Un souffle nauséabond traversa la pièce et un froissement se fit entendre. Mais il était déjà trop tard pour réagir. La porte claqua très violemment et le chambranle de porte se brisa sous l’impact de la violente fermeture. Les objets fragiles et légers de la pièce tombèrent à terre ou éclatèrent en morceau. Le calme revint aussi rapidement. Mais l’odeur restait présente. Elle avait envahi toute la pièce et ressemblait à celle d’un animal. Ce n’était d’ailleurs pas inexact. L’odeur canine devenait inconfortable pour tous ceux présents dans la pièce. Mais il aurait fallu plusieurs chiens, une bonne douzaine pour autant la ressentir.
La silhouette d’un très puissant chien traversa la miroir. Mais dans la pièce, là où l’animal aurait dû se trouver, il n’y avait rien. L’animal ne jouait pourtant pas à cache-cache. Avant son arrivée, la tension était déjà palpable mais désormais elle se faisait encore plus ressentir. Et comme si l’odeur ne suffisait pas, l’ambiance devint véritablement électrique. La dague tomba à terre après qu’un léger éclair, comme une décharge d’électricité statique n’oblige celle qui la portait à la lâcher.
L’ozone envahit la pièce. À cause de l’électricité ambiante, les cheveux de Fausta et d’Euterpe se mirent à s’animer comme des serpents. Que fallait-il en conclure ? De fausses idées allaient sans doute naître dans les esprits. Un rapide bruit de barre de métal s’entrechoquant résonna sur les murs de la pièce. Il fut suivit d’un cri puissant. Il vint des morceaux de verre qui jonchaient le sol. Fausta put reconnaître le cri de sa mère emportée loin de là. Son agonie dura un temps suffisamment long pour que toute âme sensible soit gagnée par la tristesse, la culpabilité, voire la honte de ne pouvoir rien faire.
Et quand le son de la voix fut inaudible, l’’odeur se dissipa plus lentement que le retour au silence. Quelque chose venait de se passer dans la pièce. Une étrange poussière métallique recouvrait le sol et les vêtements des trois romains présents.