Un héros et deux corps nous sont revenus.
Sylvia, sortait de chez son amant, lorsque la nouvelle avait commencé à circuler dans les rues de Rome. Depuis quelques jours elle passait le plus clair de ses nuits dans les bras de Prometheus. Elle partageait ses journées entre le Temple et cette nouvelle idylle. Ce changement lui donnait l’impression d’être plus jeune et d’avoir beaucoup plus d’énergie. L’amour lui donnait des ailes.
D’abord elle n’avait pas cru aux cris. Il était arrivé quelques fois, au cours des dernières semaines, que la rumeur d’un faux retour se fasse entendre. Tout le monde voulait que le Corps réapparaisse. A chaque fois, la sœur espérait et finissait par pleurer, l’absence des siens. L’attente aurait été insupportable sans la présence des deux frères Ignis. Ils la réconfortaient. Ils remplissaient le vide. Ils lui permettaient de ne pas trop y penser. Elle leur en était reconnaissante. Cette épreuve avait créé un lien entre eux. Un lien que Vénus semblait approuver.
Ce jour là ce fut différent. Une tension étrange s’emparait de la cité des dieux. Bientôt les romains ne tenir plus en place. La prêtresse fut des leurs. Ce n’était pas une fausse alerte. Les héros étaient de retour. Enfin ! Le cœur embrasé par la joie la Crus avait regagné la demeure familiale le plus vite possible. Heureuse et impatiente elle avait bousculé toute la maisonnée, pour préparer dignement, les retrouvailles de la fratrie Lullus. Les fleurs préférées de Lucrecia inondèrent le salon principal de leur parfum poivré. Les esclaves sortir les fruits préférés de la cadette. Et Sylvia mit la robe favorite de son petit frère.
Elle avait aussi envoyé l’une des jumelles faire passer le message à Leila. Il était vrai que les deux femmes ne s’étaient pas beaucoup vues ces derniers temps. Chacune occupée à combler l’absence à sa façon. Cette jeune femme avait le droit d’être présente pour un pareil événement. Il le concernait. Sylvia avait d’ailleurs l’intuition qu’un jour cette jolie fleure ferait partie de sa famille. Ce n’était qu’un peu d’anticipation.
Lorsque l’intéressée se présenta, la maîtresse de maison, l’accueillie avec effusion. Les beaux yeux bleus de la croyante étaient brillants d’émotion.
- « Comme je suis heureuse de te voir belle Leila. (La main tendue, paume vers le ciel, Sylvia invita la demoiselle venir plus près. Elle ne tarda pas à aller baiser ses deux joues avec délicatesse. Il n’y avait jamais eu de pudeur chez la servante de Vénus. ) Viens t’assoir avec moi. Attendons-les ensembles, veux-tu ? »
Un grand et sincère sourire ornait le doux visage de la blonde. Elle respirait de la joie et du soulagement. Ainsi, son intuition, l’avait trompée. Le mauvais pressentiment qu’elle avait eu n’était qu’une chimère. Tout se finissait bien. Ils allaient tous pouvoir reprendre le cours de leurs vies. Même si celles-ci ne seraient pas exactement identiques.
Sylvia pensait d’ailleurs à Prometheus. Elle se permit de l’imaginer prés d’elles dans cette attente, dans ce salon. Le temps d’une pensée elle voulue ardemment sentir la présence de sa paume chaude dans la sienne. Le parfum de sa peau dans l’air. Mais il lui semblait que les présentations pouvaient attendre que ses sœurs et son frère soient rentrés et posés. Ils avaient tout le temps à présent.
Enfin le bruit dans l’allée se fit entendre. Sylvia bondit sur ses pieds et couru vers le seuil de la Villa. Le cœur près à bondir de sa poitrine elle ne s'arrêta plus.