Le cheval hennit et la cavalière lui parla doucement. Assurément, la prêtresse guerrière avait un don avec les animaux. Les gardes prétoriens veillant à ce centre d'entraînement furent surpris par mon arrivée. Les grands prêtres ne leur rendaient jamais visite et se seraient annoncer avant leur visite. Seulement, je ne venais pas en tant que grand prêtre, mais en tant qu'homme.
La surprise s'amplifia quand je leur demandai d'oublier mon rang et que je demandai humblement audience auprès de la prêtresse-guerrière de Minerve pour un sujet privé. «LA», car elle était la seule femme a avoir décroché un tel poste. Minerve n'aime guère les femmes et se tourne toujours les hommes, sauf en ce qui concerne le mariage. Je connaissais son caractère et je n'avais pas envie de jouer au malin avec cette femme au tempérament trop trempé pour comprendre l'humour et la dérision. Parler avec elle, c'était un peu comme parlementer avec un androïde de combat en mode «Annihilation totale».
Les gardes ne purent qu'accepter. Mon rang les empêchait de me laisser attendre dehors. Alors j'entrai et foulait le sable de la zone d'entraînement. Je ne dis pas un mot et attendis patiemment qu'elle s'approche de moi. Je ne l'aiderai pas à descendre de cheval. Elle avait le comportement d'un soldat, pas d'une femme. Elle était belle pourtant, malgré ses peintures de guerre.
-- Bonjour, Prêtresse-guerrière, j'aimerai m'entretenir avec vous deux minutes sur un sujet privé.
Je l'imaginai déjà décompter les secondes. Les gardes prétoriens tournèrent les talons et nous laissèrent seuls. Aquila ne craignait rien. Elle m'aurait buté avant même que je ne parvienne à ciller de toute façon.
-- Je ne tiens pas à vous flatter, mais vous m'avez paru la plus combattante dans l'arène. C'est pour cela que je viens vous voir et non pas à cause de vos liens de sang avec la sénatrice Veturia. je n'aurais peut-être pas du commencer par là. Il m'est important que la sénatrice revienne. Pouvez-vous veiller sur elle ?