[E3]C'est vraiment trop injuste [Lucretia]

[Justina Helvius]

Finalement ma Maîtresse commençait à me faire confiance, enfin un tout petit peu, rien de vraiment exceptionnel. Il faut même dire que c’était une tache qu’un enfant aurait pu réussir, je devais chercher une robe chez une amie à elle du nom de Lucretia. Elle m’avait expliquée comment me rendre à sa boutique, sans doute pour ne pas que je me perde ce qui était peut-être un peu excessif quand même. Je voulais bien que je puisse être tête en l’air mais quand même m’indiquer tout un chemin et me proposer de le mettre par écrit, me croyait-elle vraiment aussi enfantine que cela ? Je marche dans les rues de la ville, bienheureuse, souriante et le pas léger. J’entends quelques romains parler du marché aux esclaves et je frisonne de peur rien qu’en entendant ce mot et ce qu’ils en disent. Mon premier maitre me l’avait présenté comme un lieu horrible où les androïdes ne portaient aucun vêtement, avaient des chaines de partout et étaient exposés comme des objets qu’on vendait. Enfin on les vendait. J’avais eu peur que ça m’arrive, en larmes et suppliant j’avais demandé à la prêtresse que j’avais involontairement humiliée de ne pas me remettre en vente. C’est là que ma super-maitresse Thalie est intervenue, plutôt que de me laisser être envoyée là-bas, elle m’a achetée, alors même qu’elle a du mal à apprécier la présence des androïdes. Surtout après les évènements terrifiants qui étaient arrivés dans le Temple de Venus. Je revois encore le visage de ma maîtresse horrifiée par un cauchemar à cause de cette nuit et de ce qu’elle avait vu. Je faisais ce que je pouvais avec mon trop plein de bonne volonté pour lui remonter le moral, j’essayais d’éviter les catastrophes même si elles semblaient très attachées à moi et ne voulaient pas vraiment se détacher de moi. Je pense, je pense, je pense et je continue de marcher quand soudain je m’arrête, regardant partout autour de moi quand soudainement le passant derrière moi me rentre dedans :

- Pardon monsieur. Dites … vous savez comment on va à la boutique de madame Lucretia ?

Il me dit que « non » avec un air bougon et une tête franchement pas agréable à regarder. Il se tourne et recommence à marcher je lui tire la langue avant de reprendre mon chemin. Je cogite un petit peu sur ce que m’a dit ma Maîtresse, deux fois à droite, puis une fois à gauche, trois fois tout droit et … non c’était pas ça … deux fois tout droit puis à droite et … roh zut … finalement elle avait raison, j’aurais mieux fais de la laisser écrire sur un papier comment je devais m’y rendre. Peut-être que je tomberai sur un romain un peu plus disposé à m’aider que mon bougon personnage ? D’accord je m’étais arrêtée brutalement au milieu du passage et il m’était rentré dedans mais quand même, ce n’était pas une raison pour ne pas sourire ! Moi je souris tout le temps, tout le temps bien heureuse et pleine de vie, trop souvent pour mes maitres, après tout j’ai été conçue pour être terriblement émotive. Trop peut-être bien finalement. Je marche donc désormais au hasard, comme chaque fois on dirait que c’est la première fois que je me promène dans la ville tellement ma tête va de gauche à droite et de haut en bas pour regarder tout ce qu’elle peut voir et s’émerveiller de tout ce dont je peux m’émerveiller soit presque tout en réalité. Et soudainement une enseigne ! La boutique que je cherchais ! Petit bond de victoire et énorme sourire sur les lèvres je rentre dans la boutique en poussant la porte en grand comme quand on le fait quand on a trop d’énergie et boum.

- Boum ?

Oui boum, comme le bruit de la porte qui butte dans un escabeau, escabeau sur lequel se trouvait une femme apparemment grande et belle aux cheveux d’ébène qui se retrouve entrainée dans une chute causée par l’escabeau et l’inconnue qui tombe sur un présentoir … non pardon deux présentoirs. Et moi je regarde la scène, figée, complètement incrédule de ma prodigieuse maladresse, si je n’étais pas en train de me dire que je vais attirer des ennuis sur ma maitresse et accessoirement ma petite personne, je pourrai être émerveillée de mon talent pour provoquer des catastrophes. Avec un peu de chance les vêtements auront amortis sa chute. Je referme la porte et commence à enlever, les jetant aléatoirement autour de moi pour tenter de déterrer ma pauvre victime que je finis par trouver sous les vêtements. Elle me fusille du regard et je rougis violemment :

- Euh … Je vous promets que j’ai pas fais exprès ! Je … s’il vous plait dites rien à ma Maîtresse, je remettrai tout comme c’était, c’est promis juré !

Ce n’est que là que je constate que ses beaux cheveux semblent … coloré ? Je me tourne vers la porte, elle semblait en train de mettre un peu de peinture dans un petit coin oublié.

- Je suis désolée … Je suis sûre que c’est pas si grave pour vos cheveux, dans quelques semaines, on verra plus rien !

Je me tais finalement, fixant mes pieds avec une moue terriblement désolée.

[Lucretia Albinus]

Je dois passer la journée dans l'une de mes deux boutiques aujourd'hui. Cassia a pour ordre de nettoyer toute ma demeure. Elle n'aime pas être seule. Surtout depuis qu'elle a découvert que je suis une guerrière. Je garde d'ailleurs mes distances depuis cette fameuse nuit. Qui me dit que mon androïde ne tentera pas de m'assassiner non plus. Rien hormis le fait qu'elle passe la nuit enchaînée pour plus de sécurité. Je restes persuadée que tous les androïdes ne sont pas dangereux mais la ville est devenue dangereuse pour ceux et celles qui s'opposent au pouvoir en place. Voilà qui n'augure rien de bon pour l'avenir. Je surveille mes androïdes qui vaquent à leurs occupations dans la boutique. Des machines basiques programmées pour de simples tâches. Toujours aussi fiables mais j'ai pris soin de demander à Maximus de tous les réinitialiser, ce qui est chose faite. Concernant mon esclave, bien que Maximus en ait parlé, je n'ai pas arrêté de décision. Hormis moi, une seule humaine travaille ici. Originaire des bas-quartiers de la cité, je n'ai pas à me plaindre de sa présence et je la paie suffisamment pour qu'elle puisse vivre de façon décente. Parfois même, je lui offre une robe. Hilaria, c'est son nom, est en train de refaire la devanture du magasin. Quelques coups de peinture s'avéraient nécessaires.

Je me trouve dans mon bureau, à régler les affaires courantes, quand un bruit attire mon attention. Il vient de la boutique. Rapidement, je fais mon apparition pour découvrir... un champ de bataille ! Deux présentoirs à terre, des tenues partout et une folle furieuse qui jette tout ce qui lui passe sous la main. D'où elle sort ? L'escabeau est à terre et j'en conclue qu'elle a du le faire tomber. Hilaria ! Où est donc ma vendeuse ? J'en ai rapidement réponse, la voyant s’extirper du tas de vêtements tombés sur le sol, furieuse, les cheveux pleins de peinture. J'écoute l'inconnue, découvrant qu'il s'agit d'une androïde. Sa maîtresse... Voyons donc à qui elle appartient dans un premier temps, j'aviserai en fonction. Je m'approche, la fixant alors qu'elle en semble pas avoir remarqué ma présence.

Hilaria, va te laver et rentre chez toi pour aujourd'hui. Je m'occupe de tout.

Bien madame. Je vous dis à demain alors.

Une fois seule avec l'androïde, je donne mes ordres et rapidement, les machines présentes se chargent de tout remettre en état et présentable. Sans un mot pour la fautive, je la saisis par le bras et la traîne de force dans mon bureau. Elle semble confuse mais je ne lis aucune peur dans son regard. Je fronce les sourcils avant de refermer la porte derrière nous. Je la laisse plantée là avant de retourner m'asseoir. Il est clair que je suis en colère. Je commence à en avoir assez de toutes ces machines qui déraillent pour un oui ou pour un non. Je reporte mon attention sur ce que j'étais en train de faire avant cette interruption, gardant néanmoins un œil sur l'androïde. Qu'elle bouge et elle va vite le regretter. Une fois mes affaires en ordre, je range le tout, faisant place nette sur mon bureau.

Tes mains, sur le bureau, à plat ! Et vite !

J'attends qu'elle s'exécute avant de me lever. En premier lieu, vérifier que j'ai vraiment affaire à une androïde. Un bruit court en ville concernant une esclave humaine. Je trouve rapidement son tatouage. Bien. Plutôt jolie, voir beaucoup même. Je n'ai pas souvenir de l'avoir déjà croisée en ville. D'où peut-elle bien venir... Thalie pense que je suis devenue trop méfiante. Je ne la blâme pas. Mais elle ignore ce que je sais. Je ne l'ai d'ailleurs pas revue depuis cette nuit-là. Me découvrir armée, ma méfiance, l'ont quelque peu secouée. Il va tout de même falloir que je songe à retourner au Temple pour m'assurer que tout va bien.

Je veux le nom de ta maîtresse, le tien et la raison pour laquelle tu es venue dans ma boutique. Rien d'autre ne doit sortir de ta bouche.

Clair, net et précis. Si elle est capable de faire cela bien entendu. Elle a tout de même agressé une humaine en pénétrant chez moi et cela, je ne peux le laisser passer sans la moindre réaction. Je pose une main sur sa nuque, la forçant à se courber en avant. Il y a à peine quelques semaines, je n'aurais jamais agi ainsi mais aujourd'hui, tout est différent. Je suis différente.

[Justina Helvius]

Mais enfin qui aurait l’idée de mettre un escabeau derrière une porte aussi ? On parie que tout ça va me retomber dessus alors que je n’y suis pour absolument rien ? Quand on a un peu de matière grise et bien on ne met pas un escabeau derrière une porte parce que c’est toujours le meilleur moyen qu’à l’ouverture de la porte et bien l’escabeau tombe, provoquant la réaction en chaine qui venait d’arriver ! Et bien sûr comme j’étais une androïde alors forcément c’était sur moi que ça allait retomber et ça, c’est vraiment trop injuste. Je fais des efforts pour ne pas faire de bêtises, pour ne pas être maladroite et rien casser, ça ne marche pas vraiment très bien, mais quand même je fais plein d’efforts et là on me met un piège pareil. J’aurais pu ouvrir la porte plus doucement c’est vrai mais quand même on ne met pas un escabeau derrière la porte, c’est dangereux et la preuve c’était bien arrivé. J’ouvre la porte, boum dans l’escabeau et hop une personne qui tombe en faisant tomber tout un présentoir de vêtements et en plus de la peinture ! J’y étais pour absolument rien moi ! Ce n’est pas moi qui a eu la mauvaise idée de mettre comme ça un escabeau avec quelqu’un dessus, je n’avais fais qu’ouvrir la porte et hop tout s’était enchainé et finalement maintenant la personne sous les vêtements semblent furieuses. Son regard me fait peur, il est intimidant, était-ce madame Lucretia ? Ma maîtresse l’aimait apparemment beaucoup mais je doute qu’elle me pardonne trop facilement, après tout je venais de provoquer une catastrophe pour notre première rencontre et même si ce n’était pas fais exprès et que je n’y étais pour rien, je savais que ça allait être ma faute.

C’est là qu’arrive une autre femme qui semble constater l’étendue des dégâts, elle a un visage strict et un air dur, elle fait vraiment peur, surtout quand elle commence à devenir autoritaire et donner des ordres. Je déglutis avec peine tout en fuyant autant que possible le regarde de l’humaine. La deuxième femme nous abandonne et j’ai envie de lui demander de rester parce que je commence sérieusement à craindre le pire. Saisie par le bras, je me laisse entrainée dans le bureau où elle me tire et je me demande ce qui va se passer. Sa colère est évidente, à force de faire des bêtises, j’avais finis par apprendre à reconnaître quand un humain était en colère et visiblement elle était passablement énervée. Je commençais doucement à m’inquiéter, mes bêtises et maladresses m’apportaient souvent des ennuis assez proportionnels à la colère que je voyais chez les humains. Là je dois bien dire que je craignais le pire. Elle enlève tout ce qui se trouve sur mon bureau et me dit de mettre mes mains dessus. Je le fais sans poser de questions, mes deux mains bien à plat sur le bureau et aussi vite qu’elle me l’avait demandé ! Je devais faire en sorte de ne pas aggraver mon cas, c’était ce que disait toujours mon premier maître « n’aggrave pas ton cas en n’écoutant pas ! ». Donc je m’exécute vite et bien. Elle regarde mes poignets pour trouver le tatouage qui me prouve androïde et elle me demande qui est ma maîtresse, mon nom et la raison qui m’a poussée à venir dans sa boutique. Je hoche la tête avant de répondre :

- Maîtresse Thalie. Justina. Chercher une robe que ma Maîtresse a commandé.

Bon voilà, qui n’était pas mal du tout ! Elle pose une main sur ma nuque et me force à me pencher en avant. Je me laisse faire tout en m’inquiétant de plus en plus. Je commence même doucement à paniquer, je sens les larmes qui me viennent et qui humidifient mes yeux :

- Je suis désolée ! J’ai pas fais exprès ! Mais il fallait pas mettre un escabeau derrière une porte, c’était sûr que ça allait arriver. Je vous jure que je vais tout bien rangé comme c’était.

Et puis je me souviens qu’elle a dis qu’elle ne voulait rien entendre d’autres que les réponses à ses questions, aussi c’est bien entendu tout naturellement que je reprends la parole :

- Je suis désolée, vous ne vouliez pas que je parle et … Je suis désolée, quand je suis inquiète je me mets à parler et … J’ai pas fais exprès c’est vrai, je pouvais pas savoir qu’il y avait un escabeau derrière la porte.

J’ai chaud, très chaud et je tremble doucement, inquiète de mon sort à venir.

[Lucretia Albinus]

La journée avait pourtant bien commencée. Les affaires marchent bien malgré les temps troublés que nous traversons. À croire que toutes les femmes de la Cité ont décidé de combler l'absence de leurs maris par des achats compulsifs. Je ne vais surtout pas m'en plaindre. Bien au contraire. Après tout, chacun sa méthode pour gérer cette situation. Pour le moment, je me retrouve avec une androïde sur les bras, que je ne connais pas et qui a visiblement agressé ma vendeuse. Seule avec elle, dans mon bureau, je vais faire en sorte d'en apprendre un peu plus sur elle. Sauf que je m'attendais à tout sauf à sa réponse. Elle appartient à Thalie ! Depuis quand la jeune prêtresse a une nouvelle androïde ? Je soupire. Surtout que cette écervelée se permet de me faire des réflexions que j'apprécie guère. Mon regard durcit brusquement tandis que je lui colle le front contre la table.

Silence !

Je la sens trembler sous mes doigts. Je ne relâche pas ma prise pour autant. Il est vrai que Thalie a une robe à récupérer mais il n'a jamais été question qu'elle m'envoie une androïde pour cela. Encore moins une que je ne connais pas. J'ai pourtant été claire au Temple la dernière fois. Plus d'arrivée de machines sans que nous ne soyons certaines qu'elles ne sont pas dangereuses. Mais à quoi pense donc mon amante ? Pour avoir une réponse à cela, il me suffit de jeter un œil sur les fesses de Justina. Je connais le point faible de Thalie pour cette partie du corps et je doute être la seule malheureusement. Je vais devoir tirer cela au clair et rapidement.

Comment oses-tu me faire des reproches ? Ton plot serait donc inactif...

Je resserre ma prise en prononçant ses paroles. Ma main libre glisse sur l'ensemble de son corps, à la recherche d'une arme quelconque. Je ne trouve rien mais je sais que ça ne veut rien dire. Je vais devoir prendre des mesures pour assurer ma protection tant que je n'en sais pas plus sur Justina. Je note malgré tout qu'elle réagit au moindre contact. J'en déduis qu'elle a servi d'androïde sexuelle. Ce sont les seules machines à être aussi réceptives. Ce qui me donne une idée.

Ne bouge pas d'ici, ni de ta position.

Je ne donne pas le temps à Justina de me répondre. De retour dans le magasin, je congédie les machines qui y travaillent, le mettant au repos plus tôt que prévue. Après cela, je ferme le magasin. Cela ne m'enchante pas vraiment mais si j'ai une androïde dangereuse dans mon arrière boutique, je ne peux prendre le risque qu'elle agresse l'une de mes clientes. Une fois certaine que nous seules les seules dans la boutique, je retourne dans mon bureau, non sans avoir pris la précaution de prendre une longue baguette en bois souple au passage.

Au moins, Justina n'a pas bougé. Elle sait ce qu'est un ordre. Mais pour une raison qui m'échappe, la savoir aux côtés de Thalie me dérange. L'impression qu'elle représente une menace pour mon amie ne me quitte pas. Si seulement Tiberius était toujours en vie, il saurait quoi faire certainement. Au moins, il pourrait raisonner Thalie. Mais voilà, le Grand Prêtre n'est plus si il a seulement été un jour. La découverte de sa nature a été un choc. Surtout pour Thalie. Passons, je vais devoir régler ce souci moi-même. Ma baguette claque sur le bureau, faisant sursauter Justina.

Pourquoi Thalie t'envoie toi et pas son autre esclave femelle ?

Voyons un peu si elle est capable de retenir quelque chose cette écervelée, voir si elle est capable de proposer de quoi se sortir de son pétrin. Excellent moyen de tester son plot aussi.

[Justina Helvius]

Je suis terrorisée par cette humaine, certains disent que les androïdes ne sont pas fais pour connaître la peur et bien ça leurs ferait du bien d’être à ma place ! Cette humaine a l’air si méchante ! Elle fait peur avec ses airs de colère, elle a l’air de vouloir me donner une punition comme si j’avais fais quelque chose de vraiment grave, mais est-ce que c’était vraiment le cas ? L’humaine qui était tombée allait bien, c’était dommage pour ses jolis cheveux mais elle n’avait rien de cassé et elle allait apparemment parfaitement bien. Il y avait de la peinture sur quelques vêtements mais je suis certaine qu’avec un peu d’huile de coude on pourrait le faire disparaître, que je pourrai le faire disparaître si elle me le demande. Et puis quand on a un peu de bon sens et bien on ne met pas un escabeau derrière une porte, surtout pas quand une catastrophe ambulante comme moi est en ville. L’ordre tombe sèchement de me taire, je ferme bien docilement ma bouche, non sans dire encore avant de clore mes lèvres en rougissant comme une enfant ayant fait une grosse bêtise :

- Désolée … Je me tais, promis.

Sa main sur ma nuque ne me plait pas beaucoup, elle me met mal à l’aise, je n’aime pas qu’elle me tienne comme ça mais je ne peux rien faire et rien dire. En plus j’ai été construite de façon à être super souple ! Bon c’était surtout pour que mon maître puisse expérimenter de nouvelles positions sexuelles mais quand même j’étais super souple alors elle pouvait me pencher en avant ça n’allait pas me gêner. Enfin pas trop parce que quand même je m’inquiétais de pourquoi elle me mettait dans cette position. J’avais envie de prendre mes jambes à mon cou et aller pleurer de peur dans les bras de ma maîtresse, bien à l’abri dans ses bras et au chaud contre son corps où il ne pourrait rien m’arriver de mauvais ou de douloureux ! J’ouvre une grande bouche toute ronde, et je m’emporte, complètement offusquée par ce qu’elle a dit :

- C’est pas vrai ! Mon plot est parfaitement actif ! Et je ne fais pas de reproches sur vous, je n’oserai pas !

Elle passe ses mains un peu partout sur mon corps comme si elle cherchait quelque chose. Je me laisse faire, frémissant doucement sous le contact de ses doigts, quelle idée de faire les esclaves sexuelles aussi réactive, j’ai l’air d’une idiote avec ma tête d’effrayée et mon corps qui lui se met à frisonner ! Un nouvel ordre et comme une bonne petite fille qui a, ENFIN, compris ce qu’on lui demande je ne dis rien, me contentant de hocher docilement la tête pour faire comprendre que j’ai bien reçu et enregistré son ordre. Pas bouger de cette position et faire silence, finalement ça ne sera peut-être pas si difficile mais pour moi que la nervosité rend bavarde comme un vrai moulin à paroles ! Et puis cette position n’est pas forcément désagréable. Du moins elle n’est pas désagréable. Les mains sur le bureau, penchée en avant, ça pourrait donner des idées quand on sait que j’ai été crée comme une esclave sexuelle mais en soit la position n’est pas douloureuse ou particulièrement dérangeante. Puis de toute façon c’est elle l’humaine alors c’est moi qui doit faire ce qu’elle dit et obéir. Cela dit je ne suis pas très rassurée quand je la vois prendre une longue baguette en bois près du bureau. Je regarde la baguette, dans ma position il est très facile de deviner ce qui n’allait pas tarder à m’arriver. J’avais soudainement envie de pleurer, de toutes les types de sexe, ceux incluant de la violence ne devaient pas faire parti de mon programme de bases parce que j’avais une sainte horreur de la douleur et rien qu’à imaginer cette baguette sur mes fesses, je suis à deux doigts de craquer en larme. Mais peut-être que ce n’est pas pour ça qu’elle l’a prise ?

- Mais … mais … Maîtresse Thalie n’a pas d’autre esclave femelle, je suis la seule ! Elle a un autre androïde mais c’est un homme et je ne l’ai pas beaucoup vu.

La baguette claque et je m’inquiète :

- Je vous jure que c’est vrai, Maîtresse Thalie m’a envoyée chercher sa robe, et je ne suis là que pour ça. S’il vous plait ne me faites pas mal, je veux juste prendre la robe et rentrer chez elle. S’il vous plait.

[Lucretia Albinus]

Une catastrophe ambulante, voilà ce que semble être Justina. Sa réaction concernant son plot ne me fait pas vraiment sourire. Reste que je ne parviens pas à faire taire l'inquiétude qui est née en moi. Je lis la peur dans ses yeux à la vue de la baguette. Excellente chose. Au moins, elle sait que je ne plaisante pas. Son autre réponse m'apprend qu'elle connaît Thalie puisqu'en effet, mon amante dispose d'un second androïde mais qui est un mâle et non une femelle. Pour le reste, je peine à la croire. Thalie est toujours venue chercher ses tenues elle-même, en cas de retouches nécessaires. Pourquoi m'envoyer cette machine aujourd'hui ? Il est grand temps que je retourne au Temple moi. Je le ferai dans la soirée, une fois que j'aurai récupéré Cassia. Je me concentre de nouveau sur Justina.

Je ne veux plus entendre le moindre son sortir de ta bouche...

Je la redresse sans aucune douceur, prenant soin de rester derrière elle afin qu'elle ne puisse me voir. Je n'ai rien ici pour la maîtriser comme je souhaite. Hormis un réduit dans lequel elle devrait tenir. Je dis bien « devrait » car je n'en suis pas certaine. Je la force à avancer vers le fond de la pièce. Le réduit en question est un simple placard doté d'une lourde porte. Poussée à l'intérieur, Justine se retrouve rapidement hors d'état de nuire. Du moins, provisoirement. Il me faut du calme pour réfléchir. « Ils » ont attaqués à l'intérieur même du Temple et Thalie est logiquement la nouvelle Grande Prêtresse. Je sais qu'elle ne partage pas ma vision des choses mais elle se révèle beaucoup trop imprudente. Je peine à trouver la solution idéale pour lui faire comprendre la gravité de la situation dans laquelle elle se trouve. Et maintenant, il y a cette androïde !

Sors !

Je viens de rouvrir la porte avec fracas. Justina sursaute. Tant mieux. Tant qu'elle a peur de moi, je garde un avantage non négligeable. Je tiens ma baguette en main, fouettant le vide par moment, histoire de maintenir la pression. Je me décide enfin à détailler l'androïde. Au bord des larmes, elle pense sans doute m'attendrir. Ce n'est pas le cas. Mon cœur s'est durci brutalement en une nuit et je sais que même Cassia craint certaines de mes réactions dorénavant. Je ne peux garder Justina indéfiniment dans mon magasin. Comment Thalie a bien peu penser que je ne me montrerai pas méfiante à son égard... Trop de questions et peu de réponses. Je compte bien les obtenir. J'ouvre l'un des tiroirs de mon bureau, en sortant la première paire de bracelets que Maximus m'avait donnée. Justina les regarde, visiblement effrayée.

Mets-toi nue et vite !

Au moins, si elle s'enfuie, elle sera vite repérée. Je l'observe pendant qu'elle obtempère, découvrant une plastique agréable. Comme toute androïde qui se respecte d'ailleurs. Je lui pose les bracelets, bloquant ses bras dans son dos. J'ai choisi de peu parler, pour la maintenir sous pression. Je vais m'assurer que mon amante ne craint rien en sa compagnie. Je la fais s'asseoir sur le bureau avant de me positionner face à elle. L'androïde tremble, inquiète.

Depuis quand es-tu au service de Thalie ?

Mes doigts viennent se poser sur son cou alors que ma baguette frôle ses jambes. Connaître Thalie est une chose, mais certaines choses qui me lient à la future Grande Prêtresse ne sont connues que d'elle et moi. Le savoir reviendrait à avouer nous avoir étudier durant de longs mois avant de se montrer.

[Justina Helvius]

Pourquoi ça m’arrive à moi hein ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter tout ça ? Si ça avait été un humain qui aurait renversé cet escabeau, est-ce qu’elle se comporterait de la même ? Est-ce qu’elle ferait la même chose qu’elle fait avec moi ? J’en doute, alors pourquoi elle le fait avec moi ? Je suis complètement terrorisée, qu’est-ce qu’elle voulait de plus, voir si on pouvait faire avoir une crise cardiaque à une androïde ? Sincèrement je doute que ça soit possible. Faire surchauffer à la limite mais bon … Je ne suis pas à l’aise, je suis complètement inquiète et je dois dire qu’elle me fait de plus en plus peur. Elle a un quelque chose de vraiment dangereux dans son attitude, on dirait qu’elle va me faire du mal, que ça lui plairait de me faire du mal, mais qu’est-ce que j’ai fais de mal ? Je suis venue dans sa boutique et j’ai renversé un escabeau que je ne pouvais même pas avoir, alors me punir pour ça, c’est vraiment, vraiment trop injuste ! De toute façon, et ben je le dirai à Thalie ! Enfin si j’ai l’occasion de la revoir pour lui dire parce que l’humaine commence vraiment à me faire peur avec sa baguette, serait-elle capable de me démonter ou me détruire dans la colère que j’ai suscité chez elle ? J’avais parfois … très souvent … provoqué la colère de mes maîtres et de certains humains mais elle, je ne lui avais rien fais, une maladresse qui n’était même pas entièrement ma faute. Ouvrir la porte puis mettre l’escabeau pour la tenir ouverte aurait évité cet accident, c’est du bon sens, comme quand ma maîtresse dit que je n’ai pas le droit d’avoir une bougie pour la nuit parce que je risque de mettre le feu au Temple. Sauf que je suis pas d’accord, je suis bien assez grande et disciplinée pour ne pas mettre le feu au Temple. Ou réussir à l’éteindre avant qu’il devienne trop important. Enfin je crois.

Me voilà enfermée dans le noir dans un espèce de placard, je tremble de peur et les larmes sont vraiment à un tout petit rien du tout de se mettre à couler. Je n’ai pas été prévue pour la guerre ou souffrir, j’ai été prévue pour être une androïde sexuelle et une suivante, je ne veux pas souffrir, je n’ai pas envie, en plus avec la réactivité qui m’a été donnée, ça fait encore beaucoup plus mal ! Pourquoi les humains sont si méchants ? Pourquoi ils se tuent entre eux et font du mal aux androïdes, c’est complètement stupides. En plus je suis une gentille androïde moi, tout ce que je veux c’est prendre la robe et courir dans les bras de ma maîtresse pour pleurer un grand coup en lui disant combien j’ai eu peur. Mais la méchante ne veut pas me laisser partir, elle me demande de sortir et je sursaute en entendant le bruit de la lourde porte. Penaude, le regard rivé sur le sol et tentant de me faire aussi petite et invisible que je peux, je sors, effrayée et évitant soigneusement de regarder la baguette qu’elle tient et qui me glace le sang … enfin … vous voyez ce que je veux dire. Elle sort des bracelets et la peur grandit encore, je sens une larme qui s’échappe sur ma joue droite, elle m’ordonne de me déshabiller et comme avant, il faut que ça soit fait vite. Elle est pressée peut-être ? Parce que moi je suis pas pressée du tout de savoir ce qu’elle va faire avec les bracelets et ce qu’elle va me faire ! Je fais ce qu’elle demande en quatrième vitesse, à peine son ordre donné, je suis nue, en même temps quand on a qu’une simple tunique à retirer ça va très vite. J’ai même retiré mes sandales, ce qui peut semble ridicule mais quand on vous menace avec une baguette, on ne pose pas de questions.

J’ai envie de pleurer, de fuir, de crier, je suis complètement terrorisée et voilà qu’elle lie mes mains dans mon dos avec les chaines. Je n’essaye même pas de bouger mes bras ou mes mains, je me laisse faire sans bouger, complètement terrorisée et désormais complètement nue aussi face à l’humaine qui me fait asseoir sur le bureau. Elle reste face à moi et mon regard reste concentré sur la baguette qui claque de temps en temps et me fait sursauter à chaque claquement. Elle promène ses doigts dans mon cou, la baguette frôle mes jambes et le pire dans tout ça, c’est que ma nature trouve ça plaisant alors que cette horrible femme est complètement en train de me terroriser :

- Elle m’a achetée trois jours avant que Monsieur Tiberius ne soit assassiné. Mais je vous assure, tout ce que je voulais c’était sa robe, elle est occupée avec d’autres prêtresses à gérer l’avenir immédiat du Temple, c’est pour ça qu’elle m’a envoyée. S’il vous plait, je vous jure que je dis la vérité.

Je n’arrive plus à retenir les larmes et j’éclate en sanglot, terrorisée par cette humaine complètement folle.

[Lucretia Albinus]

Je dois parvenir à réfléchir. Et le plus vite possible s'impose. Assise sur mon bureau, Justina peine à ne pas se mettre à hurler. Mes doigts glissent sur sa peau, la faisant réagir à son corps défendant. Ce qui me confirme qu'elle est dotée d'un programme d'esclave sexuelle. Voilà qui peut me servir. J'écoute ses paroles avec soin sans intervenir. Mais cela n'arrange pas la situation de Justina, au contraire même. Ma baguette s'abat avec force sur sa cuisse droite. Thalie ma douce, comment peux-tu être aussi peu prudente...

Tu mens !

Que l'androïde soit en pleurs ne m'émeut pas le moins du monde. Mais il est impossible que Thalie ne m'ait pas avertie de sa nouvelle acquisition, surtout si elle a été faite avant la mort de Tiberius. Quant à ces « affaires », j'ignore de quoi il en retourne et il est étonnant que je ne sois pas conviée à une telle réunion. Cela renforce ma méfiance. Et puisque c'est ainsi, voyons un peu ce que cette androïde me réserve. Je me recule sans la quitter des yeux. Avant d'inspirer profondément. Mon don se développe en moi, grandissant avant d'envelopper l'androïde. L'illusion que je suis en train de préparer est certainement la plus violente que je n'ai jamais faite.

Allonge-toi sur le sol !

Justina obtempère rapidement, inconsciente de ce que je suis en train de lui réserver comme sort. Rapidement, elle se retrouve au milieu du désert, à l'extérieur des remparts rassurants de la Cité. Seule. Enfin pas tout à fait. Un groupe d'hommes l'encerclent rapidement. Ils n'ont rien de rassurant. Ils ressemblent à des voleurs des bas-fonds, crasseux, violents et pervers. L'illusion se met lentement en place. Mentalement, je m'en excuse auprès de ma Déesse qui apprécie peu que je me serve de mon don ainsi.

--R'gardez vous autres c'que le vent nous a apporté...

Le rire gras de celui qui semble diriger ce groupe résonne dans le silence. Je vois l'androïde se replier sur elle-même. Elle n'est plus entravée, du moins le croit-elle, mais ne peut fuir l'horreur qui se prépare. L'homme la saisit par les cheveux, tâtant son corps sans vergogne.

--Un bon p'tit lot cette chose. Va bien nous servir...

Avant de projeter Justina aux pieds des autres hommes. Une dizaine en tout. Tous des brutes épaisses incapables de douceur. Traînée sur le sol, tenue par les cheveux, l'androïde ne peut résister et se retrouve rapidement dans une grotte, le repaire du groupe à première vue. Le chef l'abandonne sur le sol alors que le cercle se resserre autour d'elle. Les coups commencent à pleuvoir sur Justina qui ne peut rien faire pour les éviter. Dans le même temps, ma badine s'abat sur son corps pour augmenter la puissance de mon illusion. Mon regard est devenu fixe, sans émotion apparente. Durant de longues minutes, le groupe se déchaîne sur Justina qui ne fait plus que hurler.

--Ça suffit ! Faut pas abîmer la marchandise.

L'androïde se retrouve jetée sur une paillasse. Le chef la fixe d'un air mauvais avant de s'allonger sur elle, la violant tout en incitant ses hommes à venir en profiter aussi. Tour à tour, Justina se retrouve livrée à chaque homme présent. Les autres ne lui laissant aucun répit. Ses seins sont maltraités, sa bouche sert à les sucer pour qu'ils retrouvent leur forme. Et bientôt, elle doit subir les assauts de plusieurs à la fois. Durant de longues heures, entre beuveries et viols, le groupe se déchaîne sur l'androïde. Jusqu'à s'en lasser finalement. Une autre jeune femme fait son apparition. Bien que je répugne à poursuivre, je me dois de le faire. Justina découvre alors avec horreur que Thalie est aussi prisonnière. Lui reprochant sa bêtise. J'intensifie la vision, les heures deviennent des jours, les jours des semaines, les semaines des mois et les mois des années. Et durant tout ce « temps », les hommes abusent d'elles d'eux de façon régulière, poussant de plus en plus loin les sévices, jusqu'à égorger Thalie sous les yeux de Justina, l'obligeant à regarder l'agonie de sa maîtresse. Je dissipe l'illusion lentement, observant l'androïde qui se tord sur le sol.

Voilà ce qui se passera si tu persistes à me mentir.

Ma voix la ramène brutalement à la réalité. Elle me fixe sans comprendre.

[Justina Helvius]

Comment Maîtresse Thalie peut-elle être amie avec ce monstre ? Cette femme n’a aucun coeur, elle n’écoute même pas ce que je dis, elle est juste un monstre cruel et sans coeur qui veut me faire du mal. Je savais que ma maladresse et mes bêtises pouvaient me faire subir des punitions mais elle allait trop loin, j’étais complètement terrorisée, que voulait-elle de plus ? Je tremblais, je pleurais, je ovulais rentrer chez ma Maîtresse voilà toute la vérité, même sans la robe, peu importe je voulais aller dans ses bras et pleurer toute la peur que cette vilaine femme me fait ressentir. Mais je ne peux pas, les mains menottées dans le dos, nue et mon plot bien trop actif m’en empêchait. Je pleure, je suis ridicule mais surtout je suis terrorisée et cette femme, elle me fait de plus en plus peur. Elle n’a pas de coeur, on ne peut pas agir ainsi et avoir un coeur, c’est elle qui devrait se faire réinitialiser avec un programme de gentillesse ! Je reste là, je n’ose même plus parler et elle devient violente. Je hurle de douleur, je ne suis pas faite pour résister, tout mon corps ressent les choses avec une intensité atroce, je déteste ce qu’elle fait, pourquoi est-elle comme ça ? Les sanglots redoublent :

- Pitié ne me faites pas de mal. Je ferai tout ce que vous voulez !

Je l’aime pas ! C’est une vilaine, je l’aime mais alors pas du tout ! Comment ma si douce et si gentille maîtresse peut aimer cette femme ? Cette espèce de folle furieuse sadique et cruelle qui ne veut faire que du mal autour d’elle, je devais prévenir ma maîtresse au plus vite et faire en sorte que plus jamais elle se voit ! Elle me dit de m’allonger, en larmes, complètement effondrée je me laisse tomber sur le sol sans plus bouger sinon à cause de mes pleurs. Je ferme les yeux pour ne pas la voir comme si ça allait la faire disparaître et l’empêcher de me faire du mal. Soudainement j’ouvre les yeux, parce que plus rien n’arrive, elle ne parle plus, elle ne me frappe pas, mais quand je les ouvre, je suis dans le désert. Je m’assois tout en regardant partout autour de moi, de grands yeux ronds et la bouche grande ouverte :

- Mais … comment ? Où je su … Ahhhhhh !

Cri de douleur quand on me tire par les cheveux, un homme accompagné de beaucoup d’autres, ils sont sales, sentent mauvais et tout comme la femme que j’avais rencontré avant, ils font horriblement peur. Je me débats mais il est beaucoup trop fort pour moi et je n’arrive pas à m’échapper quand il me touche, profitant de pouvoir toucher tout mon corps alors que je tente de fuir sans parvenir à rien. Ses mots me font peur et je secoue la tête :

- Non ! Pitié, je vous ai rien fais ! Laissez-moi ! Espèce de … méchants !

Je n’étais pas plus conçue pour supporter la douleur que pour pouvoir insulter, ils m’entrainent ensemble dans une sorte de grotte qui sent au moins aussi mauvais qu’eux, ils approchent de moi et je pleure, je supplie qu’ils me laissent tranquille. Tout d’un coup, un d’eux me frappe, le premier coup d’une longue série, des coups de pieds, des coups de poings, partout sur mon corps, je me tords de douleur, je gémis, je hurle, je me roule en boule autant que je peux mais les choses ne font qu’empirer. J’ai mal partout et je gémis de douleur même quand ils arrêtent finalement de me faire du mal. Je n’arrive même plus à pleurer tellement j’ai mal, je ne bouge plus, je reste là sans réaction comme si, immobile, ils n’allaient pas me voir. Et puis un d’eux me porte, je ne suis pas bien lourde, même Thalie pourrait me soulever, on me jette sur une paillasse et je réalise ce qui va m’arriver :

- S’il vous plait, ne faites pas ça.

Rien n’y fait, je ne suis qu’une poupée entre leurs mains, ils font de moi ce qu’ils veulent. Ils boivent, abusent de mon corps, vont et viennent dans mes intimités, me pelotent, me frappent et me violent encore. Ils me forcent à ouvrir la bouche pour mieux enfourner leurs sexes et venir ensuite reprendre leurs horribles jeux. Au sol, complètement épuisée et endolorie sur tout le corps, je pleure sans plus pouvoir en finir quand je me rends compte qu’ils sont en train de faire exactement la même chose qu’ils m’ont fais à ma maîtresse. Je ne peux rien faire, je n’arrive pas à bouger, tout ça dure longtemps, si longtemps et soudain malgré mes cris et mes suppliques de prendre la place de la prêtresse, ils l’égorgent sous mes yeux. C’est là que soudainement la voix de la femme se fait à nouveau entendre, je me redresse, assise dans le bureau derrière la boutique, mes mains entravées dans mon dos, je ne comprends pas, je la regarde, mes yeux me brulent de toutes les larmes que j’ai versé :

- Maîtresse Thalie !!!

Je regarde l’humaine et ma détresse n’en devient que plus forte encore, je ne comprends pas ce qui est arrivé :

- Où est-elle ? Comment va-t-elle ? Que lui avez vous fait ? Elle vous faisait confiance, elle croyait que vous étiez son amie ! Espèce de monstre !

Je suis terrorisée, en larmes et complètement traumatisée par ce que j’ai vu, oubliant l’humaine et son ordre je me relève tout en murmurant comme un disque rayé dans un juke-box :

- Elle va bien. Je dois retourner chez elle. Elle va bien. Je dois retourner chez elle.

Titubant, maladroite sur mes jambes je tente de m’avancer mais je tombe sur mes genoux et je regarde l’horrible femme :

- Pourquoi vous faites tout ça ? Tout ce que je voulais c’est la robe de ma maîtresse et la lui ramener.

Je me roule en boule et j’éclate définitivement en sanglots bruyants.

[Lucretia Albinus]

Créer une illusion de cette intensité, surtout en y mêlant Thalie, n'est pas chose aisée. Je sais que Venus va me le faire payer chèrement mais je ne pouvais opérer autrement. Justina est en pleurs, incapable de comprendre ce qu'elle vient de vivre. Son hurlement m'apprend néanmoins une chose : son plot est actif et elle tient réellement à mon amante. À qui je devrai expliquer mon geste. Ses vociférations à mon égard ne me touchent pas le moins du monde. Je vais finir par croire que cette androïde a été conçue avec une sensibilité exacerbée. Ce qui expliquerait sans peine sa réaction. Je la laisse, ne jugeant pas utile de la faire taire pour le moment. Elle finit par se rouler en boule sur le sol, prise de sanglots qu'elle ne peut contrôler. Je la laisse ainsi de longues minutes avant de me pencher vers elle, la relevant fermement après lui avoir libéré les poignets. Elle se retrouve assise sur une chaise, sans réaction apparente.

Thalie va bien... Ta maîtresse est en vie et à l'abri au sein du Temple.

Je lui laisse le temps de digérer cette information. Elle est bien secouée tout de même. Jamais je n'avais conçu une illusion aussi puissante et douloureuse. Je dois me rendre à l'évidence. Les événements de ces dernier jours m'ont changée. J'ai toujours été particulièrement prudente de nature. Cette notion s'est renforcée chez moi et me pousse à me méfier de toute personne nouvelle que je rencontre. Mais cette violence que je sens grandir en moi, c'est une nouveauté que je vais devoir apprendre à maîtriser rapidement. D'où peut-elle bien venir d'ailleurs... J'ai été élevée dans un culte voué à l'amour et aux arts. Ce qui m'arrive n'a rien de logique. Pas plus le fait que je sois capable de manier les armes depuis mon plus jeune âge. J'en arrive à me demander quel était le Dieu de ma mère.

Je me positionne derrière Justina, toujours en pleurs, caressant avec douceur sa chevelure soyeuse. Avant qu'elle ne rentre chez sa maîtresse, il faut absolument qu'elle se calme. De toute façon, je compte bien la raccompagner au Temple, pour être certaine qu'elle y retourne sans encombre et pour m'expliquer avec ma douce Thalie. Je ne peux créer une nouvelle illusion qui l'apaiserait à coup sûr. Il va donc falloir procéder autrement. Je commence donc par ranger ma baguette contre le mur, tout en la surveillant du coin de l’œil. Je reviens ensuite me positionner derrière elle, mes doigts glissant dans sa nuque en un doux massage. La détendre risque de s'avérer difficile mais je compte bien sur la réactivité de son corps pour y parvenir. Sa peau est douce au toucher, ce qui est très agréable. Ses pleurs s'estompent, je vais enfin pour lui expliquer le pourquoi du comment de ma réaction. Je viens me mettre face à elle, toute trace de colère ayant disparu de mon visage.

Ce que tu as vu n'était qu'une simple illusion. Jamais je ne ferai de mal à Thalie. Elle compte énormément pour moi. Son erreur a été de ne pas m'avertir de ta présence à ses côtés. Les derniers événements, dont la mort de Tibérius, imposent que nous soyons encore plus prudentes que d'ordinaire et ta maîtresse est parfois trop confiante. Il m'appartient de la protéger. Elle est notre Grande Prêtresse maintenant et à ce titre, plus sujette aux attaques de nos ennemis.

Voilà, j'ai enfin capté son attention. Elle a toujours peur mais au moins, elle ne pleure plus. Je m'approche puis relève son doux visage en la tenant par le menton. Aucun signe de fuite ou d'agression. Je vois d'ici la tête de mon amie quand son androïde va aller se cacher dans ses jupons. Mais pas avant quelques vérifications supplémentaires. Je fais se relever Justina avant de la faire se remettre les mains à plat sur le bureau. Mes mains glissent sur son dos tandis que je chantonne doucement. Je la sens réagir, ce qui me conforte dans le fait qu'elle est particulièrement docile. Connaissant le point de faible de ma douce Thalie, je m'attarde sur le haut de ses fesses, prenant le temps de les découvrir.

Il va te falloir me prouver que tu tiens réellement à ta maîtresse...

Je laisse volontairement ma phrase en suspens. Mes mains parlent d'elles-même, caressant le corps de Justina à loisir. Je me doute que Thalie appréciera peu, voir pas du tout, mes méthodes mais au moins, je fais en sorte d'assurer la continuité du culte dans lequel j'ai été élevé. Mes doigts glissent lentement entre les cuisses de la belle androïde que ne peut s'empêcher de frémir. Sa peur se dissipe doucement. Mes caresses deviennent plus précises, plus ciblées.