par Mettius Aurelius le 07 Octobre 2012, 02:58
Etre convoqué n’était jamais agréable, surtout quand on avait l’habitude de convoquer soi-même. Mais il comprenait un peu la situation ! Discrètement, il avait fait un gros coup, deux tentatives d’assassinat ! Bon courage pour remonter jusqu’à lui. Intérieurement il exultait. Valentina n’avait pas reparu, il avait parlé de ses inquiétudes au sénat et avait envoyé des prétoriens vérifier, elle n’y était pas. Et dans le même temps, les portes du temple de venus étaient restées fermées, cela faisait plusieurs jours maintenant. La panique commençait à monter, les ragots aussi… et certains étaient loin d’être plaisants. Loin de les prendre au sérieux, il les observait quand même, on parlait de meurtre, on parlait d’enlèvement, on parlait même d’épidémie ; mais la plus grotesque était peut être celle selon laquelle le corps expéditionnaire n’était jamais vraiment parti et qu’il avait simplement gagné les entrailles de la ville pour la dévaster de l’intérieur au moment propice…de sacrément belles âneries, ne trouvez vous pas.
Etant donné son poste, le prélat avait une bonne force disponible pour faire des recherches,, t encore plus de mouchards et d’indicateurs. Toutes les villes avaient des rebuts, clochards, et marginaux tout genre ; en général, la legio civitas avait aussi pour but de limiter leurs dégâts, quitte à les emprisonner temporairement ou à les utiliser pour les jeux du cirque, mais certains étaient laissés volontairement en liberté et étaient même payés pour répandre les bonnes rumeurs, et pour jouer les indics. Ils avaient besoin d’indics, mais comme par hasard personne ne savait rien… Mais il présumait des choses simple : Valentina se cachait, et concernant Tiberius, disons que c’était le chat de Schrödinger…ni vivant, ni mort, mais mort et vivant à la fois tant qu’il n’aurait pas vérifié.
Et voilà qu’il était convoqué, et s’il exultait, les résultats de la tentative d’assassinat sur le Grand Prêtre de Vénus le travaillaient, avait-il survécu était-il mort ? Bonne question, c’était sans doute la seule raison qui avait fait qu’il était venu lui-même, sinon, il aurait envoyé l’un de ses androïdes signaler que pour une rencontre il était conseillé de prendre rendez-vous auprès de son secrétariat et si possible une bonne quinzaine à l’avance, voir plus, là, il allait juste le dire en face, quoique non….il le dirait. Il ? Oui, il était simplement le seul prétorien que le suivait dans le bureau du grand prêtre. Il allait montrer au grand prêtre de Vénus son mécontentement… à sa manière…
Une fois sur place il se rendit directement à l’entrée, jetant un coup d’œil à la fenêtre donnant supposément sur le bureau du Grand Prêtre. On lui ouvrit et il se rendit directement dans l’antichambre, dédaignant toute proposition de le conduire, encadré par deux prétoriens, en silence, les seuls bruits produits étant les pas le cliquetis du métal. Au fur et à mesure, il stressait quelques peu, mais afficher une neutralité et une passivité imperturbable, ne jetant aucun coup d’œil nulle part, impatient plus qu’autre chose. Mais quelle ne fut pas sa surprise d’encore patienter. Là par conter c’était trop, beaucoup trop !
Il commença à faire les cent pas, il ne resterait pas éternellement, loin de là, il avait d’autres choses à faire, et il commença à partir quand une voix féminine, il se retourna et allait parler d’un ton peu recommandable quand elle l’invita à entrer…. soit… il entra… pas de Festus ! Avait-il réussi ? Son coeur fit un grand bon dans sa poitrine et il masqua sa joie, plut^$ot bien, car ce n’était peut être qu’un piège supplémentaire ! Bien évidemment, il n’entra pas sans garder avec lui les gardes prétoriens, à qui il fit signe de le suivre, pas de Festus à première vue, pas de raison de rester poli avec une malpolie.
Enfin elle parle, pour enfoncer les portes ouvertes…charmat et utile, il dédaigna le siège offerty et répondit, agaç du tac au tac.
« Oui, j‘ai noté des faits assez étonnant de votre part, d’abord que vous n’avez rien à faire ici, et encore moins dans cette tenue, et ensuite que le seul genre de faits récent qui puisse vous gêner serait le manque de contraceptif ou pire, avoir loupé les bases du cours de politesse ! Mais vous m’excuserez, ce n’est pas parce que l’on est au temple de Vénus que je resterai sans défense, seul, enfermé dans une pièce avec une personne armée, je ne suis pas un imbécile. »
Sous entendu clair et net que si Festus était mort, il était un abruti fini, si il pouvait s’exprimer en langage aussi fleuri… Il se tut alors et décida qu’il ne piperait mot avant qu’on ne l’eut éclairé, il se tourna vers l’un des prétoriens qui prit le relai.
« Le prélat Aurélius vous propose de prendre rendez vous auprès de son secrétariat une quinzaine en avance, pour les urgences, contactez le palais pour convenir d’une date le plus vite possible, vous recevrez une convocation sous peu. »
Par lassitude il avait décidé que désormais ce genre de choses il n’en parlerait plus mais on en parlerait à sa place, par contre il voulait ajouter quelque chose, rompant décidément son vœu d’attendre d’avoir plus d’informations pour cela, il avait quelque chose à ajouter.
« Si Festus avait quelque chose à me dire de si important il ne me ferait perdre mon temps ni en convocation inutile ni en attente prolongée que ce soit dans l’antichambre ou avec un sous-fifre. Il y en a qui ont dui travail, non, je ne parle pas du votre, ce n’est pas un travail, je parle d’un vrai travail, comme tenter de comprendre pourquoi il n’y a aucune trace d’une sénatrice du jour au lendemain. Bien le bon jour ! »
Il ne tint pas plus longtemps et se dirigea vers la sortie, serrant un peu les poings. L’un de ses gardes commença à ouvrir la porte. Il avait la ferme intention de s’en aller, mais il était presque sur d’une chose, une ânerie pareille ne pouvait être que l’oeuvre de Festus, que ce soit une farce post mortem ou pas…. Il n’avait aucune certitude, et son énervement avait balayé tout questionnement. Il s’arrêta au dernier moment pour se retourner et lancer :
« Ah et si le temple n’est pas vite à nouveau ouvert à tous, je préfèrerai faire sauter les portes à coup de bélier , plutôt que de laisser à Festus le plaisir excentrique de provoquer une panique… »