Aux premières lueurs du jour, je m'étais accordée une petite promenade dans le jardin de Vénus. Le chant me parvenait comme une douce mélodie à peine murmuré. Le vent venait chatouiller mes cheveux alors, que doucement mon regard se promena sur les courbes de la mer qui n'a cessé de danser depuis que mes yeux s'étaient fermés. Une poésie de si bon matin, rien de tel afin d'accueillir la journée qui s'annonçait et d'abandonner les bras de Morphée qui dans sa grande générosité m'avait offert un sommeil sans ombres noires. Ces temps-ci, je trouvais un repos incroyablement réparateur, tandis que mon regard, lorsqu'il quittait l'enceinte sécurisante de ma demeure se plongeait dans l'atmosphère électrisante de notre fière cité.
Admirant le paysage et respirant la pureté de l'air. Le doux arôme des fleurs venaient chatouiller mes narines dans un mélange harmonieux. Rien ne pouvait briser cet instant, peut-être à part le temps qui à mon goût défilait trop rapidement m'empêchant de poursuivre ma contemplation qui devenait à mesure que les minutes passaient moins touchantes que lorsque je suis arrivée.
Tout le monde s'affairait à leur tâche tandis que je remontais dans ma chambre pour un long bain. Une détente de plus ne me ferait pas de mal. Une longue journée m'attendait et je devais m'entraîner avec mes musiciens pour parfaire quelque mélodie que nous avions conçue ensemble pour un prochain récital. Et il me fallait rendre visite à mon père qui comptait faire partie de l'expédition et il me demandait durant son absence de prendre soin de ses serviteurs et de la maison.
Me préparant pour la journée qui m'attendait, je ne soupçonnais pas qu'un quelconque Dieu allait me jouer un petit tour. Je n'avais rien remarqué au préalable qui me donnerait un petit soupçon sur la visite que j'aurais aujourd'hui. Être prise au dépourvue ne me gêne aucunement, au contraire cela met toujours un peu de piment sur une journée parfaitement ordonnée.
Un serviteur vint dans ma chambre pour m'annoncer une visite surprenante. Le Prélat en personne se trouvait ici à m'attendre pour une raison inconnue. Le personnage ne me plaisait aucunement, je pourrais le renvoyer sans regret, mais la curiosité me poussait à savoir la raison de sa visite.
- Dites-lui que je veux bien le recevoir et emmenez-le dans le triclinium. Offrez-lui des fruits et boissons pour le faire patienter.Par la suite, je me fis aider par l'une de mes androïdes prit le soin à me vêtir. J'avais décidé de porter
une robe d'un blanc parfait et ma coiffure se résumait à une chevelure tombant en cascade le long de mon dos légèrement bouclée vers les pointes. Un maquillage très simple, le nécessaire pour faire ressortir mon regard et un rouge à lèvre pour que la couleur naturelle de mes lèvres soient mises en valeur. Je n'aimais pas l'exagération ou les trop grands artifices, cela détruisait la beauté naturelle de la femme.
Je pris mon temps pour descendre le grand escalier et rejoindre le triclinium pour rejoindre mon invité qui avait dû déjà prendre ces aises. Ouvrant doucement la porte, j'entrais dans la pièce et avança vers lui prenant un sourire de circonstance. Même si je ne l'appréciais que très peu, il n'y avait pas de raison pour que je montre désobligeante à son égard.
- Cher Prélat, soyez le bienvenu en ma modeste demeure.Avançant vers lui d'un pas gracieux, mon regard transperçait le sien tandis qu'Augustus le plus vieux et le plus fidèle des serviteurs de ma famille déposait une corbeille de fruits frais et de la boisson préparée ce matin même. Au vu de l'heure actuelle, mieux valait un jus de fruit bien frais pour démarrer la journée.
- Que me vaut l'honneur d'une telle visite ?