[E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

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[E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Gangraena Morbus le 02 Novembre 2012, 15:23

J'avais envoyé ma douce progéniture hors des murs de la ville. Respirer l'air pur de la désolation, fondre sous le soleil ardent et souffrir de la chaleur était ce qui se faisait de mieux en matière de réflexion. Là, elle pourra peaufiner tous les petits détails du culte que j'avais plus ou moins lancé. Prier un dieu endormi, faible et inutile était la seule et unique manière que j'avais trouvé pour m'élever un peu de ma torpeur spectatrice. Le sang des adeptes coulaient vers moi et je m'en délectais, Gangraena était une fervente adepte et j'aimais jouer avec sa personne. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Et puis après le coup foireux du Palais du Prélat, je me devais de la punir. Qu'elle souffre donc en silence. Moi, je la regardais en train de marcher dans le sable, difficilement, peinant sous la chaleur et l'éclat du disque diurne. Ses pas la conduisirent jusqu'au bord de l'immensité plate de la mer calme. Il n'y avait aucun pêcheur, rares étaient ceux qui s'aventuraient pour rapporter en ville leur maigre récolte piscicole. Néanmoins, quelques bulles à la surface montrait que les cétacés paissaient encore par ici. Peut-être des monstres. Je devais me méfier et contrôler les bestioles de mon antre, je ne voulais pas qu'elle se fasse dévorée par l'une d'entre elles. Ma petite Perfidia s'arrêta, ses cheveux volèrent au vent, son regard perça l'horizon et les pans du peu de vêtements qu'elle portait voletaient. Finalement, elle reprit la route en direction d'un petit point dans le sable, assis en face de la mer. Ma protégée s'aidait d'un bâton une longue étole d'un rouge carmin y était attachée. Plus elle s'approcha de ce point, plus elle comprit ce qui se trouvait là. Un homme, aux longs cheveux méditait ou attendait ou que savais-je encore, restait de marbre à l'approche de ma progéniture. Gangraena laissa son regard balayer l'homme. Il n'avait qu'un pagne sur lui, sans aucun doute un esclave. Aucun humain dans ses plein droits ne porterait un simple cache-pot. Un sourire traversa son visage, elle ne portait pas grand chose de plus. Mais les hommes étaient de fiers êtres qui aimaient étaler leur richesse. Un humain normalement constitué porterait léger tissu ou velours côtelé. Celui-là était semblable à un sauvage avec ses cheveux dans le vent, hirsutes. Je riais, ma Gangraena possédait des tatouages dignes d'un tigre, elle aussi pouvait ressembler à une véritable sauvage.

- Aussi loin de Rome, vous devez fuir quelqu'un.

La voix de mon enfant du mal était chaude et coupa net le silence du désert. La peau de ma Perfidia était hâlée, par l'ardent soleil de la journée, mais également par les origines de sa mère naturelle. Elle se plaça devant lui et ne manqua pas le tatouage du code barre. Il était un androïde, donc. Cela étonnerait beaucoup Gangraena si elle apprenait que c'était le maître ou la maîtresse de cette entité mécanique qui l'avait envoyé ici pour... ne rien faire. Non, il était logique qu'il ait fuit ou qu'un système n'ai pas fonctionné correctement. Ma jolie petite humaine appuya ses avant-bras sur le bâton, laissant pencher sa tête sur le côté.

- Que faites-vous ici?
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Hadrian Caninius le 06 Novembre 2012, 15:03

Il avait attendu, depuis sa fuite, assis sur le sable, les yeux fixés sur la mer. Il avait arrêté de compter les secondes quand il était arrivé à 10000. Depuis, il regardait les vagues, s’obligeant obstinément à éloigner son esprit de sa douce Léda, et des évènements qui l’avaient menés ici. Son don n’était pas encore dissipé : il percevait tout, tel un véritable animal. Le bruit que faisait le vent sur le sable, les lointaines rumeurs de Rome, le saut d’une bête quelconque dans l’eau un peu plus loin. Ce coquillage qui brillait au soleil. Et les bruits de pas qui venaient vers lui.

Il était surpris. Pas à cause des pas qui venaient, non, il se doutait bien qu’ils enverraient quelqu’un tôt ou tard. Non, il était juste surpris qu’ils soient si légers et solitaires. Ils avaient envoyé une femme pour l’amadouer ? Ce n’était pas le genre du marchand d’esclaves. Hadrian attendit qu’ils arrivent à sa portée, le regard obstinément fixé sur la mer, prêt à se défendre si cela se révélait nécessaire. Mais alors qu’ils étaient suffisamment proches pour l’arrêter ou tenter un mouvement, ils s’arrêtèrent, et une voix surprenante surgit dans le silence. Une voix de femme aussi brûlante que le sable chauffé par le soleil.

Hadrian ne réagit tout d’abord pas. Fuir ? Oui, il fuyait, mais il ne fuyait personne en particulier. Il fuyait les hommes, il fuyait leur mentalité, leurs tromperies, leurs malheurs. Il avait voulu être un homme, et on le lui avait permis. Désormais, il les prenait en pitié et vouait à ceux qui piétinaient ses droits une haine grandissante. Enfin, techniquement, c’était le marchand d’esclaves et ses sbires dont il voulait se tenir à l’écart. Même s’il était presque prêt à se rendre sans causer de problèmes, si toutefois ni Spurius, ni ses gardes, ne faisaient rien de déplacés… ce qui était beaucoup trop espérer, il l’imaginait bien.

Il leva la tête, vers elle, et découvrit son visage. Une peau mate, des traits bien dessinés, de légers vêtements sur son corps mince et, cet étrange bâton affublé d’un tissu sanguin, qui lui donnait l’air et les attributs d’une sorte de prophète. Elle le regardait, presque curieuse, lui demandant les raisons de sa présence sur cette plage éloignée et vide de tout autre être vivant –ou non.

Le sauvage aux cheveux longs la regarda, une mince ligne se formant sur ses lèvres : une pâle imitation de sourire.


- Vous avez vu mon tatouage, n’est-ce pas ? Ne tergiversons pas, ramenez-moi à Rome et livrez-moi une fois de plus comme la chair à pâté que je suis à ce fourbe de marchand d’esclave.

De toute façon, sa fuite l’avait catalogué comme androïde au plot désactivé. Que ce soit ramené par elle ou par des gardes, la réinitialisation l’attendait… ou du moins, son simulacre. Hadrian se doutait bien que son père ne le laisserait pas bénéficier des cotonneux bonheurs de l’oubli, une fois de plus. Il ne ferait rien du tout, se contentant de le garder pendant un jour avant de le renvoyer dans l’enfer pour androïde vivant qu’était cette foutue ville. Il n’avait plus rien à faire, à l’heure actuelle, que cette femme étrange sache que son plot était désactivé, ou non. Il n’était pas prêt à simuler la servitude, pas après ces mois de bonheur passés auprès de Léda, pas après les évènements qui avaient suivis. Il se leva, se postant face à elle :

- Finissons-en.
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Gangraena Morbus le 08 Novembre 2012, 20:04

Je suis le maître du chaos, le démon des temps anciens et la bête assoiffée de mal dans l'âme de tout un chacun. Et pourtant, je restais là, à bailler aux corneilles, attendant que l'un ou l'autre ne se décide à... je ne savais pas, peut-être s'entre-tuer, se chamailler, se balancer du sable. Mais l'un ressemblait à une vache espagnole devant un plat de nouilles fumantes et l'autre, l'autre était ma tendre enfant qui m'avait désobéi. Et elle me désobéissait encore en entretenant une conversation avec ce tas de ferrailles. Elle n'était pas si sotte que cela, ma chère Gangraena, elle avait compris qu'en acceptant les androïdes dans son camps, qu'ils soient ou non plottés, ils ne feraient qu'accroitre les rangs des fervents de Teutates, ce dieu postiche que j'avais mis en place. Oui, mais voilà, l'expédition punitive dans ce désert méditerranéen n'était pas imposé pour compter fleurette avec un androïde. Cependant, je ne pouvais rien faire et me désintéressais-je de la conversation, profitant pour aller voir ce qu'il se passait du côté des soldats envoyés dans le Désert, à des jours de là.

Ma jolie création humaine étudia les réactions de l'androïde. Un éphémère sourire s'était placé sur ses lèvres. Humour? Ironie? Mélancolie? Gêne? Tout cela pour un seul être artificiel? Hmm, l'humaine comprit, le sachant déjà, que le plot était plus que rayé, totalement défectueux, voire inexistant. Il finit par ouvrir la bouche et laissa échapper un flot de cynisme. Ce fut un radieux sourire qui s'afficha alors sur les lèvres d'un rouge carmin de la bien vivante. Elle haussa les épaules, redressa le regard pour fouiller l'horizon en direction de la ville de Rome. Au "finissons-en", elle replaça son regard aux iris presque noirs sur l'androïde. Même si elle aurait voulu le ramener à ce vil monstre qu'était le vendeur d'esclave, il repartirait prestement. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, ni comment elle le savait, mais l'attitude bougonne, presque gamine de l'androïde le laissait entendre, probablement. L'humaine ne s'exprima pas verbalement en premier lieu, mais simplement nia du chef avant d'ouvrir la bouche, l'air pensif, mais l'oeil malin.

- Le marchand d'esclaves? Spurius Cornutus? Il prie Jupiter, n'est-ce pas? Hmm. Je n'ai aucune envie d'aider cet... être malsain et malodorant.

Gangraena se mordit la lèvre inférieure, tournant de nouveau son regard vers Rome, probablement cachée derrière les dunes là-bas, au loin. Revenant m'intéresser à la conversation, je voyais les méninges de ma disciple fonctionner à plein régime et applaudis ses pensées. Fourbes, à la limite du malsain et terriblement intelligentes, elles étaient. Mais je ne la poussais pas à prendre sa décision, c'était elle qui devrait faire tout le travail, telle était là, sa punition pour m'avoir désobéi. L'humaine replaça son regard sur l'androïde, elle lui tendit la main gracilement, paume vers le ciel, doigts légèrement écartés, signe ancestral que nulle arme, elle ne cachait.

- On m'appelle Perfidia.

Beaucoup de monde fronçait les sourcils à la prononciation de son surnom, mais elle haussait malicieusement les épaules et souriait. Oh qu'elle adorait son surnom. Le ton qu'elle employa, impliqua une réponse similiaire.

- Je vis dans un coin oublié de Rome où androïdes et humains vivent pour un même dessein, une communauté basée sur un semblant d'anarchie. Nous serions ravis de nous avoir dans nos rangs.

Elle ne voulut continuer plus loin, car le culte de Teutates n'était pas encore prêt pour être connu du grand public et si cet androïde préférait se la jouer solo, elle ne voulait pas s'attirer les curieux et surtout les Consuls qui pourraient investir la mémoire de cet être artificiel. Gangraena avait plus d'un tour dans son sac. Elle savait bien que les androïdes avaient besoin d'un but, de quelque chose qui les fassent fonctionner, sinon, ils se désactiveraient tous.

- Peut-être avez-vous d'autres... buts?

S'il n'en avait pas, il se plierait plus facilement, elle en était persuadée.
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Hadrian Caninius le 23 Novembre 2012, 23:32

La réponse faite par la messie du désert convenait à Hadrian. Si elle n'avait pas l'intention de le ramener chez Spurius, peut-être pourrait-ils s'entendre :

- Je me fiche bien de qui il prie, son Dieu est peut-être bon, je l'ignore, mais lui est un être ignoble. Au moins sommes-nous d'accord là-dessus.

L'androïde ne croit pas aux Dieux... non, ce n'est pas tout à fait exact : il ne pense pas qu'ils puissent faire quelque chose pour lui. Que les dieux existent, c'est presque certain, car autrement, d'où leurs serviteurs tireraient-ils leurs pouvoirs? Léda priait souvent Minerve, il se souvient. Elle voulait que la déesse lui donne la force de se battre pour leur cause... d'enfin faire comprendre aux humains que les androïdes n'étaient pas juste un corps formé de tôles.

Son vis-à-vis se présente : Perfidia. Le sourire de l'androïde s'accentue. Il trouve que c'était presque prédestiné, que ça va bien ensemble, Perfidia et Canis. Canis, le surnom qu'on lui avait donné plusieurs fois. Peu flatteur en vérité, les gens voyaient surtout le sens gaché. Lui, il le prenait au pied de la lettre. Le Chien. Son nom de "famille", d'ailleurs, le montrait bien : puisque qu'il avait l'instinct animal, son père lui avait donné un nom en conséquence.


Perfidia lui proposa de l'accompagner. Elle aurait pu lui imposer de la suivre, mais ne l'avait pas fait, pour il ne savait quelle raison. L'accompagner... Il n'avait rien de mieux à faire. Enfin si, trouver sa bien aimée, si elle avait été réparée. Mais pour ça, il valait mieux qu'il soit libre... Le choix était vite fait.

- Canis.

Il ne voulait plus être Hadrian, c'était trop de souvenirs : s'il ne pouvait pas oublier, au moins pourrait-il réserver cette partie de sa vie à sa Léda, en interdisant à quiconque de le nommer par son prénom.

- Je vous accompagne, mais sans vous appartenir. Je suis un androïde libre. Je souhaite le rester.

Quand à ses buts, cette curieuse femme n'avait aucun besoins de les connaître maintenant. Il voulait la liberté, elle la lui offrait. Et si elle changeait d'avis, il serait toujours temps de fuir. Une fois encore.
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Gangraena Morbus le 25 Novembre 2012, 12:37

Un sourire malsain passa sur les lèvres de ma tendre et douce, ses lèvres rouges comme la pomme du Jardin d'Eden. Ma Gangraena était tentation, mais comme tout bon serpent, elle était également ruse.

- Jupiter déteste les androïdes, au point de les avoir réduits en esclavage. Ce n'est pas ce que je considèrerais comme un bon dieu.

La mer de grains de sables dorés s'étendait à des kilomètres à la ronde, non loin d'eux la mer de gouttelettes bleues paissait tranquillement, entre deux mers, entre deux univers dangereux, gonflés de monstres de ma création, de mon antre, de mon esprit malade et chaotique, ce n'était pas vraiment l'endroit pour se présenter. Mais Perfidia était un serpent capable d'endormir ses victimes, surtout les êtres synthétiques, dont la réflexion avait été programmée. Il ne tarda pas à répondre. Canis? Canis? Je vis ma progéniture hausser un sourcil.

- Canis?

Je compris sa reflexion. Il était étonnant qu'un androïde dont le plot avait disparut pour une raison X ou Y, prenne un nom aussi péjoratif. D'ordinaire, gorgés d'espoir, ils tentaient de se mêler à la population locale, celle faite de chair et d'os. Pourquoi prenait-il un ton aussi humiliant? Ce n'était pas son problème, ma Gangraena l'appellerait donc ainsi si c'était la volonté de l'androïde. Je m'esclaffais à gorge déployée, cet esclave était bourré de contradiction. Il se faisait nommer "chien" mais restait libre dans son coeur. Quel incroyable personnage. J'avais grand hâte de connaître la suite des évènements, mais il fallait que ma petite poupée de miel puisse le persuader de le garder dans le Temple de Teutates.

- Vous serez libre de faire ce que bon vous semble, à deux conditions. La première est que vous ne devrez dissuader personne de quitter mon Temple, la deuxième que vous vous assuriez de la bonne tenue du Temple, comme tout ceux qui ont cherché refuge chez moi.

Je vis Gangraena reprendre son bâton et faire quelques pas en direction de la ville. Il était temps de lever la punition qui planait sur son être, je n'étais plus faché, après tout, elle revenait avec un être de plus pour le culte de Teutates. Et moi, j'étais content, cela ferait toujours un être de moins pour ton culte grabataire, mon cher Jupiter. Il était un androïde à surveiller, tout de même, mais tout ce qu'il semblait vouloir, était sa liberté chérie. Soit. Tant qu'il ne mette pas des bâtons dans les roues de ma tendre enfant des ombres.

- Je vis dans un quartier oublié des romains, derrière Isola Sacra, loin des bruits de la ville. Le marchand ne te trouvera pas là où je vis.
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Hadrian Caninius le 29 Décembre 2012, 22:53

Il nota le point d’interrogation dans le regard de « Perfidia ». Canis, pourquoi Canis, pourquoi porter fièrement un surnom qui ne voulait rien dire de plus que sous-homme, moins que rien ? Canis, parce qu’il était le Chien, celui qui poste, qui renifle, la bête qu’on traque pour sa valeur. Lupus aurait peut-être mieux convenu. Mais à son oreille, c’était Canis qui était, paradoxalement, le plus doux.

Hadrian écouta la messie court vêtue lui expliquer… tout ce qu’il avait à savoir s’il rejoignait son groupe. Des règles simples et à faible coût, étant donné ce qu’elles lui évitaient. C’était peu payer en échange de la liberté. L’androïde se méfiait cependant des clauses cachées qui apparaîtrait sans doute au fur et à mesure… mais entre ça et retourner chez Spurius, son choix était vite fait. Il ne voulait pas non plus trop en révéler sur lui : moins cette femme en saurait, mieux se serait. Son instinct animal flairait le danger, chez cette femme. Ça serait peut-être pas dirigé contre lui (du moins pour le moment, il ne sentait aucune animosité à son encontre) mais il allait arriver quelque chose. Hadrian n’en savait pas beaucoup sur les dieux de Rome, encore moins sur les dieux mineurs. Parce qu’il était question d’un dieu mineur et mystérieux, sans doute peu apprécié, si le temps était secret. Il n’en savait pas assez pour essayer de deviner de qui il s’agissait, et après tout, il s’en fichait royalement. Il lui suffirait de faire semblant, son nouveau credo. Et puis, la demoiselle n’avait pas précisé qu’en acceptant de vivre parmi cette communauté, il devrait croire et adhérer aux principes de ce dieu. Peut-être que c’était sous-entendu. Il n’était pas très doué pour lire entre les lignes. Lui, ce qu’il savait déceler, c’était ce que le corps disait. Et le corps de Perfidia ne laissait rien paraître.

Un fait l’attirait particulièrement : elle avait parlé d’androïdes. D’androïdes apparemment égaux aux hommes. Peut-être que Léda y était, peut-être que l’un des adeptes l’avait trouvée, ramenée, réparée… Il se leva, plongeant sans détour son regard dans le sien. Il la sonda un moment, essayant une fois de plus de deviner si elle lui cachait quelque chose. Une phrase sortit de ses lèvres, prononcée d’une voix grave.


- Je vous accompagne. Mais je ne veux pas être androïde parmi les vôtres. Je suis aussi humain que vous. J’ai un cœur, j’ai une âme. Je suis… en vie.

Si elle acceptait ce concept, si les siens l’acceptaient aussi, il resterait. Dans le cas contraire, il n’aurait plus qu’à l’ajouter à la liste déjà bien trop longue des humains à l’esprit fermé qu’il avait rencontré, et qu’il ne souhaitait plus côtoyer.

*Léda… Pourquoi nous ont-ils trouvés ? Pourquoi a-t-il fallu qu’ils détruisent ce bonheur qu’on s’était forgé ? Pourquoi les androïdes sont-ils obligés d’être au service des humains ?*

Mais Léda restait muette, et ses questions sans réponses.
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Re: [E3] Deux sauvages faits pour s'entendre [Hadrian]

Messagepar Gangraena Morbus le 18 Janvier 2013, 14:50

De mon aire lointaine, je regardais la scène qui se déroulait loin des murs protecteurs de la pitoyable ville de Rome. D'un côté, il y avait ma petite poupée faite de chair et d'os, de l'autre, il y avait cet être mécanique aux idéaux irréalisables. Nous avions besoin de prières et d'orgones pour vivre, moi et l'autre abruti de Teutates. Comment ma douce progéniture allait s'approprier cet esclave? Elle était intelligente, mais sur ce côté-là, je préférais la laisser agir toute seule. Les conséquences de ses actes me prouvaient sa bonne fois envers son dieu vengeur. Elle l'attira sur le sujet sensible de l'égalité entre les êtres organiques et les êtres artificiels. Il hésita en restant silencieux. Ma jeune Perfidia avait touché la corde délicate de la décision. Je jubilais à nouveau.

- Je vous accompagne. Mais je ne veux pas être androïde parmi les vôtres. Je suis aussi humain que vous. J’ai un cœur, j’ai une âme. Je suis… en vie.

Ahah, il aimait la vie, donc? Il aimait sa liberté? Il allait être servi. Ma folle enfant lui sourit, haussa les épaules et je la vis se diriger vers la ville, comme si de rien était. Le vent balaya ses vêtements déjà légers et ses cheveux ébouriffés. Les morceaux de tissus flotèrent gaiment. Elle était belle ma Gangraena. Elle se retourna finalement et invita, d'une main la machine à le rejoindre.

- Tu veux être humain? Les humains sont perfides, pervers, esclavagistes, meurtriers, traitres et fourbes; ce sont des animaux imbus et sans pitié pour les êtres plus faibles. Si tu as été ou si tu es une infime partie de cela, alors considère-toi comme humain d'ors et déjà.

Le sourire machiavélique revint sur ses lèvres et je vis son fort intérieur rire aux éclats. Pieds nus elle marchait dans le sable brulant, mais ne se plaignit pas. Sa punition étant levée, elle avait trouvé un nouveau membre. Qu'il me prie, ou qu'il prie Teutates, ou qu'il prie encore un autre, ou pas, je m'en fichais bien, ce qui importait, c'était que mon culte grandissait donc en membres et que mon cher Jupiter en prenne peur. Les hautes murailles de Rome allaient bientôt se refermer sur eux.
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