[Flashback - E3] Rencontres mélodieuses (Terminé)

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[Flashback - E3] Rencontres mélodieuses (Terminé)

Messagepar Cassiopea le 10 Octobre 2012, 11:57

Le grand soir est arrivé. J'entends à quelques pas, derrière le rideau de velours rouge qui me cache la salle le brouhaha des spectateurs qui s'installent et des conversations qui vont bon train. J'imagine fort bien que le départ est sur toutes les lèvres comme les changements opérés depuis l'avènement du temple de Minerve. Moi même je suis inquiète au sujet de ce que nous réserve l'avenir et surtout de ce qu'il adviendra à ses soldats qui partiront pour explorer des contrées dangereuses. Je ne sais si ce sera un mal ou un bien pour la Cité. J'espère que les Dieux veilleront sur nous tous.

Je prends une grande inspiration et regarde mon instrument posé sur la scène qui m'attend déjà. Je porte pour l'occasion une stola turquoise drapée autour de mon épaule droite, laissant la gauche dénudée. Il s'agit de tissus de grande qualité, le vêtement m'a été offert par mon père. J'arbore également la parure de bijoux en or blanc et sertie d'émeraudes que j'ai hérité de ma mère. Je la mets souvent pour les grandes occasions. Elle me porte chance et me rassure quand la lumière se tamise et que tous les regards se portent sur moi. Une fleur de myrte, symbolisant Vénus, est piquée dans ma longue chevelure blonde coiffée en un chignon élégant. Je me dirige vers la harpe, laissant Tacitus à m'attendre dans les coulisses. Je prends place sur le siège et comme par superstition je suis mon éternel rituel. Je caresse la fleur dans mes cheveux, le pendentif qui tombe de mon cou puis mon instrument. Je remercie et rends grâce à ma déesse en pensées en lui adressant une prière. Le rideau s'ouvre. Comme toujours la vue de tous ces inconnus rassemblés qui ont leurs yeux rivés sur moi m'intimide. Je garde mon calme évitant d'y penser pour ne pas laisser le trac m'envahir et me paralyser.

Je ferme les yeux et mes doigts commencent à jouer le long des cordes faisant naître une douce mélopée qui résonne tout autour de moi. Alors le monde bascule, il n'y a plus d'instrument, de musicienne ou de spectateurs, même le décor disparaît. Nous ne sommes plus qu'un au travers de la musique et des émotions qu'elle raconte, qu'elle crée. Les minutes s’étirent au fil des notes qu'accompagnent bientôt ma voix chantante. Je joue pour tous ces gens ces inconnus, pour les rares personnes qui me sont chères et sont présentes ce soir, je joue pour ma déesse et je joue par plaisir. Rien ne me comble autant que de pouvoir ainsi communier avec les êtres et Vénus au travers des mélodies. Ce n'est que lorsque la dernière note meurt, que les cordes ont cessé de vibrer que je reprends contact avec tout ce qui m'entoure. Les applaudissements finissent de me rappeler au monde et souriant je me lève pour venir saluer avec grâce. Une révérence sobre qui dit peut-être ma modestie et ma timidité. Je ne joue pas pour recevoir des hommages ou de la reconnaissance, je joue pour la musique.

D'ailleurs je quitte rapidement la scène n'aimant décidément pas toute cette attention dont on me couve. En coulisse mon androïde n'a pas bougé mais les organisateurs de l’événement m'accaparent et me pressent pour que je me rende dans la pièce adjacente afin de rencontrer mon public. On me remet un bouquet de roses rouges, une autre fleur qui symbolise souvent Vénus. Je ne peux bien sûr pas me dérober à ces mondanités alors je les suis. Et tandis que je pénètre dans cette pièce où sont déjà présents quelques spectateurs j'ai une pensée pour le garde de Pluton. Je me demande s'il a bien reçu mon invitation et s'il était présent ce soir. Je parcours la salle du regard en le cherchant.
Dernière édition par Cassiopea le 12 Février 2013, 16:33, édité 1 fois.
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Titus Acilius le 11 Octobre 2012, 09:17

Le courrier arrivait souvent à la demeure des Acilius. Généralement, c'était un messager, garde de Pluton qui apportait un pli destiné à Titus. Une feuille d'une texture peu chère, de pas très bonne qualité, mais qui suffisait pour les messages rapides pour les gardes. Il était souvent rare tout de même qu'on lui en envoie chez lui, car il était souvent à la Caserne, mais durant ses jours de repos, il pouvait en arriver deux, trois, voire même plus. Sauf que là, le messager offrit à Cocles une enveloppe, avec le nom de Titus Acilius dessus. Cocles savait lire, il savait compter et même écrire, mais il fallait dire que c'était probablement la première lettre, depuis son arrivée chez les Acilius. Il alla jusqu'à la partie réservée aux humains, et appela son maître, rentré à l'heure. Titus reçut alors cette enveloppe et se rappela de la proposition de cette musicienne qui avait fait tombé son voile sous le Pont de Vénus. Ouiiii, l'invitation.

* * *

Ce fut avec une mine pensive et presque inquiète, qu'il se dirigea vers le lieu de réception, indiqué sur l'invitation. Il avait été véritablement étonné, comme s'il avait vraiment cru qu'elle voulait simplement être polie et qu'elle l'invitait sans vraiment l'inviter. Il ne pouvait plus refuser maintenant, elle avait envoyé le carton, il se devait d'y aller. Ce fut donc dans des vêtements, on va dire civils, qu'il marchait sans bruit. Pantalon de lin noir, chemise de même matériau. Coupe simple. Il avait laissé son épée pour une fois. UNE fois. C'était bizarre maintenant, il se sentait tout nu, pire que si il avait en effet retiré ses vêtements. Non, sans son épée, il était... oui, c'était bien ça, tout nu. Etre sans armure n'était pas très important, mais sans son épée... là, ça le gênait. A chacun de ses pas, il devait se dire qu'il n'allait pas à la guerre, mais à un concert et donc qu'il n'avait pas besoin de son épée. Il l'avait laissé à Tiziana. Et même s'il savait pertinemment que l'androïde y prendrait grand soin, il ne pouvait pas s’empêcher d'y repenser.

* * *

Il prit place dans un petit coin tranquille. Même si le tranquille se révéla quelques minutes plus tard être bruyant. Il y avait beaucoup d'hommes accompagnés de leurs femmes, quelques enfants qui jouaient entre les bancs. Ah mince, il aurait du amener Tiziana. Mais quand ils s'étaient rencontré, il n'avait pas encore acheté l'androïde, il n'avait donc qu'une seule invitation. Tant pis. Il croisa le regard d'un ou deux centurions, pas plus, leurs femmes se pavanaient dans leur robe magnifique. Non, non, ce n'était pas pour lui, tout ça. Il avait besoin d'une femme qui ne le fasse pas chier, pardonnez l'expression. Petit à petit, les bancs se remplirent et heureusement la place qui était juste à côté de lui, resta libre. Arf, pour pas longtemps, car une grosse dame vint prendre place. Elle lui lança même des clins d'oeil peu discrets. Bon sang qu'elle était moche. Pitiiiié, que ça commence maintenant.

* * *

La dernière note jouée et la vieille femme se mit à poser sa main sur sa cuisse. Titus se redressa immédiatement et fendit la foule pour mettre le plus de distance entre elle et lui. Non, mais ça n'allait vraiment pas, elle était malade? Il se rendit compte qu'il se tenait juste devant la scène. Ca s'était passé tellement vite. Il y avait eu la première note et puis... tout à coup, le monde s'était désagrégé. Il n'avait même plus pensé à son épée restée dans sa villa. Il avait même oublié le Corps Expéditionnaire, les étranges rêves, les soucis familiaux, tout ça tout ça. Pouf, oublié, avec la première note qui rivalisait avec la blondeur de la musicienne. Magnifique. Extraordinaire. Il ne saurait dire combien de temps tout cela avait duré. Une minute? Un siècle? Aucune idée. Mais cela avait été un moment à part. Il aperçut la jeune femme très entourée. Il ne voulait vraiment pas la déranger, mais après tout, ne lui avait-elle pas demandé? Les vautours autours d'elle étaient ceux qu'elle avait parfaitement décrit. Ceux qui ne désirait que se faire connaître. Comme bon chevalier servant, il s'était promis de la tirer de là, même s'il n'avait jamais confirmé ses dires. Il hésita deux secondes.

- Cassiopea?


Il avait volontairement utilisé le prénom de la musicienne, pour montrer la proximité et faire retrancher toutes les personnes lui hurlant presque "Dame Alestra". Par son prénom énoncé, les gens commencèrent à se reculer, ce qui soulagea grandement le pauvre centurion, bien mal à l'aise au milieu d'une foule de babouins enragés.

- Je tenais à vous remercier pour l'invitation.

Dans son manque de tact, il en oublia de la féliciter pour ce concert irréel. Maintenant qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire?


- Il y avait beaucoup de monde. Vous semblez être très appréciée.
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Lucia Aemilia le 13 Octobre 2012, 17:42

Je ferme les yeux, laissant mon esprit vagabonder. J’ai l’impression de me retrouver, simple pétale emporté au grès du vent. Je me sens tourbillonner sans fin, goûtant à la fraîcheur d’une brise légère. Etrange comme la simple musique d’une harpe peut vous transporter… j’oublie la fatigue que je ressens depuis quelques jours et lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, c’est pour regarder la musicienne pincer délicatement les cordes de son instrument, perdue dans son monde intérieur.

Elle est fabuleuse… Est-ce la dextérité de ses doigts lorsqu'elle joue qui me transportent ainsi ? Non… c’est plus que cela en fait. Si ses doigts agiles n’ont rien à envier à ceux d’autres musiciens, j’ai l’impression que la grâce naturelle qui imprègne chacun de ses gestes, confère à sa musique une beauté intemporelle. Je retiens ma respiration, le souffle coupé par ce que j’écoute. Là où un artiste moins doué chercherait à nous éblouir par sa dextérité, Cassiopéa Alestra laisse les notes résonner doucement , chargé d’émotions et de signification.

Pourquoi ne peut on conserver de tels instants à jamais présent dans nos oreilles ? Pourquoi par malheur, le temps qui passe et la mémoire qui finit par défaillir nous retireront sans que nous le sachions ce joyau précieux qu’elle nous offre en cet instant ?

J’ai senti mon cœur se serrer quand je l’ai vu apparaître dans l’embrasure du rideau rouge devant la scène. Elle s’est avancée d’un pas presque timide avant de s’asseoir sur son siège, retenant sa respiration. Si certaines personnes semblent perdre tous leur moyens face aux regards des autres, ce n’est pas son cas. J’ai deviné que ce soir les vipères et les commères qui ne rêvent que de briser les carrières en seraient pour leurs frais. Les notes d’ouverture du récital m’ont transporté dans un autre monde. J’ai sentit mon corps trembler. Puis la voix de Cassiopéa s’est élevée et j’ai sentit des larmes couler sur mes joues….

Plus rien n’a d’importance ce soir. J’oublie la douleur que je ressens dans mon dos, témoin des douces attentions de Mettius. J’oublie le chagrin que me cause l’anniversaire de la mort de Calpurnia. J’oublie aussi que je m’inquiète pour ma petite chatte Cléo qui s’est encore perdue dans ma villa. La musique me transporte et la voix cristalline de Cassiopéa Alestra me plonge dans un monde de beauté et de merveille. Pour cela, je l’en remercie….

J’effleure doucement mon collier d’esclave, simple bande de soie blanche auquel est attachée un anneau d’or finement ciselé. Je lisse du bout des doigts la soie pastelle de ma robe. Je porte ma main à mon cœur qui bat si fort… je sens ma peau frémir tandis que mes doigts remontent sur mes épaules nues, dans un geste gracieux, presque enfantin. Je suis bouleversée par la voix et les notes qui s’égrènent dans les airs. Je tire sur mes épaules le châle léger qui couvre mes cheveux, dissimulant mon visage aux yeux des spectateurs. Je souris… La musicienne reprend son souffle un instant et j’en profite pour laisser mon regard vagabonder.

Louée soit Vénus de me permettre d’apprécier à sa juste valeur une telle œuvre. Mon voisin de droite semble perdu. Il ressent l’excitation et les frissons qui traversent les cœurs du public mais il ne comprend pas ce qui nous bouleverse tant. La femme à deux rang de là sur ma droite semble plus intéressée par le jeune éphèbe qui l’accompagne. Le pupille de son époux à ses côtés, je gagerais. Je gagerais aussi que bientôt les sentiments filiaux du jeune homme pour son tuteur seront mis à rude épreuve… Un soldat, probablement un centurion habillé en civil, semble mal à l’aise. Il tente d’éviter les regards d’une matrone qui s’est assise à ses côtés et semble le trouver à son goût. Je souris à nouveau…

Une nouvelle fois la voix merveilleuse s’élève à cappella. Cette fois, le murmure de la harpe ne débute que plus tard, laissant la voix cristalline emplir nos cœurs d’une grâce absolue. Parmi le public, certains sont des hommes puissants qui partiront bientôt au combat. Leur cœur est cuirassé et la faiblesse est bannie de leur âme. Pourtant nombre d’entre eux se surprennent à trembler. Certains tentent de cacher maladroitement leurs yeux bientôt humides. Je n’ai pas cet orgueil. Depuis longtemps mes yeux expriment les émotions qui m’entraînent loin de ce monde. Je pleure sans retenue, cachée sous mon voile, heureuse d’avoir pensé à ne pas me souligner mes yeux autrement qu’avec un léger mascara qui ne coule pas quand je pleure.

J’essuie délicatement mes larmes avec un linge humide. Autour de moi le public s’est levé, enthousiasmé par ce moment sans nul autre pareil que nous a offert l’artiste. Je n’ai pas la force de me lever et bientôt, je disparais derrière de solides patriciens qui devisent joyeusement. Je reste assise, me remettant de mes émotions. Doucement, je fais disparaître les rougeurs sur mes joues. Je nettoie mon visage, soupirant de bien aise.

Je cherche du regard Théocles, mon garde du corps avant de me souvenir qu’il n’a pu entrer en ces lieux. Pour une androïde, disposer d’une telle invitation à une réception et un récital où sont convié tant de riches citoyens est exceptionnel. Le statut et la célébrité que j’ai acquise au fil des années m’ouvrent toutes les portes malgré mon rang inférieur. Il n’en est pas de même pour un simple garde… Fut il celui chargé de me protéger. J’inspire doucement et je me lève enfin.

Le reste de la réception ne m’intéresse guère. Je n’ai pas envie de me mêler aux convives qui se dirigent vers les buffets. Heureusement ceux-ci sont peu nombreux. Le nombre de personnes rassemblées autour de Cassiopéa Alestra témoigne de l’enthousiasme levé par le récital de ce soir. Je suis heureuse d’avoir pensé à cacher mon mes traits sous ce voile discret qui recouvre mes cheveux. L’artiste n’avait pas besoin qu’on vienne lui voler la vedette ce soir. Je suis le mouvement, un peu bousculée par quelques empressés qui souhaitent approcher les premiers la femme qui nous a transportés ce soir. En me redressant un instant sur mes pieds, pour regarder par-dessus l’épaule d’un homme corpulent, j’ai la surprise de découvrir le soldat de tout à l’heure échanger des mots avec l’artiste au grand dam de la matrone qui lui jette un regard furieux. Je baisse les yeux pour cacher mon sourire…

Je voudrais approcher la jeune femme qui m’a tant ravie mais pour l’instant l’attroupement autour d’elle est tel que je ne puis l’envisager. Seul le soldat a réussit a franchir le cercle de ses bruyant admirateurs. Peut être aurais je du naître homme de grande taille après tout ? Mmmm… Non quand même pas… Sûrement pas même, héhéhéhéhé !

Je me résigne à attendre un peu et à patienter le temps de pouvoir enfin approcher Cassiopéa Alestra. Un bref instant nos regards se rencontrent. Je ne sais si elle me reconnaît avec mon voile de soie sur mes cheveux. Seul mon visage est visible. Je lui adresse un sourire ému, baissant doucement les paupières dans un signe de reconnaissance. Merci pour ce moment merveilleux…

Je me détourne lorsque son attention est à nouveau attirée par le soldat. Je vais près du buffet et je tends la main pour prendre un verre de vin…
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Cassiopea le 16 Octobre 2012, 12:17

Je réponds poliment aux questions et aux compliments. Je sais que ce tumulte et cette attention vont de paire avec ma musique, je m'en passerais pourtant. On me tend une coupe de vin pétillant. J'aurais préféré un simple verre d'eau fraîche mais j'ai la gorge si sèche après avoir chanté que j'en prends une gorgée. Encore une pluie de questions, toujours les mêmes d'ailleurs, et d'autres gens qui se pressent pour me saluer, me féliciter. Soudain une voix que je reconnais m’interpelle. Je tourne un peu la tête et sourit au garde de Pluton. Je suis étonnée qu'il m'appelle par mon prénom comme s'il me connaissait depuis fort longtemps. Je ne m'en offusque pas pour autant surtout en voyant cet essaim agglutiné autour de moi s'éloigner un peu. Je souris et m'incline gracieusement comme on m'a enseigné à le faire il y a des années de cela.

Bonsoir Titus, ravie de voir que vous avez reçu mon invitation et y avez répondu. Ce n'était pas grands choses et puis cela me fait plaisir que vous ayez l'occasion de découvrir ma musique.

Il fait une remarque sur le nombre de spectateurs présents ainsi que ma popularité. Je regarde autour et remarque une femme d'une corpulence importante qui me dévisage. A son air pincé elle semble contrariée. Peut-être n'a-t-elle pas aimé ma prestation. Un petit air chagrin passe sur mon visage vite disparu. Après tout même si je voudrais que mes mélodies transportent chaque cœur tout le monde ne peut pas les apprécier. Cela n'a rien d'égocentrique, je ne partage pas ma musique pour récolter la gloire ou la célébrité, pour être applaudie et encensée. Non si je joue c'est par amour et pour faire passer les émotions que la musique éveille en moi. Je reporte mon attention sur le garde de Pluton.

Oui j'ai beaucoup de chance, on semble apprécier mes morceaux. Cela a quelques inconvénients comme vous avez pu le remarquer.

Comme pour appuyer mes dires je regarde vers tous ces gens qui ne me quittent pas des yeux, attendant la moindre occasion de venir vers moi comme des rapaces autour de leur proie. C'est là que je croise le regard d'une jeune femme voilée. Je m'arrête sur elle, intriguée par un petit air triste qui semble marquer les traits de son visage. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu, non j'en ai la certitude ma mémoire particulière m'interdit d'oublier un visage. Par contre j'ignore qui elle est. Elle m'adresse un léger signe, une certaine douceur émane de tout son être. Je lui souris en retour, intriguée. Je ne peux cependant pas ignorer Titus aussi je reporte mon attention sur lui.

Et vous, qu'avez vous pensé de cette soirée ? Ne vous sentez pas obligé de me complimenter ce n'est pas nécessairement ce que j'attends. Si je veux entendre faire mon éloge c'est à l'un d'entre eux que je le demanderais. Je sais que vous vous parlerez avec sincérité.


Je prends une gorgée de vin pétillant, m’apercevant qu'il n'est pas servi.


Vous voulez boire quelque chose ?

La chaleur, le bruit et les bulles me montent un peu à la tête. Je suis soulagée néanmoins que le soldat m'est arraché pour un temps à ses obligations. Je vérifie que Tacitus est dans un coin et qu'on ne l'ennuie pas. Connaissant Giulia elle doit être à discuter avec ses amies ou des connaissances dans le hall. Soudain je repense aux derniers événements et ce qui a découlé de la majorité offerte aux adeptes de Minerve. Parlant d'un ton plus bas je confesse :

Je vous suis reconnaissante de m'avoir arraché à tous ces gens. Dites-moi, allez vous faire partie de l'expédition qui partira bientôt ?
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Titus Acilius le 24 Octobre 2012, 10:54

Elle le salua comme il venait de la saluer, ça le mettait horriblement mal à l'aise, mais il n'avait pas eu le choix, sinon tout le monde serait rester à l'harponner comme pas permis. Au moins, elle avait un peu d'air et lui aussi. En ce soir, elle était toute en beauté, comme la fois où elle était apparu sous le pont. Mais là, elle était au centre de toutes les attentions et elle éblouissait toute l'assistance, elle ressemblait à sa Déesse, la blondeur des blés, un sourire à faire tomber les rois, un regard brillant comme les étoiles. Le militaire n'aurait pas été aussi "programmé" pour son devoir, il aurait pu voir autre chose en elle qu'une bonne maîtresse de réception, mais le militaire était un soldat avant tout et même au pied du mur, il avait du mal à voir le mur. Enfin qu'importe. Il hocha simplement du chef, observant les vautours qui ne demandaient que de revenir au pied de la chanteuse. Et puis, elle lui demanda soudainement ce qu'il en avait pensé. A vrai dire, il n'y avait pas vraiment réfléchi et il ne savait que répondre. Cela avait été très bien, oui, très bien. Mais il ne pouvait pas dire cela comme ça. C'était plus que très bien, c'était... irréel... Elle voulait pourtant de la sincérité, alors elle aurait de la sincérité.

- C'était... un moment hors du temps.

Loin de pouvoir exprimer ce que représentait l'art de la jeune femme et comment cela l'avait touché, il s'arrêta là, incapable de toutes manières, de continuer. Elle s'aperçut qu'il n'avait pas de verre, alors que lui-même n'avait pas cherché à en avoir un. Un androïde passa et sans le moindre regard pour lui, Titus attrapa un verre... d'eau. Parfait, ce qu'il voulait. Il avait horreur de la piquette et les bulles ne lui réussissaient pas. Non, l'eau, pour le soldat qu'il était, était le parfait breuvage. C'était la boisson la plus désaltérante et quand on est en plein soleil, sous une chaleur torride, l'eau devenait un don du ciel. Donc pour rien au monde il ne rejetterait un verre d'eau. Elle parla alors du Corps Expéditionnaire. Tout le monde en parlait maintenant, il avait été voté il n'y avait pas si longtemps.

- Je ne sais pas encore. Mon devoir est de protéger Rome et ses habitants, partir pour l'Olympe n'est pas dans mes compétences.

Techniquement, si, c'était là, toutes ses compétences. Il était Gardien des Portes de l'Enfer et le Grand Désert était l'Enfer. Il protégeait Rome en protégeant l'expédition... Mais récemment, il avait eu un rêve étrange. Pluton lui avait parlé, lui demandant de se joindre au Corps. Alors, peut-être que oui, il irait. Il devait s'en remettre à la prière et à la réflexion. Il ne savait pas encore.

- Je serais plus utile à protéger la ville.

Allez, il ne fallait pas rester pessimiste, ou penser à soi, c'était elle, la reine de la soirée, le Corps expéditionnaire ne partirait pas de toute manière avant plusieurs semaines. Maladroit, il revint sur la musique qu'elle avait présenté, sans transition.

- Votre musique était... Je n'ai jamais ressenti ça avant, elle m'a... emporté.

Ca y était, le rouge lui venait aux joues et il avait soudainement très chaud. Pour cacher sa gêne, il s'enfila tout le verre d'eau. La pression retomba un peu et il posa le verre sur un plateau qui repassait. Zut, fallait qu'il s'en trouve un autre.
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Lucia Aemilia le 06 Novembre 2012, 02:09

Le vin est excellent… Je ne sais de quel cépage il s’agit mais je trempe à nouveau mes lèvres dans ma coupe pour tenter de le deviner. C’est certainement un cru peu connu mais il est délicieux. Est-ce Cassiopéa Alestra qui l’a choisit elle même ou bien est ce l’intendante qui a organisé le buffet qui conclu ce récital ? Je ne sais mais en tout cas l’énigme m’occupe en attendant que je puisse rencontrer l’artiste qui m’a tant bouleversée.

Je réajuste doucement mon voile de soie sur mes cheveux. Je ne veux pas être reconnue ce soir. J’observe le grand soldat qui discute avec la jeune femme qui nous a émerveillé ce soir. Il n’a pas l’air très à l’aise en société. Je crois qu’il préfère certainement le monde de la caserne où il se sent plus à sa place. J’observe avec attention les deux jeunes gens, tentant de lire sur leurs lèvres…

Cassiopéa demande au soldat s’il a aimé son récital. Elle veut une réponse sincère pas celle polie et compassée des courtisans qui se massent autours d’eux. J’examine d’ailleurs l’étrange manège de l’un d’eux qui essaye par tous les moyens d’attirer le regard de l’artiste. Plusieurs fois, il s’approche avec deux verres de vins avant de rebrousser chemin, d’hésiter et de retourner enfin vers le couple espérant sûrement que l’imposant soldat va enfin s’éloigner… La matrone qui tentait de séduire le soldat par contre ne semble pas du tout contente. Elle jette des regards furieux à Cassiopéa tout en guettant sa proie du coin de l’œil… Comme va-t-il s’en sortir quand elle trouvera une ouverture ? Ce pourrait être amusant qui sait ?

Un moment hors du temps… Je viens de lire ces mots sur les lèvres du jeune homme. Il ne sait guère s’exprimer et semble intimidé par l’artiste mais ses mots sont sincères et touchants. Il jette un regard un peu perdu soudain… Que cherche t’il ? Ah voila ! Il a saisis un verre d’eau d’un geste un peu maladroit sans voir le verre que lui tendait la matrone. Celle-ci avait pourtant tout fait pour attirer son attention. Elle s’était penchée pour lui donner un joli point de vue sur son décolleté pigeonnant et lui avait décoché un sourire ravageur… Seulement le jeune soldat n’a d’yeux que pour Cassiopéa Alestra….

Je ris sous cape en trempant à nouveau mes lèvres dans mon verre. J’ai un peu de mal à suivre la conversation sur les lèvres des deux jeunes gens. Ils parlent de l’expédition. Et du devoir d’un soldat. Je n’arrive pas à lire le nom de l’homme sur les lèvres de la musicienne.

Je me demande si je vais pouvoir l’approcher. Tandis qu’elle discute de l’expédition avec son soldat, je vois ses admirateurs qui trépignent. L’homme qui ronge son frein depuis quelques minutes est revenu et tente d’attirer à nouveau son attention. C’est un homme qui ne me plait guère… Musclé et trapus, il n’est pas moins impressionnant que le soldat qui captive Cassiopéa. Ses mains épaisses et puissantes attirent mon regards soudain… je lève les yeux vers les siens et je vois le fond de son âme… Deux mains puissantes qui se referment sur un cou gracile à la peau pale… Un visage qui irradie la haine et l’envie de tuer… je deviens pâle soudain et je détourne le regard, frappée de plein fouet par la folie de cet homme… j’ai vu le visage de celle qu’il rêve d’étrangler et c’est Cassiopéa Alestra… Je défaille soudain… je me sens mal… la haine que j’ai ressentit me dévore, brisant une à une mes défense… Je me sens tomber… Je tente de me redresser de me retenir mais ce sont des mains qui me rattrapent soudain…

Je vois deux hommes, non trois qui sont à mes côtés… l’un d’eux… est l’homme dont je viens de lire l’âme… Il plonge ses yeux dans les miens et je sens une terreur infinie s’emparer de moi. Je pousse un grand cri :

« - Noooooooooooooooooon ! »

Je me débats pour lui échapper. Mon pied heurte sa mâchoire et je perds conscience…
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Cassiopea le 12 Novembre 2012, 15:23

J'essaie de me focaliser sur le soldat pour oublier un temps l'agitation autour de moi. C'est un exercice pour lequel je suis assez douée : me couper du monde que je sois seule ou avec quelqu'un. Cela demande un peu de concentration ou de déconcentration, peut-être des deux après tout. L'important c'est de s'attarder sur un détail qui peut retenir toute mon attention. Alors qu'il me répond mes yeux fixent le mouvement de ses lèvres comme si j'essayais d'avantage d'y lire ce qu'il me dit que de l'entendre. Je souris lorsqu'il me dit ce qu'il a ressenti. Au moins cela signifie qu'il ne s'est pas ennuyé. Si j'aime la musique, si je vis à travers elle c'est aussi pour la partager avec d'autres. La discussion s’enchaîne alors sur le départ prochain des troupes. Je suis un peu rassurée vu qu'il ne semble pas vouloir les accompagner. D'une part parce que je serai plus sereine en sachant que des hommes tels que lui veillent toujours sur notre cité, d'autre part car je serai soulagée de savoir qu'il ne va pas risquer sa vie confronté à tous les dangers qui guettent en dehors des remparts.

Il est certain que Rome et ses habitants ont besoin de gardes dévoués tels que vous. Je prierai pour ceux qui partiront chaque soir pour que ma Déesse veille sur eux. Si vous aviez été du convoi j'aurais dit une prière toute particulière pour vous. Il est déjà assez angoissant de savoir que des inconnus vont partir risquer leurs vies. Quand parmi eux il y a un visage connu...

Je souris comme pour chasser ces mauvaises pensées. J'ai un étrange pressentiment au sujet de tout cela, mais ce n'est peut-être que de la crainte. Mes joues s'empourprent sous son nouveau compliment. Bien sûr on m'a déjà dit beaucoup de gentilles choses sur ma musique et je ne suis après tout pas si louable puisque mon don je le dois beaucoup à Vénus, à l'amour qu'elle nous porte. Il est juste que je transcrive mon amour pour elle, pour la vie et la musique au travers de mes notes.

Je suis vraiment heureuse que vous aimiez. La musique est une belle manière d'exprimer ses émotions, souvent plus facilement que par des mots. Du moins c'est ce que je ressens et...

Un cri m'interrompt et me fait tourner la tête. La femme que j'ai aperçu tout à l'heure se débat comme une lionne. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, ce qu'ils lui veulent. Je la vois défaillir. L'attroupement se fait autour d'elle et je la perds de vue. Posant mon verre sur une table toute proche, je me fraie un passage à travers tous ces gens. Je m'inquiète pour cette femme d'autant que je me sens concernée vu que cet incident survient à mon concert.


Écartez-vous s'il vous plaît, laissez la respirer.

Cette remarque s'adresse notamment à un homme costaud penché sur elle. Il relève le nez vers moi et son regard me glace au point que j'ai un mouvement de recul. Je me ressaisis, il y a du monde partout autour et je ne crains donc rien. Surtout que je sens tout proche de moi la présence de Titus Acilius. Je m'agenouille donc auprès de l'inconnue et par des gestes doux m'assure qu'elle va bien.


Y a-t-il un médecin présent ? Titus vous voulez bien faire reculer ces gens s'il vous plaît ?

Je me penche vers la romaine et murmure d'une voix douce :

Tout va bien, vous n'avez rien à craindre. Je veille sur vous. On va vous aider.

Mon ton se veut rassurant, je caresse sa joue comme pour l'apaiser en attendant qu'elle reprenne ses esprits. Je m'interroge sur ce qui s'est passé. Une dispute ? Un malaise ? On aurait dit qu'elle voulait fuir ses hommes. Je relève le nez vers l'étrange romain au regard effrayant, il ne me quitte pas des yeux. Cela me met encore plus mal à l'aise alors je reporte toute mon attention sur l'inconnue.
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Titus Acilius le 18 Novembre 2012, 19:53

Ah qu'il donnerait ce qu'il avait de plus cher pour avoir son épée en cet instant. Il était vraiment tout nu sans son épée, elle lui donnait la force de continuer, elle était le Saint Graal de la confiance en soi et du courage. C'était par elle, qu'il vivant. Sans son épée, il était... tout nu, oui, c'était bien ça. Parler avec Cassiopea était bien plus difficile que sous le pont. Sous le pont, il y avait eu quelques soldats, mais ils étaient en exercice, il n'y avait eu personne d'autres. Là, c'était différent, là, il y avait beaucoup plus de monde, dans un espace d'autant plus réduit et surtout tous les regards se tournaient sur la musicienne, ce qui n'était pas du tout évident pour le militaire qui avait bien plus l'habitude des airs neutres des soldats. Alors oui, pour compenser, il se raccrochait au visage féminin de son interlocutrice et il ne regardait absolument pas les autres personnes présentes. Ils parlaient de l'expédition. Titus ne s'était pas encore décidé. Est-ce qu'il allait partir avec eux? Peut-être, ils resteraient à l'arrière-garde. Mais il pourrait rester et là, ses rêves deviendraient réalité... Peut-être. Bah, il ne savait pas. Ce n'était pas encore le moment d'y penser, surtout ici. Elle prierait pour eux. Que pouvait bien Venus pour des fils de l'Epée? Non, il ne pensait pas que la Belle Vénus pourrait faire quoi que ce soit pour eux. Ils avaient besoin de force, de tactique, de chance, Venus ne pouvait pas leur donner cela.

- L'unité de l'armée est d'une importance capitale. Nous ne pourrions rien faire sans le frère d'arme qui se trouve à nos côtés, si vous devez prier. Priez pour nous tous. Pas pour une seule personne.

Il ne voulait pas se dépareiller de ses hommes. Il se considérait comme l'un d'entre eux, il n'y avait pas de différence, alors qu'elle prie pour tout le monde, cela ne pouvait que les aider tous et ils reviendront plus nombreux à Rome. Du moins, il l'espérait de tout coeur. Elle accepta ses compliments maladroits.

« - Noooooooooooooooooon ! »

Son épée. Première pensée, avant même de tourner la tête, il n'avait qu'une envie. Serrer son épée. Sentir la garde entre ses doigts. Il tourna les yeux, en même temps que la musicienne et tous les deux coururent vers la jeune femme qui avait crier. Elle se tenait à terre et se débattait comme pas permis. Un homme à l'oeil libidineux et glauque bavait presque de rage ou d'envie. Le Garde de Pluton alla immédiatement à son encontre, le poussant de sa présence et appuyant son geste par un regard franc et dénué de sentiment. L'homme, bien plus petit, quoi que plus gros ne tarda pas à faire un, voire deux, pas en retrait, retournant dans la foule qui s’amassait et s’agglutinait autours d'eux. Cassiopea demanda si dans l'assistance il y avait un médecin, mais personne ne semblait répondre. Puis elle lui demanda de faire reculer un peu les gens, mais la curiosité était telle que même s'il les faisait reculer, ils revenaient quelques secondes plus tard. Titus mit un genou à terre.

- Je vais la porter derrière la scène, il y aura moins de monde et personne ne vous dérangera.

D'un geste preste et précis, il souleva la jeune femme voilée, d'un bras sous les genoux, l'autre autours des épaules. Qu'elle se débat ou non, il avait la force avec lui et ne lui laissait pas vraiment la liberté de ses mouvements. Le militaire fendit la foule et passa derrière le drap qui couvrait l'arrière de la scène.

- Demandez de l'eau.

Il posa le plus délicatement du monde la jeune femme sur une couche, il va sans dire que c'est de la délicatesse militaire, attention. Ici personne ne les dérangeraient, peut-être les quelques androïdes chargés du service. L'homme trapus n'avait pas accès à ces lieux. Il entendait le brouhaha de l'assistance qui discutait ferme juste de l'autre côté. Quelques curieux tentaient de voir derrière le rideau. Titus s'écarta pour laisser Cassiopea s'occuper de la jeune femme. Les hommes ne servaient plus à rien dans ce genre de situation.
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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Lucia Aemilia le 27 Novembre 2012, 13:12

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Re: [Flashback - E3] Rencontres mélodieuses

Messagepar Cassiopea le 04 Décembre 2012, 12:40

Je salue et remercie la présence d'esprit de Titus. Comme des vautours les présents se pressent autour de nous pour se repaître du spectacle. Il soulève la jeune femme comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume dans le vent. Je n'ai pas vraiment le temps d'admirer sa force et mon esprit est bien loin de ces considérations en cet instant. Je lui emboîte le pas en glissant au passage un mot à un des organisateurs afin qu'il s'assure que le moins de gens possible nous suivent. Avant de quitter la salle de réception je me saisis d'un verre d'eau sur le plateau d'un des serveurs. Je pense qu'après ces émotions notre inconnue en aura besoin. Je me glisse à mon tour derrière le tissu qui masque l'arrière scène au moment où le garde allonge notre protégée. Alors que je m'apprête à retourner auprès d'elle, l'homme costaud m’interpelle. Je n'aime décidément pas son sourire ni son regard posé sur moi, il me met mal à l'aise. Je décline poliment son offre de m'aider, m'avance et m'agenouille près de la jeune femme. Son visage est si soucieux, comme si elle souffrait ou avait peur, les deux peut-être. Je ne vois pourtant aucune blessure visible. A-t-elle reçu un coup à la tête ? Elle reprend un peu ses esprits et avec toujours la même douceur je lui tends le verre que je tenais à la main.

Vous devriez boire un peu, soyez tranquille vous ne craignez rien. Prenez tout votre temps et dites nous si nous pouvons faire quoi que ce soit pour vous.

Une voix grave s'élève derrière moi, pas celle de Titus. Je tourne le visage vers sa provenance, l'homme costaud évidemment. A ses mots mon regard cherche la marque confirmant l'identité de l'androïde. Je m'étonne de ne pas l'avoir remarqué avant. Aussitôt je me raidis un peu. L'image de celle qui a assassiné ma mère se présente à mon esprit. Je suis partagée entre ma peur des androïdes et mon envie sincère d'aider cette apparente jeune femme. La présence du garde de Pluton tout proche me réconforte. Je sais que je ne crains rien tant qu'il sera là. Mes yeux remontent vers ceux de la souffrante cherchant peut-être des réponses à mes questions et redoutant la lueur malsaine qui faisait briller ceux de la meurtrière. Je n'y trouve rien de tel et l'étranger qui s'est rapproché de nous reprend la parole. Je ne sais pourquoi ses mots sonnent faux à mes oreilles. Il semble insistant, demandant à Titus de veiller sur l'androïde. Je n'ai aucune envie de le suivre même s'il a raison. Le propriétaire la recherche sans doute. Je devrais certainement alerter les organisateurs afin qu'ils fassent le nécessaire.

Tandis que je me relève la voix plaintive de l'inconnue me fait sursauter et ses phrases me glacent. Mon cœur accélère ses battements dans ma poitrine. Mon regard passe de l'homme costaud à Titus. Guidée par mon instinct plus que la réflexion je fais un pas vers lui. La grosse main moite de l'homme se resserre sur mon poignet.


Allons vous n'allez pas croire une androïde. Elle est cassée vous le voyez bien. Venez je suis sûr qu'on peut retrouver son propriétaire vous et moi.

Je regarde ses doigts qui m'emprisonnent. La panique m'étreint, je me sens comme coupée du monde. Je sens du mouvement près de moi, sans doute le garde.

Lâchez moi ! Je n'irai nulle part avec vous.

Je meurs d'envie de me réfugier derrière Titus si seulement l'autre ne me tenait pas si fort.
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