Cicero n'a peut-être pas participé à l'entière conversation entre les deux androïdes, alors qu'il boudait dans son coin, mais il n'a pas perdu une miette de leurs paroles. L'androïde parlait des morceaux de mémoire. Dans l'esprit de l'homme-enfant, il était donc normal que cela s'applique à l'androïde, non? Peut-être, bah, ce n'est pas important de toute manière, ce qu'il voulait, c'était bidouiller. En tout cas, ça semble fonctionner, puisque l'androïde fait demi-tour après avoir refermé la porte. Chouette, il va rester. Pour un peu, Cicero sautillerait de joie, mais il ne bouge pas et continue d'afficher un large sourire enfantin. L'androïde va jusqu'à aller ramasser le bras qu'il a fait tomber à terre et le pose sur un coin de table vide de toute chose. Puis il s'assoit sur un tabouret. Cicero se met à trépigner alors qu'il se tourne vers Laurane. Les questions d'argent, ce n'est pas pour lui. C'est avec elle qu'il faut négocier. Mais dèjà, le regard du seul humain présent se met à scintiller. Allez Lauuuuuuraaaaaaaane, dis ouiiiiiii. Il s'en fiche de l'argent, il veut bidouiller! Il n'attend que le moindre signe, positif ou négatif, il s'en fiche bien. Dès qu'il voit ce signe, il fonce en gambadant vers une étagère. Il a vaguement entendu les propos de Servius, mais ça non plus, ce n'est pas important. Il veut bidouiller. Bidouiller, bidouiller, bidouiller. En plus, c'est trop facile ce qu'il demande de faire. Mais d'abord, faut trouver la machine. Hmm... Où est-ce qu'il l'a rangé? Pourquoi Laurane devait toujours tout déranger? Il ouvre un placard. Non, pas là-dedans. Il se met à genou et farfouille dans une caisse coincée sous un meuble. Il tousse en essuyant la poussière. Non plus, pas là-dessous. Ah! A quatre pattes, il file sous la table, y'a un casier avec des bidules dedans, il a peut-être mis ça là? Il jette un objet bizarre, un fil qui traine, un machin qui fait "zbouing" et une chose assez endommagée.
- AHAH!
Il se redresse, se cogne contre le plateau de la table et finalement émerge en se frottant la tête et en tenant, dans son autre main, un truc qui ressemble à ce que nous nous pourrions définir comme un lecteur de code barre d'un grand magasin. Ce truc est raccordé à une petite boite et deux fils semblent être eux aussi raccordé.
- J'ai trouvé.
Un grand sourire radieux parcourt son visage. Peut-être que l'androïde fait une drole de tête, ou pas, mais Cicero hausse les épaules et explique.
- Je vais rien toucher, juste regarder. Ca fait pas mal et ça prend deux minutes.
Il branche ensuite un des fils à un petit boitier fixé à sa ceinture, puis sans demander l'avis de l'androïde il plugue l'autre fil dans son oreille. Le branchement est tel et la "victime" étant un androïde, qu'il n'y a aucune douleur. Puis l'humain fait pivoter l'androïde sur le tabouret et pose le lecteur contre son crane, comme si, de notre temps, un gynéco faisait une échographie. De son autre main, Cicero tourne un petit bouton sur la boite qui relie le tout et observe ce qui apparait sur le drôle d'écran. Ce sont des lignes de codes, mais avec le temps, Cicero a appris à les lire rapidement. Il fronce les sourcils.
- Haaaaaan. Comment que c'est tout mélangé...
Il reste comme ça une minute et cinquante huit secondes avant de tout débrancher et de ranger son étrange machine dans un panier au fin fond d'un placard.
- Y'a rien qui a été mis en plus, ça c'est sûr. C'est tes souvenirs. Mais il doit y avoir un problème avec l'enregistrement de tes données parce que y'a des morceaux en fait, que tu dois pas arriver à ouvrir, du coup, t'as pas toutes les informations.
L'homme revient et s’assoit, lui aussi sur un tabouret. Il regarde Laurane, comme pour lui demander son approbation.
- Comme j'ai dit, j'ai pas le droit de toucher à la mémoire, parce que c'est les Consuls qui font ça. Mais si tu reveux une bonne ligne de codes pour l'enregistrement, ça prendra longtemps. C'est pas facile à rectifier cela.