(Terminé) [E3] Heureux hasard [Cicero]

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(Terminé) [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Valeria le 09 Octobre 2012, 18:29

Les bains… J’aime m’y détendre. Il y a toujours une heure en fin de journée où il y a peu de monde. Tout le monde s’emploie à repartir chez lui pour le début de soirée, et moi j’en profite pour me prélasser sans toute cette foule autour de moi.
Les bans ne sont pas mixtes. Ils n’ont jamais été fort heureusement que cette loi a été bien établie pour ne pas avoir à faire à un second Lupanar… aquatique. Il m’arrivait parfois de m’y rendre avec une disciple, et ce fut le cas aujourd’hui. J’avais amené Tanya, une jeune femme encore toute nouvelle dans le temple de Pluton, perdue dans cette grande ville de Rome. Elle me faisait penser parfois à un petit animal apeuré par le monde dans lequel nous vivions. Nous avions passé une heure à nous prélasser dans cette eau chaude, à discuter sur des sujets qui lui tenaient à cœur, répondant avec autant de précisions que je le pouvais à ses questions. Peu à peu, les femmes sortaient des bains pour retourner à leur domaine, auprès de leurs époux, leurs amants, leurs maitres. Peu à peu, nous n’étions qu’une dizaine à profiter de ces derniers moments avant la fermeture de l’établissement.

Il était temps à notre tour, d’y sortir. Ma disciple m’accompagna jusqu’au vestiaire, revêtant nos vêtements. Comme toujours, j’étais habillée d’une longue toge noire où seul le cordon doré noué autour de ma taille donné un éclat à ma tenue. Je disposais ma capuche sur mes longs cheveux sombres, et une fois prête, j’attendis Tanya devant l’entrée des bains. Les derniers clients, hommes et femmes regagnaient leurs maisons, s’échangeant un dernier mot, un dernier sourire. Je m’étais adossée à une colonne observant les gens. De par ma tenue et ma posture, je donnais une image de femme distante et froide, et c’était bien là, le masque que j’aimais refléter. Ainsi personne ne pouvait venir vers moi pour m’importuner.

Mon regard, subitement, s’attarda sur une silhouette qui m’était familière. Un homme venait de sortir de ces mêmes bains, et il s’approchait dans ma direction. Il ne m’avait peut-être pas vue ni reconnue mais moi, je savais exactement qui il était. J’attendis qu’il arrive à mon niveau, qu’il passe devant moi…


- Cicero …

Je me redressais sur mes jambes, renversant ma capuche en arrière pour qu’il puisse voir mon visage. Mes yeux bleus le détaillèrent dans une affection sincère, et un sourire discret orna mes lèvres. Je me souvenais de son arrivée au sein de notre Temple jusqu’à ce que sa famille le retrouve et ne l’arrache à son destin. C’est son androïde qui revint quelques temps, après, au temple pour demander de l’aide et nous expliquer ce que Cicéro endurait. Je ne pouvais fermer les yeux sur une telle situation, et je donnais à l’androïde le moyen de fuir avec le jeune homme. Sans qu’ils ne le sachent, ni l’un ni l’autre, j’avais employé les moyens nécessaires pour que la famille de Cicéro ne le retrouve jamais. Ils vivaient tous les deux, éloignés du cœur de Rome. Cicéro homme-enfant avait retrouvé le sourire et ses dons pour engendrer des androïdes qui ne faisaient que s’accroitre.

- Je suis heureuse de te voir.

Je n’avais plus revu Cicero depuis plusieurs semaines. Mes obligations et ses occupations ne nous permettaient pas toujours de pouvoir nous retrouver pour partager un moment à deux.

- Je pensais à toi depuis quelques jours. Comment vas-tu ?

Etait-il venu avec Laurane ? Je cherchais par-dessus son épaule, la présence de son amie, de celle qui veillait sur lui depuis cette fuite loin de sa famille.
Dernière édition par Valeria le 25 Janvier 2013, 11:30, édité 1 fois.
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Re: [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Cicero Papirius le 11 Octobre 2012, 09:42

Il aime bien les bains. Mais il n'aime pas trop les gens. Il a du mal avec eux, il ne sait pas trop comment leur parler et tous le renvoient bouler parce qu'ils ont l'impression de parler à un enfant. Ce n'est pas si faux que cela, Laurane le fait bien, mais il ne sait pas comment devenir plus... grand? Alors quand il va aux bains, il y va le plus tard possible. Laurane ne peut pas venir avec lui, parce que les bains, ce n'est pas mixte. C'est toujours timide et hésitant qu'il entre tout seul de son côté. Mais il doit aller au bain, il n'a pas le choix, sinon, Laurane ne lui fera jamais de dessert. Et ça les desserts... S'il a horreur de manger et qu'il trouve que c'est une perte de temps, les desserts sont son petit péché mignon. Il mangerait que ça s'il pouvait, mais Laurane ne veut pas cuisiner que des desserts, elle dit que ce n'est pas bon pour sa tête. Il ne voit pas ce qu'elle a sa tête, mais il obéit sagement. Il va donc au bain, aux heures où il y a le moins de gens possible, le soir. Il s'amuse tout seul avec les vaguelettes, quand les gens sortent de l'eau. Les gens ne font pas attention à lui, et quand ils s'en aperçoivent, ils se moquent, mais oublient vite l'homme-enfant. Ca ne dérange pas vraiment Cicero, il a l'habitude et puis, il ne fait pas attention à eux non plus. Il préfère jouer dans l'eau et puis c'est tout.

Voilà qu'on va annoncer la fermeture. Il sera resté longtemps dans les bains, Laurane va être contente, il est tout propre maintenant. Il prend une serviette et retourne chercher ses affaires. Il se frotte les cheveux et s'habille prestement. Ah, il faut qu'il se rase aussi. Hmm, Cicero réfléchit deux secondes en se regardant dans le miroir. Est-ce qu'il attend que Laurane le lui fasse, ou bien peut-il se raser tout seul. Il aime bien quand Laurane s'occupe de lui, mais il peut aussi le faire tout seul pour montrer qu'il reste un homme. Oui, Cicero a quelques fois des éclairs d'esprit qui le font adulte. D'accord, il va se raser tout seul. Il y passe dix minutes tranquillement, sans se couper. Voilà, il est tout beau tout propre, comme on dit et ayant fini de s'habiller, il quitte les bains. Il doit rentrer maintenant, il est tard. Il descend les marches de marbre des bains et...


- Cicero...

Hein? Qui? Le susnommé Cicero redresse la tête, cherchant d'où la voix provient. Il ne fait jamais attention à ce qui l'entoure, pour lui, seuls les androïdes comptent et il aime bien les travailler, les bidouiller, les améliorer. Il y a bien une dame pas loin, d'ailleurs elle retire la capuche qui couvrait son visage. Les yeux de l'homme s'éclairent et un large sourire apparait sur ses traits. Valeria. Valeria avait toujours été gentille avec lui. Comme Laurane, mais différent, parce que Laurane n'était pas une humaine, alors que Valeria, oui.

- Je suis heureuse de te voir.

- Moi aussiiiii.

Et voilà qu'il enserre Valeria dans ses bras, lui offrant un calin que seul Cicero était capable de faire. Les limites corporels n'ayant aucune emprise sur lui, quand il rencontrait quelqu'un qu'il appréciait, ce qui était étonnamment rare, il se ruait dans les bras et ce, quelque soit la personne, femme, homme, androïde, prêtre, aztèque ou autre.

- Je pensais à toi depuis quelques jours. Comment vas-tu ?

- Tu pensais à moi? Pourquoi? Ca va. J'm'ennuie un peu, parce qu'il n'y a pas beaucoup de travail, mais Laurane est toujours là, donc ça va. Et puis, Laurane m'a dit que tout le monde était parti, alors il n'y a pas beaucoup d'androïde à réparer. Mais elle m'a dit aussi que quand ils reviendront, j'aurai tout plein de travail.

Donner un marteau à un forgeron et il travaillera toute la journée. Pour Cicero, c'était pareil. Il pouvait oublier que la Terre tournait toujours, qu'il fallait manger, qu'il fallait se reposer, tout ça, ce n'était pas important, ce qui comptait, c'était travailler sur les androïdes, c'était ce qu'il savait faire, c'était ce qu'il voulait faire. Heureusement que Laurane était là pour gérer les conditions de vie et lui apporter un semblant de socialisation. Il est étonnant de savoir que c'était bien Cicero qui avait construit Laurane. Comment il avait réussi à lui faire intégrer tout ce qu'il ne connaissait pas de la vie? Personne ne le savait, mais Laurane était son entière création. Cicero regardait Valeria comme un gamin regardait une barbapapa. Valeria était au Temple, au temple de Pluton. C'était ceux qui l'avait éduqué dans l'art de la confection des machines. Et c'était grace à eux qu'il était encore là et pouvait faire ce qu'il faisait. Il faut les remercier.

- Et tout le monde au Temple, ils vont bien aussi? Tu venais prendre un bain? Oh, viens.

Cicero a le chic pour changer de conversation en deux temps trois mouvements. Il attrape la main de Valeria et l'entraine un peu plus loin. Une petite boutique vend des beignets à même la rue. Cicero montre deux doigts et la marchande lui en donne deux. Il tend ensuite les pièces qu'il faut donner et offre les deux beignets à Valeria.

- Tiens, pour toi.
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Re: [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Valeria le 05 Novembre 2012, 16:25

Cicéro, l’homme-enfant ou l’enfant-homme. Tout dépendait de comment on se positionnait face à lui. Il avait les traits d’un homme, le génie d’un adulte et la personnalité d’un enfant qu’on aimait protéger. Mon histoire avec ce jeune homme est complexe et pourtant bien présente et tout aussi importante. Je n’avais pas hésité un seul instant à l’aider, lui et son androïde à fuir sa famille. Une famille qui ne pensait qu’à le soumettre, à utiliser ses dons pour l’argent. Aujourd’hui, il était en sécurité dans une petite maison tout près du Temple. Cet abri lui servait aussi d’atelier pour la révision et fabrication d’androïdes. Des gardes de Pluton, veillaient sur lui, discrètement grâce à mes ordres sans qu’il ne le sache. C’était mieux ainsi. Pour le moment tout paraissait être calme mais il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, n’est-ce pas ? Je venais de sortir des bains. La nuit venait tout juste de tomber lorsqu’une silhouette familière retint mon attention. La sienne justement. Adossée contre l’une des colonnes de l’établissement, je l’interpelais tout en abaissant la capuche de ma toge pour qu’il puisse voir mon visage et me reconnaitre. Il sembla d’abord chercher d’où venait la voix puis ses yeux se posèrent sur moi et son sourire naquit aussitôt. Je n’eus pas le temps de rajouter quoi que ce soit, que je sentis ses bras m’entourer tendrement. Je fis de même souriant à son geste et à son étreinte.

Il me conta qu’il s’ennuyait un peu. Le travail se faisait rare. J’acquiesçais d’un mouvement de tête à ses mots. Effectivement, Laurane n’avait pas tort. Lorsque les survivants reviendraient de l’expédition, il fallait prier pour cela, beaucoup d’androïdes seraient à réparer.


- Il faut savoir être patient. Et toi, peut-être aussi apprendre qu’il n’y a pas que le bidouillage d’androïdes dans une vie, non ?

J’imaginais Laurane tenté de le faire sortir un peu de son monde, de lui apprendre les merveilles que pouvaient receler notre cité. Mais avec Cicéro cela pouvait peut-être s’avérer un peu compliqué. Son regard d’enfant était magnifique. Il me donnait à chaque fois le sourire car comment le regarder autrement ? Je redressais mes yeux de lui par moment, par-dessus son épaule. Les gens qui sortaient des bains ne pouvaient s’empêcher d’être méprisants envers lui. Je pouvais voir leurs expressions. Quelle terrible erreur de juger un être sur son apparence.

- Tout le monde va bien au Temple, oui …

Je préférai ne pas m’étendre sur certains points nébuleux : comme le Prélat qui était venu me voir quelques semaines avant le départ des soldats pour me demander l’autorisation de consulter les anciennes cartes. Ou bien de la disparition de Mortis que je ne voyais plus depuis plusieurs jours. Ou encore de cette manière égoïste que j’avais eu envers un soldat de Pluton : au lieu de le laisser partir avec le corps expéditionnaire, j’avais fait jouer ma voix et mon statut pour le garder au Temple. Cela ne me ressemblait guère de faire une telle chose. Et pourtant, j’avais été poussée par une puissante émotion.

- Je viens souvent ici, un peu avant la fermeture pour m’y détendre. La plus grande partie de la foule est déjà partie et cela me permet d’en apprécier aussi un certain calme.
Je n’ai pas croisé Laurane chez les femmes, comment va-t-elle ? Tout se passe bien pour vous deux ?


Je me laissais entrainer par la spontanéité de Cicéro vers la ruelle voisine où une boutique était encore ouverte. Il commanda deux beignets qu’il paya et qu’il m’offrit.

- C’est très gentil à toi mais on partage ! Un bon bain ça creuse toujours !

Petit clin d’œil complice. Je lui en tendis un tandis que je goutais avec gourmandise dans la bonne pâte sucrée. Nous commençâmes à marcher tout en grignotant et en discutant.

- Bon alors, raconte-moi… Tu as fait de nouvelles rencontres intéressantes dans ton atelier ?

Nous, adeptes et enfants de Pluton, nous n’avions jamais considéré les androïdes comme des esclaves. Ils avaient une vie à eux, une âme certainement pour ceux qui voulaient y croire. Quoi qu’il en soit, je n’avais jamais possédé d’esclaves. Ils étaient pour moi des disciples quelle que soit leur nature.
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Re: [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Cicero Papirius le 08 Novembre 2012, 20:51

- Il faut savoir être patient. Et toi, peut-être aussi apprendre qu’il n’y a pas que le bidouillage d’androïdes dans une vie, non ?

Cicero fait non de la tête. Il ne veut pas apprendre autre chose, on lui a toujours dit qu'il était un pauvre imbécile, dans tout ce qu'il faisait d'autres, alors, traumatisé, il ne veut rien apprendre, juste faire ce qu'il aime faire. Le bidouillage d'androïdes. Oui, c'est tout ce qui compte dans sa vie, avec Laurane, bien sûr. Mais Laurane, c'est différent. Laurane, c'est Laurane. Valeria ajoute que tout va bien dans le Temple de Pluton, mais son visage dit autre chose. Pourtant le sourire sur les lèvres de l'homme ne s'en va pas, bien au contraire. Il préfère sourire, même s'il s'inquiète à sa manière pour Valeria, vu qu'elle ne semble pas si contente que cela de dire que tout va bien au Temple. Et puis, la prêtresse affirme qu'elle n'a pas vu Laurane dans les bains. Et elle demande en plus comment ça va.

- Non, elle avait du ménage à faire, elle est venue ce matin, je crois. Mais j'ai passé la journée dans le fluide androïde, alors elle m'a forcé à venir ici. Mais oui, tout va bien, on l'embêtait un peu, avant, quand on est arrivé, maintenant, ça va, les gens, ils ont pris l'habitude de Laurane.

Après les bains, Cicero a toujours faim, alors, il paie à Valeria deux beignets, mais elle n'en accepte qu'un seul si et seulement si, il mangeait l'autre. L'homme hausse les épaules et mord à pleines dents dedans. Elle lui demande ensuite si il a vu beaucoup de monde et en rougissant, il hausse les épaules et regarde par terre.

- Non, je crois pas. Une grosse madame avec son androïde qui avait de la poussière partout. Une madame avec une androïde toute cassée. Elle a eu l'oeil percé et le bras arraché. Un monsieur qui fait peur avec un androïde qui avait perdu les mouvements de son pied et puis c'est tout... je crois. Au, et pis un monsieur, mais il voulait juste des informations, j'ai pas pu le bidouiller.

Cicero n'aime pas quand on vient le déranger juste pour des informations. Ensemble, ils marchent un petit moment sans parler, Cicero n'est pas très à l'aise pour lancer des conversations, mais il aime bien Valeria, alors il aime bien marcher avec elle, ça fait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Il va pour croquer dans son beignet, mais s'arrête dans le geste, reste immobile deux secondes et finalement, il regarde Valeria, se figeant dans ses pas.

- Tu crois que je peux recréer un autre androïde?

Il hésite encore un moment avant de reparler.

- Je veux dire... Si je le crée, j'en fais quoi après?
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Re: [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Valeria le 27 Décembre 2012, 19:19

Ce moment avec Cicéro était comme une bulle. Une bulle de pur bien être, loin de tout ce qui pouvait paraitre sombre et ténébreux depuis ces dernières semaines. Rome était secouée par diverses actions. La mort du grand prêtre de Vénus était venue jusqu’au Temple et puis par quel miracle, cette annonce avait été fausse. Mais la cité souffrait. Ma dernière discussion avec Mortis résonnait encore en moi, tout comme l’inquiétude de cette expédition et de ces soldats. Les soldats de Pluton …

Cicéro ne se séparait jamais de Laurane, et ce faut avec surprise que je découvris qu’elle n’était pas avec lui. Elle avait peut-être raison de le laisser sortir seul, qu’il observe le monde par ses propres yeux. Elle ne pouvait pas le maintenir éloigné de l’agitation de la cité sans que ce dernier ne lui fasse une scène colérique. Mon sourire s’accentua.


- J’imagine très bien Laurane te donner presque l’ordre d’aller aux bains. Tu es têtu mais elle l’est tout autant, il me semble.
Tu sais, il y aura toujours des gens pour critiquer, pour juger, pour blesser. C’est ainsi que la nature est faite. Mais il ne faut pas vous laisser atteindre, tous les deux, par cela même si parfois cela peut être plus difficile à faire qu’à dire. Je vais donner un secret pour parer toutes ces attaques verbales : le silence, Cicéro !
C’est ce qu’il y a de plus terrible parce qu’en face de toi, la personne te provoque, et elle veut à tout prix une réponse de ta part. Le silence est une arme redoutable quand on sait s’en servir.


Le silence, j’en m’en servais lorsque je voulais ébranler mon adversaire. Ne pas savoir ce que l’autre pense, c’est quelque chose d’assez troublant et énervant. On grignota les beignets qu’il nous avait achetés, continuant notre chemin tout en discutant encore.

- Hum, c’est vraiment délicieux !

Avait-il fait de nouvelles rencontres dans son atelier ? Comment se passait ses journées ? Bien que j’en avais une petite idée, je préférai l’écouter me parler de son quotidien. Cicéro avait toujours les mots pour décrire une situation.

- Ho ! Je vois …
En résumé, le Grand Cicéro est beaucoup demandé, et ses talents aussi. Les androïdes ne sont pas que des machines. Certains ne veulent pas être « bidouillés ». C’est comme perdre une partie de leur identité. Mais ça, pas tout le monde peut faire ce choix surtout quand ils possèdent des maitres peu compréhensifs.


La nuit qui tombait, apportait avec elle ses couleurs rougeâtres dans le ciel. Je me laissais bercer par ce beau décor avant que Cicéro n’arrête se spas et se fige sur la route. J’en fis autant, me tournant vers lui avec curiosité. Je fronçais les sourcils à ses questions. Des questions qui pouvaient apporter des réponses faciles mais pas avec lui.

- Bien sûr que tu peux créer d’autres androïdes. Pourquoi ne le pourrais-tu pas ? Tu as un don. Ce don est en toi. Tu eux l’utiliser autant de fois que tu le peux.

Je m’avançais vers lui, posant ma main de libre sur son épaule.

- Il y a plusieurs réponses à ta dernière question.
Tu pourrais créer un androïde pour une commande, une personne qui souhaiterait un modèle bien particulier suivant des plans, ou alors sur ta propre imagination.
Tu pourrais créer un androïde pour le Temple de Pluton. Tu sais que les androïdes, là-bas, sont bien traités, qu’ils ne finiront jamais sur le marché aux esclaves et entre les mains de Spurius.
Tu pourrais aussi en construire un pour tenir compagnie à Laurane. Lui as-tu déjà posé la question à savoir si elle aimerait une amie comme elle ?
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Re: [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Cicero Papirius le 29 Décembre 2012, 14:50

Au compliment, Cicero baisse les yeux. Non, il n'est pas grand. Il est tout petit, petit, petit. Personne ne vient le voir. Juste des gens qui n'ont pas le choix. Ils trouvent qu'il est bête, il le sait. Laurane le lui cache, mais il le sait. Il sait qu'il n'est pas comme les autres. Ca le dérange. Il n'aime pas être différent. Mais il ne sait pas quoi faire pour changer. Il est comme ça. Même ses parents lui ont fait plein de misère. Personne ne l'aime. Juste Laurane. Et Valeria. Valeria, elle, elle est gentille. Mais il ne la voit pas beaucoup. Alors, aujourd'hui, il est content. Il redresse la tête et sourit bêtement. Oui, ça il sait faire bien. Il incline la tête de haut en bas. Oui, il sait bien que certains androïdes n'aiment pas quand on les trafique, mais lui, Cicero, il aime bien. Alors il trouve ça bête de pouvoir bidouiller mais ne pas avoir le droit. Bah, ce n'est pas important. Ils marchent ensemble un petit peu. Cicero a bien compris ce que Valeria lui a dit tout à l'heure. Il ne fallait pas répondre aux gens qui le provoquaient. Mais jamais il ne répondait. Au contraire, souvent il partait en courant, il retrouvait Laurane et il oubliait tout ça. Il ne sait pas agir ou réagir comme Valeria, ça lui semble compliqué. Cicero n'est pas doué pour les relations humaines. Il préfère la simplicité, comme il appelle ça, des androïdes. Eux c'est plus facile, parce qu'avec eux, il connait leurs lignes de codes, il sait lire les programmes et mieux que ça, il peut donner vie aux androïdes. Alors, oui, il est content. Il se sent bien aux milieux des androïdes. Ceux-là, ils ne sont pas fourbes ou méchants avec lui. Ils sont placides ou reconnaissants. Il aime bien voir des sourires sur des visages. Alors finalement, il s'arrête et il demande à Valeria s'il peut recréer des androïdes. Laurane lui avait dit de faire attention, parce que sinon des gens méchants le trouveraient et le forceraient à construire des androïdes pour eux. Cicero a eu peur, mais maintenant, il veut créer, car c'est fini ce temps-là, non?

- Bien sûr que tu peux créer d’autres androïdes. Pourquoi ne le pourrais-tu pas ? Tu as un don. Ce don est en toi. Tu peux l’utiliser autant de fois que tu le peux.

Oui, mais... si on lui volait ses androïdes? Comment savoir qu'ils seraient en sécurité? Cicero regarde son beignet sans savoir quoi faire. Il n'arrive pas à décider s'il va croquer dedans ou s'il va attendre. Quand la conversation devient compliqué, l'homme a toujours du mal à rester concentrer. Il se retranche dans son fort intérieur, dans des questions qui sont plus simples pour lui. Et là, ce qu'il ne comprend pas c'est que valeria lui dit qu'il peut créer autant de fois qu'il le veut, mais en même temps, avant on l'avait poussé à toujours créer plus. Ces créations étaient rester sans saveur, sans admirateur. Non, ce n'est pas bien. Oui, c'est bien. C'est compliqué tout ça. Pour parachever le tout, Valeria continue.

- Il y a plusieurs réponses à ta dernière question. Tu pourrais créer un androïde pour une commande, une personne qui souhaiterait un modèle bien particulier suivant des plans, ou alors sur ta propre imagination. Tu pourrais créer un androïde pour le Temple de Pluton. Tu sais que les androïdes, là-bas, sont bien traités, qu’ils ne finiront jamais sur le marché aux esclaves et entre les mains de Spurius. Tu pourrais aussi en construire un pour tenir compagnie à Laurane. Lui as-tu déjà posé la question à savoir si elle aimerait une amie comme elle ?

Ah la malheureuse. Qu'est-ce qu'elle n'avait pas dit là. Cicero est comme un enfant, à la suite d'un long monologue, il ne retient pas les débuts de phrases. Aussi, tout ce qu'il retient, c'est qu'il peut construire un androïde pour Laurane. Son esprit, simple, ne déduit malheureusement qu'une seule et unique chose. Laurane est triste et a besoin de quelqu'un d'autre. Le coeur de Cicero manque un battement et quand il s'en aperçoit, il est au bord de l'apoplexie. Il tousse bruyamment, regarde Valeria, tout rouge de colère.

- Laurane n'a pas besoin d'ami! Elle a moi!

Lachant son beignet, le pauvre Cicero se met à courir dans la rue, il sent les larmes lui monter aux yeux. Non, Laurane n'a besoin de personne, Laurane est avec lui, et Laurane restera toujours avec lui. Il ne construira personne pour rester avec Laurane, ça non. Laurane, c'est... Non, il ne peut pas penser à Laurane. IL a besoin de Laurane. IL aura toujours besoin de Laurane. Laurane c'est... Non c'est trop difficile de penser à ça, ça fait trop mal.
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Re:(Terminé) [E3] Heureux hasard [Cicero]

Messagepar Valeria le 24 Janvier 2013, 20:22

J’aurai dû peser mes mots, savoir que Cicero ne comprendrait que ce que son esprit voudrait comprendre, à savoir pas exactement le sens de mes paroles mais un sens qui lui appartient uniquement. C’était délicat trop pour moi. Non pas que je manquais de patience mais bien que je manquais terriblement de « sociabilité » à force de rester enfermer dans les hautes tours de temple de Pluton, entre mes lèvres et mes pensées. Parfois, il m’arrivait, comme à cet instant précis, d’être trop « adulte » avec une personne telle que cet homme-enfant qui vivait dans son propre monde, avec ses propres règles. Je regardais Cicéro courir à toutes jambes, s’éloignant de plus en plus de moi. Serrant mes poings, mes ongles raclant la chair de mes paumes, mes prunelles s’attardèrent sur ce peigne qui jonchait le sol devant moi.

J’avais deux solutions qui s’offraient à ma petite personne : le laisser tout seul. Il se clamerait pour ensuite retourner dans son atelier auprès de Laurane. Ou bien le rattraper et tenter de lui expliquer que je ne voulais pas le blesser. Plus facile à dire qu’à faire, soyons réaliste quand même ! J’observais encore sa silhouette tout au bout du chemin. Ce n’était pas dans mon caractère de laisser une personne ainsi démunie et encore moins lui quand je connaissais son histoire.

Je me mis à courir, à mon tour, à sa suite. Il avait ralenti ses pas ce qui me permettait de ne pas le perdre de vue et bientôt, au bout de plusieurs minutes de revenir à son niveau. Il était perdu dans ses pensées, dans ses émotions qui paraissaient le harponner avec une telle force. Je freinais ma course, laissant assez d’espace entre lui et moi pour ne pas l’effrayer davantage. Tout doucement, je m’approchais . Ma voix se faisant léger murmure à ses oreilles…


- Cicéro… encore un peu plus. Chaque pas de gagnés me donner l’impression de pouvoir racheter ma stupide faute. Je le contournais pour me mettre face à lui, posant délicatement mes deux mains sur ses épaules.

- Ecoute-moi.
Je suis désolée. Je ne voulais pas te blesser. Bien sûr que Laurane n’a besoin que de toi. Vous êtes ensemble depuis le début. Elle t’adore.
Tu sais, je suis fatiguée et parfois, il m’arrive de dire des bêtises. Alors, calme des pleurs, il ne passera rien de plus.


Je me penchais vers lui, déposant mes lèvres sur son front, en un tendre baiser. Je soupirai discrètement. Je n’aimais pas blesser les gens que j’apprécie et surtout pas Cicero.

- Il se fait tard.
Allez ! Rentre ! Laurane va se faire du souci si elle ne te voit pas arriver pour l’heure du repas. Tu lui diras, si elle te crie, que c’est de ma faute, d’accord ? Elle pourra toujours venir me voir si elle le veut. Elle sait où me trouver.


Je lui offris un clin d’œil taquin pour apaiser la lourde ambiance que j’avais fait naitre sans le désirer. J’espérai qu’il calmerait son angoisse et qu’il retrouverait un peu de sa tranquillité.

- Prend bien soin de toi et d’elle. Écoutes bien tout ce qu’elle te dit !
Laurane est toujours de très bons conseils même si parfois tu peux ne pas apprécier.
Je dois rejoindre le temple et nos chemins doivent se séparer ici. Nous ne prenons pas la même direction.
A très bientôt Cicero, et la prochaine fois, je viendrai vous voir tous les deux à ton atelier. Je vous apporterai tout plein de bonnes choses délicieuses. Même toi, je suis persuadée que tu ne connais pas les sablés de Pluton !


Je fis demi-tour, un dernier signe de ma main en guise d’au revoir, rebroussant chemin pour me diriger vers les hauts remparts du temple du Dieu des Enfers.

[HJ : navrée du retard. Rp terminé pour moi. Si tu veux rajouter une réponse, je te laisse faire, ou alors j’éditerai le rp comme terminé. Merci à toi ;) ]
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