[E3] On ne me réinitialisera plus

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Re: [E3] On ne me réinitialisera plus

Messagepar Servius le 17 Septembre 2012, 11:16

Elle affirma ne pas avoir confiance en moi, pourtant je ne sentis là aucun risque supplémentaire. Ses doutes ne m’étonnaient pas et témoignaient de sa grande expérience. En imposant à Spurius de venir chercher son or, je la soupçonnais de vouloir rappeler son rang. Elle ne se déplaçait pas. Au contraire, on venait à elle, chercher l’argent. Elle s’imposait avec prestance.

Pour la suite, elle ne sembla pas réagir à ma façon de récupérer la bourse. J’en conclus que je devais arrêter de chercher à lire les expressions de son visage. La politique avait aguerri cette femme dans la dissimulation de ses sentiments. Pourtant, je me trompai. Nous sortîmes ensemble et je vis ses épaules se relâcher. Toute la crispation de cette entrevue retombait. Je l’observai à moitié néanmoins. Mes dons ne fonctionnaient pas sur elle. Je tournai la tête et vit deux femmes. Mes pouvoirs fonctionnaient sur les autres, pas sur elle. J’ignorai les obscures raisons de cette défaillance système. Durant la nuit, je lancerai une analyse plus complète de mes programmes de maintenance. Évidemment, je tus ce défaut.

Elle posa néanmoins sa main sur mon avant-bras, mes systèmes extrasensoriels s’éveillèrent et diffusèrent une profonde et douce chaleur dans sa main. Esclave sexuel, mon corps avait été forgé pour répondre au moindre contact. Elle m’interrogea sur le prénom que je souhaitais. Je la regardai du coin de l’oeil et sourit encore une fois amusé par ces mots si bien choisis.

Eh bien, j’ai toujours voulu qu’on me nomme maître, sénateur ou encore prélat.

Je souriais, mais ne manquai nullement de respect à Domina. Aucune ironie ne dessinait mes lèvres. C’était un simple trait d’humour pour la détendre et la servir au mieux. Et je ne mentais pas. Je n’ai jamais eu l’honneur d’être nommé par un prénom. Malgré mes bribes de souvenirs, aucun prénom ne me revenait. Par contre, pour la suite, je devais mentir. Le programme démarra immédiatement et bloqua certains stimulis liés au mensonge comme la déglutition, le regard en bas à gauche, les sourcils un peu trop relevé.

Je n’ai pas de souvenirs, mais je ne pense pas qu’on m’ait appelé une seule fois par un prénom. J’ai un titre, Servius. Les clients de Spurius nommaient leurs esclaves féminines par leur prénom. Meretrix leur rappelle trop que la femme simule ses sentiments. Les femmes nous appellent par notre rang et cela leur permet de se rassurer sur leur supériorité. C’est l’expérience que je tire de cette courte semaine. Mais vu votre question, vous êtes différente, mes conclusions ne reflètent peut-être pas une généralité. Je n’ai pas besoin de prénom. Mais si vous souhaitez me prénommé, je prendrais le temps de la réflexion pour vous en proposer un chargé de sens.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais des scènes de théâtres urbains en tête et j’appréciai le prénom utilisé par l’actrice qui me donnait la réplique. Seulement, il était encore enfoui par les réinitialisations successives.

Nous quittions les bas-fond. Les citoyens romains changeaient de visage. Plus nous avancions, plus leurs vêtements gagnaient en propreté puis en qualité. Sa main quitta son bras, son attitude se voulut plus altière. Je pris le document qu’elle me tendit et l’ouvris une seconde pour en photographier le contenu. Je le rangeais aussitôt à ma ceinture et nota qu’il me faudrait une petite besace pour ranger ce document entre autre chose. Alors que nous marchions, j’observai la photographie prise et énonçai son identité.

Sénatrice de Minerve, Sibylla Atilius Cérès. Je saurai vous nommer au mieux, en affirmant votre rang ou en le taisant en fonction de votre interlocuteur. Mais avez-vous une préférence au quotidien ?

Certains romains n’utilisaient que leur surnom, d’autres leur prénom. Je savais faire preuve d’initiatives, mais il demeurait des questions nécessaires. «Domina» ne pouvait lui plaire puisqu’elle ne voulait pas m’imposer Servius.
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Re: [E3] On ne me réinitialisera plus

Messagepar Sibylla Atilius le 17 Septembre 2012, 19:16

Eh bien, j’ai toujours voulu qu’on me nomme maître, sénateur ou encore prélat.

Je me pris à rire légèrement. D'une part, je sortais d'un endroit stressant et horrible, je destressais donc et d'autre part, il avait de la répartie, oui, c'était bien ce qui me plaisait chez lui. Il n'était pas comme les autres androïdes, rompus à leurs travaux, sans chercher quoi que ce soit autour, ceux-là répondaient automatiquement, oui, non, je ne sais pas... Lui, il était de la même génération que moi, semblait-il. Son créateur avait passé du temps, avait choisi avec minutie, avait patienté pour offrir les meilleurs programmes. Il savait répondre et savait même faire de l'humour. J'appréciais cela, ça me changerait des paroles froides des sénateurs, des paroles stériles des androïdes. Je ne répondais pas, car mon rire avait très certainement suffit. Je ne prenais pas la mouche, moi-même sénatrice, moi-même maitresse, alors qu'il était supposé être mon esclave. Et puis sa voix n'indiquait nul sérieux. De toutes manières, il ne tarda pas à reprendre. Sa réinitialisation récente ne lui permettait pas de se rappeler le prénom qui l'avait vu concevoir. Je me revis encore dans les bras de mon créateur alors qu'il m'imposait mon appellation. Sibylla. Si j'avais oublié son nom volontairement, j'avais gardé ce prénom, car il était tellement connoté que je l'appréciais encore plus. Je lui aurai bien imposé un prénom, une appellation, mais quelque chose me retint. Je détestais, pire que cela, j'exécrais mon créateur pour ce qu'il m'avait imposé. Pouvais-je le faire à quelqu'un qui était tout aussi constitué de programme que je ne l'étais? Certes, je détestais les androïdes, mais celui-là était différent. Il n'était pas plat, pas morne, pas basique, pas stérile. Quoi? Devenais-je faible? Cela était impensable, j'étais sénatrice, ce n'était pas le moment de flancher.

- Servius suffira pour le moment. Si tu trouves quelque chose qui te convient, je verrais.

Ma voix s'était refroidi, brève et dénuée d'âme. Il y avait la foule qui nous entourait et je n'étais pas n'importe qui, mais également, je ne devais pas paraître trop... gentille. J'étais la maitresse. C'était si facile avec ma femme de chambre ou le garde. Même mon homme de main se laissait guider comme un petit chien. Oui, maîtresse. Tout de suite, maitresse. Cela était tellement plus facile pour se faire obéir. Qu'en était-il de Servius? Techniquement, il obéirait au doigt et à l'oeil, son plot était actif, du moins, c'était ce qui était écrit sur le contrat. Mais je ne pouvais plus me fier aux apparences, car le mensonge était quelque chose de tellement facile. Mais il n'avait pas ce manque de vie dans le regard. Comment pourrais-je le traiter comme un chien, alors que j'y voyais un être vivant? Cette question devra trouver une réponse plus tard, car il reprit la parole.

- Nous aviserons selon ton comportement.

Toujours cette voix froide, ce détachement qui me caractérisait. Les paroles de Maximus me revinrent en tête, comme un avertissement avant la surchauffe. Je m'arrêtais sans préavis et laissais mon visage grimper vers les cieux, cherchant les rayons du soleil. Je tournais les talons subitement et allais m'écraser, ou presque, contre le torse de ma nouvelle acquisition, mes mains couvrant mon visage. Heureusement que la rue n'était pas passagère, sinon j'aurai pu défaillir si nous avions croisé quelqu'un. D'une voix presque tremblante, presque timide, à peine audible, j'ajoutais, baissant les armes.

- J'ai besoin de... réconfort. Appelle-moi comme tu le souhaites, traite-moi comme tu le souhaites, mais j'ai besoin de... me sentir femme, tu comprends? Pas comme une sénatrice, pas comme une noble, pas comme quelqu'un d'inaccessible, juste une femme.

Me rendant compte de ma réaction, je me repris, m'écartais de l'androïde pour reprendre contenance et le regarder, le visage impassible, la voix posée.

- Es-tu capable de cela?
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Re: [E3] On ne me réinitialisera plus

Messagepar Servius le 21 Septembre 2012, 21:31

Je rencontrai beaucoup de difficultés pour cerner Sibylla. Elle venait de passer du rire à une rigide autorité en un instant aussi bref qu’un battement de cils. Alors j’acquiesçai et répondais avec déférence.

-- Bien Domina.

Je me demandai ce qu’elle entendait exactement par comportement. Elle s’arrêta brusquement. Je la suivais de très prêt et je faillis percuter son épaule. Sa réaction me surprit totalement. Elle se jeta dans mes bras. Je la regardais, les yeux agars, les bras légèrement écartés devant moi. Non, elle se blottissait contre moi. Tout son être respirait la détresse, le besoin d’être rassurée, secondée et j’en fus touché. Noble, sénatrice, hautaine, le masque venait de disparaître pour s’ouvrir sur une femme fragile et sensible.

Mes bras se refermèrent tendrement sur elle. Ma main passant dans ses cheveux, juste au dessus de sa nuque. La paume de ma main blottit sa joue contre mon torse. Mais elle recula, son visage avait retrouvé sa fermeté. Elle avait regardé à droite et à gauche, comme si elle comptait les passants. Je compris. Etais-je capable de cela ? Oui, Domina ! Non, ce n’était pas une réponse qu’elle voulait.

Je fis un pas vers elle. Nous marchions en direction du pont qui menait vers Isola Sacra. Le temps d’un pas, j’avais réfléchi, trouvé, compris. Mais j’en fis un second avant de répondre pour réfléchir un peu plus, valider mon choix. Elle vivait seule, j’en étais convaincu. Elle n’avait pas d’époux, pas ou plus d’enfants à demeure. Les passants la dérangeait.

Dès que je refermerais la porte de votre domus derrière nous, oui Domina. Soufflais-je d’une voix basse et confidente.

Esclave, je serais en public, protecteur, confident, je serais en privé. Et s’il fallait encore m’adapter, je le ferais. Je revoyais mes plans d’ailleurs. Je n’irai pas au marché dès qu’elle serait chez elle. J’irais lorsqu’elle sera au Sénat, quand elle n’aura pas besoin de ma présence. Qui êtes vous sénatrice Sibylla ?

Je regardai l’eau du Tibre qui coulait sous le pont et la seconde suivante, j’étais à l’eau. Des bulles se formaient autour de moi, je cherchai quelque chose, mais avec la nuit tombée, je ne vis rien. Ce flash ne dura qu’une infime fraction de seconde. J’étais surpris et espérais ne rien avoir fait paraître. Je vérifiai mes programmes, je savais nager. Qu’est ce que je cherchai dans l’eau ? Etait-ce un souvenir réel ou celui d’un rêve. Je ne savais pas.

Je reportai mon attention sur Sibylla, je ne savais rien d’elle. Je devais en savoir un peu plus, sans me montrer inutilement curieux. Ou bien... Je tentai le contre-pied profitant d’être seuls sur ce grand pont.

Depuis combien de temps êtes-vous seule ?
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Re: [E3] On ne me réinitialisera plus

Messagepar Sibylla Atilius le 25 Septembre 2012, 17:43

Sujet Clos

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