par Valentina Aquilius le 19 Octobre 2012, 13:54
Valentina était encore sous le choc de sa nomination au Sénat. Un retournement de situation totalement imprévu. Elle qui ne comptait pas se présenter avant au moins un an. Voilà qu'elle se retrouvait dans la fosse aux serpents bien plus tôt que prévu. Néanmoins le grand prêtre semblait avoir foi en elle tout comme son époux. Elle se devait donc de leur faire honneur. Et puis, elle avait toujours voulu œuvrer en politique. Elle se devait donc de faire ses preuves.
Par contre, la victoire de Minerve, elle, était plus prévisible déjà. Ce qui l'était moins était la descente dans les faveurs de Jupiter. C'était inattendu et de mauvais augure selon la Romaine. Elle n'aimait pas ce qui allait se produire et son esprit imaginait déjà les nuages sombres qui allaient bientôt se déverser sur la cité. D'ailleurs le ciel s'était brusquement assombri avec l'élection de Minerve. Cela signifiait l'envoi de troupes dans le désert. Des troupes qui, sans nul doute, seraient menées par le préfet, son époux. Cette idée n'avait rien de bien réjouissante pour la jeune femme. Bien sûr, elle avait toujours su qu'en épousant un militaire, les risques de le voir mourir étaient grands mais cela n'empêchait pas qu'elle s'inquiétait énormément pour lui. Il lui avait fait découvrir un sentiment qui lui était partiellement inconnu, l'amour. L'amour avec un « A » majuscule. D'un simple mariage de raison, Caïus en avait fait un mariage d'amour sans même que sa femme s'en rende compte. Cela c'était fait en douceur, jour après jour. Elle avait appris à le connaître, l'estimer puis l'aimer. Et aujourd'hui, elle n'imaginait pas sa vie sans lui.
Prise d'inquiétude, elle avait décidé de rejoindre le temple de sa déesse, Vénus, afin de la prier de protéger le corps expéditionnaire mais aussi son époux. Certes, elle n'était pas une déesse guerrière mais peut-être que l'amour sincère qui unissait les deux Romains saurait l'émouvoir et lui donner envie de les protéger. Valentina retrouvait toujours la paix quand elle avait prié. Cela apaisait aussi bien son corps que son esprit. Elle avait donc rejoint le temple habillée de manière assez simple, une toge blanche dont seul le tissu de soie montrait qu'elle possédait un certain statut. Elle avait prié longtemps la déesse et espérait bien que cette dernière saurait entendre ses prières. Elle se releva et remercia la déesse d'avoir pris un moment pour l'écouter.
La Romaine se dirigeait vers la sortie lorsqu'une silhouette connue se dessina. Une silhouette masculine qui lui mit le sourire aux lèvres. Elle n'avait pas besoin de se rapprocher pour savoir de qui il s'agissait. C'était Julius, un ami de plusieurs années maintenant. Sa sœur avait voulu jouer les entremetteuses mais cela n'avait jamais collé entre eux. Seule une profonde et sincère amitié avait vu le jour. Comme quoi l'amitié pouvait tout à fait exister entre un homme et une femme. Valentina avait beaucoup de relation mais fort peu d'amis. Mais elle prenait grand soin de ceux qu'elle avait. D'ailleurs, ils étaient souvent les seuls à vraiment bien la connaître. Elle se dirigea vers lui, se demandant ce qui pouvait m'amener en ces lieux. Il devait probablement venir voir sa sœur.
« Bonjour mon ami. Comment te portes-tu en ce jour ? Ta déesse a reçu les honneurs hier soir. Tu dois en être heureux ! »
Même si cela signifiait l'envoi du corps expéditionnaire, elle pouvait comprendre que le jeune homme soit heureux de cette victoire. Si cela avait été Vénus, elle-même aurait été folle de joie. Elle ne pouvait nullement lui en tenir rigueur. Tout sourire, elle se tenait désormais devant lui.