[E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

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[E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Fausta Herminius le 03 Octobre 2012, 20:39

Mon réveil n'a rien d'agréable ce matin. Je suis convoquée au Temple de Pluton par un homme qui n'a même pas eu la décence de me donner son identité. J'apprécie assez peu ce fait car je me demande bien ce que cache ce rendez-vous. L'androïde qui m'a porté le message ne semblait pas savoir de qui il venait. Il va me falloir être très prudente. Tout d'abord, choisir ma tenue avec soin. Je dois avoir l'air à la fois distinguée et sexy. Selon que c'est un homme ou une femme, j'adapterai mon comportement en fonction. Je fouille dans ma garde-robe avant d'en sortir la tenue parfaite. Une robe longue de couleur écru toute en dentelle, entièrement faite main. De quoi dévoiler mon corps de façon détournée. Ma longue chevelure soigneusement retenue, je m'observe devant la glace pour me faire une idée de l'image que je renvoie. Elle me convient, j'irai donc ainsi.

Les rues du marché sont déjà animées lorsque je quitte ma demeure. Je prends la direction des Temples, à contre cœur cependant. Ce rendez-vous ne me dit rien qui vaille et j'ai la nette impression que je vais regretter ce que je suis en train de faire. Dans ma main, le billet qui a servi à me convoquer. Il m'a été précisé que je devais l'apporter avec moi. Tout en cheminant, j'observe les habitants de Rome vaquer à leurs occupations. Tout cela me semble bien terne. La Cité n'est pas ce qu'elle devrait être. Trop de laisser aller et trop d'intrigues ont mis à mal le futur de Rome. Il est temps que tout cela change. Je finis par me retrouver aux portes du Temple de Pluton. Ce n'est pas mon dieu. Seul Jupiter a mes faveurs.

Je me présente à l'androïde de faction, lui tendant la missive que j'ai reçue. Il ose me faire patienter ! Mais pour qui se prend-il ? Je meurs d'envie de lui apprendre la politesse moi. Il m'indique mon chemin avant de me laisser entrer. Il est trop tard pour reculer maintenant. Piège ou non, je serai rapidement fixée maintenant. J'avance lentement, cherchant à retarder cette rencontre dont je ne sais rien. Ne pas venir était une solution mais cette missive m'a intriguée. Celui qui me demande de venir semble me connaître. Je ne peux en dire autant et c'est bien ce qui me pose souci. Ce ne sont pas les mots en eux-mêmes mais plutôt le fait qu'un inconnu connaisse mon existence sans que je le connaisse lui. Un seul homme échappe encore à ma connaissance pour l'heure : le Prélat. Non que je le craigne mais juste parce que cet homme est aussi secret que moi. Je dispose d'informations, encore incomplètes cependant. Passons, je dois d'abord me concentrer sur ma rencontre d'aujourd'hui.

J'arrive devant une porte, surveillée elle aussi par un androïde mâle. Je secoue la tête avant d'énoncer à voix haute la raison de ma présence en ces lieux. Je pénètre dans une antichambre. Du moins, ça y ressemble. Je déteste que l'on me fasse attendre. J'espère pour lui qu'il a une excellente raison pour m'imposer cela. Sinon, je jure de le lui faire payer au centuple. Je m'installe sur une banquette, affichant un air hautain. Que je sois venue est une chose, que je me montre polie et avenante en est une autre. Je fulmine de ne pas savoir qui m'a imposé ma venue dans un Temple qui n'est pas le mien.

**Ne perds jamais de vue que chaque mot, chaque geste, décide de ton avenir**


Les conseils de mon père. J'inspire profondément avant d'afficher une apparence plus aimable. Ce qui ne change rien à ce que je ressens.
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Nero Horatius le 04 Octobre 2012, 21:41

"Tu es un incapable, tu le sais ça j’espère ?"

"Mais !"

"C’était pourtant simple ce que je t’ai demandé ! Tu comptes devenir un jour prêtre de Pluton ? En étant si incompétent ?"

Ni une ni deux, je me lève, furieux face à ce novice qui n’est doué que pour s’attirer des ennuis. Ma colère semble sans limite en cet instant. Dans le regard de mon interlocuteur, je devine sa peur croissante. Il faut dire qu’ajouter à ma tenue déjà impressionnante, ma voix déformée par la structure même de mon masque, rendue plus caverneuse, grave, je suis également quelqu’un doté d’une grande force, héritage encore bien présent de mon passé de légionnaire. Mes deux mains s’emparent du bord de la table qui me sert de bureau pour le moment, et d’un geste précis, je la renverse sur elle-même, laissant ce qui était disposé dessus voler par la même occasion dans un bruit de fracas. Ma réaction semble démesurée très certainement mais cela participe à la réputation de mon personnage. Je suis déjà de nature coléreuse au naturel, alors je n’hésite pas à laisser celle-ci s’exprimer totalement, sans entrave quand elle souhaite se manifester chez moi. J’ouvre les portes vivement de mon bureau, donnant sur l’antichambre où m’attend celle que j’ai convoqué. Au moins, elle est ponctuelle, un bon point pour elle. Décidément, elle fait tout pour bien jouer son rôle elle. J’attrape le novice par le col de sa bure et sans ménagement, je l’éjecte de mes quartiers, le jetant comme un vulgaire morceau de bois dans l’antichambre…

"Hors de ma vue misérable !"

Le pauvre adolescent n’a d’autres choix que de voler dans les airs pour se réceptionner lourdement sur le sol de marbre sombre, pleurant toutes les larmes de son corps. Visiblement, il est aisé de voir sur son visage que l’expérience qu’il vient de vivre a été traumatisante pour lui. Il ne pourra que mieux en retenir la leçon ainsi. Mon regard fixe la jeune femme assise et qui m’attend, et je reste sans aucune gêne à soutenir ainsi le sien de longues secondes. On dirait alors que nous nous affrontons mentalement, par le biais de nos pensées. Puis, aussi soudainement qu’imprévu, je rentre dans mes quartiers en claquant de nouveau les portes. Mon pied vient cogner dans les parchemins au sol, les faisant voler dans les airs, tandis que je continue de râler, crier de rage durant de longues minutes…

"OH TOI NON PLUS C’EST PAS LE MOMENT ! T’ES MORT ! JE NE VEUX PLUS T’ENTENDRE !"

Face à moi, l’esprit du Grand Prêtre de Pluton qui ne trouvera le repos que lorsqu’il se sera vengé de moi apparemment. Cela peut être très long, car maintenant qu’il est mort, que Pluton semble lui refuser l’accès aux Enfers, il n’a d’autres occupations que de me taper sur le système du matin jusqu’au soir. Finalement, après m’être passablement calmé, je redresse la table rapidement, replaçant dans le désordre le contenu étalé au sol, pour présenter un intérieur un peu plus organisé à mon invitée. Mais avant de l’accueillir dans mes quartiers, il me faut encore terminer une étape avant de pouvoir la faire entrer, et débuter notre entretien. Lentement, je me dirige devant un miroir atteignant la hauteur des deux mètres aisément et qui trône sur un mur, dans une alcôve qui lui est entièrement dedans. Ainsi paré, ce mur semble davantage être une porte qu’un simple miroir. Encadré dans un bois usé par le temps, il semble venir d’un autre temps. Le visage baissé, dissimulé sous mon épais capuchon, je ferme un instant les yeux et commence à réciter des prières, dictées e plus en plus rapidement. Il est certain que ma voix doit s’entendre depuis l’antichambre, les murs n’étant pas si épais que cela…

Les mains tendues vers le miroir, mes paroles deviennent comme une musique envoûtante. Les mots s’enchainent de plus en plus rapidement, toujours dans le même ordre, sous la même intonation de voix. L’atmosphère semble petit à petit changer à l’intérieur de mes quartiers. L’air se fait plus frais, jusqu’à finalement, de la vapeur s’échappe de ma bouche, de mon nez à chaque inspiration et expiration. Phénomène pourtant visiblement uniquement en plein hiver. La prière s’intensifie, une fumée bientôt blanchâtre apparaît dans le miroir, commence à s’écouler par le bas de celui-ci, pour se répandre lentement mais surement sur le marbre de la pièce, telle une rivière se frayant un chemin. Les flammes des bougies chancellent sans pourtant qu’un quelconque courant d’air ne se fasse sentir. Et bientôt, ils sont là : les gémissements, les pleurs, les supplications de l’Autre-Monde. Une cascade de cris, de pleurs, de gémissements plaintifs, d’appels résonnent dans le bureau. Son qui glace le sang à ceux qui n’en sont pas habitués. D’ailleurs, qui peut y être ? Il faut être mort ou dans l’Autre Monde pour avoir entendu pareil son...


"Toi qui erre de l’autre côté, par delà les frontières invisibles… les abimes… entend mon appel !"

Ce n’est pas qu’une simple prière, mais plutôt un ordre. Je sais que celle à qui j’ai demandé de venir doit tout écouter derrière la porte. Et tandis que j’intime à l’entité de venir à moi, la prière que je récitais juste auparavant tel une chanson envoûtante continue de se faire entendre. Sauf que la voix n’est plus la mienne, mais une chorale de voix lugubres, sombres venues toute droite du néant. Je romps finalement le lien que je viens d’établir avec l’Autre Monde pour me diriger vers les portes de mon bureau, les ouvrant soudainement et énergiquement. Toutes les voix se sont tuent au même instant, dans une coordination parfaite. Seule un froid surnaturelle règne à l’intérieur de mes quartiers, une fumée blanchâtre, semblable à de la vapeur, ou à un léger brouillard recouvre et reste à quelques centimètres au dessus du marbre sombre de mon bureau…

"Tu peux entrer."

Ma voix est froide, sèche et autoritaire. Il n’y a pas de place pour discuter, pour questionner, pour protester. Je laisse les portes ouvertes et rejoins mon bureau pour m’installer derrière, assis confortablement dans le siège tout en guettant l’arrivée de la jeune femme dans mon bureau. Ainsi vêtu, je dois lui renvoyer une image étrange. Habillé entièrement de noir, je ne laisse strictement rien paraître de ma peau naturelle. Même mes mains sont protégées dans des gants noirs. Mon visage dissimulé sous mon masque me confère une aura mystérieuse. Je la laisse entrer à sa guise, puis, attend qu’un silence s’installe entre nous. Pour le moment, je me contente de la fixer du regard, de la détailler ouvertement voir même outrageusement, comme-ci silencieusement, je l’accusais déjà de quelque chose, attendant de voir si elle allait se placer immédiatement sur la défensive ou non…

"Alors… te voilà donc… tu as eut raison de te présenter spontanément à moi, c’est mieux ainsi, pour toi Fauta."

Je sais d’hors et déjà que mes mots vont la mettre dans une colère significative. C’est le but. Je veux la tester, la pousser à bout, la provoquer. D’ailleurs, un sourire narquois apparait sur mes lèvres, mais ça, elle ne peut en rien le voir, juste peut-être le percevoir…

"On m’a dit beaucoup de choses sur toi. Tu es une Romaine bien secrète. Mais j’en oublie toute forme de politesse. Je t’en prie, installe toi, prend un siège. Toi et moi allons discuter."
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Fausta Herminius le 05 Octobre 2012, 11:56

Je regrette déjà ma décision. Personne ne peut me forcer à faire une chose que je ne désire pas. Pourtant, je suis dans l'enceinte du Temple de Pluton, à attendre que la personne qui m'a convoquée daigne me recevoir. Ma patience est mise à rude épreuve. Des cris me parviennent. Je relève la tête, comprenant rapidement qu'il vienne du bureau où je suis attendue. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? La porte s'ouvre avec violence. Je frissonne en découvrant l'identité de mon interlocuteur : Mortis, grand prêtre en ces lieux. Voilà qui n'annonce rien de bon. Certains le croient fou à lier, d'autres pensent qu'il discute avec les morts. Pour ma part, je le sais dangereux. Il va falloir que j'agisse avec une extrême prudence en sa présence. Je ne bouge pas d'un cil quand je vois le novice voler à travers la pièce. Nos regards se croisent, je ne détourne pas le mien. Il ne me fait pas peur. Mon visage garde sa neutralité habituelle. S'il pense me troubler avec son apparence, c'est raté. Sauf qu'il a l'audace de refermer son bureau une fois à l'intérieur, m'obligeant à attendre encore. Je me retiens de quitter les lieux séance tenante.

Rester calme à tout prix. Mon ouïe capte les vociférations de Mortis sans que je n'ai à me rapprocher de la porte. Il fait quoi là-dedans ? Et surtout, à qui parle-t'il ? Je vais finir par croire qu'il est réellement dérangé. Ce qui ne fait pas pour autant mes affaires. La suite me glace littéralement. Cette prière, cette mélopée puis les voix... J'ai la confirmation qu'il peut invoquer l'esprit des défunts. Mon regard s'assombrit. Se peut-il qu'il connaisse la mission que mon père m'a confié il y a bien longtemps ? Ce n'est pas possible ! Je dois en avoir le cœur net. La porte s'ouvre à nouveau et Mortis m'intime l'ordre de le suivre. Je n'en crois pas mes oreilles ! Je n'obéis à personne ! J'opte pour le lui faire comprendre en prenant tout mon temps avant de pénétrer dans son bureau. Il y fait un froid glacial qui ne me dérange pas plus que ça. Par contre, le brouillard qui flotte au-dessus de son bureau n'a rien de naturel. Dans quel guêpier suis-je donc venue me fourrer. Il est bien temps d'y penser ! Je demeure malgré tout impassible durant son observation. Je déteste qu'un homme ose me fixer ainsi. Je ne suis pas une pute de bas-étage tout de même ! Et s'il pense que je vais lui offrir mes faveurs, il se trompe lourdement. Sauf que quand il se décide à reprendre la parole, c'est pour débuter des inepties.

Si par le fait de convoquer les gens, tu penses qu'ils viennent de leur propre chef, tu fais erreur. Je ne suis ici qu'à cause d'une missive que tu n'as même pas eu la correction de signer !

Ma colère est amplement perceptible dans ma voix et je ne prends même pas la peine de la cacher. Après tout, il se fout visiblement de moi et je ne vois pas pourquoi je lui ferai le plaisir de sourire bêtement. Reste ces mots me concernant. Que sait-il réellement ? Personne ne sait qui je suis, j'en suis certaine. Hormis Mettius peut-être mais il est trop avide de pouvoir pour venir lécher les bottes de Mortis. Même pour en obtenir plus. Pour cela, le Prélat a sa femme. Je n'ai pourtant pas l'impression que mon interlocuteur bluffe. Il semble trop sur de lui. Difficile cependant de me faire une réelle opinion vu sa tenue. De nous deux, j'ignore lequel a le plus de choses à cacher. Je ne réponds pas à sa proposition de m'asseoir. Par contre, je m'approche de son bureau, venant poser mes mains à plat dessus, un sourire amusé aux lèvres. Il ne sait rien. Personne ne sait rien. Je ne donne pas chère de sa source sinon, elle rejoindra rapidement les monde des morts, voir les enfers de ce maudit Pluton.

Il est facile d'impressionner les autres, caché derrière un tel déguisement. Cela m'incite à penser que ta peur est bien plus grande que celle de ceux qui te redoutent. Si tu pensais m'impressionner ainsi, tu fais fausse route une nouvelle fois.

Je me redresse, mains sur les hanches, le toisant sans aucune gêne.

Voici donc le « grand » Mortis, celui dont on ne sait rien mais qui sait tout... Tu n'es pas le seul à savoir questionner.

Mon intonation est volontairement moqueuse, surtout que j'appuie volontairement sur le mot « grand » pour bien lui faire comprendre qu'il ressemble plus à une marionnette qu'à autre chose.

Je n'ai pas de temps à perdre moi...

Sous-entendu que lui en a bien évidemment. Je fais demi-tour, mon sourire de nouveau en poste, avant de me diriger vers l'entrée sans me presser le moins du monde. Je ne fuis pas, loin de là, je m'en vais tout simplement, lui signifiant de fait la fin de cette mascarade d'entrevue.
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Nero Horatius le 10 Octobre 2012, 21:31

Fausta réagit à mes provocations. Un bon point pour moi. Je ne suis aucune offusqué par sa réaction, je l’ai provoqué, attendu, cherché, encouragé. Elle entre dès à présent dans mon jeu. Pas de piège en vue non, je ne souhaite que tester sa véritable nature, la prendre en défaut, lui faire comprendre son erreur. Elle a tendance à réagir au quart de tour, dès la première provocation. Une façon de se protéger ? Certainement. Mais si cela fonctionne le plus souvent, avec moi, qui sait la vérité à son sujet, c’est une tactique mal pensée, mal employée. Il lui faut dès à présent trouver autre chose. Et à quoi bon, puisque moi je sais. Je suis celui qui sait, qui a vu, entendu. Je la laisse jouer son numéro, nullement impressionné, juste satisfait de l’avoir conduite là où je le souhaitais. Peut-être y ais-je été un peu fort avec elle, mais on ne fait pas la guerre sans taper sur l’ennemi malheureusement. Fausta n’est en rien l’ennemi, bien au contraire. Mais ça, il va falloir lui faire comprendre, discuter avec elle pour nous mettre d’accord. J’aurais pu employer la diplomatie mais je sais pertinemment que cela n’aurait pas fonctionné avec elle. Trop de fierté, trop de caractère, trop sur ses gardes. Elle a une image erronée de moi. Je ne peux guère lui en vouloir, beaucoup de mensonges, de fausses vérités circulent sur ma personne en ville, dans ce temple même. Elle porte la main sur la poignée de la porte, c’est ce moment précis qui m’oblige à la stopper avant qu’elle ne disparaisse…

"Fausta… attend s’il te plaît. Je sais tout de toi. Ton enfance, ton père, le désert dans lequel tu as grandit… la mort de ta mère."

Mes mots n’ont rien de provocation, d’accusation non. Ils sont employés avec douceur, compassion même. Ce n’est pas l’effet de surprise qui compte. Je crois que quelque part, Fausta est venue à moi en sachant au fond d’elle, que j’étais capable de savoir tout ceci sur son sujet. Ce qui l’a poussé à venir à moi, c’est le comment de la chose. Si elle se sent en danger par le fait que je sais, alors, j’imagine qu’elle serait capable de traquer celui qui est source de mes informations, pour le réduire au silence. Un instinct de survie tellement puissant que les gens plus ordinaires. C’est là sa force. Je me lève derrière mon bureau, tend le bras pour l’inviter à s’asseoir de nouveau. J’imagine le trouble l’envahir mais aussi la colère. Moi aussi je risque gros dans l’histoire. Elle pourrait très bien bondir par-dessus ce bureau, m’écraser le cou pour me réduire à mon tour au silence. Mais j’espère que son envie de savoir l’origine de tout ceci est plus forte que son désir de me faire taire. Je fais lentement le tour du bureau, agissant avec lenteur pour lui montrer que je n’ai rien d’agressif à son encontre. Je ne veux que son bien en réalité. Mais ça, elle ne peut encore le deviner. En cet instant, à ses yeux, je suis l’ennemi, celui qui sait…

"Tu as raison. Je n’avais pas à agir ainsi avec toi. Si j’avais signé de ma main cette missive, jamais tu ne serais venue à moi. J’ai beau semblé être un farfelu, un fou, je suis néanmoins conscient de ce qui se dit à l’extérieur de ses murs sur mon compte, tout comme entre ses murs même Fausta. Suis-je pour autant un rigolo ? Ce serait bien là mal me connaître."

Je marche d’un pas assuré mais toujours léger, attirant son regard curieux, interrogateur, voir même accusateur. Je sens la lourdeur de son attention sur moi. Lentement mais surement, je m’approche de l’immense miroir qui trône sur le mur dans son dos. La fumée blanche, étrange au sol s’est dissipée petit à petit. Et pourtant, dans la pièce, il demeure une impression de froid glacial qui ne s’explique pas. Au dehors, le soleil brille aux éclats…

"Si je te dis tout ça, c’est pour que tu comprennes une chose à mon sujet. Je ne suis pas un charlatan. Je ne suis pas là pour chercher à te prouver quoique ce soit, entendons nous bien !"

Je me fiche que tous me prennent pour un fou. Je suis celui qui est venu, qui a vu, qui est revenu. Celui qui sera capable d’emprunter le même chemin que moi n’est pas encore de ce monde ! Je me fige devant le miroir, lentement je plonge en transe. Mes mains se tendent vers la glace et ma voix lugubre semble résonner en écho à travers le miroir. Mon reflet oscille, ondule puis disparait lentement, tandis que l’obscurité apparait, puis, le néant. Des cris, des pleurs, des plaintes, des gémissements de supplication se font entendre là-bas, à travers le miroir, dans son fond. Mes prières se font plus rapides et bientôt, une voix se dégage du fond sonore...

"Fausta… mon enfant… est-ce vraiment toi ?"

Fausta normalement devrait reconnaître immédiatement l’origine de cette voix qui lui est particulièrement familière. Je ne triche pas non, je lui prouve l’étendue de mon savoir, de mon pouvoir…

"Vois, entends, écoute Fausta… comprends l’étendue de mon pouvoir, sois la témoin de ce cadeau que je te fais… ne vois pas en moi l’ennemi mais plutôt l’ami."

Je reste face à la glace, gardant le contact du bout de mes mains tendues vers l’objet qui me sert de portail. Et petit à petit, alors que Fausta pourrait se lever, s’approcher de moi pour mieux voir de ses propres yeux, un nuage semblable à de la vapeur d’eau fait son apparition dans le miroir, prenant lentement mais surement forme, pour laisser voir son propre père…
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Nero Horatius
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Fausta Herminius le 13 Octobre 2012, 20:03

Mortis ! Une énigme pour tous mais pour ma part, je le considère comme un vulgaire pantin qui se cache derrière une apparence prévue pour effrayer les simples d'esprit. Ce qui n'a aucun effet sur moi du coup. Hormis le fait que son arrogance a eu pour résultat de me mettre en rogne. Ce que je ne me suis pas gênée de faire savoir avant de prendre la direction de la porte. Sans aucune réaction de sa part ! Et dire que certains tremblent devant lui comme des mauviettes. Ce n'est que lorsque ma main se pose sur la poignée qu'il reprend la parole. Ses mots ont pour effet de stopper mon geste. Il ne peut savoir... C'est impossible ! Je n'ai jamais dit à quiconque où j'ai grandi. Je tourne légèrement la tête sans pour autant lâcher la poignée. Mes mâchoires se crispent. Mortis m'invite de nouveau à m'asseoir. J'hésite, partagée entre colère et inquiétude. Je ne peux me permettre qu'il aille déblatérer sur mon compte ainsi. Que veut-il au juste... Parce qu'en dépit de la courtoisie qu'il affiche, il attend forcément quelque chose de moi... Sans quitter mon interlocuteur du regard, je reviens lentement vers le bureau avant d'accéder à sa demande, celle de m'asseoir. Mais qu'il ne croit pas avoir partie gagnée, je demeure prête à agir et à le tuer si besoin. Mon regard à lui seul en dit long sur la haine que j'éprouve à son égard en cet instant. J'ai beau cherché, je ne trouve pas la faille dans le plan décidé par mon père. J'ignore qui le renseigne mais il peut déjà faire une croix dessus, je compte bien m'en charger dans les plus brefs délais. J'écoute Mortis, analysant le moindre de ses mots pour trouver un renseignement. Il n'a pas tord sur un fait. Jamais je ne serais venue si j'avais su qui me convoquait.

Mortis se déplace, venant se placer non loin de moi. Je ne suis pas vraiment rassurée mais je ne le montre pas. Il reconnaît avoir mal agi envers moi mais ne s'en excuse pas pour autant. Avant de me faire tout un laïus sur ce qu'il est et n'est pas, sur le fait qu'il sait ce que l'on dit de lui. Vantardise déplacée selon moi qui sert à dissimuler une faiblesse, une faille. Que je me charge de trouver. Reste à savoir ce qu'il veut de moi, ce qu'il sait aussi. Il se dirige vers ce qui ressemble à un miroir en partie caché dans un mur. Je ne bouge pas, jugeant plus prudent de rester où je me trouve pour le moment. De nouveau cette étrange litanie que j'ai entendu quand je patientais dans l’antichambre. Mais à quoi il joue ? Si c'est à me faire peur, il va falloir qu'il trouve autre chose de plus efficace. Je me désintéresse du spectacle jusqu'à ce qu'une voix se fasse clairement entendre. Celle de mon père ! C'est impossible ! Je fixe de nouveau le miroir. Quelque chose apparaît mais je ne parviens pas à distinguer ce que c'est de ma place. Mortis a repris la parole. Un cadeau, une faveur... Cela cache forcément quelque chose... Je me lève pour m'approcher, finissant par me retrouver aux côtés de cet homme que je déteste profondément. La forme, c'est bien ce que je redoutais. Il s'agit de mon père.

Ainsi, vous tuer n'a servi à rien ! Même mort, vous n'avez pas pu garder le silence !

Si Mortis s'attendait à de chaleureuses retrouvailles, il va vite déchanter !

J'ai fait tout ce que vous m'avez demandé, toute ma vie ! Et vous ! Vous m'offrez au premier venu pour discuter avec moi ! Comment osez-vous !

Fausta, ma fille, je n'ai agi que pour ton bien. Tu devrais te montrer reconnaissante.

Silence ! Taisez-vous ! Pour mon bien, c'est ça ? Vous me vendez pour mon bien ?

Dire que j'enrage est faible, je suis hors de moi, furieuse au point que si mon père était encore en vie, je le tuerai sur le champ. Je recule jusqu'au bureau, refusant de discuter plus longtemps avec cette chose.

Fais-le partir ! Je ne veux plus le voir !

Je ne parviens pas à me calmer. Toutes ces années, tous mes sacrifices réduits à néant en quelques secondes. L’œuvre de mon père, la bonne blague ! Me voilà jetée en pâture à un homme que je sais dangereux, bien plus dangereux qu'il ne le laisse paraître. Je finis par me rasseoir sur la chaise, mon calme revenant peu à peu, mon regard redevenant vide de toute émotion. Je vais mentalement le tour de la situation. Pas brillante mais je peux toujours m'en sortir. Sauf si Mortis a d'autres cartes à dévoiler.

Visiblement, mon père t'a tout dit... Ce qui explique ma convocation ici.

Mon regard se pose sur mon interlocuteur. Loin d'être résignée, je sais que de nouveaux sacrifices sont au programme. Reste à savoir lesquelles. Je sais pouvoir encaisser beaucoup, ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. Mais si il pense que je vais me laisser faire sans rien dire, sans rien tenter, Mortis se trompe lourdement. Mes années d'entraînement portent leurs fruits et rapidement, je suis de nouveau maîtresse de mes émotions. C'est dont d'une voix neutre que je reprends la parole.

Que veux-tu ?

Inutile de perdre du temps en discussion stérile. Qu'il annonce la couleur, j'aviserai ensuite. Je décide de le provoquer un peu. Après tout, je suis une combattante et je ne me rendrai pas sans me battre. Je me relève, avant de faire glisser ma robe au sol. Entièrement nue, je viens me positionner devant Mortis. Mon regard ne quitte pas le sien même si son masque empêche de saisir la moindre émotion. Ce qui n'aide pas pour savoir ce qu'il pense.

Tu préfères peut-être consommer d'abord et discuter ensuite...
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Nero Horatius le 17 Octobre 2012, 16:03

Si je me targue généralement d’anticiper, prévoir à l’avance mes actions, je dois dire que je ne m’attendais pas à ce genre de retrouvailles entre le père défunt et son enfant. Je vois la demoiselle d’apparence si fragile fondre de colère face à l’entité prisonnière du miroir géant. Moi-même, resté en retrait derrière Fausta, j’observe silencieusement cette scène dramatique, éprouvante pour les deux parents, tandis que mon regard exprime au défunt toute ma colère. Ce sale hypocrite ne m’avait rien dit de sa vraie relation qu’il entretenait avec sa fille. J’ai l’impression qu’il s’est servit de moi, tout comme je viens de me servir de Fausta. Sur ce coup là, elle et moi sommes les piégés, les dindons de la farce. Nous avons cependant de quoi nous réjouirent : nous, nous sommes vivants. Fausta se retourne, criant sa rage qu’est la sienne, alors que pour ma part, je reste face à cette fenêtre sur l’Autre-Monde, me penchant pour me faire entendre de l’entité coincée là-dedans…

"Tu t’es moqué de moi pour la dernière fois… que Cerbère te dévore les entrailles pour l’éternité !"

D’un geste de la main, je renvois le défunt dans son monde, tandis que le miroir retrouve une apparence bien plus ordinaire. La suite des évènements dépend désormais du bon vouloir de Fausta. Et une fois encore, je me laisse surprendre. Là voici nue, face à moi, insinuant que j’ai fait tout ceci afin de pouvoir exiger d’elle ses faveurs. Je hais qu’on me traite ainsi. Ma main ne peut s’empêcher de voler dans les airs pour la gifler de rage…

"Je veux que tu te rhabilles ! Pour qui me prends-tu ?!"

La tension dans cette pièce est décidément trop chargée. Sentiment de colère, d’incompréhension, trahison, mensonge, secret… Fausta est pourtant une jeune femme beaucoup plus intelligente qu’elle n’y paraît. Je le perçois au fond de moi. Son corps est sublime. Furtivement, mon regard échappe à mon contrôle, admirant durant une fraction de seconde les courbes sensuelles, gracieuses et féminines de la belle demoiselle, avant de m’en désintéresser. Après tout, je suis également un homme, qui ne demeure pas totalement insensible face à la gente féminine…

"Si j’avais voulu passer ce genre de moment avec toi… je n’aurais pas pris la peine de te faire vivre cette expérience."

J’allais lui demander si j’avais la tête d’un homme de ce style. Heureusement pour moi, je me suis rappelé à temps du masque que je porte en permanence, qui empêche quiconque de lire sur mon visage comme je peux le faire sur mon interlocutrice. Je fais le tour du bureau, reviens prendre place dans mon siège, tâchant de retrouver mon calme. Je sens que mon plan ne se déroulera pas sans accroc. Moi qui aime pourtant qu’un plan se déroule sans accro d’ordinaire. Fausta va être comme une épine dans le pied. Je sais reconnaître un problème quand j’en vois un. Pourtant, je n’ai vraiment pas le choix. Je dois agir, le temps m’est compté…

"Assis toi. Si j’ai besoin de faveurs sexuelles, je n’ai pas besoin de convoqué une femme qui ne supporte pas ma présence visiblement."

Je sais parfaitement qu’elle fera tout en son pouvoir pour se dresser contre moi. Dans son regard, je perçois la rage qu’elle éprouve à mon égard…

"Voilà comme je vois les choses à venir pour toi et moi. Dès à présent, considère-toi à mon service. Tu oublies tes autres occupations, tu travailles pour moi uniquement. Non tu n’as pas le choix."

J’anticipe sa contestation. Mais elle entendra raison tôt ou tard. Elle n’a véritablement pas le choix. J’ai le pouvoir, l’ascendant sur elle, à elle de l’accepter en tant que tel. Sous mon masque, j’exulte de joie, de triomphe, même si je sais qu’elle fera tout en son pouvoir pour se venger. C’est une partie d’échec qui s’engage entre elle et moi. Chaque coup visant à détruire l’autre. A ce jeu là, je suis très fort, mais mon adversaire est cette fois-ci parfaitement de taille à m’affronter. Il va donc falloir que je joue prudemment avec elle, jamais baisser ma garde. Il me faudra aussi prévenir Euterpe sur son sujet, histoire de couvrir mes arrières. A trop se faire d’ennemis, on finit avec un couteau dans le dos. Quoique, cette partie là, j’ai déjà connu…

"Notre accord, marché est secret et doit le demeurer. Personne ne doit savoir que tu œuvres pour moi, selon mes ordres, mes directives. Si jamais tu cherches à me nuire, à faire échouer mes plans, mes projets, je te détruis, tout simplement. Tu ne m’en crois pas capable, mais je te rappelle que ça fait deux fois que tu te trompes à mon sujet. Jamais deux sans trois Fausta…"

Complètement idiot est celui que jette de l’huile sur le feu. Pourtant c’est bien ce que je suis en train de faire. En réalité, j’use de psychologie. Le côté suicidaire de mon moi intérieur qui aime bien donner quelques frissons aux autres parts de mon être surement. S’il pouvait se la boucler parfois… Si les yeux de Fausta pouvaient lancer des éclairs comme le puissant Jupiter, je crois qu’en cet instant, je ne serais plus qu’un tas de cendres fumantes…

"Des questions, commentaires désobligeant à faire Fausta ? On convoque ta mère pour avoir son avis ?"

*Mortis, arrête de jouer avec la bête… tu vas te faire mordre*
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Fausta Herminius le 19 Octobre 2012, 18:23

Mortis ! Mon nouvel ennemi ! Et me voilà contrainte de l'écouter sous peine de le voir fracasser ma vie ! Je déteste ce fait. Mon propre père ! Tout ça pour son œuvre ! Le voir dans ce maudit miroir a ravivé mes souvenirs et ils ne sont pas des plus plaisants. Qu'importe, je vais bien trouver le moyen de me sortir de cette impasse. Nue devant mon interlocuteur, je ne résiste pas à le provoquer tout en me préparant au combat si besoin. Sa réaction est pour le moins étonnante. Il me gifle avec force, furieux. Encore des ordres , qu'il aille au diable ! C'est vrai, il en revient.

Je l'observe se réinstaller à son bureau sans pour autant me rhabiller. Je ne reçois d'ordre de personne, pas même de lui ! Le voilà qui recommence son monologue. Travailler pour lui ! Mais il a fumé quoi ? Ma rage est palpable, prête à exploser. Je reste pourtant immobile. Mon regard se pose sur la vulgaire chaise en bois qu'il me propose pour m'asseoir. Je suis habituée à mieux tout de même. Mais elle va tout de même me servir. Ses menaces, même si je sais qu'elles sont réelles, ne m'impressionnent pas. Je suis déjà morte si je cède à ses exigences.

Mon geste est assuré, rapide et fluide. Un fracas se fait entendre. La chaise vient de traverser l'espace qui me séparait du miroir pour le faire voler en mille éclats. Satisfaite, je me retourne lentement vers Mortis, affichant clairement ma haine. Néanmoins, ce geste a pour effet de faire baisser un peu ma tension nerveuse et me permet de reprendre mon mode de raisonnement habituel.

Tu disais quoi au sujet de cette catin ?

Je parle de ma mère. Mais sans son précieux jouet, je doute qu'il puisse invoquer quiconque dans l'immédiat. Ce qui m'arrange bien. La confrontation avec mon père m'a amplement suffi pour aujourd'hui. Plus d'émotion dans mon regard, il est devenu froid, comme vide. En mode de combat pour bien faire comprendre à cet idiot qu'il n'a rien compris et que me faire obéir est loin d'être gagné. Lentement, je me rapproche de lui, ramassant ma robe toujours au sol au passage. Elle atterrit sur ses genoux. Inutile de s'encombre de tissu quand le combat est proche.

Arrête-moi si je me trompe... Tu me convoques, tu convoques mon père... Et à voir ta tête, tu ne savais pas certaines choses. Enfin ta tête, c'est vite dit. Maintenant, tu m'annonces que je suis à ton service, que je dois t'obéir sous peine de représailles... Parfait... Mais tu oublies une chose...

Trop proche de lui. Qu'importe, je préfère mourir que de devenir sa propriété.

Je ne t'appartiens pas et toutes tes menaces n'y feront rien. Hurle, tempête, jamais je ne plierai devant toi.

Ma détermination s'affiche dans mon regard. Je prends quand même un risque énorme en agissant ainsi. Mortis ne plaisante pas et semble avoir les moyens de mettre en œuvre ses menaces.

Franchement, tu croyais quoi ? Que j'allais sauter de joie au plafond en apprenant que tu veux foutre ma vie en l'air ! Comment veux-tu que je réagisse pauvre idiot !

Bon d'accord, l'insulter n'est sans doute pas une bonne idée mais au moins, ça défoule.

Je ne suis pas stupide, tu as les moyens de faire ce que tu promets. Et alors ? Je m'en moque. Il s'agit de ma vie et non de la tienne ! MA VIE !

Ma voix monte dans les aigus rapidement. La fureur me possède de nouveau et Mortis se trouve à portée d'attaque maintenant. Ce qui ne m'aide pas vraiment à rester lucide. En l'espace de quelques secondes à peine, tout mon travail a été réduit à néant, pulvérisé en miettes à cause de mon père. Je dois me reprendre, rapidement si je veux survivre. Lentement, sans quitter mon interlocuteur du regard, je recule. À contrecœur certes mais ai-je vraiment le choix... J'en doute et c'est bien ce qui m'empêche de retrouver intégralement mon calme.

Je recule jusqu'à un mur avant de m'appuyer dessus. Mon regard balaie Mortis qui a toujours ma robe sur les genoux. Qu'il la garde ! Mes yeux se ferment, me permettant de passer en isolement mental. Tout ce qui m'entoure s'efface pour ne plus venir parasiter ma réflexion. Il doit y avoir une faille dans ce soi-disant plan parfait... Il ne peut en être autrement. Je sais que je me mets en danger ainsi dans le sens où je ne perçois plus ce qui m'entoure mais cela m'est vital pour contrer Mortis. Je dois trouver... ou mourir. Qu'importe si pour l'heure, je suis à sa merci.
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Nero Horatius le 26 Octobre 2012, 14:51

Le précieux miroir vient de voler en éclats. Le bruit fut assourdissant, plus que je ne l’aurais imaginé. Nul doute que les prêtres, androïdes du Temple à proximité ont entendu le vacarme provenant tout droit de mon bureau. Si cela aurait de quoi alerter l’attention, je sais qu’aucun d’entre eux ne viendra voir ce qui se passe ici. Ils ont tous trop peur de moi pour la plupart. Les autres me croient assez fou pour être capable de faire tout et n’importe quoi dans mes quartiers. Leur imagination fera le reste du travail et bientôt, certainement, un nouveau bruit, une nouvelle rumeur sur mon compte circulera dans les murs de ce palais dédié à Pluton. J’aimerais être déjà Grand Prêtre. Je pourrais ainsi chasser la vermine de ces murs, organiser le culte comme il se doit, édifier des règles, des lois et surtout, j’assoirais ma position pour de bon. Cette fille est une véritablement tempête à elle toute seule. Je crois que je l’avais sous-estimé. Son crétin de père s’était bien gardé de tout me raconter à son sujet. Qu’il soit maudit et qu’il souffre dans des tourments éternels. Sa robe se voit jeter sur mes genoux. Elle me défi ouvertement. Je mentirais je crois, en disant que je la déteste. Elle est l’une des premières qui ne s’arrête pas à mon apparence, qui ose passer outre en me tenant tête. Quelque part, au fond de moi, je pense que j’attendais de croiser la route d’une femme comme elle…

"T’ais-je dis que j’étais omniscient, omnipotent Fausta ? Je ne crois pas, je n’ai rien d’un dieu, que ceux-ci m’en soient témoins ! C’est toi qui es une idiote. Tu crois pouvoir négocier avec moi ? Ton petit jeu de passe-passe prend fin aujourd’hui et l’idée d’un avenir te terrifie je dirais plutôt."

Je l’observe, elle, son corps, sa silhouette charmante et attirante. Oui Fausta est ravissante, dotée d’une beauté réelle et pure. Mais son caractère est un tourment, une épreuve à elle toute seule. Je lis dans son regard sa haine, sa colère, sa rage, le tout tourné vers moi. Si elle pouvait, je pense qu’elle n’hésitera pas à me tuer, sans états d’âme aucun. Pluton le permettrait-il ? Là est la vraie question. Ne suis-je pas son instrument ici en ce bas monde ? Ne suis-je pas son serviteur, accomplissant cette mission qu’il m’a confié jadis alors que j’errais dans son propre monde ? Le doute ne doit pas s’immiscer en moi. Et si sur le moment, je doute sur la façon employée avec la demoiselle, je reprends vite mes esprits. Un miroir brisé, c’est 7 années de malheur dit-on. Ce malheur sera pour Fausta. L’impulsive finira par apprendre de ses erreurs. La furie apprendra à se calmer et à réfléchir avant d’agir comme elle le fait…

"Ta vie ?"

J’éclate de rire. Un rire non pas forcé, mais bien naturel, joyeux, moqueur à souhait, taquin, énergique, fougueux. Je devrais la remercier pour ce rire, ce moment qu’elle m’offre malgré elle. Les humains sont tous pitoyables et Fausta me rappelle le défaut de leur espèce. Ils sont inconscients, idiots, imbus de leur personne, méprisables. Ils croient tout connaître, tout savoir et au final, vont de surprise en surprise…

"Mais quelle vie ? Tu parles du fait de survivre dans la crainte, d’errer sans but réel, sans savoir où est ta place ? Tu parles de cette peur qui t’habite au quotidien, qui t’empêche de te projeter dans l’avenir, faire des projets ? Tu parles de cette fuite en avant, devenu ta raison de vivre ? C’est ça ta vie ? Ce n’est pas une vie ça, FAUSTA !"

Elle n’a pas le choix, je n’ai pas le choix, personne n’a le choix au final. Quoique nous fassions, décidions, envisageons, l’issu du chemin de la vie est le même pour tous. Et comme l’a dit un grand philosophe que je tiens en estime, pour qui je voue une admiration, sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie pour tout le monde tombe à zéro. D’une manière ou d’une autre, je dois la faire plier, la faire obéir. Je n’ai pas l’âme d’un tortionnaire je crois. Les images d’un passé lointain ont beau vouloir resurgir en cet instant, je préfère les ignorer. Moi, ancien légionnaire, qui était prêt à donner sa vie pour sauvegarder la veuve et l’orphelin, qui aimait plus que tout sa cité, au point de vouloir la défendre au péril de sa vie. Il aura fallut d’une trahison, pour que je devienne celui que je suis aujourd’hui. Je me lève avec énergie, jete la robe dans les flammes de la torche qui nous éclaire, avançant d’un pas décidé et menaçant vers Fausta…

"Tu vas te plier, d’une façon ou d’une autre Fausta… je te le promets devant Pluton."

En cet instant de confrontation, mes yeux pourraient bien lancer des éclairs. Je sens la haine, la colère couler dans mes veines. Sur le moment, j’ai l’intention de battre la demoiselle, pour lui faire comprendre qui commande ici. Et puis, à trois pas, je me ravise. Je sors légèrement une dague de sous le haut de ma tunique, aiguisée et tranchante, pour la jeter aux pieds de la demoiselle…

"Je te laisse le choix. Tue moi ici et maintenant, ou plie genou et soumet toi. A toi de choisir l’issue de cette misérable et insignifiante vie que tu mènes Fausta !"

Mon regard lui laisse entendre que désormais, je ne lui ferais pas de cadeau. Chacun pour soi, vie pour vie…

* Puissant Pluton, donne-moi la force de survivre à cette confrontation, que je puisse toujours mieux te servir, accomplir ma mission. Je m’en remets à toi oh puissant Pluton. Que ta décision s’accomplisse.*
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Fausta Herminius le 10 Novembre 2012, 22:28

La prochaine fois, je me renseignerai avant de me rendre à un rendez-vous. Cela m'évitera de me retrouver dans une situation aussi délicate, voir carrément inconfortable. Je me retrouve nue - ce qui n'est pas un souci me concernant-, seule avec un homme - assez rare je dois dire- et dans une colère noire. En plus, ce sinistre crétin n'aime pas être contrarié. Il ordonne, il exige, mais c'est à peu près tout ce qu'il semble capable de faire. Surtout maintenant que je l'ai privé de son miroir. Ce qui déclenche une réaction prévisible de sa part. Négation, insultes, moqueries et enfin les menaces. Qui me laissent indifférente. Ce qui me dérange le plus, c'est sa façon de me détailler sans aucune gêne. Je commence à regretter ma robe moi. Mon regard se pose de nouveau sur lui, froid, détaché. Il me parle de ma vie. Mais que sait-il réellement de cette dernière... Rien selon moi, il se contente d'émettre des jugements erronés.

Le voilà qui hurle maintenant. Je ne suis pas sourde pourtant. Je connais mon prénom tout de même ! Je soupire, agacée par la tournure que prend cet entretien auquel j'aurais mieux fait de renoncer dès la réception de cette maudite invitation. Je pense d'ailleurs mettre rapidement fin à toute cette mascarade dès que j'aurai récupéré ma robe. Que ce crétin vient de balancer au feu ! Mais c'est quoi son problème à la fin ? Je ne vais tout de même pas rentrer chez moi entièrement nue ! Tiens, le voilà qui fait appel à son dieu tout en me menaçant. Je fronce les sourcils en le voyant s'approcher. Je me tends comme un arc, prête à me battre si besoin. Mais non, de nouveau il se dérobe. À croire que je lui fais peur. Cette idée m'amuse et me fait sourire. La suite beaucoup moins par contre. Une dague se trouve projetée à mes pieds. Au moins, le message est clair : marche ou crève ! Je soutiens sans peine son regard, le mien restant neutre de toute émotion afin de ne lui donner aucune information sur mon état d'esprit actuel.

Ma vie insignifiante ? Elle me semble bien plus agréable que celle que tu m'offres... Regarde-toi plutôt ! Caché derrière un masque pour dissimuler ta laideur !

Rapide, je m'éloigne à bonne distance. Mais au passage, j'ai tout de même récupéré la dague. Arme en main, je fixe l'homme masqué sans ciller. Il faut que réfléchisse et vite ! Il en va de ma survie et de ma liberté. Mortis est dangereux mais pas invincible. Preuve en est qu'il semble avoir besoin de l'appui de son dieu pour parvenir à me battre. Mais cela ne suffit pas à faire de lui un être faible. Père m'a appris à ne jamais sous-estimer mes adversaires. Je me détends légèrement. Il ne peut rien me faire. Je ne suis pas ici par hasard mais parce qu'il a besoin de moi. Sa méthode de persuasion laisse à désirer malgré tout. Surtout qu'il est hors de question que je me mette au service de quiconque. Jamais !

Aucun de tes choix ne me convient. Je peux te tuer bien sur mais cela risque fort de compliquer ma sortie du temple. Me soumettre ? Ne rêve pas non plus. Mais tu as raison sur un point... Moi seule décidera de ma vie. Et personne d'autre.

Je pose la dague sur le bureau. Elle ne me sert à rien de toute façon. Du moins, pas encore. Mais sa présence m'informe que Mortis peut en avoir d'autres sur lui et qu'elles ne sont pas visibles. Me concernant, il est clair que je n'en porte pas sauf si elles sont cachées dans des lieux insolites que je ne peux même pas envisager.

**Jupiter, Dieu parmi les dieux, guide-moi en cet instant, entend la prière de ta servante et montre-moi la voie à suivre pour te servir dignement**

Je prie rarement mais cette fois, cela ne me semble pas superflu. Certes, j'ai un autel chez moi, je pratique mes dévotions régulièrement mais en général, je m'arrête là. Sauf que dans cette pièce, la prière s'est révélée une nécessité vitale pour la suite. Cela ne m'apaise pas pour autant mais au moins, je parviens à retrouver mon calme. Ce calme olympien qui me caractérise et qui fait en grande partie ma force. Mon regard se pose à nouveau sur le masque de fer, serein, calme, presque vide de toute émotion. J'excelle à cet exercice. Je maintiens néanmoins le bureau entre mon adversaire et moi. J'ignore encore pour l'heure quelle est sa vitesse de déplacement.

Tu veux me jeter en pâture ? Ne te gêne surtout pas pour le faire mais dis-toi que ce sera ta dernière action avant ta mort...

Mon mouvement est fluide, rapide. La lame vient se planter à moins de trois centimètres du masque que porte Mortis. Il n'a rien vu venir, rien pu faire pour l'éviter. Mais au moins, il sait maintenant que je ne joue plus, si tenté que je l'ai fait à un moment donné. Non, il veut la guerre, il l'aura.
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Re: [E3]L'avenir à travers le passé [Mortis]

Messagepar Euterpe le 17 Novembre 2012, 10:22

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