[E3]Au coeur de la fournaise (Maximus)

[Vita Proteus]

Blottie contre mon maître, je profite de ce rare moment où il semble apprécier le contact charnel avec moi. Je l'écoute m'expliquer que seul son orgueil est blessé et que la sécurité des lieux lui incombe. Je regarde en direction de la chambre quand mon maître m'impose de le fixer en saisissant mon menton. Un peu surprise, je me laisse faire. Avant qu'il ne m'embrasse, collant encore plus mon corps contre le sien. Une chance qu'il me tient sinon je crois que mes jambes se seraient dérobées sous moi. Il y a quelque chose de changé dans son regard sans que je ne parvienne à savoir quoi. Je ne sais quoi dire quand le baiser cesse mais de toute façon, je n'en ai pas le temps. Je me retrouve dans ses bras sans avoir le temps de réaliser. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui arrive à mon maître. Enfin si, je sais mais j'ignore si cela doit me réjouir ou non. La dernière fois, j'ai quand même fini hors service. Nos bouches semblent souder et je peux difficilement ignorer l'état dans lequel se trouve le colosse.

Je me retrouve dos au mur, sans mauvais jeu de mots d'ailleurs. Visiblement, mon maître a un souci de direction. Ce qui ne me dérange pas le moins du monde. Entre sa force et mon poids plume, la position n'a rien d'inconfortable. Et pour une fois que mon maître prend des initiatives, je ne vais surtout pas faire ma difficile. Surtout quand je sens ses dents me mordre le cou avec une passion non dissimulée. Je me mords la lèvre inférieure, mon corps s'enflammant sous cette attention au combien nouvelle de la part de mon maître. Surtout qu'il ne s'arrête pas en si bon chemin. Les bretelles de ma tunique ne résistent pas longtemps aux mains du colosse qui me décolle légèrement du mur pour faire en sorte que ma tunique glisse sur le sol. Sous le regard de mon maître, je frémis d'envie et les pointes de mes seins se dressent instantanément.

C'est bien la première fois qu'il agit ainsi. Non seulement, il a pris la direction du jeu mais en plus, son envie est réelle et visible dans son regard et pas seulement. Baisser les yeux ne me sert à rien pour me rendre compte de son état d'excitation. Sa verge se dresse et je me retiens de ne pas y glisser mes doigts tout de suite. Ses paroles me coupent le souffle. Il me faut quelques instants pour me reprendre. Je souris avant de faire glisser mes mains sur son torse, descendant lentement vers l'objet du délit qui se retrouve bientôt prisonnier de mes doigts qui vont et viennent lentement dessus. Mon regard s'allume d'une lueur coquine tandis que mon corps suit les caresses de ses mains sur mon corps. Mon maître ne peut ignorer que son envie est partagée.

Le lit me semble le lieu adapté dans ce cas, maître...

je pivote sur moi-même, mes fesses venant frôler son membre dressé dont j'apprécie la taille. Invitation silencieuse à me suivre. Mon maître ne se fait pas prier et il finit par se retrouver assis au bord du lit avec moi à califourchon sur ses jambes. Mon bassin se colle au sien alors que je viens quémander un baiser passionné à cet homme. Les bras posés sur ses épaules, il a libre accès à l'ensemble de mon corps, qu'il dessine selon ses convenances. Prenant appui avec mes bras, mon bassin se décolle légèrement, le temps pour moi de venir l'entrée de mon intimité au niveau de son gland, ondulant très lentement, cherchant à faire monter encore plus le désir chez le colosse. Je reste malgré tout prudente. Un grain de sable et je vais me retrouver sur le chemin de son don une seconde fois. Mais tout comme lui, j'ai envie de plus, de beaucoup plus même.

Possédez-moi, maître... j'en ai envie...

Mon regard plonge dans le sien alors que je descends légèrement mon bassin, accentuant la pression de sa verge sur ma vulve humide qui ne demande qu'à s'ouvrir pour la recevoir. Seulement voilà, je n'en fais rien. Je veux que la décision appartienne à mon maître et à lui seul. Pour qu’une bonne fois pour toute, il se débarrasse de sa crainte de blesser une femme lors d'une relation sexuelle.

[Maximus]

Maximus admirait le corps de Vita, elle venait de se retourner et ses fesses glissèrent autour de sa hampe. Des désirs, des fantasmes et un appétit assaillirent cet homme qui n’avait pas encore connu de telle étreinte. Vita mena la danse et le guida jusque dans la chambre.

À peine quelques instants plus tard, ils se retrouvaient nus sur le lit. Assise sur lui à califourchon, son bassin collé au sien, elle attendait qu’il prenne l’initiative de la posséder. Ses mains caressaient son corps offert, il appréciait la beauté de ce corps et remerciait Venus de cette rencontre imprévue. Il en venait même à être heureux de son mal de dos. Elle lui semblait pourtant si fragile entre ses pattes. Il passa sa main derrière sa nuque, il pouvait prendre sa tête complète entre ses doigts, ses deux mains purent même ceindre sa taille.

Il fut surpris par cet ordre lancé. L’esclave ordonnait au maître de la posséder. L’expérience du Consul refit surface et le noya d’informations. Plot défaillant hurlait sa conscience professionnelle. Peu importe répondit l’homme épris.

Mis a mal par le discours de Votum, le professionnalisme du Consul ne résista pas aux charmes de Vita. Et de toute façon, le désir se fit plus intense que sa crainte de la blesser. Ses deux maintes appuyèrent «légèrement» sur ses hanches et il la pénétra totalement. Son sexe gorgé de désir glissa en elle jusqu’à la hampe. Les fesses de Vita vinrent frapper le haut des cuisses du colosse. La taille de Maximus impressionnait beaucoup de monde. Tout son corps avait été massivement sculpté par les dieux. Et il n’arborait pas la moindre disproportion. Son sexe se fraya donc un imposant chemin et Maximus fut surpris de glisser ainsi en elle. Malgré le plaisir ressenti, il posa ses mains sous ses fesses pour la soulever aussitôt et la soulager.

Finalement, cette femme et sa cruelle réflexion l’avaient beaucoup plus marqué qu’il ne l’admettait. Il s’inquiétait pour Vita et il fixa son visage à la recherche du moindre signe de douleur ou d’insatisfaction. Mais le soupir qu’il sentit sur son visage le rassura. Ses mains relâchèrent les fesses de Vita et elle redescendit d’elle-même sur sa hampe vigoureuse, attisée par le plaisir qu’il lut sur ses traits. Ses mains rythmèrent alors les mouvements de Vita. L’étreinte était délicieuse, le plaisir l’envahissait. Il sentit ses avant-bras de Vita se resserrer sur ses épaules, écraser doucement ses trapèzes.

Dans un coin de sa tête, il y avait toujours cette petite voix qui l’avertissait des mots et de l’impératif employés par Vita. Mais pour l’heure, il ne désirait qu’obéir avec force.

[Vita Proteus]

Après une journée catastrophique et une soirée des plus agitées, le calme semble être enfin revenu. Enfin ça, c'est vite dit. Pour une raison que je parviens pas à discerner, mon maître se montre très entreprenant. Non que je me plaigne mais cela me surprend malgré tout. Au départ, tout du moins. Car maintenant, je me trouve à califourchon sur mon maître, bien décidée à faire en sorte qu'il ne s'arrête pas en cours de route cette fois-ci. L'épisode des bains m'a suffi quand même. Je dois tout de même l'encourager pour qu'il ne fasse pas marche arrière. Seulement voilà, mes mots semblent avoir créé un malaise. Je le perçois à son corps qui se tend de façon imperceptible. Je ne vois pas où j'ai commis d'erreur. Il va falloir que je tire ça au clair. Après, surtout pas de question maintenant sinon, mon maître va tout arrêter.

Ses mains courent sur mon corps, accentuant mon désir de façon permanente. Cela dit, je comprends que la taille de son sexe ait pu en faire fuir plus d'une. Tout est proportionné chez le colosse et son membre n'échappe pas à la règle. C'est le moment que je choisis pour maudire mon Concepteur. Car, si pour une humaine, son corps est capable de se dilater pour s'adapter, ce n'est pas mon cas. Mon Concepteur a bien prévu que je réagisse comme une humaine mais a fait en sorte de limiter cet effet de dilatation pour être certain que ses clients puissent me faire mal si ils en avaient envie. Je sens les mains de mon maître se refermer sur mes hanches avant de me faire descendre, lentement, sur sa hampe. Je le reçois en moi sans broncher, gémissant doucement au passage que son membre se fraye en moi. Ses craintes ne sont pas loin car il me remonte rapidement. Il doit ignorer que seul le premier passage peut poser souci. Je lui souris doucement, cherchant avant tout à le rassurer.

Je décide de reprendre la direction du jeu, du moins provisoirement. Je m'empale lentement sur son sexe, laissant mon corps s'habituer à cette « intrusion », sans quitter mon maître du regard. Mes avant-bras se posent sur son torse pour assurer mon équilibre et faciliter mes allées et venues. Le désir de mon maître irradie la moindre parcelle de mon corps, attisant le mien dans le même temps. Reste sa réaction. Je ne la comprends vraiment pas. Je n'ai commis aucune erreur de mon point de vue. Avec douceur, j'appuie sur le torse de mon maître pour le faire s'allonger sur le lit. Opération assez épique vu sa carrure. Ses mains ne se lassent pas de ma peau et maintenant, étant placée au-dessus de lui, il a libre accès à ma poitrine dont les pointes réclament un peu d'attention. Par jeu, je viens le frôler avec, remontant vers sa bouche sans pour autant les lui offrir. Je m'amuse à le rendre fou de désir, quitte à ce qu'il ne puisse plus se contrôler et que sa violence ressorte.

Mon bassin se colle à celui de mon maître tandis que je me redresse, mes mains glissant malicieusement sur ma poitrine, jouant avec les pointes, sans quitter le colosse du regard. Je sens sa verge pulser en moi, furieuse, impétueuse. Joueuse, je me saisis de sa main droite pour en sucer les doigts, jouant avec comme je le ferai avec son membre. Je me rends compte que je ne sais pas quoi lui dire. Nous sommes pas dans un lupanar et ce n'est pas un client mais mon maître tout de même. Je dirige ses doigts humides vers mon cou tout en les gardant mêlés aux miens.

Vous êtes bien silencieux... J'avoue que je ne sais pas ce que je dois faire ou dire... Je n'ai pas l'habitude...

Aveu d'impuissance de ma part ou plus précisément, aveu que j'ai toujours été dirigée lors de mes ébats sexuels, me comportant comme on me l'ordonnait, disposant aussi de phrases toutes faites. Je me cambre, partant légèrement en arrière, ses doigts venant se poser naturellement sur mon sein droit, me faisant gémir de plaisir. Pourvu qu'il ne s'arrête pas.

[Maximus]

La situation semblait étrange, comme si ce couple s’unissait sans savoir comment s’y prendre. Maximus n’était pas un homme à femmes, loin de là même. vita avait connu bien plus de partenaires dans sa vie, mais ils ordonnaient tous et elle obéissait plus ou moins sagement. Et Maximus ne donnait pas d’ordre. Même ses gestes ne l’incitaient pas à adopter une attitude ou une autre. Il dictait encore moins d’ordre. Alors elle mena d’abord la danse. Il perdit presque pied lorsqu’elle joua avec ses seins, réveillant en lui un délicieux appétit de son corps, mais elle jouait et le privait de lui embrasser la poitrine.

Et là, elle lui fit aveu de son impuissance, lui expliquant qu’elle n’avait pas l’habitude. Il s’attendait à beaucoup de phrases mais celle-ci le surprit. Il n’eut pas la maladresse de dire qu’il ne s’attendait pas à une telle phrase de la part d’une androïde de Lupanar. Au contraire, ce qu’elle dit le toucha. Elle le considérait donc comme un homme différent, différent de ses “clients”, des hommes qu’elle avait croisés. Il caressa sa poitrine et arrêta ses doigts dessus.

-- Tu me considères donc comme un homme différent ?

Il déposa ses lèvres sur les siennes, il cherchait un baiser, un baiser passionné. Sa main saisit sa nuque tendrement et glissa dans ses cheveux.

-- Je te considère comme quelqu’un.

La phrase pouvait paraître interrompue, coupée par l’élan d’un nouveau baiser. Ses ongles glissèrent dans le dos de Vita, sa main osa caresser ses fesses. Mais au delà de ses gestes, il ne poursuivit pas sa phrase, car il l’avait prononcé en entier. Il la considérait comme quelqu’un, comme un être à par entière. Peu importait sa nature, peu importait qu’elle soit androïde ou humaine. Son corps la désirait, son esprit lui criait que son plot était désactivé, son instinct de survie lui rappelait que Votum aurait pu le tuer et l’avait frappé sans la moindre raison. Mais elle ne l’avait pas tué. Il avait pourtant le sentiment de mentir par omission à Vita. Quelle étrange question alors qu’elle glissait sur lui.

-- Je sais pour ton plot...

Il glissa dans le lit et la fit glisser à ses côtés, se libérant de son corps. Mais son sourire resta tendre.

-- Mais je t’apprendrais tout de même à lire.

Il ne bougeait plus pour la laisser réagir. Il pouvait la désactiver, elle pourrait l’assassiner durant la nuit. Il prenait le risque.

[Vita Proteus]

Le couple le plus improbable de Rome se trouve en train de coïter. Je crois que beaucoup trouveraient la situation assez cocasse. Il faut dire qu'entre mon maître qui ne sait visiblement pas s'y prendre, par manque d'habitude certainement, et moi qui suis habituée à obéir, les choses ne sont pas aussi simples que cela. Bien sur, j'ai la possibilité de tout arranger mais cela reviendrait à avouer que mon plot est inactif. Et quand on est l'esclave d'un Consul dont le travail consiste à maintenir les androïdes sous asservissement, il est normal que je ne tente rien de stupide non plus.

La question du colosse m'intrigue. Bien sur que je le considère différemment de mes anciens clients, je lui appartiens tout de même. Et il me traite bien, plus que bien même. Je ne peux le lui dire par contre. Maximus m'embrasse comme un homme le ferait avec une femme. Une alerte résonne en moi. J'apprécie l'instant mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur. Il y a quelque chose de différent dans son comportement. Comment ça je suis quelqu'un ? J'ai brutalement envie de fuir loin, le plus loin possible. Il sait pour mon plot ! J'ignore comment mais il le sait. Ses mains sur moi ne sont pourtant pas violentes, ni contraignantes. Elles ne sont que douceur et plaisir.

La suite me laisse sans réaction. Mon maître vient de confirmer mes craintes. Je me retrouve, sans vraiment savoir comment, allongée à ses côtés dans le lit. La situation est irréelle. Il semble si calme. Ce qui n'est plus mon cas. Je dois agir et vite. Mais voilà, j'ignore quelle erreur j'ai commise. Mes yeux se ferment, je lutte pour ne pas passer en veille. Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque. Je ne comprend pas pourquoi mon maître n'est pas déjà entré dans une colère noire et que je ne suis pas en route pour le Tribunal. Cela cache forcément quelque chose. Je me laisse glisser du lit, me mettant à genoux sur le sol, tête baissée.

Si vous pensez que mon plot est défaillant, pourquoi ne pas le réinitialiser alors...

Ma voix n'est qu'un murmure. Je ne veux pas que mon maître le fasse mais je ne peux envisager retourner chez le marchand. Qu'il plonge dans mes souvenirs et il verra par lui-même que je ne souhaite rien d'autre qu'un peu de considération. Il verra aussi que mon plot est inactif, depuis quand certainement. Mais tous mes souvenirs, toutes ses souffrances, ses tortures que j'ai subies, il les saura aussi. Je n'ai jamais fait de mal à un humain, bien que j'en ai eu parfois envie. Mais voilà, je n'ai jamais blessé qui que ce soit. Après tout, le colosse se préoccupe-t'il des raisons qui poussent un androïde à devenir violent ? Je n'en sais rien. Je joue avec le feu mais j'ai trop peur de retourner chez Spurius pour agir différemment.

L'autre jour, quand je suis allée me promener, j'ai rencontré un herboriste. Je connais les plantes, j'ai une encyclopédie intégrée dans mes programmes, mais je ne sais pas les utiliser. Je voulais être certaine que vous puissiez vous soigner même si je n'étais plus. Il m'a proposé, avec votre accord bien sûr, d'apprendre à soulager la douleur avec les plantes Je n'ai rien dit parce que je ne voulais pas vous mettre en colère, ni retourner chez le marchand.

Je m'arrête quelques instants.

Je ne vous ferai jamais le moindre mal... Ici, je suis bien traitée. Vous pouvez ne pas me croire mais il est rare pour une androïde comme moi de l'être. J'ai vécue attachée, battue, utilisée. Mon plot est forcément actif sinon je n'aurais jamais pu supporté tout cela, vous ne croyez pas ?

Je m'arrête, restant prostrée au sol, n'osant même plus bouger, attendant que la colère de Maximus déferle sur moi maintenant.

[Maximus]

Vita lui échappa corps et âme. Avant qu’il n’est eu le temps de réagir, elle était à genoux par terre.

-- Réinitialiser ton plot ?

Oui c’est exactement ce qu’il avait fait à Votum. Il avait réinitialisé son plot en prenant soin de ne pas altérer sa mémoire. Mais l’échec fut considérable. Quelques minutes plus tard à peine, les mantras du plot furent déjoués par l’âme de la rebelle. Maximus avait dû la laisser fuir pour survivre. Et puis il voulait pas renouveler l’expérience. La manipulation comportait de nombreux risques dont celui de détruire le sujet. Maximus ne voulait pas violer l’esprit de Vita, pas plus qu’il n’aurait voulu violer son âme. Vita l’interrompit dans ses pensées et lui révéla les véritables raisons d’un retour tardif. Elle voulait prendre soin de lui.

Mais cet aveu ne le fit pas forcément sourire. Au contraire même, il n’aimait pas la savoir seule, surtout quand la nuit tombait sur Rome. Il ne préféra pas s’attarder sur le sujet. De toute façon Vita tentait de lui faire croire que son plot était toujours actif, que lui seul lui avait fait tenir face aux maltraitances infligées. Souhaitait-elle l’amadouer ? Le Consul avait tellement entendu ce genre de discours après les procès. Combien de fois, les androïdes tentaient de lui prouver qu’ils n’étaient pas défectueux, qu’ils ne nécessitaient d’aucune réinitialisation. L’immense main du forgeron se déposa avec une infinie tendresse sur la joue de Vita. Le consul se pencha vers elle et se fit même légèrement mal au dos. Mais l’heure n’étais pas à sa douleur mais à rassurer Vita.

-- Je t’ai dit que je veillerai sur toi. Je n’ai pas envie de détruire ton âme. Pourquoi me mens-tu ? Avec ou sans plot, je te fais confiance. Je n’ai pas l’impression que tu veuilles me tuer. Si ?

Il se doutait de son passé et comprenait sa méfiance face à lui. Mais depuis quelques semaines qu’ils vivaient ensemble, il pensait l’avoir rassuré un peu plus que cela. Il n’avait nul colère. Il éprouvait de la tristesse, pas seulement la tristesse de constater ce manque de confiance. Il s’agissait surtout de la tristesse face à cette perte de confiance.

-- Allez vient t’allonger dans mes bras...

[Vita Proteus]

Pourquoi faut-il, qu'à chaque fois que mon maître se rapproche, un événement survienne et brise le charme ? Je ne parviens pas à comprendre ce fait mais pour le moment, c'est le cadet de mes soucis. Mon maître vient juste de m'annoncer qu'il sait mon plot inactif. Ce qui, selon moi, n'annonce rien de bon pour la suite. À genoux au pied du lit, j'attends que sa colère déferle sur moi et que le colosse me traîne de force au tribunal pour remettre mon plot en état de marche. Mais ce qui se passe dépasse ma logique. L'ide semble surprendre Maximus dont la voix est particulièrement douce. Je ne parviens pas à le comprendre.

Je ne bouge plus, encore plus angoissée par ce qui peut se passer maintenant. Il devrait être furieux mais ce n'est pas le cas. Que s'est-il donc passé aujourd'hui pour qu'il revienne blessé, et même différent. L'une de ses mains se pose sur ma joue mais elle n'est que douceur. Moi qui m'attendait à voler à travers la pièce, j'en suis pour mes frais. Je l'écoute sans mot dire. Il ne changera pas d'avis concernant mon plot. Sa question me blesse mais je l'ai amplement méritée selon moi. Quelque chose dans sa voix m'alerte qu'il y a un souci cependant.

Sur son invitation, ou ordre, je ne sais pas trop, je ne sais plus, je me relève pour venir me blottir dans ses bras. Je perçois immédiatement sa douleur même si elle est diffuse. C'est une chose qui ne peut m'échapper. Mon don me permet de le savoir même si la personne ne dit rien. Naturellement, ma main se pose sur son dos pour soulager rapidement mon maître de cette tension indélicate. Je ne sais quoi dire et pourtant, il va bien falloir que je parle. Lui mentir ? À quoi bon, cela ne m'aidera pas. C'est certain. Mais tout avouer, le pari est risqué. N'est-il pas uniquement gentil pour mieux me piéger...

Je ne vous ferai jamais le moindre mal... De toute façon, je ne peux faire de mal à un humain. Pas à cause de mon plot mais simplement parce que je trouve la vie trop précieuse pour être détruite.

Mes souvenirs me ramènent à Lia et à sa famille. Eux aussi étaient humains et pourtant, elle était considérée comme l'une des leurs. Alors pourquoi pas après tout... De toute façon, je ne peux continuer à ne rien dire et je préfère me trouver réinitialiser que de trahir la rébellion.

J'avais peur... Je sais ce que vous faites aux androïdes au tribunal. C'est votre travail, certains sont vraiment dangereux mais pas moi. Je veux juste vivre, rien de plus. C'est pour cela que je n'ai rien dit concernant l'inactivité de mon plot. Je sais bien que je serai toujours une esclave mais cela ne me dérange pas. Pas avec vous comme maître. Au contraire, c'est la meilleure chose qui pouvait m'arriver.

Je relève doucement la tête, cherchant le regard de mon maître. Je ne lis aucune agressivité, aucune colère. Ce qui me rassure quelque peu. Timidement, je viens déposer un baiser sur ses lèvres. Les dés sont jetés maintenant. Soit mon maître a dit la vérité et je ne crains rien, soit il me mènera au tribunal. Au fond de moi, j'espère qu'il me fait vraiment confiance car, pour ma part, c'est mon cas. Et mon aveu est là pour le lui prouver.

[Maximus]

La journée avait été longue et riche en rebondissement et Maximus n’avait pas envie d’entamer un autre combat. Vita semblait encore se protéger. Elle continuait de chercher des arguments malgré les propos rassurants du Consul. Il n’oubliait pas son titre, sa fonction et la peur que cela pouvait occasionner. Il invita Vita à le rejoindre dans le lit et s’installa confortablement avec elle dans les bras. Elle ressemblait à une peluche entre ses pattes qu’il manipulait comme une jolie poupée de chiffon. Seulement, ses gestes étaient tendres. Il tira le drap sur leur corps.

-- La journée a été particulièrement longue Vita. Je suis allé déposer ma démission, mais on me l’a refusé. Je pense que je me suis attiré des ennuis. En sortant du tribunal, une rebelle a tenté de m’assassiner. Je ne l’ai pas réinitialisée, mais j’ai tenté de remettre son plot. On peut dire que j’ai échoué. Elle n’a pas perdu son âme, j’ai d’abord remis son plot. Mais quand ce fut terminé, elle a réussi à désactivé ce plot en deux minutes.

Maximus marqua une pause et regarda Vita, loin de se douter qu’elle faisait partie de la rébellion.

-- Elle m’a emprisonné, elle m’a privé de mes cinq sens et je me suis retrouvé enfermé dans une sorte de néant. Et ensuite je me suis réveillé. Elle m’avait épargné. Je ne sais pas si c’était parce que nous étions quitte, mais elle a fuit et je l’ai laissé filer. Voilà, nous sommes quitte pour les secrets.

La tension des instants précédents s’étaient assoupie. Pourquoi chaque fois qu’ils se rapprochaient, quelque chose faisait tout exploser ? Ni l’un ni l’autre n’avait la réponse. Maximus n’avait pas compris les désirs de Proserpine. Il ne parvint pas à la faire réchapper aux enfers. Mais il ne voulait aucun mal à Vita. En réalité, il était heureux que son plot soit inactif.

-- Si ton plot est inactif et que je te donne un ordre, tu n’es donc pas obligée de l’exécuter. Ça me va ! Maintenant dormons. Demain je dois forger et finir les bracelets de Cassia. J’ai également les commandes d’armure. Et le soir, tu dois commencer tes cours de lecture. Alors reposons-nous, Vita.

Il l’embrassa sur le front. Puis il réalisa que Vita n’était finalement pas si humaine que cela.

-- Vu que tu étais partie pour les plantes... Je suppose que cela signifie que tu n’as pas besoin de dormir. J’apprécierai néanmoins que tu restes à mes côtés. Comme ça j’aurai l’impression de veiller sur toi

Sa voix se teintait d’humour, preuve s’il en est qu’il ne mentait pas, lui non plus.