[E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

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[E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Lucretia Albinus le 24 Septembre 2012, 12:33

Cassia ne peut ignorer que je suis rentrée vu mon arrivée fracassante. L’androïde toujours à mes côtés, je me dirige vers la chambre de mon esclave qui se tient déjà debout, prête à me servir. La vue du sang semble lui être indifférente. Je la détache avant de passer un collier et des bracelets à l’autre qui se retrouve dans l’incapacité de bouger très rapidement. Je n’ai pas dit un mot depuis mon arrivée et j’entraîne Cassia au salon.

Écoute et ne pose pas de question. Il s’est passé quelque chose de grave au Temple. Cette androïde en est la responsable mais je doute que l’idée soit d’elle. Tu vas la surveiller en mon absence. Attends-moi ici, je reviens.

Je me dirige vers ma chambre pour ouvrir un coffre qui se trouve sous mon lit. Que suis-je donc en train de faire ? Respirant profondément, j’ouvre le coffre avant d’en sortir ce qu’il contient. Je me change sans perdre de temps. L’heure n’est plus à l’observation mais à l’action. Quelques minutes plus tard, je m’observe dans la glace : une armure légère que je sais inviolable, une tunique courte pour ne pas gêner mes mouvements et… une dague plus longue que la normale. J’ai appris à me battre lors de mes premières années dans cette maison et je suis douée. Je ressors de ma chambre, devant le regard surpris de mon androïde. Et ce n’est que le début.

Ne la détache sous aucun prétexte ! Il en va de ta vie. Au lever du jour, file chez le Consul Maximus, à la forge, et dis-lui que j’ai besoin de lui de toute urgence suite à l’attaque d’une androïde sur un humain. Précise-lui bien que cette androïde se trouve chez moi et qu’il m’est impossible de la mener au Tribunal. Insiste au besoin et ne reviens pas sans lui. Dis-lui que les assassins sont dans la ville et que beaucoup d’entre nous se trouvent en danger. Vita peut venir si il ne veut pas la laisser seule. Qu’il se montre prudent.

Cassia me regarde, effarée. Je me rends compte qu’elle n’est pas rassurée de me voir ainsi mais je n’ai pas de temps à perdre à lui expliquer la situation plus en détail pour le moment. Je l’embrasse doucement avant de reprendre la direction du Temple. Je regrette que le plot de mon androïde soit actif. Elle pourrait se défendre au moins mais avec ce qui vient de se passer, je me vois difficilement le faire désactiver sans prendre des risques trop importants.
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Cassia le 27 Septembre 2012, 16:15

Un bruit sourd, soudain et violent me fait sursauter, alors que je demeure dans ma chambre. Lucretia m’a demandé dès mon premier jour à son service, de toujours m’attendre ici et d’y rester, tant qu’elle n’aurait pas besoin de moi ou ne m’appellerait pas. Bien sur, durant ses absences, il me faut tout de même m’occuper de tenir la maison, le jardin et je m’exécute toujours avec bonheur. Mais jusqu’à maintenant, ma maîtresse n’est jamais rentrée de la sorte chez elle. Cette attitude me surprend énormément. J’ai envie de sortir de cette pièce pour aller m’assurer que tout va bien, mais lorsque j’entends le bruit des bracelets qui me retiennent au mur, je prends conscience soudainement de ma véritable nature mais aussi et surtout de mon impuissance en cas de danger. Il faudrait que j’aborde ce sujet avec ma maîtresse mais la voici qui se trouve face à moi, attachant une autre androïde à ma place…

"Écoute et ne pose pas de question. Il s’est passé quelque chose de grave au Temple. Cette androïde en est la responsable mais je doute que l’idée soit d’elle. Tu vas la surveiller en mon absence. Attends-moi ici, je reviens."

Je fixe avec stupeur cette androïde qui sanglote, frémit, se recroqueville contre le mur. Elle semble totalement paniquée, apeurée et j’aurais presque pitié d’elle. Je pense assez connaître ma maîtresse pour savoir qu’elle ne ferait pas de mal à une androïde de la sorte. Mais le sang qui m’accule la tenue de celle-ci me glace de terreur. Finalement, si j’ai pensé qu’elle n’avait pas besoin d’être attachée, je suis rassurée de la savoir immobilisée de la sorte, incapable de faire quoi que ce soit. Et quand je vois la prêtresse revenir habillée d’une tenue de combat, je crois défaillir…

"Ne la détache sous aucun prétexte ! Il en va de ta vie. Au lever du jour, file chez le Consul Maximus, à la forge, et dis-lui que j’ai besoin de lui de toute urgence suite à l’attaque d’une androïde sur un humain. Précise-lui bien que cette androïde se trouve chez moi et qu’il m’est impossible de la mener au Tribunal. Insiste au besoin et ne reviens pas sans lui. Dis-lui que les assassins sont dans la ville et que beaucoup d’entre nous se trouvent en danger. Vita peut venir si il ne veut pas la laisser seule. Qu’il se montre prudent."

Pas le temps de réagir, de la convaincre de rester ici que déjà, elle s’est enfuit, telle une tornade. Je reste un long moment à fixer la porte qui s’est refermée derrière elle, me laissant là seule avec l’androïde défectueuse ou dangereuse…

"Maîtresse…"

Me tournant vers la fautive, mes idées, pensées se bousculent, s’affronter. Mais pire que tout, je reste inquiète pour ma maîtresse. Sans même m’en rendre compte, je commence à faire les cents pas dans ma chambre, face à cette inconnue qui continue de pleurer, gardant une distance de sécurité néanmoins. La tête baissée, paniquée, perdue, je cherche quoi faire. Je dois pourtant me rendre à l’évidence. Je suis inutile en cet instant. Même ma maîtresse n’a pas souhaité m’expliquer la situation. Oh bien sur, j’ai bien une mission à remplir et aller voir le Molosse au petit jour ne m’enchante guère. Heureusement que j’y trouverais surement Vita, son androïde. Je dois attendre que le jour se lève. Plus je regarde l’androïde attachée, pense à ma maîtresse dehors en tenue de guerrière face à un danger que je peux qualifier, apprécier, mesurer, plus je ressens une envie soudaine de me désactiver. La panique me fait songer à d’étranges pensées…

"Non pas maintenant… non je dois accomplir ma mission… non non non"

Je dois avoir l’air d’une folle aux yeux de cette prisonnière. Pourtant, ce n’est pas moi qui suis maculée de sang. Lentement, petit à petit, je ralentis mes pas, pour me figer presque entièrement, mon regard se perdant dans le vide. Immobile, telle une statue, je sens mes membres s’engourdir, mon corps se raidir totalement. Je ne suis plus qu’une androïde comme figée dans le temps. Seule mes pensées continuent d’affluer, se battant les unes contre les autres. Et alors que je suis presque résignée à demeurer ainsi, quitte à en subir les conséquences, je me force dans un ultime sursaut d’énergie à bouger de nouveau, secouant fortement la tête comme pour reprendre le contrôle de moi-même. Un mal de tête terrible me paralyse presque, me faisant chuter au sol tandis que je me tiens le crâne dans les mains…


"Aaaaaah… je… je dois agir… "

Tremblante, je me relève enfin. Face à l’androïde, j’attends que le jour se lève, prête à foncer chez le forgeron pour le ramener ici. Je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre, mais une chose et certaine, je ferais tout en mon pouvoir pour accomplir le souhait de ma maîtresse…
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Maximus le 21 Octobre 2012, 20:33

La nuit en avait encore pour une bonne heure. Le ciel commençait à peine à s’éclaircir et pourtant l’agitation régnant sur la place réveilla Maximus. Il se leva et se dirigea vers la terrasse non sans avoir jeté un coup d’oeil à la bonne fermeture de la porte aujourd’hui renforcée. Vita n’avait sans doute pas dormi et observait les légionnaires. Ils marchaient à petites foulées vers Isola Sacra. Le commerçant voisin se tenait dans la rue et pestait après les androïdes, la race inférieure, la sous-race. Il menaçait de tous les brûler et disait prier pour Jupiter désormais et non plus Minerve.

Maximus n’avait jamais prêté une grande attention à cette homme, autrefois assez insouciant du sort des androïdes. Il lui demanda ce qu’il se passait.

-- C’est ces salopards de rebelles. Ils ont tué deux sénateurs Aquira et Evictus. Et ils ont même assassiné votre ami, le consul Bremus.

Maximus recula de quelques pas et ramena Vita en lui prenant doucement le bras. Il l’emmena vers la chambre et lui demanda d’enfiler une tenue. Il l’avait invitée à aller faire d’autres boutiques pour se trouver d’autres tenues plus passe-partout ou plus pratique. Quand elle fut nue, il la prit par les épaules et l’embrassa.

-- Il se passe quelque chose de grave. Le corps est à peine parti et déjà les rebelles se dressent. Je ne sais pas, mais quelque chose me semble bizarre. Si j’étais un rebelle, j’attendrais que le corps expéditionnaire soit loin. Histoire qu’un corbeau ne parte pas avec un message leur ordonnant de revenir. Pas toi ?

Il n’attendit pas vraiment la réponse. Il enfila son armure et prit son glaive. Il alla vers une table de nuit et retira le tiroir qu’il laissa sur le lit. Sa main plongea dans la table de nuit et défit une planche de bois cachant un double fond. Il glissa ses doigts et en ressorti une toute petite dague attachée à une sangle en cuir. Maximus revint vers Vita et pesa un genou à terre. Ses mains remontèrent la robe de Vita et enlacèrent sa cuisse. Il attacha la sangle autour de cette cuisse et veilla à bien placer la dague pour qu’elle ne puisse pas couper son amante. Il fit une dernière caresse sur sa peau avant que son sourire ne disparaisse.

-- Si un homme veut abuser de toi, défend-toi ! C’est un ordre et celui-là, tu as intérêt à l’écouter ! Les deux sénateurs étaient de farouches opposants à Mettius et Bremus espérait sa mort depuis longtemps. Je ne sais pas ce qui se trame dehors, mais ces victimes n’ont pas été choisi au hasard. La rebellion ne s’en serait prise ni à Aquira, ni à Evictus. Par contre, celui qui s’en est pris à Bremus pourrait très bien s’en prendre à moi.

Maximus fut interrompu, on frappait à la porte du bas. Mais ce n’était pas à la porte arrière, mais à la porte de l’entrée principale. Maximus prit son glaive en main et descendit. Il fit signe à Vita de le suivre, il refusait de la laisser loin de lui.

-- Qui va là ?

Sa voix s’était faite forte, tonitruante même. Il répéta son ordre en ne laissant volontairement pas le temps à l’interlocuteur de répondre.

-- J’ai dit : Qui va là ?
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Cassia le 08 Novembre 2012, 09:08

Face à la porte, j’écoute un marchand pester contre les androïdes. Il me regarde, me jette un regard sombre qui me terrifie. Je lis dans ses yeux sa haine farouche et sans limite. Surement serait-il capable de me faire du mal, sans une once de pitié. Sur la place derrière moi, je peux entendre une agitation qui n’est pas courante ni même normale en cette heure pourtant bien matinale. Quelque chose se trame dans cette ville. J’espère que ma maîtresse va bien. Elle m’a fait peur tout à l’heure. L’avoir vu vêtue en guerrière m’a noué le cœur. Je ne puis que m’inquiéter pour sa vie, car je dépends totalement d’elle et parce que surtout, je tiens énormément à elle. Je frappe contre l’épaisse porte de la forge, là même où je suis venue chercher les bracelets commandés par ma maîtresse. Je connais l’homme qui tient cette échoppe, l’artisan qui vit ici. D’ailleurs, en cet instant, je peux entendre sa voix. Satisfaite d’avoir réussi à faire entendre mon point contre la porte, qui me semble bien solide, je réponds timidement, un brin apeurée par tout ce qui déroule à l’extérieur…

"Consul Proteus… je suis Cassia, servante de la prêtresse Lucretia Albinus…"

J’ai faillit dire androïde à la place de servante, mais je me suis ressaisis à temps je crois. Si j’avais immédiatement prononcé le mot androïde, je crois que le marchand toujours sur le pas de sa porte, à la maison d’à côté se serait jeter sur moi. Je frémis face à cette idée et je prie les dieux pour que le Consul m’ouvre rapidement. Me vient cependant une pensée : L’androïde attachée à la villa de ma maîtresse est l’auteur d’un horrible geste. Je sais au fond de moi que je serais incapable de faire moi-même une chose pareille et pourtant, elle-même semble avoir agit en étant une autre personne. Quelque chose de troublant, dont je ne peux penser pour le moment. Mais j’ai peur désormais que le Consul m’associe à cette androïde…

"S’il vous plaît… Consul Proteus… ma Maîtresse m’envoi de toute urgence, elle a besoin de vous."

Je recule de deux pas, afin que le géant qui vit en cette maison puisse me voir et ainsi constater d’un seul coup d’œil que je ne suis certainement pas armée. En cette fin de nuit ou plutôt début de matinée, je ne porte qu’une tunique blanche taillée dans un tissu léger, presque transparent, s’arrêtant à mi-cuisse, ne cachant que très peu de chose de mon corps, anatomie. Je redoute l’instant où le Consul va ouvrir la porte, ses éventuelles réactions face à moi et surtout, face à mon message. Mais j’ai promis à ma maîtresse de remplir cette mission…

"Je suis désolée de venir vous réveiller en cette heure si matinale Consul Proteus, pardonnez-moi, mais c'est très important."
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Maximus le 13 Décembre 2012, 17:00

Le nom de Lucretia attira l’attention du Consul. Il vérifia la présence de Cassia avant de lui ouvrir la porte. Si quelqu’un avait voulu forcer le passage, il aurait tout simplement percuter le corps du mastodonte. Mais Cassia n’entra pas. Elle souhaitait que le Consul la suive jusque dans les appartements de Lucretia. Il marqua un temps d’arrêt et se demanda ce qui était le plus prudent pour Vita. Le suivre ou rester seule ici. La réponse lui fut offerte par une décurie de gardes venant demander au Consul si tout allait bien.

-- Postez deux hommes devant chacune des entrées jusque mon retour.

Il regarda à l’intérieur de sa forge et croisa le regard de Vita. Silencieusement, il la laissa choisir entre l’accompagner et rester seule ici. Avec les gardes, elle ne courrait pas de risques. Mais elle serait privée de sa liberté jusque son retour. Il respecta son choix et il emboîta rapidement le pas à Cassia.

L’agitation dans la rue battait son plein comme en pleine journée. Pourtant les premiers rayons de soleil touchaient à peine les remparts. Ils gagnèrent la demeure de Lucretia Albinus.

-- Pourquoi chez elle ?

Maximus entra et comprit rapidement en découvrant l’androïde attachée et maculée de sang. Son regard se posa sur Cassia. Il inclina la tête et vérifia les liens de l’androïde. Elle n’avait pas essayé de se débattre et était restée sagement assise.

-- Que se passe-t-il ici ? Elle a essayé de s’en prendre à Lucretia ? À qui appartient ce sang ?

Maximus avait le sentiment que Cassia ne savait pas grand chose de la situation, mais remarquant l’absence de Lucretia, il préférait tenter sa chance, obtenir le maximum de réponses avant toute chose. Mais ce fut l’androïde ligotée qui répondit.

-- Je m’en suis prise au Grand Prêtre de Venus, je... je l’ai assassiné. Je vous jure que j’ignore ce qui m’a pris. Je ne voulais pas, il me traitait bien, je l’appréciai énormément.

L’androïde allait pleurer et cela ne surprit pas vraiment Maximus. Il savait désormais que tous les androïdes n’étaient pas de vulgaires robots.
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Lucretia Albinus le 13 Janvier 2013, 17:48

Le Temple est provisoirement sous contrôle. Je me doute bien que cela ne va pas durer mais j'ai plus urgent à faire. Le soleil est levé et si Cassia a suivi mes ordres, Maximus doit se trouver chez moi maintenant. Je dois regagner ma demeure dans les plus brefs délais. Je donne des ordres afin de maintenir les portes du Temple fermées. Les gardes obtempèrent. Je ne peux ignorer les regards sur mon apparence mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce genre de détail. L'urgence se trouve ailleurs. J'emprunte un chemin détourné pour rentrer chez moi. L'agitation en ville m'a appris qu'il y a plusieurs assassinats la nuit dernière et je ne tiens pas à faire partie des victimes. Par contre, Thalie risque fort de devenir une cible rapidement. Elle doit succéder à Tiberius selon toute logique.

Mon arrivée passe inaperçue. Mais au moins, le consul est présent. Je l'entends questionner la pauvre Cassia qui ne sait quasiment rien pour ainsi dire. L'autre voix, c'est celle de l'androïde qui avoue son crime. Je note qu'elle ne semble toujours pas comprendre pourquoi elle a agi ainsi. Je m'approche, silencieuse, pour observer la scène avant de révéler ma présence. Je note l'absence de Vita. Étrange quand on sait ce qui lie Maximus à son esclave. Le colosse semble en parfaite santé. Voilà qui est rassurant mais pas entièrement. Tant que mes questions seront sans réponse, je dois rester sur mes gardes. Les victimes étaient toutes des ennemis de Mettius mais je ne pense pas ce crétin capable d'une telle mise en scène. Qu'importe, je verrai cela plus tard.

Merci à toi d'être venu en ma demeure, Consul Proteus.

Le soulagement de Cassia est visible, tout comme la surprise du colosse face à mon apparition et à ma tenue. La captive recule, effrayée. Il faut dire que je ne l'ai pas ménagée en la ramenant chez moi. Une chance qu'elle s'est montrée docile sinon cela m'aurait été impossible. Pourtant, la proximité du colosse avec elle me pose souci. Rapidement, je raccourcis les chaînes pour empêcher le moindre mouvement de sa part. Il va me falloir m'expliquer maintenant.

Je ne pouvais la remettre au Tribunal. Le Grand Prêtre est mort. Mais le comportement de sa meurtrière n'a rien de logique. Il y a eu plusieurs morts cette nuit et... tous étaient en désaccord avec le Prélat. Je ne voulais pas prendre le risque qu'elle soit vue par un consul à sa solde. C'est la raison pour laquelle j'ai envoyé Cassia te chercher.

Mon regard se pose sur mon esclave.

Cassia, va préparer des boissons et pose-les au salon. Tu nous y attendras.

J'attends que ma douce androïde soit sortie avant de reprendre la parole.

J'aimerais aussi que tu vérifie mon androïde. Bien que je sois certaine qu'elle ne soit pas dangereuse, je préfère me montrer prudente. Quant à celle-ci... j'ignore si tu le peux mais est-il possible de savoir si l'un de ses programmes a été corrompu sans qu'elle puisse le savoir...

Voilà qui est dit. J'attends de voir si le colosse va m'aider ou mener la meurtrière au Tribunal sans tenir compte de mes craintes. Dans ce dernier cas, je saurai à quoi m'en tenir sur son compte. Je garde pour moi mes questions concernant Vita dans l'ignorance de ce qui a pu se passer au marché durant la nuit.
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Re: [E3]Naissance d'un papillon...[Cassia]

Messagepar Maximus le 02 Février 2013, 22:44

Cassia fut rapidement mise à l’écart et Maximus ne fut guère étonné. Les propos tenus par Lucretia étaient inquiétants et un androïde ne pouvait les entendre. L’ancien Maximus, le Consul refit rapidement surface en entendant les déclarations de la prêtresse. Ainsi Tiberius Scribonus Festus venait de passer de vie à trépas, assassiné par l’esclave se trouvant enchaîné à côté du colosse. Cet être fragile dissimulait donc l’âme d’un meurtrier. Ou bien, n’avait-elle point d’âme pour perpétrer un tel crime. Les propos de l’androïde et le déclarations de Lucretia troublaient Maximus.

D’un côté, il y avait celui qui voulait croire en l’androïde. Et de l’autre, il y avait les anciens préjugés du Consul, remontant à son enfance et à la mort de son père. Il fit un ou deux pas de côté et s’appuya sur une table. Les soupçons de Lucretia n’étaient pas infondés. De nombreux Consul se vouait à la cause du prélat et lui lêcherait les pieds si cela pouvait leur permettre de devenir Sénateur.

-- Il est inutile que je la regarde pour te confirmer que c’est possible. Tu as sans doute entendu parler de Spurius Aebutius Cornus, le marchand d’esclave. Il soudoie quelques Consul. Contre monnaie sonnante et trébuchante ou contre les attentions de quelques esclaves sexuels, il leur commande des réinitialisations. Durant celles-ci certains consuls sont capables de modifier les programmes des androïdes. Ils peuvent en supprimer, en ajouter ou les reparamétrer. Les consuls ne s’y tentent guère car les effets secondaires sont possibles. Sans compter que parfois, l’androïde ne redémarre tout simplement plus. Et la perte financière est alors élevé pour le Tribunal. Tu te doutes qu’à chaque réinitialisation, le Tribunal s’enrichit en vendant les esclaves aux marchands en guise de «liberté». Bref...

Le colosse s’approcha de l’esclave et écarta un pan de sa robe, dévoilant un sein tatoué.

-- Ce qui est étrange c’est ce tatouage. C’est vous, les adeptes de Venus, qui les réalisez sur vos esclaves modèles. Il témoigne que les androïdes sont sous votre protection et sont donc rarement revendus aux marchands d’esclave. Du coup, soit le programme pour l’assassinat de Tiberius est en elle depuis longtemps, soit quelqu’un a réussi à ajouter un programme à l’esclave sans procéder à sa réinitialisation... Tu veux que je regarde ?

Simple formule de politesse, Maximus attrapa l’esclave par ses chaînes et l’allongea sur la table. Elle protesta. Il aurait pu la violenter et la caler de force sur la table sans difficulté, mais il préféra jouer sur la corde sensible.

-- Prouve moi ta bonne volonté en te laissant faire.

L’esclave n’avait pas opposé de résistance à Lucrétia et elle n’en offra pas plus au Consul. Le don du Consul se lança et les programmes de l’esclaves se projetèrent en trois dimensions au-dessus du corps de l’esclave. Maximus étudia ses programmes. Tout paraissait normal. Il n’y avait rien d’anormal. C’était étrange d’ailleurs. Le plot de l’androïde était visiblement actif. Alors plutôt que de chercher ce qui était anormal, il chercha ce qui n’était pas visible, ce qu’il manquait. Et à force de chercher, il remarqua deux détails. Il ferma alors les yeux et l’androïde reprit conscience.

-- Elle n’a pas été réinitialisée depuis plus d’un siècle. Et Tibérius n’est pas si vieux. En clair, ce programme a été implanté en elle. Il n’est pas difficile de lui cacher, d’effacer quelques souvenirs. Mais ce programme est un don d’offèvre. Il n’a laissé aucune trace. Donc j’ai pensé à une rebelle, mais son plot est parfaitement actif. Et c’est justement cela qui m’étonne. Les plots se détériorent avec le temps. Mais le sien est parfait, comme neuf... Tu vois où je veux en venir ?

Oui, certains romains avaient trouvé des solutions pour implanter des programmes au sein d’androïdes, ils avaient trouvé le moyen de réinitialiser le plot sans réinitialiser la totalité de l’androïde. Ceci changeait considérablement la donne et si cela venait aux oreilles de sénateurs, les lois pourraient drôlement évoluer. Maintenant, à savoir dans quel sens, Maximus n’oserait pas émettre de supposition !
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