[E3] Une larme, un sourire (Lia)

Ce forum contient les archives de tous les RPs ouverts par les personnages durant les préparatifs et le départ du corps expéditionnaire.

[E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Servius le 15 Octobre 2012, 01:22

Grâce à Spurius, mentir m’était désormais d’une étonnante simplicité. Mais feindre l’indifférence restait difficile et même douloureux. J’avais vu cette esclave pleurer. Oh oui je l’avais vue et son visage ne quittait plus mes pensées depuis. Humain, j’aurai sans douté rêvé d’elle, mais je ne dormais jamais. Les nuits à Rome pouvaient être longues et je profitais de ces moments pour réfléchir. Et elle hantait ces pensées. Tout remontait au départ du corps expéditionnaire. J’étais au bras de Sibylla. Nous quittions les arènes quand nous la croisâmes. Sa beauté était celle d’une androïde, mais ce n’est pas elle qui capta mon attention.

Mes réinitialisations successives avaient effacé mes pensées et je ne me souvenais pas de son visage. Il ne me rappelait rien. Non, malgré sa beauté et son regard, ce qui m’avait averti chez cette androïde se fut ses larmes. Elle avait détourné les yeux et une larme avait perlé sur sa joue. Ceci n’avait pu m’échapper. Une androïde pleurait. J’avais vainement cherché maintes explications. Une seuledemeurait et m’effrayait. Je pouvais me tromper, il pouvait s’agir d’une humaine qui pleurait le départ de son époux. Oh je craignais cette sombre hypothèse. Mais pourquoi ?

Je marchai dans les rues de Rome et approchait de la place du marché. Le coeur meurtri par cette éventualité, je m’interrogeai et cherchai à comprendre pourquoi j’accordai tant d’importance à cette larme. Après tout, il ne s’agissait que d’une larme. Et je savais, pour être un androïde, que j’avais une âme, que j’éprouvais des sentiments. Alors pourquoi cette androïde m’avait tant ému ? Je ne trouvai aucune réponse dans ces trois semaines de souvenirs. J’étais né il y a trois semaines. Je savais lire, écrire, parler, baiser et même chanter. Mais aucun de mes souvenirs ne remontaient à trois semaines. J’avais quelques bribes qui me revenaient, comme cette pièce de théâtre, comme cette sensation de brûlure sur un bras ou encore ce sourire fabuleux. Il illuminait tant le visage de sa propriétaire que j’étais incapable de me souvenir de la couleur de ses yeux.

Née de mes réinitialisations successives, une sourde colère me gagnait, mais j’avais la patience des androïdes et rien ne me la ferait afficher à autrui, pas même ce char romain qui faillit me renverser. Le soldat tenant les rennes n’eut pas un regard sur moi. Esclave sexuel, j’avais pourtant la chance de ne pas être affublé de ce code barre sur le front. Mais il m’avait ignoré comme l’esclave que j’étais. Une lueur apparut dans mon champ de vision.

-- C’était moins une...

Je souris vers le visage à ma droite et le regarda. Et c’était elle... J’ignorai son nom mais je la reconnus. Elle se tenait là, à côté de moi. Les dieux provoquaient-ils ce hasard ? Chaque contour de son visage se grava dans ma mémoire. Je ne voulais plus qu’aucune réinitialisation ne l’efface de mon visage.

-- Je me souviens de vous... J’ignorai combien je créai une désillusion. Je vous ai vu verser une larme au Colisée. Ma demande peut paraître incongrue mais êtes vous une androïde ? je marquai une pause et pris le risque de m’aventurer plus loin... Est-ce qu’on s’est connu ?
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Re: [E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Lia le 19 Octobre 2012, 23:20

Le corps expéditionnaire est parti et Rome est redevenu paisible. La vie a repris son court, mais on peut voir, au détour d'une ruelle, si l'on regarde bien, de l'inquiétude sur le visage des villageois. Beaucoup ont un membre de leur famille au-delà des remparts. Pour moi rien n'a changé. Je suis toujours l'esclave du prélat et traitée comme telle. Seulement, je nourrie beaucoup d'espoir que les choses changent bientôt pour moi. Je préfère ne pas en dire plus et garder mes intentions tranquillement dans un coin de mon esprit.

Je vais comme tous les jours au marché faire les courses pour la famille Aurélius. Il m'a fallu du temps et du travail sur moi-même pour acquérir la confiance de mes maîtres, mais j'y suis arrivée et je peux enfin reprendre mes anciennes activités. Retrouver la rébellion a été une épreuve. J'avoue être tombée de haut, mais j'apprends à vivre avec, en attendant de trouver une solution. Je n'aime pas ce qu'elle est devenue et je compte bien récupérer les rennes le plus vite possible. Je ne sais simplement pas encore comment je vais m'y prendre.

Le ciel est beau ce matin. La chaleur est déjà intense. Je pense à ces soldats qui se trouvent au milieu du désert et espère que les dieux les protègent. Cette pensée m'arrache un sourire. Il y a bien longtemps que je n'avais pas considéré les dieux comme autre chose qu'une pauvre croyance d'un peuple désespéré qui s'accroche à la vie à l'aide de mythes et légendes. Le tatouage qui encre ma peau m'a bien forcé à revoir mon avis sur le sujet. Mais je ne m'avoue pas vaincue. Il me faudra beaucoup plus qu'un mirage et un tatouage pour me faire changer d'avis sur leur nature profonde.

Je suis au détour d'une ruelle quand je m'arrête tout net. Je fais même trois pas en arrière histoire d'être protégée par le mur de terre. Il est là, devant moi, à quelques mètres. Que fait-il ici ? Je ne sais comment réagir. Le voir m'est toujours aussi douloureux. Je pense à faire demi tour l'espace d'une seconde, mais je n'arrive pas à m'en convaincre. Mes yeux sont encrés sur lui, ses gestes, sa façon de se mouvoir. On dirait lui. On pourrait presque croire qu'il n'a pas changé et qu'il est toujours le même. Mais je sais que ce n'est qu'un leurre. Il ne sera jamais plus l'homme que j'ai aimé et je dois l'oublier pour ma propre sécurité. L'effet qu'il me fait me met en danger. Les émotions qui remontent à chacune de nos rencontres sont trop difficiles à gérer. Si je craque pour lui, on va découvrir mon secret et alors tous mes sacrifices n'auront servi à rien. J'aurai tout gâché pour un homme qui a disparu de la surface de la planète.

Soudain, je vois au loin un char qui lui arrive droit dessus. Je ne réponds plus de rien. Ce que je fais ensuite n'est que simple réflexe. C'est mon instinct qui me pousse à le protéger. Je me lance à sa rencontre et le stress et la peur me gagne alors que je me vois échouer, le visage transcrit par la peur. In-extrémiste il évite l'accident et je me retrouve à quelques centimètres de lui. Je peux sentir la chaleur de sa peau un peu plus chaude que la moyenne androide. Il a été fait pour les femmes. Il me le rappelle en moins de deux secondes alors que je m'acharne si souvent de l'oublier.

C'était moins une...

Il me regarde tout sourire et j'en pers le fil. Son sourire, son si beau sourire, il m'avait tant manqué. Je me réjouis à mon tour. Il doit me prendre pour une folle à ma façon de le regarder alors j'essaye de reprendre un semblant de comportement normal. Enfin, j'essaye. Heureusement, je suis plus convaincante avec Mettius.

Vous n'avez rien ?

Je me souviens de vous...

Cette révélation me laisse sans voix. Je ne sais quoi lui répondre. Je ne m'attendais pas à cela. Je pensais que c'était impossible. Je croyais que nous nous étions perdu. Je n'ai pas le loisir de me poser un milliard de question sur le pourquoi du comment, qu'il m'envoit un uppercut en plein dans la mâchoire pour me laisser chaos en plein milieu de la rue. .

Je n'ai pas le temps de me relever que l'arbitre sonne déjà la fin du match. Il n'a aucune idée de ce qu'il vient de me faire, mais je ne lui en veux pas. Il embraye sur le jour du départ expéditionnaire. Je l'avais croisé avec une magnifique femme et j'avais préféré évité le couple. C'était la première fois que je le revoyais depuis sa réinitialisation. Cela avait été difficile pour moi de contenir mes émotions et des larmes avaient perlé sur mes joues. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il les ait remarqués. Mais nous en étions déjà plus là. Il veut savoir si je suis une androide et si nous nous sommes déjà connu.

Ce n'était pas moi, vous devez faire erreur.

Je ne peux pas lui dire la vérité ni lui faire confiance. Je ne sais pas à quel point il a changé. Maintenant, je peux tout de même lui dire ce que tout le monde sait déjà.

Je suis l'androide du prélat. Je ne pense pas que nous nous connaissions... Lia Aurelius.

Je lui tends la main et lui souri. Je ne lui ai pas menti. Il ne me connait pas. Son ancien lui oui. Nous étions les meilleurs amis du monde avant de devenir amoureux puis amant d'une nuit. Lui dire le contraire ne changerait rien. Il ne se souviendra pas pour autant de cette époque et je sais à quel point la perte de son passé pouvait torturer son ancien lui.

Qu'est ce qui vous fait dire que vous me connaissez ?

Nos mains ne se sont pas séparées et malgré tous mes efforts, je ne peux m'empêcher de vouloir connaître cette réponse dans l'espoir qu'un souvenir de nous lui revienne.

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Re: [E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Servius le 27 Octobre 2012, 13:06

Elle m’expliquai que je faisais erreur, que ce n’était pas elle. Pourtant, en surimpression d’un des angles de mon champ de vision se rejouait la scène du colisée. Cela me confirma mes hyptohèses. Mon logiciel de reconnaissance facial confirmait l’identité de mon interlocutrice. Je n’en dis rien. Elle me mentait et, pourtant, rien ne paraissait dans son regard. Je n’étais pas le seul androïde a même de mentir. Elle se présenta et ce nom ne me dit rien. Alors que je cherchais les raisons de son mensonge : « Son plot ou bien une interdiction de son maître de parler des larmes ? »

J’aurai aimé que ce sourire soit le même que celui de mes souvenirs. Mais ce n’était pas le cas. Il s’agissait là d’un sourire, lèvres fermés. Le sourire de ma mémoire rayonnait de joie. Un même visage pouvait afficher différents sourires et, malheureusement, je ne reconnus pas “ma” Lia. Sa main restait néanmoins dans la mienne. Je me contrôlais pour retenir mon pouvoir. Mais je n’avais guère de contrôle sur celui-ci. A mon contact, sa peau se réchauffait, ma main se faisait douce. Je détestais cela, car cela me rappelait à ma condition de prostitué. Il rendait les clients, les maîtres fou de moi et me redemandait encore et encore. Je tentai néanmoins d’en minimiser les effets. Alors, comme pour présenter mes excuses, je décidai de lui répondre la vérité. La culpabilité dictait mes mots.

-- Je ne sais pas.

La vérité est parfois tellement simple. Je ne dégageai pas ma main de la sienne. J’espérais qu’un souvenir me reviendrait. Il n’en fut rien. Par contre, l’un de mes programmes se mit en ébullition. Il buggait certainement. Je le relançais et il affichait toujours le même résultat : 100%. Je ne comprenais pas. Je classais les gens par degré de confiance que je pouvais leur accorder. Très craintif d’une réinitialisation et peu confiant de nature, les scores de confiance atteignaient difficilement les 10%. Et pourtant pour cette Lia Aurelius, le score de confiance demeurait à 100%. Alors je décidai de tenter une phrase.

-- Vous n’avez jamais eu ce sentiment de “déjà-vus” ? Moi, je l’ai tout le temps. Quand je touche un objet... quand mes doigts frôlent un mur.

Je prenais d’énormes risques à l’avouer et je m’en voulais. Je courrais droit vers une nouvelle réinitialisation. À tenir de tels propos, n'importe qui pourrait me trahir et tout révéler à son maître et créer des soucis à Sibylla. Le sort de Domina m’importait pourtant moins que le mien. Et puis elle saurait rejeter la faute sur Spurius. J’avais envie de mentir, mais je me sentais en confiance avec elle. Il m’était impossible de comprendre pourquoi. Cela me troublait énormément.

-- Vous aussi des souvenirs vous reviennent au contact ?

Je souriais néanmoins en lui montrant ma main toujours doucement prisonnière de la sienne.
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Re: [E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Lia le 11 Novembre 2012, 11:19



Je lui tends la main et lui souri. Je ne lui ai pas menti. Il ne me connait pas. Son ancien lui, oui. Nous étions les meilleurs amis du monde avant de devenir amoureux puis amant d'une nuit. Lui dire le contraire ne changerait rien. Il ne se souviendra pas pour autant de cette époque et je sais à quel point la perte de son passé pouvait torturer son ancien lui.

Je suis curieuse et cependant, je veux savoir pourquoi il pense me connaître. Ce serait du jamais vue s'il se souvenait. Cela voudrait dire que ses souvenirs ne sont pas irrécupérable. Pour la première fois, il pourrait avoir des brides de son passé. J'aurai voulu une autre réponse de sa part, mais après tout, elle est logique. Il n'en a aucune idée. Je ne sais donc toujours pas comment l'aider.

Sans que je m'en rende compte nous avons toujours les mains jointes. Je ne ressens aucune gêne à ce qu'il me touche. Bien au contraire. C'est le seul avec qui je me sens en sécurité. Sécurité utopique quand l'on sait que nous ne sommes que des androïdes au service de l'humanité. Quand je vois ses yeux, je sais pourquoi je me bats. Je veux créer un monde meilleur pour qu'un jour, il se sente lui aussi en sécurité. Qu'il puisse garder ses souvenirs à jamais et évoluer, grandir en se sentant entier.

Il me demande si je n'ai jamais eu de sentiment de "déjà-vu". Il m'explique qu'il l'a tout le temps lorsqu'il touche les objets. Je ne peux m'empêcher alors de retirer ma main de la sienne avec précipitation. Pour sa sécurité, il ne doit pas faire partie de ma vie. Je ne dois penser qu'à la rébellion. Je ne suis plus la Lia d'autrefois. Les choses ont changés. Tout a changé. Il serait trop en danger à mes côtés. Mettius est possessif et jaloux, même de ses objets. Il serait capable de le détruire pour m'avoir touché. Il faut qu'il reste loin de moi, j'en suis convaincue. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour le protéger.

Non, jamais.

Mais je ne peux m'empêcher d'en rajouter.

Mais ne serais-ce pas plutôt des souvenirs ?

Et voilà, je viens de planter la graine. Je le regrette déjà. Son ignorance est sa meilleure protection. Il s'est fait réinitialisé tellement de fois, je n'ai pas envie qu'il se trahisse et retourne de nouveau se faire réinitialiser. Je ne sais pas combien de fois il peut supporter cela.

Je n'ai pas ce pouvoir... malheureusement. Imaginez-vous travailler chez un antiquaire avec un don pareil. Vous avez une chance inouï de pouvoir voir le passé.

Voit-il le passé en général ou est-ce juste des brides de souvenirs ? Si c'est le cas, mon identité ne va pas rester secrète longtemps. Si j'étais raisonnable, j'écourterais cette rencontre et partirais. Seulement, je me sens égoïste et pour la première fois depuis des mois, je me sens bien.

Que faisiez-vous dans cette rue ? Je fais mon marché tous les matins et je ne vous y avais encore jamais vu.

Mensonge éhonté. Si je ne l'avais encore jamais croisé depuis ma nouvelle "liberté", je ne peux dire que c'est notre première rencontre.

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Re: [E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Servius le 19 Novembre 2012, 00:53

J’étais ici pour m’acheter des vêtements. Domina m’avait laissé disposer des quelques pièces de Spurius pour m’acheter de nouvelles tenues. Je n’avais que celles laissées par Spurius. Ma mémoire devrait être vierge. Ma voisine de cellule m’avait expliqué que mon précédent propriétaire était un Consul. Si je la crois, j’aurai été réinitialisé plus d’une centaine de fois. Même si ce chiffre dépassait la réalité, je ne devrais pas ressentir ces flashs.

Le sourire de Lia m’apporta du réconfort et une profonde joie. Je ne comprenais pas pourquoi. Je l’observais, son joyeux sourire contrastait tellement avec la tristesse de son regard. Ces mots me firent rire.

-- Travailler avec un antiquaire ? Oui ce serait honorable, plus honorable que d’être un objet sexuel. J'en ris, après tout, je n'allais pas en pleurer. Mais je ne suis pas à plaindre. Je suis au service d’une sénatrice qui ne me maltraite pas. Et un antiquaire est tourné vers le passé, je préfère me tourner vers l’avenir. , un avenir meilleur avec une justice sans impunité, ni envers les humains, ni envers les androïdes.


Je sentais un regard imaginaire se poser sur nous, comme si mes simples mots pouvaient jeter tous les consuls de Rome à nos trousses.

Du bout des doigts, je le touchais et tout basculait. Le ruban n’était pas bleu mais vert dans mes souvenirs. Je l’avais pincé entre le pouce et l’index et en tirant doucement dessus, je vis les cheveux de Lia se défaire et retomber sur ses épaules. La pensée fugace s’effaça aussitôt. Elle me regardait surprise, j’avais dû rester figé une seconde.

-- Je … Je n’aurai rien dû voir. Vous êtes certaine qu’on ne se connait pas... Je …

Je me sentais mal à l’aise. J’avais voulu jouer les séducteurs en touchant son ruban, mais le piège du passé s’était refermé sur moi. Je balbutiais quelques mots avant de me ressaisir.

Un soldat nous regardait bizarrement. Ce sentiment était donc réel. J’observai son uniforme : un prétorien. Ils protègent les grands noms de la société, les sénateurs, les consuls, le prélat... Aurelius... Mettius Aurelius... Lia, Lia Aurelius, androïde du prélat.

-- Je suis en train de vous faire perdre votre temps. Je vous prie de m’excuser. Le prélat besoin de vous. Au revoir.

Mon départ fut expéditif, aux limites de l’impolitesse, mais je ne voulais pas lui faire courir de risques inutiles. Cette pensée altruiste me surprit, moi qui me croyait si égocentrique.

Je repartais dans la direction d’où je venais et croisai le prétorien avant de tourner dans une ruelle. Je me mis alors à courir et usai de mes dons d’androïdes pour gagner un toit en quelques sauts souples. Je m'accroupis sur un promontoire, à l'abri du regard des gardes sur les remparts. Ainsi protégé par un auvent rouge romain, j’observai la rue, l’avant-bras sur le genou. Le prétorien et Lia s’y trouvaient toujours. Pourquoi avais-je vu son visage à elle ? Je la connaissais forcément. Elle ne m’avait pas reconnu et ne semblait pas mentir. J’en conclus qu’elle aussi avait été réinitialisée. Je devais la revoir, j’ai la conviction que malgré les réinitialisations, nous restons les mêmes, nous conservons nos valeurs. Je dois la revoir !
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Re: [E3] Une larme, un sourire (Lia)

Messagepar Lia le 01 Décembre 2012, 18:57



Parler pour faire la conversation n'est pas forcément quelque chose qui me réussi. La preuve en est cette journée.

Quand il me dit être esclave sexuel, je retiens une grimace, mais ne peux m'empêcher d'oublier de sourire. Après tout, cela ne devrait pas m'étonner et pourtant, j'aurai préféré ignorer ce détail. Savoir qu'une autre femme apprécie ses caresses me donne un sentiment amer... Serais-je jalouse ? Oui, je le crois. Et après, on dira que les androïdes ne peuvent ressentir les émotions comme les humains. Quoi de plus humain que ce sentiment ?

Par chance, il a l'air de le vivre bien vu le sourire qu'il affiche. En même temps, comment cela pourrait-il être différent ? Il a toujours sont plot actif. Il est donc, normalement, heureux de ce qu'on peut lui demander. Je suis rassurée d'entendre qu'il n'est pas maltraité, c'est déjà ça de gagné. Je ne sais si j'aurai pu vivre de mon côté en sachant que du sien, il souffre.

C'est la première fois qu'on se reparle depuis une éternité et je m'aperçois que je suis toujours aussi folle amoureuse de lui. Je me souviens du dictons qui dit "Loin des yeux, loin du coeur" Pourtant, en ce qui me conserve, l'absence n'a rien changé à mes sentiments. Ce n'est pas une surprise, mais il est toujours agréable de ressentir cette sensation indescriptible parfaitement... l'amour. Nous aurions pu vivre un beau moment agréable tous les deux. Seulement tout bascule quand il commence à me parler d'avenir meilleur et de justice sans impunité envers les androïdes et les humains. J'ai une sensation de ralenti. Je le vois bouger ses lèvres, j'entends ses paroles et je voudrais me jeter sur sa bouche pour qu'il cesse d'aller dans cette direction, mais je ne peux bouger. Est-il inconscient ? Je crois qu'il est en train d'avoir le discours de la rébellion en plein milieu d'un marché bondé. Mon sang ne fait qu'un tour et mes yeux sont prêts à sortir de leur orbite. Je suis stupéfaite et je ne sais si ça se remarque.

Là, encore plus que tout à l'heure, je suis obligée de lui mentir lorsqu'il me demande une nouvelle fois si nous nous connaissons.

Jamais... j'en suis sûre, je n'oublie jamais les visages.

Si j'ai dit cela, c'est pour me protéger, car pour lui, c'est déjà trop tard. N'importe qui l'ayant entendu parler peut se demander s'il ne serait pas dans rébellion et plus que tout, à ce moment, personne ne doit me relier à lui. Jamais les soupçons ne doivent se tourner vers moi, quoiqu'il arrive. J'ai dans ma mémoire les noms de tous androïdes faisant partie de la rébellion ainsi que tous les potentiels pouvant le devenir. Toutes nos planques y sont répertoriées, ainsi que nos intentions. Un craquage de mon disque dur serait une catastrophe pour mon peuple, mais aussi pour tous les humains qui nous donnent leur soutien. Je ne peux me permettre de laisser le moindre doute planer sur moi. Le prélat doit continuer à me faire confiance. Le moment venu, je devrais me servir de lui. Grâce à lui, l'armée à déserté Rome pour le désert. Si nous devons frapper, c'est maintenant avant que les soldats ne reviennent. Tout est en train de se mettre en place et mon seul obstacle pour le moment est Quintus et sa folie meurtrière.

Par chance, j'ai l'impression que Servius remarque les soldats qui nous regardent du coin de l'oeil. Son visage se met à changer et je comprends qu'il a ressenti le danger qui nous entoure. En moins de temps qu'il faut pour le réaliser, il s'excuse, me dit au revoir et disparaît. Je n'ai rien le temps de dire ou de faire, il se mélange à la foule et est pris en filature par l'un des centurions de Mettius. Je ne peux qu'espérer que tout se passera bien et qu'il ne le retrouvera pas. Par chance, il ne m'a pas donné le nom de la sénatrice qu'il sert, mais une chose est sûre, il est désormais soupçonné de faire partie de la résistance. Je ne vais avoir d'autres choix que de le faire protéger.

Je continue mon marché comme si de rien était tout en réfléchissant à la manière d'effectuer cette mission. Je pensais que l'ignorance était une sécurité pour lui, mais de toute évidence, je me suis trompée. Il faut que je lui dise la vérité pour le mettre en garde sur les dangers qui planent sur notre race. Il me faut juste découvrir qui est sa sénatrice et me mettre en contact avec lui. Je compte sur mes informateurs pour mener leur enquête et m'en informer. J'ai peur pour lui.

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