[E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecilius]

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[E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecilius]

Messagepar Tiberius le 16 Octobre 2012, 18:08

L'idée de faire croire à ma mort ne s'avérait pas aussi brillante que je le pensais. Mais elle m'apportait beaucoup de calme et me permettait de prendre du recul. Seulement, n'étant plus noyé sous le travail, mes pensées vagabondaient. Elle me manquait. Le temple me manquait. Mais elle me manquait plus encore. Je ne cessai de penser à elle et à ce testament que j'avais déchiré. J'avais demandé à un androïde de me le reconstituer. Je n'en avais pas besoin, je le connaissais par coeur, mais je voulais garder ce dernier papier d'elle. J'y attachai plus d'importance qu'à sa fleur dorée. Ce testament témoignait de son sale caractère et de sa générosité.

Je m'étais exilé dans les jardins suspendus malgré le risque d'y croiser un sénateur. J'étais maquillé, grimé, même. Mais je ne souhaitais pas courir trop de risques. Je voulais y trouver un homme dont je ne connaissais que le nom et la profession. Caecilius, botaniste, attisait ma curiosité et sans doute une certaine forme de jalousie. J'ignorai tout de sa relation avec Camila. Mais Camila l'avait couché sur son testament. Il hériterait de Caeso et ce n'était pas anodin. Camila avait bon coeur et s'attachait rapidement aux androïdes. Je la savais incapable de maltraiter Caeso et celle-ci était un modèle d'androïde particulièrement avancé et donc avec une âme.

Je considérai donc déjà Caecilius comme un homme particulièrement noble et plus prompt à soutenir la cause androïde que moi-même. J'espérai découvrir un vieillard grabataire s'appuyant avec peine sur sa canne pour arracher deux ou trois mauvaises herbes. Malheureusement, il ne correspondait pas du tout à ce portrait. Ayant parti pris, je ne le trouvai pas bel homme. Mais je ne pouvais pas me mentir. Il dégageait suffisamment de charisme pour séduire une femme. Partial, je commençai par détailler ses défauts, loin du soldat romain, ses épaules ne dessinaient pas un triangle imposant, ses muscles ne sculptaient pas le corps d’un Appolon. Mais à quoi bon poursuivre ? Camila aimait les hommes pour leur beauté intérieur et leur sale caractère. Il fallait aimer les emmerdeurs pour m’aimer. Je devais donc parler à cet homme pour le découvrir.

Je m’assis sur un banc prêt de lui comme si j’étais fatigué. Il était en train de réparer un arbuste donc le tronc était cassé. Cet homme était patient, je l’aurai fait arraché et en aurait planté un autre. En fait, cet arbuste avait peut-être été cassé par les soldats qui me courraient après deux semaines plus tôt quand j’avais fuit et sauté dans le Tibre. Quel gamin je fais des fois ! Camila devait aimer les gamins. Ça m’embêtait car il avait l’air jeune.

Dos à lui, je l’observai faire. Ignorant tout de sa déficience visuelle, je parlai sans fausser le timbre de ma voix, persuadé que mon déguisement me rendait méconnaissable.

-- Bonjour, vous devez être le botaniste Caecilius ?

Comme je tenais mes informations de Caeso, je connaissais le titre exact de sa profession et ne le cataloguait pas comme épicier de plantes vertes.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Caecilius le 17 Octobre 2012, 11:03

Rome toute entière était bouleversée, toute la ville semblait avoir pris une gifle monumentale, la confiance dans les androïdes avait tellement chuté chez tellement de personnes que j'étais devenu un de ceux qui croyait le plus en eux. Pourtant je ne les aimais pas. Prenez Flora, cette androïde que j'avais réparé, elle était gentille mais collante, elle voulait bien faire, aménager la maison, la rendre plus vivante, au final je me prenais les pieds dans les meubles qu'elle déplaçait, dans les pots de fleur qu'elle disposait autrement, je ne trouvais plus de verres ou d'assiettes. C'était peut-être bien sa façon de se rendre indispensable, ou peut-être qu'elle n'arrivait pas, et n'arriverait jamais je perdais déjà espoir après moins d'un moi, qu'elle intègre ma cécité. Comme si son programme était incapable de le réaliser, elle me disait de "regarder", elle voulait me montrer des choses, elle disait s'habiller pour me plaire, gentille petite androïde bien obéissante mais apparemment stupide. Cela dit elle faisait son petit effet sur moi, me rendre compte de tous les efforts qu'elle déployait avait quelque chose de vraiment agréable, c'était valorisant, mon égo en était flatté et mon orgueil appréciait cela plus que je ne voulais l'admettre. Elle n'était pas celle que j'aimerai savoir me courir après, mais celle que j'espérais est loin, très loin, peut-être souffrante ou morte, peut-être en pleine santé mais dans un combat mortel dont elle ne reviendra pas ou changée à jamais le cas échéant.

Alors comme souvent je me réfugiais au seul endroit de cette ville où je me sentais encore mieux que chez moi. Les jardins suspendus. Nous n'étions pas jeudi hélas, je n'aurais pas droit au concert privé que me joue chaque semaine, ou presque, mon amie Laelia. J'avais d'ailleurs même un peu de travail. J'ignorais qui était en charge de la préservation et l'entretien des jardins mais si un jour ce poste se libérait, je serai ravi de l'occuper car je participais déjà activement au bien-aller de ces lieux. Un malotru avait été poursuivi dans ces jardins par des soldats plus malappris encore que l'homme qui les fuyait, lui au moins n'avait pas agressé des arbres. Pour la majorité il n'était aucune raison de s'en faire, ils se remettraient rapidement, leur sève avait déjà fait un travail extraordinaire pour les préserver, mais l'un d'eux avait particulièrement souffert. Le tronc était gravement entamé, je doutais même que ma bonne volonté et mon savoir ne suffisent à lui épargner un sort funeste. Ce n'est qu'un arbre dirait certains, il y en a plein d'autres, il suffira d'en replanter un. Ce ne sont que des hommes et des femmes qui sont allés mourir pour la folie de quelques uns, il suffira d'enfanter à nouveau, avais-je envie de répondre. J'appliquais sur l'arbre un baume cicatrisant de ma confection, confection rendue plus facile avec l'aide de Flora je devais le reconnaitre, quand une voix m'interrompit. Une voix que je reconnaissais, chaque timbre de voix est unique et celui-là je ne devrai plus pouvoir l'entendre. J'avais entendu cette voix deux, peut-être trois fois, au Temple de Venus quand je rendais visite à Thalie, celle du Grand-Prêtre Tiberius, celui-là même dont les funérailles étaient organisées. Continuant naturellement ce que je faisais, c'est donc sur le ton de la discussion, décidant d'en savoir plus sur mon interlocuteur avant de m'inquiéter de parler à un fantôme que je réponds :

- Lui-même. Et à qui ai-je l'honneur ?

Le baume appliqué, je passe autour du tronc un bandage fait de feuilles et de résine naturelle qui finira par disparaitre avec le temps. Je pensais un peu à cet homme, il était réputé mort, mais sa voix ne trompait pas, c'était lui. Celui que Camila aimait, un homme que par défaut je ne portais pas dans mon coeur mais sa mort ne m'avait pas réjouie pour autant. La mort n'est jamais réjouissante. Une question demeurait pourtant. Pourquoi, si c'était bien lui, viendrait-il me parler ?
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Tiberius le 24 Octobre 2012, 10:53

À aucun moment je ne remarquai parler à un aveugle. Je me serai sans doute méfier, j’aurai sans doute voulu modifier le timbre de ma voix si cela avait été le cas. Je me présente alors humblement comme un homme chargé à la bonne exécution des volontés de Camila. Je ne précisai à aucun moment qu’il s’agit de ses dernières volontés. Je ne tenais vraiment pas à enterrer à l’avance la femme que nous aimions.

-- Avec la précipitation du départ du corps expéditionnaire, Camila m’a remis ses volontés. S’il lui arrivait malheur, je voudrais que tout soit respecté, mais pas au pied de la lettre.

Ma phrase se voulait originale pour enfin susciter son intérêt.

-- L’administratif est une chose. Le respect de ses souhaits en est une autre. Elle vous cite pour recueillir son androïde, Caeso. Elle tient à lui épargner le marchand d’esclave. J’en ai déduis qu’elle tenait au sort de son esclave et c’est en ce sens que je viens vous voir.

J’attendis un instant, le regardant soigner l’arbre que j’avais abîmé en m’amusant à fuir les soldats de Minerve.

-- Je suis allé voir Caeso et je veille à ce qu’aujourd’hui déjà, tout se passe bien pour elle. Camila n’a pas failli. Caeso dispose de tous les moyens pour tenir le Domus en attendant le retour de sa Domina.

J’avais de nombreuses cordes à mon arc. Je ne mentais pas. J’étais un homme de parole et j’avais bel et bien rendu visite à Caeso. Je l’ai interrogé sur Caecilius, elle ne m’avait pas répondu si ce n’est en me demandant fort habillement si j’éprouvais une quelconque jalousie. Dans son testament, cet homme était proche de Camila, elle ne m’en avait jamais parlé. Alors, oui, j’éprouvais beaucoup de jalousie. Mais j’avais surtout appris que Caecilius ne lui avait pas rendu visite.

-- Connaissant Camila, je suppose qu’elle vous a parlé de cette demande, n’est-ce pas ?

Je m’arrêtai là, je ne doutais pas qu’elle l’avait rencontré. Camila tenait très sincèrement à Caeso. Cette androïde de dernière génération avait gagné le coeur de la sénatrice et elle la considérait comme une confidente plus qu’une androïde. Sur le sujet des androïdes, la position politique de la sénatrice dérangeait le sénat. elle n’avait pas sa langue dans sa poche. En tant que Grand-Prêtre, je venais parfois au Sénat quand je savais qu’on lui donnerait la parole. Je ne venais jamais m’assoir sur les bancs, à ma place de privilégié. Je restait en coulisse, adossé à un mur et j’écoutai son discours. Les remarques et la verbe qu’elle suscitait ne m’intéressait guère. J’écoutais et repartais aussitôt son discours terminé, riche de ses déclarations.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Caecilius le 24 Octobre 2012, 18:56

Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, tout le monde ne réalise pas ma cécité et puis dos à lui j’ai l’air parfaitement normal à prendre soin de cet arbre, du moins je dois lui sembler aussi parfaitement normal qu’on peut l’être en prenant soin d’un jeune arbre qu’on panse comme un blessé. Je n’ai pas l’habitude qu’on vienne me parler tandis que je m’occupe des jardins mais puisque cela semble en passe de devenir un véritable sport national dans tout Rome, je ne peux pas le blâmer non plus. Habituellement j’aime ma paix et ma solitude dans ce lieu mais quand c’est un mort qui vient me parler, je veux bien faire un effort et écouter ce qu’il a à me dire. Une voix ne trahit pas, j’ai une mémoire particulièrement habile pour ça et même s’il avait tenté de la déguiser, je doutais qu’il n’ait vraiment réussis à me cacher son identité. Hélas pour lui, il parlait naturellement sans s’encombrer de semblants, cela rendait son identification encore beaucoup plus facile. Je ne sais pas ce qui était le plus bizarre dans tout ça. Je ne savais pas trop si c’était le fait qu’il vienne me parler alors que nous ne l’avions jamais fais, sans doute un peu parce que nous jalousions mutuellement la relation que l’autre avait avec Camila. J’ignorais si c’était le fait qu’il me parle sans même faire l’effort de tenter de cacher sa voix et par la même son identité. Ou bien sûr si c’est le fait tout simplement que cet homme ait récemment été déclaré mort assassiné alors qu’il se tenait apparemment dans mon dos, bien vivant et bavard de choses dont je n’aimerai que peu parler : Camila et sa mort certaine. Alors qu’il cherche visiblement à gagner mon attention, je continue tranquillement de vérifier la qualité du bandage que je viens d’appliquer. Je peux faire une chose et rester attentive à une autre, surtout quand une de ces choses ne me dit pas outre-mesure :

- Je vous écoute, dites-moi ce qui vous dérange dans les volontés de Camila.

Il en vint par chance rapidement au but, parlant de l’esclave de Camila, une androïde dont elle voulait que je prenne soin si par malheur elle devait ne pas revenir. Caeso est débrouillarde, je ne doute pas une seconde qu’elle fait un travail formidable pour entretenir la demeure de sa Maîtresse, de toute façon ce n’est pas moi qui irait jeter un œil pour voir si c’est le cas puisque je suis aveugle et par conséquent qu’il m’était impossible de voir de quoi il retournait. Lui en revanche semble s’être rendu sur place pour évaluer la situation et je commençais finalement à comprendre où il voulait en venir. Pour un homme dont on m’avait vanté la finesse d’esprit je me trouvais presque déçu de l’entendre parler et se comporter ainsi, tellement prévisible, tellement attendu, mais la jalousie n’aide pas et je le sais. Je jalousais moi-même sa relation avec Camila, l’amour si profond qu’elle lui portait et dont il semblait n’avoir rien à faire. Visiblement il ne lui plaisait quepeu que Caeso devienne ma propriété, sans doute par jalousie plus qu’autre chose. N’ayant toujours pas fait montre de ma cécité jusque là, je réponds, toujours semblant plus captivé par ce que mes mains faisaient sur le bois que par cette discussion :

- Camila est venue me voir avant son départ, entre banalités et baisers d’adieux, nous avons parlé effectivement du sort de son androïde. Toutefois je n’ai pas encore enterré Camila et il s’avère que Caeso soit parfaitement à même d’entretenir le domaine de la Sénatrice pour le moment. Avant qu’on ne m’ait donné la preuve de sa mort, je ne voudrai rien de ce qu’elle a voulu me faire hériter.

Abandonnant finalement l’arbre, je me retourne, récupérant ma canne et m’approchant du banc, ma canne heurtant sans cette douceur habituelle la jambe de Tibérius. Il n’aura pas mal mais il n’y a pas cette légère retenue que je montre habituellement. M’asseyant à côté de lui je regarde devant moi si l’on peut dire :

- Pour un homme dont on me dit tant de bien sur sa finesse d’esprit et son intellect, je m’avoue déçu mais vous êtes un homme avant tout, la jalousie vous atteint comme les autres. Je me demande quand même pourquoi elle a préféré me confier Caeso, est-ce parce que vous l’avez remise au poste de Sénatrice ? Peut-être parce que ça l’a contrainte à partir avec le corps expéditionnaire ? A moins que ça ne soit carrément parce qu’elle sait que ça va la tuer ?

Un petit sourire passe sur mon visage brièvement :

- Ne jouez pas au menteur et au cachottier, venez-en au but … Tibérius.

J’avais baissé le ton pour que seul lui entende ce dernier mot, son nom car j’étais désormais totalement certain que c’était bien à lui que j’avais à faire.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Tiberius le 08 Novembre 2012, 12:38

Baisers d’adieux ! S’ilvoulait me rendre jaloux, l’objectif de Caecilius était parfaitement atteint et peut-être même au de là de ses intentions. À mes yeux, la profondeur des sentiments se révélaient tout particulièrement dans la force d’un ou plusieurs baisers. Un baiser avait plus d’importance qu’une relation charnelle. Celui qu’elle m’avait offert m’avait révélé combien je tenais à elle, plus que je ne l’aurai souhaité d’ailleurs. Ses mots me frappèrent alors violemment. Caecilius pouvait se vanter de m’avoir coupé la chique.

Je revenais sur mes souvenirs de Camila. Je ne savais plus quoi penser. Je lui avais toujours fait confiance, ses vertus s’exprimaient dans son franc-parler. Ma confiance lui demeurait acquise et c’était bien là le problème. Si elle s’était évaporée à ces mots prononcés, j’aurai été vexé que Camila se soit aussi simplement jouée de moi. Peut-être aurais-je même pu lui pardonné. Mais j’avais encore confiance en elle. Je comprenais donc qu’elle éprouvait de profonds sentiments pour cet handicapé mal fini, sinon elle ne l’aurait jamais embrassé de la sorte. Le traiter en ses mots n’était guère honorable, mais la colère, la rancoeur et une profonde jalousie avait profondément blessé mon ego, avait heurté ma susceptibilité.

Il continua en me manquant de respect, en me confiant combien je le décevais. Je n’en avais absolument rien à faire. Cela ne me touchait pas. Non, Camila accaparait mes pensées. Je me demandais pourquoi elle m’avait embrassé, offert ce cadeau pour offrir ensuite un même baiser à cet homme. Et lui, pourquoi mentirait-il ? Touché, perturbé, je n’avais pas réagi quand il me caricatura. Pour ce faire, il devait me connaître. Je percutai uniquement quand il prononça mon prénom qu’il avait percé mon identité. Ce n’était guère étonnant de la part d’un aveugle.

Je n’ignorai pas ses blessantes remarques par snobisme mais par désintérêt. Je préférais revenir sur le sort de Caeso.

-- Peut-être ne connaissez-vous pas si bien Camila que cela finalement...

Et toc... Je n’avais pas pu résister à cette petite pique aussi inutile que gratuite.

-- J’ai le sentiment que vous n’avez rien compris à ces dernières volontés. Elle ne vous offre pas un cadeau, ne vous fait pas un don. Inutile d’attendre la preuve de sa mort pour demander des biens. En fait, elle vous avait confié des responsabilités. Elle tient à Caeso, elle veut que quelqu’un en prenne soin, pas que quelqu’un attende la preuve formelle de sa mort pour la récupérer et la revendre à Spurius ou en faire usage. Alors, non, je ne joue ni au menteur, ni au cachotier. Je vous ai annoncé dès le départ mes intentions. Je viens ici pour savoir si vous allez prendre soin de Caeso.

Si je découvrais que cet homme ne prendrait aucun soin d’elle, le Temple abuserait de ses pouvoirs pour la protéger. Je ne voulais pas aller contre les dernières volontés de Camila. Au contraire, je voulais être sûr qu’il les respecterai. Je m’attendais à ce qu’évidemment, il me dise que j’enterrais bien vite Camila. J’espérai qu’elle revienne vite. Ne serait-ce que pour lui dire combien j’appréciai sa relation avec ce botaniste. Mais ce n’est pas une fois que Camila serait morte, une fis que Caeso soit vendue à Spurius que je devrais m’enquérir de son cas.

-- Vous avez l’intention de prendre soin de Caeso, qu’elle soit votre servante, de la revendre à Spurius ?
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Caecilius le 08 Novembre 2012, 19:27

Pensait-il vraiment que je ne le reconnaitrai pas ? Changer simplement un peu sa voix n’allait pas me tromper, il allait devoir faire beaucoup mieux s’il espérait tromper ma vigilance, d’ailleurs quelle vigilance devrai-je avoir envers lui ? Il ne semblait pas menaçant, certes le fait qu’il soit réputé mort avait de quoi faire lever un sourcil sur sa présence en cet endroit. Autre haussement de sourcils, que pouvait-il me vouloir à moi ? Je n’en savais rien, en réalité, je n’avais aucune envie de le savoir, mais puisqu’il voulait parler et notamment de Camila, je ne pouvais pas ne pas parler avec lui. Camila était un sujet sensible, mon cœur en avait toujours un peu pincé pour elle, aujourd’hui je réalisais que ce n’était pas aussi amoureusement que je le pensais. Quand même, elle me manquait énormément et je troquerai un autre sens si cela pouvait la faire revenir. Préférentiellement je garderai tous mes sens et je la reverrai bien sûr, enfin je me comprends. Il restait donc désormais à voir clairement ce que voulait le Grand-Prêtre, enfin ex-Grand-Prêtre Tibérius. Un homme avec qui je n’avais jamais parlé et qui ne m’avait jamais parlé, en un sens « l’ennemi » dans la « course à Camila » si l’on peut dire. Aussi je suis assez heureux de me rendre compte que ma remarque sur les baisers d’adieux l’a atteint. On pourrait douter de réussir à toucher un homme d’une telle renommée mais les sentiments humains vivent avant tout chez quiconque, surtout chez quelqu’un ayant prié, ou priant encore qui suis-je pour juger, une déesse comme Venus dont le culte se base sur les émotions.

Cela dit, je n’étais pas franchement fier de ma remarque, pas surtout en sachant comment avait finis ma soirée avec Camila, écourté par quelque chose que j’avais finalement compris, que je n’aimais pas mais que je ne pouvais nier. Ca serait faire honte à la mémoire de mon amie bien que je ne la considérai toujours pas morte. Je gardais l’espoir de son retour, quelque chose me poussait à y croire, mon amie reviendrait, je le savais, je le sentais en moi, elle reviendra à Rome, un jour, un beau jour elle reviendra. En tous les cas, je cherchais encore à comprendre la raison de la présence du prêtre qui désormais parlait à nouveau de Camila, estimant ma façon de la connaitre et notamment sa relation à son esclave. Toute à l’opposée de ma façon de considérer les esclaves, il y avait la façon de penser de la Sénatrice, Caeso était pour elle une amie, une proche, quelqu’un d’important. Je savais combien son androïde lui était importante, d’où mon incompréhension presque totale sur la question du « pourquoi moi ? » Elle sait combien je n’apprécie pas les androïdes, ou du moins que je ne suis pas leur plus grand soutient dans Rome, alors pourquoi me confier la sienne ? J’écoute ce que dit l’homme à côté de moi, conscient qu’il a parfaitement raison mais cela ne renforce que plus encore mon incompréhension vis-à-vis de la décision de Camila, pourquoi moi hein ? Pourquoi me coller une androïde dans les pattes ?


- Je suis bien conscient de la nature de la relation entre Camila et Caeso, la Sénatrice voyait plus en elle une confidente, une amie qu’une androïde et une esclave. Vous voulez savoir si je compte la revendre à Spurius ? La réponse est non car quand elle reviendra, Camila voudra la récupérer. Peut-être connaissez-vous mon peu d’appréciation pour les androïdes pour poser pareille question mais si vous craignez que je ne la traite sans aucun respect ni humanité vous faites fausse route. Je ne serai ni un père, ni un ami pour elle, mais je ne serai pas violent, humiliant ou dominateur si c’est votre inquiétude. Elle n’aura de moi rien à craindre, sera traitée avec décence et égards.

Je pensais avoir répondu à la question désormais. Je ne me défilerai pas, ne me débarrasserai pas de Caeso sinon pour la rendre à sa Maîtresse. Me laissant crouler sur le banc, d’avantage à l’aise, je repense à ma dernière soirée avec Camila :

- Elle en était consciente vous savez. Qu’elle vous aime. Ce soir-là, avant son départ je l’ai bien compris, il n’y avait pas … n’y a sans doute jamais eu d’ailleurs de compétition entre vous et moi. C’était vous. Sans doute depuis le début.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Tiberius le 20 Novembre 2012, 22:11

Les remarques du botaniste m'avaient bien plus affecté que je n'aurais voulu le montrer. Parlant de Camila, de ses fameux baisers d'adieux, il avait su éveiller ma jalousie, ma colère. Quand il parla de Camila comme de la « sénatrice », j'y vu là du mépris, un manque de complicité, d'intérêt. Avec le recul, je savais que j'avais tort, je savais que j'exagérai. Mais sur le coup, à ce moment là de la soirée, j'avais simplement envie de le balancer dans l'eau de la fontaine à quelques mètres de nous. Oui ça m'aurait fait beaucoup de bien. Seulement, voilà ça ne se faisait pas.

Alors que je calculai la force nécessaire pour l'expédier dans la piscine, il me parlait du retour évident de Camila. Connerie avais-je envie de répondre. Mettius n'aurait pas insisté pour que ses opposants ne partent s'il était convaincu de leur retour glorieux. Au contraire ! Je commençai à réaliser qu'en me concentrant, je pourrais trouver la force de le balancer et lui poursuivait le fait qu'il ne serait ni un père, ni un frère pour elle. Elle n'avait pas besoin d'un père ou d'un frère, elle avait besoin d'être traitée d'égale à égale. Même si Camila possédait officiellement le statut de Domina, elle ne la traitait jamais comme son esclave. De toute façon, quoique dise Caecilius, je l'aurais mal pris.

Et maintenant le voilà me parlant d'absence de compétition entre lui et moi. Evidemment petit con, je suis le grand prêtre de Venus. Voilà ce qui me traversait l'esprit. C'était méchant, gratuit, mais cela faisait beaucoup de bien de penser cela.

-- Le problème Caecilius Aurèle, c'est que vous avez raison. C'était moi. C'était... L'imparfait est bien choisi. Mais je ne suis pas venu discuter du passé. Sachez que je vais aller remettre un pli à Caeso de la part du Temple de Venus. Je vais lui offrir la possibilité de tenir l'un de nos musées. Cela vous évitera de côtoyer une androïde pour laquelle vous n'avez que peu d'appréciation.

Une vielle dispute avec Camila me revint en tête. Suite à une réunion au Sénat, elle m'avait reproché de ne pas prendre part pour l'affranchissement des androïdes. Jusqu'à cette rencontre avec Caecilius, je ne menais que les combats que je pouvais mener. J'aidais les androïdes mais sans faire pression de tout mon poids dans les débats. Je laissais ce soin à d'autres, me croyant trop accaparé par la protection des artistes, de leurs œuvres, la protection des prêtresses. Mais je découvrais avec ma mort qu'elles savaient très bien se défendre seules. Il était temps que je prenne le taureau par les cornes et je commencerai par Caeso. En plus, avec un peu de chance, cela énerverait cet outrecuidant qui avait échangé des baisers d'adieux avec Camila. Je t'en foutrais moi « des baisers d'adieux ».

L'émotion me gagnant, je me redressai. Je ne pouvais rester en place. Mon corps se tendait, mes muscles se crispaient, je me contenais pour ne pas serrer les poings. J'avais conscience que Caecilius n'était que mon lampiste, mon bouc émissaire.

-- Ah Venus, je donnerai cher pour le foutre à la flotte.

-- C'était moi...

Je fis quelque pas vers la fontaine en espérant secrètement qu'il me suive. Qui sait ? Des fois sur un malentendu, il pourrait y tomber. Non ? Quoi qu'il en soit, je ne parvenais plus à contenir ma colère. Je devais partir et quitter cet enfoiré qui ne m'avait rien fait en réalité.

-- Je n'ai plus envie de vous parler. Au revoir.

Comportement gamin et provocateur, comportement que j'assumais totalement. Au moins sur ma dernière phrase, j'aurai été franc.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Caecilius le 21 Novembre 2012, 21:39

Pourquoi cet homme était-il venu me voir ? Je ne comprenais pas son intérêt, je ne le voyais pas, c'était tout simplement étrange. Camila l'aimait, une partie de moi ne l'appréciait que peu pour cela, mais j'avais du respect pour ce qu'il avait accomplis, sa carrière, ses ambitions, être un Grand-Prêtre n'était pas le privilège du premier venu. Et il avait conquis le coeur de la guerrière, pour cela il méritait amplement mon respect, il méritait au minimum mon respect, faute d'avoir envie de lui accorder plus. Je ne comprenais pas ce que Camila pouvait bien lui trouver, imbu de lui-même, fier de son succès comme un coq, sans doute même aimait-il s'entendre parler, sans oublier que "Grand-Prêtre du Temple de Venus" moi ça me laisse songeur. Thalie, Laelia, toutes les belles femmes qui partagent ce culte et les plaisirs, n'allez pas me faire croire que Tiberius n'a jamais profité de sa position pour prier Venus avec les plus belles prêtresses ! Non définitivement le choix de Camila demeurait un mystère, je ne me croyais pas meilleur parti, tout notamment parce que je ne l'étais pas, sans doute d'ailleurs aurait-il même été une hérésie qu'un aveugle trouve grâce aux yeux de Camila. Je n'aurais jamais sans doute la possibilité de contempler la beauté d'une femme comme un voyant le fait, je le fais à ma manière, mais je ne suis que trop conscient de ce que je rate, des sourires et des regards échangés, ces choses qu'on lit dans les livre et qu'on entend dans les discussions. Laelia elle-même m'avait fait des signes plusieurs jeudi de suite avant de venir me parler et de comprendre ma cécité. Je ratais des choses en ne voyant pas, que la beauté d'une femme comme Camila se perde au près d'un amant aveugle n'était-il pas un mal ? Dans l'intimité je la verrai comme personne sans doute, avec une précision qui ferait pâlir le Grand-Prêtre mais en dehors, face au monde, je n'en profiterai jamais. De toute façon la question ne semblait plus appelée à se poser puisque visiblement certains ne croyaient déjà plus au retour du corps expéditionnaire. Comment pouvait-il l'aimer s'il ne pouvait plus même envisager, espérer à son retour ? Cet homme demeurera toujours un mystère pour moi.

- Ne mélangez pas tout, ce n'est pas envers Caeso que je n'ai que peu d'appréciation, c'est envers les androïdes en général. Suis-je sensible au fait de l'humanité que certains d'eux clament ? Oui parce que j'aime la vie, mais j'ai des griefs contre les androïdes, non contre l'un en particulier, mais bien contre tous sans distinction aucune. Il est évident que vous avez déjà décidé en votre âme et conscience que je n'approcherai pas l'androïde de Camila et que vous ferez apparemment tout pour que ça ne soit le cas. Soyez tranquille, je ne m'y opposerai pas et lorsque Camila reviendra, car elle reviendra, j'aurais tout oublié de cet échange et de votre ... manque de foi.

De toute évidence il était blessé, blessé dans son égo, qu'y pouvais-je si Camila était venue me voir avant son départ et que nous avions été deux amis se disant "au revoir" ? J'avais refusé de dire "adieu" et ne le dirais que lorsque j'aurais pu toucher son corps sans vie, pas une seconde avant. Il voulait que Caeso soit loin de moi, sans doute proche de lui, soit je ne m'y opposerai pas, je n'étais pas homme contrariant. Je ne peux voir son énervement mais je peux le sentir, comme une ondée chaleureuse et horriblement désagréable qui se répandrait autour de lui, une aura peu agréable si l'on veut dire. C'était lui, oui c'était lui, bien sûr que c'est lui que Camila veut et qu'elle voudra à son retour, c'est pour ça que j'aurai oublié cette discussion, son manque de foi et d'espérance et tout ce qui va autour et avec. Le bonheur de Camila comptait pour moi plus qu'une "victoire" sur cet homme, si elle pense son bonheur avec lui, alors ainsi soit-il, pourvu qu'il la rende heureuse et tout serait au mieux pour moi. Je retomberai sur mes pieds sans aucun doute, peut-être serait-il bon de rencontrer d'autres femmes ? Il y avait justement une douce et innocente humaine que j'avais réconforté qui mériterait plus d'attention encore.

Je l'entends se lever et s'éloigner vers la fontaine. Je ne dis rien, le laissant s'éloigner, sa colère se sent dans son attitude, dans ses mots, elle se devine dans l'air qui nous entoure. Je finis par me lever et le rejoindre au moment où il dit ne plus vouloir me parler et s'en aller. D'un geste vif et précis, plus qu'on n'en attendrait d'un aveugle, ma canne barre sa route, heurtant avec douceur son torse :


- Alors quoi ? Votre colère est si évidente que je peux la sentir, vous n'allez même pas me cogner dessus ? Me jeter dans la fontaine ? Un coup de gueule ? Un coup de boule ? Une pichnette ? Non rien ? Allez, ça va vous faire du bien. Vous allez voir, ça soulage vraiment, après vous vous sentirez vraiment plus léger.

Masochiste ? Non sans doute plus réaliste qu'autre chose.

- Je n'ai pas pour habitude de partir fâché avec les gens quand la raison en est une femme. Je n'ai pas l'habitude d'être fâché avec les gens concernant une femme. J'ignore ce que j'ai fais pour m'attirer tant d'animosité de votre part mais je doute la mériter vraiment. Si ça peut vous soulager de me cogner, allez-y, je ne clignerai même pas des yeux.
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Tiberius le 03 Décembre 2012, 19:29

Les pics furent lancés et il joua sur les mots pour remettre en cause ma foi. Il ne parlait bien sûr pas de ma foi envers Venus, mais de mon manque d'espoir quant au retour peu probable de Camila. Il m'exaspérait et m'énervait plus que de raison. Lui, il avait la foi. Cela devait faire une belle jambe à Camila qui livraient maintes et maintes batailles de savoir cela ! Il ne me connaissait pas et ne savait pas vraiment ce que je pensais d'elle. J'avais mon avis, un avis simple et direct, carrément tranché. Camila avait si mauvais caractère que même à la Mort elle crierait son refus. Elle serait capable de s'opposer à Pluton, gardien des enfers et de refuser de le suivre. Foutue tête de mûle !

Par contre, la suite fut carrément dégueulasse de sa part. Il me proposait de le jeter dans la fontaine. J'y pensais depuis quelques temps déjà. Je m'en délectais même. Et voilà qu'il me proposait de l'y jeter. C'était vil, mesquin parce que, maintenant qu'il me le proposait, je n'éprouverais plus aucun plaisir à le faire. Il me privait même de cette vengeance. La résignation chassa ma colère.

-- C'est avec plaisir que je vous aurait balancé dans cette fontaine avant que vous me le proposiez. Mais maintenant que vous le proposez, ce n'est carrément plus drôle. Je vous l'avais dit, je n'avais plus envie de vous parler et même cela je n'en ai plus envie désormais. Et vous vous méprenez, ce n'est pas de l'animosité envers vous. Et je ne suis pas un homme violent, je ne frappe pas autrui. N'allez pas croire que je mets cela sur le dos de votre cécité. Humain comme androïde, je ne frappe pas autrui, tout simplement.

Je me surprenais à me justifier. Cela m'énerva à nouveau. Je fis un pas vers lui et me retrouvais tout proche, je fixai ses yeux vides d'émotion. Ma vue changea et mon don prit le dessus sur ma vision. Je vis toutes les humeurs qui nous entouraient et ma colère se reflétait contre sa peau. J'écartais du doigt sa canne. Moi, je ne l'avais pas touché, il ne pouvait plus en dire autant.

-- Camila a peut-être un sale caractère au point de refuser la mort à Pluton lui-même, mais elle n'est pas immortelle. Si ce n'est pas dans le désert, ce sera peut-être au Sénat, ou dans son lit qu'elle sera assassinée. Et mon désir est de faire respecter ses dernières volontés après sa mort. Qu'elle soit survenue hier, qu'elle survienne demain ou dans trente ans, mon devoir reste le même.

Oui, les humains étaient désormais immortels, ils ne vieillissaient plus du tout comme avant. Mais ils étaient doués pour s'assassiner entre eux. Mon propre androïde avait tenté de m'assassiner et je n'étais convaincu ni de son désir de me tuer ni d'un ordre qu'il camouflerait. Je menai mon enquête sur cette vague d'assassinat. Il y avait des facteurs communs entre tous ses assassinats, mais je n'en parlerai pas à cet homme. Il semblait avoir des griefs envers les androïdes. Comme le soulignait justement Melina, rejeter ces crimes sur le dos des androïdes lui donnerait du grain à moudre. Je poursuivais donc mon laïus, sans conviction.

-- Et si Camila n'était pas partie peut-être aurait-on tenté de l'assassiner elle aussi. Ses positions fermes et tranchées ne plaisent pas plus que ma désinvolture apparente. Ce n'est ni un botaniste, ni un grand prêtre qui la protégeront des dangers de Rome.

Je voulais tourner les talons, mais n'en fis finalement rien. Je le regardai encore une fois de la tête au pied. Mon don me permettait de ressentir les émotions qui le traversait et il ne mentait pas en décrivant ses sentiments profonds envers les androïdes.

-- Qu'est-ce que vous reprochez à tous les androïdes ?
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Re: [E3] Et l'homme jaloux s'écria: «T'es qui toi ?» [Caecil

Messagepar Caecilius le 04 Décembre 2012, 11:19

Tout cela ne menait à rien, tout cela ne mènerait jamais à rien, j'en avais désormais la certitude. Cette discussion ne pourrait aboutir à rien, il était bien trop borné et j'étais bien trop énervé contre lui. Camila ne voulait que vivre son bonheur avec lui mais lui se conduisait comme le dernier des crétins à ne pas lui donner ce qu'elle voulait, son attitude me dégoutait au plus haut point, il m'insupportait et pourtant je ne le connaissais même pas véritablement, triste constat en somme. Quoi qu'il en soit, je n'aimais pas partir fâché avec les gens, moins encore quand la raison était une femme, tout autant que nous semblions décidé à nous tirer dans les pattes, j'avais pourtant le sentiment que nous aurions pu nous entendre, en d'autres circonstances sans doute. Le destin était ce qu'il était, chance, malchance, divinité, divine providence ou simple jeu du sort, chacun choisit sa préférence pour expliquer ou nous en sommes en ce moment. J'aimerai avoir des réponses, j'aimerai avoir des explications, pourquoi nous retrouvions comme deux idiots à nous envoyer des pics alors que finalement nous aurions dû simplement être inquiet pour une même femme ? N'y avait-il pas mieux à faire que pour l'un de préparer déjà ses funérailles et pour l'autre de défendre sa foi dans son retour avec une insolence certaine ? J'avais le sentiment qu'il l'avait déjà tuée et enterrée, c'était surtout ça qui me choquait, peut-être me trompais-je d'ailleurs, mais c'était l'horrible sentiment que j'en avais, venant d'un homme qu'elle aimait, c'était perturbant. Je me permets même de sourire quand il dit qu'il m'aurait bien balancé à l'eau, alors pourquoi s'est-il retenu ? Au nom de la non-violence ? Oh allez, ça n'a jamais tué personne de jeter quelqu'un à l'eau et puis je suis plutôt bon nageur en plus !

- Désolé de vous avoir ôté le côté sympa de la bouche mais vous sembliez si indécis à le faire, sans doute qu'à votre place je n'aurai pas entendu que vous ayez le temps de me retirer le côté sympa de la chose. Cela dit je concède que si un Grand-Prêtre de Venus m'envoyait un crochet je me poserai sans doute des questions sur les méthodes nouvelles de la Déesse de l'Amour et sur ses choix.

Je le sens s'approcher, son souffle juste contre mon visage, je peux deviner qu'il me regarde dans les yeux, c'est quelque chose que les voyants aiment bien, surtout les hommes, vous savez comme une façon de se jauger, de s'évaluer. On se regarde dans les yeux et le premier qui baise le regard a perdu, un genre de truc animal de domination, à ceci prêt qu'en général celui qui se soumet ne va pas tendre les fesses pour que l'autre lui montre qui est le chef. Enfin il y a bien eu quelques illuminés j'imagine à travers les âges et puis venant d'un Grand-Prêtre de Venus, mieux valait ne rien exclure sexuellement parlant !

- Alors pourquoi craignez-vous tant pour sa vie si même à Pluton elle osera dire qu'il peut encore attendre et revenir dans une paire d'années parce qu'elle n'est pas prête ? Vous le dites si bien, Camila est têtue, bornée, obstinée a en devenir une vraie emmerdeuse de première. Elle serait même capable de revenir uniquement pour pouvoir encore une fois se prendre la tête avec vous.

Je souris à la suite de ses pensées, la grande gueule de Camila ne plaisait pas alors ? Très honnêtement si il espérait m'apprendre là quelque chose que j'ignorais, connaissant le caractère orageux et toujours ferme de mon amie, je crois qu'il venait de faire un coup d'épée dans l'eau. Ce qu'il dit ensuite en revanche m'arrache une expression d'incompréhension, par tous les Dieux, il est vraiment Grand-Prêtre de Venus cet homme ? Je pourrai commencer à en douter tant ce que j'entendais me semblait ... absurde ! Surtout dans la bouche d'un homme tel que lui d'ailleurs.

- Non c'est vrai, ni moi, ni vous ne saurions la protéger contre un assassin mais ce n'est pas là ce que je comprends le moins vous concernant. Vous êtes Grand-Prêtre de Venus, Déesse de la bonté, de l'amour et des plaisirs et pourtant vous refusez à cette femme le bonheur et l'amour qu'elle veut vivre avec vous. Quitte à savoir que sa vie est menacée, qu'elle peut faire l'objet d'un assassinat ne mériterait-elle pas, avant un si funeste destin, de vivre son amour tel qu'elle entend le vivre ? A quoi bon craindre la mort si on n'a pas à perdre quelque chose d'aussi important que l'amour ? Et de l'emporter avec nous dans les regrets de ce qu'on aurait dû, de ce qu'on aurait pu faire ?

La conversation se change soudainement vers mon ressenti envers les androïdes. Sourire rapide sur mon visage, un bref instant puis la vérité :

- Avez-vous un frère Tiberius ? Une personne proche comme un frère ou peut-être une soeur ? Imaginez que parce qu'un androïde reste assis sans bouger ni rien faire, cette personne se fasse massacrer par une bête sauvage tandis qu'elle protégeait Rome. Comment serait votre foi dans les androïdes ? Eux qui sont supposés protéger la vie des humains ? Même moi, tout aveugle que je suis j'ai ramassé une arme pour tenter de protéger mon frère mais pas l'androïde. Non lui il est resté à regarder, sans broncher.
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