Même dans une situation aussi intime, nous trouvions le moyen, aussi bien que moi, d’amener une pointe d’amusement pour défier l’autre. Pourquoi ? Etait-ce pour se protéger ? Non pas l’un de l’autre mais d’une situation qui était aussi inconnue pour Tibérius que pour moi ? Certainement … Son rire à mes mots me fit sourire. S’il adorait m’agacer par des remarques, j’aimais tout aussi le titiller avec mes paroles. C’était bien ce que je cherchais de toute manière : réveiller son égo. Ma robe s’échoua à mes pieds, mourant en lambeaux sous ses gestes vifs. Mes boucles brunes dissimulaient mes seins et un tout dernier tissu fin cachait mon intimité. Etrangement, je n’avais plus rien avoir avec une guerrière mais avec une Nymphe. Je l’écoutais, sans jamais l’interrompre ou lui répondre. Je ne me sentais ni vexée, ni attaquée dans mon égo. Ce n’était pas le moment, ni la situation pour cela.
Tibérius avait cette manière bien à lui de savoir manipuler les mots, leurs sens. J’avais appris depuis longtemps avec lui, il fallait chercher leur vraie nature au-delà de l’expression qu’il donnait surtout lorsque nous étions seuls, en tête à tête. Je laissais ses mains, ses doigts caresser effleurer ma peau nue, dévoiler mes seins à ses yeux. A sa question, je ne lui répondis pas tout de suite. J’attendrai. Il me fit basculer sur le dos, sa bouche marquant mon corps nu, le galbe doux de mon sein.
- Tu devrais te douter que les défis ne me font pas peur … Vénusien …
Ma voix trahissait à la fois le plaisir de ses lèvres sur ma peau mais aussi la force de la guerrière qui s’éveillait. Mes mains sur ses hanches descendirent sur ses fesses musclées.
- Et si j’essayais de nouveau ce pouvoir ? J’ai désintégré ta toge mais tu n’es pas totalement à mon gout de cette manière-là.
Mes paumes plaquées sur ses fesses ressentirent aussitôt sa peau nue et non plus le tissu de son sous-vêtement.
- Voilà qui est beaucoup mieux !
Un coup de rein alliant l’agilité de la guerrière que j’étais et la souplesse de mes entrainements, et nous changions de place sur cette couchette dont j’aurai aimé qu’elle soit légèrement plus grande. Je me redressais entre ses cuisses, à genoux.
- Si je n’étais qu'une une sénatrice, qu'une femme politique, tu aurais pu avoir très facilement le dessus sur moi. Mais je suis avant tout une combattante et une prédatrice … Et tu es tout disposé à être ma victime aujourd’hui …
Ma main se posa presque de force et d’autorité sur son torse l’empêchant de bouger et de se relever.
- Oh non ! Tu ne bouges pas … Tu ne bougeras plus …
La plus grande majorité des hommes aiment dominer, prendre les rênes d’un tel corps à corps. J’avais toujours imaginé Tibérius guider et maitriser sa partenaire. Peut-être me trompais-je mais il allait vite découvrir que je n’étais pas juste une amante qui restait passive attendant les caresses et les baisers de son amant. Mes seins ronds plaqués contre son torse ferme l’effleuraient dans pudeur. Mon sourire se fit gourmand. Mon bassin se mouvait lentement et indécemment contre lui, attisant encore bien plus sa virilité contre mes cuisses que je sentais s’éveiller. Mes lèvres distillaient de petits baisers au creux de son cou, sur son épaule, mordillant parfois sa peau chaude. Je prenais tout mon temps de le découvrir et de le savourer. Ma bouche frôlait ses lèvres, jouant, agaçant, charmant de mon souffle impatient qui venait mourir tout contre lui sans jamais l’embrasser. J’entendais ses soupirs, sa respiration plus erratique tandis que ma bouche descendait sur son ventre qui se contractait sous mes attentions. Je l’observais d'un regard gourmand, dans ce moment unique que nous partagions, mes prunelles plongeant dans les siennes par moment. Je m'accroupissais au fur et à mesure devant lui. Ma langue dessinait des arabesques autour de son nombril, coulant à l’intérieur de sa cuisse, avant de jouer avec son gland, me délectant de sa saveur. Je prenais tout mon temps pour lui faire perdre la réalité de l’instant. Ma langue serpentait autour de sa hampe de chair lentement avant de succomber et de le rendre prisonnier de ma bouche totalement et de le libérer aussitôt. Je recommençais cette même caresse, me régalant de sa vigueur. Ma main accentua ses mouvements et ma bouche le happa violemment. De ma main de libre, mes ongles se plantèrent dans sa hanche pour le tenir contre moi et appuyer mes vas et viens. Sa virilité glissait entre mes lèvres avides de lui. Ma main lui imposait mon rythme, une cadence que je voulais parfois lente, parfois plus prononcée pour lui faire perdre la notion du temps, pour l’amener lentement vers ce fil si infime qui le sépare de la libération. J’aimais le regarder vaciller, voir cette facette de lui plus vulnérable et si personnelle …il était devenu ma victime. Une proie gouteuse. J’écoutais son souffle, je m’abreuvais de son râle. C’était si excitant, si intense comme sensation de le sentir totalement abandonné et à moi.