[E3]Réception du consul

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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Julia Flavia le 12 Novembre 2012, 15:50

Je recoiffe doucement mes longs cheveux, veillant à bien attacher les tresses en arrière pour dégager mon front. Je lisse une dernière fois le devant de ma jolie robe bleue. Elle est toute simple bien que très seyante. Elle couvre mes épaules contrairement à la plupart des robes de soirée et sa seule vanité est ce délicieux décolleté en V qui met en valeur ma poitrine ferme. Je porte une large ceinture ornée de pierreries qui souligne ma taille fine. A mes poignets, deux bracelets en argent représentant deux dragon enlacés. Ma robe est échancrée sur le côté droit et laisse entre voir ma cuisse. Je porte des bottes noires montantes. Mon cou finalement est orné d’un simple torque en bronze

Je suis en retard… Ce n’est pas poli du tout mais je ne voulais pas venir de toute façon. C’est LUI qui a insisté à sa façon très particulière. Lorsque j’ai reçu l’invitation du Consul Ignis, débauché notoire et personnage plutôt déplaisant à ce que l’on dit, j’ai tout de suite pensé que j’avais autre chose de plus sérieux à faire.

Depuis le départ du corps expéditionnaire, les soldats qui protègent les murs de Rome sont en sous effectifs et il ne se passe pas un jour sans que des incidents se produisent avec les créatures qui rodent tout autour des remparts. Pourtant, ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus. Ces monstres qui engagent des escarmouches contre nos soldats ne sont qu’une menace très mineure. Nos vaillants guerriers portent des armures et bénéficient de l’entraînement des légionnaires. Bien plus menaçantes sont les créatures qui s’infiltrent de plus en plus souvent dans les tunnels et les sous sols de Rome…

Ce ne sont que des créatures solitaires la plupart du temps. Elles trouvent une voie ou un passage par les extrémités des canalisations d’évacuation des eaux usées. Les égouts deviennent peu à peu leur territoire et les ouvriers qui travaillent pour notre bien à tous au sein de ce labyrinthe sou terrain n’ont ni l’entraînement, ni l’équipement guerriers de nos légionnaires. Le courage ne leur manque pas mais que peut la simple volonté d’un homme face à une masse deux à trois fois plus imposante que la sienne et face à des crocs et des griffes acérées ? Les catacombes et les égouts deviennent des pièges mortels…

Voila là où je devrais être ce soir. Ou bien sur les remparts parmi les hommes de la garde de Pluton… Ou encore en train de patrouiller aux abords de la cité pour déceler les traces d’une attaque prochaine… Pourtant, je me retrouve ici, devant la demeure de ce rat arrogant de Prométheus Ignis ! Je suis peut être injuste avec lui. Je n’ai fait que l’entrevoir et ce que je sais sur lui ce sont les rumeurs et les ragots que j’ai pu entendre… Je devrais peut être me faire une idée par moi-même mais j’avoue que je n’en avais aucune envie. Je n’aime guère ces réceptions mondaines où l’on me regarde comme une bête curieuse et effrayante (pensez donc, la championne de Jupiter, celle qui défend le peuple contre l’aristocratie…)

Seulement, IL a insisté… Et pas de façon discrète ou laissant la moindre place à une quelconque contestation. ! Lorsque je me suis emportée pour dire que j’avais autre chose à faire que de me rendre à la Villa Ignis ce soir, le tonnerre a grondé… C’est toujours saisissant alors que le ciel est bleu et que rien n’annonce un orage prochain. Evidemment les prêtres se sont empressés de dire que j’avais là une réponse très nette de la part de notre Dieu. Je devais absolument représenter le culte de Jupiter et le Temple à cette réception. J’ai dit non une fois de plus. Cette fois la foudre est tombée sur le temple…

Visiblement IL tenait absolument à ce que j’aille là bas ce soir. Même si je crois volontiers aux coïncidences, lorsque par deux fois l’improbable se produit, je suis bien obligée de m’incliner. J’avoue ne pas être la disciple la plus fidèle et la plus obéissante mais je n’ai pas envie d’être foudroyée à nouveau parce que je dirais tout haut combien Jupiter me casse les pieds parfois !

KRRRRRRRAAAAAABOOOOOUM !

Je sursaute tout à coup… Ce coup de tonnerre là, je ne m’y attendais pas… Je lève les yeux vers le ciel étoilé me demandant si mon dieu lit dans mes pensées… Peut être pas quand même… Mais il me connaît bien je crois et il sait très bien que malgré toute ma dévotion pour lui, je suis une tête de mule qu’il faut parfois menacer…

En tout cas, si je pensais venir me mêler aux festivités sans me faire remarquer, c’est raté. Je vois les regards affolés des serviteurs se poser sur moi. Mon entrée n’est pas passée inaperçue et je marmonne quelques jurons pestant contre SON sens de la mise en scène. La foudre tombe au beau milieu du jardin, illuminant brièvement la demeure entière.

KRRRRRRRAAAAAABOOOOOUM !

« - C’est bon ça suffit maintenant… Tout le monde sait que je suis là… »

J’ai presque l’impression d’entendre mon dieu rire et se moquer de moi. Je ne sais plus vraiment où me mettre et je suis obligée de me tenir droite et fière comme si rien de tout cela ne m’affectait. Tout le monde va croire à présent que j’ai un sens un peu pervers de la mise en scène. Je retiens une bordée de jurons à l’encontre de Jupiter : Je n’ai pas envie d’être à nouveau foudroyée. Si je ne suis absolument pas sensible à la foudre divine, ma jolie robe bleue au décolleté en V n’y résisterait pas…

Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber, me poussant à pénétrer enfin dans la demeure du Consul. J’attire encore tous les regards mais j’espère que cela ne durera pas. Je n’ai qu’une envie c’est de disparaître parmi la foule et essayer de ne pas trop m’ennuyer… Je cherche des yeux le maître des lieu… Je me dois au moins de le saluer… Seulement, je ne le trouve pas… Que je déteste les mondanités… Je recule et je heurte quelqu’un… je me retourne pour m’excuser…
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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Nero Horatius le 18 Novembre 2012, 18:21

Le Consul Ignis se montre être un hôte tout à fait agréable, charmant. Il tient son rôle avec brio, semble avoir pensé à tout ce soir, pour cette petite fête, réception. Au premier regard, on constate combien celle-ci fut préparée, pensée, organisée. Derrière tout cela, se cache certainement une armée d’androïdes. Je dois bien avouer que j’étais curieux de rencontrer cet homme, incontournable dans la cité de Rome. Des bruits, des rumeurs, j’en ai entendu beaucoup à son sujet, tout comme lui sur le miens. Les grands hommes sont souvent précédés de bruits, de souffles perdus dans des ruelles étroites, dans des marchés bruyants. On aime à se faire peur, à s’imaginer des monstres derrière chaque homme un peu original. Je constate avec joie qu’il prend la peine de saluer Euterpe, mon androïde, ma fidèle, ma complice. Ce n’est peut-être rien, ne signifie pas grand-chose pour beaucoup ici présents ce soir mais pour moi, cet acte est important. Il annonce une façon de pensée, un caractère, un courant philosophique qui se cache en Rome aujourd’hui. Les androïdes sont des esclaves, ne sont pas l’égal des hommes, des humains. Mon regard dissimulé en partie derrière mon masque de fer imperturbable fixe intensément le visage du Consul, cherche à lire dans son esprit, dans le fond de ses yeux. D’un hochement de tête, je le remercie de son accueil courtois, plaisant. Ils sont bien peu à oser m’accueillir ainsi dans leurs demeures, à me traiter avec respect. Au sein même du Temple de Pluton, je suis sujet à ragots, moqueries. Un jour viendra où l’équilibre se fera, avec plus ou moins de violence selon le comportement passé des adeptes, des prêtres, des citoyens à mon égard…

"Je vous remercie Consul Ignis. J’ai également beaucoup entendu parler de vous. J’espère que nous trouverons un instant durant cette soirée pour discuter un peu vous et moi."

Sa boutade est amusante. De la part de quelque d’autre, j’aurais pu la prendre mal, très mal. Mais le Consul Ignis possède un certain charisme, tout à fait intéressant. Il émane de sa personne une aura puissante et à la fois troublante. Je sens autour de lui le secret, mais aussi la puissance, la force. Le dieu qu’il sert est à ses côtés, cela ne fait aucun doute. De nouveau, je m’incline respectueusement pour prendre congé, le laissant ainsi accueillir d’autres convives, invités, entraînant avec moi la délicieuse Euterpe restée silencieuse. Je viens d’apprendre que l’androïde du Consul a rencontré plusieurs fois ma complice. Une information que je découvre. Nous errons quelques instants parmi les invités, la petite foule qui se forme, tout en évitant les éternels et habituels goinfres, piques assiettes qui aiment à courir ce genre de soirée pour manger gratuitement, faire la fête plus que de raison et disparaître ensuite. L’évolution n’a pas chassé ni même effacé certains comportements, instincts de cloportes. Un peu à l’écart, à côté d’une belle colonnade, j’observe le ciel étoilé, d’une luminescence envoûtante. Puis, tout naturellement, mes yeux de nouveau se posent sur le visage délicieusement rayonnant de mon androïde. Dans cette robe, elle est d’une beauté ravissante, surprenante. Elle ne cesse de me surprendre, jour après jour. Vivre à ses côtés est une aventure de chaque instant, une épopée dont je ne veux savoir la fin. Avec souplesse, je viens replacer une mèche de sa chevelure soyeuse, caressant sous le bout de mes doigts, les traits de sa joue, de sa mâchoire lentement, lui souriant derrière mon masque. Elle ne le voit pas, mais le devine certainement…

"Caligula donc ? Il est comment ce jeune homme ?"

Je souris toujours, à la fois amusé, mais aussi d’une façon un brin moqueuse. Elle me connaît assez pour savoir que je vais très certainement chercher à la taquiner avec cet androïde dont elle semble avoir fait la connaissance. Si depuis le jour où j’ai ramené Euterpe avec moi, pour la réparer, lui redonner vie, espoir, je me suis efforcé de lui rendre sa liberté, j’avoue demeurer toujours très curieux vis-à-vis de ses activités, de sa façon d’occuper ses journées quand parfois, elle disparaît de mon champ de vision. Ce n’est jamais pour une longue période mais je redoute le jour où je ne la verrais pas revenir à mes côtés. Ce jour, que deviendrais-je ? Comment réagirais-je ? Ma main glisse sur son épaule, l’effleure, parcourt son bras, vient capturer la sienne pour la garder au chaud sous mes doigts qui câline sa peau soyeuse, délicate…

"On me fait des cachoteries Euterpe ?"

Amusé, je rigole derrière mon masque. J’aime ces instants où elle et moi ne formons qu’une seule personne. Peu importe le monde qui nous entoure, les personnes autour de nous qui pourraient nous observer, les dangers qui se profilent à l’horizon, je suis avec elle, elle est avec moi. En parlant de cet environnement, maison, je la sens fréquentée autant par les vivants que par les défunts. Là-bas, derrière la rangée de colonnades, je reste intrigué par cette femme qui semble monter la garde, inspectant à bonne distance les invités, surveillant le Consul Ignis. Je ne pourrais pas jurer de son identité, mais je la sens proche de cet homme, attaché à lui. Quelqu’un de sa famille surement. Régulièrement, son regard se dirige vers l’étage de la maison, insistant longuement dessus. Le Consul doit avoir lui aussi ses secrets. Et puis soudain, elle me regarde, moi. On ressent toujours intérieurement, en son être, profondément quand quelqu’un vous regarde ainsi. On ne sait pas se l’expliquer, c’est souvent l’instinct qui parle plus fortement que notre raison. Mon don me fait ressentir ce même sentiment avec les morts. Je la vois traverser le terrain rapidement, elle flotte au dessus des éléments, son être libéré des contraintes, règles qui régissent notre monde, notre dimension…

"Toi, l’homme au masque de fer… je sais que tu me vois…"

Sa voix n’est qu’un murmure à mes oreilles, mais parfaitement audible en moi, au creux de mon esprit. Mon âme vibre de toutes ses fibres, de toute son essence, provocant des frissons intenses qui viennent à s’échapper à travers la main d’Euterpe que je tiens toujours. L’air autour de nous soudainement diminue de quelques degrés, suffisamment assez pour qu’une légère buée s’échappe de mes lèvres et de celles de mon androïde. Il en est toujours ainsi en présence d’un esprit, d’un défunt. La femme semble avoir un caractère marqué. Elle sait ce qu’elle veut, cela se remarque dans son regard posé sur moi. Pourtant, je ne détecte aucune agressivité à mon égard…

"Oui je vous vois… je vois ceux comme vous, ainsi que ceux de l’Autre-Monde."

"Par Pluton… c’était vrai alors ce qu’on dit sur toi."

"En effet Madame"

Mon corps peine à s’habituer à cette présence qui devrait pourtant ne pas m’atteindre, comme il en est le cas avec tous ces invités ce soir. Ma main ressert imperceptiblement son étreinte autour de celle d’Euterpe. Le regard de la défunte se tourne vers mon androïde. Elle la fixe à son tour intensément, semble s’y intéresser, puis revient vers moi…

"Jolie petite androïde que tu as là… sa beauté est-elle là pour dissimuler son incompétence ?"

"Si vous voulez parler avec moi, que je vous écoute… adressez-vous à moi, laissez Euterpe tranquille. Je ne vous permets pas."

Sans même l’avoir vu venir, ce rapport de force s’installe entre nous. Ce devait être une femme au fort caractère, qui avait l’habitude de commander, diriger, donner des ordres. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre qui est elle, fut. Je tourne la tête vers le Consul comme pour mieux lui faire comprendre que je viens de deviner. Elle imite ma réaction, regarde son fils à son tour…

"Oui tu as deviné… il est beau n’est-ce pas ? Dis lui que je l’aime… malgré ce qu’on a vécu, ce qu’il pense de moi, ce que j’ai fait."

J’hoche la tête en guise de réponse. Lentement, elle s’éloigne de moi et Euterpe, retourne hanter cette demeure. Je ferme les yeux un instant, comme pour me recueillir. Pourquoi les portes de l’Autre Monde ne sont-elles pas ouvertes pour tout le monde ? De terribles secrets se cachent ici, entre ces murs. Mon visage se relève, la sensation de fraicheur, de froid soudain s’en est allée. Durant de longues minutes, mon attention est entièrement dévouée envers le Consul Ignis. Je l’observe de ma position rire, saluer, commander, accueillir les hôtes, les observer, les regarder. Mes yeux sont rivés sur les siens, je lis à travers eux ses réactions, ses pensées que je devine parfois. Je m’imprègne de l’aura de cet homme. Qui est-il vraiment ? Que cache t’il derrière les murs de sa demeure somptueuse ? Les murs trop lisses, trop blancs, sont souvent les témoins silencieux de drame, des spectateurs impuissants. J’en ai oublié la pauvre Euterpe, qui ne doit pas comprendre. Elle connait mon don, mes pouvoirs, sait tout de moi ou presque. Je ne fais même pas attention au tonnerre qui gronde soudain, fait sursauter quelques convives de surprise…

*Pluton… pourquoi ?*
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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Prometheus le 18 Novembre 2012, 20:16

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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Sylvia Lullus le 25 Novembre 2012, 15:18

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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Cassiopea le 01 Décembre 2012, 12:56

A ce genre de soirées j'évite le plus souvent de trop me mêler aux convives surtout quand se trouvent réunis nombre de politiciens. Je sais me prêter quand il le faut au jeu du paraître même s'il me faut me forcer. J'aime bien mieux observer, c'est bien plus riche en enseignements. A l'écart on voit mieux les œillades des amants, les chuchotements de quelques complots. On surprend les médisances de ceux dont c'est le passe-temps favori. On aperçoit ceux qui se démènent pour être absolument vus et surtout remarqués par l'hôte de la soirée. Parfois comme ce soir certains viennent me saluer voir me parler, la plupart parce qu'ils savent qui je suis. Toutes les compagnies ne sont cependant pas aussi plaisantes que celle de la prêtresse. Elle m'apprend qu'elle ne connaît pas non plus le consul. Je m'interroge alors sur la raison qui l'a motivé à nous convier toutes deux ce soir. Je m'apprête à répondre à sa question lorsque notre hôte demande un peu d'attention. Souriant à Sylvia je me tourne vers lui pour écouter ce qu'il a à nous dire.

Je dois reconnaître qu'il est très bon orateur et qu'il a un goût particulier pour la mise en scène. Je regarde avec de grands yeux les petites flammes à forme humaine voleter vers certains des convives dont je fais partie. Je ressens sa chaleur lorsque celle qui m'est destinée se pose tout près de moi et alors qu'elle s'éloigne je contemple la pierre d'ambre sculptée en fleur qui habille ma toge. Surprise, je pose mon index dessus. Elle est encore chaude, j'en suis les contours du bout de mon doigt avant de regarder la prêtresse puis les personnes assemblées. Ces présents et cette démonstration semblent avoir comblé chacun. Mes yeux se reposent sur le consul dont la présence semble illuminer cette nuit d'une aura toute particulière. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres. J'avoue que je suis agréablement surprise par cette soirée. Néanmoins les tours de magiciens sont une chose, j'attends de savoir qui se cache vraiment sous tous ces attraits et ce personnage si charismatique. Mais le découvrirais-je seulement un jour ?

La voix de la prêtresse me tire de mes pensées et je tourne la tête vers elle intriguée avant de suivre la direction qu'elle m'indique. Je détaille un instant la silhouette et le masque dissimulant le visage de son possesseur. Impossible de me méprendre sur son identité bien que je ne lui ai jamais été présentée.


Il s'agit d'un prêtre de Pluton si je ne m'abuse. Je ne peux pas vous dire grands choses à son sujet d'une part parce que je ne le connais pas personnellement, d'autre part de ce que j'en sais il cultive un certain mystère autour de sa personne. Et pour finir je n'aime pas colporter les rumeurs.

Je souris avec sincérité. Il est à Rome bien assez de mégères et de gens mal intentionnés pour s'en charger à ma place. Nul doute que la prêtresse trouvera ici des personnes pour lui raconter ce qui se murmure dans le dos de l'homme. Je ne serai pas de ceux-là. Je reporte mon attention sur la servante de ma déesse.

Pour répondre à votre question d'un peu plus tôt je suis venue tant par politesse que par curiosité. Pour le moment je ne regrette pas d'avoir fait ce choix. La soirée est encore jeune, qui sait ce qu'elle nous réserve ? Vous connaissez je suppose la prêtresse Thalie ? J'ai fait sa connaissance il y a quelques jours.
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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Decima le 07 Décembre 2012, 15:10

Le tonnerre gronda et une pluie étrangement fine tombait dans les jardins. Prometheus ne manquait pas à la bienséance et s’élança un discours. Son naturel me surprit et me fit penser qu’il improvisait ce discours avec brio. Il accepta de me présenter au prêtre Mortis. Il est accompagné d’une esclave. Je ne l’aurais même pas regardée si je n’avais aperçu la main de Mortis serrer celle de son objet si amoureusement. Un beau sourire policien éclaira mon visage quand Prometheus me présente au prêtre Mortis. J’appréciais tout particulièrement les mots choisis par Prometheus.

« Consul Prometheus, je vous remercie. »

Je fis alors face à Mortis

« Et je profite une première et sans doute dernière fois de vous saluer Prêtre Mortis»

Ma voix avait mis l’accent sur le mot prêtre et j’expliquai aussitôt cette emphase

« Oui, après tout, nous allons bientôt vous appeler Grand Prêtre Mortis, n’est-ce pas ? »

Mon sourire était franc. Mortis dégageait une aura que son masque transcendait.

« Sachez en tout cas, que vous avez tout mon soutien. Si mes engagements politiques me placent au rang de jovanienne, je prie assez régulièrement Pluton et je le remercie de vous ouvrir ainsi une telle voie.»

Mon aversion envers les androïdes me trahissaient quelque peu. Je n’avais pas décroché un seul regard envers la chose à ses côtés. Je le réalisai, je la regardai, souris et reporta mon attention à celui que j’imaginais comme le futur Grand Prêtre. J’avais d’ailleurs prévu de faire assassiner son prédécesseur. Sa disparition m’avait épargné de commanditer cet autre assassinat. Je cachai mes convictions religieuses profondes depuis toujours. Je n’allais pas me trahir en ce jour. Mais je ne supportais pas le précédent grand prêtre. Et quand j’avais appris qu’il était l’ennemi de Mettius, je le plaçai dans mon grand plan.

Je plaçai mon bras au creux de celui de Mortis et l’interrogea :

« Pardonnez mon empressement, messieurs. Consul Prometheus, je vous rends à vos hôtes et kidnappe votre invité. Prêtre Mortis, j’ai hâte de savoir quel cap vous voulez faire prendre au culte de Pluton. Si nous allions en devisez dans ces salons privés un peu plus loin...»

Je faisais un énorme effort sur moi-même. Je ne mentais pas. J’avais hâte de connaître le virage que le temple du Gardien allait prendre. Mais me retrouver au bras d’un homme qui tenait une vulgaire androïde m’horripilait. Sénatrice, je n’en montrais rien néanmoins. J’espérai tout de même qu’il m’épargnerait la présence de sa chose.
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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Euterpe le 07 Décembre 2012, 16:39

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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Prometheus le 07 Décembre 2012, 17:11

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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Nero Horatius le 15 Décembre 2012, 11:58

La solitude qui nous étreint en cette réception, malgré la présence de nombreux convives n’est que de courte durée. Bientôt, le Consul revient vers moi et Euterpe, accompagnant, guidant une jeune femme qu’il me présente comme étant une sénatrice. Quand la politique commence à vouloir se mêler de la religion, cela annonce toujours des problèmes en devenir. Je n’aime pas la politique. Tous les représentants du sénat sont vils, manipulateurs, menteurs et hypocrites. D’une main, ils aiment à donner une friandise, pour mettre en appétit l’intérêt des citoyens, tandis que de l’autre, ils lèvent la main armée du bâton qui viendra les battre pour les forcer à aller dans la direction qu’ils auront choisi pour tous. Cependant, si je souhaite être un homme public, pouvoir jouir du soutien du peuple, de la foule, je me dois de jouer le jeu, malgré moi. Je salue donc la sénatrice comme il se doit. Et pour commencer, ces premières déclarations me faisaient grimacer…

"Je vous salue Sénatrice Décima. Ne spéculons pas trop sur l’avenir Sénatrice. Le passé nous enseigne que le destin aime à nous jouer des tours, surtout lorsqu’on s’y attend le moins. Qui sait de quoi demain est fait après tout ?"

Je déteste les gens qui spéculent sur l’avenir. Pourtant, j’étais le premier à le faire. Faites comme je dis, certainement pas comme je fais. Bon, cela s’applique évidement aussi chez les politiciens. Pourtant, je peux m’empêcher de la fixer intensément, à travers mon masque. Je dois avouer que je n’aime pas le ton qu’elle emploi avec moi, même si, peut-être, se montre-t-elle courtoise en cet instant ? Comment le savoir, je ne la connais point. Elle dit prier Pluton et je ne peux qu’en être satisfait, naturellement…

"Je suis heureux d’apprendre votre dévotion pour Pluton. Je le remercie chaque jour pour sa patience à mon égard, sa bienveillance. Je m’efforce de demeurer sur le chemin qu’il a décidé de me faire emprunter."

Inutile de lui dire que j’ai rencontré Pluton en personne. Ce n’est pas le genre de personne à se laisser impressionner je crois. Et puis à quoi bon de toute façon, elle n’est qu’une sénatrice. Cependant, j’ai envie de taquiner son esprit, de mettre l’eau à la bouche de sa curiosité. Elle me demande l’impression de me prendre légèrement de haut, et je déteste profondément cela. Celui qui se croit l’égal d’un dieu en cette terre, qui croit pouvoir m’impressionner de part son prestige, son pouvoir ou son influence, n’est certainement pas encore né…

"Pluton nous réserve certainement des grandes surprises, à sa manière. Le chemin qu’il choisit pour nous ne sera certainement pas celui que beaucoup s’imaginent déjà en ce jour."

Annonce prophétique. Je travaille ardemment pour préparer le terrain, aux changements décidés, voulus par mon dieu. Mais cela, la sénatrice ne peut le savoir. Ce qui me ramène dans la course face à elle, me fait même prendre l’avantage je dirais. Je suis donc obligé de sourire malicieusement, fièrement derrière mon masque. Ce n’est pas très joli-joli d’agir ainsi, mais tellement jouissif. Son bras se glisse au miens, me voici réquisitionné. Euterpe, je peux le voir à son regard, à son sourire, n’est pas décidée à me laisser partir ainsi. Je la connais que trop bien et ses réactions me font toujours autant sourire. J’aime sa présence à mes côtés, je crois que je ne l’échangerais contre rien au monde. Un clin taquin échangé avec mon androïde, à travers mon masque. Elle sait décrypter mes expressions de visage, mes humeurs, mes émotions, malgré la présence de mon masque. C’est une demoiselle particulièrement futée…

-Dominus, je crois que le dîner commence, il serait discourtois de nous éloigner maintenant. Dominus Ignis vous a invité.

"Et bien si le dîner commence… il ne faut pas rater ça. Nous devons faire honneur à notre hôte, qui nous comble d’attentions depuis notre arrivée. Merci Euterpe. Allons rejoindre la table. Tu me feras goûter ce que tu apprécies, que tu aimes d’accord ?"

J’ai bien remarqué le regard de la sénatrice sur mon androïde lorsque je me suis adressé à elle. J’ai un don pour sentir l’animosité chez les autres, autrui. Ils sont nombreux à dédaigner cette espèce qui, pourtant a tellement à nous apprendre. Je ne cesse de le répéter, mais ils sont la clé de notre avenir, je n’en démordrais pas, jamais. Je sers affectueusement le bras d’Euterpe sous le mien…

"Sénatrice, nous allons deviser en nous rapprochant de la table ?"

Je ne lui laisse pas vraiment le choix, puisque je commence à me diriger aussitôt vers la fameuse table, à la suite de l'annonce du Consul. Le repas a l’air délicieux, j’en ai l’eau à la bouche. Je m’assure que le Consul nous suive, avant de m’adresser à lui. Son regard étrangement me trouble, je reste captivé par l’expression de celui-ci…

"Consul Ignis, vous avez vue les choses en grand… votre soirée est délicieusement réussi. Vous allez presque me donner goût à sortir du temple plus souvent."

J’exprime un amusement, un petit rire sympathique. En cet instant, je ne joue pas la comédie. Je le pourrais cependant, mais avec pas avec lui non. Curieusement, quelque chose m’attire chez lui, j’éprouve le besoin d’en apprendre d’avantage sur lui, d’être proche de cet homme…

"Euterpe… choisis pour nous deux. Tu as très bon goût."

De nouveau, je me tourne vers la sénatrice. Je dois gérer une conversation à trois, avec deux hôtes prestigieux, importants. Je ne dois pas me louper, je joue un peu mon avenir, ma vie publique à venir…

"Sénatrice Décima, vous souhaitiez donc en savoir plus sur mon désir de réformer le culte de Pluton ? Et bien, pour le moment, je suis au regret de vous dire que je ne peux, hélas, en dire beaucoup. Sachez cependant que j’aspire à retrouver les origines du culte de Pluton. L’ancien rite était très bien pour cela. Il demande quelques aménagements néanmoins. Je prie Pluton pour que celui-ci me guide dans ce besoin de renouveau, nécessaire. Notre culte, dévotion s’est éloigné de notre dieu malheureusement. Rome ne voit pas la tempête qui se profile à l’horizon, c’est bien malheureux."

Oiseau de malheur, annonciateur de catastrophes, je viens de jeter un froid dans la conversation certainement. Si tous se pensaient à l’abri, au sommet de leurs gloires, je viens rappeler que rien n’est jamais acquis. Il fut un temps où je pensais devenir un grand chef militaire, au service de ma cité. Je fus tué en guise de réponse à mes aspirations. Aujourd’hui, je sers un dieu, qui me guide. Je suis son fidèle et dévoué serviteur. S’il le souhaite, je lui offrirais ma vie, sans une once d’hésitation. Fanatisme ? A n’en pas douter, mais le monde m’oblige à être ainsi. Mon regard se penche vers le Consul, intriguant, envoûtant, mystérieux…

"Consul Ignis… votre demeure est magnifique. Derrière ces murs, je sens le bonheur apparent… les secrets. Votre mère est fière de vous."
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Re: [E3]Réception du consul

Messagepar Decima le 26 Décembre 2012, 18:54

Prometheus eut la courtoisie de me présenter à Mortis. Nous échangeâmes quelques paroles de courtoisie. Il jouait la carte de la modestie, m’expliquant combien le destin pouvait parfois nous jouer des tours aux moments les moins attendus. Je me contentais de sourire devant ces vérités. La façon dont il se comportait avec l’esclave me surprenait néanmoins. Le culte de Pluton était bien trop proche d’eux à mon sens. Ce ne serait certainement pas sous le règne de cet homme que cela changerait. Je trouvais cela bien dommage, mais je n’en fis nulle mention. L’art de la politique consiste à ne jamais attaqué directement un argument, un choix contraire au sien.

Il m’invita à le suivre pour rejoindre la table de banquet. J’acquiesçai simplement et l’écouter me parler des origines du culte, me parlant d’une tempête se profilant à l’horizon. Il captait mon attention. De quelle tempête me parlait-il ? Je m’interrogeais sur ce pessimisme dont faisait preuve Mortis et décidai de jouer quelque peu avec les mots.

-- Nous ne vieillissons plus, cher Mortis. Mais vous avez raison, certains oublient que la mort peut survenir autrement que par la vieillesse et les maladies. Je remercie souvent les dieux de leur protection.

La discussion prit alors une direction qui m’échappa. Mortis s’adressa à notre hôte en lui signifiant que sa mère était fière de lui. Mortis était trop intelligent pour ignorer que celle-ci n’était plus de ce monde. Je percevais peut-être les changements qui allaient s’opérer dans le culte du gardien des enfers. Mortis avait-il reçu des dieux le don de parler aux morts ? Voilà un sujet particulièrement inquiétant pour qui aimer assassiner les inopportuns. Je remerciais les dieux d’avoir toujours commanditer mes pêchés sous couvert d’anonymat. Non seulement, je ne devais laisser de témoins vivants, mais je compris qu’il me fallait également ne laisser aucun témoin mort, sous peine de voir mes victimes pleurer Mortis de révéler la vérité.

Je savais que personne ne pouvait remonter jusque moi, mais j’aurais aimé connaître la version de Tiberius et des sénateurs qui avaient perdu la vie lors de cette nuit noire. J’aurais aimé lire leur étonnement en découvrant leurs fidèles androïdes lever poignard au ciel avant de leur enfoncer dans la chair.

Prometheus nous invita avec une subtilité que je ne lui connaissais pas sur un débat autour de la déesse de la guerre. Courtois envers Minerve ? Comment l’être face à cette déesse qui venait de prendre les rennes du pouvoir. Heureusement pour nous, sénateurs jovaniens, l’envoi du corps expéditionnaires et de sénateurs minerviens et plutoniens, nous permettait de conserver une relative majorité sur les bancs du Sénat. Je me contentais de lever mon verre pour saluer les propos de Prometheus.

Quelques invités minerviens prirent la parole. Je me contentais de les écouter respectueusement et ne les contrait nullement malgré un certain orgueil lié à la victoire des élections. J’écoutai, notait avec la plus grande attention les positions de chacun. Je ne partageais guère l’idée du corps expéditionnaire. J’aurai préféré un peu plus de préparation, mais j’avais suivi mon clan, celui des jovaniens. Et grand bien m’en prit. Le départ du corps nous permettait de garde la majorité des suffrages au Sénat. Par contre, j’attendais avec impatience la réponse de Mortis quant à la remarque de Prometheus.

Mais un sénateur me donna la parole. Je me levais pour parler dans le plus grand respect des dieux.

-- Quand j’étais encore une enfant... J’observais ce sénateur qui m’avait fait la cour quelques minutes plus tôt... Ne me regardez pas comme cela, Bartelomée, cela ne remonte pas si loin... Quelques convives rirent... un prêtre jovanien me rapportait une épopée. Jupiter parlait à son fils Persée qui se demandait comment ramener la paix en Terre d’Argos. Jupiter lui rappela que, parfois, la meilleure des défenses restait l’attaque. Je souhaite que cette percée dans le désert des soldats de Minerve soit une aide aux gardiens de Pluton dans leur protection de Rome.

La seule oubliée dans mes propos fut Venus. Mais je n’avais pas envie d’un débat sur les quatre dieux. J’offris ensuite la parole au premier qui se manifesta et qui semblait partager mes opinions.
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