Venus. Les autres seraient là pour faire la fête et se rassasier pour les jours à venir. Mais quelques uns seraient là pour un jeu bien plus dangereux. On nommait ce jeu : Politique.

Elle n'avait pas été invité officiellement, vu qu'elle n'existait pas aux yeux du monde il y a à peine quelques jours. Sa fureur avait été grande quand elle avait appris ce que dissimulait Sylvia Lullus. une fête chez venus, ce n'était pas anodin. Si elle avait vraiment voulu satisfaire le peuple, elle aurait fait sa fête dans les rues de Rome. Oh mais non, elle avait choisi le Temple de Venus pour bien marquer les esprits. Et finalement, c'est avec un doux sourire que la Prêtresse de Jupiter c'était endormi. C'était parfait. Tout simplement parfait.



Dans les rues de Rome, on laisse passer un étrange cortège. Neuf personnes dissimulées par des capes et des capuches avançaient d'un pas traînant. Le rectangle était parfait, et il semblait protéger la personne au milieu. Les habitants se poussaient naturellement pour les laisser passer, surpris. Les murmures commençaient à se répandre bien avant qu'elles ne posent leurs pieds sur les premières marches en direction du temple. On ne se pressait plus pour rentrer dans le Temple de Venus, non, on cherchait à voir ou entrapercevoir ce cortège. Était-il funèbre ? Annonçait-il une menace ? Qui étaient ce ? Ils ne voyaient rien et ils attendaient avec impatience de connaître la suite. La montée fut lente, mais toujours organisé. Et le rectangle s'ouvrit quand il arriva à hauteur de l'Hôtesse de cette soirée. Trois marches plus basses que la prêtresse de Venus. Une personne enleva sa capuche et elle dévoila sa chevelure blonde étincelante, ses yeux bleus perçants. Elle s'agenouilla face à la Prêtresse de venus et elle tendit son bras vers la personne au centre du cercle.

Je vous présente Melusine, Grande Prêtresse de Jupiter. L'autorisez vous à entrer dans le Temple de votre Déesse ?

Elle n'enleva pas pour autant sa cape ou sa capuche, mais un mouvement de tête se fit sentir. Et dans un même mouvement, les autres capuches tombèrent dévoilant hommes ou femmes et ils redescendirent pour aller à la rencontre de quelques personnes dans ces marches. Les personnes avaient le même profil, des personnes âgées. Les prêtresses donnèrent leurs bras pour les aider à terminer la montée. Certains prêtres prirent même certains aînés sur leurs dos. Un tintement se fit entendre et une main noire sortit de la cape. Un bracelet orné de plusieurs éclairs, une capuche qui tombe et ses yeux partent à la rencontre de la Prêtresse de Venus. Elle reste où elle est. Elle ne bouge pas. Mais les murmures enflent un peu plus dans la foule qui monte. La Grande Prêtresse de Jupiter ? Présente ? Est ce vrai ? Et du mouvement se fit sentir. Car ils veulent la voir. Pour l'heure, l'attraction n'est plus à la fête de Venus, mais belle et bien à Jupiter.

Les yeux blancs regardent Sylvia. L'expression est neutre, mais on sent le charisme imposant de la Jovanienne.

Venus séduit.
Jupiter promet.

Amusons nous Rome !

[Decima]

-- Que se passe-t-il ?
-- Je ne sais pas Domina

Ce bougre d'imbécile ne mentait pas. Il ignorait tout et je me retrouvai dans l'embarras. Cet échec m'apprendrait à ne plus faire confiance aux androïdes. Je m'occuperai de son démantèlement plus tard. Je pris ma cape et la passa sur mes épaules pour quitter le temple de Jupiter. Je n'avais pas pu découvrir le visage de l'escortée lorsque l'escorte passa à mes côtés, mais ce cérémoniel ne se voulait pas anodin. Dehors, sur le parvis, je retrouvai Citerius et l'interrogeai. Sa réponse me stupéfia. Il s'agissait de la grande prêtresse Mélusine. Je souris. Le temple et nombre de prêtres m'exaspéraient par leur laxisme. La défaite les avait affectés, mais il semblait jusqu'alors incapable de réagir. Je n'avais que peu entendu parler de Mélusine. Tout ce qu'on me rapportait sur elle relevait du mythe, de légendes urbaines. Tout le monde mentait et y ajoutait sa petite part de mensonge. À les écouter, d'ici un mois, elle cracherait des boules de feu et pourrait raser la ville d'un battement de cils. Et j'éprouvais de la joie qu'elle soit ainsi crainte.

Voulant en savoir plus, je m'enquis de leur destination. Le temple de Venus organisait encore une de leurs réceptions orgiaques. Je fis appeler mon cheval et rentrait rapidement au domus. Je me changeai, me préparait non sans gifler Servia. Elle devait me tenir informée de tout ce qui se tramait dans Rome. Encore une fois, elle échouait. Je choisis une robe noire qui assombrissait encore plus mes traits, un couvre-chef qui me rendait plus austère. Ceci serait parfait. Si Melusine se rendait au temple de Venus, ce n'était sûrement pas pour batifoler avec leur prêtresse.

Quelques minutes après l'escorte, j'arrivai à cheval. Il marchait lentement et frappait le pavé avec autorité. Je mis pied à terre et tendit la bride à un esclave. Certains prêtres de Venus se gaussaient de vouloir abolir l'esclavage, mais ils semblaient bien heureux de les exploiter en attendant leur impensable affranchissement. J'entrai dans le temple et mesurait l'ambiance de la salle. Melusine par ci, Melusine par là. Elle venait de voler la vedette à Venus elle-même. J'en souris et hésitai. Devais-je retourner au temple de Jupiter et regarder ce qui se passait derrière les fameuses portes noires ou devais-je assister à cet étrange banquet ?

Je décidai d'observer discrètement quelques instants avant de partir. J'ordonnai à l'esclave de m'attendre ici. Il semblait ennuyer car d'autres romains arrivaient à cheval. Mais ses problèmes ne me concernaient pas. Je fis quelques pas dans le temple, trouvai un escalier et en gravis les marches pour observer en silence.

[Alexius Lullus]

Ma nouvelle maîtresse m'avait laissé à disposition, une chambre. Elle était bien gentille, mais que voulait-elle que j'en fasse? Je n'avais jamais eu quelque chose à moi, mis à part Alexia. Il me fallait la retrouver d'ailleurs. Une fois que l'humaine partit, j'entrais dans cette chambre. Il y avait un lit. Pourquoi faire? Je n'avais jamais dormi dans un lit non plus. Il y avait une commode où quelques vêtements avaient été placé et bien pliés. Surement ceux de ce Julius Lullus, le frère de madame. Je n'y toucherais pas, ils n'étaient pas pour un androïde et je me refusais de mettre des vêtements destinés à un humain. Pourtant, j'en sorti un, juste pour voir. Ils avaient été remis en état et surtout ajusté, mon compas intégré analysa la taille, ils correspondaient exactement avec la mienne de taille, signe qu'en effet, Sylvia s'était renseigné sur moi auparavant, ce qui me mis encore plus en colère. Je n'étais pas un jouet et encore moins un objet à habiller. Je repliais la tunique à l'identique et la rangeais avec soin. Je détestais peut-être les humains, mais j'avais été suffisamment éduqué dans le respect des lois pour ne pas confondre colère et emportement. Je m'assis sur une chaise et me mis en veille prolongée. Je pouvais récupérer lentement et rebootais tous mes systèmes. Je ne laissais que mes repères spatiaux et temporels en alerte. Ceux-ci m'indiqueront si quelqu'un venait à passer la porte ou si un bruit dans un rayon de 5 mètres se faisait entendre. Cela ne tarda pas. Je me levais et allais ouvrir la porte. C'était Maée qui m'apportait de l'argent. Pour quoi faire? J'étais un androïde, je n'avais besoin de rien. Elle afficha un sourire, me dit d'aller faire un tour et que je ne craignais rien ici. Je refermais la porte sans un mot. Qu'allais-je faire de cet argent? Ah oui, ma nouvelle maitresse m'avait demandé de changer de vêtements. C'était donc ce que j'allais faire.

* * *

Je revins quelques heures plus tard à la demeure des Lullus. La ville était calme et je m'étais dirigé vers une petite boutique qui refourguait des vieux vêtements destinés aux androïdes. Mon choix s'était porté sur une longue tunique noire qui se boutonnait devant, ainsi que d'un pantalon de la même couleur. J'avais acheté également des bottes noires et une longue cape qui avait un capuchon, cela me permettrait de dissimuler la croix tatouée sur mon visage, car la capuche était profonde. En dernier lieu j'avais acheté de longues bandes de tissu noir qui me permettraient de m'entourer les poings et les bas des jambes. En tout, j'en avais eu pour 2 pièces de cuivres, les vêtements étaient usés, mais utilisables quand même. Je revins donc dans ma fameuse chambre et patientais là, pour une fois prenant plusieurs heures pour faire le ménage dans les fichiers erronés et inutiles. Je défractionnais tous mes disques durs, tous mes processeurs pour n'avoir que dans ma mémoire vive le souvenir d'Alexia et tout ce qui la concernait, ainsi que toutes les nouvelles données qui définissaient ma nouvelle propriétaire. Le reste, je préférais le classer dans le fin fond des fichiers à oublier, au sens figuré, bien entendu. Combien de temps passa, je ne savais pas trop, je ne cherchais pas non plus à savoir, faire le ménage était plus important et me permettrais d'éviter à surchauffer quand je partirais à la recherche d'Alexia. Il fallait que je la retrouve, il en allait de son bien-être et surtout de ma conscience de frère envers elle. Je ne pouvais pas la laisser là-bas. Mais comment la sortir du lupanar?

* * *

Finalement, on vint me chercher pour aller aider Sylvia à installer des décorations dans le Temple de son Culte. Les humains étaient de véritables imbéciles. Ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez et ils se permettaient de croire en des dieux bizarres. Qu'importe, passant pour un androïde plotté, je m'exécutais sans le moindre moment d'hésitation. J'accrochais quelques draps, plaçais quelques décors ici ou là, rassemblais des fruits dans leurs corbeilles. Il y avait de nombreux androïdes qui s'activaient. Ma maitresse donnait les ordres et beaucoup d'êtres synthétiques la remerciaient pour tout ce qu'elle avait fait pour eux. Bon sang qu'ils arrêtent de lui lécher les pieds, c'était fortement agaçant. Mais ma bouche resta close et je continuais la tache imposée. Finalement, au moment où le soleil allait quitter ce morceau de Terre, le Temple de Venus était prêt, n'ayant plus besoin de moins pour accrocher les draps couvrant les murs, je me mis dans un coin sombre, afin d'être oublié. Les autres entrainaient les premiers visiteurs dans le Temple, certains partirent et rentrèrent chez leur maître ou je ne savais où. Les prêtresses vénusiennes étaient jolies dans leurs vêtements affriolant, mais je n'aimais pas du tout toutes leurs simagrées et intérieurement, je les maudissais. Mon regard se posa à mes pieds, j'éteignis tous mes systèmes principaux, ne laissant une fois de plus que mes alertes spatiales et temporelles en alerte.

[Thalie Helvius]

Naturellement, je viens d’être informée de l’organisation d’une fête au sein même du Temple de Vénus. Je suis tout à fait surprise de la préparation de cet évènement. Sylvia a su organiser tout ceci dans le plus grand secret. Moi qui adore les surprises, je suis totalement admirative du sens de l’organisation que possède Sylvia. Véritablement emballée par l’idée de faire la fête, je suis pour le coup vraiment heureuse et excitée. Dire que l’on a réussit à me cacher un pareil chantier ! Moi qui pourtant, me vante régulièrement d’être au courant de tout ce qui se passe dans le Temple. Surtout que je vis en ces murs ! Il me faudra aller voir Justina, pour savoir si elle était au courant, et pire encore, si elle a gardé le secret. Là ça serait la cerise sur le gâteau si c’était le cas. Habillée d’une toge somptueuse, taillée dans un tissu léger, souple, satiné et agréable, je me tiens dans le hall du Temple pour accueillir les invités, ceux qui auraient fait le déplacement pour venir assister à cette fête. J’espère de tout cœur qu’ils seront nombreux car c’est un moment important. Et même si cette fête n’est pas associée à notre calendrier, je sais que les romains ont plus que jamais besoin de se changer les idées en ces temps de troubles, de doutes. Souriante, affichant ma joie, je salue les curieux, les couples venus passer un agréable moment au sein de la maison de Vénus. Je crois que je n’ai pas besoin de me présenter, beaucoup me connaissent. Je prends un réel plaisir à accueillir des citoyens qui n’ont pas forcément l’occasion de venir nous voir. Et puis il y a les adeptes des autres cultes et c’est avec joie que je les accueille également. Il me faudra aussi aller remercier Sylvia pour cet instant, cette idée…

"Bienvenue au Temple de Vénus… je suis heureuse de vous accueillir. Je vous en prie, entrer, venez vous joindre aux citoyens déjà présents."

Des androïdes sont également chargés de l’accueil. Je n’aime pas trop cette idée, surtout après ce que j’ai vécu, mais je crois que tout le monde dans la vie à le droit à une seconde chance. Je demeure tout de même sur mes gardes, surement par réflexe mais aussi par peur quelque part. La décoration donne une atmosphère vraiment agréable et je suis certaine que beaucoup apprécieront ce moment offert. Du regard, je cherche Justina. Je sais qu’elle était dans ma chambre juste auparavant et je prie Vénus intérieurement que celle-ci ne soit pas en train de commettre une maladresse dont elle seule a le secret. Je ne voudrais pas qu’elle ne gâche la réception…

"Fauna, as-tu Justina ?"

"Non Prêtresse Thalie"

Fauna est une androïde vraiment charmante, toujours disponible pour aider. C’est très certainement une programmation voulue mais j’apprécie toujours sa disponibilité. Je crois que finalement, je suis en train de changer moi-même, vis-à-vis des androïdes. J’erre quelques instants parmi les convives, saluant quelques connaissances, des adeptes qui me font le plaisir d’être présents. J’espère que Sylvia prendra la parole, pour accueillir elle-même tout ce monde. On lui doit après tout cet instant, cette fête. Derrière les colonnades, j’aperçois soudain quelques novices, qui semblent ne pas savoir si elles doivent ou non participer à l’évènement. Discrète donc, je m’approche d’elles. Pour beaucoup d’entre elles, je suis un peu comme une grande sœur, je veille sur elles en plus de les instruire dans certains domaines…

"Allez vite vous changer les filles… cette fête est aussi pour vous. Il faut vous amuser d’accord ?"

Des sourires radieux en guise de réponse, et les novices filent rapidement dans leurs chambres pour se changer très certainement…

[Prometheus]

[Tiberius]

Sylvia avait travaillé dur pour organiser cette réception. Depuis cinq jours, je l'observais discrètement s'agiter en tous sens. Je ne pouvais nier son talent à garder le secret d'une telle fête jusqu'aux derniers instants. Même Thalie n'avait rien vu venir. Pourtant, ce n'était pas gagné avec Justina. J'étais médisant, car elle n'avait pas trahi mon secret. Sylvia avait été rassurée de découvrir que mon assassin s'était fourvoyé.

L'arrivée d'une femme attisa ma curiosité. Cernée de nombreux gardes du corps, elle pénétrait le temple. Je quittais le parapet du toit et revins vers le centre du temple. Depuis le toit, des verrières me permettaient d'observer tranquillement l'atrium. Mais privé du son, je ne savais pas quelle était cette femme volant la vedette à Venus. Je m'énervais quelque peu et fit le tour des verrières. Je découvris dans le dos d'un des gardes un symbôle, celui de Jupiter. Mais qui était-ce non de nom ? Je reconnus ensuite Decima, une sénatrice de Jupiter, avant de découvrir Prometheus, un zigouilleur d'androïdes. Bientôt il y aurait presque plus de jovaniens que de vénusien dans mon propre temple. Avant de se retrouver nu comme un ver, Prometheus offrit un joli spectacle de son et lumière. Voilà des pouvoirs bien dangereux. Entre lui et Maximus, les Consuls semblaient avoir des atomes crochus concernant le feu.

Sylvia avait également convié le peuple de Rome. Les dignitaires et le peuple ne se mélangeait guère. Je m'étonnais du nombre de nobles acceptant de cotoyer le «bas-peuple». Mais quelque chose d'extérieur attira mon attention. Dans ce ciel éclairé par une lune argenté, un léger vent se leva. Mais haut dans le ciel, les quelques nuages blancs furent soudain soufflés, ils avançaient particulièrement vite. Habitué au présage divin, je n'en demeurai pas moins circonspet. Je me retournai et observai au loin. Les créatures avaient repris leurs droits. J'avais entendu qu'un drack avait été chassé alors qu'il voulait gagner les aqueducs que renforçaient les gardes de Pluton. Des tigres avaient également surpris deux agriculteurs. Mais ils furent heureusement sauvés par leurs androïdes et les gardes de Pluton.

Mais au loin, je ne voyais rien. Il y avait eu cet objet tombant du ciel. Les astronomes parlaient d'un météore. Il avait frappé le sol à plusieurs centaines de kilomètres de Rome. Ce sujet serait certainement débattu demain au sénat. J'avais envie d'y être, il était temps de sortir de l'ombre de ma mort, maintenant que je savais que Mettius n'avait pas commandité mon assassinat.

[Lucretia Albinus]

Mais quelle idiote ! Comment a-t'elle pu organiser une telle fête au sein même du Temple ? Dans le bureau qui m'est désormais dévolu en tant que Grande Prêtresse, j'enrage après l'une des prêtresses, Sylvie Lullus. Me voilà contrainte d'y faire une apparition dans un premier temps et de m'assurer de la sécurité de tous dans un second. Comme si je n'ai que cela à faire ! J'observe les premiers arrivants, certains entrent et s'installent, d'autres viennent avec des offrandes, attendant que l'on vienne les chercher à la porte. Je hais ses mondanités ! La cour principale se remplit rapidement. Les habitants de Rome ont vraiment besoin d'un peu de futilité par les temps qui courent. Il est temps de me préparer. J'opte pour une toge longue de couleur blanche dont la transparence ne dissimule pas grand chose ainsi qu'une ceinture que je noue autour de ma taille.

Du bruit attire mon attention. Postée à ma fenêtre, à l'abri des regards, j'observe ce qui se passe sous mes pieds. Je comprends rapidement. Mélusine, la Grande Prêtresse de Jupiter qui semble avoir décidé de se montrer en public, dans le temps de ma Déesse, un jour de fête ! Rien que cela ! Elle ne manque pas d'air. Si elle pense que son petit numéro va détourner les gens de Venus, elle se trompe lourdement. Mon regard cherche mon amante, Thalie. Elle doit être en train de veiller sur quelques novices. Il est temps pour moi d'entrer en scène. Je descends, gagnant rapidement la porte menant sur la place principale avant de stopper net ma progression. Le Temple semble en flammes ! Ne manquait plus que cela pour couronner le tout. Prometheus Ignis ! Je me retiens de rire. Le voilà qui honore Venus sous le nez de sa propre prêtresse. Bonjour l'ambiance.

Nul doute que Venus apprécie ton offrande, Consul Prometheus. Sois le bienvenu en son temple, quelle que soit ta tenue.

Volontairement, mes premiers mots vont au Consul et à son offrande. Je snobe Mélusine sans le moindre problème, venant me mettre face à Prometheus. Je perçois quelques remarques venant des prêtres et prêtresses présents. Leurs paroles suffisent à annoncer qui je suis, ainsi que mon statut. Nul, depuis la mort de Tibérius, ne savait qui avait repris son titre. Cette découverte détourne l'attention des participants de la demoiselle au regard blanc pour ma plus grande satisfaction. Je ne peux tout de même pas me permettre un faux pas. Je me retourne vers celle qui pensait voler la vedette à Venus. Et puis non, si elle veux entrer, qu'elle le fasse mais je ne lui donnerai pas le loisir de répondre à sa stupide question. Que Sylvia s'en occupe ! Après tout, c'est SA fête et non la mienne ! Je m'empare du bras de Prometheus en lui souriant.

Laisse-moi t'offrir un rafraîchissement Prometheus... Tu dois en avoir bien besoin après ce magnifique spectacle.

Je vais pour gagner l'une des tables disposées un peu partout lorsque le vent semble se lever brusquement. Je me retourne pour vérifier qu'un autre convive n'a pas décidé d'honorer la Déesse à sa façon mais non. Et je ne suis pas la seule à avoir perçu le changement. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est le bruit qui me parvient. Un grondement sourd que je ne parviens pas à identifier. Autour de moi, je sens la panique monter. J'ai eu vent des attaques aux abords de la ville et à l'intérieur même de la cité aussi. Vu le nombre de personnes présentes, un mouvement de foule serait le malvenu. J'ose espérer que Mélusine n'est en rien responsable de ce qui se passe... Tout se passe très vite. Protégée par la statue, je sens un souffle puissant balayer les lieux, jetant un certain nombre d'invités à terre avec force. La verrière cède brusquement. Du verre tombe un peu partout. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui se déroule sous mes yeux mais je crains une intervention des dieux. Et vu la forme qu'elle prend, cela n'annonce rien de bon. Le bruit a cessé. Rapidement, j'ordonne que l'on s'occupe de nos invités. Prêtres, prêtresses et novices se hâtent de porter secours à ceux qui pourraient en avoir besoin. Lentement, je balaie la place du regard, levant les yeux pour observer les dégâts occasionnés à la verrière. Rien d'irréparable. C'est en regardant de nouveau vers le sol que je me rends compte qu'une personne au moins se trouvait au centre de l'impact. Son atterrissage sur les tables a du être douloureux. Je me dirige vers lui pour l'aider à se redresser. Ce que je découvre me stoppe net. C'est impossible ! Et pourtant... Devant moi se dresse une silhouette que je connais bien... Il me faut quelques secondes pour réaliser que je ne rêve pas et que certaines choses m'ont visiblement été cachées, remettant en cause toutes les décisions prises récemment. Les poings serrés, je le foudroie du regard avant de m'écarter, révélant ainsi l'impensable, malgré tout ravie de constater qu'une arrogante va avoir du mal à avaler la pilule. Une étrange sourire se dessine sur mon visage tandis que mon regard croise celui de l'homme.

[Melusine]

Prometheus Ignis. Un nom dont elle n'avait jamais entendu parler jusqu'à maintenant. Pas un seul instant ses yeux ne quittèrent Sylvia Lullus alors que celui-ci faisait un numéro pour Vénus. Inutile de dire que Jupiter serait sans doute furieux à son égard, mais Melusine ne l'avait jamais considéré comme un Jovanien. Alors sa performance la laissait de glace et elle ne réagirait aucunement à son affront. Cependant ... Cependant, il venait d'attirer son attention. Et dans deux semaines, jour pour jour, les gardes de Pluton envahiront son domaine. Ils arrêteraient tous les androïdes et ils les réinitialiseraient. Certains seraient donner à la maison close, d'autres à Spurius. Peu importait au final. Quand à son titre de Consul, il ne l'aurait tout simplement plus. Et son domaine serait vendu en l'état au premier venu. Quand à son frère ... Triste tragédie qui allait se déroulait dans quelques jours. Mais pour l'instant, l'inconscient profitait de sa prouesse. Grand bien lui fasse. Dans deux semaines, pas une plus le Consul Ignis n'existerait plus.

Le regard de Melusine est toujours braqué sur Silvya Lullus, mais elle entend les nouvelles clameurs quand la grand prêtresse de Venus fait son apparition. Elle la snobe et beaucoup apprécie ... Beaucoup, mais pas tous ... La grande prêtresse a oublié une chose ... Nous sommes à Rome et le protocole est d'une importance capitale ! Même le peuple se plie d'aller au jeu voir d'y participer alors que beaucoup n'en ont que faire. Mais c'est le protocole. Même Mettius honorerait son invité d'un sourire et d'une invitation à entrée, même si il savait que ce serait son pire ennemi qu'il faisait entrer. Alors le ton changea dans la foule. Depuis quand le Temple de Venus ne suivait plus le protocole ? Mais Melusine continuait de regarder la splendide femme blonde devant elle. Elle semblait imperturbable à ce qui se passait autour d'elle. Elle se contentait de garder son air hautain, son allure de Reine.

Puis le fracas s’abattit sur le temple. L'entrée fracassante de Tiberius aurait pu faire penser à Jupiter. D'ailleurs certaines langues le dire. Et de nouveau le peuple fut en émoi. Cette soirée n'avait même pas commencé qu'ils ne savaient plus où donner de la tête ! Inutile de dire que dans les jours à venir, Rome parlerait encore de cette soirée, de Venus et de Jupiter. Chacun choisirait son camp. Tous les yeux étaient rivés sur Tberius et un curieux pourrait voir qu'aucune émotion ne s'affichait sur le visage de Melusine. La même prêtresse de Jupiter qui l'avait présenté revint vers elle, et elle lui enleva sa cape. Et là, les regards tournèrent de nouveau vers Melusine. Quand est ce que la partie se terminerait elle ? Et l'on put entendre : Elle était au courant ! Regardez sa tenue, la même que lui ! Quelle drôle de robe ? Ils sont amants ? C'est elle qui l'a tué ? Et encore bien d'autres continuèrent. Melusine portait une robe inexistante à Rome, ou alors sur Melina uniquement. Une robe qui utilisait les mêmes tissus que le costume de Tiberius. Ils étaient tous les deux en parfait accord. Une petite fleur ornait son côté gauche, une fleur qui venait d'un bouquet qui se trouvait dans la chambre de Tiberius. Etait-ce Melusine qui l'avait amené elle même ? Ou bien était-elle venue en prendre une directement à sa source ? Toujours est-il que Tiberius verrait cette toute petite chose qui complétait sa tenue. Lui et Thalie bien sûr.

Melusine posa ses mains délicatement sur le devant de sa robe et elle attendit patiemment au pied du Temple de Venus. Elle ne disait toujours rien et elle ne semblait nullement agacé, outragé ou encore en colère face au rejet flagrant des Vénusiennes. Mais la voix du peuple se chargeait de leurs propres commentaires. Ils ne savaient plus où donner de la tête et ils se demandaient si les autres Dieux se joindraient aussi à la fête ?

Que se passerait-il si Venus, Minerve, Pluton et Jupiter se retrouvaient dans le même lieu ?

Spoiler: Afficher

Voici la Robe. A imaginez avec les mêmes tissus que celle de la tenue de Tiberius. Merci.

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[Eris Lullus]