[E3] Ironie en libre service [Prom']

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[E3] Ironie en libre service [Prom']

Messagepar Sophia Ignis le 19 Octobre 2012, 14:04

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Il y a deux gardes étalés au sol.
Deux autres encore pour la maintenir immobile, allongée par terre, comme un vulgaire tapis. Elle hurle, se débat comme un diable, sous le regard de l'homme qui se tient là, debout. Le Consul. Son bourreau. Sa destination finale. Des grosses larmes perlent sur ses joues diaphanes quand, dans un hoquet, elle reprend son souffle, pour hurler de plus belle. Elle a appelé Cassius, elle a appelé Pluton, elle a imploré la pitié. Et comme aucun n'était disponible, elle appelle la mort. Comme à son aimé, elle supplie cet homme de la faire brûler plutôt que de la vider de ses entrailles. Elle se tord le cou pour plonger dans son regard et demander la destruction. Tout mais pas l'oubli. Et sous son regard impassible, elle hurle à nouveau.

Qui crois-tu être, sombre fou ? Fais-moi libérer, qu'on voie lequel de nous deux est le plus fort. Fais-moi libérer et je vais te l'arracher aussi, moi, ta cervelle. Je frapperai ton crâne tellement fort sur le sol que tu perdras tout, toi, tu oublieras comment tu t'appelles et nous serons quittes. J'arracherai ton cerveau par tous tes orifices et le donnerai à bouffer au néant. Oeil pour oeil, souvenirs pour souvenirs.
Alors ? Tu n'as pas de coeur mais tu dois bien avoir des couilles.


" Les affaires vont mal, Sophia. Ta vente suffirait à me faire remonter. Je crois que je vais devoir me séparer de toi.
- Dominus.
- Tu ne m'en veux pas ?
- Non Dominus. Mais je serais triste de ne plus vous voir."

Un sourire tendre sur la ligne de ses lèvres...
Ce n'est pas entièrement un simulacre. Depuis quelques temps, Sophia est l'heureuse propriété d'un sculpteur retiré des affaires du monde, qui a probablement assouvi ses fantasmes d'artiste en se payant une telle gravure. Il est aussi sexuellement vigoureux qu'un eunuque et préfère bien largement la compagnie de personnes plus fournies qu'elle entre les jambes. D'ailleurs, à l'heure où il lui parle, il se tient debout dans la chambre, sa bedaine dissimulant à peine la mollesse du membre qui pend en dessous. Les dieux sont parfois cruels, même lorsqu'il s'agit de la fonction la plus élémentaire.
Alors je vous le demande : quel androïde digne de ce nom se plaindrait en de telles circonstances ? A fortiori, il n'est pas méchant, et aussi futé qu'il est fougueux étalon. Une situation idéale, en somme, que Sophia n'a pas envie de voir compromise par des considérations aussi vulgaire que les difficultés pécuniaires. Oh, Pluton, quand cesseras-tu de te jouer de nos pauvres âmes ? Monde cruel et tutti quanti.

" Par ailleurs, j'ai entendu dire que le Consul Prometheus Incendium Ignis cherchait esclave. Un marchand me doit une faveur, je lui ai demandé de t'amener à lui.'"

Cette phrase mérite, ami lecteur, une décomposition plutôt rébarbative, afin que tu aies toutes les clés en main pour comprendre le comique de la situation. J'espère que tu me pardonneras les quelques lignes à suivre, bien loin de la passionnante intrigue qui devrait normalement se jouer ici.

D'une part : Prometheus Incandiem Ignis ? Quel humain digne de ce nom est décemment capable de prononcer pareil patronyme sans étouffer un gloussement de gallinacé ? Si tous les parents sont aussi cruels avec leur progéniture, alors les androïdes peuvent au moins se réjouir de n'avoir qu'un créateur soucieux de sa crédibilité en société.

Qui plus est, il est bon de s'arrêter ici sur la notion de faveur due dans le monde de la Rome - pas tout à fait - antique. On pourrait penser qu'il s'agit là d'un simple échange de bons procédés, quelques pistons accordés jadis au fameux vendeur, qui le conduirait à faire preuve d'une telle courtoisie. Détrompe-toi, naïf spectateur : la traduction littérale des faveurs, dans ce monde, c'est un ignoble chantage. Allez-savoir quelle fille de haut dignitaire Mercanter a t'il pu trousser pour se retrouver ainsi mis au pied du mur mais une chose est sûre, ce n'est ni par amitié ni de bon coeur qu'il consent à présenter une androïde réputée pour avoir assassiné un humain à un Consul.

Ce qui nous amène au dernier point, somme toute le plus important. Ou, du moins, le moins digressif. Un Consul, donc. Maître absolu du secret de la réinitialisation, mot qui représente tout le doux paradoxe de notre demoiselle. A la fois une bouée de secours et une terreur. Quel fou irait chercher à tenter de berner un consul sur l'éventuel fonctionnement de son plot ? Personne. Qui plus est, Sophia serait incapable de dire si cet incendiaire haut gradé est, ou n'est pas, le responsable de sa remise à niveau. Elle ne parvient pas à se souvenir exactement de ce jour. Peut être par traumatisme, sans doute parce qu'il est en conflit avec son programme actuel. Le prélat qui a, par le passé, fait acquisition de son aguicheuse frimousse, a bien pris soin de lui remettre quelques programmes de docilité dans les circuits. Parfois, les temps de rébellion lui paraissent si discordants avec ses prédispositions actuelles, qu'ils en deviennent parfaitement incohérents. Incroyables, en somme. De quoi devenir un peu schizophrène, ne je te le cache pas.

Alors maintenant, je te laisse imaginer l'ampleur de la plaisanterie qui se jouerait si Monsieur était bel et bien le Consul qu'elle a, je me permets de le souligner, plus ou moins menacé d'extraction cérébrale par orifices divers. Il aurait devant lui cette fameuse androïde qui ne se souvient pas de lui mais dont lui se rappelle sûrement, qu'il croit par ailleurs incapable de se rappeler tout le reste alors qu'elle s'en souvient parfaitement. Je suis sûre que la simple lecture de cette phrase vient de te coller une barre dans le crâne, cher lecteur.

Enfin.
Il serait encore bien plus hâtif de se manifester à voix haute contre ce choix de nouveau maître. Alors, tout en le regardant couvrir sa bedaine et son pénis flasques par une tenue plus sociale qu'un simple sac de chair, Sophia acquiesce, son éternel sourire sur les lèvres. C'est trop d'honneur, se permet-elle de glisser, en un murmure velouté. Diable qu'elle est douée dans le rôle de plante verte.Que fait la commission de remise d'oscars, nom de nom ?

La voilà partie, donc. une robe blanche et délicate sur les fesses - presque d'ailleurs uniquement sur elles. Échancrée devant, échancrée derrière, fendue aux jambes, on ne peut pas dire que les romains soient amateurs du mystère ou qu'ils aient soucis d'offrir de la commodité à leurs tenues. Garder sa dignité dans pareil accoutrement est un exercice de haut vol.
Le marchand est venu la chercher, elle a quitté son maître en un salut cordial. La larme qu'elle a vu perler au coin de l'oeil de l'artiste en serait émouvante, si Sophia ne savait qu'il ne l'aime que pour cette image parfaite de délicatesse qu'elle peut lui renvoyer, qui n'a absolument rien de réaliste. Elle s'étonnera toujours de l'attachement que les humains peuvent apporter à des songes aussi futiles que peu crédibles.

Ils arrivent devant la villa du Consul, bien plus riche et cossue que celle qu'ils viennent de quitter. Deux autres androïdes accompagnent le challenge : une blonde et une brune. Rome réinvente les Charlie's Angels. Nous avons affaire là à un marchand compétent, le genre qui met toutes les chances de son côté et prône la diversité. La brune est maigre, la blonde pulpeuse, Sophia dans le parfait équilibre des deux. Et c'est avec un regard emprunt de la plus parfaite soumission que le petit groupe franchit les portes du Consul Prometheus Incandium Ignis, aka si vous n'avez toujours pas compris que ma famille aime le feu, alors vous êtes vraiment un gros âne - et je me retiens d'être grossier.

Un autre serviteur les accueille, les conduit, salutations et autres formalités. Le Consul va vous recevoir, bla bla bla. Ils progressent sur les dalles de marbre, entre des murs d'une propreté intimidante. Sophia garde son masque immuable, par dessus la tension qui la gagne. Elle n'arrive pas à croire que sa vie va se jouer entre les mains de ses pires ennemis. Derrière son visage d'une aimable douceur, un animal peste pour sortir de ce traquenard.

Et le tout feu tout flamme fait enfin son entrée. Elle reste stoïque, se courbe comme les autres, pendant que le libellé de leurs intérêts commence. Monsieur a au moins pour lui d'être séduisant, quand bien même ça ne réconforte pas la jeune androïde. Elle est naturellement dotée d'une certaine endurance devant la disgrâce et la laideur, son premier maître ayant trouvé insupportable l'idée de voir un jour le dégoût déformer son visage de poupée. Mais ce petit bonus implique que la beauté ne l'émeuve pas, la sienne pas plus les autres. Elle voit les enveloppes charnelles comme des sculptures aléatoires, chacune unique, chacune n'étant que ce qu'elle est.

D'ailleurs, elle est bien trop occupée à essayer de se souvenir s'il est celui qu'elle a menacé sans vergogne ou pas. Et quand le marchand en vient à elle, qu'elle peut s'autoriser un regard plus prolongé sur ses traits enjoliveurs, elle se désole du vide qui gagne encore et toujours sa mémoire. Une ironie parfaite dont elle ne peut entièrement profiter ?
Monde cruel, sic.

"Et voilà Sophia, monsieur le Consul. Réinitialisée il y a quarante-cinq ans, autant dire hier. Elle en est presque virginale."

Virginale ?
Cette fois ci, elle ne peut réprimer son sourire. Un infime pli vient subrepticement déformer le coin de sa lèvre, presque invisible. Quel dommage que l'ancien Prélat soit mort, il aurait fallu lui demander sa propre définition de la virginité. Si ce Consul est assez idiot pour croire à de telles fadaises, elle moins à craindre que ce qu'elle croyait...
Mercanter en est encore à vanter son incroyable raffinement, sa douceur, sa beauté, sa délicatesse, sa docilité, sa gentillesse, sa... - je vous ai dit qu'elle avait servi un prélat ? - passant soigneusement sur le meurtre dont elle est coupable, quand la porte s'ouvre, bien moins dignement que toutes celles que l'on s'attend à voir poussées dans la maison d'un Consul.
Et il entre, en un spasme de sanglots sonores.

Prometheus Ignis est réputé pour avoir un frère difforme, autant que pour sa volonté de ne pas, lui même, s'en cacher. Même Sophia, qui a vécu avec un artiste marginalisé, se souvient de cette réalité. Mais avec des choses aussi déroutantes, il réside un monde entre la théorie et la pratique. Pour sûr, l'entrée est fracassante. L'une des esclaves laisse afficher une grimace de dégoût. Exit, la blonde. Les deux autres échangent un regard un peu déstabilisé, pendant que l'homme disgracieux se précipite vers son frère en pleurant, une entaille d'une profondeur à vous faire vous évanouir lui lacérant l'avant-bras.

"Qu'est ce que c'est que ça ?" clame le marchand, en un élan de dangereuse spontanéité.

Ca ?
Décidément, Sophia a du mal à se faire au vocabulaire de ce type. Elle réprime une grimace de désolation devant les pleurs de l'homme enfant, particulièrement sensible à ce qui pourrait induire des grossièretés telles que "ça".
Les secondes qui en découlent sont vécues dans une confusion un peu hébétée, les pleurs du frère couvrant de toute façon jusqu'aux tentatives de pensées. Le Consul s'offre une sorte d'aparté avec lui et les autres échangent des oeillades un peu paniquées. Le marchand est visiblement furieux - et terrifié - d'avoir été interrompu dans la tâche qui lui était impartie. Après quelques instants de cette cacophonie ahurie, pendant laquelle l'inquiétude principale de Prometheus semble surtout être cette plaie qui ne s'arrêtera pas de saigner comme ça, Sophia laisse entendre une toux timide, au bord de l'implosion tant cette situation commence à devenir oppressante.

"Pardonnez-moi, Consul Prometheus ? Je peux... si vous le désirez, bien sûr, je peux faire quelque chose pour cette coupure.

Entre ça et une mort par hémorragie, hein...

- Mais oui ! s'exclame le vendeur. Elle est dotée d'un programme de soins instantanés, je ne vous l'avais pas dit ? Et admirez cette incroyable capacité d'initiatives... "

Mais par tous les dieux, tu ne te tais jamais ?
Tu t'entêtes à te foutre de tout
Mais pourvu qu'elles soient douces...
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Messagepar Prometheus le 25 Octobre 2012, 13:00

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Re: [E3] Ironie en libre service [Prom']

Messagepar Sophia Ignis le 25 Octobre 2012, 18:19

Crash test.

C'est peut être le moment de vous jeter un laïus interminable sur la beauté intérieure, le charme tendre qui habite tous les déficients mentaux, la candeur de leur regard qu'on pense faire briller en agitant un hochet devant leur visage. Je pourrais vous dire que ce sont des êtres uniques, qu'il existe une magie inextricable en chacun d'eux parce que la vie leur a enlevé le moyen d'être perfides, et qu'il ne leur reste que la pureté de l'amour et de la reconnaissance. Je devrais, peut être. Seulement, la réalité, ce n'est pas ça. Pas tout à fait, en tout cas. Il ne suffit pas d'appuyer sur le bon bouton avec un sourire maternel pour que la pièce s'illumine tout à coup d'un moment fabuleux, véritable échange entre deux inconnus tellement purs. Un déficient mental n'est un bébé enfermé dans un corps adulte, qui gazouille quand on a la générosité d'être gentil avec lui. C'est un être complexe, enfermé dans sa propre différence, qui en a tout à fait conscience mais ne la changera jamais, qui vit de son instabilité et ne mesure pas les choses de la même manière. C'est un Homme qui, souvent, possède une grande force physique et connaît peu les limites. Un humain à part entière, que les hasards de la génétique ont doté d'un code entièrement différent des autres, un code qu'il faut savoir trouver, apprendre, auquel on doit s'adapter, pour que l'échange soit possible, dans un sens comme dans l'autre.

Alors non, il n'y aura pas de scène charmante entre une belle androïde qui découvrirait tout à coup la beauté d'un être à part et à qui l'être rendrait une reconnaissance immédiate et absolue. Il n'y a pas lieu d'imaginer la tendresse subtile d'un moment volé entre deux rebuts de la société.
Il n'y a qu'un crash test.

Balancée hors de la pièce - et brutalement, en plus.
Le soigner, très bien. Dans sa chambre, d'accord. Bien bien bien. Mais pour ça, il faudrait qu'il envisage de se laisser approcher, ce qui n'est pas vraiment acquis. Paniqué, replié sur lui-même, il fonce comme une balle au milieu du couloir et Sophia n'est même pas certaine que ce soit en direction de sa chambre. Et l'androïde qui doit les accompagner ne semble pas en pleine possession de la situation non plus. Proteus est très agité, lâche-t'il, alors que tous deux courent à moitié pour réussir à le suivre.
Sans blague ?
Rattraper l'homme, reprendre la bonne direction, rester à distance, laisser faire pour l'instant. Suivre le pas, ne pas avoir l'air d'être totalement larguée non plus, tenter de sembler pacifique. Le premier androïde cède la place à un deuxième, plus maigre, plus réactif, moins fraternel. Et rebelote, la course dans les couloirs. Celui-là trouve plus de reconnaissance visuelle chez le frère du Consul, il parvient à les conduire sans trop de peine quand Sophia bafouille qu'on lui a dit d'aller dans sa chambre.

Et l'arrivée dans la pièce, en ayant au passage semé tout un chemin de grosses gouttes rouges, tout le long de leur progression. L'androïde qui sourit, un sourire de défi, un sourire de triomphe. Et qui part, sans la moindre once de compassion. Voilà voilà.
Le crash test commence.
Du sang jusqu'aux coudes, le corps tendu, le regard furieux, la main qui se frotte obstinément le bras et amplifie l'hémorragie. Première tentative d'approche. Un bond de deux mètres en arrière, Sophia s'immobilise. " Je ne veux pas te faire de mal. " Tu parles, Charles. Elle pourrait tout aussi bien tenter de converser avec un arbre et espérer une réponse - même niveau d'efficacité.
Il se replie de plus belle. Deuxième tentative, elle ne bouge pas, avance seulement les bras. A cette distance, elle parvient à calmer un peu la brûlure. Proteus est surpris, mais avoir moins mal le détend. Inutile de se leurrer, elle n'arrivera jamais à le toucher.

" Là, tu vois, c'est seulement pour te soigner. "

Sa voix est douce mais loin d'être maternelle. Elle n'a pas l'intention de l'infantiliser. Il la laisse avancer de quelques pas. Arrivée à un mètre, il lui fait clairement comprendre que ce n'est pas utile d'aller plus loin. D'accord, d'accord. Facile. Elle concentre toutes ses petites fibres de guérisseuse sur le bras du monsieur. L'hémorragie se calme, les berges se referment. Silencieuse, elle le laisse constater la situation par lui-même. Ce qu'il fait assez rapidement, pour finalement conclure qu'elle a fini et n'a donc plus besoin d'être aussi près. Il se recule, va se mettre derrière son lit et tous deux restent là, plantés dans la pièce, silencieux, à se regarder en chiens de fusil. Il ne la quitte plus des yeux.
Crash test loin d'être fini.

" Tu t'appelles Proteus, pas vrai ? Moi, c'est Sophia. "

Parle à mon cul.
" Tu veux que je m'en aille ? "
La réponse à cette question la terrifie un peu. Elle n'aura pas d'autre choix que de partir et ne se voit pas expliquer à une brute de Consul que non, vous voyez, elle n'est pas dans la chambre avec son frère comme il lui a dit. Mais, surprise, soulagement, bonheur, il secoue la tête, en ce qui semble être un non - et ne la quitte pas des yeux pour autant. Elle acquiesce avec douceur et se permet de rompre le rituel pour regarder un peu autour d'elle. C'est grand mais encombré. Un bric à broc d'objets trouvés, qui s'entassent entre les meubles et n'ont pas grand chose à faire dans une chambre. Des cailloux, du sable, des feuilles - une diversité impressionnante de feuilles - des ustensiles de cuisine, des parchemins griffonnés, encore des cailloux, des babioles de marché, du tissu, des vêtements, d'autres babioles, des bocaux, avec toutes sortes de trouvailles à l'intérieur, une sandale orpheline, des maquettes, aussi, étonnamment élaborées. Elle ne dit rien. Lui semble un peu se détendre à la voir ainsi, immobile, et elle croit voir de la curiosité sur son visage. Pas bouger, Sophia, pas bouger.

Elle marche sur des oeufs.
A court d'idées, l'androïde se penche et déchire un morceau de tissu de sa robe pour le tendre à Proteus. Il se crispe à nouveau mais ne tarde pas à observer le manège avec plus d'indulgence. Il s'approche finalement, plus près qu'avant, et lui tend son bras sans un mot pour qu'elle y essuie le sang. Sophia rit un peu. Non non non, tu es parfaitement capable de faire ça tout seul. Il la teste. Il la teste encore plus que son Consul de frère. Tu n'es plus un enfant, si ? Offusqué, il le lui arrache des mains et part lui tourner le dos pour se nettoyer. Sophia sourit avec une certaine tendresse. Cet homme est loin d'être incapable, ou inconscient de ce qu'il fait. Il connaît parfaitement le manège. Quand elle a rencontré Cassius, l'enfant qu'ils ont élevé a connu une période où il se blessait volontairement pour évincer l'étranger. Et pas des petites blessures aux mains : de véritables mutilations. Elle a mis des semaines à lui ôter de la tête qu'il n'avait pas besoin de la manipuler comme ça. Donc ce genre d'attitude, au moins, elle connaît un peu. Et si Proteus a la démarche affective d'un enfant, il ne va pas tarder à la haïr. Elle grimace légèrement d'appréhension : les prochains jours vont être pénibles. Si tant est qu'il y ait des prochains jours. Une nouvelle grimace, plus douloureuse que la première : elle peut être encore réinitialisée d'une seconde à l'autre.

Proteus boude et Sophia observe obstinément la porte, ne sachant pas très bien si elle espère ou appréhende l'arrivée prochaine du Consul. Elle le trouve gonflé, quand même, de la laisser seule dans la fosses aux lions sans la moindre directive. Il tarde, il tarde, il tarde. Elle repense à la violence dont il a fait preuve avant de la sortir. Elle est peut être tombée chez une véritable ordure, doublée d'un sadique. Il y a quelques rumeurs sur les soins que ce Consul apporte à son frère mais quelle est la part d'argent comptant là dedans ? Proteus a des cicatrices, qui lui a fait ça ? Des accidents, une bande, lui-même ou son propre frère ? Plus rien n'étonnerait l'androïde. Elle a vu un homme correct par ailleurs défouler sa rage sur un enfant jusqu'à manquer de le tuer alors en voir un autre tabasser son frère infirme pour passer un peu la frustration de son existence ne l'étonnerait tristement pas. Une bouffée de colère lui monte à la tête. Elle ne sait même pas comment elle réagirait si elle devait être à nouveau mise au fait de ce genre d'horreurs. Comment on procède à la mise à mort, cette fois ? Le couteau était un peu classique, elle peut trouver une idée plus originale. Il y a de quoi faire dans cette chambre. Noyé dans un sac de sable ?

Au fond, elle aimerait croire que l'élan de panique protectrice qui a secoué le Consul - si violemment qu'il lui a fait perdre tout contrôle - tient effectivement de l'amour fraternel et nom de pulsions de brutalité beaucoup moins jolies à voir. Mais Sophia est seulement réaliste : les Hommes ne sont pas faits pour la tendresse. Il ne sont tellement peu qu'ils ont créé des êtres de toute pièce pour s'en charger à leur place...

On lui tapote l'épaule. Quand elle se retourne, Proteus lui tend le morceau de tissu, imbibé de sang, et il lui semble qu'un sourire étire ses traits difformes. Elle lui sourit en retour, avec douceur, toujours sans oser vraiment communiquer, de peur d'être maladroite. Les choses sont loin d'être acquises. D'ailleurs, c'est bien beau de l'inciter à faire les choses par lui même mais il a d'avantage étalé le sang qu'il ne l'a essuyé. Il en a jusque sur la figure, maintenant. Ca ne va peut être pas plaire à Monsieur Ignis, ça...

Et quand on pense au loup : la porte s'ouvre, Proteus s'illumine. Il se précipite vers son frère en riant. Ca ne veut rien dire. Freud, Stockholm, Pavlov, Oedipe, tous ces noms oubliés de l'histoire qui ont tenté de comprendre à quel point la nature humaine pouvait être ambivalente...
Sophia récupère son masque et se tourne vers le propriétaire des lieux, la mine parfaitement lisse. Il ne faut pas croire, le but n'est pas non plus de jouer les imbéciles : c'est suspect, d'avoir l'air imbécile. Simplement adopter un comportement en adéquation avec une soumission totale. Plus subtil que ça en a l'air. Crash test numéro deux, je présume ?
Et il démarre fort, celui-là. La question est sans appel. Alors, c'est quoi ton truc, à toi ? Humiliation, violence, impuissance, fanatisme ? Peu importe. Au moins, quand les humains sont occupés à baiser, il ne le sont pas à questionner.Et celui-là a un faciès assez enjoliveur, au moins.
Il semble dubitatif et bien qu'elle sache ne pas le laisser paraître, Sophia est mal à l'aise. Elle découvre que les deux frères se ressemblent, quand on y regarde de plus près. Ils sont les mêmes yeux. Des yeux qui cherchent, des yeux qui sondent, et assez sombres pour être perturbants. Et puis, il donne l'impression de ne même pas croire à ce qu'il déclare. Se serait-elle démasquée ? L'envoie t'on dans la gueule du loup pour une réinitialisation express, après lui avoir fait avouer ? Non... elle n'a pas commis d'erreur. Alors, quoi ? Examen de plot de routine ?

"Si vous désirez que ce soit immédiat, bien sûr, Consul Prometeus."

Ton frère va bien, à propos, hein. Mais si une fellation rentre dans un ordre de priorité plus important, je suppose que je n'ai pas mon mot à dire.
Elle ne sourit pas - ça, ce serait carrément suspect. Les androïdes ne sont pas conçus pour glousser de plaisir à l'idée de sucer un inconnu dans la chambre de son frère handicapé. Seulement de ne pas avoir d'autre choix que de le faire. D'ailleurs, derrière l'humilité absolue qu'elle affiche, Sophia a le regard glacial. Ses yeux azurs se gèlent sur le visage de leur interlocuteur et sa douceur semble s'est teintée d'une distance méfiante.

"Quoique je ne sais pas à quelle autorité je dois me référer maintenant. Et mon dominus m'interdit formellement d'être avec un autre homme, je suis tenue de lui obéir avant tout. A ma connaissance. "

Parce que pendant que vous discutailliez business, j'étais coincée avec votre frère à me demander si je n'allais pas devoir le regarder se vider de son sang sans pouvoir approcher, Consul Prometeus.
Tu t'entêtes à te foutre de tout
Mais pourvu qu'elles soient douces...
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Messagepar Prometheus le 31 Octobre 2012, 20:38

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Re: [E3] Ironie en libre service [Prom']

Messagepar Sophia Ignis le 02 Novembre 2012, 17:34

Et maintenant, la question finale :
Si on ordonne à un androïde de ne pas obéir, est-ce qu'il rentre dans une boucle infinie ?
Vous avez quatre heures.






Ton regard oblique en rien n'est lubrique
Ta maman t'a trop fessé
Ton goût du revers n'a rien de pervers
Et ton bébé n'est pas fâché.


Nous y voilà : les considérations bassement matérielles. Après, jeter un regard choqué à l'assistance serait un assez hypocrite, c'est un peu pour marchander qu'on est là, à la base. La plupart des gens emploient des méthodes d'évaluation plus orthodoxes qu'un handicapé qui pisse le sang, genre test de rapidité à faire éjaculer, ce genre de broutilles, mais bon, soit. C'est sûrement très révélateur aussi, le coup de l'handicapé.

Du reste, la suite des réjouissances ne tarde pas à venir, en une mise à l'épreuve plus classique, quoique toujours foncièrement tordue. Sophia en rirait - jaune. En y réfléchissant bien, elle ne se souvient jamais avoir pratiqué la fellation à côté de trois tas de sable et d'un amas de feuille, un chiffon plein de sang dans les mains. Mais il faut savoir se renouveler, après tout. Et elle commence à avoir tellement peu de considération pour la race humaine que ça ne la choque presque pas. Bien sûr, les choses risquent de se compliquer si le frère entre dans la chambre en plein ébat et demande tout à coup un petit cours d'histoire naturelle sur ce qui est entrain de se passer dans l'enceinte de ses locaux. Mais détailler les conséquences de cette arrivée burlesque serait tordu, même pour un romain. Nous nous en tiendrons donc, chers lecteurs, à la première partie de la scène, à savoir "à genoux, femme, et flatte moi les groseilles." L'humour gras manque de subtilité, mais il a son efficacité.

Sophia a déjà étreint le bas de sa robe pour être sûre de pouvoir plier genoux sans risquer de s'empêtrer dans les traînes et se vautrer sur son nouveau maître - ça ferait mauvais genre, vu le prix qu'il a dû payer pour un service de qualité. Par respect pour la sensualité et la beauté de ce monde, il serait courtois de ma part de vous dire qu'elle est choquée par une telle sentence. Que c'est inadmissible, révoltant, que monsieur est un porc et que par tous les dieux, ça va bien de trousser la délicatesse comme une putain sur les marches du Colisée, maintenant ! Où sont les femmes, avec leurs gestes pleins de charme, où sont les femmes femmes femmes, tout ça tout ça. Mais je me dois d'être cohérente et après un père violent, un vieillard et un obèse, autant vous dire que la demoiselle se moque du sexe comme de sa culotte. Son absence de, en l'occurrence - porter une culotte devant un Consul est probablement un acte de haute trahison. Obstruction au glaive de la justice, votre honneur ! (c'est une métaphore)

Au fond d'elle, il doit rester une véritable femme, qui serait si belle en robe de chair et de plaisir... mais il faudrait, pour en avoir conscience, que quelqu'un se soit donné le mal de lui annoncer qu'elle en est une, de femme. Ce que, par Jupiter!, personne ne se risquerait à faire, malheureux ! Il faut être honnête : une poupée est beaucoup moins contrariante qu'une femme. Et ce n'est pas de sa faute, foutrepute, si les hommes préfèrent la mécanique à la beauté.

Mais le Consul Prometheus est plus charitable avec vos illusions que moi et ne me laissera pas l'occasion de vous désacraliser à tout jamais l'acte charnel par une description martiale de la chose. Il plaisantait ! Petite boutade, ma jolie, tu as le droit de te tordre de rire. L'androïde est sceptique. Glousser telle une gourgandine sur cette esquisse d'humour plus que douteux serait probablement suspect. Alors elle se contente de cligner des paupières, en un vague assentiment - même que si une chaise était dotée de paupière, elle ne le ferait même pas aussi bien qu'elle. Imperceptiblement perplexe, elle le suit hors de la chambrée, mesurant jusqu'à la distance qu'elle laisse entre eux. Moins d'un mètre est un outrage, plus est une hésitation perceptible. Adapter son pas à celui qui nous guide tout en gardant allure élégante et un semblant de dignité, même à forte cadence, même si on est, dois-je le rappeler, carrément à moitié à poils.

Monsieur n'en dit pas plus en chemin et Sophia n'est pas très sûre de savoir où il la mène et pour quoi faire. Il a peut être encore assez de décence pour ne pas forniquer dans la chambre de son frère difforme mais ça n'induit rien quant à la suite des réjouissances. En vérité, l'androïde est amère. Elle a du mal à se faire à l'idée que son ancien maître ait pu la jeter entre les mains d'un Consul sans une once d'hésitation. Quand bien même il la croit parfaitement bridée, il sait à quel point cette espèce a la réinitialisation facile, et n'a pas eu un seul égard envers l'idée qu'elle est peut être condamnée à l'oublier, par principe, par domination, par l'arrogance d'un homme qui a seulement les moyens de s'assurer qu'il sera le seul visage dans l'esprit artificiel de sa nouvelle acquisition. A nouveau, elle est confrontée à la grossièreté avec laquelle les humains se débarrassent des petites considérations encombrantes, qui sont pourtant souvent les seules qui aient une valeur dans ce monde dénaturé. Les grandes causes se perdent dans l'absurdité et les petites restent, épargnées, jusqu'à ce qu'elles soient écrasées par leurs supérieures. Très anthropomorphique, tout ça...

Retour vers l'atrium par lequel ils ont pénétré les lieux - et non autre chose (pas encore). Au loin, elle aperçoit le marchand qui repart, libéré des trois androïdes mais l'air bien sombre pour un homme qui les aurait toutes vendues. Sophia jette un regard froid au dos de celui qui la précède. Elle n'aime pas ça. En fait, pour l'instant, elle n'aime pas grand chose chez cet homme. Elle le trouve supérieur, vindicatif, et très campé sur ses positions. Réveille-toi, ma fille, c'est un consul. Une bouffée de colère lui prend la gorge. Sophia n'a pas beaucoup de tendresse pour la race humaine mais celui-là est en passe de faire péter les scores dans la graduation de son mépris. Encore une scène supplémentaire et il faudra lui inventer un nouvel échelon, au petit.

Et voilà que les choses s'accélèrent. Elle voit la bougie tanguer, vaciller et tomber contre le tissu ample qui recouvre son nouveau maître. Mais nom de nom, tu ne connais pas ta propre demeure, pour te cogner encore dans les meubles ? Ou alors, tu es ivre ? Voilà qui aurait au moins l'avantage d'excuser tes manières...
L'étoffe prend feu à une vitesse qui dépasse les lois de la physique. Pendant une fraction infinitésimale de secondes, la belle se surprend à songer à le laisser s'embraser comme une torche sans esquisser un geste. Ce serait un beau trophée dans son palmarès de morts, ça, un consul placé sous le signe du feu qui trépasse par immolation. Mais vus ses antécédents, on ne le lui pardonnerait certainement pas. Et elle a quelque peu dépassé ses envies suicidaires en quarante-cinq ans, quand bien même sa "vie" ne lui semble pas avoir beaucoup de consistance. Et lorsque des hurlements déchirent le silence du hall, mademoiselle n'hésite pas à se précipiter sur la première tapisserie murale à sa portée, dont elle enveloppe entièrement le consul, en un geste vif.

Sophia enserre la silhouette emmitouflée contre elle et prend appui sur ses jambes pour les précipiter tous deux, de sa force d'androïde, jusque dans le bassin qui orne la pièce - plein, fort heureusement. Les corps s'écrasent dans l'eau, en un bruit de pierre, éclaboussant deux bons mètres carrés alentours. La vapeur s'élève. Elle est même parvenue à maîtriser suffisamment ses gestes pour prendre le heurt de l'atterrissage sur elle et s'écraser au fond de l'eau, le corps écrasé par celui du Consul, la hanche sérieusement cognée. Appelez-la wonder woman.
Elle le repousse pour émerger et l'extrait hors de l'eau avec vigueur, adressant malgré tout, en son for intérieur, un petit regret pour la satisfaction qu'elle aurait pu ressentir en le voyant brûler vif. Que ceux qui ont pu croire, ces deniers instants, que Sophia était une brebis délicate effrayée par les loups, puissent être maintenant détrompés. Sous la délicatesse se cachent beaucoup de choses, et toutes n'ont pas sa prime tendresse.

Elle s'est brûlé légèrement la main dans la bataille. En faisant des pieds et des mains pour se tirer elle-même hors du bassin, elle songe à ce qu'elle va bien pouvoir faire maintenant que la torche humaine est éteinte. Il a certainement dû être dangereusement brûlé et même retirer l'étoffe qui le recouvre sans un minimum de conditions sanitaire est susceptible de le tuer ou, du moins lui arracher une bonne quantité de chair. Elle en est à espérer que son pouvoir soit suffisamment puissant pour soigner ce degré de brûlure quand des pas de course se font entendre dans le couloir, derrière ce qui ressemble à une piaillement effrayé de poule épileptique.

Et vla t'y pas qu'une autre androïde fait son entrée - bruyante entrée - en un monologue enragé. Bientôt, elle entend fille clamer que c'est inadmissible, qu'il y avait déjà du sang partout et que là, elle va passer des heures à éponger l'eau et que si monsieur le Consul veut faire n'importe quoi avec une de ces filles complètement timbrées, qu'il ne le fasse pas dans l'enceinte du domus parce que ça ruine la pierre et ça gâche toute l'eau pour la grande sécheresse et qu'il n'aille pas se plaindre quand ils mourront tous de soif.

Elle est là, plantée au dessus du corps, à déblatérer ses reproches comme une aliénée. Sophia, elle, essaye tant bien que mal de rassembler ses esprits, alors que ses bras dissimulent son corps clairement dévoilé sous sa robe blanche par le plongeon improvisé. Elle est à deux doigts de lui signifier que brûlé comme il est, son maître ne pourra certainement pas lui répondre, quand un visage parfaitement intact émerge de l'étoffe. Consul Prometheus Ignis Incandiem... l'explication est criante et Sophia s'en étouffe d'incrédulité. Garder consistance, surtout, garder consistance. Elle le regarde se lever en un papillonnement de cils, à deux doigts de l'empoigner par les cheveux pour vérifier si des branchies peuvent aussi lui pousser quand il est noyé au fond de son foutu bassin. Les bras collés contre elle, elle remercie presque l'autre androïde qui n'en finit pas de réprimander et lui accorde ainsi un peu de temps pour rassembler ses esprits. Ne pas se laisser démonter, Sophia.

Mais par Pluton, où est-elle tombée ?

Ta majesté jamais ne te déplaces
Sans ton petit oreiller
A jamais je suis ton unique classe
Tout n'est que prix à payer
Tu t'entêtes à te foutre de tout
Mais pourvu qu'elles soient douces...
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Messagepar Prometheus le 11 Novembre 2012, 11:46

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