par Titus Acilius le 11 Octobre 2012, 09:17
Le courrier arrivait souvent à la demeure des Acilius. Généralement, c'était un messager, garde de Pluton qui apportait un pli destiné à Titus. Une feuille d'une texture peu chère, de pas très bonne qualité, mais qui suffisait pour les messages rapides pour les gardes. Il était souvent rare tout de même qu'on lui en envoie chez lui, car il était souvent à la Caserne, mais durant ses jours de repos, il pouvait en arriver deux, trois, voire même plus. Sauf que là, le messager offrit à Cocles une enveloppe, avec le nom de Titus Acilius dessus. Cocles savait lire, il savait compter et même écrire, mais il fallait dire que c'était probablement la première lettre, depuis son arrivée chez les Acilius. Il alla jusqu'à la partie réservée aux humains, et appela son maître, rentré à l'heure. Titus reçut alors cette enveloppe et se rappela de la proposition de cette musicienne qui avait fait tombé son voile sous le Pont de Vénus. Ouiiii, l'invitation.
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Ce fut avec une mine pensive et presque inquiète, qu'il se dirigea vers le lieu de réception, indiqué sur l'invitation. Il avait été véritablement étonné, comme s'il avait vraiment cru qu'elle voulait simplement être polie et qu'elle l'invitait sans vraiment l'inviter. Il ne pouvait plus refuser maintenant, elle avait envoyé le carton, il se devait d'y aller. Ce fut donc dans des vêtements, on va dire civils, qu'il marchait sans bruit. Pantalon de lin noir, chemise de même matériau. Coupe simple. Il avait laissé son épée pour une fois. UNE fois. C'était bizarre maintenant, il se sentait tout nu, pire que si il avait en effet retiré ses vêtements. Non, sans son épée, il était... oui, c'était bien ça, tout nu. Etre sans armure n'était pas très important, mais sans son épée... là, ça le gênait. A chacun de ses pas, il devait se dire qu'il n'allait pas à la guerre, mais à un concert et donc qu'il n'avait pas besoin de son épée. Il l'avait laissé à Tiziana. Et même s'il savait pertinemment que l'androïde y prendrait grand soin, il ne pouvait pas s’empêcher d'y repenser.
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Il prit place dans un petit coin tranquille. Même si le tranquille se révéla quelques minutes plus tard être bruyant. Il y avait beaucoup d'hommes accompagnés de leurs femmes, quelques enfants qui jouaient entre les bancs. Ah mince, il aurait du amener Tiziana. Mais quand ils s'étaient rencontré, il n'avait pas encore acheté l'androïde, il n'avait donc qu'une seule invitation. Tant pis. Il croisa le regard d'un ou deux centurions, pas plus, leurs femmes se pavanaient dans leur robe magnifique. Non, non, ce n'était pas pour lui, tout ça. Il avait besoin d'une femme qui ne le fasse pas chier, pardonnez l'expression. Petit à petit, les bancs se remplirent et heureusement la place qui était juste à côté de lui, resta libre. Arf, pour pas longtemps, car une grosse dame vint prendre place. Elle lui lança même des clins d'oeil peu discrets. Bon sang qu'elle était moche. Pitiiiié, que ça commence maintenant.
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La dernière note jouée et la vieille femme se mit à poser sa main sur sa cuisse. Titus se redressa immédiatement et fendit la foule pour mettre le plus de distance entre elle et lui. Non, mais ça n'allait vraiment pas, elle était malade? Il se rendit compte qu'il se tenait juste devant la scène. Ca s'était passé tellement vite. Il y avait eu la première note et puis... tout à coup, le monde s'était désagrégé. Il n'avait même plus pensé à son épée restée dans sa villa. Il avait même oublié le Corps Expéditionnaire, les étranges rêves, les soucis familiaux, tout ça tout ça. Pouf, oublié, avec la première note qui rivalisait avec la blondeur de la musicienne. Magnifique. Extraordinaire. Il ne saurait dire combien de temps tout cela avait duré. Une minute? Un siècle? Aucune idée. Mais cela avait été un moment à part. Il aperçut la jeune femme très entourée. Il ne voulait vraiment pas la déranger, mais après tout, ne lui avait-elle pas demandé? Les vautours autours d'elle étaient ceux qu'elle avait parfaitement décrit. Ceux qui ne désirait que se faire connaître. Comme bon chevalier servant, il s'était promis de la tirer de là, même s'il n'avait jamais confirmé ses dires. Il hésita deux secondes.
- Cassiopea?
Il avait volontairement utilisé le prénom de la musicienne, pour montrer la proximité et faire retrancher toutes les personnes lui hurlant presque "Dame Alestra". Par son prénom énoncé, les gens commencèrent à se reculer, ce qui soulagea grandement le pauvre centurion, bien mal à l'aise au milieu d'une foule de babouins enragés.
- Je tenais à vous remercier pour l'invitation.
Dans son manque de tact, il en oublia de la féliciter pour ce concert irréel. Maintenant qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire?
- Il y avait beaucoup de monde. Vous semblez être très appréciée.