par Roenna le 13 Septembre 2012, 13:07
Je m’estimais extrêmement chanceuse pour être vraiment sincère. J’avais connu bien des Maîtres et des Maîtresses, rarement ma relation avec eux avait commencé comme celle avec ce Maître. Il semblait différent, dans son attitude envers moi il ne semblait pas s’amuser avec moi, me tester et me mettre à l’épreuve, il semblait honnête. Je ne savais pas encore à quoi m’attendre de sa compagne, après tout je n’étais pas dupe, lui avait un comportement particulier, son épouse pouvait bien être toute à l’opposée envers les androïdes. En tous les cas, j’étais vraiment heureuse de renouer avec ma fonction primaire, la protection d’une personne, cela m’avait manquée, ça faisait vraiment trop longtemps qu’on ne me l’avait pas demandé, je me réjouissais déjà de pouvoir reprendre ce rôle pour lequel j’avais été créée en un premier temps. Je regrettais de n’avoir pu le faire plus souvent mais je suppose que c’était ainsi que les choses devaient aller, après tout je ne suis qu’une simple et bête esclave, quel droit aurai-je de dire ce que je veux ? Sur le chemin, je n’ai pas beaucoup de questions, trop de questions trahiraient déjà le secret de mon plot déficient, pas assez pourrait laissez apparaître que je me fichais bien de ce que cet homme voulait. Je demandais surtout ce qui me semblait le plus logique et le plus intelligent, un peu inquiète d’être aux ordres d’une Prêtresse de Venus. Maintenant que je repensais à toutes mes expériences, toute ma vie, sauf si une partie de ma mémoire avait été effacée bien sûr, je n’avais jamais connu de plaisirs entre les mains d’une femme. En revanche ce que je ressentais en cet instant je l’avais déjà connu, la peur de ne pas être à la hauteur, l’inquiétude de décevoir, mais ça semblait différent. Depuis ma « libération » puisque certains androïdes le vivent ainsi mais que je n’ai pas encore décidé si l’inactivité de mon plot est ou non une bonne chose, je ressens les émotions d’une façon exacerbée. Après tout si sa femme était aussi gentille avec moi que lui l’était alors il y avait fort à parier que je m’y attacherai, on le fait toujours même si on ne devrait pas. Alors la décevoir serait encore plus dérangeant.
La demeure est tout bonnement magnifique, et je suis un peu rassurée à l’idée que lui aussi avait eu à apprendre. Il était pourtant bel homme, solidement bâti, un soldat dans le physique, pas franchement le genre d’homme dont on s’attend à ce qu’il doive apprendre ce genre de choses chez une femme. En tous les cas, ça me rassurait, pourrai-je être pire que lui ? Avec un peu de chance oui, enfin nous verrions bien de quoi il retournerait en temps et heure même si je pouvais déjà affirmer très clairement n’avoir aucune envie que cela survienne trop rapidement. En tous les cas, seule dans ce qui sont mes appartements, et je reste vraiment surprise de tout ce confort qui m’est alloué, je réfléchis un peu à la situation. Pas longtemps car l’heure du diner ne tarde guère à survenir, juste le temps de me dire que je commençais une nouvelle vie, que ces Maîtres semblaient différents de ceux que j’avais connu, plus ouverts et humains envers moi. L’idée que ça ne soit qu’une façade restait présente, une façon de me forcer à me trahir sur mon plot peut-être. Un peu anxieuse à l’idée de découvrir celle que j’allais désormais appeler Maîtresse, je parcoure un peu la maison, en quête de cette salle où le dîner aura lieu. Je me perds quelque peu, demande mon chemin à un autre androïde et finalement j’arrive à me retrouver au bon endroit. Je salue Maître Caïus et sans une hésitation sur ma façon de procéder, m’agenouille respectueusement et en signe de soumission devant la femme que je me dois désormais de protéger et de servir.
Un signe de main de Maître Caïus et je me relève d’un mouvement souple, approchant du lit qui vient de m’être désigné. Je m’y installe non sans une légère hésitation, manger avec un Maître n’était pas une première mais y être conviée de la sorte le premier soir l’était. Pourtant je prends place, me préparant aux question qui n’allaient sans nulle doute guère tarder à pleuvoir. Je n’avais rien à cacher. Sauf un plot inactif, mais bon c’est trois fois rien dans cette société pas vrai ? Je hoche la tête aux mots de Maître Caïus sur le fait de m’agenouiller pour laisser clairement voir que j’ai bien entendu que je n’avais à le faire, d’ailleurs Maîtresse Valentina vient rapidement confirmer cette idée.
« Bien, Maîtresse. »
J’écoute ses questions, mes narines taquinées par une odeur de fleur terriblement agréable, visiblement Maîtresse Valentina avait du talent pour les bouquets. Sans me laisser démettre, je prends le temps de répondre :
« Ma programmation est celle d’une garde du corps, défense d’une personne au corps à corps et à l’arme blanche. Mon premier Maître m’a donnée ce physique car ses assaillants ne pensaient pas que je puisse le protéger, ils attaquaient en pensant réussir et cela les faisaient se montrer. Puir par la suite j’ai eu fonction d’esclaves sexuels pour des Maîtres, j’ai été plusieurs fois suivante pour des Maîtresses. Plus récemment j’ai été esclave d’un soldat qui s’entrainait su… avec moi. Mon dernier Maître était Beliaso, gravement malade il voulait une présence pour l’accompagner dans la mort. Puis Maître Caïus m’a achetée. »
Et me voilà ici à discuter avec vous autour de cette table où l’odeur de fleurs se fait plus forte. A ma surprise je vois une femme s’avancer entre mes deux Maîtres, une femme d’une grande beauté mais c’est surtout cette odeur de fleur qui est envoutante. Je l’observe, ni Caïus, ni Valentina ne lui accordent d’attention, suis-je en train de rêver ? Elle me pose une question, juste une :
« Pourquoi as-tu posé cette question ? »
Je l’observe, mes Maîtres ne semblent pas la voir, ni l’entendre, qu’est-ce qui se passe ? Et pourquoi est-ce que je sais précisément de quelle question elle veut parler ? J’hésite à répondre et je réponds finalement :
« Maîtresse Valentina est une prêtresse de Venus, entretenir une relation intime est pour elle une façon de prier sa Déesse. Il est normal que je m’inquiète de mon inexpérience, je ne veux la décevoir elle, et je ne veux pas décevoir une Déesse. »
Comme elle était venue, elle disparaît laissant derrière elle cette odeur si délicieuse. Je ferme les yeux et secoue un peu la tête pour chasser toutes mes pensées, regardant mes Maîtres qui semblent … perplexes.
« Maître, qui était cette femme ? »