Prometheus.Il ne connaissait pas mon nom mais il s'amusait déjà le comparer à un volcan. Ou peut être qu'il se référait au terme "chérie". Peu m'importait au final. Mais je trouvais cela mignon. Mignon, dans le sens où j'en avais besoin. J'avais besoin que l'on soit mignon avec moi. Que l'on soit tendre, attentionné, à l'écoute. Mais lui, il m'amusait, il m'amusait vraiment beaucoup. Finalement, cette nuit pourrait être bien plus intéressante qu'elle n'avait vraiment commencé. Mais l'issue serait la même. La fin. Tout de chose à une fin. La mienne aurait du être depuis bien longtemps. Son franc parler devait en vexer plus d'un dans la haute société de Rome. Pourquoi ne l'avais je pas connu avant ? Peut être car cela faisait longtemps que je m'étais enfermée sur moi même sans même m'en rendre compte. Je continuais donc de sourire à demi face à ses réponses. Insolentes, divertissantes, affectueuses. Mais il savait aussi séduire. Un simple mot et la femme devait apprécier. Les femmes aimaient qu'on les trouve différentes, particulières, unique. Et aussi pas conne, comme il le disait si bien. J'appréciais ses mots, mais ils glissaient sur moi comme de l'eau. Car ce n'était que des mots. Je n'oubliais pas qu'il était un beau parleur. Avais je besoin dune personne de passage dans ma vie ? Combien en avais je vu passer et ne jamais rester ? Beaucoup trop, tellement trop. Il continuait ses mauvaises plaisanteries, pour que jamais on ne s'approche du vrai et je le laissais faire. Je reste contre lui et je penche ma tête quand il me parle enfin de ma nouvelle idée, ma merveilleuse idée. Ma réinitialisation. Je l'écoutais sans rien dire et je souris quand il me claqua les fesses. Je le suivis donc dans ses ruelles et je m'amusais à le mater à mon tour ouvertement. Après tout, il avait commencé !
La ville m'intéresse peu. Je le suis dans ses différentes couloirs, ses différentes pièces, ses différentes alcôves. J'attrape un verre et je le remplis pour lui. Je suppose que c'est du bon vin vu qu'il est chez lui. Je m'installe à ses côtés et je replis mes jambes vers moi. Mon coude est sur l'accoudoir et je le regarde. Mon autre main vint chercher la sienne et je finis par jouer avec en regardant ses deux mains entrelacés. Il ne connaît pas ma vérité. Il ne sait pas que j'ai une porte de sortie. Elle se nomme Leto. Il a le pouvoir de me rendre ma véritable identité. Si il le souhaite et me retrouve. Mais je doute de lui, je ne crois plus en lui. C'est ça la vérité. Est ce que tout est de sa faute ? Non, c'est la faute de personne. C'est juste la vie qui est ainsi.
N'aimerais tu pas avoir le choix de changer de vie ? N'aimerais tu pas te réveiller un jour Consul, le lendemain, père, le surlendemain, dans ton harem de demoiselle ?Ma main prend la sienne entre ses doigts et je me penche un peu plus vers lui pour le faire s'allonger à moitié.
Et si je devenais ta femme ?J'attendis de voir sa réaction pour éclater de rire. Un rire nerveux, un rire qui faisait du bien, un rire dont j'avais besoin. Je ma calais contre lui, posant ma joue contre son torse et je gardais sa main dans la mienne. Mon refuge, c'était elle. Il pouvait toujours boire avec son autre main.
Je ne suis pas triste. Je ne crois pas. Je suis ... Fatiguée de cette vie. Je vis cette vie depuis si longtemps. Toujours la même. Je dois toujours faire attention à ce que je dis de peur que l'on remarque mon plot inactif. Je dois toujours me protéger, protéger les miens. C'est fatiguant. Et puis, est ce vraiment ma personnalité celle que j'ai ? Car après tout, je ne suis que la conception d'un humain. C'est lui qui a dit que je serais comme ci ou comme ça. C'est lui qui m'a façonné. Mon créateur. Je deviens un fardeau au fur et à mesure que les années passent et que les humains ont peur de nous.Ma jambe remonte, glissant sur sa cuisse ouverte et je bouge ma tête pour l'embrasser tendrement sur son torse. Un baiser du bout des lèvres, puis un autre, et le troisième s'attarde, devient plus long, plus appuyé, plus explorateur. Je finis par soupirer et par reposer ma joue contre lui.
Peut être que je suis la mémoire de sa fille disparu. Peut être que tout a commencé ainsi, qui sait ?Je remonte nos deux mains et j'embrasse la sienne. Je prolonge mes contacts, mais je ne le laisserais pas me posséder. Nous ne sommes pas là pour cela, même si cela devient plus que clair que nous passerons la nuit ensemble ...
Tu peux créer qui tu veux, je ne veux pas le savoir. Peu m'importe ce que tu feras de moi. Me donner à Spurius, m'offrir à un de tes contacts pour raffermir ta position, me transformer en table basse. De toute façon, cela n'aura aucune importance car je ne me souviendrais de rien. Evite juste Proserpine. C'est une blague amusante, mais une lubie vraiment étrange. Je me demande si il ne voulait pas offenser Pluton en me nommant ainsi.Je me tourne, collant mon dos contre son torse, mes fesses collant son intimité. Je lève nos deux mains liées et je continue de les admirer.
Pourquoi avez vous décidé de croire en vos Dieux ? Pourquoi ne pas croire en vous ? Je préfère croire en nos capacités. Je préfère croire en nos erreurs, je préfère croire en nos folies, je préfère croire en nous.Mon rire retentit mais il est triste. Je me retourne de nouveau, cette fois-ci je suis bien en face de lui. Mes lèvres à quelques centimètres des siennes. Ma poitrine collait à son torse. mon corps épouse ses formes et inversement. J'ai finit par lâcher sa main et elle est terriblement froide.
Nous. Je parle comme si j'étais humaine ... Mais dis Prometheus et si tu m'expliquais pourquoi tu es celui que tu es actuellement ? Pourquoi tu es devenu ainsi ? Un beau parleur. Demain, j'aurais tout oublié. Demain nous ne serons plus rien l'un pour l'autre. Juste un instant de vie que nous allons partager. Je ferais partie d'un de tes souvenirs. Et toi, d'aucun des miens. Pour une fois dans ta vie, tu peux baisser ta garde. Juste une fois ...Le dernier mot est prononcé contre sa bouche et mes lèvres se posent contre les siennes. Mes yeux le regardent et ma langue, timide, cherche sa jumelle contre ses lèvres fermées. Ma main cherche de nouveau la sienne. J'ai besoin d'un contact. J'ai besoin de sentir que l'on me soutient. Car la vérité, c'est que je ne veux pas mourir.