[E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Ancienne demeure de Sertorius, un érudit passionné de reliques du passé, le temple de Venus en a hérité à sa mort. La demeure a été transformée en musée dont la conservatrice est Melina.

[E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Camila le 15 Septembre 2013, 23:55

Dans les coulisses du Sénat…

- Vous n’avez aucun rendez-vous avec la sénatrice Véturia, je vous serai donc reconnaissante de bien vouloir reculer de cette porte, sénateur Faustus.

- Je ne reçois d’ordres d’aucun androïde ! Votre maitresse devrait vous dresser correctement où je devrai la dénoncer et vous, vous envoyer au conseil pour vous faire réinitialiser.

Je m’étais redressée de mon fauteuil, contournant mon bureau dès que j’avais entendu la voix de Caeso et celle d’un homme qui ne semblait pas apprécier qu’elle s’interpose pour le freiner jusqu’à moi. J’ouvris la porte pour me retrouver nez à nez avec le sénateur Faustus qui me salua d’un mouvement de tête avant de me pousser sur le côté et de rentrer dans la pièce. Je fis signe à Caeso de garder son calme et de me laisser seule avec lui. Je voyais dans son regard qu’elle n’approuvait pas ma décision mais ne ferait rien pour m’en dissuader. La porte se referma dans mon dos tout en prenant une grande respiration devant l’homme qui paraissait très agité. Je m’approchais de lui dans un mouvement gracile, restant debout face à lui.

- Que puis-je faire pour vous, sénateur Faustus par cette belle matinée ?

- Vous qui clamiez que nous n’utilisez pas les peaux de vins pour gravir les échelons dans notre cité, vous n’êtes qu’une manipulatrice, sénatrice Véturia ! Ça fait six semaines que vous êtes de retour parmi nous, vous n’avez pas perdu votre temps !

Mon poing se crispa soudainement avec une folle envie de lui décrocher la mâchoire mais je me retins avec difficultés. Je devais me rappeler les règles de la bienséance et mon rang.

- Et sur quelles preuves vous osez me juger de la sorte, sénateur ?

- Ne jouez pas à l’innocente ! Derrière vos belles paroles, vos discours lors des séances du Sénat ! Votre amant ne vous a pas seulement aidé dans votre prochaine élection mais en plus c’est tout le temple de Vénus que se trouve vous soutenir et qui vous a désigné comme candidate pour les élections du prélat !

Je restais sans voix, les yeux écarquillés tant la surprise était grande. Les élections des sénateurs étaient une chose. Tibérius m’avait toujours donnée sa voix mais là… pour l’élection du nouveau prélat, chaque culte devait officiellement désigner son candidat. Aquila m’avait fait parvenir un message dans lequel, le temple de Minerve m’avait désignée comme leur candidate. Mais de là à savoir que le temple de Vénus m’avait aussi désignée comme telle et que Tibérius ne m’en avait pas touché un seul mot, m’irritait au plus haut point. Glissant mon bras sous celui de mon interlocuteur, je le raccompagnais jusqu’à la sortie.

- Sénateur Faustus, je ne savais pas que vous aviez une vie monotone tellement que vous vous intéressez à la mienne. Mon AMANT comme vous le nommez n’a pas de compte à vous rendre, ni moi. Je prie de bien vouloir m’excuser mais j’ai des dossiers importants à traiter !!

Je claquais la porte me défoulant sur cette dernière. LUI ! J’allais finir par l’étouffer avec des grains de raisins ! Caeso rentra juste après me dévisageant silencieusement.

- Je une course dès plus urgente à faire. Remet tous mes rendez-vous à demain. Trouve toutes les excuses que tu voudras. J’ai deux mots à dire à un certain Ambassadeur !

**********
Au Musée Sertorius…

Je savais que depuis la tentative d’assassinat sur sa personne, Tibérius préférait vivre loin du temple, dans cette résidence accolée au musée. Le dit musée qui avait été racheté par le temple de Vénus. Le bâtiment était ouvert au public. On pouvait y voir de nombreuses et remarquables œuvres. Mais ce n’était pas cela que j’étais venue voir aujourd’hui. J’entendis une conversation, non loin de moi, un homme qui expliquait à une femme que l’administrateur du musée était occupé dans son bureau. Mum ! Parfait ! Je m’avançais un peu plus dans les diverses salles pour trouver ce fameux bureau privé. Sans m’annoncer, j’ouvris la porte à la volée la refermant bruyamment derrière moi. Le mouvement fut si fort que le tissu de ma longue toge aux couleurs de feu se mit à onduler, redessinant un peu plus ma silhouette.

- TIBERIUS SCRIBONIUS !!

Il sursauta devant mon intervention alors que je me plantais devant son bureau, posant mes paumes à plat pour me pencher face à lui. Ma longue natte brune retombée sur une épaule alors que je le fixais intensément.

- Bonjour Camila, je suis heureux de te revoir.
Je vais bien merci Tibérius. Tu n’aurais pas quelque chose à me dire ?
Ah mais oui, ça m’était sorti de la tête !


Oui, oui, j’étais capable de faire à moi toute seul un monologue ainsi que les questions et les réponses. Mon regard tomba sur la tasse que je frôlais légèrement avec ma main.

- Tu devrais pousser ta tasse de thé ! On ne sait jamais si tu te brules avec !!

Je me redressais croisant mes bras devant moi, tapotant du pied avec une impatience terrible.

- Tu comptais m’en parler quand ? En m’apportant mon petit déjeuner au lit ? Il parait que mon AMANT se sert de sa position et de son influence pour m'appuyer dans les prochaines élections du Prélat et faire en sorte que son culte me choisisse comme candidate !!

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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 17 Septembre 2013, 19:54

-- Bonjour Dame Veturia, je ne suis qu’un mille-visage, vous trouverez l’original à la troisième porte à droite !

La ruse ne prenait pas, Camila n’eut cure de ma remarque. Elle commença un dialogue, non un monologue houleux. Question, réponse, question, réponse… Je me taisais. Si je l’ouvrais, j’en prenais une. Son humeur me le garantissait. Je réfléchissais. Quelque chose à lui dire ? Non, pas à ma connaissance. Qu’est-ce que j’ai bien pu oublier de dire ? Clairement, je ne devinais pas.

Elle menaçait même l’intégrité de ma tasse de thé. Le sujet devait être bien grave. Pourtant, je n’avais personne dans ma vie depuis… bah depuis son départ avec le corps expéditionnaire. J’aurais bien donné ma langue au chat, mais il me l’aurait bouffé. Je m’abstenais de tout commentaire et attendais l’explication.

Elle ne tarda pas. J’étais dans la merde jusqu’au cou. Moi qui pensait que cela lui ferait plaisir. D’ailleurs, elle m’énervait à m’engueuler sur ce point. C’est pourquoi ma réplique fut…

-- Si j’accordais mon soutien électoral à mes maîtresses, il aurait fallu agrandir le Colisée pour accueillir toutes les candidates.

… suicidaire. En fait, la manœuvre avait pour objectif de préciser les raisons de mon choix : Soutenir la candidate de notre choix, et non pas un candidat du culte qui n’aurait fait que de la figuration, comme ce crétin de Faustus. Mais c’était maladroit. Je m’en rendis compte et vidai ma tasse de thé d’un trait.

-- Ouch… Un peu chaud le thé !

Du regard, je repérais tous les objets susceptibles de voler et de prendre, comme par hasard, la direction de mon doux visage. Puis, les dangers identifiés, je repris :

-- Bonjour Tiberius, je suis heureuse de te revoir. Tu vas bien ?
-- Je vais bien merci Camila. Qu’est-ce qui me vaut le plaisir de ta présence ? Je te manquais déjà ?
-- Cesse donc cela voyons mon chéri. Non je voulais remercier ton culte de m’avoir choisi comme candidate au poste de prélat.
-- Mais ce n’est rien, chérie. Tu le mérites.


Moi aussi, je monologuais avec brio, d’abord. Puis je m’emportais...

-- Tu penses vraiment que je suis assez con pour forcer mon culte à choisir ma MAITRESSE ? Tu ne t’es jamais dit que je faisais ce choix parce que notre culte souhaitait une candidate ayant une chance ? Tu voulais que je fasse quoi ? Il y a cinq fois moins de sénateurs vénusiens que jovaniens. Tu voulais que je choisisse un sénateur vénusien pour qu’il fasse de la figuration et se fasse pulvériser à plat de couture ? Je préfère une candidate sérieuse à un figurant sans l'once d'une chance. Mon culte aussi. Bourrique !

Ouais bon, j'avoue que je n’aurais pas dû prononcer le dernier mot !
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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Camila le 22 Septembre 2013, 15:43

- Tu sais très bien ce que je fais à un mille visage ! Mais si tu veux, je peux tout à fait recommencer ! Ça devrait me soulager encore plus que de discuter avec toi et de t’écouter !!

Si Tibérius avait bonne mémoire, il se souviendrait que lors de nos retrouvailles, je l’avais pris pour un mille visage et que sa joue avait rencontré la paume de ma main dans une gifle encore mémorable. S’il voulait jouait à ce petit jeu, j’étais disposée à lui faire cet énorme plaisir ! Je poursuivis sans lui laisser le temps de me répondre, lui offrant mon petit monologue que j’avais bien rôdé sur le chemin. Lorsqu’il m’annonça presque fièrement qu’il aurait fallu agrandir le Colisée pour accueillir ses maitresses s’il les soutenait toutes durant les élections, mes yeux le vrillèrent de toute ma colère. Si j’avais pu lancer des flammes rien qu’en le regardant, il aurait brule sur place et je n’aurai pas bougé le petit doigt pour venir l’aider. Mes paumes calquèrent sur le bois de son bureau.

- Je ne te savais pas aussi suicidaire. Mais, soit, je peux tout à fait t’aider dans ce sens-là. Alors, évite de trop me tenter aujourd’hui !!!

Le voir se bruler avec son thé m’apporta une toute petite vengeance. Je le regardais avec un sourire non feint attendant la suite de son spectacle et de comment il allait s’en sortir face à cette situation. Je croisais mes bras contre moi, tapant nerveusement du pied. Il reprit avec amusement mon monologue, levant les yeux au ciel. A force, il allait finir six pieds sous terre mais pas assassiné par un adversaire mais bien par moi !!
HAA ! Le grand discours arriva ! Celui que j’attendais alors qu’il m’exposait ses arguments. RRrrrr ! Je vous jure qu’avant de sortir d’ici je finirai par l’étrangler à un moment donné ou à un autre.

- Tu te fous de moi ? Non parce que c’est bien la voie que tu prends ! Et la bourrique, tu sais ce qu’elle te répond ??? Que tu aurais dû m’en parler avant ! Ha non mais Monsieur fait tout dans mon dos tranquillement ! C’est vrai quoi ! On ne se voit jamais ! J’aurai préféré l’apprendre de ta bouche plutôt que de me retrouver devant ce sénateur à ne plus savoir quoi lui répondre. Tu ne pouvais pas trouver deux minutes pour m’expliquer ce que tu allais faire auprès de ton culte ? Je ne suis pas ta marionnette Tibérius !!

Valait mieux pas que je contourne son bureau, je serai capable de lui sauter dessus et pas de la plus belle des façons que l’on peut imaginer.

- Je suis sénatrice. Je suis engagée dans des combats politiques. Bon sang ! Tu ne vois pas que tout à changer Tibérius entre nous deux ? Avant tu pouvais m’accorder ton soutien aux élections sans que cela fasse jaser toute la foule.

Respire, respire Camila ! Je tentais de me calmer, d’apaiser ma voix et toutes mes émotions qui créait un maelstrom explosif.

- Aujourd’hui notre relation a changé et nous devons faire attention à ce que nous faisons. C’est même toi qui me l’a assez répété. Je n’ai jamais été liée à ton culte. Et voilà qu’aujourd’hui, tu pousses les prêtres et prêtresses du Temple de Venus à me soutenir. Tu t’en doute qu’un homme comme Faustus s’est donné à cœur joie de venir me narguer et de sous-entendre que je ne suis là que grace à toi ! Tout est prétexte à mes adversaires pour me faire tomber et me piétiner … Tu ne penses pas que mon quotidien est déjà assez compliqué comme cela ?

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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 07 Octobre 2013, 20:49

Ouh ce qu'elle m'énervait ! Je n'avais jamais levé la main sur une femme, mais... non, bon, ok, jamais je ne lèverais la main sur elle. Mais Venus la garde de passer devant une piscine sinon je la pousserai dedans pour lui rafraîchir les idées. Excédé, je la laissais parler. Mieux valait qu'elle finisse son réquisitoire contre moi. J'en prenais pour mon grade. Tout y passait, nos rangs, son statut, la difficulté de la vie politique. Se foutait-elle de moi ? Elle protégeait la cause androïde et affrontait tout le sénat et c'est "moi", son amant qui posait problème à sa carrière ?

Je contournais le comptoir et m'approchai d'elle. Une sourde colère m'envahissait. Tout en marchant vers elle, je parlais.

-- Jamais lié à mon culte ? Qui a consenti à ton quatrième mandat ? Mais ce n'est pas là le problème. Tu oublies une femme dans l'équation ! Est-ce que tu as parlé à Faustus de cette femme ? Tu sais cette femme qui ose se dresser face au Sénat pour ses convictions ! Tu as parlé de cette sénatrice qui défend les androïdes contre l'esclavagisme ?

J'arrivais à sa hauteur. Je posais mon index entre ses seins et la poussait pour qu'elle recule. Bon elle ne bougea pas. Forcément, face à une guerrière. Pourquoi tombais-je amoureux d'une femme qui pouvait me foutre par terre ? Mais j'avais quand même mon verbe pour lutter contre elle.

-- C'est pourtant dans les valeurs du culte de Venus que d'ouvrir ses portes à tout le monde, humain comme androïde ! Non ? Ça, elle ne pouvait le nier ! Tu as parlé de cette femme qui se dresse face à Mettius ? C'est pourtant le cas d'une bonne partie des adeptes de Venus. Moi le premier ! Alors je t'accorde que nous avons des divergences ! Personnellement, j'ai envie de te foutre à la bagne quand tu veux te sacrifier pour protéger tes soldats. MOI, ça m'énerve. Mais au nom de mon culte, je ne peux que saluer ton courage ! Tu lui as parlé de cela ? La prochaine fois que Faustus vient te voir, ridiculise-le. Rappelle lui qui j'aime ! Je ne t'aime pas pour ton joli petit cul, même s'il est très joli ! Je t'aime pour ton putain de caractère de merde ! Pour ta façon de rembarrer tes adversaires. Qu'est-ce qui t'arrive ? T'aurais dû faire qu'une bouchée de ce sénateur ! La prochaine fois si tu réagis aussi mollement, je ... je ...

Je quoi ? Je gueulais encore plus fort ? Pfff... ça servirait à rien. Ma colère m'emportait. Mon poing se serra sur sa robe. Je tirais pour que Camila vienne vers moi, mais la guerrière bougea à peine. Résultat, j'entendis le début d'un déchirement. Elle s'approcha légèrement, soit pour me faire une prise dont Roenna avait le secret, soit pour préserver sa robe. J'en profitais pour plaquer mes lèvres aux siennes.

-- Tu m'énerves, Camila... marmonnai-je en l'embrassant
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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Camila le 08 Octobre 2013, 09:54

Ouh ce qu'il m’énervait dans ces moments-là ! D’aussi loin que remontaient mes souvenirs de nos premières oppositions, Tibérius et moi avions gardé cette honnêteté l’un envers l’autre. Jamais je ne lui avais graissé la pâte pour m’élire, pour faire en sorte que son culte me soutienne et ça à chacune des élections. Jamais non plus, je n’avais utilisé la langue de bois avec lui. Grand Prêtre face à une Sénatrice. Aucun de nous lâchions la joute verbale et encore plus aujourd’hui que Rome connaissait la crainte d’un danger de plus en plus éminent et était secouée par les nouvelles élections et les campagnes politiques après le retour triomphant de l’expédition dans le désert. Mon regard suivait ses déplacements, contournant son bureau pour se rapprocher de moi. Je l’écoutais avec attention même si j’avais une seule envie le couper dans son petit laïus et l’étrangler. Mais non, je n’étais pas ainsi avec mes adversaires au Sénat, je ne l’étais encore moins avec lui.

Ses mots m’atteignaient et c’était petit comme attaque. Effectivement son soutien m’avait donnée l’accès à mon dernier mandat mais je ne lui avais rien demandé ! S’il m’avait juste choisi parce que ses sentiments pour moi le détournaient de toute objectivité, ce n’était en rien de ma faute ! Qu’il ne me le reproche pas surtout ! Je me mordis la lèvre inférieure pour éviter de lui jeter à la figure mes réflexions. Son index glissa entre mes seins dont je pris la peine de suivre le sillon qu’il traçait mais je ne bougerai pas ! Et Tibérius le comprit très rapidement, vrillant de nouveau mes prunelles dans les siennes. J’écoutais de nouveau la suite de sa morale, secouant la tête de gauche à droite, excédée qu’il ne voie pas plus loin que cette « mollesse » que j’avais fait face à ce sénateur Faustus. Mon corps se raidit subitement alors qu’il tentait de me tirer à lui, bruit familier d’un tissu qui se déchire légèrement sous la force d’une main. Je ne comptais pas sortir de son bureau avec une robe en lambeaux ! Je fis les pas nécessaire pour m’en accommoder et alors que j’allais lui répondre, ses lèvres capturèrent les miennes. Ah non ! Pas ce genre de chantage à l’affectif ! Je n’avais pas terminé. Mes mains ses plaquèrent sur son torse le repoussant brutalement.

- Ton culte ouvre ses portes à tout le monde, oui…Merci de me prendre pour « tout le monde » !

Oui ! J’adorai chipoter sur un détail ! Je pouvais être têtue, bornée et tout autant emmerdeuse !

- C’est tout ce que tu vois ?! C’est tout ce que tu retiens ?! Tu ne t’es pas demandé un instant si la Femme qui tient toujours tête à ses adversaires, n’était pas fatiguée, éprouvée par toutes ces dernières semaines ?

Le ton de ma voix s’adoucissait par lassitude. Depuis mon retour avec le corps expéditionnaire j’avais été pris dans un tourbillon de folie, à gérer une multitude de choses à la fois. Apparemment Tibérius était devenu aveugle ou alors il ne me connaissait pas vraiment.

- Je voudrai juste un moment de tranquillité, ne plus penser à rien, me ressourcer. C’est si difficile à comprendre ? Alors la Femme que tu aimes est épuisée et me battre contre des détails futiles face à un autre Sénateur ça commence à m’user ! Je n’avais pas besoin de cela. Je veux garder mes forces pour toute autre chose de plus important.

Ma main caressa l’étoffe de ma toge, là où le tissu s’était déchiré. Je m’apercevais en fait que la toge s’était échancrée au niveau de ma cuisse remontant le long de ma hanche. Mon énervement s’envolait, laissant place à un petit sourire.

- Tu veux me voir au Sénat dans une telle tenue ? Après ne vient pas te plaindre que tous les hommes n’ont d’yeux que pour moi. Et pas de scène de jalousie non plus !

Je soupirai relâchant par la même occasion tous les muscles tendus de mes épaules et de ma nuque. Les disputes avec Tibérius explosaient rapidement comme elles retombaient une fois que la discorde s’estompait. Je revins à sa hauteur, me blottissant tout contre lui, glissant mes bras autour de sa nuque.

- Tu m’énerves aussi mais ça tu le sais déjà … Tu veux bien faire quelque chose pour la femme que tu aimes ? Et non je m’adresse par à l’ambassadeur du culte mais à l’homme. Emmène-moi quelque part. Rien que nous deux. Juste le temps de souffler. Enlève-moi …

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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 05 Novembre 2013, 20:55

Ah non, je n'y avais pas pensé. Camila, fatiguée, ce fait ne m'avait pas traversé l'esprit. J'avais toujours su deviner les traits de la femme qui se cachait derrière la façade de sénatrice, guerrière combattante. Tellement surpris de la retrouver vivante, je n'avais pas pris soin d'elle. Notre relation était étrange, même pas consommée. D'ailleurs, elle était la seule femme ayant partagé mon lit et avec laquelle je n'avais jamais nous couché. Je réalisais combien j'avais sous-estimé son épreuve. Un repas et une nuit dans mes bras ne pouvait pas suffire. Comment avais-je pu le croire ?

Je me souvenais parfaitement du lendemain matin. J'avais dû prononcer une phrase blessante, car elle s'était levée précipitamment. Je pensais à ce moment là que ses obligations ne la quitteraient jamais. J'imaginais l'affaire Caïus – Mettius trop importante pour qu'elle ne profite d'une grasse matinée. Qu'est-ce que j'avais bien pu dire ?

Elle me parlait de sa tenue. Je n'avais pas écouté, trop surpris par sa réaction. Elle me désignait l'échancrure légèrement, très légèrement, prononcée de sa robe et me parlait du regard des hommes.

-- Avec ou sans cette robe, les hommes n'ont d'yeux que pour toi. Surtout sans, surtout moi... Rassure-toi, je ne te ferais pas de scène de jalousie...

La colère s'était dissipée instantanément, je me trouvais tellement idiot en cet instant. Alors, ma nature désinvolte reprit le dessus. Resté enfant, je ne pouvais pas être sérieux plus longtemps en de tels moments. C'est ce qui me caractérisait. Si au fond de moi, je mesurais les tenants et aboutissants, je cachais ce caractère derrière une fausse puérilité et un ego surdimensionné. C'est pourquoi, je rajoutai :

-- Tout simplement parce qu'ils n'ont aucune chance face à moi.

Elle se blottit dans mes bras, je ne savais pas comment réagir. J'étais totalement déboussolé.

-- J'aurais préféré la clef de bras, au moins j'aurais su réagir.

Voilà typiquement ce que j'aimais chez elle. Sa capacité à me surprendre. La routine n'existerait pas entre nous deux. Elle resta ainsi un moment, mes bras ne l'enlaçait pas, je ne savais pas où les poser. Oh bien sûr, j'avais bien eu l'idée de les poser complètement à plat sur ses fesses à damner. Je l'aurais fait si j'avais déjà touché son corps de la sorte. En fait, non... Même dans ce cas-là, je n'aurais pas agi ainsi. Sa détresse me toucha profondément.

Mes mains se posèrent dans son dos, la serrèrent contre moi, avant de l'enlacer complètement. Je n'avais jamais eu cette attitude. Enfin si, avec Daphnée, cette blonde pulpeuse et que je voulais mettre dans mon lit. Mais ne changeons pas de sujet... Je ne savais pas comment réagir, où l'emmener. J'aurais emmené toute autre femme dans mes appartements privés pour profiter d'ébats charnels.

L'enlever... Où ? Comment ? En sautant par la fenêtre ? Roenna m'avait expliqué les dangers de telles conneries... J'aurais aimé avoir ce pouvoir de téléportation, je l'aurais emmenée loin d'ici, sur le Mont Olympe par exemple. Où l'emmener ? Dans le jardin botanique, je ne pouvais pas y assurer notre tranquillité, dans mes appartements ? Je ne pouvais pas y garantir ma tranquillité, cette fois. Et puis je ne voulais pas qu'on dise qu'elle était venue dans ma suite après l'altercation avec Fannius. Je le retenais ce connard !

Ma main passa dans ses cheveux, je réfléchissais calmement. Cette étreinte m'apaisait. Où l'emmener ? Je recherchais un lieu qu'elle pourrait aimer. Les femmes de la haute noblesse, aurait aimé un lieu de pouvoir, un lieu unique. Les femmes de la haute bourgeoisie aurait aimé un des grands salons boudoirs du centre de Rome. Nous n'avions jamais de touristes, alors les hôtels, qu'ils soient de luxe ou de charmes n'existaient pas. Alors en dehors des lupanars, il existait quelques grands salons, ouverts aux romains pour les pourparler. Les sénateurs et les hauts-régents militaires les appréciaient particulièrement. Mais Camila y serait trop dérangée. Je ne pouvais pas garantir sa tranquillité à elle, cette fois-ci. Et puis, peu de chance que cela lui plaise.

La solution était sous mon nez et je n'y avais pas pensé ! Je regardais cette bâtisse face à moi avec son étrange clocher sans cloche. Ouvert au quatre vents, la petite tour permettait à Sertorius de mener ses expériences météorologiques. Je n'avais pas l'intention de l'emmener dans un clocher à la vue de tout Rome. Quand même pas ! Mais la tour me rappela une pièce découverte récemment.

Mais cet endroit lui conviendrait. Nombres de nobles ou de sénatrices se révolteraient à l'idée de gagner un endroit si modeste. L'idée même de passer dans une de ces ruelles avoisinantes les auraient choquées, d'ailleurs. Mais Camila n'avait aucun point commun avec ces femmes, c'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle était venue jusqu'ici. Je me reculai et déchira un fin pan de sa robe pour obtenir une sorte de ruban de tissus fin. Je le laçai autour de ses mains. Évidemment, d'un geste, elle se libérerai.

-- Suivez-moi, c'est un ordre !

Je saisis deux toges monacales à profonde capuche. Nous les enfilâmes avant de sortir par une discrète porte du musée. Il ne s'agissait pas d'un passage secret, mais plutôt d'un accès de service. Nous sortions incognito du bâtiment principal du musée et en gagnons les petits jardins. Le chemin n'était pas long, quelques secondes tout au plus. Mais je ne voulais pas qu'on nous voit. Nous nous dirigions vers une destination que je ne lui révélerai pas. Après tout il s'agissait d'un kidnapping.

Nous venions de traverser le petit jardin ouvert au public dans le plus total anonymat. Les toges cachaient le visage des moines et très peu de romains ne cherchaient à y discerner un visage, par respect pour les uns, par peur de courroucer les dieux pour les autres.

Elle m'avait suivi dans un dédale de ruelles que nous n'aurions pas dû emprunté. Je m'étais trompé à un moment. Si elle me demandait pourquoi nous avions emprunté le même chemin par quatre fois, je lui répondrai alors que j'étais un kidnappeur professionnel. Par conséquent, je vérifiais que nul romain ne nous suive. Quel bonimenteur ! Si je me faisais évincer du Temple, je pourrais toujours me reconvertir comme arracheur de dents.

Je cherchais l'entrée de secours du musée de Sertorius, j'étais incapable de me souvenir du chemin. L'homme, au moins aussi paranoïaque que Katla, avait tracé un dédale de ruelles autour du musée pour cacher cette entrée. Quel enfer ! Mais nous arrivâmes à bon port. Je sortis une clef de ma toge et ouvris la porte dérobée.

J'entrais avant Camila. Il s'agissait d'un patio rempli d'un bric à brac d'objets dont j'ignorais tout de l'utilité. Je retirai ma capuche pour qu'elle comprenne qu'ici, personne ne la dérangerait. Le musée était fermé aujourd'hui. Elle semblait surprise. Du moins, je m'en convaincs pour prétexter mes explications.

-- Sertorius étant sans enfant, à sa mort, l'état se réjouissait de récupérer ces lieux. Certains sénateurs voulaient rendre le musée payant, d'autres espéraient y trouver des plans d'armes de guerre. Je me suis attiré la foudre de quelques sénateurs en leur rappelant que le Temple de Venus était l'héritier légitime de toute œuvre d'art dès lors qu'un romain ne laissait pas de descendances.

J'avançais vers l'autre porte. Le chemin était encombré, difficile. La porte fut compliquée à ouvrir tant d'objets empêchaient son entrebaillement. Nous étions dans un bâtiment annexe bien caché par les plans tortueux du site. J'étais d'ailleurs arrivé par ici par le plus grand des hasards : en me perdant, en somme. Les visites du musée se voulaient rares, mais gratuites. La gratuité permettait aux écoles romaines d'emmener les enfants défavorisés et m'assurait que la haute-société refuserait de se rendre en un tel lieu. Mais ce bâtiment restait fermé, voire inconnu. Bien sûr, Melina, androïde anciennement au service de Sertorius le connaissait mieux que moi. Je l'aimais car je me croyais dans le laboratoire de Léonard De Vinci. Un prototype d'hélicoptère mécanique était même suspendu au haut plafond.

Je pris la main de Camila pour l'emmener vers un coin moins spacieux, plus convivial. Il s'agissait d'une sorte de boudoir. Enfin, je le croyais. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Sertorius avait récupéré une des cabines qui composaient les wagons de l'orient-Express. J'en avais fait mon espace de lecture et de quiétude. Il se trouvait à l'écart, totalement fermé sur l'extérieur, sur la pièce même. On y accédait par une petite porte de bois patiné à l'ancienne. La cabine était cossue. J'aimais son exiguïté car elle m'offrait une appréciable intimité. Les deux couchettes disposaient d'une tête de lit en cuir. Mais au fond se trouvait deux banquettes se faisant face. Une tablette judicieusement conçue et rabattable me servait pour poser mes livres . Il en restait justement un, traitant du culte de Minerve. Je le lisais durant l'absence de Camila pour mieux la comprendre. Je l'avais laissé là, car j'aimais me recueillir ici pour penser à elle. Il y avait ensuite un drôle d'encadrement. J'ignorais son utilité initiale : une fenêtre. Je me trompais puisque je pensais qu'il s'agissait là d'un cadre en bois pour une œuvre d'art. J'y avais donc placé une toile qui m'était chère où les dieux discutaient entre eux, le sourire aux lèvres.

Je me tournais vers Camila pour lui parler

-- Je suis en train de réaliser un point important...

J'allais lui sortir une connerie, lui dire que je ne savais même pas à qui demander une rançon. Elle avait un tel panache au sénat, qu'on me paierait plus facilement pour la séquestrer ici le maximum de temps possible. Mais je n'avais pas oublié ses mots, sa demande.

-- Je n'ai pas vraiment envie de demander une rançon. Je vais te garder pour moi seul. diais-je en tirant sur le ruban de soie emprisonnant ces mains.
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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Camila le 09 Novembre 2013, 20:22

Je savais que ma demande allait le déstabiliser quelque peu tout comme cette tendresse dont je me parais, blottie tendrement contre lui. Le visage enfouit dans le creux de son cou, je souriais à sa réflexion sur la clef de bras. J’aurai pu le provoquer de cette manière-là mais ce n’était pas ce que je désirai à cet instant précis. Les minutes furent apaisantes, enveloppée dans ses bras. Il me donnait un cocon de sécurité et de sérénité qui me faisait défaut depuis plusieurs semaines tout comme sa caresse dans mes cheveux. Je me rendais compte qu’il faudrait encore apprendre beaucoup l’un de l’autre, que nous étions qu’aux prémices de notre relation. Si quelques années auparavant, on m’aurait dit que Tibérius Festus pouvait être doux et attentionné, j’aurai ri au nez de cette personne. Pourtant, il me démontrait qu’il pouvait l’être quand nous étions seuls tous les deux. Le temps aurait pu s’arrêter. Les Dieux auraient pu figer les heures que je m’en serai pas aperçue tant j’étais bien. Peu importe où il m’amènerait tant que j’étais avec lui et loin de tout ce brouhaha incessant généré par les prochaines élections. Il brisa le silence en se reculant de moi et en déchirant un morceau de ma toge.

- Qu’est-ce qu’elle t’a fait ma toge depuis tout à l’heure ? Elle ne te plait pas ?!

Cela n’avait rien avoir avec une remontrance mais bien une petite taquinerie de ma part, entre l’échancrure et ce bout de tissu qu’il manquait désormais, cela me fit sourire de nouveau. Sans ajouter quoi que ce soit, je me laissais passer cette fine corde autour de mes mains et de mes poignets. Il nous recouvrit tous les deux de toges monacales, relevant nos capuches pour rester discrets aux yeux des plus curieux que nous pourrions rencontrés. Je n’avais pas honte d’une telle relation avec lui mais nos ennemis seraient à même de nous pourrir la vie sur ce rapprochement que peu de personnes imaginaient : entre la grande gueule du Sénat et l’irrésistible emmerdeur de Vénus. Comme quoi, tout arrive, me direz-vous !

Sans un mot, j’obéissais à son ordre. Nous sortîmes du musée pour nous retrouver dans de petites ruelles adjacentes qui formaient tout un labyrinthe autour de cette même bâtisse où j’étais venue le trouver. Je ne connaissais pas ce coin de Rome mais par contre mon œil avisé de guerrière et de stratège m’indiqua qu’on était passé plusieurs fois au même endroit. Il ne me semblait pas que l’on soit suivi. Enfin Tibérius glissa une clef pour en ouvrir une porte dérobée. Il fallait vraiment savoir qu’une porte se tenait juste là car elle était totalement ancrée dans le décor, de la même couleur que les murs. Un passage secret ? …

Je marchais dans ses pas, découvrant peu à peu le décor : une sorte de patio avec tout un bric à brac extravagant et très intéressant. Je laissais tomber ma capuche comme il venait de le faire pour la sienne. Nous serions donc à l’abri ici. Mais ce « ici », je ne savais pas ce que c’était exactement. Lorsqu’il m’expliqua que certains sénateurs avaient voulu rendre ce musée payant à la mort de son propriétaire, le souvenir se concrétisa immédiatement. Je me souvenais parfaitement de cette discussion et je m’y étais opposée comme je savais aussi que toute œuvre laissée sans maitre devenait obligatoire la propriété du temple de Vénus. Sans ajouter de commentaire, nous poursuivîmes notre chemin. Une porte farouche céda sous les coups de Tibérius, nous retrouvant dans une seconde pièce qui était plus intime. C’était le sentiment qu’il s’en dégageait et ce que je ressentais en détaillant tout ce qui s’y trouvait. La cabine d’un wagon se dressait dans un coin de cette même pièce. En la voyant, je me disais intérieurement que c’était vraiment ce qui pouvait ressembler le plus à Tibérius. Comme attirée par cette dernière, je m’approchais de cette cabine et de cette porte en bois joliment patinée à l’ancienne. J’allais l’ouvrir quand il me parla, me tournant vers lui alors qu’il retirait l’attache en tissu autour de mes mains.

- Une rançon ? On te paierait un prix fou pour me voir séquestrer et me garder loin de la politique de Rome. Mais vois-tu, cela t’obligerait à rester sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec moi. Je ne connais pas encore ton endurance dans ce domaine-là…
Mais il t’en faudrait beaucoup …


Moi, joueuse ? Beaucoup oui …

- Je peux ?

J’indiquais la porte de bois qui donnait sur l’intérieur de la cabine. J’étais à la fois curieuse et impatiente de voir comment ce lieu fermé était constitué. J’ouvris enfin cette fameuse porte. La première impression qui me saisit fut une sensation conviviale et personnelle. Il y avait deux couchettes, au fond se trouvait deux banquettes qui se faisaient face. J’entrais, laissant mes doigts effleuraient les meubles qui composaient cette cabine. Je m’empreignais de cette atmosphère qui n’appartenait qu’à Tibérius, découvrant un peu de lui par la même occasion. Ma main se figea sur le livre qui trônait sur la petite table et qui parlait du culte de Minerve. Je secouais doucement ma tête de gauche à droite, attendrie par cela.

- C’est un peu ton jardin secret, non ? Là où personne ne peut te déranger. J’adore cette cabine. J’ai déjà vu cela dans de vieux livres à la bibliothèque. Si je me souviens bien, on nommait cela des trains. J’aurai bien aimé connaitre Sertorius. J’aime ces gens qui ne freinent pas leur imagination.

Je retirai ma longue cape, la plaçant sur l’un des dossiers d’une banquette. Mon regard tomba sur le bout de tissu qui me manquait et l’échancrure de ma toge qui s’était accentuée avec mes mouvements.

- On n’est pas à égalité.

Mes prunelles scintillaient malicieusement alors que j’avançais vers lui. Ma main caressa son épaule, tournant autour de lui et me mettre dans son dos. Plaquée contre lui, je murmurai quelques mots à son oreille.

- J’ai toujours regretté de ne pas posséder le pouvoir de désintégration. Imagine le frôlement de mon doigt sur ta toge et hop ! Plus rien …

Je revins face à lui, un grand sourire mutin sur mes lèvres rosées que j’approchais des siennes sans jamais les toucher, jouant avec son envie tout autant que la mienne. Mes mains coulèrent sur son torse, et mes doigts défirent les quelques boutons de sa toge, le long de son torse. Je prenais mon temps, bouton après bouton. Ma paume se plaça à plat sur son corps le faisant reculer pour retomber sur le rebord d’une des couchettes.

- Il existe un phénomène, dont je ne sais plus le terme exact, mais qui raconte que les victimes vivant trop longtemps auprès de leurs geôliers, développent une sorte d’empathie pour eux.

Je redressais ma toge, m’installant, indécente et féline, à califourchon sur ses genoux. Ma bouche se fit gourmande, mordillant le lobe de son oreille tout comme la courbe racée de sa mâchoire.

- Reste à savoir si c’est valable pour moi …

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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 16 Novembre 2013, 14:27

Eh bien, je retiendrais également de cette journée qu’elle avait conscience d’être une emmerdeuse au Sénat. Je conservais cette remarque dans un petit coin de ma caboche et le lui ressortirait lors d’une prochaine dispute. Finalement, elle ne s’était perdue après s’être blottie dans mes bras. Elle avait gardé son panache et s’attaquait donc à ma virilité et mon endurance.

-- Tu demanderas grâce ou t’enfuiras avant…

Vantard ? Oui tout à fait et j’assumais mes pêchers. J’avais quand même un minimum de confiance en moi. Je restais le grand prêtre de Venus !

-- Je peux ?
-- Tu dois !

Aussi loin que ma mémoire remonte, je crois bien que c’était la première fois qu’elle me demandait l’autorisation pour quoi que soit. Mais me le demandait-elle vraiment ? Je n’avais pas envie de lui refuser l’accès. Au contraire…

Quand elle me parla de cette inégalité entre elle et moi, cela m’amusa, surtout quand elle me fit par de ses regrets ou plutôt de sa frustration. Elle m’allongea rapidement, fermement. Je craignais ce moment, je craignais que s’envole mon désir pour elle une fois notre désir consommée. Mais sa main sur mon torse et surtout sa volonté m’envahirent et me brûlèrent le ventre, la poitrine puis l’esprit. Je prononçais le nom d’une ville aujourd’hui disparue : « Stockholm, syndrôme de Stockholm ».

-- Désolé, mais pour toi, c'est pire que Stockholm, tu es possédée par le plus convoité des kidnappeurs !

Le plus difficile fut de résister à mon envie de fou rire. J'avais poussé le bouchon peut-être un petit peu trop loin. Peut-être !

La fente de sa toge me permit de glisser sa main sur sa cuisses, elle remonta jusqu’à sa hanche. Assise à califourchon sur moi, l’amazone me fit sourire. Je l’avais toujours fantasmé ainsi. Ses baisers m’envahirent, elle remonta légèrement sur moi pour poursuivre et ma main glissa dans son dos. Peu à peu les pans de sa robe s’écartaient. Bientôt, je devrais la déchirer pour mieux remonter ma main, je voulais saisir sa nuque et l’embrasser avec passion.

Ma tenue la dérangeait également, sa main butait en arrivant sur le dernier bouton et mon corps frémit, une odeur de brûlé emplit mes narrines, je baissais les yeux sur mon ventre, ma toge avait disparu et une poussière de cendres lui avait laissé place.

-- Ouais très drôle… Elle m’a coûté une fortune !

Je mentais bien sûr, elle le savait. Ma main attrapa fermement sa machoire et je l’embrassais. Mais elle semblait surprise.

-- Depuis quand tu sais faire cela ? Je ne te connaissais pas ce don ?

En déchirant encore un peu sa robe, mon autre main atteint sa nuque. Je me redressais légèrement et attrapait ses lèvres des miennes.
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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Camila le 16 Novembre 2013, 15:40

Attaquer Tibérius sur son endurance et sa virilité, cela le faisait toujours réagir. Je m’attendais à ce genre de réponse et je ne fus pas déçue. Mon sourire se dessina sur mes lèvres, malicieux et joueur. La colère que j’avais ressentie dans son bureau à mon arrivée, s’était bien vite estompée. Je plissais mes yeux réfléchissant à ses mots. L’ambiguïté naissante était bien présente, et j’adorai ces têtes à têtes avec lui quand pus rien ne nous freiner, quand nous étions enfin seuls.

- Tu sais bien que je ne fuis jamais devant un obstacle quel qu’il soit, encore moins, je ne m’incline aussi facilement. Alors, ni je demanderai grâce, ni je m’enfuirai. Je te tiendrai tête jusqu’au bout !

Je ne cédais jamais même à bout d’épuisement. Mais là, cela n’avait rien avoir avec un combat militaire où ma vie était en jeu. Étrangement, c’était lui qui détenait ma vie entre ses mains aujourd’hui, d’une toute autre façon, certes. Le faire tomber sur cette couchette était une idée plaisante. Mes doigts déboutonnaient sa toge. Entre lenteur et impatience, j’avais énormément de mal à me maitriser. Ma bouche le goutait, mes baisers éveillaient ses sensations jusqu’à ce qu’une odeur de brulé me freine dans mes gestes. Alors là ! Un véritable mystère tout cela ! Les yeux grands ouvert, j’observais ma main, incapable de me concentrer sur le baiser qu’il me donnait. Comment avais-je pu désintégrer sa toge ? Je ne possédais pas ce pouvoir. Cela ne pouvait être le talisman de Sapiens puisque c’était l’autre main qui avait touchée Tibérius. Je me reculais de lui, incrédule et totalement déconcertée par ce qui venait de se passer.

- Je sais faire cela depuis quelques secondes … Tout dépend aussi si c’est bien moi qui ait agi ainsi.

Les Dieux n’étaient jamais bien loin de nous. Mais il m’était bien impossible de penser posément avec Tibérius. Le tissu de ma robe craqua un peu plus. A la fin de cette joute, ni lui ni moi, ne porterions de vêtements décents. Les siens s’étaient déjà désintégrés, les miens finiraient en lambeaux. Redressant mon visage sous son geste, ma bouche accueillit la sienne avec une fougue non dissimulée matinée d’un désir impatient. Mes seins plaqués contre son torse nu, je percevais la chaleur de son corps même à travers le peu de tissu que je portais encore. Mes doigts glissaient telle une plume et caressaient chaque partie de ce corps que je découvrais après tant d’années à se chercher et à se trouver. Aujourd’hui, il serait à moi. J’adorai ses effleurements, sa main sur ma cuisse qui accentuait cette chaleur qui grondait au fond de moi, cette lenteur, cette douceur qu’il pouvait me donner et m’offrir. Il embrasait mes sens et je répondais avec fougue à ce baiser dont je mis fin. Je me demandais si ce pouvoir pouvait aussi agir sur ma toge. Mais je ne comptais au final pas l’utiliser, laissant tout le loisir à Tibérius de terminer ce qu’il avait commencé avec ma robe.

Un monde qui n’appartenait qu’à nous se dessinait. Une bulle que personne ne pourrait forcer ou bien briser en cet instant. La terre pourrait trembler que l’on ne l’entendrait pas. Il n’existait rien de plus grisant que son corps contre le mien. Mes doigts agrippèrent ses cheveux fins pour me permettre de le mordre contre sa gorge sans aucun compromis. Tel un vampire qui chercherait à se nourrir du sang chaud de sa victime, je plantais mes dents pour l’y marquer de ma présence, imprimant mon sceau sur sa peau brulante. Il aurait ma trace durant un petit moment, et mon sourire se fit encore plus gourmand sur mes lèvres mutines et arrogantes. Je désirai prendre tout mon temps pour le savourer, le découvrir, apprivoiser sa peau sous mes lèvres, chaque frisson que je lui donnerai, écouter ses soupirs, sentir ses mains se crisper dans mes cheveux de jais.

- Pire que Stockholm, tu disais ? Oui, j’en suis persuadée tout comme rien n’est moins certain que tu sois le kidnappeur et moi la victime. Qui te dit que je n’ai pas fait tout cela pour que tu tombes dans mon piège ?

Mon index effleura sa gorge, là où je venais de le mordre.

- Tu as un gout délicieux …

Mais il serait trop simple, trop ordinaire de nous laisser aller à une telle envie sans éveiller le plaisir et l’envie de l’autre, encore et toujours. Je me soulevais de ses cuisses pour me remettre debout. Joueuse jusqu’au bout, je pouvais l’être. Je déchirai le haut de ma robe, qui ne tenait plus que par son attache derrière ma nuque, qui ne couvrait presque plus rien de ma poitrine. Quant à l’échancrure, elle avait été bien abimée par ses caresses.

- Alors, Grand prêtre de Vénus, Ambassadeur de l’Amour et des plaisirs … montre-moi tes talents… du moins, si tu en as …

Murmure insolent. Je savais me montrer taquine et séductrice. J’attendais à présent sa réaction. Le défi était lancé et le titiller de la sorte ne ferait que le rendre plus fougueux.

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Re: [E7] Un tête à tête intense [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 25 Novembre 2013, 22:23

-- Du moins si j’en ai ? Je ris devant son insolence Non mais, tu penses vraiment que tu vas froisser mon ego en me parlant ainsi ? Tu souhaites que je déchire ce qu’il reste de ta robe et te montre de quoi je suis capable par orgueil ?

Mes doigts mimaient des guillemets quand je prononçais le mot orgueil. Bon, ok, cela aurait pu marcher. Mais je ne risquais pas de lui avouer, au contraire. Je l’embrassais à pleine bouche tirant d’un coup sec sur le restant du tissus. La robe expirait son dernier souffle dans un déchirement d’agonie.

-- Cela aurait pu marcher. Mais nombre de mes amantes ont joué ce jeu avant toi.

Je pouvais donner l’impression de la comparer à mes précédentes maîtresses. Et je le faisais, je la comparais, mais pas pour dire qu’elle était pire ou mieux. Non je voulais lui dire qu’elle était différente.

-- Cela ne peut pas marcher, pas avec toi.

Mes lèvres s’éloignèrent des siennes. Mes yeux descendirent sur son corps. Je l’observais nue. Pluton qu’elle était belle. Mes doigts dessinèrent ses courbes, s’arrêtèrent sur ses hanches. Elle avait des seins à tomber, non à croquer… Mais je devais m’expliquer avant de poursuivre.

-- Je ne prétends pas te connaître par coeur, ne crois pas cela. Mais tu n’es pas une simple amante. Tu comprends ?

Elle me comprenait, mais je ne pouvais pas en dire plus, pas encore. C’était trop dur, il ne fallait pas oublier mon côté macho, il faisait partie de moi. Et puis mon côté joueur aussi savait reprendre le dessus sur mes faiblesses sentimentales. Ma main se posa entre ses seins et la renversa pour qu’elle se retrouve sur le dos.

-- Mais dis-moi J’embrassai l’un de ses seins… Toi ? Tu ne crains pas que d’autres maîtresses aient placer la barre un peu trop haute pour toi ?

Bah quoi ? Elle m’avait cherché non ? C'est elle qui a commencé d'aboreuh ! Bon, si je prenais une baffe, je ne l'aurais pas volé.
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