[E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Eloignée du centre ville, isolée, la villa est un endroit à la devanture discrète, imposante, mais qui cache, à l'intérieur, un parfait microcosme.

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Messagepar Prometheus le 16 Novembre 2012, 15:02

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Re: Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Lia le 01 Décembre 2012, 17:47

Ce soir je suis paisible et en confiance. Quand je suis chez Prometheus, je sais que je suis en sécurité. C'est un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis longtemps. Je sais que c'est éphémère et que tout sera fini dès que je sortirais de cette demeure, mais pour le moment, je ne veux pas y songer.

Quand le consul revient à mes côtés, il me sourit un instant puis m'accorde un baiser sur le front. Je ferme les yeux pour profiter de ce moment. Il est doux et charmant avec moi. Je ne le reconnais pas toujours dans les récits que je peux entendre de lui. Il est quelqu'un que j'aime et que j'apprécie, peu importe ce qu'il peut faire.

Il me demande si je ne veux vraiment pas profiter d'un bain ou de quelque chose pour me relaxer. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'être à ses côtés me détend plus que n'importe quelle plante, bain ou massage relaxant. Il me confie que je ne suis pas obligée de rester avec lui, que je peux très bien aller parler avec les miens, les androïdes, sans qu'il soit présent... Je le sais. Prometheus est un atout précieux pour la rébellion. C'est une chance et un honneur de l'avoir à nos côtés. Quand je le regarde, je retrouve espoir. Je me dis que mon rêve n'est pas impossible. Le nombre des humains qui commencent à nous regarder différemment augmente de jour en jour, mais cela ne tient qu'à un fil. La rébellion à de plus en plus l'image d'une action terroriste. Le peuple commence à avoir peur de nous. Des innocents ont été pris dans nos pièges et en sont morts. Je crains qu'avec le temps, tout cela ne se retourne contre nous. Je ne sais comment arrêter la folie de Quintus.

Être à tes côtés me relaxe plus que tu ne peux l'imaginer.

Je lui souris avant de reprendre sur un sujet qui me porte à coeur.

Tu as une nouvelle androide ? Comment s'appelle-t-elle ? Tu sais si elle porte toujours son plot et s'il est actif ?

Un androide dont le plot est actif est un androide bridé. Il n'a aucune conscience de ce qui se passe réellement autour de lui, de ce qui est normal et de ce qui ne l'est pas. Il est dans une prison dont il ne cherchera jamais à sortir. Ce n'est pas les premiers que je cherche à sauver. Ils ne souffrent pas de leur situation. Ceux qui me tiennent à coeur sont ceux dont le plot est défaillant, voir inactif. La plupart du temps, ces êtres ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ils se retrouvent perdu, livrés à eux-mêmes. Beaucoup ne supporte plus leur maltraitance et finissent par se retourner contre leur maitre. Je ne les en blâme pas, je sais combien la vie d'esclave est difficile. Seulement, tout meurtre commis par un androide est un meurtre de trop qui ne fait que nous tourner encore plus vers la tombe. Ce n'est pas comme ça que nous pourrons revendiquer nos droits et gagner nos âmes.

J'aime ta compagnie Prometheus... J'ai l'impression de revivre des moments d'intimité comme j'avais avec père...

Un sentiment douloureux irradie ma poitrine. Il m'est difficile de parler de ce temps perdu à jamais. Sa mort m'a été douloureuse et l'est encore. Par chance, il me reste mes souvenirs pour me réchauffer le coeur. J'espère qu'un jour je retrouverais de nouveau le nom de Demeter.

Tu te retrouves souvent nu lors de réception ?

Un sourire coquin se forme au coin de mes lèvres. Je l'ai remarqué nu comme un vers lors de la réception donnée par l'une des adeptes de Venus, Sylvia Lullus. J'avais fait mine de ne rien voir. Quand j'étais arrivée, l'ambiance était volcanique et ma curiosité me pousse à savoir la raison de tout cela, mais encore plus l'identité de certaines personnes présentes ayant attiré mon attention.

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Messagepar Prometheus le 12 Décembre 2012, 23:49

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Re: Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Lia le 31 Décembre 2012, 12:27

Je l'écoute me parler de son nouvel androïde, Sophia. Ce que j'aime chez Prométheus, c'est sa façon de nous traiter. Il est peut-être extravagant et on peut ne pas toujours comprendre ce qu'il est et ce qu'il fait, mais moi, je l'aime tel qu'il est. Il est l'un des rare à m'offrir un peu de paix depuis que je suis chez Mettius. Le stratagème fonctionne et nos têtes-à-têtes restent secrets, mais si le prélat venait à savoir ce qu'il se passe réellement dans la demeure du consul, je finirais chez Spurius pour réinitialisation, sans la moindre hésitation de sa part.

Elle a raison de réagir comme ça. Si jamais quelqu'un d'autre que la rébellion venait à l'apprendre, s'en serait fini d'elle. Mais elle sait que tu es au courant pour son plot ?

Je sais, la question peut paraître bête, mais je n'imagine pas Prom' sortir les vers du nez à quelqu'un pour connaître un secret, si l'autre ne le désir pas. Il est un allié pour moi, il me laisse me servir de sa demeure, mais il ne fait pas partie activement de la rébellion. Je ne peux lui en vouloir de ne pas s'investir plus. Quand on voit le chemin qu'a pris cette dernière, je ne peux l'en blâmer.

Dans mon esprit, quand j'ai créé la rébellion, je voulais un havre de paix pour ceux qui en avaient besoin. Tous les androïdes ne sont pas maltraités et je ne peux ignorer ce constat. Je n'ai jamais eu de vie plus humaine, que lorsque je vivais chez mes parents... enfin les Demeter. Avant d'être vendu à Mettius, je n'avais jamais connu la violence ou même la douleur. Je voulais partager cet amour que je recevais avec ma race. Je voulais que la rébellion soit une arche de paix. Je voulais faire reconnaître notre âme aux romains pour qui, une telle idée n'existe même pas, juste par la bonté de nos actions et de nos paroles. À la place, nous sommes devenues un groupuscule terroriste. Nous sommes traqués comme des bêtes et nos mains sont tachées du sang d'innocents. Je ne sais pas comment changer tout cela, si ce n'est, en destituant Quintus. Malheureusement, il y a beaucoup d'androïdes qui pensent comme lui et qui le suivent. Le chef de la rébellion ne joue pas franc jeu et se fiche des morts qu'il entraîne dans son sillage. Il n'hésiterait pas une seconde à me jeter en pâture aux requins si cela servait ses intérêts. Je ne sais pas comment remédier à tout cela.

Je me laisse peu à peu aller aux caresses du consul. Il essaye de me détendre, même si je dis que je le suis, il voit que ce n'est pas tout à fait le cas. Plusieurs soucis me trottent dans la tête. En particulier, l'identité de la jeune femme que j'ai croisé à la feriae. Prometheus me serre fort dans ses bras déposant sa tête dans mon cou. J'adore ces moments, nos moments. Je lui attrape les bras que je caresse doucement avant de loger ma main dans sa nuque. Quand il me parle de Mélusine, je me retourne pour lui faire face.

Tu avais déjà entendu parler d'elle avant ? Mélusine ? Tu crois que la rébellion devrait s'en méfier ? J'ai eu un sentiment bizarre en la croisant. Je ne saurais l'expliquer. Elle ne m'inspire rien qui vaille.

Elle est mystérieuse et cultive ça. Il n'est pas difficile de définir quelqu'un par sa façon de bouger, de parler, de se vêtir. Seulement, je n'avais pas réussi à le faire avec - maintenant, je connaissais son identité - la grande prêtresse de Jupiter.

Il clot cette conversation en me demandant si je le trouve fou. Il se retourne et me plaque contre sa couche et se met à me chatouiller. Contre toute attente, je ris. Je ris comme quand je jouais avec Angus ou même Servius. À cette pensée, je m'arrête un instant de rire et chasse très vite ces pensées de ma tête. Un sourire taquin s'affiche alors sur mon visage et à mon tour, je retourne Prometheus sur le matelas. À califourchon sur lui, mon visage perd un instant son sourire.

Tu n'as pas peur de moi hin ?

Je sais que j'ai changé et de mauvaises idées se baladent dans ma tête sans cesse. Des idées de meurtre et de souffrance. Faire du mal aux personnes qui m'en ont fait. Je me bats contre ça de plus en plus souvent. Toutes ces pensées me terrorisent.

Écoute, si tu veux, je prie une fois avec toi ?

Je ne crois pas du tout aux dieux... enfin, pas comme les romains le font. Depuis ma vision à l'olympe et l'apparition de Pluton, je ne peux nier qu'ils existent, mais je n'arrive pas à me dire qu'un tel, vaut mieux que l'autre. Longtemps j'ai prié Jupiter avec ferveur, pour sauver mon père, puis ma nièce. Jamais il n'est venu les sauver. Je ne pense pas qu'ils soient vraiment là pour nous. Ils se fichent de ce que nous pouvons vivre et je leur en veux pour cela. Cependant, le seul à s'être manifesté est Pluton. Il m'a imprimé une marque à l'encre indélébile qui m'a valu de nombreux coups de fouets. S'il y en a bien un à qui je pourrais en vouloir, c'est bien lui. Alors, s'il entend mes prières, toutes mes prières, je ne vais pas me déranger pour les prier tous... sauf lui.

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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Prometheus le 17 Janvier 2013, 11:53

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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Lia le 30 Janvier 2013, 22:15

Notre relation entre Prometheus est moi, est particulière. J'aime être avec lui, à ses côtés, dans ses bras. J'aime la façon dont il me regarde, tendre et pleine de douceur. J'ai le sentiment qu'il me voit comme une femme et pas seulement comme un simple objet. Il se soucie de ce que je peux ressentir ou penser. Nous nous ressemblons sur bien des points. Tout comme moi, il porte un masque qu'il ne retire presque jamais.

Je lui demande si Sophia sait qu'il connaît son secret. Le plus gros secret qu'un androïde puisse avoir est l'état de son plot. Il me fait croire qu'elle n'en a aucune idée. Je ne sais s'il se moque de moi ou non. Je sais qu'il aime taquiner et il se pourrait très bien qu'il me dise la vérité. Alors, je lui souris, comme le ferait une comparse.

Bien sûr que tu es doux comme un agneau, même si je me demande si tu ne triches pas. J'attends son regard interloqué. Tu es beaucoup plus poilu qu'un mouton, tu pars donc avec un avantage certain.

Je fuis en m'esclaffant avant qu'il ne m'attrape et ne me fasse payer mes paroles. Mais c'est peine perdue et je me retrouve encerclé de ses bras. Doucement nous nous calmons et nous finissons lové l'un contre l'autre. Nous sommes calme et on a baissé le volume. Mes mains passent sur son corps tout comme les siennes sur le mien. Rien n'est déplacé et j'ai une totale confiance en lui.

Il confirme mes craintes sur la grande-prêtresse de Jupiter. Je ne sais pas qui est exactement cette femme et la raison voudrait que je ne m'approche pas d'elle. Pour le moment je n'ai aucune raison de me méfier d'elle. Elle n'a, après tout, rien fait pour que je la classe dans mes ennemis. Cependant, elle a une aura mystique qui l'entoure qui fait flipper n'importe quelle personne saine d'esprit.

Il se retourne et me plaque contre sa couche et se met à me chatouiller. Contre toute attente, je ris. Je ris comme quand je jouais avec Angus ou même Servius. À cette pensée, je m'arrête un instant de rire et chasse très vite ces pensées de ma tête. Un sourire taquin s'affiche alors sur mon visage et à mon tour, je retourne Prometheus sur le matelas. À califourchon sur lui, mon visage perd un instant son sourire et je lui demande si je l'effraye. Sa réponse et sans équivoque et il me demande la même chose à son tour.

Je n'ai pas peur de toi, je te fais confiance. Tu es mon ami, non ?

Je dépose un baiser sur ses lèvres.

Par contre, il y en a qui ont du souci à se faire, s'ils venaient à abuser de ta gentillesse.

Je le sais et j'en suis sûre. Pour lui prouver qu'avec lui je me sens en sécurité et surtout pour lui faire plaisir, je lui propose de prier. Il sait très bien que je pense ça inutile, mais pour lui faire plaisir, je veux bien faire un effort et renier mes convictions l'espace d'un instant. Il me demande quel dieu ?

Quelle question ! Je n'en ai aucune idée.

Il me propose pleins de dieux avant de me parler de Vesta.

Je ne connais pas le culte de cette déesse. Il ne doit pas vraiment avoir la cote. Elle fait quoi celle-là ? Elle crache des flammes par le nez ?

Oups ! Et me voilà qui blasphème.

Désolée, c'est sorti tout seul.

Il me propose sinon, de prier tous les dieux. Pourquoi pas ?! C'est même une très bonne idée. Après tout, quand tu t'adresses à Vénus, c'est Pluton qui se pointe alors pourquoi pas. De là, une idée saugrenue lui passe par la tête.

Tu crois vraiment qu'un gâteau ferait plaisir aux dieux ? Ils ne sont pas plutôt du genre à aimer la piquette et les vierges ?

Bon, malgré tous mes efforts, il m'est difficile de cacher mes ressentis sur le sujet.

J'aime ta folie Prom'. Et tu sais ce qui est fou ? Ça !

Je lui montre le tatouage que Pluton m'a fait.

Je ne sais pas ce que c'est. Pluton m'est apparu et m'a marqué. J'ai payé cher ce cadeau que je n'ai pas pu expliquer à Mettius. J'en veux à cet imposteur. Je ne connais pas la raison de son geste ni l'importance de cette marque, mais je ne veux pas lui demander. Je préfère encore rouiller pendant que je me fais bouffer par les mythes, que de lui demander un service à celui-là.

Du coup, à sa question sur lequel des dieux je désire prier, je ne sais quoi répondre.

Tous, sauf Pluton. C'est possible ou trop dangereux à ton goût ?

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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Prometheus le 20 Février 2013, 23:28

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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Arvena le 25 Février 2013, 09:52

Au même moment, dans le bureau de Nix :


« Plectra ? … Plectra… j’attends ! »

Plongée dans les comptes-rendus, l’esprit happé par la paperasse, je regarde la porte de mon bureau qui ne s’ouvre pas. Je pianote mon agacement sur le bois glacé, attend encore quelques instants et d’une voix qui ne masque pas mon début de frustration :

Plectra… vas-tu me faire attendre encore longtemps petite sotte ?

A cet instant je la vois apparaître, poussant la lourde porte d’une main peu assurée et tenant en équilibre mon plateau de l’autre main. C’est bien la première fois que ma servant mécanique me donne cette sensation d’être gauche, pataude, de la grâce de ces pachydermes du temps jadis ! Je note cette information dans le coin de mon esprit et me replonge dans la lecture ennuyeuse de ces informateurs décidément mal informés !

Je l’entends s’approcher, balbutiant des excuses à demi-mot et déposant le plateau sur une table basse qui jouxte mon lieu de travail. Je me demande un moment si le froid de la pièce avait finit par la toucher… en plus de deux siècles de coexistences, ce serait une première ! Je retourne à mes lectures, ignorant pour l’instant la faute, me réservant le droit de la punir quand je ne serai plus accaparée par la tâche :

« … Et c’est ainsi, Domina Lucita, que nous avons appris du serviteur des Alexius que le consule ne serait plus dans les bonnes grâces de la Déesse et que son maître pourrait bientôt perdre son statut en faveur de Dominus…

Un bruit fracassant me sort de ma lecture et je vois ma Plectra, le corps tremblant, qui regarde d’un air horrifié l’eau bouillante sortir de la carafe brisée et qui se déverse sur mes documents. Instinctivement je gèle l’eau avant que les dégâts soient irrémédiables et d’un bon, haussant la voix :

« PLECTRA ! Imbécile regarde ce que tu as fait ! Est-ce ainsi que tu me sers dorénavant ? »

Je l’observe et réalise qu’elle tente de parler sans succès. Ses mots semblent bloqués, brisés, incapable de sortir de sa bouche. Son corps tremble de plus en plus, fait encore plus inhabituel ! Jamais je ne l’ai vu dans cet état…

« Parle ! Que se passe-t-il ? »
« Do.. Domina… Je… sais…. Pas »
« Sottise, arrête de trembler c’est un ordre »
« Je… je… e… peux pas…. »


Je soupire, agacée, voilà qui est fort ennuyeux. Je m’approche d’elle et sans aucune douceur ni violence, attrape un bras dans le creux de ma paume. Ses tremblements sont vraiment violent et je sens ce problème se répercuté dans tout le corps de l’androïde. Plongeant mon regard dans le sien, je vois son iris s’écarter et se refermer par intermittence, suivant un rythme fixe. Mince, ça semble être un soucis technique assez grave ! Je finis par demander :

« Depuis combien de temps ? »
« De.. deux semaines Do… Domina… »


Ma main s’envole et s’abat sèchement sur le visage de ma servante. La clue retenti dans toute la salle et Plectra pose une paume contre sa joue, le regard au bord des larmes

« SOTTE… et quand pensais-tu m’en avertir ? Penses-tu qu’il me plait d’avoir comme servante une androïde défaillante ? Et si ce problème était survenu en plein banquet ou pendant une réunion importante ? Pour quoi serais-je passée aux yeux de mes pairs ? »
« Je… suis… dé…désolée… Do.. »


Une nouvelle gifle, plus forte, plus cinglante.

« Je n’ai que faire de tes excuses ! Tu es impardonnable et je veillerai à ce que la punition soit à la hauteur de l’affront ! En attendant fais préparer ma tenue de ville, nous allons voir Prometheus pour voir s’il peut faire quelque chose pour te… réparer ! »

Elle hoche la tête et s’en va en vitesse, les tremblements l’empêchant de se déplacer normalement. Je recouvre mon corps jadis nu avant de sortir de mon bureau. Cette nudité lorsque j’y travaille n’a pas un caractère sensuel ou provocateur. En réalité j’aime sentir la fraicheur de la pièce et le froid caresser ma peau, cela m’aide à me concentrer et à rester objective à tout instant. Jadis je restais d’ailleurs nue tout le temps chez moi mais avec l’âge, les décennies, on en vient à réaliser que tout le monde n’a pas l’esprit aussi claire et un simple tissu presque transparent m’évite la corvée de nombreuses heures de punitions !

Arrivant à ma chambre, j’écarte les tenues proposées qui ne me correspondent pas pour le moment et choisi une légère toge mauve avant de ressortir, Plectra juste derrière moi.

Passant devant Vorenus je lui dis aller voir Prometheus pour l’après midi, je lui dis de rester ici et de me choisir quatre de mes gardes pour ma protection. J’embarque aussi Aleria, une de mes jeunes descendantes de 14 ans, lui offrant l’opportunité d’être ma suivante le temps que Plectra soit à nouveau opérationnelle. J’entre ensuite rapidement dans ma lectica et me laisse transporter jusqu’à la Villa Ignis.

Après une petite demi heure de trajet, on redépose ma Litière et l’un de mes hommes frappe avec force à la porte.

« Dominus Prometheus… Domina Lucita à votre porte »
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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Lia le 27 Février 2013, 14:24

On en revient souvent aux mêmes conversations. Même si Prometheus me jure ne pas être gentil, je ne veux pas le croire. J'ai déjà vu la méchanceté chez l'humain et je peux dire que le consul n'a rien à voir avec ces gens. Je ne peux pas imaginer que ce soit parce qu'il est différent avec moi. La bonté est quelque chose qui nous habite en profondeur. S'il est rustre parfois, c'est juste pour se protéger. N'importe qui, capable de regarder plus loin que le bout de son nez, serait capable de s'en apercevoir.

Moi je pense le contraire. Ces gens ne savent pas ce qu'ils perdent. Je te le dis comme je le pense. Quoiqu'il arrive de nous, jamais je n'oublierais nos moments.

Promesse qu'il serait si facile de détruire. Je ne suis qu'une androïde. J'ai eu la chance de n'avoir jamais été réinitialisée jusque là, mais je sais que si le prélat venait à se débarrasser de moi, je devrais passer par cette case nettoyage. Je connais trop de secrets le concernant. Tous les gens que j'ai aimés, tous les magnifiques moments de ma vie, tout ce qui fait ce que je suis, disparaîtrait. Je tente, comme tout mon peuple, d'avancer sans y penser. Seulement, je ne peux m'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur pour Servius qui malgré tout notre amour, ne se souvient plus de nous. Je ne veux pas faire souffrir mes proches, comme je souffre pour lui.

Prom' veut prier avec moi. Je sais que c'est quelque chose d'important pour lui, mais je pose mes conditions. Je ne veux pas prier Pluton. Plus que jamais, je veux éloigner ce dieu de ma vie. Intelligent, mon ami a raison de ne pas vouloir offenser les dieux. Je l'ai fait et j'ai récolté ce que j'ai semé. Je comprends donc tout à fait ce qu'il me demande et je ne peux m'empêcher de voir des étoiles dans ses yeux, lorsqu'il me parle de cette grande prêtresse, Gaïa. Je ne connais pas cette femme, mais elle semble avoir fait forte impression sur le consul.

Tu crois ?

Un rire s'échappe de mes lèvres.

On dirait un enfant amoureux lorsque tu parles d'elle. C'est mignon.

Le sujet revient sur les offenses faites aux dieux et naturellement, il me demande ce que j'ai bien pu faire pour mériter la colère de Pluton. Je pourrais lui mentir et minimiser la chose, mais je ne mens pas à Prometheus. Nous nous prenons comme nous sommes, l'un et l'autre, que ce soit avec nos qualités ou nos défauts.

Lors des jeux, le jour où les votes ont eu lieu, il y a de cela quelques mois... Je suis allée à l'Olympe.

Je suis consciente du ridicule de ma révélation, alors plus vite qu'il ne faut pour le dire, je reprends.

Ne te moque pas. Je t'assure, j'y étais. Je ne sais pas comment cela est arrivée, ni pourquoi, mais quand Sirena s'est mise à chanter ce jour-là, j'ai été projetée aux royaumes des dieux. Du moins, s'il en existe un, c'est comme cela que je l'imagine.

J'ai du mal à expliquer mon histoire, car j'ai dû mal à le croire moi-même. Je n'en ai parlé à personne.

Vénus pleurait. Elle demandait ce que l'on pouvait faire de moi. Alors Jupiter s'est fâché et c'est là, qu'il demanda à sa fille de ne pas intervenir. Je sais que c'est Jupiter, car elle lui a répondu père et lui l'a l'appelé Venus.

Je ne sais pas comment je dois prendre la tête que me fait Prometheus à ce moment, mais je continue.

Je te jure que je ne mens pas. Ce n'était pas un rêve. Les androïdes ne rêvent pas. J'approche des cinq siècles et cela ne m'est jamais arrivé.

Je suppose qu'il veut savoir comment j'en suis venue à fâcher Pluton.

J'étais en colère... vraiment, très en colère. Je ne leur demande rien aux dieux. Je les ai priés du plus profond que peut le faire un androïde. Les Demeter les ont priés aussi jour et nuit et pourquoi ? À quoi cela a servi ? Rien ! Absolument rien ! Mon père est mort. L'amour de ma vie est partie dans la maladie et la douleur. Où étaient les dieux à ce moment-là ? Que faisaient-ils de si important pour les empêcher de sauver la vie d'un homme bon et aimé ? Que font-ils pour ma nièce qui se meurt de la même maladie ?

Je sais que Prom' n'aime vraiment pas que l'on blasphème alors je me calme, surtout que rien que d'en parler, me met dans une colère noire. Même si je n'explose pas dans mon comportement, je tente de me calmer pour continuer.

Alors voilà, en gros c'est ce que j'ai prié à Venus. Je lui ai juste demandé de m'oublier et j'ai dit que je ne croyais pas en eux. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit Pluton qui me réponde. J'ignorais qu'on m'entendrait de toute façon. Enfin bref... Promet-moi que tu ne le répéteras à personne ? Jamais !... S'il te plait. Je ne sais pas comment cela pourrait être pris. Ils vont vouloir me tuer, j'en suis sûre. J'ai offensé les dieux, le peuple ne me le pardonnera pas. Surtout venant d'une androïde.

J'attends qu'il me promette avant de continuer.

Pluton... il est arrivé dans une colère noire. C'est là qu'un pentacle de feu s'est dessiné autour de moi. J'étais terrifiée. Je ne savais plus quoi dire ou faire. Aucun mot n'est sorti de ma bouche. Tout ce que je sentais, c'était cette chaleur et cette odeur de souffre... De nouveau, je me retrouvais ailleurs, dans un endroit que je ne connaissais pas. Un royaume aux remparts immenses où rien ne subsistait. Je n'y ai vu qu'un temple... le temple de Pluton. Et c'est là qu'il s'adressa à moi.

Elle est encore en vie que je sache, non ? Qui la soigne ? Les prêtres de Jupiter encore et toujours. Cherche l'erreur ! Tu fais partie de l'équation.

Je venais de reproduire l'enregistrement de la voix de Pluton. C'était exactement comme cela qu'il l'avait dit, dans le même ton, de la même voix. Prometheus pouvait désormais mettre une voix sur ce dieu.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite. Quand je me suis réveillée, ce tatouage ornait ma peau.

Je descendais les bretelles de ma robe pour lui montrer de fins oiseaux délicats, petits, discrets, qui remontaient doucement vers mon sein.

J'ai cru qu'il allait m'enfermer aux enfers.

Je ne peux cacher ma peur. Rien que d'y repenser, je suis terrifiée et perdue.

Qu'est ce que cela veut dire ? Je me torture depuis ce jour. Qu'est ce qu'il voulait dire par : Je fais partie de l'équation ?

J'attends qu'il me donne une réponse, mais je sais très bien qu'il ne la trouvera pas. J'ai réfléchi. J'ai cherché encore et toujours et je suis venue à la conclusion qu'il avait juste voulu me torturer l'esprit, pendant que Mettius, torturerait mon corps après la découverte de ce tatouage. Depuis ce jour, j'exècre Pluton et je ne porte pas plus ses frères et pères dans mon coeur. Ma nièce se meurt toujours. Les androïdes souffrent encore et toujours. Rien n'a changé à part la brèche de mon coeur qui s'est encore plus fissurée.

Il essaye de me rassurer et me dit que les obstacles ne sont pas toujours à prendre comme des affronts. Je ne sais quoi penser. Il a certainement raison, mais je suis encore trop en colère pour lui donner raison. Par contre, je veux bien regarder son spectacle offert aux dieux, mais juste parce que j'adore le voir se donner en spectacle. Il est tellement beau quand il manie le feu. Il n'a rien à envier à la beauté des dieux dans ces moments.

Je n'ai pas d'âme Prometheus. Rappelle-toi. Je ne suis qu'une machine.

C'était juste par envie de la contredire et un clin d'oeil vient ponctuer ma phrase. Je ris de mon effronterie.

Montre-moi comment danse ton âme, bel ami.

Je m'installe sur un banc de pierre pour savourer du regard ce spectacle quand on annonce l'arrivée de Lucita. Je ne connais pas cette femme et je préfère être prudente. Je me manie d'une cruche de vin et prend place dans un coin, espérant qu'elle me prenne pour une des servantes du consul. Après tout, c'est pour cela que Mettius me prête. Pour que j'organise un peu la demeure des Ignis avec mon savoir faire.

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Re: [E3] Sous le secret de la demeure. [LIA]

Messagepar Prometheus le 31 Mars 2013, 10:23

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