[E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Votum]

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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 17 Octobre 2012, 16:09

C'est vrai, je dois le concéder, qu'au tout début mon intérêt pour la jeune femme n'avait surtout été que motivé par un certain égoïsme, celui de comprendre comment elle faisait pousser ces plantes aussi rapidement. Ce n'est qu'ensuite qu'est véritablement venu l'intérêt que je lui portais en ce moment, celui de soulager sa douleur, de l'aider comme je pourrai. Je ne crois pas que je sois doué à ce genre d'exercice, je pense même ne pas être vraiment capable de le faire, mais cette jeune femme avait piqué ma curiosité à vif en jouant de ma plus grande faiblesse, pour cela, elle méritait mon attention et ce que je pourrai faire pour l'aider avec sa douleur. Je ne devais sans doute pas être le mieux placé pour soulager une douleur, j'ai toujours préféré les plantes aux humains parce qu'elles ont toujours eu le bon goût de n'avoir rien à faire de ma cécité. Ce ne sont que des fleurs diraient les mauvaises langues, mais elles m'ont toujours été des amies plus fidèles et loyales que la majorité des humains. Elles n'ont jamais été simplement curieuses de "parler avec l'aveugle", elles ne poussent pas parce que je suis aveugle, elles poussent parce que je leurs donne la possibilité et elles vivent parce que j'en prends soin. Si la demoiselle était une fleur ça serait beaucoup plus facile pour moi, avec les fleurs je savais toujours quel comportement adopter, donner plus d'eau, les mettre au soleil ou à l'ombre, avec les humains c'était plus compliqué. Beaucoup d'expressions se lisaient sur le visage disait-on, malheureusement lire une expression sur un visage était quelque chose d'impossible pour moi. L'entendre et la ressentir en revanche n'avaient rien d'un défi. La détresse de la jeune femme était évidente et touchante, sans être un grand émotif, j'aime me laisser toucher par les belles choses comme les fleurs, les rayons du soleil ou la musique de Laelia mais cela veut aussi dire que je me laisse plus facilement toucher par la détresse et celle de la jeune femme est horriblement touchante.

Même la présence de l'androïde m'est agréable, au moins tolérable, parce qu'elle a voulu lui venir en aide, qu'elle n'est pas restée comme un rond de flanc incapable de quoi que ce soit, elle est venue en aide à cette jeune femme en détresse, elle est venue m'aider moi également. Elle prend soin de Clio et la porte jusqu'à chez moi, refuge loin des bruits heureux et de cette fête qui n'en serait jamais une pour la belle humaine. Je cherche quoi dire, quoi faire mais je suis complètement incapable de savoir comment me comporter, j'essaye de repenser à ma douleur, la mort de mon frère, qu'aurais-je voulu, qu'aurais-je aimé ? C'était arrivé il y a quelques années mais ça semblait faire des années, je ne savais plus quoi penser, les souvenirs semblaient si lointain et pourtant encore tellement douloureux. Je commence par tâcher de la mettre à l'aise autant que je peux, un bon feu bien chaud, une bonne tisane bouillante, une couverture sur ses épaules, tout ce qu'il faut pour la réchauffer, ou du moins essayer. Le froid qu'elle ressent est en-dedans, il est difficile de le réchauffer, seul le temps y parviendra. Le temps et des présences autour d'elle, qu'elle sente qu'elle n'est pas seule, ce soir nous sommes là, l'androïde et moi, tous deux présents parce que nous nous sommes inquiétés d'elle, cette gentille petite humaine qui semble soudainement face à un dilemme cornélien quand je suis demande son nom. La question pourtant me semblait simple, mais elle est sonnée, ce sentiment que j'avais connu, je me souviens ce que c'est, rien n'a de sens, rien n'a d'importance, on ignore tout jusqu'à ce qu'on pourrait vouloir, jusqu'à ce qui pourrait nous aider. Juste la souffrance encore et encore, et ce froid à l'intérieur, ce vent glacé qui souffle encore et encore sans plus s'arrêter. Je me retrouve beaucoup en elle, dans sa façon de se trouver en détresse, dans la façon dont elle vit sa détresse et je me souviens, je me souviens de ce qu'elle ressent, de la souffrance, du froid, des larmes et des yeux qui brulent, de la perdition, je frissonne sur mon fauteuil tandis que finalement elle répond. Clio Manilius Florus, le nom ne me disait rien mais je ne l'oublierai plus, une vendeuse de fleurs gagnait plus encore mon attention mais en cette heure je ne pensais pas aux fleurs, juste à trouver comment agir sans y parvenir hélas. Je note que l'androïde n'a pas répondu à la question, sans doute parce que mon regard semblait porté sur l'humaine, mais ça ne veut rien dire venant de moi, je pourrai regarder le plafond et porter la même attention à quelqu'un qu'un humain parfaitement concentré sur cette personne. De toute façon pour moi tout était vide, noir parait-il, c'était la couleur que voyaient les gens en fermant les yeux, alors ce vide je l'appelais noir, mais qui pouvait être sûr que ça soit bien vraiment ce que les gens appellent noir et pas une autre couleur ?

- C'est un très joli nom.

Je n'avais hélas pas mieux en réserve. Je secoue doucement ma tête, quel idiot ... Un très joli nom, ça fait très phrases d'accroche pour séducteur raté en mal de conversation. Je soupire ... Et alors ? Pas capable de mieux ? Ca m'apprendra à vouloir jouer au super-héros ! Je me lève, prenant une tasse de tisane, je me fis à mon ouïe pour la donner à l'androïde. Prenant une seconde tasse, je la glisse avec beaucoup de douceur entre les mains de la demoiselle avant de m'asseoir à côté d'elle, l'enserrant entre mes bras avec délicatesse comme si elle avait été en sucre et je lui murmure :

- Bois un peu de tisane, ça va te faire du bien.

Elle apaisait le cerveau et l'aidait à s'endormir pour ne pas subir de réveils nocturnes et de troubles du sommeil, ça allait sans doute un peu la faire oublier sa douleur, au moins légèrement. Puis toujours avec beaucoup de douceur, repensant à ma propre peine d'il y a quelques années, je reprends toujours d'une voix chaude et murmurée :

- J'ai perdu mon frère il y a quelques années. Il défendait la ville, c'était sa fierté, se battre pour Rome. Un jour pendant une attaque, un monstre l'a tué. Après ça j'ai été inconsolable, et tout ce qu'on me conseillait était pire que tout, rire, parler avec inconnus, me promener. Le pire était de rester seul, d'avoir le sentiment d'être seul. Et tu dois avoir l'impression d'être abandonnée et seule mais ce n'est pas vrai. Nous sommes là elle et moi, avec toi, à tes côtés et on sera là aussi longtemps que tu le voudras.

Dans un geste tendre je dépose un baiser dans ses cheveux et maintenant ... Maintenant je commençais sérieusement à sécher, moi et mes idées débiles ! Jouer le héros, ce n'est pas donné à tout le monde, apparemment je ne suis pas trempé comme un héros devrait l'être, c'est malheureux pour la petite Clio.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Votum le 17 Octobre 2012, 18:18

Je reconnus de suite le nom vu que j'avais été à la boutique de fleur de la demoiselle, il y a à peine quelques jours avec Melina. Melina qui avait du se trouver un Maître depuis le temps, tant pis pour Leto. de toute façon, j'étais toujours remonté contre lui ! Jamais là. A peine revenu que déjà partie ! Pourquoi avais-je le sentiment que quand je rentrerais ce soir, il ne serait plus là ? Que pouvait-il bien faire ? Devrais-je me poser plus de questions sur son compte ou laisser courir ?

Votre boutique est très jolie. Vous devriez augmenter votre prix pour les nobles. Car vous êtes très prisé. Peut être n'en avez vous pas conscience mais vous faites des merveilles avec vos doigts. Vos compositions sont des œuvres. Vous devriez demander au Prélat de vous octroyer un montant pour refaire les ruelles de Rome à votre image. N'avez vous jamais pensé à refaire les jardins des nobles ? Votre vie serez sans doute plus agréable ...

Mes mots ne sont pas faits pour réconforter, car je ne sais pas réconforter. j'en ai vu des nombreux morts, des nombreuses familles éplorées. Et c'est toujours la même chose. On ne veut rien savoir, rien entendre, car de toute façon, tout est finit. Alors peut être qu'elle se mettra en colère ou pas, peu m'importe. Mais elle ne peut pas me forcer à lui dire des mots que je ne penserais pas. Surtout que je ne connaissais ni son père, ni son frère et encore moins elle. Au moins l'aveugle essaye, mais ce n'est guère concluant. Mais peut être qu'entre gens qui ont perdu un être cher cela pourrait marcher. Oui, peut être ...

Oui, nous serons là. Cette nuit, demain, les autres nuits et les autres jours si vous le souhaitez.

Je me lève et je m'avance vers le feu.

Mais vous n'avez sans doute pas envie de parler et il ne faut pas vous forcer. Si vous avez juste envie de vous allonger, je suis certaine que ce Monsieur voudra bien vous prêtez son lit. Et si vous avez besoin d'un ou une amie pour cette nuit, juste car vous avez besoin d'une présence, de vous sentir protéger, alors demandez.

Je m'accroupi à côté d'elle, je ne la touche pas sans sa permission.

Aujourd'hui, c'est le choc. Demain, la tristesse et les cris. Après demain la vengeance. Et à un moment donné, vous ouvrirez les yeux et vous serez. Tout sera clair. En attendant ce jour, nous serons là.

J'étais aussi nulle que l'aveugle, mais au moins, on essayait.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 19 Octobre 2012, 16:52

Malgré le feu et la couverture, j'avais toujours aussi froid. J'avais cette terrible impression que jamais plu je ne connaitrai la chaleur intérieure. C'était comme si les sentiments positifs que pouvaient éprouver les êtres humains ne feraient plus jamais partis de moi : l'amour, la tendresse, la joie, le plaisir... tout cela me semblait vide de sens. Tout juste des mots issus d'un passé maintenant révolu pour moi. Mon monde m'apparaissait si terne, si noir. J'avais soudainement si peur. Peur de cette solitude que je n'avais jamais connu. Peur de rentrer chez moi en me disant que personne ne m'y attendait. Que je n'aurai plus jamais droit au sourire rassurant de mon père, aux paroles réconfortantes de Senecca. A leur simple « bonjour » qui égayait toujours ma journée. Non, je n'y aurai plus jamais le droit. Mes yeux secs me brûlaient atrocement. Je ne pleurais plus parce que mon corps n'avait plus une seule larme en réserve. Mes yeux devaient surement être très rouge mais je ne sentais que les picotements et la douleur.

Soudain, je sursautais alors que l'homme me donnait la tasse de tisane chaude. Cette brutale chaleur dans ma main me surprit au point que je faillis lâcher la tasse mais je me retins et resserra ma prise. Malgré ma douleur je ne tenais pas à faire de dégât chez celui qui m'accueillait même si mon esprit embrumé avait un peu de mal à tout comprendre. Ensuite ce furent ses bras qui m'entourèrent. Son geste était trop doux pour que je me sente agressée de quelques manières que ce soit. Senecca faisait souvent cela quand j'étais triste. Mon père, lui, n'avait jamais été un grand démonstratif. Mais ses sourires valaient tout autant pour moi.

Il me parla ensuite de son frère disparu. Comme pour tout le reste, les informations arrivaient au compte-goutte dans mon cerveau et mettaient un moment avant d'être comprises. Mais soudain, je compris et tournais mon visage vers lui. J'étais désolée pour lui. D'autant plus que je ressentais ce que lui avait certainement connu. Je ne pouvais qu'en être plus fortement touchée.


« Je suis... désolée pour votre frère. »

J'étais totalement sincère. J'en oubliais presque ma propre douleur. J'avais toujours été doté d'une profonde empathie. J'avais cette capacité souvent à me mettre à la place des gens et à comprendre leur souffrance ou tout du moins à l'appréhender. Or la souffrance que Caecilius avait connu, je ne pouvais que trop la comprendre. Doucement, je détachais une de mes mains de la tasse pour aller la poser délicatement sur la main du jeune homme inconnu, la pressant doucement. Ma main était peut-être moins froide que je la ressentais, réchauffée par la tisane chaude. Je l'espérais en tout cas. J'espérais qu'il ressentirait le chaud et non le froid.

« Je suis vraiment désolée pour vous. »

La vie est bien étrange. Les rôles, un court laps de temps, s'inversaient. Lui qui voulait me consoler et moi qui voulait soudainement le faire. Mais je n'en étais pas vraiment capable. Je le savais bien. Ma main resta quelques instants sur la sienne avant de finir par rejoindre la tasse chaude. Mon regard se reporta alors sur elle. Il avait fait l'effort de la préparer. A moi de faire l'effort d'en boire au moins un peu. Je montais la boisson à mes lèvres et ne pus m'empêcher de la sentir. Un réflexe chez moi. J'utilisais toujours tous mes sens avec les fleurs et les plantes. Je souris en reconnaissant les senteurs. Yeux clos, j'énumérais les plantes dont il s'était servi.

« Aubépine, valériane et... une touche de passiflore »

Je connaissais très bien ces plantes. Je les utilisais en tisane aussi pour les personnes atteintes de troubles du sommeil ou de l'anxiété. Les plantes, les fleurs avaient toujours été d'un grand réconfort pour moi. Je soufflais sur la boisson chaude avant d'y tremper mes lèvres et d'avaler quelques gorgées chaudes. Étrangement, cela me fit du bien. Je sentais la boisson chaude me parcourir et me réchauffer. Ce n'était qu'une chaleur passagère mais c'était un début. L'androïde prit à son tour la parole, me vantant les mérites de mon commerce. J'ignorais qu'elle puisse le connaître. Y était-elle déjà aller ? Probablement. Mais je n'arrivais pas à m'en rappeler. Je ne me rappelais de rien, ni de personne de toute façon. Les seuls visages qui me venaient à l'esprit étaient ceux de ma famille.

« Je n'ai pas besoin d'augmenter mes prix. Je n'ai pas beaucoup de besoin. Je vends mes fleurs juste pour avoir un toit au-dessus de ma tête, à manger dans mon assiette et quelques vêtements pour m'habiller. Je n'ai pas besoin de plus. Je ne serais pas plus heureuse dans une grande maison ou si j'avais des bijoux, vous savez. La seule chose qui me rende heureuse, c'est mes fleurs. »

Je souris subitement en pensant à toutes mes plantes chez moi. Elles aussi étaient ma famille d'une certaine manière. Oui, c'était idiot certainement de penser ainsi. Qui pourrait croire que des plantes avaient la même valeur que des personnes vivantes ? A priori juste moi. Pourtant, j'avais toujours été persuadé que les fleurs avaient comme une sorte d'âme qui leur était propre. Quelque chose d'intangible pour nous autres, humains ou androïdes.

« J'ai toujours pensé qu'elles apportaient de la joie dans les foyers. Si j'augmentais mes prix, certaines personnes ne pourraient plus les acheter. Pourquoi les pauvres n'auraient-ils pas le droit à un peu de bonheur comme les plus riches ? Mes fleurs sont là pour tous. »

Une logique sans appel pour moi. Si je pouvais, je les donnerai même gratuitement. Mais j'avais quand même quelques besoins de base. Mais je n'avais pas besoin de plus. Étrangement, comme pour la tisane, parler de mes fleurs me faisaient du bien. Ma voix se faisait peut-être un peu moins triste. Et puis soudain, la femme évoqua le lendemain. Ce lendemain me faisait peur. Je me mis à trembler un peu. J'avais peur de demain. Je savais que si je dormais, la douleur ne serait que plus vive encore demain. Pire, demain je serais encore plus consciente de ce qui se passait autour de moi et de la perte des miens. Là, mon cerveau avait du mal à tout digérer et me maintenait dans un certain flou. Un flou déjà si douloureux pour moi. Demain serait bien pire encore. Je la savais, je le sentais.

« Non... non je ne veux pas dormir... surtout pas... Ou alors je ne veux jamais plus me réveiller. »

Peut-être était-cela la solution. Ne plus jamais se réveiller. Ne plus jamais ressentir cette souffrance atroce qui me tenaillait. Je tremblais un peu plus et instinctivement, ma main chercha celle de celui qui me tenait comme si je cherchais inconsciemment quelqu'un à qui me raccrocher.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 21 Octobre 2012, 15:19

Je faisais ce que je pouvais pour tenter de remonter le moral de la jeune femme. Malheureusement je n’étais clairement pas un expert en la matière, la pauvre n’avait pas de chance, elle avait pour tenter de la réconforter un aveugle et une androïde qui semblaient tous les deux dépassés par les évènements mais qui avaient au moins assez de sympathie et de bonne volonté pour essayer de lui venir en aide. J’essayais déjà comme je pouvais de l’aider à lutter contre le froid qui semblait régner en elle, je me souvenais parfaitement de ce sentiment de froid, ni le feu, ni les couvertures, ni la tisane ne pouvaient réchauffer ce froid intense qu’on ressentait en dedans. IL n’y avait que le temps et la présence de quelques personnes pour partager un peu de chaleur humaine. Je tâchais de lui parler, de lui faire comprendre que je ne disais pas que je comprenais sa douleur pour le dire mais bien parce que c’était vrai. Je ne cherchais pas la sollicitude, l’empathie ou la sympathie de la jeune femme, je voulais simplement qu’elle sache, que j’avais perdu quelqu’un, que je savais ce que ça faisait de perdre quelqu’un d’important pour soi. Que je savais la douleur que ça provoquait en dedans, ce froid contre lequel on se sent impuissant et surtout le cruel sentiment de vide comme si rien ne viendrait jamais combler le gouffre qui se créait. Je la sens complètement sincère quand elle se dit désolée pour mon frère, je ne réponds pas, me contentant d’un simple et bête sourire qui semble vraiment être bien pue de choses. Qu’importe c’était du passé, la douleur avait disparu, elle revenait certains soirs mais pour l’heure n’était plus, et puis elle était l’importance de la soirée, pas moi et mon passé, elle et ceux qu’elle avait perdu récemment.

Je l’entends citer avec une précision presque diabolique ce que j’avais mis dans ma tisane, non seulement la petite demoiselle semblait capable de faire pousser des plantes par un miracle prodigieux mais en plus elle était capable de les reconnaître et de reconnaître les arômes d’une tisane aux plantes avec une facilité déconcertante. Elle n’était donc pas inconsciente de son don et probablement vivait-elle elle-même des plantes pour avoir réussis un tel tour de force avec pareille simplicité ! Surpris, bouche bée mais en forme d’un sourire de surprise et d’une certaine joie de voir quelqu’un parvenir à faire cela quand je pensais que j’étais peut-être un des rares en Rome à en être capable avec une telle facilité :


- Clio … C’est incroyable, tout juste, c’est un vrai talent que tu as.

Un petit compliment qui s’ajoute à un sourire et maintenant c’était au tour de l’androïde de venir à mon secours en venant réconforter la jeune femme. Ca tombait bien parce que je commençais un peu à sécher en idées sur un comportement à adopter ou quelque chose à dire, c’était donc plutôt salvateur. Et puis j’en apprenais plus sur la jeune femme de la sorte, découvrant que j’avais parfaitement raison lorsque je la pensais travailler avec les fleurs. Et sa mentalité me faisait sourire, penser aux autres, à tous, à ceux qui ont peu de moyens pour qu’ils puissent eux aussi profiter des fleurs. Sa dernière phrase me touche plus particulièrement, elle se dit heureuse avec ses fleurs, ça me rappelle étrangement quelqu’un que je connais plutôt bien et qui ne pourrait pas lui non plus vivre sans ses fleurs pour l’entourer. Les rencontres les plus surprenantes que l’on peut faire ne sont donc pas toujours celles qui se font d’une façon en fanfare mais parfois bien simplement dans la volonté d’aider quelqu’un. Je ne regrettais pas d’être venu en aide à cette jeune femme, je ne l’aurai pas regretté même si elle avait été différente mais son attitude, ses mots, son comportement, son amour des fleurs, tout cela me touchait énormément.

Je la sens qui attrape ma main et la serre, je peux sentir son corps contre le mien qui tremble, je ne vois pas mais je ressens ses émotions, la peur, la solitude, l’inquiétude, le doute, à quoi ressemblera demain ? Est-ce qu’un jour il y aura un demain à nouveau heureux ? Ses mots deviennent soudainement douloureux et je sers très doucement sa main dans la mienne :


- Il ne faut pas dire ça. Aujourd’hui tout semble noir comme si plus jamais il n’y aura rien d’heureux mais les choses changeront. Le temps va passer, les choses iront mieux, fais-moi confiance, je te promets que les choses s’arrangeront. Elles ne seront plus jamais les mêmes c’est vrai mais elles s’amélioreront. Ca doit te sembler impossible mais je t’assure que les ténèbres finiront par laisser place à la lumière. Et puis nous ne sommes pas obligés de dormir dans l’heure, nous pouvons faire ce que tu veux, parler de ce que tu veux, ou simplement rester en silence. »

Je souris sans savoir si elle me regarde, un sourire encourageant, fait de douceur et de sympathie.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Votum le 29 Octobre 2012, 20:54

Je regarde cette femme et je fais non de la tête. Je ne dis rien, elle n'a pas besoin de savoir à quoi je pense. Je trouve son raisonnement "bête". Mais c'est de ma faute, je me suis mal exprimée. J'en suis consciente. Et ce n'est certainement pas ce soir que je vais me lancer dans une diatribe avec elle. Je me moque bien des riches et de leur argent. ce que je trouve dommage, c'est de voir de si grands espaces si mal exploité. Nous vivons cloîtré dans Rome et rien ne change, même pas notre vue. Toujours les mêmes rues, toujours les mêmes maisons, toujours la même chose. Changer cela pourrait être bien. Créer un joli espace pourrait être mieux. Et si en prime, elle pouvait gagner de l'argent pour en faire profiter les ruelles des bas fonds, ne serait ce pas mieux aussi ? Oui, je me suis mal exprimée et c'est de ma faute. Mais de toute façon, je souris. Il suffit de les regarder tous les deux. Ils n'ont absolument pas besoin de moi. Ils se sont trouvés tous les deux. En tout les cas pour ce soir. Leur rencontre devait être prédestiné, c'est certain.

Je me lève alors et je parle surtout pour expliquer mon geste.

Je vais chercher de nouveau du thé.

Elle, elle ne se rendra compte de rien. Bien trop absorbé par son propre chagrin et cette main qu'elle tient. Lui, lui il s'en rendra compte. Car il connaît parfaitement sa maison et les pas qu'il faut pour aller dans telle ou telle pièce. Je vais tout simplement quitter cette maison. Je vais sortir car ils n'ont pas besoin de moi. Cependant, j'ai dit que je serais là, présente, alors je vais m'installer dehors. Je vais fermer la porte et je vais veiller sur cette maison cette nuit. Je vais m'envelopper et je vais me poser des questions sur Leto, Minerve et bien d'autres choses encore. Ce qui en résultera ne sera que le début de mon carnage.

Est ce que finalement la réinitialisation ne serait pas la solution ?

Je pose la tête sur le mur et je souris à la nuit. Ils sont mignons tous les deux. Les humains sont si surprenants.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 07 Novembre 2012, 18:58

Le jeune homme était d'une bienveillance rare. Du moins pour moi. J'imaginais bien qu'il y avait certainement d'autres personnes comme lui. L'androïde auprès de nous notamment. Elle me faisait penser à Senecca. Lui aussi il était prévenant et n'hésitait pas en venir en aide aux autres. Après il avait aussi son caractère même si en public, il essayait de se tenir histoire d'éviter la réinitialisation. Mais je savais que personne ne pouvait m'embêter quand il était là. Certains garçons avait essayer mais juste de le voir faire les gros yeux suffisaient à les faire déguerpir. Cela m'avait toujours fait rire. Son côté très protecteur et paternel vis-à-vis de moi. Mon père étant peu présent du fait des nombreux entrainements et des combats, Senecca était un deuxième papa pour moi. Qui désormais aller me protéger ? Personne ne serait plus là pour surveiller qu'on ne vient pas me chercher des ennuis. Mon père n'était plus là non plus pour ça et pour me prendre dans ses bras, me dire combien il m'aimait et combien je ressemblais à ma défunte mère, comment elle aussi elle aimait les fleurs. La vie était vraiment cruelle et tellement brutalement. Certes j'avais perdu ma mère mais j'étais bébé. Je n'ai pas vraiment souffert de sa mort. Le reste de ma vie avait été si calme, si heureuse. Je ne comprenais vraiment pas.

« Qu'est-je donc fait ? Ai-je mal prier les dieux ? J'ai pourtant essayé de toujours bien faire. Pourquoi me prendre la seule famille que j'avais ! »

La colère se sentait dans mon ton. Je n'avais pas pour habitude d'en vouloir aux gens et encore moins aux dieux. D'ailleurs c'était bien la première fois que cela m'arrivait. Mais c'était la colère qui parlait et non la vraie moi. Je n'avais pas grand monde sur qui rejeter la faute. Les humains qui aimaient le sang, ceux qui avaient envoyés mon père à la mort ainsi que Senecca ? Je ne savais même pas qui était ces gens. Je ne m'étais jamais préoccupée de la politique de la cité. Je priais ma déesse et respectait les autres dieux. C'était mon père et Senecca qui parlaient de politique. J'avoue que je les abandonnais quand ils attaquaient de telles discussions. Je n'y éprouvais nul intérêt. A tort peut-être.

« Pourquoi les hommes aiment-ils regarder la mort ? Le sang ? Pourquoi prendre plaisir à des combats stupides et qui n'ont aucun raison d'être ? Je ne comprends pas... vraiment pas... »

Je tournais mon visage vers Caecilus, y cherchant une réponse. Je remarquais soudain l'absence de la jeune femme.

« Où est-elle passée ? »

Brusquement je m'inquiétais avant de me rappeler l'avoir entendu parler de tisane. J'étais perdue, vraiment perdue. Les choses qui m'entouraient me semblaient étrangères et ce n'était pas parce que je n'étais pas chez moi. J'avais l'impression que plus rien n'avait de sens. Je buvais de nouveau ma tisane machinalement, vidant la tasse au trois quart. Le fait de sentir le goût des plantes me ramena à ma passion. Je fixais de nouveau les flammes sans les voir.

« Vous connaissez aussi les plantes monsieur ? »

Question stupide vu les circonstances mais j'avais besoin de reprendre pied même si je doutais que cela soit possible. Hors la seule chose qui me restait c'était les plantes, les fleurs. Ma seule raison d'exister à présent. Mais était-ce vraiment une raison ?
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 07 Novembre 2012, 20:36

J’avais mal pour elle, en un sens je vivais à nouveau la mort de mon frère à travers la douleur de la jeune femme, je comprenais parfaitement sa peine, je savais combien c’était douloureux et je savais que demain serait pire encore. Ce soir elle pleure parce qu’elle a compris qu’ils sont morts, demain elle souffrirait d’avantage en réalisant que plus jamais elle ne verra les personnes disparues et cela est encore bien pire. Je savais qu’il fallait être là ce soir mais aussi demain et je comptais sur l’aide de l’androïde pour cela car je doutais d’en être capable seul. J’ai toujours voulu dire que je m’en sortais seul, le faire et le prouver mais là, j’en doutais. La détresse ce n’est pas mon fort, moins encore de la soigner, je ne sais pas y faire et j’ai peur de ne pas y parvenir, de ne pas être la hauteur, ne pas réussir à aider comme il se doit la jeune femme. Rien que ses larmes me mettent sans dessus, dessous, comment voulez-vous que je parvienne sérieusement à amadouer sa douleur, calmer ses larmes et la rassurer ? Pour une fois je compte abuser de mon infirmité et dire que je ne suis qu’un pauvre aveugle incapable de gérer seul ce genre de situation, que quelqu’un me vienne en aide ! D’autant que la jeune femme s’emportait à présent contre les Dieux, peut-être pas la meilleure chose à faire. Je garde précieusement sa main dans la mienne, la serrant doucement et laissant mon pouce caresser le revers de celle-ci.

- Tu n’as rien fais de mal, tu ne dois pas te blâmer Clio, ce n’est pas de ta faute.

Je cherchais comment l’apaiser mais mes efforts semblaient vains, l’androïde se lève alors, disant rechercher de la tisane. Je reporte mon attention sur l’humaine, tâchant de me faire chaleureux et présent tout contre elle, sans lâcher sa main qui semble si frêle dans la mienne pourtant déjà pas si forte pour un homme. J’aimerai avoir la science infuse en cet instant, pouvoir avoir pile le bon mot, la bonne parole pour la rassurer et l’apaiser mais je n’arrive pas et j’entends les pas de l’androïde qui s’éloignent. Seul avec la pauvre petite Clio. Abandonné par un androïde … Encore une fois au moment où j’ai besoin d’aide. Ou avait-elle jugé que je m’en sortirai tout seul comme un grand ? Je doutais de mes capacités dans ce domaine. A nouveau des questions auxquelles je n’ai aucune réponse à donner, je ne sais pas quoi lui dire, pauvre petite chose, je suis plus perdu qu’elle dans ce rôle que je n’arrive pas à assurer.

- Je ne sais pas Clio. Je n’ai jamais vu ces combats mais pour autant que j’en sache, certains jugent que c’est divertissant parce qu’ils oublient que parfois des personnes innocentes et gentilles en souffrent. Je suis désolé.

Je suis nul et je le sais, la jeune femme demande alors où est passée l’androïde qui était à nos côtés. Elle est partie, comment le lui dire ? Bon dieu de saloperie d’androïde ! Je lui dis qu’elle est partie et elle va se sentir abandonner, penser que c’est de sa faute :

- Elle a dû retourner chez son Maître, il n’aurait pas été heureux de son absence, c’est mieux pour elle. Je ne partirai pas moi, ne t’en fais pas. Après tout on est chez moi.

J’aimerai avoir mieux, plus habile, plus rassurant mais à part m’humilier de plus en plus en tentant de l’aider, je vois mal quoi faire. Buvant une gorge de tisane, je m’étrangle soudainement quand elle me vouvoie, m’appelant « Monsieur », c’est pousser le vice ça non ? Je fais quand même pas si vieux que ça ?! Si ? C’est que j’y vois pas grand chose m’enfin « monsieur » à vingt-trois, bonjour l’infarctus ! Je lui souris, enfin si elle me regarde, sinon je souris dans le vide :

- Je suis botaniste, je prépare des tisanes, des médications, tout ce qui peut être fait à base de plantes, dans la limite de mes connaissances. Et par dessus tout j’aime les fleurs, leur odeur, leur contact, je ne les ai jamais vues c’est vrai mais parfois j’ai l’impression de mieux les comprendre que ceux qui voient. Cela dit, tu me ferais passer pour un amateur j’en suis sûr.

Avec douceur je la serre contre moi, elle parle d’autre chose, tant mieux, tentant un peu d’humour je lui dis :

- Au fait je fais vraiment si vieux que ça ? Je n’ai que vingt-trois ans tu sais, alors Caecilius et pas monsieur et si tu voulais me tutoyer. Je sais avec la canne c’est traitre mais bon … J’ai jamais pu me voir mais je dois pas paraitre si vieux ? Si ?
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 03 Décembre 2012, 10:41

Je ne pus m'empêcher de sourire en apprenant l'amour du jeune homme pour les plantes. Tout comme moi. On n'exerçait pas tout à fait dans le même domaine. Lui s'occupait davantage de la transformation des plantes que moi, même si l'herboristerie ne m'était bien sûr pas étrangère. Il était difficile de s'occuper et d'aimer les fleurs et les plantes sans en connaître leurs propriétés.

« Nous exerçons donc dans le même domaine ou presque. Je sais faire quelques préparations mais c'est surtout de la vente de fleurs et de plantes que je fais. Mais nous les aimons tous les deux, les fleurs. »

Je tournais mon visage vers le jeune homme, le sourire aux lèvres même s'il ne pouvait le voir, peut-être transparaissait-il dans mes paroles. Parler de mes plantes me soulageait, me faisait du bien. Je n'oubliais pas ma douleur mais l'espace d'un instant, elle s'atténuait, laissant la place à quelque chose qui occupait une majorité de mon temps. Malgré ma douleur du moment, je ne pus m'empêcher d'émettre un léger rire en entendant ses remarques concernant son âge. C'était étonnant. Mon propre rire me surpris. Quelques minutes avant, je n'aurai jamais cru pouvoir rire encore.

« Oh non, non, je vous rassure... vous... vous ne faites pas vieux du tout. Je dis « monsieur » pour tout le monde, quelque soit l'âge de la personne. Enfin sauf pour les très jeunes. Et votre canne ne vous fais pas paraître plus vieux rassurez-vous. Mais très bien, je vous appellerai par votre prénom désormais, Caecilius. »

Le sourire restait affiché sur mon visage sans que je ne sache vraiment pourquoi. Mais je me sentais mieux. Quoique le terme n'est pas exacte. Je me sentais un peu moins mal. Ce jeune homme était si gentil. L'androïde aussi même si je ne savais où elle était passée. Caecilius disait qu'elle avait du rentrer chez son maître. J'oubliais que tous les androïdes n'étaient pas aussi libre que pouvait l'être Senecca. Je sentais la douleur à nouveau m'envahir mais je ne voulais pas, pas encore, pas tout de suite. Je me serrais un peu plus contre le jeune homme pour essayer de récolter un peu de sa chaleur.

« Vous... Tu aimes les fleurs depuis longtemps ? »

Il me fallait remettre les pieds dans un domaine qui était le mien et qui me faisait du bien. Les dieux avaient peut-être voulu que je tombe sur cet homme, là-bas, dans la rue. Un homme qui aime les fleurs c'est plutôt rare. Cérès l'aurait-il mis sur mon chemin pour compenser ma peine ? Pour m'aider à la supporter ?

« Moi, je les aime depuis que je suis toute petite. C'est Senecca, notre androïde qui a remarqué que j'avais un don lié aux fleurs. Je peux faire pousser les fleurs par mes larmes ou mon sang ou simplement en enfonçant mes doigts dans la terre. Au départ, il croyait que je pouvais créer les fleurs mais c'est pas ça. Je peux juste faire pousser les graines qui sont en sommeil dans la terre. Il a alors commencé à m'apprendre tout ce qu'on pouvait savoir sur les plantes. Et j'ai aussi appris beaucoup par moi-même. Parfois j'ai comme l'impression que les fleurs me parlent. »

Soudain je me rendais compte de ce que je disais. Il allait me prendre pour une folle.

« Enfin, elles ne parlent pas vraiment, c'est juste que... je ne sais pas trop comment dire... Vous me prenez pour une folle n'est-ce pas? »

L'inquiétude pointait dans ma voix. Je parlais assez rarement de mon don et encore moins de mon amour pour les fleurs. Du moins, je n'en parlais jamais autant. Les gens savaient que j'aimais les fleurs mais ils ne savaient pas que j'avais presque l'impression de les entendre ou même que je leur parlais. Caecilius allait me prendre pour une dingue et me mettre dehors. Qui parle aux plantes de nos jours en les considérant comme des êtres vivants ?
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 03 Décembre 2012, 12:06

Quand j'entendais dans la voix de la jeune femme sa détresse, j'avais le sentiment de revenir en arrière, quand mon frère était mort, de retrouver la même souffrance, la même douleur qu'elle connaissait et que j'avais connu. Je savais d'expérience que parler fait du bien mais parler d'autres choses, surtout pas de ce qui était arrivé. Par chance nous avions un point commun, un amour que nous portions l'un et l'autre pour les fleurs. C'était une vraie chance, hasard heureux sans nul doute, intervention divine peut-être, allez savoir si la Déesse des Fleurs ne s'amuse pas avec nous deux. Elle est adorable. dans ses paroles j'ai l'impression de m'entendre, quand elle dit aimer les fleurs, je retrouve parfaitement mon propre amour des fleurs, comme si elle me faisait écho ou que je lui faisais écho dans notre façon d'aimer les plantes. Oui apparemment Clio ne se trompait pas, nous étions deux à aimer les fleurs de la même façon et c'était tant mieux, il fallait bien que quelqu'un aime un peu les fleurs dans cette ville où le sang et les gladiateurs semblaient être adulés !

- Les fleurs ne font pas de mal elles au moins.

Les hommes eux semblaient se faire une spécialité de faire du mal à ce qu'ils touchent, la nature, eux-mêmes, les autres, surtout les autres parce que se faire du mal à soi, ce n'est pas franchement agréable mais à un autre, on s'en moque de sa souffrance. Heureusement tous ne se moquaient pas du malheur des autres, sinon que serait-il advenu de l'adorable petite Clio qui fondait en larmes alors que les autres dansaient, riaient et s'amusaient autour d'elle ? Nous avions été là pourtant, cette androïde qui avait choisis de partir et moi, pour l'aider, prendre soin d'elle, la réconforter. Je l'entends rire et sourire quand elle me répond, voilà qui est bon signe, elle n'a pas oublié comment on rit !

- Tu as un très joli rire. Et je ne dis pas ça à tout le monde. Cela dit, oui je préfère largement Caecilius parce que comme tu l'as dis, je n'ai pas le sentiment d'être si vieux ou faire si vieux. Et puis je me permets bien de t'appeler Clio et de tutoyer alors je pense que tu as bien le droit de m'appeler par mon prénom tiens !

Ca faisait du bien de l'entendre rire, de sentir son sourire, elle semblait se détendre à mon contact et moi je n'étais pas sûr d'être totalement à l'aise. Après tout, j'étais rarement aussi physique avec les femmes, pas même celles que je côtoyais depuis des années mais Clio semblait avoir besoin de chaleur humaine, alors je la laissais se serrer contre moi, j'aimais même beaucoup ce contact en réalité, c'était tellement humain, tellement agréable. D'habitude je ne me sentais pas si utile aux autres, moi l'aveugle qui ne pouvait voir leurs expressions, avec Clio je me sentais utile et cela faisait beaucoup de biens, j'avais le sentiment d'accomplir quelque chose de grandiose, d'unique ... d'important. Comme si j'allais changer la vie de cette jeune femme juste par cette petite marque d'affection et ma présence et cela me fait énormément plaisir, j'ai totalement le sentiment d'être comme tout un chacun, sans ma cécité qui souvent dérange et fait se comporter les autres différemment.

- Depuis mon enfance. Je suis né aveugle, alors les odeurs ont toujours été particulièrement fortes et importantes dans ma vie. Souvent ce que les voyants appellent couleurs sont pour moi des odeurs. Blanc comme le jasmin ou le lait par exemple, jaune comme les jonquilles, vert comme les feuilles de menthe. Je les ai toujours aimés, les fleurs ne s'inquiètent pas que je sois aveugle pour être bien en ma présence.

Son inquiétude sur le fait que je la prenne pour folle me faire sourire, franchement amusé par son naturel plein de vie et d'un petit quelque chose d'enfantin qui me plait énormément. Je suis vraiment à l'aise avec elle, chose peu habituelle pourtant avec les femmes, surtout quand elles sont blotties contre moi et que mes bras les enserrent comme c'est le cas ici.

- Tu sais ... Si je dis que je sais que les fleurs sont bien en ma présence c'est parce que aucune ne s'est jamais plainte de moi. Mais comme avec toi, j'ai souvent l'impression qu'elles me parlent et je dois même dire que je suis rassuré de savoir que ça fait aussi ça à quelqu'un d'autre. Je suis sûr que si je pouvais écouter les fleurs dont tu prends soin, elles me diraient toutes que tu es la plus adorable des fleuristes que Rome connaisse. Et je dois dire que je leurs donnerai raison.

Je lui souris, adressant un clin d'oeil rassurant, supposant qu'elle me regarde bien entendu :

- Et puis tu sais, si les plantes me parlent c'est aussi parce que je passe mon temps à leurs parler. Je suis un vrai moulin à paroles avec elles, je parle de tout et de rien, la pluie et le beau temps, comment elles vont, les derniers potins de Rome. Je crois même que parfois, j'aime mieux les plantes aux hommes.

C'est vrai, sur bien des points les plantes sont plus sympathiques que les hommes. Elles ne mentent pas, ne sont pas volontairement méchantes, sont pour la grande majorité vraiment utiles, peu d'Hommes peuvent en dire autant :

- Je suis content de t'avoir rencontrée, je me sens un peu moins seul dans mon amour des plantes, ça me rassure de savoir que je ne suis pas fou ... Ou que je ne suis pas le seul à être fou. Surtout si tu veux quelque chose, une couverture ou qu'on se rapproche du feu, tu n'hésites pas à le dire.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 10 Décembre 2012, 10:30

Je ne comprenais pas bien ce qui se passait. Enfin... Je ne sais comment dire...Comment l'expliquer... Comment me l'expliquer... J'étais au pire moment de ma vie. Je venais de perdre les miens. Mon petit univers si confortable, si habituel, si normal certains diront si banal et ennuyeux, venait de s’effondrer avec fracas. Je ne savais plus où j'en étais, ce qui allait arriver ou m'arriver. J'étais comme prise dans un typhon ou une tornade de sentiments et de sensations. J'avais perdu tous mes repères jusqu'au plus basique. Et pourtant, dans ce maelström de perdition, je me sentais étrangement bien dans les bras de cet homme pourtant parfait inconnu il y avait moins d'une heure. Comment cela était-il possible ? Comment ? Était-ce son amour des fleurs qui me faisait me raccrocher à lui ? Je ne sais pas. Mais cela me faisait du bien d'être avec lui, de parler avec lui. De parler de mon... non de notre amour pour les fleurs. Il agissait de la même manière que moi. Il parlait aussi aux plantes. Ils les trouvaient plus intéressantes que les hommes et surtout bien moins violentes.

Le visage levé vers lui, je souriais à son clin d’œil. Peut-être même mes joues se tintèrent de rouge mais je ne sais pas bien. Tout semblait tellement irréel pour moi en cet instant comme dans les songes. Quand on oscille entre conscience et inconscience. quand on ne sait plus faire la différence entre le rêve et la réalité. A cet instant, j'étais dans le même état.


"Oui, moi aussi je suis contente de trouver quelqu'un qui aime les fleurs et de la même façon que moi. Je pensais être la seule de Rome à être ainsi. Peut-être sommes-nous fous mais je préfère mille fois être comme ça que comme les autres même si ça donne l'impression que je vis dans un autre monde."

Le hasard ou les dieux étaient vraiment étranges. Je ne pouvais m'empêcher de le penser. Me faire tout perdre en quelques heures et me permettre de rencontrer cet homme juste après. Pourquoi ? Il était dans la ville, tout comme moi, depuis sa naissance. Nous aimions les fleurs tous les deux. Pourquoi ne l'ai-je point rencontré plus tôt ? J'aurai été tellement moins seule. Même si Senecca avait toujours été là, c'était différent. et puis, lui aussi avait son travail. Il ne pouvait pas être constamment avec moi. Moi, j'avais toujours eu l'impression qu'à part lui, je n'avais jamais eu d'amis, fille ou garçon. On me surnommait la petite fille aux fleurs maintenant devenue la jeune fille aux fleurs. Le surnom m'avait suivi presque poursuivit au travers du temps. Non pas que je m'en plaigne. Il m'allait bien et je l'aimais beaucoup. Mais il n'avait pas la même signification pour moi que pour ceux qui me l'avaient donnés. Pour eux,j'étais une espèce d'étrangère, un peu cinglée, qui ne vivait et ne voyait qu'au travers de ses plantes et de ses fleurs. Ce qui n'était pas faux, il me fallait bien en convenir. Mais quand même j'aurai bien aimé avoir un camarade de jeux. Mais bon, tout revenait toujours aux fleurs pour moi, cela devait ennuyer la plupart des gens. Ils n'en voyaient l’utilité que quand ils venaient à mon magasin pour acheter quelques fleurs. Et encore, il fallait que la discussion ne dure pas trop longtemps et souvent j'avais l'impression qu'ils ne m'écoutaient pas et disaient "oui, oui" juste pour faire semblant. En fait, ils n'avaient qu'une envie, prendre leurs fleurs et s'en aller.

"Si je vous avais connu plus tôt, ma vie aurait peut-être été différente. Je me serais sentie bien moins seule. Quand on aime les fleurs et qu'on la seule à leur parler. Les gens m'évitent. Je n'ai jamais eu d'amis. C'est peut-être aussi pour ça que ma famille me manque tant maintenant et que je ne savais même pas où aller."

De nouvelles larmes se profilèrent à mes yeux. C'était stupide de dire cela. Peu importait le nombre d'amis que j'aurai pu avoir. Le manque, la perte des miens n'en aurait pas été moins douloureuse. Mais peut-être que je n'aurais pas été seule pour apprendre la nouvelle. Peut-être que quelqu'un serait venu avec moi et m'aurait pris dans ses bras pour m'aider comme Caecilius était en train de le faire en cet instant. Oui, la vie et les dieux étaient vraiment bien étrange.

"Vous... Tu voudrais être mon ami ?"

Question stupide de petite fille seule. Mais j'avais besoin de quelqu’un en cet instant. Même s'il m'avait dit qu'il serait là les jours qui suivraient, j'avais besoin de savoir que j'avais désormais quelqu'un. Quelqu'un pour parler de ma passion et qui saurait m'écouter sans faire semblant. Quelqu'un aussi que j’écouterai et pour qui je saurais prendre du temps. Le regard embué, je levais mes yeux vers le visage du jeune homme espérant une réponse positive. Bien qu'il m'ait dit être là, comme une enfant, je craignais qu'il s'excuse poliment et qu'il me dise que c'était juste pour cette nuit, juste pour quelques jours qu'il était là et qu'ensuite il s'en irait, me laissant encore plus seule qu'avant. Après la perte des miens, je voulais quelqu'un près de moi et quelque chose me disait que c'était lui et personne d'autre mais j'avais si peur, si peur de tout perdre une nouvelle fois.
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