par Caecilius le 31 Octobre 2012, 13:47
Flora était un des plus grands mystères que j’avais pu rencontrer à ce jour. Lorsque j’en avais fais l’acquisition, elle était brisée, littéralement parlant, mais on m’avait vantée ses mérites de maitresse de maison bien que je ne voulais pas tant que ça en profiter. L’idée était de réussir à la réparer et ensuite … Je n’étais à aucun moment certain de réussir à la réparer donc je n’avais jamais imaginé comment j’allais faire une fois qu’elle serait réparée, c’est un peu le serpent qui se mord la queue mais c’était trop tard de toute façon pour regretter ou avoir des doutes d’une quelconque façon que ça soit. Désormais je devais composer avec cette androïde pleine de vie et de bonne volonté mais apparemment bien incapable d’intégrer la chose la plus importante à mon propos, je suis aveugle. Cela lui portait préjudice, cela et le fait indépendant de sa volonté de mon mésamour pour les androïdes, ce n’était pas de chance pour elle qui essayait tellement de me faire plaisir, trop peut-être même en réalité. J’avais l’habitude de me débrouiller comme un grand, de ne jamais me laisser aller à être un « assisté » incapable de faire quoi que ce soit par lui-même. Je suis né avec ce que les gens ont rapidement qualifié de handicap, ils ont cru que ma cécité était une tare, alors je devais vivre en prouvant que ce n’était pas le cas et certains jours c’était véritablement usant et épuisant pour tout dire. C’est en partie pour cela que j’avais tant de mal avec la bonne volonté de l’androïde, parce qu’elle me donnait le sentiment d’être assisté, comme si j’étais incapable de faire par moi-même et de m’en sortir seul, et je détestais ce sentiment d’être constamment aidé, d’avoir quelqu’un aux petits oignons pour rendre mon quotidien facile, pour en faire un quotidien d’aveugle.
Je reconnaissais les qualités de Flora cependant, excellente cuisinière, capable de tenir la maison en parfait état, une âme de décoratrice d’intérieur qui aimait disposer quelques fleurs de-ci, de-là, un certain esprit d’initiative qui la différenciait agréable d’une androïde qui n’oserait rien faire. Et les bains qu’elle prépare sont indéniablement délicieux et agréables, une température juste parfaite pour s’y glisser sans avoir à redouter d’avoir froid ou de s’ébouillanter. Je ne sais pas si aujourd’hui est un jour différent pour que j’entre dans l’eau devant elle, la pudeur ne m’avait jamais gêné, quand on ne voit pas les gens qui vous regardent, il n’y a aucune gêne à avoir. L’eau est parfaite comme d’habitude et quand j’entends l’androïde se lever pour partir, je la retiens de quelques mots qui plongent la salle d’eau dans un silence pour le moins étrange. Je comprends qu’elle ne s’y attendait pas. Finalement elle répond, visiblement troublée et incapable de vraiment réaliser ma demande mais elle s’exécute. J’entends le froissement du tissu qu’on retire, puis je la sens s’installer face à moi, remarquant rapidement qu’elle prend un soin méticuleux à ne pas me toucher, soudainement son naturel revient à la charge dans une demande qui ne manque pas de me faire hausser un sourcil. Regardant dans sa direction, pas d’erreur possible cette fois elle ne peut qu’être face à moi dans la baignoire :
- Ca ne sera pas nécessaire, mais la proposition est très agréable.
Paradoxalement, si je ne voyais qu’en touchant et que j’adorais pouvoir toucher et découvrir les choses, je n’étais pas trop du genre à me laisser toucher. Pas que ça me dérangeait, ça pouvait être très agréable et vu le caractère de l’androïde, ça serait agréable, mais je n’étais pas trop à apprécier d’être touché. Toutefois puisque l’androïde m’avait déjà rejoint dans l’eau, ça serait dommage de se regarder en chiens de faïence, surtout que j’ai du mal à le faire, aussi je lui souris avant de l’inviter avec le sourire :
- Et si tu venais te mettre contre moi ? Je t’ai réparée mais je n’ai jamais pris le temps de découvrir la douceur de ta peau et la chaleur de ton corps. Approche.
Docile, elle s’exécute, s’installant entre mes jambes, son dos contre mon torse, mes mains se posent sur son ventre pour la faire venir tout contre moi. Je respire l’odeur délicieuse de ses cheveux, puis fermant les yeux dans un geste inutile il est vrai, mes mains caressent avec douceur son ventre. Elle a la peau extrêmement douce, un trait apparemment commun chez les androïdes mais dont je doute pouvoir me lasser, le contact est vraiment très agréable. Puis mes mains passent sur ses bras, prenant ses mains pour découvrir le tracé de ses doigts, ensuite elles remontent vers son cou, son visage, il y a beaucoup de douceurs dans mes gestes, je prends tout mon temps et je l’imagine, je la dessine dans ma tête. Je redescends vers ses jambes, passant un instant au niveau de son pubis pour revenir sur son ventre et doucement lui murmurer :
- Tu veux que je continue ou cela te dérange que je te regarde ainsi ?