[E3](Terminé) Quand le temps suspend son vol [Caecilius]

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Re: [E3] Quand le temps suspend son vol [Caecilius]

Messagepar Camila le 08 Octobre 2012, 12:18

Ô temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Le destin est étrange, dérageant voir même incompréhensible, parfois. J’avais donné ma parole que je ne ferai aucun commentaire sur les sentiments qu’il m’avait avouée. Pourtant, j’aurai tant aimé lui dire quelque chose surtout quand je savais que je ne reviendrai peut-être plus. Je m’étais promis de tout faire pour ne rien regretter. De faire en sorte de franchir mes propres limites, comme je l’avais fait avec Tibérius sur le pont de Vénus le soir des élections. Je savais aussi qu’on se reverrait, qu’on se recroiserait d’ici mon départ. Ce soir, avec Caecilius, je devais aller au bout de ce que je désirai. Un long silence se fit entre nous deux alors que mes réflexions ne cessaient de marteler mon esprit. Tenir ma promesse face à lui, c’était très compliqué. Et qu’aurai-je pu lui dire ? Je l’aimais énormément mais mes sentiments étaient très différents de ceux que je pouvais ressentir pour le grand Prêtre de Vénus. J’en avais toujours fait qu’à ma tête. Mon père n’avait jamais pu me marier à un homme riche de la cité car il était hors de question que je fasse un mariage arrangé. Cela m’était inconcevable. Femme politique, femme de la cité, guerrière aussi, j’avais une vie bien mouvementée et certainement loin de plaire à un homme. Mais cela n’était pas ma priorité de plaire aux autres. Soit on m’acceptait telle que j’étais, soit on passait son chemin. C’était ainsi.

Jamais je n’avais réfléchi exactement à ce qui me liait à Caecilius. Peut-être parce que je m’étais toujours dit qu’il ne pourrait pas tomber amoureux de moi, que nous n’étions que des amis, des confidents. Là, effectivement, sa révélation m’avait secouée mais je devais me reprendre et ne rien laisser paraitre. Je n’avais pas terminé. Je savais son appréhension envers les androïdes mais qui mieux que lui aurait pu s’occuper de Caeso ? Tibérius ? Non, je ne pense pas. Ils ne se supportaient pas ni l’un ni l’autre. Et puis Caeso était pour moi une amie, loin d’être une droïde. J’avais forcé la main, j’en étais consciente mais mes jours étaient comptés avant mon départ, et je ne pouvais me permettre de discuter.


- Je peux le comprendre, parfaitement. Mais, je tiens à ce testament. Tu feras de ses objets ce que tu voudras : les garder, les jeter, les revendre. Ce choix te revient, je n’ai aucun mot à dire dessus.

Puis, vint le cadeau, plus beau, plus privé, plus intime. Celui qui me tenait à cœur : une broche finement dessinée et en or, représentant le cheval ailé : Pégase. Mais bien plus encore, mes doigts glissèrent dans le creux de son cou. Je n’étais pas aveugle pour faire une telle demande. Je ne ressentirai pas les mêmes sensations que lui, et ce n’était pas mon but en lui faisant cette demande. Puisque je ne pouvais rien lui dire. Puisqu’il m’avait presque ordonnée de me taire, je devais trouver un moyen de lui faire comprendre ce que j’éprouvais pour lui. Je repris ma position, à genoux devant lui. Lentement, mes mains se levèrent et mes doigts effleurèrent son front. Je tremblais. Je n’avais jamais fait cela auparavant. La pulpe de mes doigts glissait sur ses tempes, redessinant l’arrondi de ses sourcils, l’arrête de son nez. Mes gestes étaient d’une lenteur calculée. Je percevais la douceur de sa peau jusqu’à ce que je caresse le velouté de ses lèvres. Mais je ne m’arrêtais pas à son visage comme il avait pu le faire avec moi. Non, mes paumes flattèrent sa gorge puis ses épaules. Ses vêtements me dissimulaient le contact de son corps mais ce n’était pas bien grave. Il ne pouvait me voir mais j’avais les yeux fermés, comme pour m’imprégner totalement dans ce moment particulier et rien qu’à nous. Je continuais, arrivant sur son torse, descendant progressivement le long de son corps, vers son ventre, pour remonter, et refaire le même parcours jusqu’à glisser le long de ses bras et entremêler mes doigts aux siens pour finir. Je ne désirai pas mettre un terme à ce lien entre nous deux. Je ré-ouvris mes prunelles ambrées le détaillant de nouveau mais avec le regard, cette fois-ci.

- Je ne sais pourquoi il faut attendre un évènement important pour faire ce que l’on a toujours souhaité ?

Je lâchais une de ses mains, gardant l’autre précieusement tandis que mes doigts remontaient contre sa nuque. Je me penchais vers lui, lui indiquant mon approche, mon souffle s’échouant subtilement sur sa bouche avant de poser mes lèvres sur les siennes. Je lui offrais un baiser tout aussi fragile que le sien.

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Re: [E3] Quand le temps suspend son vol [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 08 Octobre 2012, 14:26

J’avais fais un choix concernant Camila, avant son départ puisque c’était là l’objet de sa visite, lui dire les sentiments que je ressens à son égard. Parler d’amour est sans doute trop fort, un amour débutant me semble être plus propice à définir ce que je ressens, un amour qui commence doucement à devenir plus fort et qui pince mon coeur avec violence alors que la possibilité de ne plus la revoir commence doucement à me faire peur. Pourrait-elle mourir pendant cette expédition complètement folle à laquelle elle se joint ? Le monde de dehors, ce monde de dangers et de monstres m’a déjà pris mon frère, pourquoi maintenant fallait-il qu’il me prenne cette amie si chère à mon coeur ? Je voudrai qu’elle ne parte pas mais je sais que j’ai autant de chance de la faire changer d’avis que j’en aurais de convaincre un mur de me laisser le passage. Elle n’est pas là pour m’entendre supplier qu’elle reste, elle n’est pas là pour que je lui dise que c’est une folie, elle n’est pas là pour m’entendre dire tout ce qu’elle sait déjà, elle est là pour que je fasse ce que tout ami ferait, être là pour elle, pour lui offrir une soirée digne de notre amitié. Ce n’est pas aussi facile que je veux le faire croire de faire abstraction de mes inquiétudes, mais elles ne changeraient rien à sa décision de toute façon alors autant abdiquer, autant accepter le fait douloureux qu’elle part au-devant de sa propre mort et qu’il n’est rien que je puisse faire contre cela. Je m’ouvre finalement à elle, à ce léger amour qui me lie à elle, à cette raison en réalité qui m’empêche de la découvrir, ce qui me motive à ne pas la toucher et la découvrir. Ca peut sembler idiot mais c’est si important pour moi de garder une marge, une sécurité, de ne pas céder. Elle ne dit rien, elle respecte sa promesse, je lui ai fais promettre de ne rien dire ou rien montrer et elle le fait, cela me fait plaisir, pourtant une partie de moi brule de savoir.

Hélas, la suite de la conversation jette un froid sur ce désir de savoir, je crois que moins encore que ses sentiments je voulais savoir que j’étais d’ores et déjà sur le testament qu’elle avait écris en vue du fait que personne ne reviendrait de cette folle entreprise qui enthousiasmait tant la ville. Etre sur son testament, recevoir des objets lui ayant appartenu, son androïde qui plus est ! Je ne savais pas comment réagir et comment vivre la nouvelle, qu’était-il pire ? Savoir qu’elle avait un testament sur lequel je figurais ou savoir qu’elle avait déjà décidé qu’elle ne reviendrait pas pour rédiger un testament ? J’objecte mais elle s’explique, ce qu’elle est dit et parfaitement logique et fait de bon sens en réalité. Je me contente de hocher la tête en signe d’approbation, qu’y aurait-il à dire de toute façon ? Je ne les jetterai sans doute pas, pas plus que je les revendrai, qu’en ferai-je ? Les garder pour vivre dans son souvenir comme j’avais vécu dans celui de mon frère pendant des années et des années ? Je pourrai soupirer je crois si je l’apprenais d’un autre, mais elle était là alors je tais mon soupir pour tenter plutôt de cogiter sérieusement à la situation. Hélas elle tenait à me faire un cadeau, sorte de cadeau d’adieu, avance sur son testament qui sera usé lorsqu’on aura décidé que personne ne reviendra dire que l’expédition a été un morbide échec ou chacun a trouvé la mort. C’est un beau cadeau toutefois. Un cadeau précieux qui ne me quitterait pas, j’en fais le serment. Je garde l’objet entre mes mains, le découvrant du bout des doigts avant de la mettre sur mon vêtement, au niveau de mon col.

Elle demande alors à me découvrir comme je le ferai avec elle. Bien que la demande soit surprenante et que je n’ai pas l’habitude de ce genre de pratique à mon égard, je hoche docilement la tête et la laisse faire. Ses doigts sont habiles, chauds mais semblent un peu intimidé par ce qu’elle fait, ça n’enlève rien au côté agréable de ce qu’elle fait car elle semble véritablement faire extrêmement attention à ses agissements. Je ne suis pourtant pas de sucre, aveugle je veux bien mais pas de sucre ou de verre, je ne casse pas quand on appuie trop fort. Je remarque que ses mains semblent s’égarer sur mon corps, quittant mon visage pour mon cou, mon torse et mon ventre, je suis loin de la musculature que doivent avoir ses habituels partenaires, je ne suis pas un soldat ou un guerrier, juste un botaniste qui sait un peu se défendre. Pas de super musculature pour moi, mes muscles sont fins, mes abdominaux à peine dessinés et non saillants comme ça semble être la norme chez nombre de mes pairs romains. Sa remarque me fait hausser un sourcil curieux, je ne comprends pas bien mais je savoure le contact de ses mains qui se mêlent aux miennes. Puis un timide baiser du bout des lèvres auquel je réponds avec autant de douceur.


- Camila … Je doute que ça ne soit une bonne idée.

Alors pourquoi est-ce que je réponds à son baiser par un autre baiser ? Pourquoi mes mains abandonnent-elles les siennes pour venir se poser sur ses bras et remonter vers ses joues ? Finalement du bout des doigts, sans même le lui demander, je découvre son visage, plus belle encore que je l’avais imaginée, plus attirante encore que je l’avais pensée. Un nouveau baiser juste un peu moins chaste et je me recule :

- Non … C’est mal. Nous ne devrions pas. Si tu reviens. Quand tu reviendras. Alors oui mais là ça semble …

Je ne sais pas ce que ça semble, une mauvaise idée ? Ca serait peut-être ma dernière chance mais était-ce ce que je voulais ? Que presser pas la quasi-certitude d’une mort prochaine nous en venions à cela ? Je ne savais plus trop que penser mais je crois de toute façon que ce n’était pas à moi de décider seul, nous étions ici deux et il fallait être deux pour ce que proposait mon amie.
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Re: [E3] Quand le temps suspend son vol [Caecilius]

Messagepar Camila le 09 Octobre 2012, 17:23

Caecilius avait accepté que je le touche, que je découvre son visage de mes mains. Je n’étais pas aveugle comme mon ami. C’était une façon pour moi, de graver dans ma mémoire un souvenir plus réel que son image. La sensation de sentir sa peau sous la mienne était merveilleuse. La pulpe de mes doigts redessinait ses traits fins. Je tremblais d’émotions sous ce que je ressentais. Pourquoi je lui avais-je jamais demandé cela avant aujourd’hui ? On pense tous avoir le temps de faire tant de choses et lorsque nous nous sachons condamnés, nos envies nous rattrapent forcément. Mes mains ne détaillaient pas seulement son visage mais bien son corps. Même le tissu de ses vêtements ne me gâchait pas le plaisir de deviner son corps. Que pouvait-il penser en cet instant alors qu’il m’avait avoué ses sentiments quelques instants plus tôt ? Je terminais mes caresses pour venir enlacer mes doigts aux siens avant de lâcher une de ses mains et me pencher vers ses lèvres pour lui donner un même baiser, doux et chaste en réponse à celui qu’il m’avait offert. Je me reculais au moment où Caecilius bisa cette petite bulle entre nous. Je baissais mes yeux. Il n’avait pas tort. Ce n’était pas une bonne idée. Pas maintenant. Pas comme cela. Pas de cette façon précipitée. J’aurai trop peur que cela soit pas compassion qu’il accepte une telle intimité entre nous deux, juste par ce que j’étais une femme qui allait tout droit vers une mort prochaine.

- Tu… Tu as raison…

Mais avant que je ne puisse reprendre le cours de ma pensée, ses mains remontèrent tendrement le long de mes bras. Ses paumes épousèrent délicatement mes joues, et il m’embrassa. Ce n’était plus un baiser timide. Il était plus appuyé, plus empreint de sentiments dont il se libérait face à moi. Nous étions tous les deux des adultes. Nous savions aussi que chaque décision, chaque action entrainerait des conséquences que je revienne ou pas de cette missions suicide. Je renforçais ma prise sur sa nuque, me redressant imperceptiblement contre lui avant qu’il ne décide de mettre fin à cet autre baiser. Je soupirai tant mon esprit était confus. Soudain, de fines petites gouttes de pluie commencèrent à tomber sur notre diner à la belle étoile. J’observais le ciel au-dessus de nos têtes dont la voute stellaire était complètement occultée par les nuages gris.

- Oui… Ce n’est pas le bon moment, ni pour toi, ni pour moi. Brusquer, hâter tout cela ne pourrait être qu’une mauvaise chose entre nous.
Je suis désolée … Je n’aurai pas dû.
Il commence à pleuvoir. Il faut rentrer.


Je rangeais fébrilement tous les plats que j’avais disposés dans le grand panier en osier. C’était peut-être là un signe des Dieux : ne pas franchir cette limite entre nous. N’avais-je pas un autre homme dans ma tête ? Je ne voulais pas que Caecilius pense un seul instant qu’il n’était qu’une roue de secours, que j’étais là parce que j’aurai voulu être dans les bras d’un autre homme pour mes dernières nuits mais que cela m’était impossible car trop complexe entre Tibérius et moi. Non !! Ma démarche envers mon ami était sincère mais parfois les émotions deviennent incontrôlables sans que l’on sache vraiment pour quelles raisons. Je pris sa main, la refermant sur la hanse du panier.

- Avec tous les plats qu’il y a à l’intérieur, tu vas pouvoir manger durant au moins deux jours.

Au loin, dans le ciel, les orages commençaient à gronder. Je me penchais une dernière fois pour l’embrasser sur la joue.

- Rentre vite. Et merci pour ce moment.

Je me redressais. Caecilius n’aimait pas que l’on soit à ses petits soins. Malgré son handicap, il était autonome à sa manière. C’était la dernière fois que je le verrai… Alors à quoi bon tenir ma promesse ?

- Je t’aime énormément. La femme qui te rendra heureuse aura beaucoup de chance de vivre auprès de toi. Tu es un homme merveilleux.
Prend soin de toi. Et pense parfois à moi…


Pas de « A très bientôt ». Je savais ce qui m’attendait. Je n’étais pas fataliste. Je me battrai. Et, je ne savais pas encore que Tibérius allait m’offrit des cartes et des plans pour survivre hors de ces contrées inconnues, tout comme je tiendrai la promesse que je lui ferai sous l’arche du temple de Pluton.

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Re: [E3] Quand le temps suspend son vol [Caecilius]

Messagepar Caecilius le 09 Octobre 2012, 17:43

Ce que Camila proposait, ce qu’elle semblait vouloir m’offrir, je l’avais rêvé plusieurs fois déjà. C’était ma chance, mon opportunité mais pourtant ça ne sonnait pas juste. Comme quand vous écoutez une musique qui est terriblement agréable mais qu’il y a parmi les instruments un d’entre eux dont la sonorité semble toujours désagréable. Alors tout devient désharmonieux et semble en parfaite discorde. Son baiser pourtant était très agréable et que penser de ses mains qui découvraient mon visage de la façon dont moi-même j’aurai pu vouloir découvrir le sien. Tout semble parfait, même s’il va bientôt pleuvoir et qu’il nous faudra surement rentré pour tenir les promesses que nous sommes en train de nous faire par ces doux contacts nous partageons, il n’y a pas de raisons que les choses se passent mal, n’est-ce pas ? Et pourtant je n’ai pas l’impression que ce que nous faisons est bien, elle a un autre homme en tête, un autre homme dans son coeur, elle m’en a parlé plusieurs fois, je sais combien elle le porte en affection et combien il lui rend la vie complètement folle. Je sais qu’elle est toute autant capable de l’embrasser que le gifler simplement parce qu’il lui aura dis quelque chose ou plutôt une autre chose. Peut-être que je devrai arrêter de me poser des questions et profiter comme je l’avais fais avec l’androïde du Consul Maximus, pas ma plus brillante idée soit dit en passant. J’écoute à peine sa réponse bien qu’elle me donne raison. Je n’ai pas la prétention de dire « bien sûr que j’ai raison ! » Mais pourtant il semble que oui, il est bien plus raisonnable que nous en restions là, sans aller plus loin.

Hélas si mes mots et mon cerveau semblent décider à dire une chose bien précise, mon coeur et mes actions ne veulent pas accepter ce que je dis. Finalement je brise cet interdit que je m’étais fixé, je la découvre du bout de mes doigts, découvrant son visage pour la première fois, appréciant énormément ce que je vois, bien plus encore que je l’avais imaginée. Comment cet idiot de Tiberius pouvait ne pas se rendre compte qu’il avait une aussi belle femme prête à l’aimer pour peu qu’il daigne y mettre un peu du sien ! Je tente encore de me raisonner, je cherche une bonne raison à donner, ne pas profiter de son départ pour faire cela, c’est peut-être notre dernière opportunité mais ça ne veut pas dire que nous devons nous jeter dessus. Si elle revient et même quand elle reviendra car je l’espère sincèrement, alors peut-être que nous pourrons nous risquer à ces jeux mais pas avant son retour. Pas dans cette précipitation de son départ imminent, de ce « sexe de la dernière chance », ça rendrait tellement dérisoire ce que je ressens pour elle, tant les sentiments d’amour naissant que l’amitié véritable qui me lie à elle. Elle s’excuse et je secoue doucement la tête :


- Ne t’excuse pas, tu n’as rien fais de mal, il viendra un temps, quand tu seras revenue.

Je lui souris, prouvant ma foi dans son retour mais surtout ma volonté de ne pas croire qu’elle pourrait ne jamais revenir :

- Je t’avais dis qu’il pleuvrait, tu devrais arrêter de douter de mon talent pour faire la pluie et le beau temps.

Un brin d’humour qui pourtant n’allège pas mon coeur à l’idée de son départ imminent. La peur de la perdre est pire encore que si l’on m’apprenait simplement qu’elle ne viendrait plus jamais me voir, que je ne l’entendrai plus jamais me parler. Elle range les plats dans le panier avant de mettre la hanse entre mes doigts, me faisant remarquer que j’allais avoir de quoi manger pour quelques jours. Je souris, c’est bien là la dernière de mes considérations en réalité. Elle me remercie pour les instants que nous avons partagé et m’indique que je devrai rentrer vite. Ca je n’en doute pas, l’orage gronde au loin mais il se déplace rapidement, un vent est en train de se lever, dans quelques minutes l’orage sera au-dessus de nos têtes. J’aime l’orage, c’est bizarre peut-être mais j’adore l’entendre tonner et écouter sa pluie. Je n’ai jamais vu les éclairs dont parlent les voyants mais j’imagine que le spectacle doit être beau. Pas autant toutefois que celui que mes doigts avaient découvert quelques instants plus tôt. Elle rompt sa promesse avant de partir, quelques compliments qui me font simplement soupirer et alors qu’elle ne peut déjà plus entendre si j’en juge par ses pas et le murmure qui franchit mes lèvres couvert par un coup de tonnerre :

- Alors reviens entière et soit cette femme.

Ca n’arriverait pas bien entendu, même si elle revenait entière, elle se rapprocherait sans nul doute de Tiberius, mais finalement c’est de bonne guerre non ? Il est un homme important, elle est une Sénatrice, je ne suis jamais qu’un simple botaniste ravalé au rang de simple fleuriste par beaucoup de romains, les choses sont ce qu’elles sont. Puisse-t-elle seulement revenir vivante et je serai déjà le plus heureux des hommes avec cela.
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