par Laelia le 27 Mars 2013, 20:35
Ma mère qui, comme toujours se fige dans les convenances... Et s'enfonce de plus en plus dans son désir de me marier! Ce n'est pas parce qu'elle a épousé mon père a 18 ans que je dois suivre son exemple, non mais! Julius me relève avec énergie, et je perds l'équilibre, tombant presque dans ses bras. Heureusement qu'il a la force de me soutenir. Il ne bouge même pas sous l'impact... J'aurais pu tomber sur une statue, ça aurait été pareil. J'admire sa force. Mes yeux fondent dans les siens, dans un regard d'excuse amusées. Ils semblent dire "Désolée, Centurion, de m'être écrasée sur votre torse, je promets que je ne recommencerais pas." Mon regard se tourne alors vers ma mère, dont les yeux furibonds m'auraient tué s'ils l'avaient pu. Elle en tremble presque de colère, que j'ose être si indécente avec un inconnu. Elle finit par regarder Julius lorsque celui-ci s'avance pour la saluer, militairement. J'en ris aux éclats, sans pouvoir me retenir, sous le regard bienveillant de mon père;
- On dirait que vous saluez un général, Julius! Et toi, maman, respire, tu vas finir par t'étouffer à retenir ta respiration comme ça! Ah, vous, les adultes, vous êtes trop guindés!
Je m'approche de Julius au bras duquel je m'accroche, amicale :
- Maman, c'est Julius, le frère de Sylvia, tu sais, la prêtresse! Julius, voici ma maman. Elle aussi s'appelle Silvia. Mais avec un "I".
Partagée entre la honte d'avoir une fille inconvenante et le plaisir que cette même fille s'intéresse aux garçons "biens", ma mère bafouille un peu, et invite tout le monde a entrer... pour manger ses inévitables pâtisseries au miel. Je m'attable à côté de Julius, et mets les pieds sur la table, laissant ma jupe glisser sans gêne jusque mes cuisses. Ma mère pousse un petit cri outré et me frappe le genou du plat de la main. J'adore mettre à mal les principes et l'éducation surtout devant elle. Elle est tellement obsédée par l'image que donne ses enfants que ça en est ridicule. Tentant de changer de sujet, elle m'interroge, faussement à l'aise :
- Donc, Laelia, s'en est finit du botaniste aveugle? Caecilius?
Je lève les yeux au ciel et pousse un long soupir exaspéré. Elle insiste, en plus! POurquoi serais-je obligée d'être amoureuse de tous les garçons que je ramène chez moi? pourquoi ne puis-je pas avoir des amis de sexe masculin sans qu'elle tente de me marier avec?
- Mamaaaaan! Caecilius est un ami, juste un ami. Je n'ai jamais eu l'intention de l'épouser, pourquoi est-ce que tu veux a tous prix me marier? J'ai toute la vie pour ça.
Je tends le plateau de gâteaux au centurion, qui a l'air d'un ours dans un terrier de lapin. Aussi à l'étroit, et aussi à l'aise. Je montre mon petit frère du doigt et commence, la bouche pleine, avant de m'interrompre pour déglutir, voyant le regard féroce de ma génitrice :
- Le petit, là, il veut être un de vos soldats! S'il rentre dans la caserne, promettez-moi, Julius, d'être intransigeant! Il m'embête tout le temps!
Je n'écoute ni les protestations d'Aurélius, ni celle de ma mère qui voudrait que je "cesse de faire l'enfant". Je ris, je ris aux éclats, en paix avec moi-même, et heureuse de la présence de ce centurion impassible à mes côtés. Je l'apprécie. J'apprécie ce moment. Et n'en déplaise aux grincheux qui voudraient me changer. Je suis comme je suis, et moi, j'aime la vie.