[E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Votum]

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[E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Votum]

Messagepar Clio Manilius le 08 Septembre 2012, 19:23

*Ils sont morts. Navré citoyenne.*

Les mots raisonnaient dans ma tête, hideux, alors que je m'éloignais sans même m'en rendre compte de l'entrée mineure du Colisée. Mes yeux voyaient mais je ne savais pas où j'allais. Avais-je d'ailleurs un endroit où aller à présent ? Ma vie venait de s'écrouler. Pour le plaisir de quelques privilégiés, des centaines de Romains qui ne juraient que par les jeux et le sang, qui trouvaient la mort divertissante, mon petit univers sombrait dans le néant le plus total. Pourquoi ? Pourquoi mon père avait-il accepté de combattre ce soir ? Je lui avais pourtant dit, supplié même de ne pas y aller mais il ne m'avait pas écouté, me répondant que c'était là son devoir, son travail même. Si les Romains ne voulaient plus s'amuser des jeux du cirque, il n'aurait plus de travail. Mais cela m'était bien égal. J'aurai accepté n'importe quoi, même de vive dans la misère la plus absolue, plutôt qu'il n'aille ce soir là dans l'arène. J'avais eu un mauvais pressentiment. Il se confirmait à présent pour mon plus grand malheur.

Non seulement je perdais mon père en cette nuit mais je devais aussi perdre mon précepteur et celui que je considérais comme mon second père, Seneca, l'androïde de mon père. Lui aussi avait été appelé pour les jeux et lui non plus n'en reviendrait pas. Ma famille toute entière venait de périr sous les cris du peuple, pour leur amusement. Comment pouvait-il s'amuser de voir des gens ainsi mourir ? Savait-il qu'ils avaient une famille, des enfants qui les aimaient et qui les attendaient. Désormais, je n'avais plus personne à attendre. Désormais je n'avais plus personne.

Les yeux débordant de larmes, j'avançais au travers des rues, me collant contre les murs pour éviter les groupes de Romains sortis faire la fête, fêtant leur dieu, la réussite d'une futur expédition. Je ne comprenais rien. Je n'entendais rien sauf les mots du soldat m'annonçant la mort des miens. Mes jambes flageolaient sous moi. Elles semblaient ne plus vouloir me porter. Incapable de faire un pas de plus, je me laissais glisser le long d'un mur de pierre, me recroquevillant sur moi-même et pleurant tout ce que mon corps pouvait contenir de larmes. Je ne me rendais pas compte que chacun de petite goutte d'eau salée qui touchait le sol entrainait la naissance d'une fleur. Je connaissais mon pouvoir, bien sûr, mais je ne me rendais pas compte qu'il s'était activé. Contrairement à ce que certains croyaient, je ne créais pas les fleurs, mes larmes activaient simplement la pousse de graines déjà présentes dans la terre et le sol. Graines emportées par les vents qui n'ont généralement aucune chance d'éclore sauf si une de mes larmes venait à lui offrir cette opportunité. Plusieurs fleurs des champs avaient alors soudain écloses autour de moi, la tête légèrement penchée comme si elles participaient à ma peine. Qui d'autre le ferait d'ailleurs ? La solitude et la peine allaient devenir mes seuls parents désormais. Me repliant un peu plus sur moi-même, j'entourais mes jambes de mes bras et enfouissait ma tête contre mes genoux. L'avenir s'annonçait des plus sombres. Mon cœur souffrait tant. Je n'étais pas certaine de survivre à la perte de mon père et de Sénéca. Je n'en avais d'ailleurs pas envie.
Dernière édition par Clio Manilius le 15 Décembre 2012, 17:45, édité 1 fois.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 08 Septembre 2012, 19:51

On me l’avait encore demandé, une fois de plus on m’avait demandé pourquoi je n’allais pas aux jeux du cirque. Fallait-il vraiment qu’on me pose cette question en attendant une réponse de ma part ? Pourquoi un aveugle n’allait pas voir les jeux du cirque ? Attendez voir, il faut que je réfléchisse sérieusement, c’est qu’elle est carrément dure cette question ! Voyons, pourquoi n’irais-je pas aux jeux du cirque ? Etait-ce le fait que mon frère soit tombé au combat ? Non pas du tout. Etait-ce le fait que j’avais peur de la violence, du sang et des cris de douleur ? Non plus. Mais alors, qu’est-ce qui pouvait sérieusement m’empêcher d’aller à cette expansion de violence ? Attendez que je réfléchisse sérieusement et si c’était le fait que je sois aveugle ? Disons que ma condition, qui était telle depuis ma naissance alors très sincèrement je n’y voyais plus là aucune gêne, je vivais avec depuis toujours, était terriblement handicapante pour aller voir les jeux du cirque. En fait toutes les phrases qui contenaient les mots « voir » et « montrer » me posaient beaucoup de problèmes. Certains comprenaient ma cécité, alors ils comprenaient que ce genre de phrase était ridicule à moins que je ne puisse toucher ce qu’ils veulent que je vois. Alors les jeux du cirque très peu pour moi, et puis le bruit, l’atmosphère, ça ne me convenait pas, je n’avais jamais eu la chance de pouvoir vraiment prendre les armes. Mon frère s’était donné du mal pour m’apprendre à le faire malgré mon handicap, à travers les yeux de quelqu’un qui regarde le combat ou aux travers des yeux de mon adversaire, je pouvais lutter, combattre mais je n’avais pas le physique et la carrure. Alors allez aux jeux du cirque pour ne rien voir, ne rien entendre à cause du brouhaha du public, tout ça, très peu pour moi. Je restais tranquillement chez moi et j’attendais bien sagement le lendemain d’apprendre les résultats. Je pouvais alors le plus tranquillement du monde parler des résultats avec d’autres, c’était ma façon de faire, ma façon de vivre et très sincèrement, ça me convenait parfaitement !

Je n’avais jamais vraiment pensé à ceux que ça pouvait toucher quand quelqu’un dans l’arène mourrait, je veux dire ces gens prenaient des risques qu’ils connaissaient, je n’avais pas imaginé que ça puisse toucher ou blesser quelqu’un dans leur entourage. Je savais combien j’avais été affecté par la mort de mon frère, et ma méfiance tonitruante envers les androïdes que ça n’avait pas manqué de déclencher d’ailleurs ! Pourtant ceux qui vont dans l’arène sont volontaires, ainsi que mon frère qui voulait protéger la cité soit, mais dans l’arène les risques sont différents, en un sens j’avais toujours eu le sentiment que ces gens étaient soit en quête égoïste de gloire, soit qu’ils ne manqueraient à personne. Evidemment les Dieux ont le sens de l’humour et aiment prouver aux mortels combien ils ont torts et visiblement ce soir, ça serait à moi de l’apprendre. Tout se passe très vite, je suis venu dans les bas-fonds car il y a là un marchand de pipe d’un grand talent et dont j’aimais le travail en dépits du fait qu’il soit androïde. Quand ils se cantonnaient à ce qu’ils savaient faire, les robots pouvaient avoir leur utilité en fin de compte. Je viens de récupérer ma pipe, je sors et sens quelqu’un passer rapidement à côté, très rapidement. Une odeur douce, féminine se répand dans son sillage et je perçois le bruit de pleurs. Difficile pour un aveugle de suivre quelqu’un bien entendu, pourtant elle rend ce jeu … facile. C’est étrange, le bruit de ses larmes sur le sol est suivis de l’odeur de fleurs, toujours, inévitablement. Comme si chacune de ses larmes faisaient naitre une fleur et alors que je me baisse pour toucher une fleur puis une autre plus loin, je réalise que je ne me trompe visiblement pas tant que ça dans mon estimation. Quel pouvoir surprenant et magnifique. Bien que ce n’est pas le sentiment qu’il donne en cet instant, on ne pleure que rarement sans raison. Je suis la piste des fleurs, ma canne allant et venant pour m’éviter des obstacles rendus nombreux par les passants en pleine fête et ma canne butte dans une jambe. Sans aucune violence il va de soit, j’ai retrouvé la demoiselle origine des fleurs et des pleurs. Et maintenant quoi ? Je n’ai jamais supporté la détresse, je sens les fleurs qui naissent autour d’elle, le va et viens des passants, je m’accroupis en face d’elle, enfin j’imagine l’être. Je tente un sourire chaleureux, pas expansif mais rassurant :


- Mademoiselle, vous ne devriez pas rester assise ainsi par terre à pleurer, vous allez prendre froid.

Nouveau petit sourire encourageant :

- Je me nomme Caecilius et je supporte mal la détresse des gens, peut-être y a-t-il quelque chose que je peux faire pour calmer vos larmes ?
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Votum le 08 Septembre 2012, 20:25

Encore une fois Leto n'était pas venu. Il m'avait laissé seul. Il n'avait aucun compte à me rendre, mais il avait disparu plus d'une semaine, me laissant dans un stress et une peur inégalé. Comment expliquer aux autorités de Rome que mon Créateur me laissait seul souvent ? J'avais passé une très mauvaise semaine. J'avais découvert que Melina était seul, sans maître. C'était le moment pour Leto de l'acquérir. Mais entre temps, nous avions rencontré Tiberius, l'enfant de Vénus qui cherchait Eoce. Et au final, j'avais fait ce drôle de rêve. Minerve qui me demandait de la prier et qui m'avait dévoilé la cité des Androïdes. Voilà où j'en étais ce matin en me levant. J'avais posé la question à Leto pour savoir si je devais la prier, mais finalement, je l'avais fuit. Je ne voulais pas entendre sa réponse. Et au final, j'étais de nouveau seul. La peur commençait à l'emporter. Leto n'avait toujours pas d'apprenti et je commençais à me sentir mal. Vivre longtemps cela avait toujours des séquelles. Et je redoutais de savoir comment cela allait se terminer pour moi. J'avais donc passé ma journée seul et j'avais fait acte de présence au Colisée. C'était le passage obligatoire. Mais Leto, lui, n'y avait pas participé de quelques manières que ce soit. J'étais donc perdu dans mes pensées. Déçue, triste, peureuse. Je réfléchissais beaucoup, beaucoup trop et cela me tapait sur les nerfs. J'avais de toute façon regardait tout cela d'un air morne. Le coeur n'y était pas et il n'y était jamais à vrai dire. Mais Minerve qui remportait la coupe, là, cela avait de quoi faire réfléchir aussi.

Je passais donc à côté d'une personne qui se trouvait en plein milieu du chemin. Il était accroupi et je regardais vaguement vers la personne qu'il regardait. Celle-ci était au sol et autour d'elle, le sol était jonché de fleur. J'avançais d'un pas rapide, pour finir par m'arrêter quelques secondes plus tard. Des fleurs ? Qu'est ce que c'était ? Je me retournais donc pour voir Clio. Je la connaissais pour avoir accompagné Melina chez elle il y a peu de temps pour obtenir un très beau bouquet pour la mort de son maître. Mais la belle pleurait toutes les larmes de son corps et elle ne semblait pas consolable. Alors, je regardais l'homme accroupi. Etait il celui qui lui avait fait du mal ? Il semblait plutôt faire attention à ses gestes et il parla sur un ton bas, voir doux. Mais, n'était il pas déficient ? Je fronçais les sourcils me demandant pour ses yeux, mais de là où j'étais, je ne comprenait pas trop la scène. Cependant, c'était jour de fête et il ne fallait pas rester ici !

Des fleurs ! Regardent !
Gloire à Minerve ! Gloire à Minerve !

Et voilà trois personnes qui rient, chantent et dansent. Ils bousculent l'homme accroupi se moquant de savoir si il tombe ou non. Ils arrachent les fleurs et les jettent au dessus de leurs têtes. L'un d'eux attrape le bras de Clio et il commence à danser avec elle sans lui demander son avis. Un autre groupe arrive au loin. Bientôt ils seront sur eux et bientôt, ils danseront tous ensemble ... Clio est en mauvaise position, l'homme au sol. Autant dire que ce n'est pas la panacée. Alors quand le danseur accompagnait de Clio arrive à ma hauteur, j'attrape la belle par le haut du bras et je la ramène vers moi. L'homme me sourit et j'en fais de même. Je colle Clio à moi et je lui glisse à l'oreille.

Cela ne va pas durer, je te le promets. Pardonne moi.

Je pose ma main sur sa tête et je lui cale son visage contre mon épaule pour qu'elle ne voit rien. Qu'elle oublie ce qu'il se passe autour d'elle. Je danse pour arriver près de l'inconnu au sol. Je lui tends ma jambe pour qu'il s'y accroche faute d'autre chose.

Il faut que nous allions sur la gauche, dans la ruelle, nous serons plus tranquille ...

Je ne savais pas si c'était ce qu'ils voulaient tous, mais je ne voyais pas d'autres moyens pour éviter la foule qui se déversait lentement du Colisée. L'heure était à la fête, pas aux larmes malheureusement.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 11 Septembre 2012, 09:02

Je ne me rendais compte de rien autour de moi. Tous faisaient la fête, chantaient, dansaient. Cela risquait même d'empirer largement quand le Colisée allait se vider mais de cela non plus je n'en faisais pas cas. Seule ma douleur m'étreignait le cœur et l'âme. Seules mes larmes continuaient de couler sans que je ne puisse ou même ne veuille les arrêter. L'image de mon père et de Seneca quittant la maison repassait aussi dans mon esprit. Leurs sourires, leur dernière étreinte, leurs derniers mots « on sera vite de retour, ne t'inquiètes pas! ». Mensonge que tout cela. Ils ne sont jamais revenus. Ils ne reviendront jamais plus.

« Mademoiselle, vous ne devriez pas rester assise ainsi par terre à pleurer, vous allez prendre froid. Je me nomme Caecilius et je supporte mal la détresse des gens, peut-être y a-t-il quelque chose que je peux faire pour calmer vos larmes ? »

Je relevais soudain la tête à cette interpellation. Au travers de l'eau salée qui embuait mes yeux noisettes, je vis un homme agenouillé devant moi, un discret sourire aux lèvres. Il semblait amical, voulait m'aider selon ses dires et son attitude. Malheureusement, personne ne pouvait m'aider. Je baissais de nouveau la tête contemplant mes genoux.

« Merci monsieur mais vous ne pouvez rien pour moi sauf si vous pouvez ressusciter les morts. Mais seul Pluton en a la capacité. »

Je n'eus pas le temps de plus développer. Plusieurs groupes se succédaient en dansant dans la rue. Je me recroquevillais encore un peu plus sur moi. Je n'avais pas l'habitude de la foule et leur attitude exubérante m'effrayait. Je me plaquais contre le mur en priant Cérès pour qu'ils ne me voient pas mais en vain. Un groupe s'approcha, bousculant le jeune homme qui m'avait si gentiment adressé la parole. Je remarquais soudain sa canne et compris qu'il ne voyait pas. Je tendis la main, voulant l'aider, mais je fus soudainement saisi par un homme qui commença à tournoyer avec moi. J'essayais de me défaire de lui, de le repousser, mais je n'étais pas de taille. J'étais un vrai poids plume pour lui.

« Non... laissez-moi... s'il vous plait... laissez-moi tranquille... »

Je pleurais de plus belle autant de peine que de peur. Soudainement, je fus saisi par un autre danseur ou plutôt une danseuse. Son visage me disait quelque chose mais sur le moment, j'étais bien incapable de me rappeler de qui il s'agissait. Elle me prit contre elle et me murmura que cela n'allait pas dire et s'excusa. Je ne comprenais rien mais je n'avais ni la force, ni l'envie de lutter. Je calais ma tête contre son épaule, fermant fortement les yeux pour oublier la foule autour de moi. Elle m'emporta. Je n'ouvrais les yeux quand la danse sembla cesser. Je la lâchais et me retrouvais une nouvelle fois au sol. Mes jambes ne me portaient toujours pas. Je n'avais pas le réflexe de me relever. J'étais comme une poupée désarticulée, incapable de faire le moindre geste cohérent sauf pleurer.

« Merci. »

Mot dérisoire au vu de ma situation. Un mot qui me semblait à la fois vide de sens et pourtant nécessaire. Hébétée, je restais prostrée par terre, toujours en larmes, fixant le sol de terre battue que je ne voyais plus.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 13 Septembre 2012, 13:22

Tout le monde dansait et riait, tout le monde faisait la fête, bien sûr que c'était ainsi, les jeux touchaient à leur fin, les résultats faisaient des heureux et les jeux en eux-même avaient distraits la foule désormais rassasiée de spectacle. Je ne parvenais pourtant à comprendre pourquoi tous ces gens si heureux ne cherchaient pas à mettre un peu de gaieté dans le coeur en larme de cette jeune demoiselle que je peux suivre en un sens à la trace. Suivre les gens n'a jamais été vraiment facile pour moi, je me fiais souvent à mon nez, à une odeur mais dans cette foule qui allait c'était difficile, il n'y avait pour repère que les fleurs qui la suivaient fidèlement en un chemin bien plus magnifique que le spectacle de ses larmes. Pourquoi dans l'ensemble de tous ces voyants débordants de joie est-ce un aveugle qui doit s'arrêter pour tenter de calmer la peine d'une jeune femme assise par terre ? Parfois je comprenais encore moins les voyants que le jour d'avant, je ne les avais jamais enviés, je n'avais jamais usé de ma cécité comme un moyen de tirer un quelconque avantage, peut-être aurai-je dû, j'en aurai peut-être eu plus de proches et d'amis. Dans cette rue pourtant, c'est surtout l'incompréhension qui domine chez moi, personne ne la voyait donc pleurer, assise par terre et recroquevillée sur elle-même ? Je fais l'effort comme je peux de me mettre face à elle, d'entamer tant bien que mal la conversation, ce n'est pas si évident, je ne suis même pas sûr d'être pile face à elle ou de regarder effectivement bien dans sa direction, je suis un peu à la peine mais faute de mieux j'essaye, je tente le coup, qui sait à quoi cela va conduire ? Ses mots sont terriblement directs, je dois dire qu'à l'entendre pleurer je ne m'étais pas attendue à ce qu'elle soit heureuse mais ça ... ça ne me laissait pas indifférent, au contraire :

- Non, hélas. Je ne ramène pas les morts à la vie mais je sa...

Bousculé par des passants visiblement plus heureux et fêtant l'évènement plus joyeusement que d'autre. Ma canne s'échappe de mes mains, je l'entends tomber au sol, puis le bruit de pieds qui l'entrainent au loin, au diable la canne, je m'inquiétais plus de la demoiselle. Tendant une main peu assurée là où elle était quelques instants auparavant, il n'y a plus personne, difficile pour moi de savoir et comprendre ce qui est arrivé, j'espère juste que ça n'est rien de grave. Cependant dans sa tristesse actuelle, le mot "grave" peut prendre des apparences bien différentes. Ces badauds qui dansent, chantent et se sont enivrés, ce ne sont définitivement pas la compagnie qu'elle peut vouloir, danser n'est certainement pas quelque chose qui lui fait envie. Perdre un proche est une aventure douloureuse, très douloureuse, aujourd'hui cette jeune femme l'expérimente comme moi-même je l'avais fais il n'y a pas si longtemps avec mon frère. Pourquoi avait-il fallu que ça soit moi qui m'arrête pour essayer de lui venir en aide ? Un voyant pourrait sans problème aucun se relever et se lancer à l'aventure entre les danseurs pour la tirer d'affaire, moi je me retrouve désorienté, peinant à me remettre sur mes jambes, cherchant l'appui du mur pour m'y aider et avoir un repère pour me diriger. Pour me diriger où exactement hein ? Au milieu de cette foule en cherchant une inconnue qui pleure un proche ? Quelles étaient mes chances de la trouver. Je regrettais en cet instant de n'avoir de yeux, je regrettais de ne l'avoir touchée pour pouvoir voir au travers de ses yeux, mais même-là si elle ne regardait pas dans ma direction, ça serait vain. Je me sentais soudainement tellement inutile alors que j'aurai voulu pouvoir lui venir en aide.

C'est exactement pour ce genre de moments que je n'aime pas la foule et les marées de personne. C'est trop vivant, trop fluide, trop rapide, je ne peux pas suivre ce qui se passe, je me retrouve comme un idiot et privé de ma canne, il parait complexe de se lancer au hasard de la rue, je reste près du mur, y trouvant un abri relatif. Relatif car ces gens bien trop enthousiastes à mon goût reviennent vers moi, l'un d'eux au moins, tentant de m'emmener danser, je retire vivement mon bras, surpris de ne trouver aucune résistance je butte contre le mur et me retrouve assis par terre, soupirant. Ca partait d'une bonne intention mais je pouvais être tellement inutile en ce genre d'instants que ça me déprimait moi-même. Je n'avais jamais vu ma cécité comme une tare malgré les limites qu'elle m'imposait, mais en cet instant je me sentais vraiment désolé pour la jeune femme. Et pourtant parmi la foule heureuse, une voix se détache, une voix qui s'adresse à moi. Je ne comprends pas bien et puis un sanglot me fait comprendre, me relevant en cherchant une main c'est à ma grande surprise que je touche ce qui semble bien plus être une cuisse. Reculant ma main je la pose un peu plus haut sur le corps de cette personne, parvenant plus ou moins malhabilement à trouver son bras et donc son épaule. Je suis cette femme d'un pas un peu hésitant incapable de voir des obstacles éventuels mais par chance il n'y en a aucun. La demoiselle en larmes s'effondre à nouveau au sol, j'ai vraiment de la peine pour elle. D'un petit geste de tête je tâche de remercier cette femme qui venait de sauver la situation avec un brio indéniable. Je m'accroupis à nouveau face à la demoiselle effondrée et larmoyante, une main timide pour venir essuyer quelques larmes :


- Je suis désolé pour vous. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un de cher et je sais aussi qu'il n'y a rien que quelqu'un puisse faire à part ne pas vous laissez seule. Si vous voulez parler, je suis là, n'hésitez pas, ça a l'air stupide mais ça fait du bien de parler, même d'autre chose, de tout, de n'importe quoi. C'est important de ne pas se sentir seule.

Je me tourne en direction du dernier endroit où j'étais sûr que la femme venue à notre secours de trouvait :

- Nous devrions aller chez moi, ça sera plus confortable que le sol ici et même si elles n'ont rien de magiques, je fais de bonnes tisanes, une bonne boisson chaude l'aidera surement un peu.

*Toujours plus que de se retrouver ainsi effondrée dans une ruelle à larmoyer.*
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Votum le 01 Octobre 2012, 18:18

Je ne pouvais rien faire pour cette petite. Je la regardais au sol et je regardais mes mains, impuissantes. Que faire ? Son désespoir était tel qu'il me submergeait alors que pourtant je ne le partageais pas. Que lui arrivait-il ? Elle semblait si fragile, si douce, si vulnérable. Pourquoi pleurait-elle comme si le monde s'était arrêté ?

Je tourne mon regard vers l'aveugle. Je ne lui en veux même pas de m'avoir touché de la sorte. Il ne pouvait pas faire autrement et de toute façon, je n'avais guère eu le choix de lui présenter mon bras, alors il avait fait du mieux qu'il avait pu d'une main hésitante. Une main qui semblait vouloir dire pardon à chacun de ses mouvements. Il était mignon dans le genre gringalet. Mais beaucoup trop gringalet pour moi.

Par contre, tous les deux ... Non, mais laissez tomber, je ne suis pas une disciple de Vénus, je ne jouerais donc pas les cupidons, cependant, ils étaient mignons tous les deux. L'un fragile par son infirmité et l'autre par sa douceur, sa candeur, son être, son âme. Oui, elle était fragile et lui pourrait être son roc. N'avions nous pas besoin de quelqu'un sur qui poser son épaule ? Où es tu donc Leto ...

Je retiens le soupir que je voulais offrir à Leto. Je lui en offre bien trop, alors qu'il est trop occupé dans ses propres tâches. Peut être que c'est le moment de se quitter ? Mais que vais-je devenir moi ? Il n'a pas formé d'apprenti et je suis sensée appartenir à son futur disciple ... Finalement, je pousse ce soupir et j'entends la réponse de l'aveugle. Mort ? Il est facile de deviner que la jeune femme vient donc de perdre un être proche dans l'arène. Il y a eu beaucoup de morts et je n'ai pas cherché à les regarder, car je trouve ces jeux sans intérêt. Le sang, les humains aiment bien cela. Pourquoi ne se baignent ils pas dedans ? !!!

Je vois l'aveugle se tourner vers moi, ou plutôt vers le mur dans ma direction. Difficile de ne pas se tromper quand on ne voit rien. Je l'écoute et je me dis pourquoi pas.

Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas suivre deux inconnus après tout ? On ne se connaît pas et on va aller chez un illustre inconnu ... Mais ... Pourquoi pas ? Je fais quelques pas en tapant bien du pied pour indiquer à l'aveugle où je me tiens réellement et je m'accroupi devant la femme en lui présentant mon dos.

Montez. Vous n'êtes pas en état de marcher et vous risquer de vous faire encore alpaguer par des joyeux lurons. Ce soir, c'est la fête. Il n'y a pas de place pour les larmes ... Pas pour eux en tout les cas. Et si vous vous inquiétez de savoir si je pourrais vous porter ou non, je suis une androïde, vous serez aussi légère qu'une plume, alors en route. Suivons l'aveugle et voyons où tout cela nous mènera. Je crois en ces rencontres. Car c'est elles qui changent votre être. Bientôt, vous comprendrez jeune fille.

Je regarde les pieds de l'homme en face de moi et j'attends qu'elle monte sur mon dos comme une petite fille. Je ne peux pas la forcer, mais c'est sa meilleure chance. Ensuite, je demanderais à l'aveugle de me décrire les lieux et je les conduirais tous les deux en lieu sûr. Après ? Et bien après nous verrons bien ...

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Avec toutes mes excuses pour ce retard. Je serais plus régulière pour les prochaines fois. Navré.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 04 Octobre 2012, 20:23

Assise toujours au sol, ce dernier continuait de se couvrir de fleurs comme si lui aussi voulait me remonter le moral. Mais je ne voyais rien qui put m'apporter une lueur d'espoir dans cet univers. Le jeune homme se pencha vers moi, cherchant à essuyer mes larmes et calmer ma douleur. Je ne doutais pas de la sincérité de ses mots mais je ne voyais pas quoi dire. Je n'étais même pas certaine de pouvoir dire quelque chose tellement ma gorge était nouée et douloureuse. Je regardais autour de moi, perdue, sans vraiment tout comprendre. Je saisis cependant que Caecilius était bien aveugle mais à cet instant je l'étais certainement bien plus que lui. Il parla de sa demeure, d'une boisson chaude. Chaude ? Moi qui avais si froid. La chaleur existait-elle encore ? De cela non plus, je n'en étais pas certaine. Mon corps me semblait un bloc de glace, je frissonnais. Mon cœur seul semblait vivant mais si empli de douleur que j'aurai préféré qu'il soit comme le reste de mon être.

La femme vint s'agenouiller devant moi. Je la contemplais, contemplais son dos. Mon cerveau mit un bon moment à comprendre ce qu'elle venait de dire et ce qu'elle attendait de moi. J'agissais au ralenti. Pourtant l'idée de refuser ne me vint pas à l'esprit. Pas plus que celle d'accepter d'ailleurs. J'étais comme une automate et suivais ce qu'on me demandait. Je ne comprenais plus le monde qui m'entourait. Les êtres si chères à mon cœur venaient de m'être arraché pour le plaisir malsain d'une foule. Peu m'importait ce qui pouvait bien advenir de moi en bien comme en mal. Mais l'idée que ces gens puissent me faire du mal ne me vint pas à l'esprit. J'avais toujours été d'une extrême confiance. Certains diront même que je suis naïve mais cela ne m'a jamais dérangé. Je préfère être naïve et croire en la bonté naturelle des gens que d'être suspicieuse et de craindre chaque coin de rue. Cela me jouera peut-être un mauvais tour un jour mais en ce moment, je m'en fiche totalement.

Après quelques minutes, non pas d'hésitation mais de temps de compréhension, je passe mes bras autour du cou de l'androïde et me hisse tant bien que mal sur son dos. Je ferme les yeux, refusant de voir le monde qui m'entoure. Je le trouve si laid d'un seul coup, si vide de sens. Que puis-je encore en espérer ? Rien. A cet instant, non, je ne vois rien que je puisse encore espérer ou vouloir dans ce monde mise à part la mort qui me ramènerait enfin aux miens !
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Caecilius le 04 Octobre 2012, 21:09

S’il est bien quelque chose d’universel, c’est la tristesse. Que l’on soit un homme ou une femme, pauvre ou riche, puissant ou anonyme, jeune ou âgé, la tristesse est universelle. Tout le monde la ressent, personne ne la montre de la même façon ni ne la vis de la même façon mais tout le monde le ressent et tout le monde la subit. Je sais combien il peut être douloureux de souffrir la perte d’un proche, n’avais-je pas vu mon frère mourir sous mes yeux alors qu’un androïde refusait de le protéger quand c’était normalement là l’attitude qu’il aurait dû avoir ? Cette phase que traversait la jeune demoiselle en larmes, je l’avais connue, le monde n’a plus de sens, il semble soudainement vide, on se demande ce qui pourrait le rendre encore un jour vivable, ce qui pourrait justifier de vouloir continuer à y exister. J’avais plus que jamais trouvé refuge dans les fleurs et j’avais appris à me défendre avec un soldat doué bien que d’une naïveté sans pareil pour ne rien avoir vu de ma cécité. J’utilisais ses yeux pour me défendre quand on voit avec les yeux de son ennemi il est facile de se protéger et se défendre, tout du moins quand on vous a appris une base. Je ne serai jamais un grand archer, je ne serai jamais non plus un grand bretteur mais je savais me défendre tant bien que mal, face à un homme entrainé ou un androïde ça ne suffirait sans doute pas mais si on devait m’agresser, personne ne s’attendrait à voir un aveugle se défendre avec un tant soit peu de brio pas vrai ? Cela dit plus je me tenais loin des armes, mieux je me portais et je crois qu’il en serait de même pour l’inconnue que je tentais d’aider tant bien que mal au milieu de cette foule enjouée par la fête, les jeux et l’alcool.

Je me retrouve donc en présence d’une jeune femme en larmes et d’une autre femme qui semble elle aussi décidée à venir nous porter secours car dans cet amas de foule, la jeune en pleurs et l’aveugle font bien pale figure pour s’en sortir. Finalement nous nous échappons au moins un peu à la foule, rester dans cette ruelle serait complètement stupide, j’essuie quelques larmes sur le visage de l’humaine et je sens sa peau si froide, elle semble frigorifiée et puis le sol d’une ruelle est loin d’être confortable, quand bien même elle rend cet endroit bien plus chaleureux par les larmes qui lui échappent. Je propose donc d’aller chez moi, ce n’est pas très loin et nous pourrons nous installer au chaud près de la cheminée à profiter d’une tisane qui nous réchaufferait. Je m’inquiétais surtout de la jeune femme, la femme qui nous était ensuite venue en aide semblait pouvoir très bien s’en sortir. Visiblement l’idée semble adoptée. J’entends la femme parler à ma mystérieuse inconnue aux fleurs. Elle lui dit de monter … Monter ? Je ne comprends pas vraiment ce qu’elle veut qu’elle fasse, quoi qu’il en soit apparemment l’idée d’aller chez moi était adoptée à l’unanimité puisque la femme se présentant comme androïde, ce qui ne manqua pas de faire passer une ombre sur mon visage semblait décidée et que l’inconnue ne disait rien mais visiblement suivait la demande de l’androïde. Je n’avais pas mentis, une petite dizaine de minutes avait suffis à retrouver le chemin de ma demeure, une villa extrêmement simple dans laquelle j’invite à entrer les deux jeunes femmes après avoir ouvert la porte. Comme chaque fois, je n’ai qu’une seule et unique recommandation :


- Si vous voulez bien, je vous demanderai juste de ne rien bouger.

Demande légitime, je pouvais circuler aisément chez moi tant que tout était à sa place, autrement ça devenait un parcours du combattant et je ne voyais pas les obstacles ça devenait donc dangereux. Je les installe dans la pièce principale près de la cheminée dans laquelle une simple buche ravive les quelques braises qui restaient. Je m’absente dans la cuisine pour préparer trois tisanes. Une humaine en pleurs et une androïde. Cette dernière pourrait avoir de quoi me mettre mal à l’aise, mais elle m’était venue en aide ainsi qu’à la jeune femme, et puis pour ce soir la priorité était de donner un peu de chaleur et de réconfort à la jeune humaine. Les trois tisanes prêtes, simple mélange de plantes que je faisais moi-même, je reviens dans le salon, posant le plateau sur la table basse avant de récupérer une couverture que je dépose sur les épaules de la demoiselle, la refermant un peu sur elle comme un manteau, je lui murmure doucement :

- Tout va bien aller, je vous le promets.

Je ne pouvais en être sûr bien entendu, mais ici au chaud, elle sera mieux que dehors parmi les gens heureux. M’asseyant en face de l’humaine je demande :

- Comment vous appelez-vous ?

La question est bien entendu pour les deux femmes et non uniquement pour l’humaine.
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Votum le 05 Octobre 2012, 06:22

La jeune femme était aussi légère qu'une plume et son fardeau ne pesait pas sur mes épaules, mais sur les siennes. J'avais déjà perdu des personnes qui m'étaient chères moi aussi, mais je n'avais pas ressenti son désarroi. Je n'avais jamais été seul de toute ma vie et quand un de mes créateurs partaient, j'étais triste, mais le nouveau était déjà là. Alors je n'avais pas le temps de chercher plus loin dans mes sentiments. Surtout que souvent, ils me quittaient pour continuer leurs propres vies. ... Je coupais court à ses réflexions car si je partais plus loin, je risquais de découvrir des choses que je ne voulais pas comprendre. Peut être que je m'étais mise des œillères depuis très longtemps et qu'avec l’absence de Leto, je me rendais compte de ce que l'on avait voulu me cacher ? Peut être ... Qu'est ce que j'en savais après tout.

Je suivais donc l'aveugle en évitant d'être pris de nouveau dans la foule de joyeux lurons. Mais parmi ces fêtards, on pouvait aussi lire la consternation, la surprise et les grandes questions. Minerve a notre tête ? Pourquoi ? Comment ? Etait ce réellement possible ? Est ce que tout ceci n'était pas une tricherie ? Est ce qu'un Dieu ne se jouait pas de Minerve au final ? Comme les humains le faisaient entre eux ? Je n'arrivais pas à voir les Dieux autrement que comme des hommes. Coup bas, cruauté, qui aura le plus de pouvoir ... Toutes ces choses me dépassaient. Je trouvais cela tellement futile. Tout comme les combats dans cette arène. Je n'en voyais pas l'intérêt tout bêtement. Quand est ce que les hommes comprendront que l’unité fait la force ? Non, ils veulent toujours être au dessus des autres. Sans intérêt ...

Je laissais redescendre la jeune fille quand nous arrivions chez le Romain et je la soutenais pour être sûr qu'elle ne tombe pas dans l'entre fait. Je vérifiais qu'elle s'installait bien sur une chaise et je regardais vers l'humain. Il ne semblait nullement avoir besoin d'aide, alors je restais loin de lui. Il valait mieux car je risquerais plus de le gêner plus qu'autre chose. Je finis par m’asseoir quand il revint, à ses côtés et je l'écoutais parlé. Mais je ne prenais pas la parole. Il regardait la jeune femme et pour moi, la question était pour elle. De toute façon, on se moquait bien de savoir qui on était, on était surtout là pour lui remonter le morale, mais en vérité c'était impossible ... La seule chose possible à faire était de lui offrir un lit pour cette nuit et de la veiller pour être sur qu'elle ne fasse pas de bêtise. Et peut être que demain, elle se rendrait compte qu'elle avait des ami(e)s qui comptaient sur elle. Peut être ...
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Re: [E3][Flashback] Comment vivre sans eux ? [Caecilius - Vo

Messagepar Clio Manilius le 17 Octobre 2012, 11:50

Je restais sagement posée sur le dos de l'androïde, les yeux toujours clos. Je ne voulais toujours rien voir. L'endroit où on m'emmenait ne m'intéressait pas. J'aurai pu être méfiante mais non. En fait, je crois que je me fichais bien de ce qui pouvait m'arriver. Que l'on me tue, que l'on me frappe, que l'on me batte, tout cela m'était bien égale. J'avais l'impression d'être morte. Je ne ressentais plus rien que cette immense douleur qui me déchirait l'âme et le cœur.

Avons-nous mis longtemps pour atteindre la demeure de Caecilius ? Je l'ignore totalement. Des minutes ou des heures, tout semblait si confus. La théorie de la relativité voulait que suivant la situation, les impressions changeaient. Une heure dans les bras d'un être aimé pouvait paraître une minute alors que tenir une minute des braises incandescentes pouvait donner l'impression d'être une heure. Là, tout me paraissait désuet et mes repères n'existaient plus. J'étais perdue dans un monde qui était pourtant mon univers.

La jeune femme androïde qui me portait pénétra une maison et me déposa sur une chaise près d'une cheminée. C'est à ce moment que j'ouvrais les yeux voyant alors les flammes lécher, consumer le morceau de bois, réchauffant l'atmosphère. Mais moi, je ne ressentais pas cette chaleur. Je ne ressentais rien. Ma peau semblait se réchauffer pourtant j'avais si froid à l'intérieur. J'avais l'impression d'être un bloc de glace. Le feu ne réchauffait que la surface de ma peau mais ne me pénétrait nullement. Quelque chose fut alors posé sur mes épaules, une couverture je pense. Tout comme le feu, le tissu réchauffait ma peau mais j'avais l'impression terrible que mon sang se figeait dans mes veines. Mes yeux ne quittaient toujours pas les flammes comme si j'étais hypnotisée. Comme dans la ruelle, j'entendais les questions en décalage, mettant un moment à comprendre ce qu'on me demandait.


« Mon nom ? »

Ma voix, je ne la reconnaissais pas. Elle semblait éteinte, vide, morte comme moi au final.

« Mon nom ? »

Un bref instant je me surpris à ne pas savoir quoi répondre. La question était simple pourtant, basique même. Mais mon esprit s'était aussi éteint et je mis quelques instants avant de trouver la réponse à cette simple question.

« Je m'appelle... Je m'appelle Clio Manilius Florus. Je vis près du marché. Je vends des fleurs et des potions. »

Ma réponse était mécanique. Même un androïde au plot actif aurait fait beaucoup mieux que moi. Mais je ne pouvais faire mieux en ce moment. Mes larmes coulaient toujours alors que mes yeux commençaient à me brûler alors que je continuais de fixer le feu dans l'âtre.
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