Je me concentrais sur le visage du consul Ignis, les joues toujours aussi cramoisies. Vu ma gêne je pensais qu'il irait enfiler une toge ou quelque chose d'un peu plus important qu'une simple petite serviette de bain. Sa question m'étonna un peu.
"Non... Non... jamais, jamais."
Ben oui, je devais être une sacré exception dans la cité de Rome. Vingt ans et non seulement vierge mais en plus sans avoir ne serait-ce que découvert un minimum la chose ou même le corps d'un homme. J'étais ignorante de toutes ces choses. Je n'avais jamais flirté. Par conséquent, difficile de gérer une situation dans laquelle Prometheus me mettait. Je ne savais vraiment pas bien quoi et comment faire. J'avais peur de l'offenser. J'étais si mal à l'aise.
J’écarquille les yeux alors qu'il me propose de... de... Non, il ne me propose quand même pas de... Son air sérieux me fait peur comme pas possible mais soudain il sourit et indique qu'il plaisante. Je mets un moment à comprendre qu'il dit vrai. Je pousse un long soupir en fermant les yeux. C'est alors que je sens mon corps qui tremble un peu. Il m'avait vraiment fait peur. Je me voyais déjà presque violée, obligée de subir sa personne. J'en ai même mal au ventre. Je mets encore quelques instants à me calmer. J'avais été stupide de paniquer comme ça. Mais je n'avais tellement pas l'habitude de ce genre de chose.
"Je... Je n'ai rien contre la nudité. Je me doute que les dieux nous ont voulu ainsi mais je n'ai pas l'habitude du tout, du tout. Oui les fleurs viennent nues mais nous ne sommes pas des fleurs et je suis pas à l'aise avec ça."
Je ne savais pas trop comment faire ou comment lui expliquer les choses. J'étais aux antipodes du consul. Lui était on ne peut plus à l'aise alors que moi je me sentais vraiment très mal même si j'essayais de me reprendre au fur et à mesure. J'essayais de calmer les battements de mon cœur mais ce n'était vraiment pas gagné.
"Je suppose que vous êtes un bel homme, monsieur le consul."
Je n'avais pas vu d'autres hommes avant lui alors je savais pas trop s'il était beau ou non. Il m'aurait demandé de dire sur une fleur était belle, ça aurait été tellement plus simple. Toutes les fleurs étaient belles. Chacune à leur manière. Vu qu'il avait parlé de fleurs, je pouvais peut-être faire comme s'il en était une ou quelque chose comme.
"Je suppose que vous êtes beau à votre manière consul."
Ma voix s'était faites toute petite. Je ne m'étais jamais posée la question sur la beauté des gens alors je devais vraiment être très très maladroite. Et ma phrase n'était probablement pas appropriée. Mais je ne voyais pas trop quoi dire d'autres. Mes fleurs me semblaient tellement plus simples à comprendre que les êtres humains. Je rougis pire qu'un coquelicot alors qu'il m'embrasse sur le front. Les seuls à faire ça avaient été mon père et Senecca. Je ne sais alors plus quoi dire.
Il s'éloigne alors pour s'habiller et je me glisse alors derrière un paravent pour en faire de même. Je me déleste de ma tenue mouillée pour revêtir une tenue blanche très jolie, blanche et toute brodée de jolies fils rouges. Elle est un peu grande pour moi. Je n'ai pas vraiment les formes pour la remplir comme il faudrait. Mais cela irait bien comme ça. Au mois j'étais habillée. J'entendais, dans le même temps, les questions du consul.
"Je... je ne sais pas monsieur le consul. Je ne me suis jamais intéressée à qui que ce soit. Mes fleurs m'ont toujours suffis. Je suis bien avec elle. Je n'ai pas vraiment besoin d'autres choses."
Enfin non c'était pas tout à fait exact. J'avais bien rencontré un jeune homme très gentil mais je ne l'avais vu qu'une fois. Je comptais bien le revoir dès que mon cadeau serait prêt. Mais je ne savais pas du tout comment cela allait se passer. Je l'aimais bien. Il avait été si gentil avec moi. Il avait pris soin de moi lors de cette nuit maudite où j'avais perdu les miens. Je sortais de derrière le paravent, ma tenue noire à la main. Mes joues étaient toujours rouges.
"Enfin j'ai rencontré quelqu'un il y a quelques jours mais je... je ne sait pas bien ce que je ressens ou quoi en penser. Il s'est occupé de moi la nuit où ma famille est morte."
Les larmes me montèrent immédiatement aux yeux. La douleur fut fulgurante et transperça mon cœur. C'était encore si récent. L'eau salée coula sur mes joues et je les essuyais du revers de ma main. J'essayais de les retenir. Le consul n'avait pas besoin d'avoir une employée pleurnicheuse.
"Je suis désolée. Ils ont disparus il y a peu et ça me fait toujours aussi mal. Je suis désolée."
Les larmes coulèrent de plus belles. Je cachais mon visage dans ma tenue pour essuyer mes larmes. J'essayais de me clamer et de me reprendre mais j'avais si mal. J'aurai tant aimé que Caecilius soit là. Il aurait su quoi me dire. Sa simple présence m'aurait fait du bien. Mais il fallait que j'apprenne à gérer ça seule. Mais c'était si dure.