[E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus] => Terminé

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[E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus] => Terminé

Messagepar Clio Manilius le 19 Octobre 2012, 14:50

Je ne comprenais vraiment pas pourquoi le consul Ignis avait tenu à ce que ce soit moi qui fasse la livraison des bouquets. D'habitude, depuis que Tetris avait fait irruption dans ma vie, c'était elle qui se chargeait des livraisons. Les choses s'étaient mises en place comme ça. L'androïde possédait une force que je ne possédais pas et quand il fallait livrer des plantes imposantes, elle était plus douée que moi. Comme cela ne la dérangeait pas et qu'elle tenait à m'aider, on avait organiser les choses ainsi. Cela me permettait de continuer à tenir la boutique et à m'occuper de mes fleurs et de mes clients. Curieusement, travailler me faisait un peu oublier ma peine. Beaucoup de gens, à ma grande surprise, avaient tenu à m'aider. Parfois même de parfaits inconnus comme Votum ou Caecilus. Je m'étais toujours pensée insignifiante et n'avais jamais eu beaucoup d'amis. C'était surtout des relations et des connaissances. Et finalement, c'est dans mon malheur que j'ai découvert les autres et leur bonté envers moi m'a fait beaucoup de bien.

Mais tout cela ne me disait pas pourquoi le consul avait autant insisté pour me voir livrer ses bouquets. D'ailleurs, c'était bien la première fois qu'il mettait la pied dans ma boutique. Je ne l'avais jamais vu avant mais selon ses dires, il avait entendu parlé de moi par des amis ou des connaissances. Je ne faisais pourtant rien pour qu'on parle de moi. Je me contentais de cultiver mes fleurs et d'essayer d'apporter un peu de joie dans les foyers avec ces dernières. Mais la classe nobiliaire avait des exigences parfois étranges. De toute façon, je n'allais pas me mettre un consul à dos. J'avais donc chargé la petite carriole que je louais pour mes livraison et je m'étais rendu au domicile du consul Ignis. Je toquais timidement à la porte. La demeure était impressionnante pour moi qui vivait dans un tout petit endroit. Je n'étais pas jalouse. Ma maison me convenait très bien. Juste que de telles demeures m'impressionnaient toujours pas leur démesure. Bientôt la porte s'ouvrit et un serviteur, surement un androïde, se tint devant moi.


« Bonjour. Je viens livrer les fleurs commandées par le consul Ignis. »

L'homme opina du chef visiblement au courant de ma venue.

« Oui le consul m'a prévenu. Nous allons vous aider à décharger et vous pourrez attendre le consul aux jardins. »

J'étais un peu étonnée. Je pensais que je devais juste livrer les fleurs pas attendre le maître des lieux.

« Mais je devais juste livrer les bouquets commandés... »

« Le consul souhaite vous payer lui-même et contrôler la qualité de vos fleurs. »

Oui. J'aurai bien dû m'en douter. Étant un nouveau client et un consul de surcroit, il voulait vérifier que ce que je faisais était correct. Cela ne m'étonnait pas finalement. Plusieurs clients agissaient de la sorte.

« Très bien. »

L'homme sortit alors et m'aida à transporter les cinq bouquets de bonne taille dans la demeure avant de m'indiquer les jardins. La consigne me fut donnée de ne pas aller ailleurs. Mais je n'avais pas l'intention de jouer les curieuses. Ce n'était vraiment pas dans ma nature et puis un jardin était mon lieu de prédilection. Pourquoi voudrais-je aller ailleurs ?

Le jardin était parfaitement somptueux et très bien entretenu. Même si pour moi, certaines fleurs n'allaient pas ensemble mais c'était là mon grand défaut. Si je m'écoutais, je referais bon nombre de jardins mais ce n'était pas ce que l'on attendait de moi. Je me contentais de regarder, sentir, frôler mes compagnes de toujours. N'hésitant nullement à leur parler ce qui devait certainement me faire passer pour une espèce d'illuminée voir une folle. Mais j'avais toujours eu le profond sentiment que les fleurs aimaient qu'on leur parle et qu'on les compliment comme si ils s'agissaient d'êtres humains.


« Bonjour mes belles. Vous êtes vraiment magnifiques ! »

Je passais d'un parterre à un autre, relevant chaque espèce, chaque genre, chaque variante, chaque couleur, chaque forme, chaque parfum. Je les comparais avec ceux que je connaissais déjà, voyais celles que je ne possédais pas encore et celles qui pourraient être utilisées dans des potions ou des baumes. Mon âme de botaniste prenait le pas sur tout autre chose et je n'avais plus vraiment conscience de mon environnement. Mais soudain, un mouvement dans le fond du jardin me fit dresser la tête et une silhouette se découpait derrière un bosquet. Je me redressais et me dirigeais vers l'endroit.

« Consul Ignis ? Est-ce vous ? Je suis venue vous livrer les fleurs comme convenue. Consul ? »

Je n'avais aucune réponse et cela me fit froncer les sourcils. Pourquoi ne répondait-il pas ? 2Tait-il un adepte du cache-cache ? Je ne comprenais vraiment pas bien sa manière d'agir. Volontairement, je me rapprochais encore mais la silhouette bougea précipitamment allant se mettre dans un coin.

« Attendez... »

Cette fois je me déplaçais plus rapidement. Comme toujours, à aucun moment je ne pensais à un danger potentiel. Pour moi, je voyais toujours le côté bon des gens et n'imaginais que rarement que le monde n'était pas aussi rose que ce que je voudrais. J'avançais encore et vis la silhouette coincée entre dans un coin de mur. L'homme était recroquevillé sur lui-même et semblait apeuré de ma présence. Je m'approchais plus doucement et découvrit enfin mon mystérieux visiteur. Il s'agissait bien d'un homme mais qui était particulièrement difforme. J'éprouvais soudain une grande douleur pour lui. A son regard, je compris aussi que ce n'était pas juste son corps qui était abimé mais aussi son esprit. C'était malheureux. Beaucoup de gens, je pense, aurait vu en lui un monstre ou quelque chose comme ça. La difformité était mal accepté dans notre monde. Moi, je ne voyais qu'un être humain qui devait beaucoup souffrir. Peu importait son apparence à mes yeux, c'était une personne à part entière et qui méritait tout autant d'attention et de respect que n'importe qui. Plus même. Je m'approchais doucement en souriant. Je ne tenais nullement à l'effrayer d'avantage. Je m'accroupis devant lui, lui laissant assez d'espace s'il souhaitait partir. Je ne voulais pas le retenir de force.

« Bonjour. Je me nomme Clio. Je suis venue apporter des fleurs au consul. »

Ma voix était très douce comme si je parlais à un enfant. Je lui tendis la main. Libre à lui de l'accepter. Il ne fit aucun geste mais ne sembla pas vouloir s'enfuir non plus.

« Tu aimes les fleurs aussi ? »

Pas de réponse. Il semblait se méfier de moi. Je suppose qu'il ne devait pas voir beaucoup de monde. Je ne me demandais pourquoi cet homme était ici. J'avais juste envie de parler un peu avec lui, lui apporter peut-être quelque chose même si je ne savais pas vraiment quoi.

« Moi je les adore. J'ai toujours vécu avec elle. Et elles aussi, elles m'aiment bien. Tu veux que je te montre quelque chose ? »

Je ne m'attendais à aucune réponse mais je pris le temps d'attendre quand même. Aucun son, aucun mot. Pourtant son regard me montrait qu'il comprenait, au moins dans les grandes lignes, ce que je pouvais lui dire.

« Regarde. »

Activant mon don, je plantais un de mes doigts dans le sol de sable. Je le laissais quelques instants avant de le retirer et soudain, plusieurs fleurs émergèrent du sol, grandissant à une vitesse anormale jusqu'à atteindre leur taille habituelle. Je regardais de nouveau mon compagnon imprévu et vis son sourire. Visiblement, il avait apprécié. Il sembla se détendre et se rapprocha de moi. Je lui souriais alors plus franchement encore, montrant qu'il n'avait rien à craindre. Avec des gestes et quelques sons, il me fit comprendre qu'il voulait que je recommence. Ce que je fis avec plaisir. Les fleurs émergeant spontanément du sol sous ma commande semblaient lui plaire. Malgré sa carrure imposante, l'homme frôlait délicatement les fleurs du bout des doigts, sans les abîmer.

« Tu les aime aussi, n'est-ce pas ? »

Le visage abîmé se leva vers moi et me souris. Oui, lui aussi aimait les fleurs.
Dernière édition par Clio Manilius le 23 Février 2013, 22:00, édité 1 fois.
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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Prometheus le 26 Octobre 2012, 18:23

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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Clio Manilius le 07 Novembre 2012, 20:02

Je sursautais en entendant soudain une voix derrière moi. Voix que pourtant j'avais déjà entendu. Celle du consul Ignis. Je me redressais d'un coup, un peu craintive. Cet homme m'impressionnait pour ne pas dire qu'il me faisait peur. Je rentrais un peu la tête dans mes épaules. Mais soudain, le jeune homme avec qui je parlais des fleurs s'élança vers lui. Prometheus l'appelant son frère. J'étais surprise. Ils ne se ressemblaient pas. Enfin, si. Maintenant qu'ils étaient côte à côte malgré les difformités, il y avait une ressemblance assez forte entre les deux. Seraient-ils jumeaux ? Je ne posais pas la question. Il avait dit que c'était son frère, cela me suffisait. Et puis, il n'y avait qu'à voir le comportement du frère handicapé avec lui. Cela me faisait sourire et me rendait le consul moins impressionnant. En tout cas, il était gentil avec lui. J'écoutais ses demandes sans broncher.

« Oui, oui, il n'y pas de soucis. Je m'occuperai du jardin avec votre frère. »

Je souriais largement et cela n'avait rien à voir avec l'argent. J'aimais les fleurs et m'en occuper était un ravissement. Le jardin était un ravissement même si la taille avait de quoi impressionnée. Je n'avais jamais eu l'occasion de m'occuper d'un tel endroit mais cela me faisait très plaisir. De même, m'en occuper avec le frère du consul me faisait aussi plaisir. Il était peut-être différent mais il aimait aussi les fleurs. Il ne m'en fallait pas plus et puis, malgré son apparence et son intellect un peu déficient, il me semblait gentil. En tout cas, il me paraissait bien plus facile de passer du temps avec lui qu'avec son frère mais je ne comprenais pas pourquoi il ne tenait pas à ce que je parle de lui. Pire il était prêt à me tuer pour cela. Ce n'était pas rassurant du tout. Je n'osais pas du coup lui poser la question du pourquoi. Le consul dut seulement percevoir mes frissons de crainte.

Je laissais le consul fixer son prix. Pour moi, cela n'avait pas grande importance. Mais je ne rechignerai pas sur l'argent pour une fois. Oh ce ne serait pas pour moi. Je prendrais juste le nécessaire. Une partie irait au temple de ma déesse. Cérès n'étant pas une divinité majeure de la cité, elle avait malheureusement peu d'adeptes et peu de subsides. Une partie irait également au temple de Pluton. Une obole que je versais au dieu pour qu'il prenne soin des âmes de mon père et de mon mentor. Le reste irait aux nécessiteux. L'argent n'avait jamais eu beaucoup d'importances pour moi. Je me contentais du strict nécessaire et ne voyais pas l'intérêt d'avoir pleins de biens luxueux; Mais ça c'était mon point de vue.


« Vous souhaitez que je commence quand ? Aujourd'hui ? Demain ? Ou une autre date consul Ignis ? »

Dans l'absolu, j'aurais eu besoin d'un jour au moins pour m'organiser. Le jardin était grand. Il faudrait beaucoup de plants et je ne pouvais pas utiliser mon pouvoir pour toute cette surface sans gravement en souffrir. J'espérais que le consul me donnerait au moins jusqu'au lendemain. Mais j'arriverai bien à gérer de toute façon. Quand il s'agissait de fleurs, je parvenais toujours à m'en sortir. C'était même d'une simplicité déconcertante mais pour le reste, je n'étais pas vraiment douée.
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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Prometheus le 16 Novembre 2012, 21:59

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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Clio Manilius le 19 Novembre 2012, 12:10

Non il n'y avait pas à dire, le consul me faisait vraiment peur même si je ne savais rien de lui. Son attitude ne me rassurait pas du tout. Le seul point positif était la manière dont je le voyais traiter son frère. Cela me montrait qu'il pouvait être gentil avec les autres. Je les regardais tous les deux avec tendresse. Si différent, si semblable aussi. Oui, semblable même si cela n'était pas compréhensible de prime abord. Ils étaient jumeaux après tout. Le consul devait avoir un bon fond finalement et je devrais peut-être essayer de me détendre un peu. Quand je les voyais ainsi, c'était simple. Mais je savais que dès que Proteus aurait quitté son frère ce dernier reprendrait son attitude habituelle et que je serais de nouveau apeurée. Je n'étais pas spécialement une grande courageuse, je le savais bien. En plus de cela, j'étais une grande timide. J'avais du mal à aller vers les gens. Mon univers c'était les fleurs. Elles me suffisaient comme compagnie et du coup je n'avais jamais eu d'amis. Et je restais un peu dans mon coin. D'habitude cela ne me gênait pas mais ce n'était pas toujours simple quand je me retrouvais à devoir échanger avec quelqu'un.

Concernant son frère, je comprenais ses motivations. Les gens étaient bien loin d'être tendres les uns avec les autres et quelqu'un comme ce jeune homme avait du passer de sales moments. C'était triste. Les humains auraient-ils oublié ce qu'était la compassion ? Il fallait croire, hélas. La méchanceté dont certains pouvaient faire preuve me surprendrait toujours. Je ne comprenais nullement ce besoin de rabaisser et d'humilier les autres qu'il s'agisse d'humains ou d'androïdes. Cela leur apportait quoi ? Etaient-ils plus heureux ? J'en doutais fortement. Alors pourquoi ? Je savais bien que je n'aurais jamais de réponse à une pareille question. Les dieux peut-être l'avaient mais je doutais qu'ils m'en fassent part. Ils avaient bien d'autres choses à faire que de ce préoccuper de mes interrogations.


« Oui, je comprends. Ne vous inquiétez pas, je ne dirais rien le concernant. »

Les menaces étaient inutiles. Il aurait simplement du m'expliquer, j'aurai compris. Je ne voulais pas faire de mal à son frère de quelques manières que ce soit. Je me serais tue. Je le suivais alors au travers du jardin sans plus ouvrir la bouche. Cela m'arrangeait. Je n'étais pas très douée pour faire la conversation. Durant le parcours qui nous amenait à la tonnelle, j'observais le lieu, repérant les endroits et notant mentalement ce que je pourrais y mettre comme fleurs. Il était évident avant de planter quoi que ce soit que je demanderai son avis à Proteus. C'était son jardin, c'était à lui de choisir et non à moi d'imposer. La tonnelle et les glycines étaient magnifiques. Les fleurs devaient être heureuses ici pour pousser aussi bien. A l'invitation de Prometheus, je m'asseyais en face de lui et sagement, les mais posées sur mes genoux, j'écoutais ces consignes. Je hochais la tête à ses demandes et souriait à Proteus quand il m'apporta la branche de Glycine avant de le remercier. J'accrochais la branche au haut de ma robe. Le jaune tranchait étonnamment sur le noir de ma tenue de deuil.

« Je peux commencer d'ici deux jours si cela vous convient consul. J'aimerai revenir demain avec votre permission. Je voudrais apporter un échantillon de fleurs avec moi et choisir avec votre frère – je lui adressai un sourire – celles qu'il préfère et pour quel endroit. Je ne toucherai pas aux arbres, ils sont trop beaux tout comme la glycine. »

Je prenais un verre de jus de fruit comme Proteus. Je n'avais jamais bu d'alcool. Mieux valait éviter. Je contemplais une nouvelle fois le jardin et une idée me traversa l'esprit.

« Consul Ignis. Je voudrais formuler une requête si vous le permettez. Les fleurs déjà plantées, il serait dommage de simplement les jeter. Puis-je les récupérer si vous ne souhaitez pas les garder ? »

Je ne voyais pas de raison de les jeter, les pauvres. Elles n'avaient pas demandé à être changées. Je ne comptais pas les revendre, juste les planter dans un autre endroit afin qu'elles trouvent une seconde vie. Je supportais mal qu'on puisse se débarrasser des plantes quand on ne les trouvait plus à notre goût. C'était cruel. Du coup j'espérai que le consul n'y verrait pas d'objection.
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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Prometheus le 03 Décembre 2012, 14:19

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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Clio Manilius le 08 Décembre 2012, 12:59

Je buvais une gorgée de jus de fruit et cela me fit très mal à la gorge. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'étais tendu. Le consul me faisait peur de par son attitude d'une part, de part ce qu'il était, un consul, d'autre part. Le seul point positif était sa gentillesse avec son frère. Je me disais alors qu'il devait être gentil quand même sinon il ne pourrait pas s'occuper comme ça de son frère. Proteus l'aimait, cela crevait les yeux. Je dirais même qu'il l'adorait. Cela me faisait plaisir de les voir ainsi. Je toussais après la première gorgée et essayait d'avaler une seconde, histoire d'essayer de me détendre un peu. Mais c'était vraiment pas évident. Il n'y a pas à dire, les fleurs c'est bien moins compliqué que les humains.

Soudain tout bascula quand des androïdes apportèrent des biscuits. Proteus les vit de loin et, comme un enfant, sauta et courut pour aller en chercher, renversant tout sur son passage et surtout le jus d'orange sur moi. Pourtant, bien que trempée, je ne pus m'empêcher de rire. ça façon d'agir ne me dérangeait malgré les incidents qui pouvaient en résulter. Je me disais que les gens devraient être plus comme lui, ils seraient alors certainement plus heureux. La voix de stentor du consul me fit sursauter.


"Ne le grondez pas. Il... il n'a pas fait exprès et puis c'est juste une robe... du tissu... c'est pas grave, je vous assure..."

J'allais aussi rétorquer que je me changerai chez moi mais je n'eus pas le temps. Prometheus me prenait déjà le bras pour m'entrâiner vers la salle d'eau. Impossibke de refuser maintenant.

"N'importe quelle tenue m'ira vous savez. Ne vous sentez pas obligé de me prêter une de vos tenues."

J'avoue que je me sentais très mal à l'aise à l'idée de passer une des toges du consul. Les tenues des androïdes m'iraient très bien. Je ne voyais pas pourquoi je ne voudrais pas en porter une. Peut-être que les autres femmes ne voudraient pas ? Mais si c'était le cas, je voyais vraiment pas pourquoi. Une toge, c'est juste une toge.

Rapidement nous arrivames au lieu dit et je vis plusieurs androïdes revenir avec pleins d etenues. Bien plus que ce que je possédais. Elles me les montraient toutes et elles étaient toutes magnifiques. J'essayais de choisir la plus simple. Je ne voulais surtout pas l'abîmer.


"Je vous la ramènerai demain consul. A moins que vous ne teniez à ce que je vous la rapporte ce soir consul Prometheus ? .... Consul ?..."

Soudain, je me rendais compte de ses paroles et surtout du fait qu'il soit totalement nu devant mes yeux et sans la moindre gêne ce qui était bien loin d'être mon cas. Je devenais alors plus rouge qu'une tomate et me tournais brusquement de l'autre côté, terriblement gênée. C'était la première fois de ma vie que je voyais un homme nu et si pour lui c'était naturel, pour moi c'était bien loin de l'être. Je ne savais plus quoi dire ou faire. J'étais totalement paralysée par la gêne et la honte.
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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Prometheus le 17 Décembre 2012, 23:41

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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Clio Manilius le 29 Décembre 2012, 17:45

Je restais rouge comme un coquelicot alors que les androïdes ne savaient quoi faire. Me dévêtir ? Me laisser comme je suis ? Elles semblaient bien en peine et je crois que je l'étais encore plus mais pour elles, pas tellement pour moi. Au vu des regards qu'elles échangeaient, elles avaient l'habitude de telles démonstrations mais ce n'était pas mon cas. J'avoue que j'étais très prude. N'ayant vécu qu'avec deux hommes, ils ne s'étaient pas étalés sur ce qui concernait le sexe. J'étais donc très très pudique. Je préférais donc rester mouillée plutôt que de me dévêtir devant un homme.

Les androïdes reçurent surement un ordre de leur maître car elles s'évanouirent comme une nuée de moineaux. Je me sentais un peu mal de rester seule avec le consul complètement nu. Aurait-il des idées déplacées ? J'espérais bien que non. Je ne voulais pas me mettre à dos un consul mais le sexe était quelque chose d’abstrait pour moi. Enfin, disons que le sexe allait de pair avec mariage et mari. Une vision certainement très archaïque mais c'était ma vision des choses. C'était comme les fleurs, j'avais ma façon à moi de les percevoir et, jusqu'à la rencontre avec Caecilius, je pensais être la seule personne à les percevoir comme ça.

Je sentis ses mains sur mes épaules me faisant sursauter et frissonner. Il s'excusait de son comportement. Je ne savais pas trop si je devais le prendre au sérieux, s'il cherchait à me faire des avances, s'il s'excusait vraiment, s'il... Je jetais un coup d’œil en biais et constatais, avec soulagement, qu'il avait saigné une serviette autour de ses reins, cachant ce qui faisait de lui un homme. Je respirais un peu mieux. En l'écoutant, je me rendais compte qu'il était aussi gêné ou embêté que je pouvais l'être. On était aussi différent que l'huile et l'eau. Je me dégageais de ses mains et me retournais, le regardant en face, les joues toujours rouges.


"Excusez-moi, je n'ai pas l'habitude d'être aussi à l'aise avec les gens. Enfin, je veux dire... Je suis d'un naturel très pudique et réservée... J'avoue n'avoir jamais vu... Enfin, je n'ai jamais eu l’occasion de... Je n'ai jamais vu un homme nu."

Le rouge de mes joues qui se calmait un peu, repartit de plus belle et envahie tout mon visage. Je n'étais vraiment pas douée avec les êtres humains. Les fleurs étaient bien plus simples et moins amorales.

Je n'avais rien contre le consul mais son attitude désinvolte me choquait ou m'interpellait. Je n'avais pas du tout l'habitude d'être avec quelqu'un d'aussi libéré. Peut-être était-ce un avantage ? Peut-être serais-je moins mal à l'aise à l'avenir ? Non ça c'était pas possible. Mais j'espérais que le consul ne s’offusquerait pas de ma pudibonderie. Les autres femmes de Rome étaient certainement bien plus libérées que moi. Enfin, je devais bien être la Romaine la plus coincée de toute la cité. Pauvre de moi et surtout pauvre de lui.
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Re: [E3] La brebis au milieu des loups [Prometheus]

Messagepar Prometheus le 12 Janvier 2013, 11:35

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