[E3][FlashBack]Désirer, Aquérir, posséder [Lia]]

[Mettius Aurelius]

Elle répéta le oui maitre. Il n’insistait pas pour qu’on finisse par le mot « maître », c’était un bonus agréable, mais il ne l’imposait pas, par contre, cela n’empêchait pas le respect, mais bien, là il y était, pas forcément aussi bien qu’on pouvait l’espérer, mais bon, elle était là depuis moins d’une heure, il fallait parfois du temps pour que ces choses prennent pleine conscience d’un changement peut être. Lia avait beau ressembler à une jeune femme des plus magnifiques, elle n’en était pas pour autant une ! Il fallait se le rappeler !

Elle sembla hésitante, n’avait-il pas donné un ordre ? Elle mit quelques instants à s’exécuter, quelques instants de trop. Mais finalement, elle retira une bretelle, puis l’autre, se trouvant nue sous le regard de Mettius. Encore plus belle et désirable qu’il ne se l’était imaginé… Elle ne bougeait pas, elle attendait quoi au juste ?

L’ouverture des portes, sur le coup, il paraissait stupide, oui, il avait fermé les cinq verrous intérieurs. Elle ne pouvait sortir sans les clés. Logique… hum, devait-il lui donner un trousseau ou juste lui ouvrir ? Bonne question qui demandait réflexion, mais pendant qu’il y réfléchissait, que faire ? Hum….voir la marchandise d’abord peut être en pendant ce temps, il y réfléchirait !

Il porta à nouveau la main sur elle, mais sans violence, non, avec douceur, lui palpant doucement les flancs, sa peau était douce, délicieuse au toucher, il la goûterait bien assez tôt ! Il laissa encore une fois remonter ses mains sur son corps, venant prendre doucement entre ses mains sa poitrine qu’il massa avec douceur avant de saisir ses boutons de chair entre ses doigts pour les taquiner, les pincer légèrement, tirer aussi un peu dessus. Il jouait avec en la découvrant. Ses mains redescendirent, l’une sur son ventre plat, l’autre dans son dos, glissant sur le nombril, sur les reins pour l’autre, vérifiant tactilement le galbe de son fessier. Mais il n’alla pas plus loin. Il la lâcha.

« Tu es encore plus belle que je ne me l'imaginais... »

Il allait lui confier l’un des trousseaux de clé. Il alla vers son bureau, ouvrit l’un des tiroirs et en sortit un trousseau de clé identique au premier et le lui tendit.

« Ce trousseau est plus important que toi, sache le : tu ne le laisse pas trainer, tu le range dans ce tiroir, tu ne laisse personne y toucher, tu n’ouvres pour personne d’autre que moi. Personne que moi ne doit entrer ici sauf si on a mon autorisation directe, tu m’as bien compris ? »

Il lui lança les clés, plus de raisons de ne pas obéir maintenant !

[Lia]

Il m'a paru difficile sur le coup de me séparer de ma robe. Personne, jusque là n'avait jugé nécessaire de me voir nue. C'est de la gêne plus que de la honte qui m'habite en cet instant. Je ne me suis jamais baladée nue, de plus devant un inconnu. Cela ne fait pas vraiment partie des convenances chez les Aurelius. Puis, je me ressaisie. Je dois penser plot. Je dois me mettre à la place de l'androide lambda et faire exactement ce qu'il ferait. Nous, les machines, avons tous était fait à l'image de l'homme pour attirer leur regard. Pour que notre beauté les rassure. Rien de plus logique que les plus faibles et impatients d'entre-eux se voient animé de curiosité et cherchent à savoir ce qui se trouve dessous le vêtement. Je n'ai pas été faite pour satisfaire les faveurs des humains et cette idée ne me traverse pas un instant l'esprit même lorsque le tissus s'échoue à mes pieds.

Il me parle de ma beauté. Beauté qui n'est pas réellement mienne. Je viens de l'imagination de mon créateur. Je ressemble à sa fille, sa femme, un souvenir tel que la couleur de mes yeux qui sont censés rappeler la mer d'Ostia. Pour moi ce n'est pas vraiment un compliment. Phaedra, elle, est jolie. Sa beauté vient de ses entrailles, de son âme. Quoique je fasse, je garderais toujours le même visage, ma beauté ne se fanera jamais. Je ne peux être qu'admirative devant l'effort que font ces femmes humaines pour conserver leur jeunesse.

Doucement, il commence à poser ses mains sur moi, à les faire glisser sur ma peau. Il me caresse et cela semble lui plaire. L'idée qu'il veuille plus de moi que je ne le pensais commence à murir doucement dans ma tête alors que sa main se dirige vers mon bas ventre. J'attends que ce moment - qui n'est pas des plus agréables pour moi - s'achève enfin. Je suis impatiente pour le coup, d'aller chercher cette foutue bassine. Seulement, je ne savais pas si c'était un piège qu'il me tendait là. Me demander d'aller chercher quelque chose à l'extérieur de la pièce alors qu'il sait pertinemment qu'il a fermé à double tour au moins cinq verrous. J'hésite un moment à lui en faire part ayant remarqué que monsieur à la main leste pour un rien. Seulement, de toute façon, si je défonce la porte pour sortir - ce qui serait drôle, soit dit en passant - il risquerait de me faire passer un sale quart d'heure quand même. S'il me met une baffe pour un rien, je n'imagine même pas à quoi j'aurai droit pour une porte défoncée. Finalement, je lui en fais part avec tout le tact qu'il m'est possible pour pas qu'il prenne la mouche.

Contre toute attende, ma joue n'en ressent aucun retour, ce dont je suis plutôt soulagée. Il s'éloigne de moi pour aller chercher un objet dans ses tiroirs. Au cliquetis que fait le métal dans ses mains, je comprends de quoi il s'agit. Il me tend un second trousseau, identique au sien. Je suis la seule après lui à posséder le moyen d'entrer dans son bureau. Cela paraît important au ton qu'il met dans ses instructions. Je suis censée y tenir plus qu'à ma propre existence. Bizarre ! Et pourtant je hoche la tête pour dire que je comprends.

Oui. Dois-je capturer tout intrus pénétrant dans ce lieu sans votre permission ?

Une fois sa réponse donnée, je vais ouvrir les nombreux verrous et me retrouve nue comme un ver à vadrouiller dans les couloirs du domus. Je trouve cela ridicule et pourtant ça n'a l'air de choquer personne. Dans les cuisines, je finis par trouver du linge propre et une bassine que je remplie d'eau chaude. Je retourne dans le bureau du prélat n'oubliant pas de fermer les verrous derrières moi, prouvant par la même, que j'ai compris que la pièce est importante pour monsieur. Il est assis alors que je me dirige vers lui et que je m'agenouille pour lui laver les pieds.

[Mettius Aurelius]

Comme il fallait s’y attendre, elle ne se déroba pas à ses caresses, quoi de plus normal ? Il avait bien fait glisser ses mains, il aurait pu, au toucher, croire qu’elle était vraiment humaine, mais il savait qu’elle était androïde, qu’elle n’était qu’une chose qui ferait ce qu’il lui demanderait, quand il lui demanderait, sans la moindre hésitation ! Elle avait été bien programmée, bien dressée, oui, le mot éducation ne convenait pas. Il aurait convenu pour un homme ou une femme, pas pour une simple femelle androïde.

Elle prit le trousseau et lui posa une simple question : que faire au sujet des gens venant ici… elle n’avait pas du comprendre l’intérêt des cinq verrous avec chacun une clé différente…. Il détestait rabâcher en plus… pénible dites-donc ! Mais il ferait bien de lui faire faire une vérification complète chez le consul, ce serait utile… car il commençait à se demander si Angus ne s’était pas débarrassé d’elle parce qu’elle n’était pas des plus vive d’esprit apparemment…

« Je crois que tu n’as pas bien compris le rôle des cinq verrous… il n’y a pas à capturer, personne ne doit entrer, c’est tout… pas de capture si on entre, rien ! Personne n’entre un point c’est tout, ces clés sont ta vie. Ou du moins, tes clés sont tes circuits… tu les prêtes les perds ou quoique ce soit, je te promets de te démembrer très lentement… d’autant que si quelqu’un entre ici, je saurai que c’est de ta faute, personne n’a mon autorisation quand je n’y suis pas, personne ne reste seul ici à part moi, tu me trouves peut être déjà exigeant mais le moindre faux-pas, même minime, concernant cette pièce, et tu regretteras le jour de ta mise en service… »

Il la congédia d’un geste de la main et attendit. Les minutes défilèrent. Que faisait-elle ? S’était-elle perdue ? Bonne question…

Enfin il la vit revenir et fermer les verrous, tous comme il l’avait fait comprendre. Elle s’agenouilla, prête à lui laver les pieds. Il y trempa le bout du gros orteil pour connaitre la chaleur de l’eau. Elle était très bien, mais il ne voulait pas que ça le soit. Il regarda le sol. Pas de document, rien…. Tant mieux. Il se pencha, prit la bassine et la lui vida sur la tête.

« Je pensais que tu allais doser la chaleur et pas me mettre une eau aussi froide. Faut-il donc tout t’apprendre ? Va et dose mieux la chaleur de l’eau, là, c’est trop froid ! »

Il comptait bien lui vider la bassine sur la tête une bonne dizaine de fois…

« Et pense à prendre de quoi éponger le sol.

[Lia]

Son discours à ma question sur quoi faire en cas d'intrus dans son bureau me ferait presque pleurer de rire si c'en était pas aussi pitoyable. Je ne sais comment ce monsieur est arrivé en politique, mais pas grâce à sa brillante intelligence. Le nombre d'androïdes sans plot augmentant, nous sommes devenus un véritable problème pour Rome. Nous sommes une menace et si certains sont conscients de nos capacités, il est intéressant de voir à quel point le prélat ne s'est pas instruit sur le sujet. Cependant, je ne suis pas en mesure de faire la morale à ce très cher Mettius en lui expliquant que ce ne sont pas cinq serrures qui empêcherait la rébellion ou autre intrus d'entrer si elle le désirait. Entre ceux qui sont capable de se rendre invisibles et se faufiler en même temps que vous, sans même que vous vous en aperceviez... ceux capable de se changer en très petits animaux ou encore en éléments et glisser sous la porte et tous ceux dont les pouvoirs ne me viennent pas immédiatement à l'esprit, je peux certifier que ce n'est pas une porte fermée à double tours qui empêcherait quiconque de s'introduire dans cette pièce.

Si je venais à lui dire une telle chose, je sais qu'il comprendrait tout de suite que je ne suis pas celle que je prétends. De plus, quelque chose me dit, qu'il m'est bien plus utile ignorant. Tant qu'il ne sait pas ce dont nous sommes capables, son attention ne se posera jamais sur moi. Il nous croit limité et que cela reste ainsi. Et puis, quelle meilleure cachette pour la créatrice de la résistante que chez l'homme le plus craint de Rome ? Au moins en sa présence, ce ne sont pas sur moi que sont rivés les regards. Je dois penser à ma protection maintenant que je suis seule.

Quant à sa menace de me démembrer, je lui aurais arraché les intestins hors de son abdomen avant même qu'il envisage de le faire. Il ne devrait pas menacer à outrance sans savoir qui il a face à lui. C'est ce genre de personne qui m'a fait créer la rébellion et de plus en plus détester la nature humaine. Je ne suis pas extrémiste au point de me dire que nous devrions supprimer l'espèce humaine de la surface de la terre, car par chance, je sais qu'ils ne lui ressemblent pas tous et que parmi nous existe des personnes extraordinaire tel que mon père. Mon frère quant à lui a ses raisons pour avoir agit ainsi. Je ne lui en veux pas pour le fond, mais pour la forme. Il restera toujours une personne importante dans mon coeur.

Oui maître.

Pas la peine que je lui en dise plus de toute façon je vais me manger une tarte dans la gueule. Cet homme aurait bien besoin de parler à un spécialiste, car il semble avoir de gros problèmes à régler avec lui-même. Non, parce que clairement, je suis supposée avoir un plot et être en état de fonctionnement, où est l'utilité de tout ce cinéma ? Où est l'intérêt de m'humilier ? Qu'est-ce que ça pourrait me faire puisque quoiqu'il arrive je l'écouterais et suivrais ses directives corps et âmes. Enfin bref, je vadrouille complètement à poils dans le domus des Aurélius à la recherche d'une bassine pour faire la toilette à monsieur.

Ma logique me fait chercher les cuisines où j'y trouve mon bonheur. Je fais bien attention à ce que l'eau soit à bonne température et je n'oublie pas de prendre de quoi le ressuyer. Je ne pense pas que ceci se trouve dans son bureau et je ne voudrais pas perdre de temps à devoir revenir chercher quelque chose.

Je retourne dans son bureau où je m'agenouille pour commencer à le nettoyer. L'eau ne convient pas à ce très cher prélat, qui me vide la bassine sur la tête en hurlant que je n'ai pas fait attention et qu'elle n'est pas à température. Alors, en plus d'être ignorant, il est mythoman... Soit ! il me sera plus facile d'utiliser mon pouvoir en public. Personne, ne s'étonnera de l'entendre dire une connerie aussi grosse que lui. Il me donne l'ordre de nettoyer le sol et d'aller de nouveau lui chercher de quoi le nettoyer.

Oui maître.

Je retourne donc trempée aux cuisines où je recommence en faisant attention qu'elle soit plus chaude. Quand je reviens auprès de mon dominus, il me refait le même cinéma. Deux fois n'aurait pas été suffisant. Il doit vraiment s'ennuyer dans la vie, car je fais les allers et retours encore et encore sans que le scénario ne change. C'est à la quinzième fois que je croise madame Aurelius dans les couloirs. Je me déporte de mon chemin habituel pour la laisser passer et la salue alors que j'entre encore une fois dans le bureau de son mari.

L'avantage avec les humains, est qu'ils ont besoin de dormir. Il fait déjà nuit depuis un moment et il est tard. Il devrait bientôt avoir sommeil et me foutre la paix. Heureusement que je suis d'une extrême patience et bien que ces enfantillages me sont pénibles, je sais qu'il va falloir que je m'habitue à son comportement. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort après tout.